À l’épreuve de l’histoire : la destruction de la statue équestre de Louis XIV à Montpellier (2 octobre 1792)

A l’épreuve de l’histoire :
la destruction de la statue équestre de Louis XIV à Montpellier
(2 octobre 1792)

* Attaché de conservation du patrimoine. Membre effectif de l’Académie florimontane d’Annecy

Élévation du piédestal et de la statue équestre de Louis XIV pour la place du Peyrou à Montpellier
Fig. 1 - Élévation du piédestal et de la statue équestre de Louis XIV pour la place du Peyrou à Montpellier, projetée par « [Robert] de Cotte, fait à Paris le 2 octobre 1717 ». Cliché Arch. dép. Hérault, C 7932/2.

À la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, dans le cadre de la politique de propagande monarchique de Louis XIV 1, des effigies à son image se multiplient dans tout le royaume. Des statues équestres du roi sont élevées à Paris, Dijon, Rennes et Lyon. La ville de Montpellier manifeste elle aussi son attachement à Louis XIV et participe à son culte. Le projet d’aménagement d’une place royale sur la colline du Peyrou s’impose : en 1691, est élevé l’arc de triomphe, réalisé sur les plans de François d’Orbay, les travaux étant dirigés par l’architecte Charles-Augustin Daviler.

Ensuite est dressée, dans l’axe de l’arc, une statue équestre de Louis XIV : financée par les États du Languedoc, cette statue de bronze est commandée en 1686 ; elle est l’œuvre de deux sculpteurs parisiens, Pierre Mazeline et Simon Hurtrelle, tous deux de l’Académie royale de peinture et de sculpture, sous le contrôle de Jules Hardouin-Mansart 2. La statue est transportée de Paris à Montpellier, via Le Havre, Bordeaux, la Garonne et le canal du Languedoc. À Montpellier, placée sur un socle dessiné par Robert de Cotte 3, élève d’Hardouin-Mansart, elle est élevée le 10 février 1718 et inaugurée solennellement le 27 février 1718 4.

La Révolution française : la chasse aux emblèmes de l’Ancien Régime

Dès le 23 juin 1790, un décret, voté par l’Assemblée, abolit la noblesse héréditaire, les titres, les signes de féodalité et les armoiries 5. Un autre décret, le 14 août 1792, autorise la destruction des symboles de l’Ancien Régime : « L’Assemblée nationale, considérant que les principes sacrés de la Liberté et de l’Égalité ne permettent point de laisser plus longtemps sous les yeux du peuple français les monuments élevés à l’orgueil, aux préjugés et à la tyrannie. Considérant que le bronze de ces monuments, converti en canons, servira utilement à la défense de la Patrie, décrète :

Article premier : toutes les statues, bas-reliefs et autres monuments en bronze, élevés sur les places publiques, seront enlevés par les soins des représentants des communes qui veilleront à leur conservation provisoire. Article deux : les représentants de la Commune de Paris feront sans délai convertir en bouches à feu les objets énumérés à l’article premier ».

Avec la chute de la monarchie, le 21 septembre 1792, la Révolution française part définitivement en guerre contre les symboles, les attributs et les représentations royales 6. Face à cette succession de mesures révolutionnaires, certains monuments montpelliérains connaissent des dégradations et des destructions : un des exemples les plus représentatifs est sans aucun doute celui de la statue de Louis XIV 7.

Les réflexions sur l'avenir de la statue de Louis XIV

À compter d’août 1792, à Montpellier, les autorités révolutionnaires réfléchissent et certains citoyens hésitent quant au sort à réserver à cette statue dont la qualité artistique est reconnue. L’administration départementale prend plusieurs arrêtés 8, dont on conserve la trace dans ses délibérations : le 18 août 1792, le conseil du département arrête que la statue équestre de la place royale du Peyrou sera « enlevée et que les artistes seront invités à présenter un programme pour le remplacement de cette statue sur le piédestal ». Le 29 août 1792, le conseil du département confirme sa volonté de « détruire et soustraire des yeux des administres tout ce qui pourrait leur rappeler l’ancien despotisme ».

Cette statue ayant toujours été considérée comme un chef-d’œuvre des arts, les autorités et des citoyens craignent de se voir reprocher « ce que nous reprochons aujourd’hui aux barbares qui détruisirent les chefs d’œuvre de la Grèce et de l’Italie ». Aussi, il est envisage de détruire le cavalier et de ne conserver que le cheval afin d’en faire un symbole de la Liberté. La statue équestre doit être démolie, le piédestal, dont on enlèvera les inscriptions, sera conservé, et des artistes sont invites à présenter dans les trois mois un projet. Celui-ci devra « remplacer le tiran (sic) par un monument qui transmettra à la postérité l’heureuse révolution qui, en faisant sortir le peuple français de l’esclavage et en l’affranchissant du joug des despotes » le rend libre. Cet arrêté confirme celui du 18 août relatif à l’enlèvement de la statue équestre du Peyrou : l’administration décide d’en déléguer l’exécution à la municipalité de Montpellier et l’invite à le faire dans le plus court délai ; elle sursoit à tout projet de remplacement jusqu’à ce que la valeur du bronze soit connue.

Les pressions des membres de la Société populaire de Montpellier peuvent être mesurées aux vœux et pétitions de ses membres, consignés dans un registre de délibérations 9 aux dates des 29 septembre et 6 octobre 1792 : ils sont désireux de voir la statue abattue et ses matériaux réemployés dans un nouveau monument glorifiant la République. Une lettre illustre particulièrement bien ces débats 10. Écrite par un citoyen patriote nîmois, le 9 octobre 1792, elle partage le sentiment et « les regrets qu’éprouvent les amis des arts de voir détruire ce chef d’œuvre ». Elle propose aux membres de la société des Amis de l’Égalité et de la Liberté de Montpellier une solution originale pour « tacher de concilier la justice et le goût » tout en écartant les hésitations : elle suggère de libérer le cavalier de sa monture, en laissant « le cheval sur son piédestal (sic) et l’orgueilleux et cruel despote tiran (sic) couché de son long sur la poussière ». Elle conseille ensuite de placer à côté du cheval une statue de la Liberté, proportionnée, armée d’une pique et coiffée d’un bonnet, qui tiendrait une masse censée avoir renversé le cavalier. L’ensemble serait accompagné d’une inscription. Cette idée de remplacer la statue de Louis XIV se retrouve aussi dans d’autres villes ; à Paris, il est propose « d’ériger une statue de la Liberté au lieu où était placé Louis XIV dans la Maison commune » 11.

La destruction de la statue de Louis XIV

La décision finale revient à la municipalité de Montpellier, comme en témoignent des délibérations du conseil général de la ville ordonnant la destruction complète de l’œuvre 12. Le 30 août, le conseil général de la commune décide d’ôter les inscriptions qui figuraient sur le piédestal, afin de le conserver.

Montpellier, le 3 mai 1792, a sollicité l’obtention de pièces de canons de campagne destinées aux bataillons de gardes nationaux. Cette demande étant restée sans effet, des renseignements sont pris pour faire fondre des canons et faire fabriquer des affûts : pour cela, la ville souhaite se dessaisir d’armes, de cloches enlevées aux églises et de la statue de Louis XIV, symbole de « l’ancien despotisme ». Après plusieurs démarches infructueuses, la municipalité reçoit une lettre de Georges Frèrejean 13 (1760-1831), qui lui offre ses services pour fondre les pièces de canons dont elle peut avoir besoin.

Georges Frerejean et son frère Louis (1762-1832) exercent l’activité de fondeurs de fer et de cuivre et de maitres de forges à Lyon, puis a Pont-de-Vaux (Ain) et A Pont-Évêque (Isère). Parcourant l’Europe entière afin d’acquérir des métaux nécessaires au carénage – doublage en cuivre – des navires royaux et à la fabrication de canons notamment à partir de cloches d’églises décrochées à la Révolution, cette activité, qui était déjà celle de leur père Antoine (1736-1789) 14, leur permet de faire fortune en servant d’abord les armées de la Convention puis celles de l’Empire. Au titre des acquisitions réalisées par Georges Frerejean, il faut citer, en 1806, celle faite auprès de la ville de Nuremberg de quatre bas-reliefs 15 en bronze, dont deux frises (1520-1525) commandées à Peter Vischer par la famille Fugger.

Portrait de Georges Frèrejean (1760-1831), par Alexis Grognard
Fig. 2 - Portrait de Georges Frèrejean (1760-1831), par Alexis Grognard. Académie florimontane, n° inv. 1726.

La décision finale revient à la municipalité de Montpellier, comme en témoignent des délibérations du conseil général de la ville ordonnant la destruction complète de l’œuvre 12. Le 30 août, le conseil général de la commune décide d’ôter les inscriptions qui figuraient sur le piédestal, afin de le conserver.

Montpellier, le 3 mai 1792, a sollicité l’obtention de pièces de canons de campagne destinées aux bataillons de gardes nationaux. Cette demande étant restée sans effet, des renseignements sont pris pour faire fondre des canons et faire fabriquer des affûts : pour cela, la ville souhaite se dessaisir d’armes, de cloches enlevées aux églises et de la statue de Louis XIV, symbole de « l’ancien despotisme ». Après plusieurs démarches infructueuses, la municipalité reçoit une lettre de Georges Frèrejean 13 (1760-1831), qui lui offre ses services pour fondre les pièces de canons dont elle peut avoir besoin.

Georges Frerejean et son frère Louis (1762-1832) exercent l’activité de fondeurs de fer et de cuivre et de maitres de forges à Lyon, puis a Pont-de-Vaux (Ain) et A Pont-Évêque (Isère). Parcourant l’Europe entière afin d’acquérir des métaux nécessaires au carénage – doublage en cuivre – des navires royaux et à la fabrication de canons notamment à partir de cloches d’églises décrochées à la Révolution, cette activité, qui était déjà celle de leur père Antoine (1736-1789) 14, leur permet de faire fortune en servant d’abord les armées de la Convention puis celles de l’Empire. Au titre des acquisitions réalisées par Georges Frerejean, il faut citer, en 1806, celle faite auprès de la ville de Nuremberg de quatre bas-reliefs 15 en bronze, dont deux frises (1520-1525) commandées à Peter Vischer par la famille Fugger.

Les échanges qu’entretiennent Georges Frèrejean et Montpellier en 1792 constituent un des premiers contacts entre cette famille de fondeurs et cette ville 16.

Afin de s’assurer de la solidité de la proposition de ce fondeur et avant de s’engager avec lui, la municipalité adresse une lettre au maire de Lyon dans laquelle elle lui pose plusieurs questions relatives au sérieux de Frèrejean, notamment pour savoir s’il a déjà fondu des bronzes et s’il mérite la confiance de Montpellier. Il semble que la ville de Lyon n’ait pas apporté de réponse. Mais le fondeur, lui, fournit les éclaircissements nécessaires.

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Suite à la chute de la monarchie, le dimanche 30 septembre 1792 est organisée une cérémonie pour la célébrer : un cortège se rend au Peyrou. C’est l’occasion de réaffirmer la volonté de la destruction de la statue « afin qu’il ne reste aucune marque extérieure qui rappelle à l’homme devenu libre son ancienne servitude et le despotisme […] ; le cheval de bronze et la statue de Louis XIV doivent être descendus » 17.

Le citoyen Deverger, capitaine d’artillerie, et Brunet, officier municipal, se rendent à Lyon pour traiter avec diverses personnes tant pour la fabrication des canons et caissons que pour la vente des bronzes 18 : sur place, ils prennent des informations sur les divers ouvriers, visitent les ateliers et discutent avec eux des partis de leur art. Le conseil leur donne le pouvoir de traiter au nom de la commune tant pour l’achat de canons neufs que pour la vente de vieux canons et des bronzes comme ils le jugeront convenable. Le conseil s’en rapporte entièrement à leur prudence et à leur lumière 19. Ils se sont décidés à traiter avec Georges Frèrejean pour la fonte des canons et boulets ainsi que pour la vente des bronzes et avec les citoyens Louis Rozet, Melchior Cadis et François Genevet pour la fabrication des affûts, attirails et caissons. Ils chargent Hermeville, sergent major de la troisième compagnie détaché aux constructions de l’arsenal de Lyon, d’inspecter les travaux de fabrication des affûts, attirails et caissons. Ils soumettent un rapport le 22 septembre 1792 au conseil municipal de Montpellier qui approuve leur mission. D’après les contrats passés avec les différents ouvriers, dix pièces de canons avec leurs attirails et trois caissons doivent être livrés avant le 10 décembre et le reste avant le 10janvier.

Après une première tentative la veille, la statue tombe finalement le 2 octobre 1792, en présence de la municipalité et de la garde nationale. Le cavalier et son cheval sont découpés en morceaux, ainsi que le piédestal en bronze et le massif en pierres de taille afin qu’il ne reste rien de ce monument.

Par une délibération du 14 octobre 1792 20, le projet de faire couler des canons, en le finançant par la vente des bronzes dont la commune dispose, est approuvé. Dans les traités passés avec Georges Frèrejean relatifs à la vente d’une quantité de métal issue de cloches, Montpellier suit l’exemple de Paris, ne laissant qu’une cloche à chacune de ses paroisses pour employer les autres à la fonte de canons dont elle a besoin. La dépense pour l’acquisition des treize canons pesant chacun 620 livres (poids de marc), à 3 sous la livre, 4 750 boulets, treize affûts avec leur attirail, neuf caissons à gargousses et l’ornement des treize pièces de canon se monte à 63 981 livres.

Après déduction des frais de transport, de ceux nécessaires pour abattre la statue équestre, la couper en morceaux et ramener ces armes de Lyon à Montpellier, les recettes issues de la vente du bronze, pour le paiement des canons et boulets, issu de vieux canons et de pièces bâtardes, de métal de cloches et de la statue équestre sont supérieures aux dépenses : cela permet à Montpellier de faire l’acquisition d’objets d’artillerie : une forge de campagne, un caisson à cartouche, un charriot à boulets auxquels il est suggéré de joindre de la serge pour les gargousses, des cylindres de fer blanc pour renforcer la mitraille, des culots de bois ou sabots pour fixer les boulets ou gargousses, quelques centaines de lances à feu et un gril pour les boulets.

Le 8 novembre est établi un cahier des charges pour l’adjudication du noyau du piédestal de la statue équestre prévue le 15 novembre 21 : l’adjudicataire est tenu de démolir à ses frais le noyau de pierre de taille du piédestal de la statue, d’en enlever les fondations et de transporter matériaux et décombres hors de l’enceinte de la place du Peyrou ; les fers, cuivres et plombs qui se trouveraient dans la démolition du piédestal et faisant partie de sa construction appartiennent à l’adjudicataire ; quant à la commune, elle se réserve expressément les médailles, monnayages et inscriptions avec l’enveloppe qui les contient qui pourraient être trouvés dans ledit piédestal ou dans les fondements.

Un état est dressé le 21 novembre 1792 par le citoyen Bernard Mestre, peseur public, du poids des pièces de la statue de Louis XIV 22, qui mentionne trente six morceaux (n° 6. tête du cheval ; n° 25. tête du cavalier ; n° 35. une main ; n° 36. le sabre du cavalier…), quatre caisses contenant des morceaux, une pièce de canon, une cloche de l’église Notre-Dame, deux de Saint-François et une de Saint-Pierre 23. Mestre demande de protéger et de permettre le passage des « bronzes et métails », achetés par Georges Frèrejean, qui sont expédiés à Lyon pour être fondus en canons.

Destination Lyon

Le transport à Lyon du bronze de la statue de Louis XIV est confirmé par un arrêté 24 du directoire du département de l’Hérault, daté du 25 décembre 1792 25. Parmi les statues de l’ancien monarque, celle de Montpellier n’est pas la seule à être acquise par Frèrejean. C’est aussi le cas de la statue équestre de Louis XIV de Lyon. Elle est l’œuvre de Martin Van den Bogaert, dit Desjardins 26 (Breda, 1637-Paris, 1694), d’après le dessin de Mansard et fondue par les frères Keller en 1674. Cette statue, dont la décision de l’édification remonte à 1686, représentant le roi en empereur romain, monté, comme eux, sans selle ni étrier, est installée sur le terrain de Bellecour en 1713.

En 1792, à Lyon comme à Montpellier, la rage révolutionnaire se porte sur la statue de Louis XIV. Une délibération du conseil municipal en date du 25 août 1792 décide sa destruction : les commissaires chargés de cette affaire sont invités à prendre les mesures nécessaires 27.Ce monument est renversé et la statue brisée. Il est décidé de la fondre afin d’en faire des canons : on livre à MM. Schmidt-Bourg le corps de la statue et à Georges Frèrejean les jambes, la queue et la tète du cheval ainsi que tous les ornements. Il fond ces éléments avec ceux issus de la statue de Montpellier – qui est envoyée toute brisée – et avec une autre petite figure équestre de Louis XIV de trois pieds de haut.

Le tout, avec la statue de Lyon, forme environ trente pieces de canon de quatre, qui sont adressées a l’armée des Pyrénées 28, armée de la Révolution française opposée aux troupes espagnoles lors de la guerre du Roussillon (1793-1795). Les seuls éléments qui subsistent de la statue équestre montpelliéraine sont des pierres et marbres du piédestal : ils sont alors réemployés pour de nouvelles inscriptions ou pour servir de gradins à la fontaine des Trois-Grâces et d’appui au temple protestant 29.

Esquisse généalogique de la famille Frèrejean
Fig. 3 - Esquisse généalogique de la famille Frèrejean

Notes

1. Michel MARTIN, Les monuments équestres de Louis XIV : une grande entreprise de propagande monarchique. Paris, 1986, 240 p.

2. Eugene Thomas rapporte qu’elle pourrait avoir été fondue par un des frères Keller : « on lisait sur un des pieds du cheval : Simoneau fecit ; toutefois l’almanach de Montpellier pour 1759, dit qu’elle fût fondue par Balthasar Keller » : Eugene THOMAS, Montpellier Tableau historique et descriptif. Montpellier, 1857, p. 127. Sur ces fondeurs, voir Agnès MAGNIEN, Le « Bronze Keller » : deux fondeurs de canons et de statues au service de Louis XIV, thèse de l’École des Chartes, 1990.

3. Le cabinet Robert de Cotte conserve trois dessins de plans relatifs de la place du Peyrou a Montpellier : Bibliothèque nationale de France : site Richelieu, estampes et photographies : VA-34 (3).

4. Jean-Pierre THOMAS, Mémoires historiques sur Montpellier et le département de l’Hérault. Paris, 1827, 468 p. en particulier « Mémoire sur la statue équestre de Louis XIV et sur la place du Peyrou Montpellier où elle fut élevée », pp. 349-461. Voir aussi plus récemment Pierre BARRAL, « Statues royales a Montpellier ». Bulletin de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, n° 37. Montpellier, 2007, pp. 21-29.

5. Michel PASTOUREAU, Les emblèmes de la France. Paris, 2001, pp. 29-36 (article" armoiries ").

6. Ibid., pp. 121-135 (article " fleur de lys ").

7. Joseph DUVAL-JOUVE, Montpellier pendant la Révolution. Montpellier, 1879, p. 229 : « on décida que la statue de Louis XIV serait descendue, l’inscription du piédestal détruite (30 août), et que les armoiries de la ville seraient abolies ».

8. Arch. dep. Hérault, L 185, arrêtés des 18 et 29 août 1792.

9. Arch. dep. Hérault, L 5500.

10. Arch. dép. Hérault, L 5558.

11. Maurice TOURNEUX, Procès-verbaux de la Commune de Paris (10 août 1792-1er juin 1793). Société de l’Histoire de la Révolution française, Paris, 1894, p. 49.

12. Arch. mun. Montpellier, 1 D 5, f° 49-50.

13. Arch. mun. Montpellier, 1 M 14.

14. Sur cette famille, voir l’histoire romancée par Alain FRÈREJEAN et Emmanuel HAYLMANN. Les maîtres de .forges, la saga d ‘une dynastie lyonnaise 1736-1886. Paris, 2003, 291 p. Voir aussi Pierre BURGUBURU, « Les Frèrejean, maitre de forges a Pont-Évêque en pays viennois, a la fin du XVIIIe siècle et pendant une partie du XIXe siècle ». Bulletin mensuel de l’Académie delphinale, novembre-décembre 2010, n° 9, pp. 302-309.

15. Ces bas-reliefs sont alors conservés dans la propriété de la famille Frerejean, a Saint-Cyr au Mont-d’Or, avant de rejoindre en 1907 le château de Montrottier, prés d’Annecy, où ils sont encore conservés : Charles BUTTIN et Joseph SERAND, « Le dernier chef-d’œuvre de Peter Vischer : les bas-reliefs de Montrottier ». Revue savoisienne, 62e année, 3e trimestre, Annecy, 1921, pp. 61-84 et pp. 129-133 ; Louis RÉAU, « Un chef d’œuvre de la Renaissance allemande en Savoie. Les bas-reliefs de Montrottier ». La Gazette des Beaux-Arts, octobre 1921, pp. 225-236 ; Louis DIMIER, « Pierre Vischer à Montrottier ». Revue savoisienne, 77e année, 2e trimestre, Annecy, 1936, pp. 55-56. En 1876, Victor Frèrejean (1802-1886) fait l’acquisition du château de Montrottier qui reste dans sa famille jusqu’en 1906 : Julien COPPIER, « Le domaine de Montrottier et la famille Frèrejean (1876-1906) ». Revue savoisienne, 153e année, 2013, à paraître.

16. Le 20 avril 1887, à Montpellier, Georges Frèrejean (1838-1902), fils de Victor Frèrejean et petit-fils de Georges Frèrejean (1760-1831), épouse Marie-Louise Marès (1850-1906). Voir la généalogie en annexe. Voir aussi Julien COPPIER, « Le domaine de Montrottier et la famille Frèrejean (1876-1906) », op. cit. Voir aussi du même auteur : « Léon Marès (1854-1916), propriétaire du domaine de Montrottier : éclairages sur une personnalité à partir de documents inédits ». Revue savoisienne, 150e année, 2010, pp. 181-215 ; « Léon Marès (1854-1916) : éclairages sur un collectionneur à partir de documents inédits ». Revue savoisienne, 151e année, 2011, pp. 255-284 ; « Léon Marès (1854-1916) de ses racines montpelliéraines à sa vie en Haute-Savoie, un collectionneur singulier ». Bulletin de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, nouvelle série, tome 42, Montpellier, 2012, à paraitre. Dans le cadre de ces recherches, j’ai noué un contact scientifique avec Jean Nougaret à l’amitié de qui je dois de publier cet article dans ce numéro d’Études héraultaises. Merci également à Vivienne Miguet, directrice des Archives départementales de l’Hérault, qui a autorisé la publication du dessin de la statue de Louis XIV.

17. Arch. mun. Montpellier, 1 D 5, f° 54 y.

18. Arch. mun. Montpellier, 1 M 14.

19. Ibid.

20. Ibid.

21. Ibid.

22. Ibid.

23. Ibid.

24. Arch. dép. Hérault, L 280.

25. Le fondeur reçut plus de 250 quintaux de matière, dont la statue qui fournit 180 quintaux (poids de marc) de bronze pur équivalant à 9 000 kilogrammes, propres à la fonte : Léon COSTE, « Les transformations de Montpellier depuis la fin du XVIIe siècle jusqu’à nos jours ». Bulletin de la Société languedocienne de Géographie, 14e année, t. 14. Montpellier, 1891, pp. 351-616 (en particulier pp. 390-391).

26. On doit aussi à Desjardins la statue de Louis XIV en pieds, installée en 1686 au centre de la place des Victoires à Paris. Cette statue royale est, elle-aussi « renversée, le 11 août 1792, ses débris servirent temporairement à un monument de la tyrannie vaincue, puis les bronzes furent portés à la fonderie du Roule, où la statue disparut dans le creuset sauf un fragment de la main ainsi que tous les bronzes décoratifs » : Geneviève BRESC-BAUTIER. Art ou politique ? Arcs, statues et colonnes de Paris. Paris, 1999, pp. 6468. Les quatre grands reliefs « Quatre captifs dits aussi Quatre Nations vaincues : l’Espagne, l’Empire, le Brandebourg et la Hollande », aujourd’hui conservés au musée du Louvre (RF 4407-4432), sont préservés pour leur valeur historique.

27. Procès-verbaux des séances des corps municipaux de la ville de Lyon, 3e partie 1792. Lyon, 1902, p. 270. Les bas-reliefs représentant le Rhône et la Saône ont été conservés et réinstallés de part et d’autre du piédestal de la nouvelle statue de 1825.

28. Alphonse BALLEYDIER. Histoire politique et militaire du peuple de Lyon pendant la Révolution française 1789-1793. Paris, 1816, t. 3, pp. XXXIII-XXXVII (document IX. Destruction de la statue de Louis XIV, place Bellecour). « Un petit modèle en bronze de la statue lyonnaise se trouvait chez M. Frèrejean cadet » : François ARTAUD. Ancienne statue équestre de Louis XIV à Lyon. Lyon, 1826, p. 14.

29. Deux des mufles de lion, qui étaient placés aux quatre angles du piédestal, auraient été placés dans le temple d’Anduze et un troisième conservé dans les collections du musée de la Société archéologique de Montpellier ; l’appui de communion de l’ancien temple protestant de Montpellier était fait avec du marbre tiré du piédestal de la statue équestre : Léon COSTE, « Les transformations de Montpellier depuis la fin du XVIIe siècle jusqu’à nos jours ». Bulletin de la Société languedocienne de Géographie, 15e année, t. 15. Montpellier, 1891, pp. 169-170. Voir aussi plus récemment Jean NOUGARET. Montpellier monumental. Montpellier, 2005, tome 2, p. 293.