L’église Saint-Martin-de-Castries : premier bilan d’une fouille programmée (La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries, Hérault)
L’église Saint-Martin-de-Castries : premier bilan d’une fouille programmée
(La Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries, Hérault)
* Responsable de l’opération.
p. 5 à 19
La volonté d’intégrer dans un circuit de découverte du Larzac lodévois, l’église romane Saint-Martin-de-Castries est à l’origine de plusieurs campagnes archéologiques. La restauration de l’édifice, confiée à F. Fiore, architecte DPLG (Fiore 2002) 1, a été précédée en 2001 d’une campagne de sauvetage afin de déterminer quel sol intérieur, le plus représentatif de l’histoire de l’église, pouvait être présenté au public (Bergeret, Guillot 2001). La richesse et la complexité du site alors mises en évidence ont motivé l’engagement d’une étude, dans le cadre d’une fouille programmée, qui s’est déroulée de 2002 à 2005 (Bergeret 2004b). En 2006, une année supplémentaire va permettre de compléter le dossier, elle sera la dernière d’une série de six campagnes.
L’objectif de cette recherche est de cerner l’évolution d’un pôle ecclésial et sa dynamique de mise en place du haut Moyen Âge jusqu’à son abandon au début de l’époque contemporaine. De plus, la fouille d’une partie du cimetière, et d’un échantillon significatif de sépultures, à pour but d’apporter des informations à la fois sur les pratiques funéraires et sur la population inhumée.
La nécessité d’une diffusion, sous la forme d’un premier bilan, avant la clôture des recherches de terrain, semblait s’imposer, au vue des découvertes et des engagements d’un nombre important de chercheurs : F. Dieulafait (Université de Toulouse) : étude numismatique ; R. Donat (anthropologue) étude anthropobiologique ; V. Forest (INRAP, archéozoologue) : étude de la faune ; G. Guionova (LAMM, UNIR 6572 – Université de Provence – CNRS) : étude de la céramique, G. Mallet (Université de Montpellier) : étude lapidaire et A. Riols (Conseil Général de l’Hérault) : étude du verre. Ce travail pluridisciplinaire permettra de poser des bases solides et inédites, dans ce secteur peu connu de l’Hérault (Fig. 1).
Cet article aborde, à travers des données archéologiques, les tout premiers siècles d’occupation du site de Saint-Martin-de-Castries, qui voit à un habitat rural alto médiéval, occupé sur un laps de temps relativement court, se superposer une église préromane et son enclos. Sont également présentées les données anthropologiques, en particulier la pathologie osseuse, relevées sur les sujets inhumés à la période préromane. Enfin, l’étude de la céramique dresse un bilan morpho- chronologique du mobilier.
Les sources historiques
Les données textuelles susceptibles d’enrichir notre connaissance du site de Saint-Martin-de-Castries ont été réalisées à des périodes et à des fins diverses. Les premiers éléments, d’époque médiévale, se rattachent à l’abbaye Saint- Guilhem-le-Désert dont dépend l’église de Saint-Martin. Ils correspondent essentiellement à des inventaires du patrimoine gellonien. Les seconds, d’époque moderne, se concentrent sur l’état matériel de l’église et ses dépendances : ce sont les comptes-rendus de visites épiscopales.
Des sources médiévales une seule donnée est certaine, le rattachement de l’église Saint-Martin-de-Castries à l’abbaye Saint-Guilhem-le-Désert qui en avait fait un prieuré cure.
De la date de création de l’église et de celle de son rattachement à l’abbaye, rien n’est mentionné. En effet, un nombre important d’actes, présents dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Guilhem-le-Désert, sont en réalité des faux, écrits dans le contexte de la querelle qui a opposé l’abbaye d’Aniane à celle de Gellone au cours des XIe s. et XIIe s. (Tissiet 1933/1992 ; Chastang 2005).
Il en va ainsi de la première mention généralement citée du lieu dit de Castries et de son église Saint-Martin, insérée dans un « acte de donation » faite à l’abbaye Saint-Guilhem-le-Désert par Louis le Pieux à la date de 807 (C. Gel., p. 209-210) et in pago jam dicto Lutovense, locum qui dicitur Gastrias, vulgare autein castra, pastura adpeccora eoruin alenda, cum ecclesia Sancti Martini, cuin terminis et adjacenciis suis, cuin omni integritate ad diversos usus eorum.
En 1331 les fonctions paroissiales et curiales sont affirmées, l’église est desservie par un moine appelé prieur, dont la nomination par l’abbé est approuvée par l’évêque. Ecclesia Sancti Martini de Casteris parrochialis et curata. Spectat ad monasterium seum abbatein Sancti Gullelmi de dersetis, qui confert eam monacho qui vocatur prior, qui debet presen tare presbiterum secularem episcopo pro cura aniinaruin. Dictus prior debet procurationem ratione visitationis debet venire ad synodum bis in anno et solvere synodelein censum sen cathedratieum (IB f°50 B, LV p. 40, Pouillé p. 602).
Le 14 juin 1350, le prieuré est uni à l’office du capiscol de l’abbaye. Dès 1488, le camérier de Saint-Guilhem inféode l’église Saint-Martin aux Vissec de Latude (Appolis 1947). L’auteur précise également qu’au XVIIIe siècle, de nombreuses petites juridictions seigneuriales ne contiennent qu’un nombre infime d’habitants. Saint-Martin-de-Castries et d’Azirou ne sont que des métairies en roture, tout ce qui reste dans le Lodévois à la famille de Vissec de Latude.
Les textes d’époque moderne décrivent un prieuré cure composé d’une église et de son cimetière, le tout est jouxté par un patus sur lequel est édifiée une maison claustrale mise au service du prieur dont la venue sur le site est motivée par les offices.
L’ensemble paraît, au prisme de la première visite épiscopale du 28 août 1631 réalisée par Jean Plantavit de la Pause, dans un état particulièrement délabré (ADH G 4436,2- MI-209). L’étude du site mettra en évidence une réalité toute autre, nous rappelant alors que l’objectif de ces visites était avant tout d’obtenir des moyens pour l’ensemble du diocèse :
Paroisse champetre scise entre S. Guillem et la Vacarie à 2 lieues de S. Guillem et une lieue de la vacarie unie au cabiscolat de S. Guillem de toute ancienneté qui a toujours este servie par pretres locataires…….
L’église est descouverte tout a fut sans fenestres sans portes et sans ornemans sans fonts baptismales autres choses necessaires a une paroisse, un cimetiere sans cloture, une maison claustrale toute par terre…….
En ladite paroisse de S. Martin peut avoir 25 ou 30 communians.
Au sujet du cimetière, les comptes-rendus de visites épiscopales décrivent invariablement un cimetière sans clôture (1631) ; le cimetière est joignant l’église, non fermé (1659) et sans murailles (au XVIIIe siècle).
La paroisse est supprimée lors du concordat en 1832 et réunie à la proche commune de la Vacquerie qui devient alors la Vacquerie-et-Saint-Martin-de-Castries. L’abandon définitif de l’église va entraîner une confusion entre son ancien vocable et le nom de l’unique domaine encore habité et géographiquement proche de l’ancienne église. La direction de ce mas est en effet indiquée comme celle de Saint-Martin d’Azirou !
Le territoire de Castries et les paroissiens
Situé en bordure orientale du causse du Larzac lodévois, à une altitude de 601 m, le territoire de Castria se développe au sein d’un paysage vallonné, dans un espace propice à l’autosubsistance, composé de grands espaces cultivables qui contrastent, sous ce rude climat de montagne, avec le paysage traditionnel des causses.
Saint-Martin-de-Castries est, avec Saint-Jean-de-Fos, une des rares seigneuries appartenant à Gellone (Schneider 1996). De cette seigneurie, l’on ne sait rien et le château actuel du hameau, le château d’Azirou, est une vaste construction du XVIe-XVIIIe siècle (Schneider 1996). L’édifice cultuel est élevé en bordure d’un chemin alors non carrossable, ancienne draille qui mène à Saint-Guilhem-le-Désert.
Le statut de l’église paroissiale Saint-Martin-de-Castries, petit prieuré-cure, est intimement lié à sa localisation dans un secteur de montagne où l’habitat se caractérise par une répartition très dispersée des hameaux. Par définition, il se rattache à de petits établissements occupés par un moine-prêtre dont la fonction principale est le cura animnarum (Reynaud 2002). Rappelons que le service liturgique est assuré par un moine, appelé prieur, dont la nomination est approuvée par l’évêque du diocèse de Lodève (cf. supra).
L’église de Saint-Martin-de-Castries dessert six hameaux, distants d’environ 4 à 6 km à vol d’oiseau du sanctuaire : la Trivalle, Ferrussac, Azirou, Les Lavagnes, le Mas Pourdou et le Mas Tournaux. Le nombre de paroissiens est compris entre 25 et 30 en 1631 ; il est de 38 en 1659 (ADH G 1061).
Sur le cadastre napoléonien, dressé en 1834, l’emplacement de l’ancienne église paroissiale au sein d’une vaste parcelle est signalé par les termes La fontaine, souvenir de la citerne aménagée dans l’édifice et vraisemblablement toujours utilisée, bien après l’arrêt du culte.
Un habitat alto médiéval antérieur à l'église
Il est encore difficile, à ce stade de la recherche, de cerner l’étendue exacte et l’organisation générale des vestiges associés à cette première phase d’occupation, le décapage extensif de la parcelle concernée par les travaux devant intervenir en 2006.
Les structures dégagées sont actuellement concentrées dans la partie occidentale du site (Fig. 2). Par leur nature et leur position, elles se distinguent des vestiges attribués aux phases d’occupation postérieures et sont rattachées à un petit habitat modeste.
La présence de cet habitat est identifiée par au moins neuf trous de poteaux, découverts dès 2002 dans la partie nord du site. Ils sont associés à des bâtiments sur poteaux porteurs (Bergeret 2002, 2003, et Bergeret et alii, 2004a). Un élément supplémentaire, mis au jour dans la partie sud de la parcelle, laisse présager l’existence de bâtiments d’un type architectural proche ou identique (Bergeret et alii, 2005).
Il faudra attendre la prochaine campagne de fouille pour en évaluer le nombre et compléter l’étude de ces constructions en tentant de cerner leur emprise au sol, leur plan et leur mode de construction. En l’état, il est possible de restituer un plan classique de cabane en partie encaissée dans le substrat, les murs étant constitués de terre compactée entre des poteaux corniers. L’armature de la superstructure porteuse étant généralement installée à l’intérieur de l’excavation.
Associée de façon traditionnelle à ce type de construction sur poteaux porteurs, mais rarement mis au jour simultanément sur un même site, une aire d’ensilage a été découverte à l’ouest des « maisons ».
Les silos présentent, en plan, un contour circulaire et, en coupe (Fig. 3), un profil globulaire au sommet tronqué 2. Leur comblement se compose, en grande majorité, de blocs mêlés à un peu de matériel archéologique. Dans l’ensemble, ces structures ne contiennent qu’un comblement unique d’abandon, signe d’un remplissage rapide afin de stabiliser des terrains toujours occupés.
Ces vestiges primitifs sont chronologiquement rattachés à une large période Xe-XIIe s. La remarquable étude céramologique menée par G. Guionova tendrait à proposer comme limite inférieure, pour une variété de céramique culinaire à pâte beige grise, la deuxième moitié ou la fin du X s. Toutefois, les parallèles bibliographiques ne permettent pas encore de glisser franchement vers cette période charnière (cf. infra).
L'église préromane
Un changement d’occupation important s’opère avec la construction d’une église, autour et au sud de laquelle se répartissent des tombes (Fig. 4). L’Église et le cimetière se développent alors en association avec un enclos à l’intérieur duquel est élevé un, voire deux, bâtiment(s).
Le premier sanctuaire et son enclos
Cette première église est édifiée sur une partie de l’espace initialement dévolu aux bâtiments à architecture de terre et de bois. De ce sanctuaire subsiste l’extrémité occidentale du volume qui comprend le mur septentrional, une partie du retour occidental et une portion du mur méridional (Fig. 5). Le mur oriental n’a pas été dégagé. L’ensemble sera intégré dans le programme de reconstruction de l’église à l’époque romane.
— Le mur gouttereau septentrional est orienté nord nord-est I sud sud-ouest. Il est conservé sur une longueur de 4,76 m. Il mesure 0,74 m de largeur pour une hauteur conservée de 0,92 m (Fig. 6). Sa maçonnerie à double parement et blocage se compose de blocs grossièrement équarris dans un calcaire dur de couleur beige, de modules très variables. Le tout est lié par un mortier de chaux et sable de couleur blanche pulvérulent, à inclusion de nodules de chaux. Des éclats de calcaire sont utilisés dans la maçonnerie comme élément de calage des blocs.
La prolongation de l’extrémité orientale a été interrompue et stabilisée, lors de l’édification de l’église romane, par des pierres de taille apportées pour la mise en œuvre de ce nouveau chantier de construction. A l’ouest, le mur est chaîné avec un retour occidental.
— Le retour occidental est conservé en fondation, sur une petite portion de 1,60 m de longueur, et en élévation, sous la forme de trois blocs appartenant au chaînage de l’angle sud-ouest.
— Le mur gouttereau méridional est orienté nord nord-est / sud sud-ouest. Il est conservé sur une longueur de 2,50 m, une hauteur comprise entre 1,36 m (à l’ouest) et 0,40 m (à l’est) et une largeur de 0,72 m (Fig. 6). Sa maçonnerie à double parement et blocage est identique à celle du pendant septentrional : blocs grossièrement équarris dans du calcaire de couleur beige liés à joints épais par un mortier de chaux et sable de couleur blanche pulvérulent. Sa base est constituée de deux assises en débordement de 0,14 m.
Dans un sondage ouvert en 2005 sur la largeur de la seconde travée de nef de l’église actuelle, la prolongation de ce mur, en direction de l’est, a été observée. Cet élément a été conservé comme base de l’église postérieure.
Son pendant n’a en revanche pas été préservé. En effet, le mur septentrional de l’église romane ne s’alignant pas sur le tracé du mur nord primitif, ce dernier a été entièrement épierré pour fournir des matériaux lors de la fondation du nouvel édifice.
Ce tronçon, qui accuse un léger décrochement sur la portion conservée, peut être associé au mur méridional du chevet de l’église initiale.
Les vestiges décrits permettent de restituer le plan d’un édifice à nef unique et à chevet quadrangulaire, les murs de ce dernier marquant vraisemblablement un rétrécissement interne. L’ensemble mesurait, dans l’œuvre, entre 13 et 14 m de longueur pour une largeur de 3,60 m environ.
Ce type de plan trouve des éléments de comparaison, dans le département, comme le montre notamment la publication de l’abbé Giry consacrée au recensement des vieilles églises à chevet carré de l’Hérault (Giry 1983). L’année de la sortie de cet ouvrage, la fouille de l’église Saint-Martin de Brignac a révélé la mise en œuvre d’un plan similaire. Sa construction, malgré l’absence d’élément de datation, est attribuée à une fourchette IXe-Xe siècle (Ginouvez, Schneider 1983). Concernant la maçonnerie de l’édifice, les auteurs notent l’irrégularité des assises qui contraste avec le soin apporté aux chaînages des angles.
L'enclos
L’emprise de l’espace sacré associé à cette église est délimitée par un enclos dont les limites méridionale (Fig. 7) et orientale ont été dégagées ; l’angle sud-est est matérialisé par une structure circulaire dont la datation n’est pas encore assurée (Fig. 8). La limite septentrionale n’a pas été observée, la campagne de 2006 doit permettre de déterminer si elle est pérennisée dans le mur parcellaire actuel. La dernière limite, la bordure occidentale, n’a pas été retrouvée pour cette phase d’occupation, malgré un décapage poussé. Il convient alors de se demander si ce front ne correspond pas à celui de la parcelle actuelle, un angle aigu masqué par les ronces et difficilement accessible à la fouille.
Ces murs de délimitation de l’espace prieural sont construits avec des matériaux identiques à ceux utilisés dans la maçonnerie de l’église préromane. Ils seront par la suite intégrés dans le programme de reconstruction de l’époque romane, tout en maintenant l’édifice en hors œuvre (Fig. 4).
Les bâtiments annexes
Associé à cette église et situé très probablement à l’intérieur de l’enclos, un bâtiment se distingue. La présence d’un mur au nord du site, encore isolé structurellement, semble indiquer l’existence d’un autre volume (Fig. 4). Les premiers niveaux de sols, contemporains de l’édification de ces maçonneries, n’ayant pas encore été fouillés, il est pour l’instant difficile d’attribuer leur construction à une période précise (Bergeret et alii, 2004).
Le bâtiment occidental
Le bâtiment occidental se localise à l’ouest de l’église, à une distance d’environ 13 m. Ce volume se distingue des bâtiments décrits précédemment par sa technique de construction et son orientation. Le développement des murs se marque selon un tracé nord-est / sud-ouest et les maçonneries mettent en œuvre de gros blocs dégrossis dans du calcaire, liés à la terre. La largeur du bâtiment est, à minima, de 4,40 m, cette mesure est donnée par le mur méridional dont les extrémités sont marquées par des pierres d’angle, résidus des chaînages avec les retours oriental et occidental.
La fonction de cet édifice peut être associée au besoin du moine prieur venant sur le site pour les offices, première maison claustrale mentionnée dans les visites épiscopales du XVIIe s.
Les silos
La disposition de l’ensemble des bâtiments (l’église et le bâtiment occidental) préserve l’espace occupé par l’aire d’ensilage antérieure (Fig. 4). Son maintien dans le paysage induit une continuité de l’utilisation à des fins de stockage après les premières inhumations. En témoigne notamment la présence d’ossements humains dans le comblement de deux d’entre eux.
L’aménagement de silos au voisinage des tombes est un phénomène bien connu à l’époque médiévale ; il est associé à la protection des récoltes. Toutefois, à Saint-Martin, il est difficile de déterminer si ces silos appartiennent aux populations qui vivent à l’écart de l’église ou à une famille, au service de l’abbaye de Saint-Guilhem, qui s’abrite dans un des bâtiments précédemment décrits.
Le cimetière
C’est la datation de sépultures, situées de part et d’autre du volume dont la portion occidentale avait été conservée dans les bâtiments postérieurs (Fig. 4), qui a conduit, dès 2004, à identifier dans cet édifice une église préromane (Bergeret et alii, 2004).
Le cimetière contemporain de l’église primitive se développe au sud-ouest (Fig. 7), au nord (Fig. 9) et à l’est de celle-ci (Fig. 4). Une tombe a été fouillée à l’intérieur de l’édifice, mais la présence d’autres sépultures préromanes dans cet espace n’est pas à exclure. Se sont en tout vingt-deux tombes qui peuvent être associées actuellement à ce sanctuaire. Parmi celles-ci deux ont été tronquées [SP2015] et [SP9010] lors de l’édification de l’église romane.
Par ailleurs, il est possible que la pratique des inhumations dans ce premier cimetière se soit poursuivie après la reconstruction du sanctuaire à l’époque romane.
La typologie des tombes
Le bon état de conservation des sépultures permet une approche de leur typologie (Tableau 1). Ce travail prend pour référence une étude synthétique récente consacrée à la typo-chronologie des sépultures du Bas-Empire à la fin du Moyen Âge (Colardelle et alli, 1996).
Les types de sépultures observés sur le site de Saint-Martin-de-Castries sont au nombre de trois :
— Les tombes rupestres avec couverture de lauzes : TYPE 15, du IVe s. au XIVe s. et plus,
— Les coffres de lauzes et couverture de lauzes : TYPE 12, de la fin du IXe s. au tout début du XIIe s.
— Les coffres de bois non cloués calés par des blocs avec couverture de planches : TYPE 3, de la seconde moitié du Ve s., entre la fin du XIe et le XIVe s.
Deux types peuvent être plus précisément détaillés : le coffre de bois et la tombe rupestre à couverture de lauzes.
— La tombe en coffre de bois est notamment illustrée par la sépulture [SP8048]. Elle est orientée nord nord-est / sud sud- ouest ; la tête du défunt est placée au sud sud-ouest (Fig. 10). L’utilisation de planches, constituant un coffre, est mise en évidence, d’une part, par la présence de blocs répartis par groupe de deux de chaque grand côté de la tombe et, d’autre part, par l’observation d’effets de paroi sur certains ossements. On notera, par ailleurs, que les altitudes des blocs sont sensiblement identiques (comprises entre + 0,58 m et + 0,62 m), ce qui laisse également supposer une fonction de support du système de couverture.
— La tombe rupestre avec couverture de lauzes est notamment illustrée par la sépulture [SP8049]. Elle est orientée nord-est / sud-ouest, la tête du défunt est placée au sud-ouest. L’appareil funéraire se compose dune fosse creusée dans le substrat, recouverte par des lauzes disposées, dans la partie centrale de la tombe, sur deux niveaux (Fig. 11).
La fosse sépulcrale mesure 2 m de longueur, 0,45 m de largeur au niveau de la tête, 0,53 m au niveau du bassin et 0,30 m au niveau des pieds. La profondeur est de 0,22 m.
La couverture mesure 2,06 m de longueur pour une largeur maximale de 0,82. Elle présente la particularité de reposer sur un palier ménagé à une profondeur de 0,20 m en dessous de l’horizon d’apparition du substrat. Sur les six lauzes mises en œuvre, quatre d’entre elles sont placées dans le sens de la largeur de la fosse, les deux dernières se juxtaposent en biais, au niveau des pieds. Le dispositif est complété par d’autres fragments de lauzes placés dans la partie centrale de la tombe. La présence de deux lauzes mises côte à côte sur l’extrémité orientale de la fosse sépulcrale suppose l’emploi de planche(s) comme élément de support de la couverture ou d’une partie de celle-ci.
La datation des tombes
Sur cet ensemble de vingt-deux tombes, quatre ont été datées par radiocarbone. Chacune est localisée dans un secteur funéraire rattaché à l’édifice préroman : au nord [SP5018], au sud [SF8017], à l’est [SP9010] et à l’intérieur de l’édifice [SP2015].
Rappelons que les deux dernières ont été en partie recoupées lors de l’édification de l’église romane.
La tombe la plus ancienne, à ce jour, [SP9010] est calée sur une période comprise entre la fin du VIIe et la fin du IXe s. 3. Cela induit une édification de l’église primitive au cours du haut Moyen Âge, sur les ruines fraîchement étalées du premier habitat dont la datation doit encore être affinée (Tableau 1).
Anthropologie des sépultures préromanes
par R. Donat
La fouille du cimetière du prieuré de Saint-Martin-de Castries a livré à ce jour près de 80 individus, des adultes des deux sexes et des enfants de toutes les classes d’âge, inhumés du haut moyen âge jusqu’à l’époque moderne.
L’analyse anthropobiologique de cet échantillon de population permet, entre autres, une approche de son état sanitaire. Dans le cadre de cette étude, les résultats présentés concernent la paléopathologie et plus particulièrement les lésions osseuses observées sur les sujets de la période préromane. L’échantillon se compose de 16 adultes, dont 7 hommes et 4 femmes identifiés à partir des caractères morphologiques de l’os coxal (Bruzek, 1991), et de 6 enfants. L’âge dentaire (Ubelaker, 1978) et la longueur des os longs des membres (Stloukal et Hanakova, 1978) ont permis de reconnaître un enfant d’environ 1 an, un de 2-3 ans, un sujet de 3-5 ans et trois individus décédés entre 5 et 10 ans.
Les ossements sont dans l’ensemble bien conservés, mais les squelettes sont diversement représentés. L’examen des squelettes d’enfants, qui sont pour la plupart incomplets, n’a révélé aucune anomalie pathologique. Pour les adultes, les lésions osseuses les plus fréquemment rencontrées sont des phénomènes dégénératifs et des hernies nucléaires intra spongieuses.
La pathologie dégénérative regroupe d’une part l’arthrose, qui correspond à une dégénérescence du cartilage et du tissu fibro-cartilagineux, et d’autre part les enthésopathies qui se traduisent par un remaniement des enthèses (insertions des tendons, des ligaments et des capsules articulaires). Ces deux affections augmentent avec l’âge. Les principaux facteurs liés à leur apparition sont mécaniques, constitutionnels, systémiques et génétiques (Crubézy et al., 1998).
Concernant l’arthrose, on distingue les altérations vertébrales des atteintes extra-rachidiennes. A Saint-Martin-de-Castries, à l’exception d’un individu [SP5011], tous les sujets de plus de 30 ans observables (9 squelettes) présentent de l’arthrose vertébrale. Elle est ainsi retrouvée chez trois femmes [SP5018], [SP8017] et [SP8045], où elle se manifeste par une dégénérescence discale évoluée, et par des atteintes inter-apophysaires modérées, intéressant les différents étages de la colonne vertébrale. Pour les hommes, deux sujets [SPSO19] et [SP8050] ont des atteintes diffuses et généralement évoluées, tandis que, chez trois autres individus [SP8044], [SP8048] et [SP8049], seule la colonne thoracique basse et / ou lombaire est touchée. Enfin, des lésions de cervicarthrose et d’arthrose de la charnière thoraco-lombaire sont également relevées sur le squelette de la tombe SP8054 (sexe indéterminé).
L’arthrose extra-rachidienne est présente sur cinq sujets, dont quatre hommes et un individu de sexe indéterminé. Elle touche les membres supérieurs et plus particulièrement les épaules des sujets [SP8040] et [SP8050], le coude gauche de l’individu [SP8019], le poignet gauche du squelette [SP8044] et l’articulation radio-ulnaire distale droite du sujet [SP8054]. Les atteintes sont pour la plupart évoluées, voire sévères. Au niveau des membres inférieurs, un cas de coxarthrose sévère et bilatérale [SP8050] et un de gonarthrose évoluée et bilatérale [SP8049] ont été mis en évidence.
Les enthésopathies sont observées chez tous les adultes. Elles sont surtout présentes sur les insertions des ligaments jaunes des vertèbres thoraciques basses ; ces atteintes sont dans l’ensemble modérées. Parmi les autres sites d’insertions examinés, comme la partie supérieure de la patella ou la tubérosité postérieure du calcanéum, la dégénérescence tendineuse est assez répandue aussi bien chez les hommes que chez les femmes. L’atteinte de la tubérosité bicipitale du radius est aussi fréquemment observée, mais uniquement chez les hommes. Elle signe un processus de tendinite qui serait à mettre en relation avec des activités entraînant le surmenage de cette insertion (Crubézy et al., 1998).
Parmi les autres pathologies d’origine mécanique possible, certaines sont fréquentes dans l’échantillon, en particulier les hernies nucléaires intra-spongieuses ; d’autres, comme la spondylolyse ou l’ostéonécrose articulaire, sont en revanche plus rares.
Concernant les hernies nucléaires intra-spongieuses, également appelées nodules de Schmorl, ces lésions correspondent à des dépressions intra-spongieuses des plateaux vertébraux, en forme de cupule ou d’anfractuosité irrégulière. Selon Crubézy et al., (1998), elles seraient en partie liées à des facteurs mécaniques : « stress par compression (port de charges par exemple) à l’étage thoracique, par compression et par rotation à l’étage lombaire ».
À Saint-Martin, elles sont retrouvées chez sept sujets 4, dont une femme et cinq hommes, essentiellement à la jonction thoraco-lombaire et sur la colonne lombaire.
La spondylolyse et l’ostéonécrose articulaire se signalent chacune par un unique exemple. La première concerne un homme [SP8049] présentant une lyse isthmique bilatérale de la cinquième vertèbre lombaire. Cette altération semble liée à une fracture de fatigue qui résulterait de micro-traumatismes et de surmenages répétés (Crubézy et al.,1998). Des lésions d’ostéonécroses articulaires sont observées sur les deux cupules radiales d’un homme [5P8048]. Cette dernière affection correspond à une nécrose d’origine vasculaire qui peut être due à des macro ou micro-traumatismes (Dutour et Palfi, 2003).
Les autres lésions osseuses rencontrées dans cet échantillon sont peu nombreuses. Ainsi, la pathologie traumatique se résume à une unique fracture relevée sur la troisième côte droite d’un homme [5P8042].
Signalons également que deux sujets [5P5019] et [5P8054] montrent des appositions périostées sur quelques côtes. L’origine de ces altérations localisées du périoste est traumatique, inflammatoire ou infectieuse.
Enfin, mentionnons un cas de cribra orbitalia, lésion du toit de l’orbite qui se caractérise par la présence de pertuis vasculaire conférant à l’os un aspect criblé, mis en évidence chez le sujet féminin [SP8017]. L’atteinte est bilatérale et peu évoluée (degré I de la classification de Wapler et Schultz, 1996). La cribra orbitalia est généralement mise en relation avec les anémies ferriprives (Stuart-Macadam, 1989), mais des travaux récents ont montré qu’elle pouvait être liée à des processus inflammatoires, voire à une érosion post mortem (Wapler et Schultz, 1996). De plus, dans le cas présent, l’atteinte est peu évoluée et isolée (absence d’hyperostose poreuse), ce qui permet difficilement de la rattacher à une étiologie précise.
En résumé, cette étude porte sur une portion minime de la population inhumée, pendant près de dix siècles, dans le cimetière de Saint-Martin-de-Castries. Les squelettes examinés proviennent des premières sépultures installées à la période préromane. L’état sanitaire général de cet échantillon, composé d’hommes, de femmes et de quelques enfants, se caractérise essentiellement par des atteintes dégénératives. Il s’agit là d’affections banales, souvent difficiles à rattacher à une étiologie précise. Par ailleurs, le faible nombre d’individus ne permet pas, pour l’instant, de tirer des conclusions.
Il faudra donc attendre l’ultime campagne de fouille (en 2006) afin de compléter l’échantillon. L’étude anthropologique globale, associée aux résultats des autres disciplines, devrait alors permettre d’appréhender le mode de vie de cette population. Cette étude sera d’autant plus intéressante que les populations anciennes vivant sur le causse du Larzac sont presque totalement inconnues.
Étude de la céramique
L’étude du matériel des campagnes de fouilles 2001-2005 de l’église de Saint-Martin-de-Castries permet d’établir un premier état des connaissances morpho-chronologiques de la céramique provenant du site. Cette publication propose les premières observations sur les différentes catégories et, éventuellement, sur les productions identifiées. Les résultats sont obtenus par la mise en rapport des données stratigraphiques du terrain et des rares études céramologiques de la région et des sites voisins. L’ensemble du mobilier s’inscrit dans le faciès spécifique languedocien tout en confirmant des particularités régionales, voire locales. Il constitue un exemple des catégories de céramique en contexte de consommation inscrit dans la période probablement de la fin du Xe-XIe siècle et jusqu’au XVIIIe, voir XIXe siècles.
La majeure partie du matériel étudié est représentée par de la céramique de couleurs beige grise à noir, à structure des pâtes et type d’inclusions variables. Le mode de cuisson dominant est réducteur mais, apparemment peu maîtrisé, l’atmosphère pouvait varier. Elle confère une dureté souvent peu élevée, et des couleurs allant du gris, gris beige au brun, brun rouge et noir. Le faciès morphologique enrichi par des campagnes successives a permis une certaine association entre les variétés des pâtes et les différents profils.
Ainsi, les pots à cuire (fig. 12 n°1 à 5) sont façonnés en argiles à de nombreuses inclusions, surtout de type quartz ou de paillettes grises de forme ovale – probablement de graines de schiste, ou encore des grains plus sombres, de calcaire, de mica. Leurs proportions et dimensions donnent des structures différentes : elles peuvent être assez grossières, à dégraissant dominant schisteux et couleur noir à brun sombre ou bien, relativement fines et homogènes, à dégraissant siliceux, souvent finement micacées de couleur gris clair à noir. Le mélange des différents dégraissants et de différentes tailles est aussi courant. L’épaisseur et l’irrégularité de certaines parois laissent penser à un façonnage par modelage alors que d’autres sont marqués de traces sûres de tournage. Il faut imaginer une technique qui combine les deux méthodes – modelage et finition plus ou moins soignée au tour ou à la tournette.
Dans leur ensemble les pots présentent des formes plutôt galbées avec des rebords arrondis, proches des types 1 et 2 de C.A.T.H.M.A. 1993, ou rectangulaires à angles peu marqués, similaires au type 5. Plus rarement les bords sont droits, à peine évasés ou bien, épaissis et profilés vers l’intérieur. Les fonds sont légèrement bombés ou quasi plats. Très souvent on aperçoit un renflement entre la partie supérieure de la panse et l’épaulement (fig. 12 n°1). La présence de becs tubulaires pontés (fig. 12 n°4) et de quelques becs pincés (fig. 12 n°2) est peu fréquente. Un exemple présente une ouverture quadrilobe. Certains pots portent des anses en boudin à attache supérieure au niveau du col, alors que des anses rubanées peuvent être attachées directement à la lèvre ou au niveau de l’épaulement. Vu la rareté de ces fragments, il faut imaginer que la majorité des pots étaient dépourvus de bec et de préhension.
Deux types de décor sont associés aux formes des pots culinaires mais ne paraissent pas systématiques : le polissage et les lignes incisées. Les lignes incisées sont ondulées, simples ou croisées, posées au niveau de l’épaulement (fig. 12 n°5). Le polissage peut être couvrant, obtenu par le traitement uniforme de la surface humide du récipient avec un tissu ou bien, être appliqué par bandes successives avec un galet ou autre objet lisse (fig. 12 n°3). Dans le premier cas, il complète souvent les lignes ondulées, étant posé au préalable et surtout dans la partie inférieure de la panse, voire sur le fond. Il est probable que ce procédé soit plus fonctionnel que décoratif assurant l’étanchéité du pot. Dans le cas de polissage par bandes, les rares exemples présentent des traits parallèles verticaux couvrant apparemment toute la panse de façon plus serrée vers le fond et plus espacée vers l’épaulement ; l’association avec des lignes ondulées n’est alors pas observée.
Sur quelques rares fragments une rainure horizontale est tracée en haut de l’épaulement ou en bas de la lèvre quand elle est profilée vers l’intérieur. Des fragments uniques portant un décor de molette ou d’impression sont associés à ce groupe de céramique.
La composition des pâtes ainsi que la variation de leurs structures et les caractéristiques morphologiques rattachent ce groupe de céramique à la catégorie 4 déterminée par C.A.T.H.M.A. 1993 et définie en tant que production de multiples petits ateliers destinés à satisfaire des besoins locaux et dont la diffusion est restreinte. Cette céramique est attribuée aux Xe-XIe s. ou plutôt XIe-XIIe pour la vallée de l’Hérault où les pâtes sont exemptes de mica. Des rapprochements au niveau du faciès typologique et de la nature des pâtes utilisées sont possibles avec les productions des ateliers connus dans la région plus vaste : celle du Garissou près de Béziers datée entre 1185 et 1260 (Lécuyer 1992) ou bien celle de Saint-Gilles-du-Gard, daté de la fin du XIIe – début du XIVe s. (Leenhardt, Thiriot 1989). Les comparaisons les plus aisées sont également les plus proches géographiquement. Ainsi l’étude du mobilier du Rocher des Deux Vierges à Saint-Saturnin (Hérault) (Ginouvez, Schneider, 1988), propose une datation au tournant des XIe et XIIe s. pour des exemples dont la similitude est frappante. Un autre contexte très proche est celui des structures excavées du site de Saint-Sébastien-de-Maroiol près du monastère d’Aniane daté entre la fin du Xe et le XIIe s. (Schneider, Paya 1995).
Dans des pâtes exemptes d’inclusions schisteuses mais en revanche riches en dégraissant siliceux et grains calcaires de différentes tailles sont façonnes des types de formes distinctes : les cruches et les cuviers, un seul exemple de jatte (fig. 13 n°1) et un de jarre s’associent à ces derniers.
Les cuviers (fig. 12 n°6 et 7) présentent des profils aux parois épaisses et souvent irrégulières, de bords triangulaires droits ou légèrement rentrants et avec des ressauts qui marquent le niveau de la pose du fond. Certains exemples possèdent des anses verticales, aplaties ou de section rectangulaire. Les grandes dimensions prédominent alors que le diamètre d’ouverture peut varier de 25 à 55 cm. Ces objets sont presque systématiquement décorés de bandes rapportées et pincées, digitées ou hachurées, le plus souvent horizontales, posées sous le bord ou, plus rarement verticales, sur la panse. Des guillochis ronds ou ovales sont parfois alignés sur la partie horizontale des bords et, dans certain cas, sur les anses. Très similaires dans la forme du bord et le décor sont les fragments dune jarre (fig. 13 n°2) associés à ce groupe d’objets. Quelques rares cols de cruches ont également été identifiés, fabriqués dans des pâtes identiques (fig. 13 n°3). Des anses de section rectangulaire sont associées, sur un des fragments on devine le départ d’un bec pincé (fig. 13 n°4). Un décor de bandes rapportées et pincées, parfois digitées ou hachurées est commun pour les éléments reconnus de cette forme.
Les formes des cuviers destinés à la lessive renvoient aux exemples des cuviers et des jarres découverts lors de fouilles de la verrerie de la Seube (Claret, Hérault) et datés de la première moitié du XIVe s. (Leenhardt 1995a). Des récipients similaires sont datés du début et le courant du XIVe s. à Montpellier et à Arles (Ginouvez (dir.) 2001, p. 90-96 ; Leenhardt et al. 1996). D’origine plus proche, une jarre à paroi cannelée provenant du dépotoir potier d’Aniane vient d’être publiée (Amouric, Vallauri 2005, p. 41, fig. 4). En contexte de production, des formes au profil assez similaire sont attestées dans l’atelier de Saint-Gilles-du-Gard au tournant des XIIe et XIVe s. (Leenhardt, Thiriot 1989). Spécifiques pour le faciès céramique du Languedoc, l’atelier (ou les ateliers) de production de ces objets ne sont pas encore identifiés. On sait par les textes qu’au XVe s. encore, des cuviers étaient fabriqués à Saint-Jean-de-Fos (Vayssettes 1995). Les parallèles de cruches publiés pour la région diffèrent par l’argile mise en œuvre et la datation proposée. L’association des fragments des cruches de Saint-Martin avec le reste du matériel et la composition de leur pâte indiquent plus vraisemblablement un rapport avec les formes de cuviers. Des éléments morphologiques et décoratifs (la forme des anses, l’aspect des bandes digitées et leur pose) laissent supposer, probablement, un même lieu de production pour les deux formes et la même datation.
Les autres catégories de céramique relevées pour le site de Saint-Martin sont de proportions beaucoup moins importantes mais, en revanche, leur présence dans ces lieux est tout à fait attendue compte tenu de la connaissance céramologique du Languedoc.
D’abord, on note l’association régulière de la céramique beige-grise avec la production régionale de céramique à cuisson oxydante et surface rouge polie (fig. 13 n°4). Les profils reconstitués représentent surtout de marmites de dimensions assez importantes, avec des bords rentrants ou évasés mais toujours bien marqués. Les anses associées sont plates, un goulot verseur ainsi qu’un bec ponté ont été identifiés. La pâte est dure, rouge à rouge clair, à cœur souvent grisé, et truffée d’inclusions blanches de type calcaire de différentes tailles. Le polissage de surface est rarement lisible et ordonné. Cette catégorie de céramique se rattache au groupe nord-montpelliérain bien connu par les contextes de consommation (Leenhardt 1999) ainsi que de production (Breichner 2000 ; Breichner et al. 2002). Une période de diffusion de la fin du Xe au XIIe s. est déterminée par le croisement des datations la concernant. Une des formes présentées ici correspond de près, par sa pâte et par sa morphologie, aux exemples connus des ateliers de Mas Viel. Or, la datation par C14 des fours rattache sa production au XIIIe s.
La céramique rouge glaçurée (fig. 13 n°5 à 7) se distingue par sa pâte très rouge, finement granuleuse et riche en petites inclusions blanchâtres et par son mode de cuisson oxydante. Elle est présentée ici par un éventail de formes diversifiées des marmites de taille variable, à anses en boudin ou plates, des cruches, certaines probablement de dimensions réduites et de cols bien étroits et des poêlons à bec pincé. Les parois sont toujours assez fines, une glaçure plombifère transparente, de couleurs brun clair et surtout vert, recouvre de façon irrégulière le bord des marmites, l’intérieur du poêlon ainsi que l’extérieur des cruches.
Ce répertoire diversifié rassemblant des vases culinaires et des récipients de table évoque les productions marseillaise et montpelliéraine attestées pour le XIIIe s. (Leenhardt 1999) qui toutefois présentent des pâtes plus granuleuses. A Millau (Aveyron), sur le site de Notre-Dame-des-Vals, une céramique semblable a été mise au jour. Faite dans une pâte similaire et recouverte de glaçure plombifère pauvre, dans les mêmes tons, elle porte souvent des pastilles en relief absentes ici. Sa datation, déterminée par les monnaies, s’étale du début du XIIIe au milieu du XIVe s. (Raynaud, Richier, Chevillot 1998; Coudizer 2004). Plus près, à l’église de Saint-Martin au sud du Caylar (Leenhardt, Raynaud 1995) des sondages ont mis au jour un petit pégau et une cruche à anses plates, de pâte rouge sableuse et glaçure plombifère verdâtre de l’intérieur. La cruche comporte sur son col un décor à la molette. Ces deux rares exemples de dépôt funéraire pour la région sont associés à la production de la rouge glaçurée montpelliéraine et datés de la fin du XIIIe s.
Les productions à pâtes kaolinitiques présentent plusieurs catégories, bien connues se rapportant à des périodes différentes. Les exemples les plus anciens se rattachent à la céramique connue comme grise-bleutée craquelée. Il s’agit de rares fragments à pâte grise bien cuite, à surface grise-bleutée d’aspect craquelé. Ces caractéristiques ainsi que le décor à la molette sont à rapporter à la catégorie 8 établie par C.A.T.H.M.A (C.A.T.H.M.A. 1993). Le seul élément morphologique qui présente un bord rectangulaire du type 5 (C.A.T.H.M.A.) et la proportionnelle rareté de cette catégorie tendent pour une datation dans les Xe-XIe s.
La céramique réfractaire à pâtes kaolinitiques glaçurées est représentée ici par deux groupes clairement distincts. D’une part, plusieurs fragments appartenant à des formes culinaires – des marmites ou plus rarement des pégaus. Leurs parois sont assez fines, les rebords triangulaires ou en amande, les anses associées de formes rubanées, probablement toujours verticales. La pâte peut avoir deux aspects : moins dure, parfois feuilletée, de couleur gris clair rosé ou bien, plus dure et compacte de couleur grise. La glaçure plombifère n’est pas couvrante et ses teintes varient du jaune clair au verdâtre. La morphologie des éléments identifiés correspond aux profils de la production de l’Uzège de la seconde moitié du XIIIe jusqu’au milieu du XIVe s. Si les pâtes plus dures proviennent vraisemblablement de ces ateliers, cela n’est pas certain pour les pâtes de qualité plus médiocre. Il faut rappeler qu’une multiplication des ateliers à proximité des gisements d’argile kaolinitique est déjà supposée par l’étude des textes ainsi que par des analyses de laboratoires (M. Picon, Laboratoire de Céramologie de Lyon, Amouric et al. 1995, Amouric 1996, Leenhardt et al. 1996).
Une autre série de fragments appartient à la production des ateliers de l’Uzège de la fin du XVIe-XVIIe s. Il s’agit en effet de tessons de belle pâte kaolinitique et couverts de glaçure épaisse plombifère posée sur engobe de l’extérieur comme de l’intérieur. Très souvent les deux surfaces reçoivent des couleurs différentes jaune et vert ou encore jaune et brun. Si aucune forme n’a pu être reconstituée, cette production de toupins ou jattes reste aisément reconnaissable car elle est bien étudiée et connue en différents contextes (Thiriot, 1983 ; Betton, Buravand, Vallauri, 1991 ; Amouric, Richez, Vallauri, 1999).
Un fragment de production kaolinitique émaillée attire l’attention (fig. 13 n°8). Il appartient à une forme fermée, probablement une petite cruche, sa pâte est assez dure, de couleur grisâtre et la surface extérieure a reçu un décor en émail stannifère : une croix à bouts bouletés entourée de filet de brun de manganèse, le vert, peu lisible, forme une bande. Cette production de faïence vert et brun de l’Uzège, rattachée aux deux premiers tiers de XIVe s. est également assez connue et fait partie du faciès spécifiquement languedocien (Le Vert et le Brun 1995, p. 196-198).
Peu représentée est la céramique à pâte claire émaillée (fig.13 n°9 et 10). Les formes identifiées sont une jatte à bord rentrant ainsi qu’une coupe, probablement à marli, avec bande de lignes incisées sous le départ du bord, les deux glaçurées de l’intérieur. Quelques autres fragments de formes fermées présentent une couverte à l’extérieur. Compte tenu de la finesse et l’homogénéité de la pâte, de l’aspect de la glaçure ainsi que de l’association de cette céramique avec les autres catégories mieux identifiées, on est tenté de l’attribuer à la production languedocienne de faïence monochrome supposée à partir des exemples attestés dans le contexte de consommation pour le XIIIe et le tournant du XIVe s. et confirmée par les analyses d’argile (Leenhardt 1999, p. 147 ; Leenhardt , Raynaud 1995).
Le reste du matériel céramique de Saint-Martin (environ le tiers de la totalité) est constitué par les productions modernes, à glaçures monochromes sur engobe ou, plus rarement, à décor polychrome, marbré peigné ou structuré. Les pâtes de fabrications de ces objets sont de couleur rouge à rouge grisâtre, à inclusions plutôt fines, blanchâtres ou sombres et des vacuoles. Une série se distingue par des pâtes bien rouges incrustée de fines inclusions blanches. L’éventail des formes n’est en rien nouveau : bols, assiette, jattes et gros bassins pour les formes ouvertes ; les récipients fermés se limitent à des orjols et cruches à bandes moletées sur les épaules et à becs tubulaires pontés faisant face à une grosse anse rubanée, très rarement des becs pincés sont associés. Leur abondance proportionnelle parmi le matériel est à mettre en relation avec l’utilisation de la citerne.
La morphologie et les décors de ces catégories de céramique les rattachent aux productions de la période des XVIIe et XVIIIe siècles qui voient une large production et forte diffusion de cette céramique à éventail de formes riches mais peu spécifiques en fonction des régions. Il est donc difficile de proposer une origine précise pour ces productions. Cela est possible en revanche, pour la série à pâte très rouge à nombreuses inclusions blanches. Il s’agit en effet de la production de Saint-Jean-de-Fos, bien connue par les textes et attestée par une diffusion assez importante pour la période des XVIIe-XVIIIe s. (Vayssettes 1987).
Une dernière série de fragments, abondant dans les couches d’abandon et de démolition, est à rapporter aux productions tardives manufacturées du XVIIIe, voire du XIXe s. De pâtes fines et glaçures de qualité, ces formes sont attribuables aux ateliers languedociens de Meynes, d’Alès, de Saint-Jean-de-Fos qui produisent dans cette période de la céramique de table, des grands bassins, des cruches, des cafetières et des dourques.
L’étude de la céramique de Saint-Martin-de-Castries vient confirmer un faciès spécifique languedocien déjà bien tracé par les recherches archéologiques et textuelles sur la poterie de la région. Parallèlement cette étude souligne encore une fois le caractère régional, et peut-être local, de certaines productions.
La permanence des pâtes grise dans le courant du XIIIe et le début du XIVe s. pour le Languedoc était déjà évoquée (Leenhardt 1995b). A Saint-Martin, on observe encore l’association constante des pâtes beige grises, des formes en pâte rouge polie, pâte rouge glaçurée et des pâtes kaolinitiques datées des XIIIe-XIVe s. Si la présence des cuviers s’accorde avec cette datation, pour les formes culinaires les exemples connus proches proposent une chronologie antérieure ne dépassant pas le XIIe s. Ainsi, la datation de la céramique culinaire à pâtes locales est à revoir : sa limite inférieure, probablement de la deuxième moitié ou la fin du Xe s. attend confirmation par les résultats d’analyses d’un des silos ; la limite supérieure semble bien être les XIIIe-XIVe s. vu les associations stratigraphiques du mobilier. En ce qui concerne la morphologie de la céramique culinaire on ne peut pas décerner une évolution notable pour cette large période. La difficulté vient surtout du fait que seuls les ensembles rattachés aux XIe et XIIe s. ont fourni des profils complets alors que les contextes postérieurs n’ont rarement que livré quelques éléments morphologiques épars. On soutient donc la possibilité dune production sans grande évolution destinée à satisfaire des besoins de la population d’une zone restreinte.
Si on considère que les pâtes beiges grises, très présentes parmi la céramique, sont d’origine régionale, voire locale, il faut mentionner que les pâtes rouges glaçurées, les rouges polies et les kaolinitiques glaçurées, de proportion moins importante, proviennent probablement d’une région géographique plus vaste. Un approvisionnement en céramique de l’extérieur devait donc couvrir des besoins spécifiques des habitants des lieux et, reflète un certain pouvoir d’achat, sans toutefois imaginer ici une céramique de luxe.
L’insuffisance des parallèles bibliographiques ainsi que le caractère très local d’une grande partie du matériel laissent en suspend un certain nombre de questions et justifient le besoin d’approfondir, dans la durée et par analyses de laboratoire, la recherche sur la céramique de cette zone
Conclusion
Par l’étude architecturale, il a été possible de mettre en évidence la construction d’un ensemble ecclésial primitif plus complet que ne le laissait penser les vestiges encore visibles. Dés son implantation, l’église fait partie d’un ensemble très structuré qui englobe le sanctuaire, un espace sacré clôt par des murs, et un, voire deux, bâtiments annexes. La fonction de l’enclos dégagé est double, abriter les tombes des paroissiens et accueillir les bâtiments mis à la disposition du desservant. Elle est peut-être triple : abriter un petit habitat rural permanent ou temporaire. En l’état du décapage, il est encore impossible de se prononcer sur ce dernier point. La présence de silos vraisemblablement contemporains des premières inhumations peut être un argument en faveur de cette hypothèse.
Une constatation s’impose d’ores et déjà, celle du lieu d’implantation privilégié de l’église Saint-Martin-de-Castries. En effet, elle est située pratiquement au centre des habitats dispersés qu’elle dessert (Fig. 14). De plus, cette position, le long d’une ancienne draille qui mène à Saint-Guilhem-le-Désert, permet au moine prieur en charge de la cure des paroissiens de relier facilement l’église et l’abbaye.
L’église Saint-Martin s’avère être un élément important de l’ancrage spirituel et économique de l’abbaye Saint-Guilhem-le-Désert. Elle fera ainsi l’objet d’une reconstruction à la fin du XIe s.-début du XIIe s. (Fig. 4) pendant une période qui correspond également à une importante phase de mise en chantier de l’abbaye.
Cette première présentation met en lumière la richesse du site et la relation complexe entre un habitat et un ensemble ecclésial primitif. Un des objectifs de l’ultime campagne de fouille sera de tenter de cerner, plus finement, les indices de cette dualité.
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Notes
1. L’ensemble du dossier administratif est coordonné, de 2001 à 2005, par plusieurs intervenants parmi lesquels M. Guillot, directeur de la Charte du Lodévois-Larzac, en collaboration avec M. Bonnabel au Conseil Général de l’Hérault, J. Trinquer, président de la Communauté de Communes du Lodévois Larzac, L. Del’Furia au Conseil Régional, le dossier technique est géré par R. Oukkal, Charte du Lodévois-Larzac et le dossier scientifique est suivi par C. Olive au Service Régional de l’Archéologie. L’étude historique du site a bénéficié des recherches documentaires menées par B. Denieu, Charte du Lodévois-Larzac. L’opération est financée par le Conseil Général de l’Hérault, le Fond National pour l’Aménagement et le développement du Territoire, la Région, la municipalité de la Vacquerie et Saint-Martin-de-Castries (gérée par M. Requi). Une convention a été établie entre l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (I.N.R.A.P.), organisme de rattachement de la responsable de l’opération, et la Communauté de Communes du Lodévois Larzac.
2. Ce profil globulaire permet de les dissocier des silos creusés lors des phases d’occupation postérieures et qui présentent un profil en cheminée.
3. Datation effectuée par le Centre de Datation par le Radiocarbone à Villeurbanne, code laboratoire Ly-13144, 686 à 885, âge 14C BP : -1245-/+35.
4. [5P5019], [SP8020], [SP8044], [SP8045], [SP8048], [SP8049] et [5P8054].