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Description

Les joutes nautiques en Languedoc

Mariés, tenez-vous bien…  Voici la jeunesse qui arrive !

Les joutes nautiques puisent leurs origines dans une antiquité lointaine, puisqu’on trouve leurs premières traces dans l’Égypte ancienne. Bénéficiant des différents héritages des civilisations grecque et romaine, elles s’implantent en suivant les fleuves et rivières de France : à Strasbourg dès le IVe siècle après J.C où des fêtes avec des tournois de joutes nautiques sont organisées en l’honneur de l’empereur Dioclétien, à Lyon où des joutes sont données le 2 juin 1177 pour la commémoration du premier millénaire des martyrs chrétiens de Lyon et de Vienne.

Au fil du Rhône, elles atteignent la Provence, et gagnent le Languedoc. Présentes dès la fin du XIIIe devant les remparts d’Aigues-Mortes, elles trouvent dans les nombreux étangs et embouchures des canaux du midi, des eaux de prédilection. Agde peut légitimement revendiquer d’être le berceau des joutes languedociennes, depuis que son conseil de ville ordonna, pour la fête de Pentecôte de mai 1544 « suivant l’entienne coutume de faire les quintaines per donna jouissance et passe temps a las gens de la ville ». Puis, Frontignan, Sète, Mèze, Bouzigues, Marseillan les accueillent au cours du XVIIe siècle.

Les joutes : un jeu nautique

Les joutes sont un jeu nautique participant avec d’autres, comme le jeu de la course au chapeau ou celui de la course de l’oye, à la fête qu’elle soit patronale ou donnée lors de la réception d’invités de marque. Dans le midi de la France, ce jeu, à la codification sévère prise le plus souvent en forme de délibérations consulaires, relève par son organisation et sa régulation des corps de Jeunesse.

Dès le début du XVIIe siècle, la sélection des jouteurs est basée sur une opposition entre célibataires et mariés. En Agde, dés 1601, pour les joutes de Pentecôte, il est proposé que le Capitaine Antonorum Estienne, homme de marine, prenne en charge le vaisseau des mariés, et que M. Gouson ou quelque autre jeune homme, celui des jeunes hommes. Le jeu consiste par des jouteurs habillés de justaucorps faits de plusieurs épaisseurs de toile forte à se pousser à l’eau avec des lances munies à leurs extrémités d’une tête d’étoupe pour amoindrir les coups.

Trente ans plus tard, apparaît au niveau des instruments utilisés, une toute première évolution. En 1666, lors de la célébration de la fondation du port de Sète, se présentent deux belles compagnies de mariniers frontignanais « vestus de blanc, sur des plats-fonds ellevez au dessus de la poupe avec leurs lances cramponnées d’égale longueur et des plastrons de bois qui leurs couvraient tout le corps. »

Au XVIIIe siècle, la pratique du jeu se fixe précisément dans des règlements dont le plus significatif est celui qu’un habitant de la ville de Sète, Antoine Alleman publie en 1764. La Jeunesse, une vingtaine de garçons, natifs de la ville, âgés de seize à dix-huit ans, encadrés par le « Cap de Jovent » leur chef, un lieutenant et un enseigne, doit affronter les Mariés, regroupés eux aussi en société. Le jour de la fête, en début d’après-midi, lorsque les explosions des bombes déchirent l’air, les deux bateaux s’élancent au son des hautbois : […]

Informations complémentaires

Année de publication

2010

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Catherine LOPEZ-DRÉAU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf