Le gouvernement militaire d’Agde et de Brescou : l’affaire du Major

* Chargée de Mission, Experte, Archives Historiques et Mutualisation à la Mairie d’Agde

Introduction

Le terroir d’Agde est assez particulier pour une ville maritime. La ville proprement dite est à environ 5 km de la mer, installée sur le bord d’un fleuve difficilement navigable par son ensablement. Elle est bordée par 14 km de côtes sur la Méditerranée.

La place forte d’Agde sur laquelle s’exerce le gouvernement militaire est composée de cinq éléments bien séparés géographiquement les uns des autres :

  1. La ville entourée de murailles et de tours,
  2. Le Fort de Brescou,
  3. La tour du Cap d’Agde qui sera remplacée au XVIIes. par une batterie,
  4. La batterie du Grau d’Agde construite au début du XVIIesiècle,
  5. La batterie de Rochelongue construite au XVIIIesiècle.

A. Les différents éléments de la Place Forte

1. Les murailles de la ville

Construites dès le XIIesiècle en s’appuyant sur une base érigée par les grecs entre le VIeet le IVesiècle avant J.-C., les murailles entourent la ville entièrement dans un premier temps. Des tours rondes ou carrées séparent des murs épais formés d’arcs évidés surmontés d’un chemin de ronde. Plusieurs portes fortifiées assurent l’entrée et la sortie des habitants. Très rapidement, la ville déborde de ses murs en direction de l’est vers le prieuré Saint-André alors hors les murs. Une deuxième enceinte est construite au XIIIesiècle sur le même schéma que la première : tours, murs, porte. Le mur de séparation entre la Cité et le Bourg disparaît bientôt, ennoyé dans la construction des maisons.

Le développement économique de la ville avec l’augmentation du trafic maritime, entraîne la destruction du mur côté rivière et la création d’un port en rivière. Deux portes sont ajoutées : la « Porte de la Fontaine », au pied des bâtiments du Chapitre qui protège la ville du port, et la « Porte Notre Dame » construite au XVIIesiècle aussi en bordure du fleuve, qui permet de rejoindre Notre-Dame-du-Grau d’où son appellation.

Remparts de la ville d’Agde (Mairie d’Agde, service Communication)
Fig. 1 - Remparts de la ville d’Agde (Mairie d’Agde, service Communication)

L’entretien des murailles et des portes est assuré par l’association du seigneur-évêque et de la Communauté appelée « l’Œuvre Commune ». Chacun des deux associés fournit pour moitié, les revenus nécessaires au paiement de l’entretien ainsi qu’un « ouvrier », chanoine pour l’évêque, bourgeois pour la Communauté, chargé de gérer les travaux.

2. Les citadelles

Jusqu’en 1632, la ville compte deux citadelles : la citadelle dite « haute », située à côté de la Porte de Fer (aujourd’hui la Salle Molière), et la citadelle appelée « basse », fermant la muraille au bord de l’Hérault en direction du Grau d’Agde. Chacune de ces citadelles est commandée par un capitaine à la tête d’un petit détachement de soldats. Leur rôle est d’assurer la sécurité de la Cité et du Bourg.

Entre 1629 et 1632, les deux citadelles sont démolies 1. En 1632, les restes de la citadelle haute composés d’un seul logement sont rachetés par les Religieuses de Sainte Marie 2 tandis que la citadelle basse est entièrement détruite. La Porte Notre Dame et des habitations sont construites à sa place.

3. Les casernes

La destruction des citadelles oblige une partie des militaires qui stationnent en ville, à loger chez l’habitant. L’autre partie est logée dans des maisons louées à cet effet. Les officiers sont reçus dans les meilleures hostelleries et chez les riches bourgeois. Les chevaux des cavaliers sont répartis dans les écuries des auberges et des habitants. En 1745, la Communauté envisage la construction de nouvelles casernes. Elles seront finalement édifiées au bord de l’Hérault, au pied du palais épiscopal en 1767 3.

Tour des signaux dite des Anglais (Mairie d’Agde, service Communication)
Fig. 2 - Tour des signaux dite des Anglais
(Mairie d’Agde, service Communication)

4. Les batteries et la tour du Cap

Lors de la guerre de succession d’Espagne (1701-1714), la France est en grande difficulté. Lors de la réunion du 5 janvier 1709, les États du Languedoc examinent une nouvelle ligne de défense côtière. La décision est prise de construire trois batteries : Leucate (La Franquie), le Grau de La Nouvelle (Port La Nouvelle), le Grau d’Agde. Les plans sont confiés à l’ingénieur Antoine Nicquet. Les travaux sont adjugés à Roussel le 29 janvier 1709 4.

Lors de la guerre de sept ans (1756-1763), la France se retrouve face à la flotte anglaise. En 1758, sous le commandement du Maréchal de Thomond et le soutien financier des États du Languedoc, le projet de l’ingénieur Jacques Philippe Mareschal est mis en chantier. Le « système Mareschal » a pour objectif de « garder, protéger, surveiller » les plages. Il est basé sur une suite de redoutes simples, de redoutes à batteries et de tours de signal. Les batteries de Rochelongue et du Cap sont construites en 1759, avec la tour des Signaux (appelée aujourd’hui « Tour des Anglais »). Si la batterie de Rochelongue est une construction nouvelle, celle du Cap vient compléter une tour très ancienne mentionnée lors de la démolition des citadelles. Elle n’avait jamais été démontée car utilisée pour le contrôle sanitaire des navires désirant mouiller au port d’Agde 5.

5. Le Fort de Brescou

Ouvrage militaire dont les fondations remontent aux guerres de religions, le fort de Brescou surveille la côte languedocienne. Il a été construit en 1586 par le Duc de Joyeuse alors représentant de la Ligue dans le Languedoc, pour surveiller le trafic de l’Hérault. Il y a installé le corsaire « Barberoussette » qui attaquait les convois du Duc de Montmorency qui en tenait pour le roi Henri IV, et rançonnait les pêcheurs agathois. Une fois le corsaire capturé par Henri de Montmorency, le fort est réaménagé en 1588. Il peut contenir une garnison armée de mousquets et de canons. Fort de défense ou prison royale, son rôle varie suivant la situation politique de la France.

Fort de Brescou (Coll. Privée, I. Dauphin)
Fig. 3 - Fort de Brescou (Coll. Privée, I. Dauphin)
Agde, Cadastre Napoléonien, 1826 (AMA)
Fig. 4 - Agde, Cadastre Napoléonien, 1826 (AMA)
Agde, Cadastre Napoléonien, 1826 (AMA)
Fig. 5 - Agde, Cadastre Napoléonien, 1826 (AMA)
Agde, Cadastre Napoléonien, 1826 (AMA)
Fig. 6 - Agde, Cadastre Napoléonien, 1826 (AMA)

B. Gouverneur, lieutenant du Roi, commandant et major

1. Rôles

Le Gouverneur, représentant du roi, possède l’autorité civile et militaire de la place qu’il administre. Il est secondé par le Lieutenant du Roi, grade militaire, qui gère la partie militaire du gouvernement. Le Commandant ou le Major sont responsables, sous les ordres du Lieutenant, d’une partie du gouvernement militaire comme la place forte, le fort.

Ces trois grades vont être plus ou moins représentés à Agde suivant l’état de paix ou de guerre du pays. Dans la majorité des cas, le gouverneur et le lieutenant du Roi ne résident pas à Agde. Le gouverneur gère l’ensemble du Languedoc, le lieutenant est responsable d’un ensemble de places fortes Seul le commandant ou le major intervient réellement sur place. Il habite au fort de Brescou en temps de paix, il revient à Agde en temps de guerre.

2. Nomination

Le roi nomme chacun des trois niveaux de commandement. Pour le commandant ou le major, la nomination est renforcée par le gouverneur militaire de la province de Languedoc.

Une lettre patente ainsi que les « provisions » sont remises à l’intéressé qui doit les présenter aux consuls de la ville pour que ceux-ci les enregistrent et l’accueillent dans son nouveau poste.

3. Enregistrement, réception et hommage

Le nouveau nommé vient à la Maison Consulaire présenter ses lettres de créances et provisions aux consuls puis se retire chez lui. Ces lettres sont enregistrées pendant une séance du conseil devant tous les conseillers. Elles sont inscrites dans le registre de délibération puis dans le livre d’enregistrement des actes. Ensuite, les consuls en robe et chaperon accompagnés d’une délégation vont chercher le gouverneur ou le commandant chez lui et l’escortent jusqu’à la Maison Consulaire. Il est introduit dans la salle où l’attend le conseil politique au grand complet. Il est alors conduit à son siège, à la droite du banc des consuls. Après le conseil, les consuls l’accompagnent à la cathédrale où « après avoir salué le Très Saint Sacrement et fait oraison à Dieu », le gouverneur ou commandant reçoit une place au banc des consuls dans la nef, puis il est reconduit à son logis.

4. Quelques figures des gouverneurs de la ville d’Agde, du port et du Fort de Brescou

Henri de Montmorency va nommer comme premier gouverneur militaire Charles du Breuil de Brotet qui commande la place forte d’Agde depuis 1595. Il recevra ses lettres de créance en 1601 et officiera jusqu’à sa mort en 1609. À son décès, c’est son neveu, René du Breuil du Bost prenant le nom de Brotet à la demande de son oncle, qui reçoit la charge. Ce dernier s’étant rebellé contre le roi en 1618, est remplacé par le Sieur de la Roche.

Pendant la guerre de Trente ans et le conflit franco-espagnol, des gouverneurs de haut rang vont se succéder. Le 28 août 1626, le roi fait appel à Antoine de Farges de Budos, marquis de la Porte, frère de l’évêque d’Agde, Balthazar de Budos et de Louise de Budos, seconde épouse d’Henri Ier de Montmorency. En 1630, Jean de Bourbier, sieur de la Croix, de Pézenas, capitaine des gardes d’Henri II de Montmorency, prend la relève jusqu’en 1634. Un nouveau gouverneur est nommé en 1651, Henri de Lancy de Raray, ancien capitaine des gendarmes du duc d’Orléans. Ce sera la famille des marquis de la Fare qui tiendra le gouvernement entre 1660 et 1685 : Henri sieur de Tournac puis Antoine sieur de Montclar et enfin François sieur de Tournac. Il faudra attendre 1721 pour voir un nouveau gouverneur : François René de Légal, lieutenant général des armées. Charles de Dienne de Cheyladet, lui aussi lieutenant général des armées, lui succède en 1724. Il décède en 1728, et est alors remplacé par Pons de Rosset de Rocosel, baron d’Avènes qui sera en fonction jusqu’en 1731. Charles de Montesson garde la charge entre 1731 et 1738, date à laquelle il est nommé lieutenant général des armées au régiment des Noailles. Entre 1738 et 1763, seul un major gère les affaires militaires de la ville. M. Desgranges est nommé en 1763 et le dernier gouverneur avant la Révolution est M. Desmier d’Archiac qui prend le poste en 1784 jusqu’en 1791.

Lettre d’Antoine Gaston duc de Roquelaure, gouverneur du Languedoc à propos du refus des consuls de recevoir le Major Puilhot, 19 décembre 1720 (AMA, EE 75)
Fig. 7 - Lettre d’Antoine Gaston duc de Roquelaure, gouverneur du Languedoc à propos du refus des consuls de recevoir le Major Puilhot, 19 décembre 1720
(AMA, EE 75)

5. Quelques figures des commandants de la ville d’Agde, du port et du Fort de Brescou

Dans le même temps ou en remplacement des lieutenants du Roi et des gouverneurs, des commandants puis des majors ont assurés l’autorité militaire sur le terroir d’Agde. Le premier commandant est Jean de Porcelet de Maillane de 1618 à 1619. Il est remplacé par M. de Taraux entre 1619 et 1621 puis François de Portessan de Journac prend la suite de 1621 à 1623. Jacques de Rois de Lédignian devient commandant de 1623 à 1627, la guerre de Trente ans monopolisant les hauts gradés dans le nord de la France. Après un temps où le pouvoir est entre les mains de gouverneurs, M. de Saint Palais devient commandant de 1634 à 1635.

De 1635 à 1647, Louis de Chasteignier d’Andonville de Lussay, devient commandant de la place d’Agde. Il était auparavant lieutenant à la Compagnie des Gardes d’Henri de Schomberg puis de son fils Charles. Il participe au conflit franco-espagnol de la guerre de Trente ans au côté du Capitaine Claude Terrisse comme capitaine de vaisseau des escorteurs de convois d’hommes et de ravitaillement pour l’armée de Catalogne. Il est à noter que la grand-mère de Charles de Schomberg, Jeanne de Chasteignier est la grand-tante de Louis de Chasteignier. À son décès en 1647, son neveu René de la Jaille lui succède.

En 1668, dans le cadre des différentes réformes sur le fonctionnement administratif des armées royales de Michel Le Tellier, secrétaire d’État à la Guerre de Louis XIV, le titre de Major, donné au commandant d’une place forte, est créé. Cette charge va générer une longue lignée pour le Fort de Brescou et la place d’Agde, sous l’autorité d’un gouverneur et d’un lieutenant du Roi résidant à Montpellier.

Le sieur de Sainte Marie est le premier major nommé de 1685 à 1688. Michel Marais lui succède de 1688 à 1720. Il est remplacé par Paul Puihot, dont le père est aide-major de la citadelle de Strasbourg, de 1720 à 1739. À son décès, Louis Augustin de Fabre de Latude, ancien gouverneur de Montdidier, capitaine au régiment des Landes, devient major de Brescou. Il laisse sa place à Louis Joseph d’Alphonse de Plantade, capitaine du régiment de la Couronne, de 1756 à 1773. Ce dernier échange son poste avec M. de Vaugelas, major de la place de Sète qui y reste de 1773 à 1777. Le dernier en poste avant la Révolution est Henri Prosper de Bernard, lieutenant du Roi de 1777 à 1791.

Copie de la lettre de M. Leblanc, Ministre de la guerre accompagnant le courrier du duc de Roquelaure à propos du refus de réception du Major Puilhot par les consuls d’Agde, 10 décembre 1720 (AMA, EE 75)
Fig. 8 - Copie de la lettre de M. Leblanc, Ministre de la guerre accompagnant le courrier du duc de Roquelaure à propos du refus de réception du Major Puilhot par les consuls d’Agde, 10 décembre 1720 (AMA, EE 75)

C. L’affaire du Major de Brescou

En 1720 6, l’affaire du Major de Brescou dite aussi « du gouvernement » éclate. Paul Puilhot vient d’être nommé Major au fort de Brescou, ville et port d’Agde. Il demande à ce que ses lettres de provisions soient enregistrées par la Communauté. Celle-ci refuse. Le major porte alors plainte auprès de M. Leblanc, ministre de la Guerre de 1718 à 1723. Ce dernier écrit au Duc de Roquelaure, gouverneur du Languedoc, pour obliger les consuls à faire l’enregistrement. Le duc leur demande des explications. En réponse, la Communauté prépare un mémoire à présenter au Conseil du Roi. Leurs arguments reposent sur une ordonnance du roi obtenue en 1622 7, reprise par le Duc de Montmorency, leur donnant le gouvernement de la ville et du fort. L’année suivante, le 27 juin 1721, Monsieur de Légal est nommé gouverneur de la ville, et oblige les consuls à enregistrer les lettres. La Communauté réitère ses protestations lors de l’enregistrement. L’affaire va durer jusqu’en 1728 pour se terminer sur un accord : le major ne pourra exercer son autorité que sur le Fort de Brescou avec obligation d’y résider tant qu’il n’y aura pas de troupes cantonnées en ville. Pour comprendre l’importance de cette affaire pour la Communauté, il faut revenir au commencement de la cité militaire.

1. La création d’un gouverneur, commandant militaire de la ville,
du port d’Agde, de la tour du Cap et du Fort de Brescou

Lors de la prise du corsaire « Barberoussette » par les hommes du duc de Montmorency en 1586, le Fort de Brescou est remis au Roi. Il nomme gouverneur Charles de Brotet jusque-là commandant de la garnison cantonnée dans les citadelles. Ce dernier obtient officiellement ses lettres de créances en 1601 8. Les consuls considèrent le gouverneur comme un mal obligé. Avec la guerre de Trente ans qui commence en 1618 et qui continue dans la région jusqu’en 1659 contre les espagnols, la ville est une place militaire importante. Les régiments arrivent à Agde d’où ils partent par bateaux vers les côtes espagnoles. Les gouverneurs s’imposent alors comme nécessaires pour assurer la gestion des hommes et des fournitures ainsi que la police entre soldats et habitants.

Lettre de l’Intendant M. de Saint Priest, rappelant les honneurs à rendre au Lieutenant du Roi M. de Bernard, 23 juin 1778 (AMA, EE 75)
Fig. 9 - Lettre de l’Intendant M. de Saint Priest, rappelant les honneurs à rendre au Lieutenant du Roi M. de Bernard, 23 juin 1778 (AMA, EE 75)
Lettre du Ministre de la Guerre M. Leblanc au Major Puilhot lui annonçant son obligation de résider au Fort de Brescou en temps de paix, 15 novembre 1727 (AMA, EE 75)
Fig. 10 - Lettre du Ministre de la Guerre M. Leblanc au Major Puilhot lui annonçant son obligation de résider au Fort de Brescou en temps de paix, 15 novembre 1727 (AMA, EE 75)

2. La démolition des bâtiments militaires

Dans le même temps de la guerre de Trente ans, la France connaît de graves problèmes intérieurs. Ils sont d’abord financiers : la guerre coûte cher. Les États Généraux réunis à Paris en 1614, recommandent la démolition des forteresses appartenant au Roi et non nécessaires. La Communauté d’Agde se saisit de cette opportunité pour demander la démolition des forteresses de la ville et son retrait de la liste des places fortes. Les « bruits de guerre » 9 et la rébellion de René de Breuil de Brotet en 1617-1618 10 empêchent la réalisation immédiate. En 1619, le roi remet cependant les citadelles et la tour du Cap à la charge de la ville 1. Mais en 1620 la révolte huguenote débute, il faut de nouveau réparer les murailles, faire « garde bourgeoise ». Le 18 juillet 1622, le Roi entre dans Béziers, le 20 octobre, Montpellier est prise. L’édit de pacification de Montpellier met fin à cette première guerre. La démolition d’une partie des forteresses de Montpellier est ordonnée par Montmorency. En 1624, c’est celle de Brescou qui est demandée pour éviter que les rebelles puissent s’y installer. Les canons sont retirés et envoyés à Palavas 12. La reprise des hostilités en 1625 puis de nouveau en 1627 va arrêter le processus. La paix d’Alès finalement signée en 1629, donne la liberté de culte aux Protestants mais ordonne la destruction de leurs places fortes. La même année, l’ordonnance royale dite « Code Michau », dans son article 373, fait état de la démolition des places fortes. Forts de ces dispositions, les consuls envoient des députés au Roi pour obtenir de faire rayer la ville de la liste des places fortes. En septembre 1632 13, une lettre de Louis XIII les autorise enfin à procéder le plus rapidement possible et aux frais de la Communauté, au « rasement des citadelles, de la tour et du fort Brescou […], bâties pendant les guerres de la Ligue et jugées inutiles à son service ». Fin septembre 1632, la citadelle basse est entièrement démolie et la Porte Neuve appelée ensuite Porte Notre-Dame, va y être construite en avril 1633. La citadelle haute est en partie démolie lorsque les Religieuses de Notre Dame, appelées par l’évêque, rachètent les bâtiments restant 14. La Tour du Cap et le Fort Brescou échappent en partie à la frénésie. Très rapidement, ces édifices seront reconstruits pour faire face à la guerre contre l’Espagne.

3. La résistance de la ville face à la nomination des gouverneurs

La Communauté pensait que la lettre du duc de Montmorency du 5 février 1622, reprenant un ordre du roi qui remet la garde et la conservation des citadelles entre les mains du Consulat, la libérerait de la présence d’un gouverneur militaire. Il n’en fut rien. De même, elle pensait qu’à la suite du « rasement » des citadelles, elle serait exemptée de commandement, il n’en fut rien non plus. Aussi à chaque nomination d’un nouveau gouverneur, les consuls refusaient-ils d’enregistrer les lettres de provisions.

Le 24 avril 1630, Jean de Bourbier, sieur de la Croix, nouvellement nommé gouverneur de la ville et port et fort de Brescou, vient se présenter pour faire enregistrer ces lettres, les consuls refusent 15. Le 29 mai 1630, une lettre du duc de Montmorency est lue au conseil dans laquelle « ledit seigneur marque qu’il est mal satisfait de la conduite des consuls et habitants de la ville […] ». Les consuls s’inquiètent de ce que la ville « pourroit souffrir beaucoup de maux et de déplaisir à cause de ce refus », mais continuent dans cette voie à cause de « l’opposition formelle au Conseil du Roi pour obtenir la suppression du gouvernement ». Les lettres de provisions du Sieur de la Croix sont de nouveau présentées le 5 novembre et de nouveau refusées. Mais devant l’insistance du duc, les lettres sont enregistrées le 17 novembre avec les « oppositions d’usage ».

Le 6 février 1727, le conseil décide la création d’un bureau pour suivre la députation auprès du Roi 16. En 1728, la Communauté obtient que le Ministre de la Guerre accepte qu’il n’y ait pas de gouverneur à Agde tant qu’il n’y a pas de garnison dans la ville 17. Le bureau est recréé le 25 juillet 1728 à la suite de la requête auprès du Conseil du Roi pour tenter d’obtenir l’annulation du poste de gouverneur. Pour cela, M. Martelli, chanoine théologal, est député par la Communauté à Paris. Le bureau va enregistrer toutes les démarches et transactions effectuées entre 1728 et 1779.

La réduction de l’étendue de l’autorité du Major au Fort de Brescou va être maintenue à chaque nouvelle nomination. Cette restriction est limitée à l’absence de troupes en ville.

4. La riposte des gouverneurs

Le 29 juillet 1643, Louis de Chasteignier de Dandonville vient présenter ses lettres de provisions comme gouverneur de la ville. Les consuls refusent car disent-il, le Roi a fait raser les citadelles. M. de Dandonville se plaint auprès du Maréchal de Schomberg de l’attitude de la Communauté, rappelons que ce dernier est un cousin du Maréchal. Devant l’opposition, le Maréchal appelle les consuls à Montpellier et pour les contraindre, les fait emprisonner le 3 octobre 1643 18. Les lettres sont enregistrées le 6 octobre et les consuls sont libérés le 7. L’affaire n’en reste pas là. Le 7 février 1645, les consuls déposent une plainte contre le gouvernement auprès des États du Languedoc qui sont réunis à Narbonne. Le 10, les États décident « de supplier humblement son altesse [le duc d’Orléans] 19 d’obtenir du Roy la révocation des provisions ». Malgré ces démarches, la Communauté garde son gouverneur.

Le 21 janvier 1662, le marquis de la Fare est nommé gouverneur de la ville par le Roi et ses lettres sont approuvées par le Prince de Conti, Intendant du Languedoc. Le marquis envoie un de ses hommes enjoindre aux consuls d’enregistrer ses lettres. Le 24 janvier, les consuls rapportent qu’à la délégation venue le supplier de renoncer à la nomination, le Prince leur a dit « qu’il vouloit que M. de la Fare fut reçu en qualité de gouverneur » 20. Le même jour, les consuls en tenue vont chercher le marquis pour enregistrer ses lettres avec les oppositions d’usages.

Le 9 novembre 1720, le Capitaine Puilhot est nommé pour 3 ans, Major de la ville, port d’Agde et fort de Brescou et demande que ses lettres soient enregistrées 21. Les relations s’enveniment rapidement entre le Major et la Communauté au point que Paul Puilhot se plaint au Ministre de la guerre M. Leblanc. Celui-ci envoie une lettre au duc de Roquelaure 22, Intendant de la province, pour faire respecter sa nomination.

D. Les droits honorifiques et le logement dus à la charge

1. Les droits honorifiques et utiles

Ces droits consistent en une place réservée à l’église sous le dais des consuls, être à la tête des processions et défilés devant les consuls et les corps de la ville, être accompagné à l’aller et au retour des cérémonies par les consuls en tenue.

1685, M. de Sainte Marie vient présenter ses lettres qui sont enregistrées avec les oppositions habituelles. Mais le nouveau major demande que lui soient reconnus les droits honorifiques qui sont liés à sa charge, ainsi qu’un logement en ville 23. Comme les consuls ont répondu qu’ils allaient faire des recherches pour savoir quels étaient les droits que la Communauté lui devait, le major leur envoi une signification le 28 juin 1687. Le décès de M. de Sainte Marie au cours de l’année 1688 arrête la procédure.

Le chevalier de Bernard est nommé le 28 novembre 1777. Le 10 mai 1778 il reçoit l’autorisation d’adjoindre le titre de Lieutenant du Roi à celui de Major 24. Les consuls reçoivent une lettre de l’Intendant, M. de Saint Priest, leur rappelant leur devoir de courtoisie envers le nouveau commandant. Les différents entre le chevalier et la Communauté vont toucher tous les domaines. En 1779, les consuls consultent un avocat sur le droit du Major à envoyer la relève militaire à la Batterie du Grau qu’ils considèrent de leurs prérogatives. En 1780, nouvelle plainte de la ville auprès de l’Intendant, accusant le chevalier de s’ériger en tribunal. Il aurait rossé de coup de canne un contrevenant et l’aurait fait conduire dans les prisons de la Caserne.

2. Le logement du gouverneur

Le Major Puilhot est le premier à réclamer l’attribution d’un logement dans la ville d’Agde après M. de Sainte Marie. Le 26 janvier 1727, le Consulat députe le chanoine Martelli à Paris 25 qui arrive à obtenir par une lettre du Ministre de la Guerre M. Leblanc du 14 novembre 1727 26 que le major fixe sa résidence à Brescou tant qu’il n’y a pas de troupes en ville. De plus, le major n’a d’autorité que sur le Fort, il doit laisser la gouvernance de la ville aux Consuls.

La même demande se répète à chaque changement de Major. Le Chevalier de Latude le requiert à peine nommé en 1739, puis réitère devant le refus en 1744. La communauté est obligée de lui trouver un logement. En 1765, le Major d’Alphonse obtient un logement pour trois mois par an. La Communauté refuse de le lui payer à partir de 1770 mais est obligée par l’Intendant 27. Puis c’est le chevalier de Bernard qui en fait la demande en 1779, un jugement oblige la Communauté à payer 350 £ par an 28.

Conclusion

Comme à l’instar de ses relations avec le seigneur-évêque et le chapitre, la Communauté ne supporte pas qu’une autre instance qu’elle dirige la ville. Dès la création du poste de gouverneur militaire, les consuls n’ont eu de cesse de le faire retirer. Pour cela, ils n’hésitent pas à faire détruire tous les équipements militaires qui se trouvent sur leur territoire. Mais, ville côtière, seul port entre Les Saintes Maries et Narbonne, avec son fort en avancée, elle représente un point stratégique pour la défense du pays. La communauté a dû composer entre sa volonté d’émancipation et l’intérêt politique et militaire du roi.

Table-liste des gouverneurs, lieutenants du Roi, commandants, majors

  1. Breuil de Brouteil Charles de, gouverneur 1595-1609,
  2. Breuil du Bost de Brouteil René de, gouverneur 1609-1618,
  3. Porcelet de Maillane Jean de, commandant 1618-1619,
  4. Taraux de, commandant 1619-1621,
  5. Portessan de Journiac François de, commandant 1621-1623,
  6. Roys, Sr de Ledignian Jacques de, commandant 1623-1626,
  7. Budos, marquis de Porte, Antoine Hercule de Farges de, gouverneur 1626-1629,
  8. Bourbier Sieur de La Croix de Jean, gouverneur 1629-1634,
  9. Landes de Saint Palais Abel de, commandant 1634-1643,
  10. Châteignier d’Andonville Sr de Lussay dandonville Louis, commandant 1643-1647,
  11. Jaille René de la, commandant 1647-1651,
  12. Lancy de Raray Henri de, gouverneur 1651-1660,
  13. Marquis de la Fare Sr de Tournac Henri, gouverneur 1660-1661,
  14. Marquis de la Fare Sr de Montclar Antoine, gouverneur 1661-1674,
  15. Marquis de la Fare Sr de Tournac François, gouverneur 1674-1685,
  16. Sainte Marie de, major 1685-1688,
  17. Marais Michel, major 1689-1720,
  18. Legal François René de, gouverneur 1721-1724 / Puilhot Paul, major 1720-1739,
  19. Dienne de Cheyladet Charles de, gouverneur 1724-1728 / Puilhot Paul, major 1720-1739,
  20. Rosset de Rocosel Pons de, gouverneur 1728-1731 / Puilhot Paul, major 1720-1739,
  21. Comte de Montesson Charles, gouverneur 1731-1763 / Puilhot Paul, major 1720-1739,
  22. Comte de Montesson Charles, gouverneur 1731-1763 / Fabre de Latude de Louis Augustin de, major 1739-1756,
  23. Comte de Montesson Charles, gouverneur 1731-1763 / Plantade d’Alphonse Louis Joseph de, major 1756-1773,
  24. Desgranges, gouverneur 1763-1784 / Plantade d’Alphonse Louis Joseph de, major 1756-1773,
  25. Desgranges, gouverneur 1763-1784 / Vaugelas de, major 1773-1777,
  26. Desgranges, gouverneur 1763-1784 / Bernard de Henri Prosper, lieutenant du Roi 1777-1791,
  27. Desmier D’Archiac, gouverneur 1784-1790 / Bernard de Henri Prosper, lieutenant du Roi 1777-1791.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

BERTHELÉ 1917 : BERTHELÉ (Joseph), Les villes militaires du Bas Languedoc, notices descriptives. in Plaquettes montpelliéraines et languedociennes, Montpellier : Impr. Générale, 1917, p. 269-406.

CREUZÉ DE LESSER 2011 : CREUZÉ DE LESSER (Hippolyte), Statistique du département de l’Hérault, Montpellier : Arts et Traditions Rurales, 2011, 606 p.

CATARINA1987 : CATARINA (Didier), La défense de la côte languedocienne à l’époque moderne, Montpellier : Université Paul Valéry, 1987, mémoire de maîtrise, 2 volumes, 110 p. + non pag. (AMA, TH 38).

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Documents électroniques

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MILLOT 2014 : MILLOT (Caroline), Jacques Philippe Mareschal (1689-1778), une personnalité au service de l’architecture militaire en Languedoc au XVIIIesiècle, Paris : Université de Panthéon Sorbonne, 2010, thèse histoire de l’art. Extrait de François Bart, dir., Acteurs célèbres et obscurs de l’aménagement du territoire, 134er Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Bordeaux, 2009, textes de François Bart, Stéphane Blond, Annie Lenoble-Bart, Olivier Levasseur, Caroline Millot, Pierre Pinon, Éditions du CTHS, 2014 (édition électronique) [en ligne] Disponible sur :
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Archives

Archives de France : Inventaire des arrêts du Conseil Privé, 1591-1602 [en ligne] Disponible sur : https://francearchives.fr/fr/search? [Consulté en juin-juillet 2019].

Archives Municipales d’Agde (AMA) : BB 13 à 26, CC 412, 433, 435, 437, 440-441, 443, 446, 448, 463, 466-468, EE 51, 75-77.

Archives Municipales de Marseille : EE 78 inventaire [en ligne] Disponible sur : http://www.marseille.fr/siteculture/document?id=16303&id_attribute=48 [Consulté le 11 juillet 2019].

Archives Départementales de l’Hérault : B, C, 1J, 2 E inventaires [en ligne] Disponible sur : https://archives-pierresvives.herault.fr/archive/egf/n:34 [Consulté en juin-juillet 2019].

NOTES

1. AMA, BB 12-13, registres de délibérations (1624-1629, 1629-1639).

2. AMA, BB 13, délibération du 22 septembre 1632.

3. AMA, BB 26, délibérations des 2 juin, 23 août, 27 septembre 1767.

4. AMA, Catarina Didier, La défense de la côte languedocienne à l’époque moderne, Montpellier : Université Paul Valéry, 1987, mémoire de maîtrise.

5. Millot Caroline, Jacques Philippe Mareschal (1689-1778), une personnalité au service de l’architecture militaire en Languedoc au XVIIIesiècle, Paris : Université de Panthéon Sorbonne, 2010, thèse histoire de l’art ; Mareschal Jacques Philippe, Mémoire sur les places fortes et ouvrages publics en Languedoc, 1752, ms (Gallica).

6. AMA, BB 22, registre de délibérations (1717-1724), EE 75.

7. AMA, BB 10, registre de délibération (1611-1622) (délibération du 5 février 1622).

8. AMA, BB 8-9, registres de délibérations (1599-1601, 1601-1611).

9. 1618, 23 mai, « défenestration de Prague », début de la guerre de Trente ans.

10. 1617-1618, René du Bost se retranche dans le fort de Brescou et refuse de rendre son commandement. Déclaré rebelle et ennemi de Sa Majesté, l’armée du Roi attaque le fort pour l’en déloger (ADH, 2 E 2/101 (1618), AM Marseille EE 178).

11. AMA, BB 10, registre de délibérations (1611-1622).

12. AMA, BB 11, registre de délibérations (1622-1624) (ordonnance pour la démolition de Brescou, demande de tartanes pour retirer l’artillerie et l’emmener à Palavas, 14 juillet 1624).

13. AMA, EE 74.

14. AMA, BB 13, registre de délibérations (1629-1639) (délibération du 22 septembre 1632).

15. AMA, BB 13, registre de délibérations (1629-1639).

16. AMA, BB 23, registre de délibérations (1724-1729).

17. AMA, EE 75.

18. AMA, BB 14, registre de délibérations (1639-1653), EE 75.

19. Gaston de France duc d’Orléans (1608-1660), gouverneur militaire et lieutenant général pour le Roi en Languedoc.

20. AMA, BB 15, registre de délibérations (1653-1664), EE 75.

21. AMA, BB 22, registre de délibérations (1717-1724).

22. AMA, EE 75.

23. AMA, BB 19, registre de délibérations (1681-1690).

24. AMA, EE 75.

25. AMA, BB 23, registre de délibérations (1724-1729).

26. AMA, EE 75.

27. AMA, EE 75.

28. AMA, registres de délibérations, BB 25 (1737-1750), BB 26 (1751-1766), BB 28 (1771-1780).