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Description

Le site préromain d’Embonne Une antique fabrique de meules au Cap d’Agde

Les travaux d’aménagement de la nouvelle ville du Cap d’Agde, qui vont faire de cette station une des plus belles du littoral languedocien, auront comme fâcheuse conséquence, la disparition du site archéologique d’Embonne. Le site, qui s’étend de la falaise du Cap jusqu’aux premières pentes du Mont St Loup, sera complètement recouvert par la ville nouvelle en cours de construction.

Nous avions fait un historique succinct de ce site dans un précédent article de cette revue et dit que contrairement aux hypothèses longtemps accréditées qui voyaient là une primitive ville d’Agde, ruinée aux invasions barbares puis reconstruite à son emplacement actuel, il n’existait qu’un modeste habitat dispersé sur de vastes carrières, des fabriques de meules à broyer le grain en pierre de basalte. Meules qui firent l’objet d’un commerce de quelque importance à la période gréco-romaine et que nos plongeurs sous-marins retrouvent aujourd’hui sur des épaves antiques en mer ou dans le port d’Agde.

Au moment où vont disparaître les carrières antiques, où les chercheurs se demandent si le sous-sol d’Embonne et des abords a bien livré tous ses secrets, nous nous proposons de donner ici quelques notes complémentaires sur les résultats des seules fouilles pratiquées à Embonne ; fouilles que nous suivîmes de très près et dont nous pouvons mieux aujourd’hui interpréter les résultats. Nous essaierons en même temps de dresser le bilan des connaissances actuelles sur l’occupation antique du site Embonne – Cap d’Agde.

Le plateau d’Embonne – Le rivage antique

Le plateau d’Embonne et la falaise du Cap d’Agde forment l’angle Sud-Est de l’ancienne « Île d’Agde », l’« AGATHENESOS » de Ptolémée, comprise entre deux branches principales du delta de l’Hérault. Avec les deux grands plateaux situés plus au Nord, l’île entière est un socle de basalte dominé par la colline du Mont St-Loup, restes amenuisés du côté de l’ancien volcan d’Agde.

Le rivage est à peine différent de ce qu’il était aux débuts de la période historique. D’après de récentes études sur le littoral, la côte du golfe, le lido, est établie et stabilisée depuis environ une dizaine de millénaires, seuls, les étangs situés en arrière des cordons de dunes se sont comblés et se comblent encore peu à peu. Tel est le cas pour les étangs d’Embonne et de Luno, situés de part et d’autre du plateau d’Embonne, qui déjà avant la période grecque ne devaient être que des marais ouverts à la mer par des « graus » temporaires.

Contrairement à ce que pensait Lenthéric, et ce que nous avions cru au début de nos recherches, il n’existait pas alors dans l’étang de Luno, à l’abri de la falaise du Cap d’Agde et du Mont St Loup, une grande rade ouverte vers le large qui aurait été le « Bon mouillage », le mouillage d’« AGATHE·TYCHE », de la « Bonne Fortune ».

Lenthéric se référait pourtant à un passage du texte d’Avienus qui indique dans les parages d’Agde l’existence d’une zone de « calme et de flots apaisés ». Il est possible que d’après les observations des plus anciens navigateurs le texte fasse allusion aux abris, aux mouillages, aux plages abordables qui existent encore de part et d’autre du Cap d’Agde, au voisinage des restes du Port Richelieu.s […]

Informations complémentaires

Année de publication

1974

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Raymond ARIS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf