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Description

Pour le centenaire de la naissance de Jean Capel,
commandant Barot (1910-1944), chef du maquis Bir-Hakeim

Jean Capel, « commandant Barot » (1910-1944), chef du maquis Bir-Hakeim

Jean Capel,
« commandant Barot » (1910-1944),
chef du maquis Bir-Hakeim

Jean Capel est né en 1910 à Toulouse. Sa famille fait partie de la notabilité de la commune héraultaise de Lamalou-Les-Bains. Son grand-père maternel, le docteur Belugou, a été longtemps Maire de la petite ville. Son père issu lui aussi d’une famille de notables a ouvert à Nice un cabinet d’assureur.

Jean Capel suit des études secondaires, puis travaille au cabinet de son père à Nice. Touché par les idées marxistes, il milite dans les rangs communistes dès 1931 et assure jusqu’en 1936 la fonction de secrétaire de cellule du parti communiste à Nice. En 1936, il quitte Nice pour Paris où il suit des cours et des conférences de sociologie et d’économie politique. C’est dans cette ville qu’il rencontre Suzanne Darrénougué, élève de l’école des Beaux Arts qui devient Madame Capel.

En 1939, Jean Capel est mobilisé comme soldat de deuxième classe au 281ème régiment d’infanterie. Il part dans les Alpes où il est affecté à un bataillon de skieurs. Après l’armistice et sa démobilisation, il s’installe à Toulouse. Dans la ville rose, il se créé une situation professionnelle particulière, celle d’intermédiaire entre les docteurs et les travailleurs assujettis aux Assurances sociales. Son affaire prospère rapidement. Jean Capel gagne largement sa vie. Il pourrait vivre heureux, sans souci du lendemain : il entre en Résistance.

Bien que sa motivation réside dans l’espoir que la Libération de la France s’accompagnerait du triomphe du communisme, il s’engage dans le mouvement de Résistance « Combat » qui s’organise à Toulouse au printemps de 1942. Durant l’été 1942, Jean Capel entre en contact avec le commandant Rigal, chef de l’Armée Secrète (AS) de Toulouse. Il s’intègre peu à peu au réseau local de l’AS. Son domicile, 14 rue Caraman à Toulouse, devient un bureau où l’on fabrique des fausses pièces d’identité, un centre de renseignements et un lieu de recrutement. Avec l’invasion de la zone sud, le 11 novembre 1942, Jean Capel se fixe comme objectif principal, la réalisation d’une école de cadres de la Résistance pour préparer la Libération du pays. Ce projet va être dynamisé, en mars 1943, par les premiers départs pour le Service du Travail Obligatoire (STO). Les premiers réfractaires toulousains viennent frapper à la porte de la maison Capel.

Le 25 mai 1943, Jean Capel fonde avec Christian de Roquemaurel dit « RM » le maquis de l’Estibi dans un hameau à quinze kilomètres de Villefranche de Rouergue (Aveyron).

Ce maquis regroupe une quinzaine d’étudiants. Il est baptisé « Bir Hakeim » du nom du plus glorieux fait d’armes des Forces Françaises Libres en Libye. Jean Capel conservera jusqu’à sa mort la haute direction de ce maquis. Le 2 juin 1943, le lieutenant colonel Alfred Sarda de Caumont dit « Pagnol » ou « Rosette », chef maquis de la Région 4 (Midi Pyrénées) reconnaît l’organisation créée par le « commandant Barot ». Ainsi le maquis école de l’Estibi est pris en tutelle par le Service National Maquis présidé par Michel Braut dit « Jérome ». Jean Capel organise un Corps Franc qui, par des coups de main sur la région toulousaine ravitaille le maquis « Bir Hakeim ».

Le 25 août 1943, le maquis « Bir Hakeim » déménage sur le plateau de Douch, dans l’Hérault, à proximité de Bédarieux. Il y est attaqué par les troupes d’occupation le 10 septembre 1943 et doit alors trouver refuge à Benou (Pyrénées atlantiques). Le même jour. Jean Capel, averti par sa mère, doit quitter Toulouse et se réfugier au château d’Auriac sur Vendinelle appartenant à Monsieur de Bonnefoy dit « Monsieur Lebrun ». C’est dans ce refuge que le « commandant Barot » entre dans la clandestinité et rencontre Michel Braut venu voir sa femme réfugiée, elle aussi, au château. Une relation de sympathie s’établit entre les deux hommes. En octobre 1943, Jean Capel et le maquis « Bir Hakeim » sont mis par Michel Braut au service de la Région 3 (Languedoc Roussillon + Aveyron). Le Quartier Général du maquis est déménagé à Montpellier (Hérault), 14 rue du Maréchal, au début du mois de novembre 1943. Jean Capel entre alors au service du chef régional des maquis de l’AS de la Région 3, Pavelet dit « Villars ». Le 2 décembre 1943, le maquis « Bir Hakeim », fort de treize hommes, s’installe à Terris (Gard). Ici encore, Jean Capel et ses hommes s’illustrent par des coups de main audacieux contre les dépôts de l’État français.

Fin janvier 1944, de Martel dit « Delaunay » confie à Jean Capel la mission de regrouper les maquis de l’AS du Gard et de la Lozère sous son unique commandement. Le « commandant Barot » va alors user de son image pour essayer de réaliser cette mission : « Barot » en impose à tous par sa belle prestance et ses allures de gentleman. Toujours rasé de près, le corps moulé dans une vareuse à martingale, le béret noir tiré sur l’oeil, il jette dans le camp comme une note d’élégance. On devine l’homme cultivé, très maître de soi, à l’aise partout, beau parleur, très diplomate, il garde dans les moments critiques une assurance et un sang froid qui confondent l’adversaire. Si celui-ci s’emporte, « Barot » sourit dédaigneusement. Il hait farouchement les occupants et ceux qui pactisent avec eux, il n’est pas de stratagème… […]

Informations complémentaires

Année de publication

2010

Nombre de pages

5

Auteur(s)

H. FUMEL, J. BONIJOL, J. VACQUIER, R. BOURRIER

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf