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Description
La libération de Montpellier 17-23 août 1944
* Inspecteur d’académie-Inspecteur pédagogique régional honoraire. Docteur d’État en Histoire.
En réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, et devant la faible résistance des forces de Vichy, Hitler déclenche, en représailles, l’opération « Attila », envisagée dès 1940, conduite sous le nom de code « Anton » le 11 novembre de la même année. L’armée allemande envahit la France « libre », zone « no-no » opposée à la zone « ja-ja » occupée. Très rapidement, l’occupation décrétée, la Wehrmacht qui a pour mission de surveiller le littoral gagne Montpellier.
L’armée allemande et les structures de gestion administrative s’installent. Juifs et résistants sont fichés, traqués, arrêtés, torturés, fusillés ou déportés.
Avec l’annonce du débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les Montpelliérains et les forces d’occupation, comprirent que la libération de la ville était proche. Le débarquement en Provence, le 15 août 1944, fit perdre tout espoir de redressement de la situation militaire à l’occupant. Dès le lendemain, les autorités allemandes ordonnèrent l’évacuation de leurs troupes vers la vallée du Rhône, craignant leur blocage par les armées lancées à la reconquête du territoire national. La Libération de Montpellier est alors engagée et se concrétise, de manière décisive et définitive, le 23 août.
Mots clés : Rafles, Résistance, Bombardements, Gilbert de Chambrun, Libération.
Cet article répond à une commande, la célébration du quatre-vingtième anniversaire de la libération de Montpellier. Il énonce des faits. Il est aussi un rappel de souvenirs vécus par un jeune enfant — j’avais alors 4 ans — et ceux qui lui ont été rapportés plus tard. Autant d’images qui heurtent la mémoire et restent vives en moi.
Introduction
De la déclaration de guerre à l'armistice : la France coupée en deux
À peine vingt ans après la signature de l’armistice du 11 novembre 1918, le 3 septembre 1939 et suite à l’envahissement de la Pologne par l’armée hitlérienne, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne. L’invasion de la France par les troupes allemandes du 10 mai 1940 (la bataille de France) marque la fin de la « drôle de guerre » et débouchera sur l’armistice signé le 21 juin par le dernier gouvernement de la troisième République dirigé alors par Philippe Pétain, Maréchal de France (84 ans), reconnu comme le vainqueur de Verdun. La France dont les armées sont neutralisées est divisée en deux zones par une ligne de démarcation : au nord, la zone occupée par l’armée allemande, au sud, celle dite « libre », dirigée depuis Vichy, ville d’eau, par le gouvernement de Pétain (le régime de Vichy).
La carte ci-contre (source : Wikipédia) précise le tracé de la ligne de démarcation, de Genève au pays basque, le statut des territoires conquis, la question des littoraux, atlantiques et méditerranéens, celle de la zone d’occupation italienne et celle de la souveraineté française qui s’exerçait en principe sur l’ensemble du territoire, y compris la zone occupée, sauf, de fait, l’Alsace et la Moselle directement annexées. La zone libre couvrait 246 618 km², soit 45 % du territoire français, 32 départements et partie de 13 autres. L’Occitanie dans son ensemble est en zone « libre ». La carte précise également les évolutions enregistrées entre 1940 et 1943.
En réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, et devant la faible résistance des forces de Vichy, Hitler déclenche, en représailles, l’opération « Attila », envisagée dès 1940, conduite sous le nom de code « Anton » le 11 novembre de la même année. L’armée allemande envahit la France « libre », zone « no-no » opposée à la zone « ja-ja » occupée. Les panzers allemands déferlent sur ses routes, pénètrent dans ses villes et villages. L’armée allemande et les structures de gestion administrative, notamment la police et la milice, services de la répression, s’installent. Juifs et résistants sont fichés, traqués, arrêtés, torturés, fusillés ou déportés. Du Gard aux Pyrénées orientales, aucun département d’Occitanie n’échappa aux rafles.
Loin d’être comme Lyon proclamée « capitale de la résistance », où milice et police menèrent avec puissance 2 répression, torture et déportations, Montpellier s’inscrit aussi dans la ligne de force de la résistance à l’occupant tout autant que dans celle conduite par la collaboration, puis l’occupation. La ville s’adapte au nouveau contexte initié par les lois de Vichy, aux contraintes de l’économie de guerre, aux pénuries, privations et rationnement qui modifient en profondeur les comportements et la vie quotidienne. Ici comme ailleurs, la carte d’alimentation va devenir « carte d’identité alimentaire ». Les descriptions qu’Isabelle Doré-Rivé 3, Directrice du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon, consacre à Lyon s’applique à Montpellier en temps de guerre. « Prendre des photos fut alors interdit, sous peine de se voir arrêté, soupçonné d’espionnage pour les lignes ennemies. Se déplacer librement relevait de l’exceptionnel quand des soldats du IIIe Reich étaient postés à tous les coins de rue. Se nourrir devint de plus en plus compliqué alors que les réquisitions allemandes rationnaient de plus en plus les portions alimentaires… Plus de pain. Pas de viande depuis avant-hier. Que de pauvres gens souffrent. Beaucoup de boutiques n’ont pas ouvert, faute de chauffage ou de marchandise à vendre. » (Isabelle Doré-Rivé).
Montpellier se libère
Août 1944, journées d'été, derniers combats
Montpellier place forte au-devant du littoral
L'administration vichyste à Montpellier
Une ville face aux enjeux de la Libération
Résistance et bombardements
Les exactions de la Milice
La fusillade de la place de la Comédie, 21 août 1944
Les événements tragiques de la libération de Montpellier
Milices patriotiques, cours martiales et rétablissement des pouvoirs civils.
Trois hommes : Jacques Bounin, Jean de Lattre de Tassigny, Gilbert de Chambrun
Conclusion
Témoignage souvenir 14
Notes
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Informations complémentaires
Année de publication | 2024 |
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Auteur(s) | Christian ROCHE |
Nombre de pages | 6 |
Disponibilité | Téléchargeable au format pdf |