Un grand ensemble résidentiel à Montpellier (1960-2010)
La Pergola
Évolution socio-spatiale et politiques de la ville

* Historien de l’économie, Département de la science économique, Université de Tohoku, (Sendai, Japon)

[Texte intégral]

Introduction

Cet article a pour but de suivre cinquante ans de la Pergola, un grand ensemble résidentiel situé au nord-ouest de la ville de Montpellier (Hérault), avec l’intention de dévoiler le contenu des politiques publiques et leur efficacité pour résoudre la « question de la ville », c’est-à-dire problèmes de petites délinquances, trafic de drogue, vandalismes, paupérisation des habitants, ghettoïsation 1… Le moyen d’éviter, de maîtriser, ou de résoudre la question de la ville est généralement appelé la « politique de la ville ». Selon cette terminologie, notre tâche est de répondre aux trois questions suivantes : Quelles ont été les caractéristiques des politiques de la ville appliquées à la Pergola ? Quelle efficacité ont-elles eue ? Et quelle est la condition nécessaire pour que la « politique de la ville » soit efficace et ses résultats positifs ?

La Pergola, une cité construite et gérée par l’Office public HLM du département de l’Hérault (renommé Hérault Habitat en 2002, ci après l’Office HLM), est divisée en deux groupes : la Pergola 1, construite en 1964, composée de trois barres (divisées en cinq sections) compte 438 logements, et la Pergola 2 construite en 1967, composée des cinq bâtiments de taille moyenne avec 95 logements au total 2.

Nous avons choisi la Pergola comme objet de recherche, car dans cette cité, la « question de la ville » semble avoir été bien maîtrisée. Cette caractéristique est claire quand nous la comparons au Petit Bard, copropriété de plus de 800 logements, construite en 1964, et située juste à côté de la Pergola 3. Au début, les deux cités ont partagé beaucoup de caractéristiques. Toutes deux construites au milieu des années 1960 avec pour but principal d’accueillir des rapatriés d’Algérie. Comme il fallait les loger le plus rapidement possible, les constructeurs (l’Office HLM pour la Pergola, une société civile immobilière pour le Petit Bard) et leurs architectes en chef ont choisi des barres comme style de bâtiments bien dans le ton de l’époque. Un demi-siècle après, néanmoins, la situation est complètement différente pour l’une et pour l’autre.

Regardons l’application des deux politiques de la ville pluriannuelles et consécutives, le Grand Projet de Ville (GPV, 2001-2006) et le Projet de Rénovation Urbaine (PRU, 2005-2009), dont les deux cités ont été l’objet. Les modes d’intervention concrets choisis pour chacune d’entre elles ont été différents. Pour le Petit Bard, la politique choisie de « démolition-reconstruction » a porté sur presque la moitié des bâtiments. Ce choix démontre que la question de la ville au Petit Bard était regardée comme très grave. Quant à la Pergola, les deux projets ont consisté en l’amélioration des espaces extérieurs 4. Les opérateurs principaux des projets, la municipalité et l’Office HLM départemental, ont jugé que les bâtiments étaient en bon état général 5. La Pergola avait en effet évité efficacement l’aggravation de la question de la ville.

Esquisse de plan masse « Montpellier Dulon » faite par Andrault Parat Architectes pour l’Office HLM (1er oct. 1962). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 2500W272]
Fig. 1 Esquisse de plan masse « Montpellier Dulon » faite par Andrault Parat Architectes pour l’Office HLM (1er oct. 1962). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 2500W272]

L’histoire de la Pergola est marquée par deux politiques de la ville distinctes, la rénovation au début des années 1990, puis les GPV-PRU durant les années 2000. Nous esquisserons tout d’abord l’histoire de la cité avant les années 1990 pour prendre la mesure de son évolution. Ensuite, nous analyserons l’objectif, le contenu, et le résultat de chacune des deux politiques de la ville mises en œuvre. Enfin, nous présenterons le mécanisme dont la politique de la ville doit se munir pour une gestion plus efficace des problèmes urbains.

La Pergola avant les années 1990

L’histoire de la Pergola commence le 24 mars 1961. Lors du Conseil d’administration de l’Office HLM, le président Gilbert Sénès annonce qu’il a trouvé un terrain d’à peu près 7 hectares où l’Office pourrait construire un grand ensemble de 600 logements sociaux (HLM), et propose de l’acheter pour 1.1 million de nouveaux francs. Le Conseil donne son consentement pour construire une cité HLM en réponse aux demandes nombreuses de logements de la population locale et pour accueillir les Français rentrant d’Afrique du Nord 6. La construction de cette cité, nommée la Pergola, commence en 1962. La date de livraison des logements est initialement fixée au 31 mai 1963.

En octobre 1962, la situation change : suite à l’indépendance de l’Algérie et à l’afflux massif des rapatriés, le gouvernement demande à l’Office HLM de faire de la Pergola une cité exclusivement pour eux. Le Conseil d’administration, après une âpre discussion, décide d’accepter la demande gouvernementale 7 : 400 des 438 logements seront attribués aux rapatriés 8. Exceptionnellement, les 38 logements restants sont réservés aux travailleurs des Postes et Télécommunications. La Pergola apparait donc, dès sa construction, comme une cité pour les rapatriés 9.

Comme méthode de construction, l’Office HLM choisit le « coffrage tunnel avec remplissage de façade pour éléments préfabriqués lourds », une méthode peu coûteuse mais de moyenne qualité. La Pergola, définie comme cité spéciale pour rapatriés, n’a pu bénéficier ni de l’aide des collectivités locales ni du « 1 % logement » (la cotisation des employeurs à la construction de logements sociaux) 10. La construction des bâtiments se termine au début de l’été 1964.

Mais dès l’été 1963, le Conseil d’administration décide d’élargir la cité en construisant le second groupe, la Pergola 2, à côté de la Pergola (renommée la Pergola 1), pour compenser le détournement de logements sociaux en logements pour rapatriés 11. Elle est construite avec la même méthode et par le même constructeur que la Pergola 1. Sa construction commence en 1964 et s’achève en 1967.

Au début, l’Office HLM et les locataires ont bien géré la cité, y créant d’assez bonnes conditions de vie. Ont contribué à ce succès une communauté d’habitants très soudée et la « fermeture spatiale » de la cité, les immeubles enserrant une cour intérieure.

En premier, les habitants initiaux de la cité, surtout des rapatriés, nouèrent des liens profonds entre eux, créant une véritable communauté locale. Même s’ils étaient d’origines sociales et professionnelles diverses (retraités, fonctionnaires, ouvriers, employés), ils partageaient une culture basée sur l’expérience de la vie algérienne. Cette homogénéité culturelle suscita une vie sociale active, représentée par des fêtes collectives. De plus, les architectes avaient dessiné la cité pour que la convivialité entre les locataires puisse se créer, en particulier en plein air comme en Algérie. L’Office HLM, de son côté, évaluant que la communication avec les habitants était très importante pour la bonne gestion de la cité, accueillit favorablement l’organisation des locataires. En effet, quand des habitants de la cité organisèrent une association des locataires, Gilbert Sénès salua son président, estimant qu’« avec la création de votre association, des rapports amicaux et constructifs pourront s’établir entre les représentants des locataires et l’Office dans un esprit de large et franche collaboration » 12.

Plan de projet « La Pergola 2 » (s.n., s.d.) [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 2500W279]
Fig. 2 Plan de projet « La Pergola 2 » (s.n., s.d.) [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 2500W279]

La fermeture architecturale de la cité contribua aussi à la formation de l’esprit communautaire, renforçant le lien personnel entre les habitants. Une section de la Pergola 1, nommé Malbosc, composée d’un bâtiment de forme quadrilatérale, est symbolique de ce point de vue. Une cour intérieure boisée est baptisée la « cour Malbosc » offrant « une atmosphère apparente de calme et de sécurité pour des petits enfants qui peuvent y jouer, tout en étant éventuellement surveillés, de leurs fenêtres, par leurs parents » 13.

De plus, ces deux phénomènes, une communauté de résidents et la fermeture spatiale de la cité, se renforcent l’un l’autre 14. La structure spatiale enclose promeut la vie collective donc le renforcement de la communauté qui tend à s’isoler de l’extérieur. Et la communauté d’habitants ainsi renforcée préfère ce style spatial et architectural de bâtiment qui lui donne l’impression d’être protégée de l’extérieur. À la Pergola, le mécanisme du renforcement mutuel de ces deux caractéristiques a bien fonctionné, réalisant de bonnes conditions de vie pour les locataires.

La situation, néanmoins, change à la fin des années1970 et au début des années1980. L’Office HLM et les habitants commencèrent à remarquer quelques signes de dégradation de leurs conditions de vie : paupérisation des locataires, loyers et charges impayés, petites délinquances, trafic de drogue, etc. Se pose alors la question de la ville et des problèmes urbains qui lui sont associés 15.

Cette émergence à la Pergola a deux origines. Premièrement, les bâtiments avaient vieilli et étaient dégradés, la méthode de construction étant en cause. Les bâtiments étaient de qualité moyenne, vulnérables et peu résistants au vieillissement. Il est généralement admis que cette méthode exige des réparations au bout d’une quinzaine d’années 16. L’Office HLM, avec des fonds de réserve pour les réparations (5 % du prix de revient des constructions), avait réparé le chauffage, les circuits des eaux, l’isolation, les portes d’entrée, notamment, mais ces efforts n’avaient pas suffi pour résister au vieillissement structurel des bâtiments 17. Déjà, en 1972, l’Office HLM avait dû procéder à de grosses réparations avec la réfection des halls d’entrée des bâtiments de la Pergola 1 18. Une partie des primo-arrivants, mécontents de la dégradation de leur environnement, quitta la Pergola dès qu’elle en eut l’opportunité. Sont partis en premier les familles les plus aisées 19.

Projet de l’Office HLM de la réhabilitation de la Pergola en 1991 (28 juin 1991). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 2500W290]
Fig. 3 Projet de l’Office HLM de la réhabilitation de la Pergola en 1991
(28 juin 1991). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault,
sous la cote 2500W290]

Deuxièmement, les locataires qui restèrent étaient généralement pauvres ou paupérisés, principalement pour deux raisons. D’abord, plusieurs familles immigrées maghrébines, dont la plupart étaient marocaines et de modeste revenu, arrivèrent à la Pergola comme locataires des appartements devenus vacants après le départ des premiers habitants rapatriés. Ce phénomène avait été rendu possible par le décret du 29 avril 1976 qui autorisait le regroupement familial des immigrés (sous conditions). Ces familles choisirent la Pergola 1, car cette cité contenait beaucoup de grands appartements, ce qui leur convenait car elles avaient généralement plusieurs enfants. Parmi les appartements concernés on a répertorié 55 appartements deux pièces, 182 trois pièces, 121 quatre pièces, 20 cinq pièces, et 60 six pièces. En 1991, les locataires d’origine maghrébine occupaient plus de 16 % de la Pergola 1, et seulement 5 % de la Pergola 2 20. Dès lors, des habitants dont les cultures, les comportements quotidiens, ou les modes de pensée étaient différents, se côtoyèrent dans la cité. La Pergola était ainsi devenue multiculturelle 21.

Mais durant les années 1970 et 1980 les habitants ont souffert sur le plan économique : baisse des revenus, progression du chômage et paupérisation des familles les plus fragiles. Cette paupérisation générale des locataires de la Pergola, ceux de la Pergola 1 en particulier, est claire : en 1991, 29,6 % des familles habitant à la Pergola 1 étaient défavorisées selon le critère de l’Office HLM, c’est-à-dire ayant moins de 2 500 francs de revenu mensuel. Le fait que presque la moitié d’entre elles (13%) était des familles immigrées alors que ces dernières n’occupaient que 16 % des logements est impressionnant 22. Cette paupérisation a provoqué une augmentation des loyers impayés. En 1975, ils s’établissaient approximativement à 59 000 francs pour la Pergola 1 et 12 000 pour la Pergola 2. Ils augmentèrent rapidement pour s’élever à 133 000 et 28 000 francs en 1979, 217 000 et 30 000 en 1980, 259 000 et 27 000 en 1981, et jusqu’à 291 000 et 34 000 francs en 1982, soit cinq fois le montant de 1975 pour la Pergola 1 et 3 fois pour la Pergola 2 moins affectée par le phénomène 23.

L’arrivée massive des immigrés qui provoqua un changement radical dans la composition des locataires, la paupérisation générale des habitants et le vieillissement des bâtiments, ont gravement bouleversé l’atmosphère et les conditions de vie de la cité. L’inversion du regard des habitants sur la vie sociale au sein de la cour Malbosc témoigne de ce bouleversement. Cette cour avait été créée comme symbole d’« une cité refermée sur elle-même autour de cours intérieures, conçues comme des espaces de convivialité. La population qui y fut logée dans un premier temps, pour l’essentiel des rapatriés de l’Afrique du Nord, trouva là un cadre de vie agréable et fonctionnel » 24. La convivialité avait été assurée par la communauté que de nombreux habitants avaient constituée en partageant la même culture en sens large. Au fil du temps, cependant, l’image de la cour est devenue négative : à la fin des années 1980, son avantage, c’est-à-dire sa fermeture spatiale, est alors regardé comme un défaut architectural. La cour, située sous les fenêtres des locataires, considérée auparavant comme une aire de jeu idéale pour les enfants, est dès lors vécue comme portant « préjudice à la tranquillité des habitants ». Le bâtiment de Malbosc, est même regardé comme « trop enfermé […], siège d’une résonnance acoustique ainsi que d’un vis-à-vis important qui participent à l’accélération du départ des locataires » 25. Il est jugé à l’origine du sentiment de claustration 26.

En somme, le changement des habitants au fil du temps a provoqué un dysfonctionnement du mécanisme de renforcement mutuel des deux caractéristiques de la Pergola, la communauté d’habitants et la fermeture spatiale, qui, auparavant, en avaient fait un grand ensemble agréable. Avec le départ d’une partie des rapatriés et l’arrivée de familles immigrées et/ou pauvres, l’homogénéité culturelle qui avait fonctionné comme base de la communauté d’habitants s’est affaiblie. Les habitants qui ne se voyaient pas comme membres de cette communauté se sont sentis à la fois exclus personnellement et renfermés spatialement, indifférents à l’entretien des parties communes, et sans communication avec les autres catégories d’habitants de la cité 27.

Face à cet état des choses, deux solutions ont été envisagées pour raviver le fonctionnement du mécanisme de bonne gestion : reconstruire un sens communautaire parmi les habitants et/ou réaliser l’« ouverture » spatiale de la cité, à commencer par la cour Malbosc 28.

Le projet de réhabilitation « Opération Qualité Pergola » (1991-1993)

Dans les années1970 et 1980, la question de la ville est devenue inquiétante non seulement à la Pergola, mais aussi dans plusieurs grands ensembles gérés par l’Office HLM. Le vieillissement des bâtiments et l’aggravation des conditions de vie étant en grande partie aux origines de cette question, l’Office envisagea d’améliorer l’état matériel de la cité, notamment des bâtiments, espérant ainsi une amélioration conséquente des conditions de vie des habitants. Cette opération a été nommée « réhabilitation ».

La réhabilitation est différente des « réparations » ou des « grosses réparations » que l’Office n’avait cessé d’effectuer depuis la construction pour rétablir l’état original des cités, comme réparer les pannes d’ascenseurs, renouveler le système de chauffage, ou repeindre les murs des bâtiments 29.

André Ruiz succède à Gilbert Sénès au poste de président de l’Office HLM en 1985, et pense mettre l’accent sur la réhabilitation 30. Selon lui, l’Office avait gelé certains grands travaux dans les cités depuis 1977 à cause de ses difficultés financières aggravant la question de la ville. Quand il fut nommé président, il sentit personnellement la nécessité imminente de réhabiliter ces vieilles cités. Une telle réhabilitation constituait une tâche difficile : impliquant la rénovation des bâtiments occupés par les locataires, il fallait les reloger. Il décida néanmoins d’y procéder, même s’il s’agissait d’une opération coûteuse.

En 1987 commence la réhabilitation des vieilles cités construites et gérées par l’Office HLM : Lunel (120 logements) et Pézenas (198 logements) en 1987, Croix d’Argent (Montpellier, 635 logements) et Gignac (40 logements) en 1988, Ganges (110 logements), Frontignan (30 logements), Mèze (64 logements), et Clermont-l’Hérault (40 logements) en 1990 31.

Travaux de la démolition de la partie est du bâtiment Malbosc (1992). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote de 2500W291]
Fig. 4 Travaux de la démolition de la partie est du bâtiment Malbosc (1992). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote de 2500W291]

Dans le cas de la Pergola, le projet initial de réhabilitation fixé par l’Office HLM en 1987 ne contenait que le remplacement des chaudières murales et l’introduction de radiateurs 32. Il était néanmoins clair que ce n’était pas suffisant pour améliorer les conditions de vie des locataires et pour résoudre la question de la ville. Face à cette situation, le 18 janvier 1991, le Conseil d’administration de l’Office HLM décida de procéder à la réhabilitation générale de la cité sous le nom de « Opération Qualité Pergola ». Au début, l’Office HLM pensait que la limitation des accès aux caves, la mise en place de boîtes aux lettres, l’installation de portes d’accès aux escaliers et l’aménagement extérieur suffiraient. Cependant, il comprit rapidement que ces améliorations ne résoudraient pas les problèmes les plus graves : les sentiments d’exclusion, d’enfermement et l’indifférence à l’espace commun des habitants 33. En considérant ces aspects, l’Office HLM décida, le 21 juin, d’avoir recours à une solution radicale, c’est-à-dire la démolition d’une partie des bâtiments 34. Le côté est du bâtiment Malbosc qui entourait la cour (55 logements) a été choisi car il était symbole du sentiment d’enfermement et le lieu principal des délinquances, du vandalisme, du trafic de drogue, etc.

Cette démolition signifie que l’Office HLM a alors renoncé à gérer la cité de la Pergola selon le principe initial : fermer la cité spatialement pour fortifier les liens entre les habitants. Ouverture spatiale et intégration (ou insertion, inclusion…) des locataires dans la ville vont guider la gestion de l’Office. Ces deux principes sont supposés se renforcer l’un l’autre.

Deux raisons justifient ce choix : l’idée qu’un lieu fermé peut facilement entraîner des délinquances, du vandalisme, du trafic de drogue, et que la non-intégration des habitants à la ville peut facilement entraîner la ghettoïsation 35.

L’Office HLM jugea que pour éviter la ghettoïsation, il fallait repenser l’« ouverture sur l’extérieur pour mieux intégrer la cité au tissu urbain qui l’environne » 36. Les liens que les locataires de la cité noueraient hors de la cité étaient jugés plus importants que ceux qu’ils pouvaient construire au sein de la cité. L’ouverture spatiale, même si elle devait affaiblir les liens inter-locataires, pourrait contribuer à l’intégration de la cité dans l’espace urbain et à sa normalisation, c’est-à-dire à sa non-ghettoïsation.

Il va sans dire, néanmoins, que la démolition n’était pas le seul moyen pour réhabiliter la Pergola. Yves Gilbert, sociologue, membre de l’équipe « conception-réalisation » mandatée par L’Office HLM le 10 juillet 1991 pour faire une enquête préliminaire d’évaluation du projet de démolition partielle, s’y est clairement opposé 37. Après une enquête sociologique incluant des rencontres avec les habitants, il fit un rapport indépendant où il conclut que le projet initial, qui ne contenait pas la démolition partielle, était meilleur que celui adopté. Ce projet proposait de reconstruire la communauté d’habitants et de maintenir la fermeture spatiale pour résoudre la question de la ville dont la Pergola souffrait 38. La démolition qui conduirait à l’ouverture spatiale était à éviter. Deux raisons justifiaient son choix. Les habitants dans leur majorité étaient satisfaits d’habiter dans la cité qui avait une ligne directe de bus la reliant au centre-ville, des commerces de proximité, des grandes surfaces voisines. Selon lui, les habitants pensaient que l’image de la Pergola à l’extérieur n’exprimait pas sa réalité, qu’ils se sentaient bien dans la cité, que les délits commis étaient finalement peu nombreux. Secondairement, la démolition partielle nuirait au « principe de la fermeture de la cité sur ses espaces intérieurs, principe essentiel du plan masse initial » et à la cohésion sociale entre les locataires. Cependant, la proposition de Y. Gilbert, ne fut pas retenue.

S’expriment ici deux positions stratégiques de la politique de la ville, pour penser une bonne gestion de la cité de la Pergola. La première est la reconstruction de la communauté d’habitants et le maintien de la fermeture spatiale. La seconde relève de l’ouverture spatiale de la cité comme vecteur de l’intégration des habitants dans la ville, même si cette version allait certainement entraîner le démantèlement du lien personnel entre les locataires.

La réhabilitation de la Pergola (Pergola 1 et Pergola 2) commença selon la nouvelle ligne validée par le Conseil d’administration de l’Office. Le coût de réhabilitation calculé était de 42 millions de francs environ. Pour le couvrir, l’Office HLM décida d’avoir recours à la subvention de l’État PALULOS (Prime à l’Amélioration des Logements à Usage Locatif et à Occupation Sociale et des logements-foyers) et de demander au Conseil général de l’Hérault d’accorder une garantie de remboursement, ce qui fut accepté 39. La subvention PALULOS couvrait un peu plus de la moitié du coût de réhabilitation (23,5 millions de francs), le reste étant financé par l’Office HLM lui-même.

À la mi-septembre, l’équipe conception-réalisation organisa des réunions de locataires pour écouter les opinions des habitants. Ils étaient, cependant, généralement indifférents au projet de réhabilitation. Seuls 25 habitants participèrent à la réunion des locataires de la section Monnaie tenue le 16 septembre, dont la plupart étaient des personnes âgées. Le 18, celle des deux sections Bel-Air et Belleville ne rassembla que 12 locataires, qui se montrèrent « pour la plupart négatifs et très sceptiques » au projet 40. Nous pourrions avancer que la communauté d’habitants était très affaiblie.

Le 17 mars 1992, le préfet de l’Hérault accorda à l’Office HLM le permis de démolir 55 logements. La réhabilitation de la cité de la Pergola, sa démolition partielle incluse, fut achevée en février 1993 41.

Projet, par Hérault Habitat, du GPV de la Pergola (24 avril 2002). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote de 2496W291]
Fig. 5 Projet, par Hérault Habitat, du GPV de la Pergola (24 avril 2002). [Document conservé aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote de 2496W291]

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Le changement de la politique d’amélioration de la cité de la Pergola au début des années1990 reflète le jugement de l’Office HLM sur la situation des grands ensembles construits dans les années1960, sur les origines des questions de la ville, et sur la politique de la ville. André Ruiz a exprimé ce jugement dans le discours au Conseil d’administration du 25 septembre 1992. Selon lui, pendant les années 1960, « il fallait encore et toujours construire des logements pour des personnes bien intégrées à la société, mais mal logées », tandis qu’alors on pouvait « être logé, et logé avec tout le confort, mais mal intégré dans le quartier et dans la société » 42. Renforcer le lien personnel entre les locataires et fermer la cité spatialement étaient de bons moyens pour fournir un habitat agréable à vivre, mais cela avait freiné l’intégration des locataires dans la ville en isolant la cité spatialement et les locataires personnellement. Comme l’intégration des locataires était devenue la tâche principale, l’Office HLM dût chercher un autre moyen. Il en trouva un dans l’ouverture spatiale, par démolition de bâtiments si nécessaire 43.

Les années1990 ont été, pour le département de l’Hérault en général, un temps de paupérisation des locataires des HLM, qui a conduit à la dégradation des conditions de vie dans les cités. Cette tendance a été causée principalement par le fait que des demandeurs – futurs nouveaux locataires – étaient pauvres et vivaient dans des conditions précaires. En 1995, presque le quart des demandeurs avait des revenus mensuels de moins de 4 000 francs. Les bénéficiaires du RMI, les personnes sans emploi, et les demandeurs d’emploi occupaient au total plus de 40 % des logements. Durant les années 1990, ces pourcentages se sont maintenus 44.

À la Pergola, néanmoins, la situation générale était bien meilleure, grâce à la réhabilitation conduite entre 1991 et 1993. Une preuve : la cité a dès lors été plus fréquemment sollicitée par des demandeurs de logement. À la fin de 1996, elle était presque complètement occupée : la Pergola 1 n’avait que 11 logements vacants et la Pergola 2, deux seulement 45. Selon un document que la Ville de Montpellier a rédigé en 2004, la cité ne souffrait plus que de délinquance juvénile, de trafic de drogue en particulier. De plus, cette question était causée par des jeunes gens venant d’autres quartiers. Les locataires ne se sentaient pas « enclavés », les bâtiments étaient en bon état général et la plupart des occupants contents d’habiter dans la cité.

Le même document montre quatre caractéristiques démographiques de la Pergola après sa réhabilitation. Premièrement, y régnait une diversité culturelle car beaucoup de rapatriés d’Algérie y habitaient encore. Les étrangers hors la Communauté européenne occupaient plus de 20 % des logements. Presque 10 % étaient issus de « la population gitane ». Deuxièmement, les locataires étaient vieillissants (55 % d’entre eux avaient plus de 50 ans et 34 % étaient retraités) et appréciaient le cadre de vie de leur cité. Troisièmement, le taux de rotation était relativement bas : 52 % d’habitants occupaient leur logement depuis 8 ans, et 33 % depuis plus de 15 ans. Enfin, s’ils étaient relativement paupérisés - 46 % étaient considérés comme « ayant des revenus fragiles » - le taux de chômage n’était pas cependant très élevé (19 %) par rapport à d’autres cités HLM 46. En somme, la Pergola au seuil des années 2000 n’était plus une zone « sensible », certainement grâce à la réhabilitation de 1991-1993.

GPV-PRU (2001-2009)

À la fin de 1999, le Comité interministériel à la ville (CIV) décida de lancer un nouveau projet, nommé Grand Projet de Ville (GPV) pour développer les quartiers « sensibles » par réhabilitation des bâtiments, amélioration des conditions de vie et en établissant de nouvelles relations avec les autres quartiers et le centre ville. La Ville de Montpellier déposa une demande au gouvernement pour que la Pergola et le Petit Bard soient choisis comme site d’opération, ce qui fut accepté. En 2001, le GPV Pergola est lancé, planifié sur cinq ans avec achèvement prévu en 2006.

En août 2003, est adoptée la loi sur l’urbanisme intitulée « loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine », généralement connue comme « loi Borloo ». Son but était presque le même que celui du CIV de 1999 : développer, réhabiliter, aménager, et dynamiser les quartiers « sensibles ». Suite à la loi Borloo, un autre projet, appelé le Projet de Rénovation Urbaine (PRU), fut lancé. La Ville de Montpellier posa la candidature du quartier Cévennes (la Pergola et le Petit Bard) comme site d’opération, ce qui fut à nouveau accepté. En 2005, le PRU Cévennes commença, sa réalisation devant prendre fin en 2009.

Les deux projets GPV et PRU prirent appui sur le principe de mixité sociale. Loger dans les cités HLM des habitants ayant diverses caractéristiques sociales, culturelles et économiques, à l’image de la population générale de la ville devait permettre de lutter contre les tendances à la ghettoïsation 47.

La sélection de la Pergola comme site d’opération des deux projets ne signifie cependant pas que cette cité manquait de mixité sociale, ni qu’elle était regardée comme « ghettoïsée » par les Montpelliérains. L’État, le département, la Ville, et l’Office HLM ont jugé unanimement que la Pergola présentait un certain niveau de mixité sociale et culturelle grâce aux efforts continus de l’Office HLM et à la réhabilitation de 1991-1993 incluant la démolition partielle de bâtiments. La Ville de Montpellier, chargée des projets, et les autres promoteurs impliqués dans la démarche (agglomération, Département, État, l’Office HLM), estimèrent néanmoins que la mixité sociale et l’ouverture spatiale étaient insuffisantes et que leur accélération semblait encore possible à la Pergola. Cette situation était totalement contraire à celle du Petit Bard qui était décrit comme site de « communautarisation », c’est-à-dire de ghettoïsation 48.

Il y avait cependant un problème : le déclin des activités associatives souvent implantées depuis longtemps. L’association « collectif Rimbaud », en particulier, était bien installée et intervenait activement dans le champ socioculturel. Mais beaucoup avaient perdu leur dynamisme et « les habitants et intervenants étaient désabusés » 49. Les promoteurs des projets déduisirent qu’il fallait trouver des moyens pour revivifier l’activité associative qui pourrait contribuer à renouer les liens personnels entre les habitants de la cité.

Projet, par la Ville de Montpellier, du PRU de la Cévennes (8 juil. 2004). [Archives de la Ville de Montpellier, 837W26, « Document de travail n°1 du 8/07/2004, Ville de Montpellier »]
Fig. 6 Projet, par la Ville de Montpellier, du PRU de la Cévennes (8 juil. 2004).
[Archives de la Ville de Montpellier, 837W26,
« Document de travail n°1 du 8/07/2004, Ville de Montpellier »]

Les projets ont donc eu deux objectifs : encourager la mixité sociale et redynamiser la participation des habitants dans la gestion de la cité. Pour remplir le premier objectif, l’Office HLM pensa d’abord au moyen « démolition-reconstruction ». À l’occasion de la concertation des habitants de février 2002, quelques locataires de la section Malbosc proposèrent de démolir sa partie nord (30 logements), et de construire un nouveau bâtiment (30 logements) un peu plus éloigné de la cour Malbosc. La démolition-reconstruction pouvait accélérer l’ouverture spatiale sur la cité, celle de la cour Malbosc en particulier, conduisant à plus de tranquillité résidentielle, à un accès facilité vers l’extérieur, et à plus de mixité sociale parmi les locataires 50.

Les promoteurs des projets examinèrent cette option, mais l’abandonnèrent finalement pour deux raisons 51. Elle aurait coûté cher à l’Office et au Département. Deuxièmement, il n’y avait pas d’urgence quant à cette situation, les opérateurs jugeant que l’introduction de la mixité sociale en ouvrant la cité spatialement avait déjà été suffisamment réalisée. La réhabilitation de 1991-1993 l’avait accomplie.

Pour réaliser le deuxième objectif, les deux projets proposaient la division de la cité (la Pergola 1 et 2) en six résidences : la Gardiole, la Monnaie, Bel Air, Bellevue, Malbosc 1 et Malbosc 2. Selon l’Office HLM, chaque résidence serait disposée « de part et d’autre d’une voie de desserte automobile interne principale en boucle » 52. Les acteurs en charge des projets espéraient que cette division pourrait redéfinir les espaces de vie des habitants et encourager les activités associatives, et, finalement, promouvoir la participation des habitants à la gestion de la cité 53.

Les locataires, de leur côté, approuvèrent aussi cette proposition. Ils regardaient néanmoins la division non pas comme moyen de rétablissement du lien personnel, mais comme celui de réaliser le contrôle des accès, de privatiser le stationnement, de favoriser la tranquillité résidentielle. En d’autres termes, elle était perçue comme une manière très concrète d’améliorer leurs conditions de vie 54. La participation des habitants à la gestion de la cité, une idée chère aux promoteurs des projets, ne les intéressait pas beaucoup. Pour eux, elle n’avait aucune relation avec l’intégration personnelle et l’ouverture spatiale qui étaient encouragées depuis les années 1990 et auxquelles ils s’étaient accoutumés. Comme les locataires ne montrèrent que peu d’intérêt au principe de la participation à la gestion, la division de la cité n’a donc été réalisée que pour la forme.

Le résultat principal des deux projets s’est réduit à quelques aménagements à l’intérieur de la cité. Les travaux se sont concentrés sur la résidentialisation, c’est-à-dire la fixation de la frontière entre les espaces publics et privés, la création de cheminements piétons, l’aménagement et la végétalisation des espaces publics, la restructuration et la privatisation des places de stationnement, et la préservation des espaces boisés. De plus, une voie intérieure en boucle a été construite pour assurer et faciliter la desserte. L’éclairage extérieur a été amélioré. Une maison commune située au cœur de la cité a été rénovée pour accueillir « la Maison de l’enfance et de la famille », une sorte de centre social et culturel 55.

La réduction des projets mis en place à la Pergola signifie trois choses. D’abord, que les locataires étaient relativement satisfaits de leurs conditions de vie actuelles. Ensuite, que la cité n’était pas très « sensible », n’ayant donc pas besoin de changement radical de l’environnement. Enfin, que les deux principes introduits par la réhabilitation de 1991-1993, l’ouverture spatiale et l’intégration personnelle dans la ville, avaient bien fonctionné.

CONCLUSION

De ces cinquante ans d’expérience à la Pergola, nous tirons deux leçons :

Premièrement, il y a plusieurs modes de traitement des politiques de la ville qui se composent de moyens et d’objectifs concrets différents les uns des autres. Dans le cas de la Pergola, deux politiques se sont succédées chronologiquement. D’abord, l’encouragement à la création d’une communauté d’habitants et la fermeture spatiale de la cité par la construction du bâtiment quadrilatéral, dont l’objectif est de renforcer le lien personnel entre les habitants. Ensuite, l’intégration des habitants dans la ville en promouvant la mixité sociale et l’ouverture spatiale de la cité par la démolition (et la reconstruction si nécessaire) de bâtiments. L’objectif était d’insérer la cité dans la totalité de la ville et d’éviter la ghettoïsation.

Deuxièmement, la politique de la ville contient deux composants : la politique humaine orientée vers les habitants et la politique spatiale centrée sur le territoire vécu. Les deux doivent s’harmoniser pour renforcer l’efficacité des procédures : le choix d’une politique relative à une communauté d’habitants se conçoit avec comme complément l’idée d’une « fermeture spatiale » de la cité, celui concernant l’objectif de mixité sociale sera associé au concept « d’ouverture spatiale » qui favorise l’intégration urbaine.

Le constat aujourd’hui est singulier. En 2012, la ligne de tramway n° 3 a été inaugurée. Une station a été installée au droit de la Pergola. Le trajet entre la cité et le centre-ville prend moins de 15 minutes. Un nouveau vecteur urbain, celui des mobilités, accélère l’ouverture spatiale de la cité et sa place en conquête dans l’univers de la ville qui vont de pair avec l’intégration sociale de ses habitants.

BIBLIOGRAPHIE

1. Sources imprimées

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VAYSSIÈRE 1988 : VAYSSIÈRE (Bruno), Reconstruction, déconstruction, Paris : Picard, 1988, 328 pages.

2. Dossiers conservés aux archives

2.1. Archives Municipales de Montpellier

562W222 : Commission extra-municipale d’urbanisme (1994-2003) ;

576W110 : Logements sociaux et logements étudiants, études (1990-1996) ;

615W16 : Contrat de ville et grand projet de ville, Petit Bard, La Paillade, Gély-Figuerolles, Gambetta, Nord-Écusson (2000-2006) ;

615W19 : Contrat de ville et grand projet de ville Paillade et al. (1999-2000) ;

669W34 : GPV renouvellement Le Petit Bard et al. (1986-2003) ;

669W49 : PRU Le Petit Bard (2004) ;

784W2 : PRU Cévennes, préparation des délibérations du conseil municipal (2007-2009) ;

784W8 : Direction de l’Aménagement et de la Programmation, PRU Cévennes, ANRU, revue de projet (2007-2008) ;

822W5 : PRU Cévennes, préparation des délibérations du conseil municipal (2007-2009) ;

837W17 : Quartier Petit-Bard-Pergola, mise en place d’une convention territoriale de Gestion Urbaine de Proximité (GUP) (2001-2006) ;

837W18 : Projet de Rénovation Urbaine quartier Petit-Bard-Pergola, concession d’aménagement (2003-2007) ;

837W26 : Quartier Petit-Bard, PRU Cévennes, travail de montage du dossier PRU par la MOUS missionnée, la Ville et le Groupement d’Intérêt Public pour le développement social et urbain de l’agglomération de Montpellier (2002-2004) ;

837W27 : Quartier Petit-Bard, rapport de missions d’étude (1997-2004).

2.2. Archives Départementales de l’Hérault

2496W7 : Hérault Habitat, Conseil d’Administration, registre des délibérations (1960-2)

2496W8 : Id. (1962-63)

2496W9 : Id. (1963)

2496W38 : Réunions du Conseil d’Administration, comptes redus analytiques, procès-verbaux, listes des délibérations par objet (1963-2002)

2496W42 : dossiers de séances, Conseil d’Administration, Hérault Habitat (1964)

2496W47 : Id. (1964)

2496W86 : Id. (1973)

2496W98 : Id. (1976)

2496W102 : Id. (1977)

2496W116 : Id. (1980)

2496W126 : Id. (1982)

2496W130 : Id. (1983)

2496W139 : Id. (1986)

2496W146 : Id. (1988)

2496W148 : Id. (1989)

2496W151 : Id. (1989)

2496W154 : Id. (1990)

2496W157 : Id. (1991)

2496W158 : Id. (1991)

2496W162 : Id. (1992)

2496W163 : Id. (1993)

2496W165 : Id. (1993)

2496W176 : Id. (1996)

2496W177 : Id. (1996)

2496W180 : Id. (1997)

2496W188 : Id. (1999)

2496W196 : Id. (2000)

2496W205 : Id. (2002)

2496W207 : Id. (2003)

2497W17 : Hérault Habitat, finance et comptabilité, budgets et comptes (1962-67)

2500W272 : Hérault Habitat, agence Montpellier, Montpellier, Pergola, construction de 438 logements pour les rapatriés d’Algérie (opération Dulon), dossier de financement, études préalables (1961-72)

2500W274 : Hérault Habitat, agence Montpellier, Montpellier, Pergola, construction de 438 logements pour les rapatriés d’Algérie (operation Dulon), dossier d’exécution (1963-67)

2500W287 : Hérault Habitat, agence Montpellier, Montpellier, Pergola, amélioration de la qualité de service, dossier de travaux (1990-91)

2500W289 : Hérault Habitat, agence Montpellier, Montpellier, Pergola, réhabilitation de 533 logements, dossier de financement (1990-93)

2500W290 : Hérault Habitat, agence Montpellier, Montpellier, Pergola, réhabilitation de 533 logements, dossier de marché (1991-95)

2500W291 : Hérault Habitat, agence Montpellier, Montpellier, Pergola, réhabilitation de 533 logements, dossier d’exécution (1991-93)

NOTES

* Je remercie toute l’équipe des Archives municipales de Montpellier et des Archives départementales de l’Hérault pour leur bienveillance pendant mes recherches. Je voudrais particulièrement exprimer ma gratitude à Madame Marie-Catherine Ruscica, responsable aux Archives départementales de l’Hérault des documents de Hérault Habitat (ex-Office public HLM du département de l’Hérault) déposés aux Archives en 2016, qui m’a autorisé leur accès. Mon travail de recherche a bénéficié du soutien et d’une subvention (numéro 15K0295) de JSPS KAKENHI.

1. Sur l’histoire des grands ensembles en France, voir Préteceille Edmond, La production des grands ensembles, Paris, Mouton, 1973 ; Vayssière Bruno, Reconstruction, déconstruction, Paris, Picard, 1988 ; Tellier Thibault, Le temps des HLM. 1945-1975, Paris, Autrement, 2007 ; Le Goullon Gwenaëlle, Les grands ensembles en France. Genèse d’une politique publique (1945-1962), Paris, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 2014.

2. En 1973, l’Office HLM a construit la Pergola 3, composé de cinq bâtiments de taille moyenne pour 95 logements au total comme la Pergola 2. Ce groupe, situé un peu loin des deux précédents, a plus tard été renommé la Cour des Écoles regardé comme une cité indépendante de la Pergola. Cet article n’analyse que la Pergola 1 et 2.

3. À propos de l’histoire du Petit Bard, pour l’analyse du mécanisme de la question de la ville, voir Odanaka, Naoki, « Cinquante ans d’un quartier montpelliérain : le Petit Bard, 1960-2010 », Bulletin Historique de la Ville de Montpellier, n° 38, 2016, pp. 98-107.

4. Direction Aménagement et Programmation de la Ville de Montpellier [ci après DAP], Société d’Équipement de la Région Montpelliéraine (SERM), et al., « Projet de Rénovation Urbaine, quartier Cévennes-Petit-Bard-Pergola, revue de projet » (le 20 mai 2008, Arch. mun. Montpellier, 784W8).

5. L’Office HLM, « Cité de la Pergola, 478 logements, résidentialisation et requalification des espaces extérieurs, proposition de la cité en 6 résidences closes, note justificative » (le 24 avril 2002, Arch. dép. Hérault, 2496W205) ; « Dossier ANRU Petit Bard-Pergola, dernière version » (s.n.,le 10 sept. 2004, Arch. mun. Montpellier, 822W5) ; DAP, « Compte-rendu de la réunion du 26 juin 2001 » (Arch. mun. Montpellier, 615W16).

6. Extrait du Procès-verbal du Conseil d’administration de l’Office HLM [ci après PVCA], le 24 mars 1961 (Arch. dép. Hérault, 2500W272) ; Id., le 27 sept. 1961 (Arch. dép. Hérault, 2496W7).

7. PVCA, le 27 sept. 1961, op. cit. ; Id., le 12 oct. 1962 (Arch. dép. Hérault, 2496W8) ; Id., le 21 déc. 1963 (Arch. dép. Hérault, 2496W42).

8. PVCA, le 30 mars 1961 (Arch. dép. Hérault, 2496W7) ; Id., le 12 oct. 1962, le 21 jan 1963, le 13 juin 1963 (Arch. dép. Hérault, 2496W8) ; Directeur départemental de l’Hérault du ministère de la construction au président de l’Office HLM (le 23 nov. 1962, Arch. dép. Hérault, 2500W272).

9. « Tableau attributions arrêtées au 8 juillet 1964 » (s.n., Arch. dép. Hérault, 2500W272).

10. Directeur départemental de l’Hérault du ministère de la construction au président de l’Office HLM (le 31 août 1962, Arch. dép. Hérault, 2500W272) ; « Cité la Pergola, fiche technique » (s.n., s.d., peut-être 1991, Arch. dép. Hérault, 2500W289) ; L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1965 » (Arch. dép. Hérault, 2496W17).

11. PVCA, le 20 août 1963 (Arch. dép. Hérault, 2496W9).

12. Président de l’Office HLM à Jean Véziat, président de l’Amicale des locataires de la Pergola (le 22 déc. 1966, Arch. dép. Hérault, 2500W274). En même temps, Le Conseil d’administration a décidé de loger le directeur de l’Office à la Pergola, pour « prendre d’autant plus rapidement les mesures qui s’imposeraient (chauffage, égouts, eau, etc.) » et pour « que les autorités administratives soient davantage sensibilisées aux problèmes touchant la population relogée dans cette cité » (PVCA, le 16 oct. 1964, Arch. dép. Hérault, 2496W47).

13. Gilbert, Yves, « Réhabilitation de la cité de la Pergola, diagnostic et présentation du parti d’intervention » (Montpellier, le 1er juil. 1991, Arch. dép. Hérault, 2500W290).

14. Quant à la relation entre la forme de la vie sociale et celle de la structure spatiale, voir Pinson, Daniel, « La monumentalisation du logement, l’architecture des ZUP comme culture », Les Cahiers de la recherche architecturale, n° 38/39, 1996, pp. 51-62.

15. « Cité la Pergola, fiche technique », op. cit.

16. PVCA, le 24 mars 1986 (Arch. dép. Hérault, 2946W139).

17. PVCA, le 21 déc. 1963, op. cit.

18. L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1972 » (Arch. dép. Hérault, 2496W86).

19. « Réhabilitation de la cité de la Pergola, note de présentation » (s.n., s.d., peut-être août 1991, Arch. dép. Hérault, 2496W158).

20. Ibid.

21. Gilbert, Yves, op. cit.

22. « Le bilan social » (s.n., s.d., peut-être 1991, Arch. dép. Hérault, 2500W289).

23. L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1975 » (Arch. dép. Hérault, 2496W98) ; Id., « Rapport sur le compte financier 1976 » (Arch. dép. Hérault, 2496W102) ; Id., « Rapport sur le compte financier 1979 » (Arch. dép. Hérault, 2496W116) ; Id., « Rapport sur le compte financier 1980 » (Arch. dép. Hérault, 2496W86) ; Id., « Rapport sur le compte financier 1981 » (Arch. dép. Hérault, 2496W126) ; Id., « Rapport sur le compte financier 1982 » (Arch. dép. Hérault, 2496W130).

24. « Réhabilitation de la cité de la Pergola, note de présentation », op. cit.

25. Ibid.

26. PVCA, le 21 juin 1991 (Arch. dép. Hérault, 2496W158).

27. « Réhabilitation de la cité de la Pergola, note de présentation », op. cit. ; Gilbert, op. cit. ; PVCA, le 21 juin 1991, op. cit.

28. « Réhabilitation de la cité de la Pergola, note de présentation », op. cit.

29. Sur la définition de la « réhabilitation », voir Merlin, Pierre, « réhabilitation », in Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement, dir. par Choay, Françoise et Merlin, Pierre, Paris, Presses universitaires de la France, 1988, pp. 665-6.

30. PVCA, le 17 fév. 1989 (Arch. dép. Hérault, 2496W148). Voir aussi PVCA, le 24 mars 1986, op. cit. ; L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1987 » (Arch. dép. Hérault, 2496W146) ; PVCA, le 23 mars 1990 (Arch. dép. Hérault, 2496W154).

31. PVCA, le 17 fév. 1989, op. cit. ; Id., le 23 mars 1990, op. cit. ; L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1987 », op. cit.

32. Ibid.

33. Commune de Montpellier, « Cité la Pergola, 535 logements, plan de financement, première tranche » (s.d., Arch. dép. Hérault, 2496W151).

34. PVCA, le 21 juin 1991, op. cit.

35. L’Office HLM, « Commune de Montpellier, cité la Pergola, 535 lgts., note de présentation » (s.d., peut-être 1990, Arch. dép. Hérault, 2500W287) ; PVCA, le 21 juin 1991, op. cit. ; Id., le 25 sept. 1992 (Arch. dép. Hérault, 2496W162).

36. PVCA, le 21 juin 1991, op. cit.

37. « Réhabilitation de la cité de la Pergola, commune de Montpellier, note de présentation » (s.n., s.d., Arch. dép. Hérault, 2496W157) ; « Chronologie du projet de la réhabilitation de la Pergola, déroulement suivi montage dossier » (s.n., s.d., Arch. dép. Hérault, 2496W158).

38. Gilbert, Yves, op. cit.

39. PVCA, le 21 juin 1991, op. cit.

40. IDEA (Ingénierie de développement et aménagement), « Réhabilitation de la cité de la Pergola, note 1, compte rendu des premières réunions » (le 25 septembre 1991, Arch. dép. Hérault, 2500W291).

41. Permis de démolir, le 17 mars 1992 (Arch. dép. Hérault, 2500W289) ; « Avancement des dossiers au 5 février 1993 » (s.n., Arch. dép. Hérault, 2496W1623).

42. PVCA, le 25 septembre 1992, op. cit.

43. Durant les années 1980 et 1990, l’Office HLM s’est concentré sur la réhabilitation. En 1993, 1 848 logements avaient été réhabilités, 323 logements étaient en réhabilitation, et 576 logements étaient en projet (PVCA, le 25 septembre 1992, op. cit.) ; Office HLM, « Bilan social 1993 » (s.d., Arch. dép. Hérault, 2496W165). À propos de la relation entre la politique urbaine en générale et le concept de « mixité sociale », voir Magri, Susanna, « Le pavillon stigmatisé », L’Année sociologique, n° 58-1, 2008, pp.171-202.

44. L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1995 » (Arch. dép. Hérault, 2496W176) ; Id., « Rapport sur le compte financier 1996 » (Arch. dép. Hérault, 2496W177) ; « Enquête sociale et S.L.S. » (s.n., le 10 juillet 1997, Arch. dép. Hérault, 2496W180) ; L’Office HLM, « Rapport sur le compte financier 1998 » (Arch. dép. Hérault, 2496W188) ; « L’occupation sociale au 1er janvier 2000 » (s.n., Arch. dép. Hérault, 2496W196) ; Direction départementale d’équipement de l’Hérault, « Observatoire de la demande locative sociale de l’Hérault, exploitation de la période du 1er janvier au 31 décembre 2001 » (Arch. dép. Hérault, 2496W207).

45. Direction départementale d’équipement de l’Hérault, service construction et habitat, « Département de l’Hérault, le parc social, situation au 31 décembre 1996 » (Juin 1997, Arch. mun. Montpellier, 576W110).

46. « Dossier ANRU Petit Bard-Pergola, dernière version », op. cit.

47. À propos du contexte de l’émergence du concept de « mixité sociale » à la fin des années 1990, voir Houard, Noémie, Droit au logement et mixité, Paris, L’Harmattan, 2009.

48. « Contrat de ville de Montpellier, Grand Projet de Ville, convention territoriale de Gestion Urbaine de Proximité, quartier Petit Bard-Pergola, pré-projet 2003 » (s.n., s.d., Arch. mun. Montpellier, 837W17). Voir aussi Conseil général de l’Hérault, Direction de la solidarité départementale, compte-rendu réunion « Pergola-Petit Bard » (le 6 jan. 2000, Arch. mun. Montpellier, 615W19) ; « Grand Projet de Ville de Montpellier, convention cadre 2001-2006 » (le 21 mai 2001, Arch. mun. Montpellier, 837W27) ; « Projet de Rénovation Urbaine, dispositions communes Mosson-Centre-Cévennes, Convention territoriale urbaine Cévennes » (Nov. 2005, Arch. mun. Montpellier, 837W18) ; « Projet de Rénovation Urbaine, Convention communauté d’agglomération de Montpellier-Ville de Montpellier » (le 29 nov. 2007, Arch. mun. Montpellier, 784W2).

49. « Contrat de ville de Montpellier, Grand Projet de ville, Convention territoriale de Gestion Urbaine de Proximité, quartier Petit Bard-Pergola, pré-projet 2003 », op. cit.

50. L’Office HLM, « Cité de la Pergola, 478 logements, résidentialisation et requalification des espaces extérieurs, proposition de division de la cité en 6 résidences closes, note justificative » (le 24 avril 2002, Arch. mun. Montpellier, 2496W205).

51. Voir DAP, « Compte rendu de la réunion du 26 juin 2001 », op. cit. ; Ville de Montpellier, « Grand Projet de Ville Montpellier 2001-2006, résumé » (s.d., Arch. mun. Montpellier, 562W222) ; Michel Guibal, Maire-adjoint de Montpellier, au ministre délégué à la ville et à la rénovation urbaine (le 1er oct. 2002, Arch. mun. Montpellier, 669W34) ; GIP pour le développement social et urbain de l’agglomération de Montpellier, « Les caractéristique d’un dossier Renouvellement urbain à présenter à l’ANRU » (s.d., peut-être 2003, Arch. mun. Montpellier, 837W17).

52. L’Office HLM, « Cité de la Pergola, 478 logements, résidentialisation et requalification des espaces extérieures, proposition de la cité en 6 résidences closes, note justificatif », op. cit. Voir aussi Ville de Montpellier, « Quartier de Cévennes, ZRU Le Petit Bard-Pergola, dossier de présentation à l’ANRU, document de travail n° 1 » (le 8 juil. 2004, Arch. mun. Montpellier, 669W49).

53. « La Gestion Urbaine de Proximité, réunion du 14 mars 2002, préfecture de l’Hérault » (Arch. mun. Montpellier, 837W17) ; GIP pour le développement social et urbain de l’agglomération de Montpellier, « Les caractéristique d’un dossier Renouvellement urbain à présenter à l’ANRU », op. cit. ; « Contrat de ville de Montpellier, Grand Projet de Ville, Convention territoriale de Gestion Urbaine de Proximité, quartier Petit Bard-Pergola, pré-projet 2003 », op. cit. ; L’Office HLM, « Cité de la Pergola, 478 logements, résidentialisation et requalification des espaces extérieures, proposition de la cité en 6 résidences closes, note justificatif », op. cit.

54. Ibid.

55. Ville de Montpellier, « Projet de Rénovation Urbaine Le Petit Bard-Pergola, réunions de concertation, septembre 2004 » (Arch. mun. Montpellier, 669W49) ; GIP pour le développement social et urbain de l’agglomération de Montpellier, « Rapport d’activité 2003-2004 » (Oct. 2004, Arch. mun. Montpellier, 837W26) ; DAP et als., « Projet de Rénovation Urbaine, quartier Cévennes (Petit Bard-Pergola), revue de projet » (le 20 mai 2008, Arch. mun. Montpellier, 784W8).