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Description
Retour aux sources textuelles sur Agde grecque
* Aix-Marseille Université, CNRS, UMR 7299-Centre Camille Jullian, Aix-en-Provence.
p. 7 à 18
Les principaux et plus anciens textes sur Agde grecque sont indirects car synthétiquement regroupés dans une compilation du VIe s. de n. è., c’est-à-dire postérieure de plusieurs siècles aux auteurs qu’elle mentionne. Ces témoignages ont été pris quasiment à la lettre par les historiens qui les ont utilisés pour retracer le passé de la ville. C’est notamment de l’un de ceux-ci que provient le toponyme Agathé Tyché que l’on retrouve partout mais qui, en fin de compte, n’est pas tout à fait le bon. Ces textes soulèvent également des questions historiques que nous avons justement essayé d’aborder dans ce travail. D’autres sources écrites sont directes et apportent quelques précisions malgré leur côté laconique. Les premiers et les secondes composent un tableau de la ville qui reste très incomplet mais qui révèle des aspects nouveaux par rapport à l’approche traditionnelle.
The main and oldest texts on Greek Agde are indirect be-cause synthetically grouped in a compilation of the 6th century A.D., that is to say several centuries later than the au-thors it mentions. These evidences have been taken almost literally by historians who have used them to trace the city’s past. It is from one of these that comes the toponym (placename) of Agathé Tyché which is found everywhere but which, in the end, is not quite the right one. These texts also raise historical questions that we have tried to deal with in this work. Other written sources are direct and provide some clarification despite their succinctness. The first and the second make up a picture of the city that remains very in-complete but reveals new aspects compared to the traditional approach.
Los tèxtes màgers e mai ancians sus Agda grèga son indirèctes, car sinteticament recampats dins una vasta compilacion del VIen sègle de nòstra èra, es a dire posteriora de mai d’un sègle als autors que menciona. Aqueles testimoniatges foguèron preses quasi a la letra pels istorians que los empleguèron per relatar lo passat de la vila. Aquò’s en particular d’un d’aquestes que proven lo toponim Agathé Tyché que trobam d’en pertot, mas que fin finala es pas d’a fons lo bon. Aqueles tèxtes lèvan tanben de questions istoricas qu’avèm assajat, tot bèl just, d’abordar dins nòstre trabalh. D’autras fonts escrichas son dirèctas e pòrtan qualques precisions malgrat lor caractèr laconic. Los primièrs e las segondas compausan un tablèu de la vila que demòra fòrça incomplèt, mas que porgís d’aspèctes novèls per rapòrt a l’apròchi tradicional.
Avant sa localisation précise en 1938-1939 par Raymond Aris et les débuts de l’archéologie urbaine, l’histoire d’Agde grecque reposait uniquement sur les textes anciens. Dès les premières découvertes de terrain, les archéologues se sont tout naturellement appuyés sur ces écrits laconiques indiquant tout juste qu’elle était au bord/près du fleuve Hérault et qu’elle avait été une ville de Marseille. C’est donc en tant que telle qu’Agde est entrée dans l’Histoire et c’est cette approche qui a guidé la recherche jusqu’à date récente.
L’un de ces textes mentionnait les Rhodiens avant les Massaliotes. En dehors des quelques observations de Jean-Jacques Jully à propos des vases archaïques « rhodiens » ou égéens de la nécropole de Saint-Julien à Pézenas, cet aspect n’a pas vraiment retenu l’attention et a même été vu comme partie d’une légende. Puis, avec la fouille de la nécropole indigène du VIIe s. av. n. è. d’Agde/Le Peyrou, qui a restitué des vases grecs, André Nickels a brièvement repris la question et considéré l’épisode rhodien comme réel, mais ponctuel et sans suite.
En revanche, la date de fondation a longtemps fait discuter et a varié entre le VIIe et le IVe s. av. n. è. A. Nickels l’a fixée autour de 400, là où il supposait la présence de Grecs Phocéens aux côtés des indigènes depuis le VIe s. Il justifiait cette date surtout par les résultats obtenus dans l’immédiat arrière-pays et notamment à Bessan/La Monédière, un site indigène dont l’abandon, justement autour de 400 et peut-être forcé, aurait sonné le glas de l’indépendance indigène et permis aux Grecs Massaliotes de s’installer durablement et renforcer le site d’Agde. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2022 |
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Nombre de pages | 12 |
Auteur(s) | Daniela UGOLINI |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |