Description
Histoire de l'enseignement scientifique à Montpellier
avant la création de la faculté des sciences en 1809
(Archives Henri-Poincaré, Philosophie et Recherches sur les Sciences et les techniques,
Université de Lorraine, Université de Strasbourg, CNRS)
En 1810, le recteur de l’académie de Montpellier, Charles-Louis Dumas prononce son discours d’inauguration de la faculté des sciences. Or, avant la création de cette nouvelle institution en 1809, dès le XVIe siècle, il existe à Montpellier et alentours des enseignements scientifiques proposés notamment par l’Université aux étudiants venus s’instruire dans la cité languedocienne. De la botanique, en passant par la chimie et les mathématiques, l’offre d’enseignement scientifique ne cesse de s’étoffer aux cours des siècles. Elle atteint son apogée à la fin du XVIIIe avec la création de deux chaires d’enseignement au sein de la Société Royale des Sciences de Montpellier. La Révolution Française supprime les institutions de l’Ancien Régime en 1793 et crée de nouvelles écoles afin de satisfaire aux exigences de l’enseignement de la médecine, puis de la pharmacie. La création de l’Université Impériale en 1806 légifère et institutionnalise l’enseignement scientifique proposé jusque là par les facultés et les écoles.
History of scientific education in Montpellier
before the creation of the Faculty of Science in 1809
In 1810, the rector of the academy of Montpellier, Charles-Louis Dumas delivers his inaugural speech of the faculty of sciences. However, before the creation of this new institution in 1809, from the 16th century, there exists in Montpellier and around the scientific courses offered by the University to students who came to learn in the city of Languedoc. From botany, through chemistry and mathematics, the offer of scientific education continues to grow over the centuries. It reached its peak at the end of the 18th century with the creation of two teaching chairs at the Royal Society of Sciences of Montpellier. The French Revolution suppressed the institutions of the Old Régime in 1793 and created new schools to meet the requirements of the teaching of medicine and pharmacy. The creation of the Imperial University in 1806 legislates and institutionalizes the scientific education offered by the faculties and schools.
Istòria de l’ensenhament scientific en Montpelhièr
abans la creaccion de la Facultat de Sciéncias en 1809.
En 1810, lo rector de l’Acadèmia de Montpelhièr, Carles Loίs Dumas prononcia son discors d’inauguracion de la Facultat de Sciéncias. Mas, abans la creaccion d’aquela institucion novèla en 1809, a comptar del sègle XVI, existίs dins Montpelhièr e sos entorns d’ensenhaments scientifics prepausats en particular per l’Universitat als estudiants venguts s’assabentar dins la ciutat lengadociana. De la botanica, en passant per la quimia e las matematicas, l’ofèrta d’ensenhament scientific manca pas de s’enriquir long dels sègles. Tòca son apogèu a la fin del sègle XVIII amb las creaccions de doas cadièras d’ensenhament dins l’encastre de la Societat Reala de las Sciéncias de Montpelhièr. Quora esclata la Revolucion Francesa son suprimidas las institucions de l’Ancian Regim e son fargadas d’escòlas novèlas per complir los besonhs de la medecina puèi de la farmacia. La creaccion de l’Universitat Imperiala legaliza e institucionaliza l’ensenhament scientific prepausat per las Facultats.
Historia de la educación científica en Montpellier
antes de la creación de la Facultad de Ciencias en 1809.
En 1810, el rector de la academia de Montpellier, Carlos-Louis Dumas, pronuncia su discurso inaugural de la facultad de ciencias. Sin embargo, antes de la creación de esta nueva institución en 1809, desde el siglo XVI, hay en Montpellier y alrededor cursos científicos que ofrece la Universidad a los estudiantes que vinieron a aprender en el Languedoc. Desde la botánica, pasando por la química y las matemáticas, la oferta de educación científica continúa creciendo a lo largo de los siglos. Alcanzó su apogeo a fines del siglo XVIII con la creación de dos cátedras de enseñanza en la Real Sociedad de las Ciencias de Montpellier. La Revolución Francesa suprimió las instituciones del Antiguo Régimen en 1793 y creó nuevas escuelas para cumplir con los requisitos de la enseñanza de la medicina, y luego de la farmacia. La creación de la Universidad Imperial en 1806 legaliza e institucionaliza la educación científica que anteriormente ofrecían las facultades y las escuelas.
Extrait
Le 26 octobre 1289, une bulle, du pape Nicolas IV, crée l’Université de Montpellier. Cette bulle papale ne fait que légitimer la pratique de la médecine déjà réglementée depuis un demi-siècle et regroupe les disciplines d’enseignement supérieur du droit, de la médecine et des arts. L’Université de Montpellier, placée sous l’autorité de l’évêque de Maguelone, est composée de trois facultés : la faculté de médecine, la faculté de droit et la faculté des arts dont l’obtention de la maîtrise est indispensable pour entreprendre des études juridiques ou médicales. En 1429, la faculté de théologie rejoint l’Université de Montpellier. A la fin du Moyen Age, l’ossature universitaire montpelliéraine est bien implantée et évoluera peu jusqu’à la Révolution. En 1793, la suppression des institutions de l’Ancien Régime laisse la place à un nouveau système d’enseignements qui perdure jusqu’à la création de l’Université Impériale le 10 mai 1806 par Napoléon Bonaparte. Ce dernier fonde l’Université Impériale en vue de créer « une unité spirituelle au sein de l’enseignement, garante d’une unité politique et capable de faire face à l’autorité de l’Église ».
Dans un premier temps, je présenterai les enseignements scientifiques proposés avant 1793 au sein de l’Université de Montpellier puis ceux assurés par l’École des ponts et chaussés et par la Société Royale des Sciences de Montpellier. En m’appuyant sur les acteurs de ces enseignements, je préciserai comment ils ont contribué à la création et à la mise en place de l’enseignement scientifique montpelliérain. Dans une troisième partie, je m’intéresserai aux enseignements scientifiques organisés par l’école de santé, l’école de pharmacie et la Société des Sciences et des Belles Lettres entre le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) et le décret du 17 mars 1808 qui précise l’organisation de l’Université Impériale. Sa naissance et les modifications profondes qu’elle apporte dans l’organisation de l’enseignement en France, et de ce fait à Montpellier, ne seront pas abordées dans le cadre de ce travail.
L'enseignement scientifique à Montpellier avant 1793
Montpellier dispose dès la Renaissance de chaires d’enseignement scientifique à l’Université. Ces chaires vont perdurer et se développer au sein même de l’Université mais également à l’intérieur d’écoles et de sociétés savantes.
L'enseignement scientifique à l'Université de Montpellier
A Montpellier, sous l’Ancien Régime, l’enseignement dit supérieur se déroule en partie au sein de l’université dont le « caractère d’institution officielle, fondée ou reconnue par une autorité religieuse et politique » lui confère le droit de transmettre les savoirs. Depuis 1429, l’université de Montpellier regroupe quatre facultés : la médecine, le droit, les arts et la théologie. La faculté de médecine est une institution puissante, célèbre depuis le XIIIe siècle dont l’enseignement est reconnu en France mais aussi dans toute l’Europe. Nous verrons que la faculté de médecine est une institution novatrice, en particulier dans le cadre de l’enseignement scientifique, qui institutionnalise dès la fin du XVIe siècle, un enseignement d’anatomie et de botanique par la création d’une nouvelle chaire, alors qu’il est courant de dater l’institutionnalisation de la science à partir du XVIIe siècle. L’institutionnalisation de l’enseignement d’anatomie et de botanique lui donne une « certaine autonomie et rend possible la reproduction de pratiques dans la longue durée » ; elle permettra, dans un futur proche, l’essor d’autres enseignements officiels.
L'enseignement scientifique à faculté de médecine
En 1593, la faculté de médecine crée une chaire de botanique et un siècle plus tard une chaire de chimie. La faculté a la particularité, à cette époque, d’être la seule faculté de médecine de province dont le diplôme permet d’exercer à Paris. Les rivalités entre les facultés de médecine de Montpellier et de Paris sont tenaces et anciennes. Elles jouent un rôle notamment dans le développement de l’enseignement de la chimie à la faculté de médecine de Montpellier. En effet, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, une querelle durable oppose médecins montpelliérains et médecins parisiens à propos de l’antimoine et de l’utilisation des médicaments chimiques auxquels les montpelliérains sont favorables. C’est d’ailleurs sous l’influence des médecins de Montpellier, soutenus par le pouvoir royal, qu’est établi à Paris au Jardin du Roi dès 1647, un enseignement de chimie qui ne sera officialisé à la faculté de médecine de Paris qu’en 1774, soit 99 ans plus tard qu’à Montpellier. L’esprit novateur des médecins montpelliérains s’affiche une fois de plus à la fin du XVIe siècle avec la création de deux nouvelles chaires : l’anatomie et la botanique en 1593, la chirurgie et la pharmacie en 1597. Dans le cadre de ce travail, je ne m’intéresserai qu’à l’enseignement de la botanique, les autres disciplines appartenant au domaine de la médecine. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2019 |
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Nombre de pages | 14 |
Auteur(s) | Muriel FLAHAUT |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |