ATR 2024 Saint-Guilhem-le-Désert en 1821-1822 vu par Jean-Marie Amelin

Jean-Marie AMELIN (1785-1858), dessinateur et aquarelliste de renom, originaire de Versailles, fut professeur de dessin aux Écoles régimentaires du Génie de Montpellier de 1816 à 1851.

Au cours de cette longue carrière montpelliéraine, alors curieux des moindres choses, il effectua une multitude de pérégrinations et excursions les plus diverses à travers l’ensemble du département de l’Hérault. Il dressa ainsi et tout d’abord, sous forme synthétique, de sobres monographies communales qui furent publiées en 1827 dans son Guide du voyageur. Puis il les remania et les compléta largement avec les années 1830 et 1840 par un document resté par contre manuscrit, le Tableau statistique et pittoresque du département de l’Hérault, un ouvrage de 1 531 pages, en 4 volumes, qu’il poursuivit jusqu’en août 1843 et où il consacra jusqu’à 33 pages à la localité et aux monts de St-Guilhem, ainsi qu’aux gorges de l’Hérault.

Parallèlement, Jean-Marie AMELIN avait ramené de ses voyages à l’intérieur du département de nombreuses épures de dessins et en finalisera certaines, l’ensemble aujourd’hui disponible étant conservé sous le nom d’Atlas de vues pittoresques du département de l’Hérault pour servir de complément au guide du voyageur dans ce département.

Il sera ainsi l’auteur de près de 2 200 illustrations relatives au département de l’Hérault, dont 73 spécifiques à la seule commune de St-Guilhem-le-Désert, une localité qu’il avait visitée en décembre 1821 puis en septembre et en octobre 1822.

C’était-là, au tout début des années 1820, sous le règne de Louis XVIII, en une époque où le monde des archéologues et des historiens ne s’intéressait pas encore au patrimoine bâti des lieux, ce qui ne sera le cas qu’avec les années 1840, un village qui devait l’inspirer tout particulièrement, bien plus que d’autres localités où il ne fit bien souvent que passer, sans trop s’y attarder.

Par leurs multiples attraits, la sauvage beauté des paysages, leurs sites parfois insolites et une extrême richesse patrimoniale, des plus variées et des plus remarquables, St-Guilhem et ses environs lui offraient en effet, à travers un monde des plus pittoresques, propice à la visite, tout ce qu’il aimait tant rechercher, parcourir, dessiner et commenter.

Aussi, bien rares dans le département de l’Hérault sont des localités qui disposent pour les époques anciennes, antérieures à l’époque des cartes postales illustrées et au développement du tourisme des années 1880-1900, d’un tel fond iconographique, particulièrement riche, représentant aussi bien les paysages, et même l’intérieur de grottes de la montagne, que les monuments et autres bâtiments, civils, militaires ou religieux de la localité, tels qu’ils se présentaient il y a deux siècles de cela au regard du voyageur et du curieux.

Dans la foulée, en 1828, Mathieu FONZES (1794-1829), un jeune géomètre natif de la localité mais devenu montpelliérain, confectionnait le cadastre de St-Guilhem, effectuant alors son travail sous les directives de son frère aîné, Charles FONZES (1785-1857), bachelier ès-lettres, momentanément ingénieur géomètre en chef en charge du cadastre héraultais.