Le fonds Marceau Gitard * :
documents inédits sur Liberté, Combat, NAP et… l’affaire Cals

* Le fonds est conservé en sous-série 296 J aux Archives départementales de l’Hérault.
** Attaché principal de conservation du Patrimoine, chef du service des archives anciennes et privées aux Archives départementales de l’Hérault

Au cours de l’été 2020, les Archives départementales de l’Hérault ont été contactées par la petite-fille du commissaire Marceau Gitard (1906-1974), ancien responsable clandestin des mouvements de résistance Liberté et Combat, ainsi que du réseau NAP, dans les Pyrénées-Orientales et dans l’Hérault. Celle-ci souhaitait confier un dossier, constitué par son grand-père paternel et dont elle avait hérité au décès de ses parents, à un service public d’archives en mesure de le conserver, de le classer et de le communiquer aux chercheurs.

Le don et la remise du dossier sont effectués le 17 juillet 2020, puis le classement est finement réalisé au mois d’août suivant. Le fonds Marceau Gitard, malgré son faible volume (0,10 mètre linéaire), s’avère aussitôt constituer un témoignage précieux de l’activité des mouvements et réseaux de Résistance en Languedoc 1. (Fig. 1)

1. Marceau Gitard, alias « Galland », « Godin »,
un commissaire dans la Résistance languedocienne 2

Portrait de Marceau Gitard. Arch. Dép. Hérault, 296 J 1 (1946)
Fig. 1 Portrait de Marceau Gitard.
Arch. Dép. Hérault, 296 J 1 (1946)

Marceau André Gitard naît le 2 février 1906 à Bompas (Pyrénées-Orientales), fils de Pascal Gitard, instituteur, et d’Antoinette Camredon, institutrice. Élevé dans un milieu familial attaché à la laïcité et politiquement situé à gauche, Marceau Gitard effectue des études secondaires jusqu’au baccalauréat au lycée de Perpignan. Poursuivant ses études supérieures, il obtient la capacité en droit et se présente au concours de commissaire de police, qu’il réussit brillamment. Marceau Gitard choisit alors une première affectation en Afrique du Nord. Appelé peu après sous les drapeaux, il effectue son service militaire en Tunisie de mai 1926 à mai 1927 dans la marine.

Fonctionnaire de police, Marceau Gitard est commissaire en Algérie de 1930 à 1940. Initié dès 1928 au Grand Orient de France, il est membre de la loge « Les Amis réunis » de Sidi-bel-Abbès, puis participe aux travaux de la loge d’Oran quand il y est muté. S’il n’adhère à aucun parti politique, il se situe idéologiquement dans la mouvance de la SFIO.

Le 11 décembre 1930, Marceau Gitard épouse à Oran Pierrette Marcelle Boucabeille, née aux Trembles (département d’Oran) le 29 août 1912, d’une famille originaire de l’Aude. Le couple donne naissance à deux fils : Roland (né en 1931) et Alain (né en 1936).

Mobilisé au cours de l’hiver 1939-1940, Marceau Gitard est placé en affectation spéciale dans la police en avril 1940. De nouveau en poste au commissariat du 3e arrondissement d’Oran, Marceau Gitard transmet aux Anglais, en juin 1940, les plans du port de Mers-el-Kébir. Une « Notice de renseignements » 3 concernant Marceau Gitard, établie à Montpellier par la préfecture de l’Hérault après la Libération, mentionne son engagement précoce dans la résistance gaulliste ; Marceau Gitard fonde en effet un « office de renseignements gaulliste » à Oran dès juillet 1940 et, selon une autre notice rédigée par ses soins après la Libération, il participe à l’organisation d’un réseau de renseignement à Oran 4.

Le 12 septembre 1940, Marceau Gitard est relevé de ses fonctions, en application du décret du 17 juillet 1940, puis mis à la retraite d’office le 15 décembre 1940 par arrêté du gouverneur général d’Algérie. Alors qu’il est désormais surveillé, il est averti par ses collègues d’une arrestation imminente. Avec sa famille, il prend le bateau et rejoint Port-Vendres (Pyrénées-Orientales) pour se réfugier chez sa mère, Antoinette Gitard. Il s’installe ensuite à Amélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales), où il fait commerce de douelles de tonneaux.

En décembre 1940, contacté par Pierre-Henri Teitgen, professeur de droit à Montpellier, Marceau Gitard accepte de fonder le mouvement Liberté à Perpignan. Il est ensuite chargé en décembre 1941 par Henri Frenay de constituer le mouvement Combat dans les Pyrénées-Orientales. Chef départemental de Combat jusqu’en janvier 1943, sous le pseudonyme de « Galland », il rassemble, avec l’aide de Mathieu Py qui devient l’un de ses proches, les éléments de Liberté et ceux, épars, du Mouvement de libération nationale d’Henri Frenay. Il désigne les responsables d’arrondissement de Combat, Jean Font à Prades (février 1942) et Pierre Mau à Céret (tous deux militants socialistes), ainsi que le commandant Ricart, à Perpignan. Durant toute l’année 1942, Marceau Gitard travaille au développement de Combat dans le département où il multiplie les contacts. Il organise le NAP (Noyautage des administrations publiques), l’AS (Armée secrète) et développe les contacts avec les autres mouvements de résistance du département (Libération, Franc-Tireur et le Front national). Cependant les rapports de Marceau Gitard avec Camille Fourquet, issu de Libération et nommé chef départemental des mouvements unis de la Résistance (MUR) des Pyrénées-Orientales, témoignent d’une méfiance mutuelle et révèlent les vives tensions internes au sein des MUR.

En janvier 1943, Marceau Gitard quitte les Pyrénées-Orientales après avoir désigné le commandant Fernand Viaux (alias « Vinet »), chef du 427e GTE (groupe de travailleurs étrangers), comme son successeur à la tête de Combat. Un moment caché dans l’Aubrac (départements de la Lozère et de l’Aveyron), puis à Naucelle (Aveyron), il finit par gagner clandestinement Montpellier. En mai 1943, Marceau Gitard, qui a quitté les Pyrénées-Orientales depuis quelques mois, revient à Perpignan, accompagné de Pagès et Francis Missa, pour s’entretenir avec Camille Fourquet. Les rapports du commandant Viaux, chef départemental de Combat, et de Charrier, alias « Vivien », « Pagès », chef des MUR de la R 3, confirment en effet ces tensions entre Combat et Libération dans les Pyrénées-Orientales, les cadres locaux de Libération reprochant notamment aux responsables de Combat de ne pas leur accorder la place qu’ils souhaitaient occuper dans la nouvelle organisation des MUR (organisation ayant été supervisée par Marceau Gitard en juin 1943). (Fig. 2)

Réseau NAP : liste nominative codée pour le remplacement des fonctionnaires d'État dans un département de la région (peut-être la Lozère). Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 [automne 1943]
Fig. 2 Réseau NAP : liste nominative codée pour le remplacement
des fonctionnaires d'État dans un département de la région (peut-être la Lozère).
Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 [automne 1943]

En janvier 1943, Marceau Gitard quitte les Pyrénées-Orientales après avoir désigné le commandant Fernand Viaux (alias « Vinet »), chef du 427e GTE (groupe de travailleurs étrangers), comme son successeur à la tête de Combat. Un moment caché dans l’Aubrac (départements de la Lozère et de l’Aveyron), puis à Naucelle (Aveyron), il finit par gagner clandestinement Montpellier. En mai 1943, Marceau Gitard, qui a quitté les Pyrénées-Orientales depuis quelques mois, revient à Perpignan, accompagné de Pagès et Francis Missa, pour s’entretenir avec Camille Fourquet. Les rapports du commandant Viaux, chef départemental de Combat, et de Charrier, alias « Vivien », « Pagès », chef des MUR de la R 3, confirment en effet ces tensions entre Combat et Libération dans les Pyrénées-Orientales, les cadres locaux de Libération reprochant notamment aux responsables de Combat de ne pas leur accorder la place qu’ils souhaitaient occuper dans la nouvelle organisation des MUR (organisation ayant été supervisée par Marceau Gitard en juin 1943). (Fig. 2)

À Montpellier, Marceau Gitard, sous le nouveau pseudonyme de « Godin », devient en avril 1943 le chef adjoint du réseau NAP pour la région R 3, collaborant ainsi directement avec Gilbert Pineton de Chambrun et assumant de façon effective la direction du service clandestin. Sur ordre, il adhère à la Légion des Combattants, puis au SOL (Service d’ordre légionnaire) et à la Milice. L’infiltration réussit pleinement car il parvient à renseigner Combat, puis les MUR, sur les actions de répression qui sont en cours de préparation. Mais, le 12 octobre 1943, l’Abwehr (service de renseignement militaire allemand) réussit à se procurer une copie du plan d’insurrection clandestin en R 3 que Marceau Gitard avait élaboré car, comme tous les responsables régionaux des MUR, il pensait qu’un débarquement aurait lieu sur les côtes du Languedoc et du Roussillon. Comme responsable régional du NAP, Marceau Gitard intègre également le directoire des MUR en R 3. (Fig. 3, et fig. 4)

Réseau NAP : liste nominative codée pour le remplacement des fonctionnaires d'État dans l'Hérault et le Gard. Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 [automne 1943]
Fig. 3 Réseau NAP : liste nominative codée pour le remplacement des fonctionnaires d'État dans l'Hérault et le Gard. Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 [automne 1943]
Réseau NAP : liste nominative codée pour le remplacement de fonctionnaires d'État dans un département de la région. Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 [automne 1943]
Fig. 4 Réseau NAP : liste nominative codée pour le remplacement de fonctionnaires d'État dans un département de la région. Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 [automne 1943]
Nomination de Marceau Gitard au poste de secrétaire général de la police pour la région Languedoc-Roussillon, par Jacques Bounin, commissaire de la République. Arch. Dép. Hérault, 1000 W 68 (23 août 1944)
Fig. 5 Nomination de Marceau Gitard au poste de secrétaire général de la police
pour la région Languedoc-Roussillon, par Jacques Bounin, commissaire
de la République. Arch. Dép. Hérault, 1000 W 68 (23 août 1944)

Le 19 août 1944, peu avant la Libération de l’Hérault, Marceau Gitard se rend à Béziers avec Jacques Bounin, désigné pour exercer les fonctions de commissaire de la République en R 3, afin d’installer les nouvelles autorités. Il participe ensuite à la Libération de Montpellier (21 août 1944) et, à la préfecture, est notamment chargé de la passation des pouvoirs. Jacques Bounin lui confie également le 22 août 1944 l’arrestation et l’organisation de la détention du préfet de l’Hérault, du préfet de région et de l’intendant régional de police vichyste. (Fig. 5)

Le même jour, Marceau Gitard est nommé Secrétaire général à la police pour l’ensemble de la R 3 (Languedoc et Roussillon). La nomination, avec le grade de préfet de 3e classe, est effective le 7 septembre. Il exerce ainsi des fonctions qui font de lui le successeur de l’intendant de police de Vichy. Il participe, avec d’autres chefs de la Résistance régionale et les nouveaux préfet et commissaire de la République, à la mise en place, le 27 août 1944, de la cour martiale de Montpellier, dont il est chargé du fonctionnement. Il accélère la procédure qui permet la comparution et la condamnation à mort du préfet Jean Rebouleau, d’Henri Cordier, tortionnaire de la Milice, et la condamnation à vingt ans de travaux forcés de l’intendant régional de police Charles Hornus. En décembre 1944, Jacques Bounin lui confie la délicate mission d’enquêter sur des exécutions sommaires à Béziers en décembre 1944 (enquête pour laquelle il obtient les félicitations du ministre de l’Intérieur en février 1945).

Mais durant l’automne 1944, Marceau Gitard est considéré comme un proche de Gilbert de Chambrun et comme un sympathisant du Parti communiste (PCF). Gilbert de Chambrun quitte Montpellier en janvier 1945 pour le front d’Alsace à la tête des FFI languedociens intégrés par amalgame dans l’armée régulière. Marceau Gitard perd alors son précieux appui, dans une période désormais marquée par la reconstruction de l’État sous la direction du Gouvernement provisoire de la République française et de son président, Charles de Gaulle.

Jacques Bounin, dans ses mémoires, écrit que « La population [languedocienne] est émue. […] Une enquête est prescrite, mais ce n’est qu’après le 7 janvier que je peux en tirer des certitudes. […] Je demande la mutation immédiate du secrétaire général de la Police Gitard, car une trop longue intimité avec le maquis régional pendant la période de clandestinité lui rend difficile d’assumer ses fonctions avec objectivité et indépendance, malgré sa grande valeur » 5.

Marceau Gitard conserve son poste de secrétaire général à la police jusqu’en février 1945. Le 26 février, le ministre de l’Intérieur annonce que Marceau Gitard est mis en congé pour un mois à compter du 1er mars 1945 et qu’il recevra une nouvelle affectation par la suite. Il est remplacé par Albert Koenig, résistant, commissaire de police à Montpellier avant son départ à Londres en avril 1943.

En juillet 1945, Marceau Gitard est mis à la disposition du ministère de la Guerre afin d’intégrer l’administration militaire en Allemagne. Un décret du 22 décembre de la même année précise qu’il est mis fin à sa délégation dans les fonctions de secrétaire général pour la police à cette date-là. En poste durant un an à Friburg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), Marceau Gitard réintègre par la suite la police nationale, son administration d’origine, dans son grade de 1940. Cette réintégration équivaut à une rétrogradation au regard des hautes fonctions qu’il occupa entre août 1944 et février 1945. Nommé en Algérie, Marceau Gitard achève sa carrière comme commissaire divisionnaire. Pendant la guerre d’Algérie, ses fonctions l’amènent à participer activement à la lutte contre le FLN. En 1960, à la retraite, Marceau Gitard s’installe avec son épouse d’abord à Grolegeac (Dordogne), puis à Carcès (Var), où il décède le 5 juillet 1974.

2. Les archives de Marceau Gitard :
un fonds de Résistance d’une grande richesse

Le fonds Marceau Gitard, alias « Galland », « Godin », responsable départemental du mouvement de résistance Combat dans les Pyrénées-Orientales, puis chef régional du réseau NAP en R 3, est constitué de quatre articles. (Fig. 6, 7 et 8)

Le dossier individuel et personnel de Marceau Gitard (296 J 1), permet tout d’abord de reconstituer en partie la carrière militaire et professionnelle de ce dernier entre 1926 et 1946, grâce à des états signalétiques et des services, ainsi que des notices de renseignement, particulièrement détaillés. Sont également conservés des attestations, des citations militaires, des arrêtés de nomination et des rapports. Un mémoire de proposition pour une nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur (1945) est à signaler, car il fournit un compte rendu précis des responsabilités et actions de Marceau Gitard dans la clandestinité, entre 1940 et 1944. (Fig. 9)

Carte individuelle de membre de l’association des Anciens de la Résistance et patriotes réunis de Marceau Gitard. Arch. Dép. Hérault, 296 J 1 (1946)
Fig. 6 Carte individuelle de membre de l’association des Anciens de la Résistance et patriotes réunis de Marceau Gitard. Arch. Dép. Hérault, 296 J 1 (1946)
Formulaire d’adhésion à l’association des Anciens de la Résistance et patriotes réunis, complété par Marceau Gitard. Arch. Dép. Hérault, 182 J 1 (21 novembre 1944)
Fig. 7 Formulaire d’adhésion à l’association
des Anciens de la Résistance et patriotes réunis,
complété par Marceau Gitard.
Arch. Dép. Hérault, 182 J 1 (21 novembre 1944)
Formulaire d’adhésion à l’association des Anciens de la Résistance et patriotes réunis, complété par Marceau Gitard et listant ses responsabilités dans la clandestinité. Arch. Dép. Hérault, 182 J 1 (21 novembre 1944)
Fig. 8 Formulaire d’adhésion à l’association
des Anciens de la Résistance et patriotes réunis,
complété par Marceau Gitard et listant ses
responsabilités dans la clandestinité.
Arch. Dép. Hérault, 182 J 1 (21 novembre 1944)
Citation à l’ordre de la division pour Marceau Gitard, signée par Gilbert Pineton de Chambrun, chef régional FFI. Arch. Dép. Hérault, 296 J 1 (23 novembre 1944)
Fig. 9 Citation à l’ordre de la division pour Marceau Gitard, signée par Gilbert Pineton de Chambrun, chef régional FFI. Arch. Dép. Hérault, 296 J 1 (23 novembre 1944)

Le second article du fonds (296 J 2) réunit les archives clandestines, conservées par Marceau Gitard, dans le cadre de ses responsabilités au sein du mouvement Combat dans les Pyrénées-Orientales, du directoire régional des Mouvements unis de la Résistance en R 3 et du NAP régional. Ce dossier – particulièrement rare et précieux, puisque les règles tacites de la clandestinité, pour des raisons de sécurité, enjoignaient de ne pas conserver de documents originaux – apporte des renseignements, pour certains inédits, sur ces trois structures. Le sous-dossier Combat rassemble ainsi plusieurs rapports clandestins témoignant des relations particulièrement difficiles qu’entretiennent Combat et Libération dans les Pyrénées-Orientales en 1942-1943, alors que la fusion des mouvements est engagée. Les rapports évoquent également « l’affaire Cals », du nom du pseudonyme de Louis Cauvet, responsable départemental de Combat dans l’Hérault et adjoint au chef régional du mouvement. Les principaux rapports à signaler sont celui de Marceau Gitard, chef départemental de Combat des Pyrénées-Orientales, adressé au chef régional R 3, sur l’exclusive de Libération contre le chef départemental de Combat (16 janvier 1943), ainsi qu’une note 6 sur la situation en R 3 rédigée par René Courtin (alias « Bérard »), chef régional de Combat, adressée à Henri Frenay (alias « Tavernier »), Jacques Renouvin (alias « Bertrand ») et Maurice Chevance (alias « Barrillos ») posant un ultimatum à Henri Frenay si la situation n’est pas rapidement éclaircie dans l’Hérault (affaire Louis Cauvet, alias « Cals »), dans les Pyrénées-Orientales (affaire Gitard, alias « Galland ») et au niveau régional dans le cadre de la fusion des mouvements Combat et Libération (25 janvier 1943). Le second sous-dossier réunit des documents concernant les MUR en R 3 en 1942-1943. Circulaires, notes et rapports clandestins illustrent la diversité des questions traitées par les MUR (dont la nécessaire reconstruction politique du pays après la Libération) et la manière dont l’information est diffusée du niveau national au niveau local. Le financement clandestin des MUR en R 3 peut aussi être étudié de juillet 1943 à février 1944, car Marceau Gitard a conservé des comptes et notes de frais, établis pour certains par Gilbert de Chambrun. Le dernier sous-dossier, enfin, concerne le réseau NAP, dont Marceau Gitard, alias « Godin », assure la direction régionale effective en R 3. Ce dernier ensemble de documents clandestins est exceptionnel dans la mesure où il permet l’étude précise du rôle du réseau dans l’espionnage des administrations de Vichy, ainsi que dans la préparation du remplacement à la Libération des fonctionnaires d’État compromis (préfets, sous-préfets, magistrats, policiers…). Sont ainsi conservés non seulement des instructions du comité directeur des MUR à toutes les régions sur la préparation des cadres administratifs de la future France libérée (6 août 1943), mais aussi une instruction sur la désignation des futurs maires des grandes villes [août 1943], ainsi que des listes nominatives codées pour le futur remplacement des fonctionnaires d’État et des maires de grandes villes de l’Hérault, du Gard et de l’Aveyron [automne 1943], et des rapports sur l’attitude politique des fonctionnaires préfectoraux de l’Aude, des Pyrénées-Orientales et de la Lozère (novembre 1943). Enfin, Marceau Gitard a également conservé des rapports du NAP Magistrature sur l’attitude politique du personnel judiciaire de la Cour d’appel de Montpellier, comprenant également une étude intitulée Le sabordage d’une cour de justice 1934-1941 : contribution à l’étude de la réforme judiciaire [1944]. Le NAP a aussi joué un rôle éminent dans la préparation de la Libération et de l’insurrection libératrice : un modèle de plan d’insurrection régional diffusé à titre d’information aux chefs régionaux NAP, en date du 31 août 1943, a probablement servi de modèle à Marceau Gitard pour la R 3.

Le troisième article (296 J 3), évoquant la Libération de Montpellier et le défilé de la victoire, est constitué d’une brochure richement illustrée, en tirage limité (exemplaire n° 134/1000), intitulée Montpellier 2 septembre 1944 – Au général de Lattre de Tassigny. De par la précocité de sa parution (automne 1944), elle restitue, avec justesse et « à chaud », la ferveur des journées d’août 1944.

Enfin, le dernier article du fonds (296 J 4) est exclusivement constitué de rapports individuels et d’attestations rédigés par Marceau Gitard, essentiellement entre 1945 et 1947, en faveur des anciens agents du NAP en R 3. Les dossiers individuels ont été constitués par l’ancien responsable régional du réseau dans le cadre des propositions de décoration (pour la Médaille de la Résistance et la Légion d’honneur) qu’il pouvait formuler afin de distinguer ses anciens collaborateurs, ainsi que dans l’optique d’une reconnaissance des services militaires au sein de la France combattante. L’intérêt de la cinquantaine de dossiers conservés réside dans la description précise du parcours et des responsabilités de chaque agent, de son entrée en Résistance (souvent par le biais des mouvements Liberté et Combat) à son service dans le réseau NAP. L’ensemble des dossiers a été identifié avec la mention additionnelle d’appartenance de chaque agent à la branche spécifique du NAP qui le concernait (NAP PTT, NAP préfecture, NAP université…) et du département où il travaillait 7. Les principaux responsables départementaux du NAP en R 3 disposent ainsi d’un dossier particulier.

Le fonds Marceau Gitard, alias « Galland », « Godin », constitue donc, malgré son faible métrage, un fonds particulièrement intéressant pour l’histoire de la Résistance en Languedoc-Roussillon, permettant le renouvellement des sources sur les mouvements et réseaux de la région. Il documente de façon précise, grâce à des archives clandestines qui n’auraient pas dû nous parvenir, la préparation de la Libération et du remplacement des fonctionnaires et édiles vichystes compromis. Il permet également de dresser le portrait d’une cinquantaine de membres du réseau NAP en R 3, grâce aux dossiers individuels constitués par Marceau Gitard après la guerre, fournissant de la sorte à l’historien un matériau synthétique jusqu’alors inédit. (Fig. 10)

Première page de la Note de Bérard à Tavernier, Bertrand, Barillos, sur la situation en R 3. Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 (25 janvier 1943)
Fig. 10 Première page de la Note de Bérard à Tavernier, Bertrand, Barillos, sur la situation en R 3.
Arch. Dép. Hérault, 296 J 2 (25 janvier 1943)

ANNEXE 1

Un document exceptionnel et inédit : la note de René Courtin, alias « Bérard »
sur la situation en R 3, les tensions dans les Pyrénées-Orientales et « l’affaire Cals » 8 (296 J 2).

25 janvier 1943

Note de Bérard 9 à
Tavernier 10, Bertrand 11, Barillos 12,
sur la situation en R 3.

La solution d’attente adoptée par Tavernier dans l’affaire Cals 13 s’avère de jour en jour plus désastreuse, en sorte que, à nouveau, j’adresse aux responsables un appel pressant pour que le mal qui ronge la région soit enfin extirpé à sa racine.

Cet appel constitue en même temps un ultimatum car, après avoir été pendant un mois et demi bercé de paroles lénifiantes et de promesses qui, non seulement n’ont pas été tenues mais encore ont été accompagnées de décisions exactement contraires aux engagements pris, je suis décidé, en cas de nouveaux manquements à quitter Combat, en mettant mes amis au courant des raisons qui dictent ma décision.

Voici les faits qui éclairent d’un jour nouveau l’affaire Cals et posent la question de la fusion sur R 3.

Affaire Cals :

Depuis quinze jours, nous avons reçu, Dumontier 14 et moi, de nombreux amis de R 3 qui, tous, s’inquiètent de la lenteur apportée au règlement de l’affaire Cals et s’indignent des procédés employés par le Délégué Régional. Après le Chef des étudiants, ce fut Duboin 15, Chef du Gard, puis Garraud 16, mon délégué personnel. C’est enfin aujourd’hui Galland 17 qui m’apporte des faits d’une extraordinaire gravité.

Je serai, dans ma déposition, d’autant plus net que, pour la première fois, je suis laissé hors du débat, cette affaire étant en effet propre aux Pyrénées-Orientales.

Lors du passage de Tavernier, le 9 et le 10, j’avais appris que Missa 18, nouveau chef régional de Libération, faisait planer des suspicions extrêmement graves autant que vagues sur l’honorabilité politique et financière de Galland, Chef des PO : Galland aurait eu des entretiens louches avec des personnalités administratives du département et se serait approprié des sommes versées soit au titre de Combat, soit pour des passages en Espagne.

Cette affaire qui couvait depuis longtemps m’apparaissait d’autant plus suspecte que j’étais au courant de toutes les négociations de Galland avec des personnalités officielles de Perpignan, négociations menées, très habilement du reste, dans le seul intérêt du mouvement. Il était donc vraisemblable que les accusations financières dont l’origine étaient la même n’étaient pas plus consistantes.

La seule interprétation vraisemblable était que le Chef départemental Libération des PO, personnage de petite surface et de petite réputation, témoignait d’un grave complexe d’infériorité et essayait de saper l’autorité incontestable de Combat dans le département.

Il apparaissait également que Missa dont la région était inexistante et n’avait qu’un semblant d’organisation dans les Pyrénées-Orientales, cherchait à préparer à son profit la fusion dans le département.

Ces bruits ont en tout cas ébranlé Tavernier qui, en arrivant à Montpellier, avait accepté le principe de la décision prise par Barrios, Dumontier et moi en décembre d’appeler Galand à la succession de Cals et qui a estimé qu’on ne pouvait nommer un homme suspecté par Libération.

J’ai fait observer immédiatement à Tavernier que les chefs de Combat ne pouvaient être nommés par Libération et qu’une enquête s’imposait pour mettre au clair cette affaire Galland. Si celui-ci sortait réhabilité, il n’y aurait aucune raison de ne pas lui confier la région.

Le jour même, du reste, dans un entretien avec Missa, en présence de Tavernier et de Cals, j’ai définitivement ruiné le grief politique articulé contre Galland. Les conversations avec la Préfecture avaient pour but la constitution du NAP : du reste, sur l’initiative de Galland qui m’avait mis dès le début au courant de tout, j’avais participé moi-même aux conversations. Tout était donc net et profitable au Mouvement.

Le jour-même encore, dans un bref entretien avec Vinet 19, Chef départemental Combat AS des Pyrénées-Orientales et en présence de Tavernier, il m’était confirmé que jamais l’honorabilité financière de Galland n’avait été suspectée ; du reste, Galland avait toujours refusé de s’occuper des passages en Espagne.

Cependant, de façon assez mystérieuse pour moi, Tavernier refusait d’appeler tout de suite Galland à la région, mais, sur ma demande pressante, acceptait l’idée d’une enquête et, en cas de résultat favorable, retirait ses objections à la nomination de Galland. En même temps Tavernier précisait que cette enquête serait faite par une personnalité non mêlée à l’affaire (ce qui excluait Tavernier) et par exemple par Nycollin 20.

Depuis ce jour, je n’ai plus revu Tavernier et ai dû me contenter des compte-rendus verbaux qui m’ont été fournis de la réunion du Comité directeur. C’est ainsi que j’ai appris que Barrioz avait été chargé de l’enquête. Je pensais donc que l’affaire suivait son cours et que, pour une fois, les engagements pris seraient respectés.

C’est ici que les affaires se corsent :

Il y a quatre jours, j’apprenais par Garaud que Missa et Cals s’étaient rendus tous deux dans les PO dans des conditions pour le moins surprenantes.

Ce matin, je recevais la visite de Galland, profondément bouleversé et à la recherche d’un membre du Comité directeur, [qui] m’apprenait les faits suivants :

Cals et Missa venus dans les PO sans le prévenir avaient mené pendant trois jours une enquête sur les agissements politiques et financiers de l’intéressé. L’un des deux a ainsi déclaré à Alme 21, délégué de Combat pour la résistance ouvrière, que Galland se serait vanté de ses hautes relations et aurait ajouté que, pour les conserver, il livrait de temps en temps quelques noms. Ainsi le Chef de Narbonne (Aude) avait été arrêté ainsi que deux de ses amis.

Une accusation aussi absurde n’a pas besoin d’être relevée mais les faits n’en sont que plus graves :

  1. De quelle autorité Cals tient-il ses pouvoirs d’enquêteur ? Faut-il croire qu’il a reçu de Tavernier la haute mission d’arbitrage qui lui avait déjà été confiée contre Dumontier et contre moi ? Est-il la personnalité indiscutée et hors du débat dont Tavernier m’avait parlé ? Ou a-t-il agi proprio motu et sans mandat ?
  2. Comment Missa a-t-il été associé à cette opération de basse police ?
  3. Comment enfin l’affaire a-t-elle été menée par les deux compères sans que l’accusé ait été appelé à se défendre et soi-même averti du déclenchement de la procédure ?

Tous ces faits sont de la plus extrême gravité et posent sous un jour nouveau le problème de la fusion que Missa et Cals semblent avoir résolu de la façon suivante : au premier, la responsabilité régionale, au second, le poste de délégué.


Fusion Combat – Libération sur R 3 :

Cette question se pose à la fois dans le cadre régional et dans le cadre des PO.

Choix du chef de région :

Le fait que je n’ai pu être remplacé sur R 3 faisait de Missa, malgré l’insuffisance de Libération, dont les effectifs sont très faibles, le Chef régional désigné du Mouvement unique.

La nomination de ce Chef n’aurait pas été sans m’inquiéter beaucoup.

  1. Missa est connu pour son activité politique d’avant-guerre, activité qui est loin d’être appréciée du plus grand nombre, même de nos amis d’extrême gauche. Son autorité sociale est son standing sont réduits.
  2. Missa est une des membres influents du CAS 22 et, appartenant à un de ses partis politiques dont les mouvements de résistance réprouvent la reconstitution était peu qualifié pour faire l’union de tous les patriotes. S’il prenait la région, le Mouvement ne serait plus qu’une annexe du CAS.
  3. Missa, enfin, est un ancien Chef de secteur de Combat pour la ville de Montpellier. Passé à Libération au cours de l’été, il serait inadmissible qu’il revienne comme Chef Général au bénéfice du lâchage dont, le moins qu’on puisse dire, est qu’il a manqué d’élégance.

Son amitié pour Cals, son attitude dans l’affaire des Pyrénées-Orientales l’excluent définitivement.

 

Désignation des chefs des Pyrénées-Orientales :

  1. Missa est parvenu à arracher de la faiblesse d’Avricourt 23 la direction AS des PO. Le Chef désigné, après avoir successivement milité dans tous les partis de gauche en quête d’une situation sociale a fini par être nommé adjoint au maire de Perpignan. Esprit brouillon, il jouit d’une réputation déplorable et se serait comporté comme un concussionnaire sans scrupules. Il n’est pas possible d’accomplir un travail sérieux avec un personnage aussi médiocre et démonétisé.
  2. Le Chef politique de Libération dans les PO n’est guère plus brillant. Petit employé de mairie, parlant mal le français, émaillant ses lettres de fautes d’orthographe grossières, il ne peut faire le chef départemental unique de la résistance.

Conclusions :

Je pose les conditions suivantes :

  1. Galland recevra immédiatement de Tavernier ou de Barrios une lettre l’informant que jamais Cals et Missa n’ont été chargés d’enquêter sur son compte. Cals de son côté recevra par écrit notification qu’il est désavoué par ses Chefs.
  2. Immédiatement aussi, une enquête sera faite sur place sur le cas Galland par un membre du Comité directeur. Ce membre ne sera pas Tavernier qui, dans cette affaire, quoique dans un sens opposé, est au moins aussi compromis que Dumontier ou moi. Galland insiste pour que cette enquête soit menée en sa présence et contradictoirement avec Missa et Cals.
  3. Au premier mars, comme prévu, Cals quittera la région en même temps que Simon sera remplacé à la tête du département de l’Hérault (sur le cas Simon se reporter à mon précédent rapport).
  4. À la fusion, Missa ne sera pas appelé au poste de Chef de région.
  5. Si Galland est intégralement lavé des accusations portées contre lui, il sera appelé comme prévu à la délégation régionale. Un retour sur la décision prise en sa faveur, mesure qu’il n’a jamais sollicitée, surtout après enquête Cals-Missa, équivaudrait à un véritable désaveu et à une condamnation voilée. Cals lui-même devrait, dans cette affaire se souvenir qu’il est le premier à avoir proposé à Galland cette délégation.

J’ajoute encore une fois pour terminer que je suis las de me laisser berner par de vaines promesses. J’ai été patient jusqu’ici, je n’ai plus le droit de le demeurer car il y va de l’avenir du Mouvement.

En conséquence, si au premier mars je n’ai pas obtenu satisfaction sur les trois premiers points, je quitterai le Mouvement avec la tristesse d’avoir pendant deux ans travaillé en vain.

Naturellement aussi, si à la fusion les conditions 4 et 5 n’étaient pas respectées, je partirais dans les mêmes conditions.

En même temps, je me ferai une pénible obligation de faire le tour des départements de l’Hérault, du Gard, des Pyrénées-Orientales, de l’Aveyron et de la Lozère pour expliquer à mes amis, soit du mouvement, soit de l’AS, les raisons de mon départ. Je devrais en effet la vérité de ma pensée à ceux qui me font confiance et cette vérité serait la suivante :

a. Je n’aurais plus alors confiance dans la loyauté et l’honnêteté de certains chefs.

b. Je ne serais plus assuré que le mouvement est encore le lieu de rassemblement des bonnes volontés françaises.

Je ne peux prévoir quelles seraient les décisions de mes amis en une telle hypothèse : si cette décision était conforme à la mienne, qu’on veuille bien ne pas m’en vouloir. Je n’aurais fait que précipiter une évolution à laquelle conduit inexorablement la politique de Tavernier : transformer Combat en un syndicat de politiciens tarés, de ratés et de mécontents à la recherche d’une situation sociale, voire de gangsters et d’hommes de mains.

Bérard

ANNEXE 2

Liste nominative des dossiers individuels des membres du réseau NAP conservés dans le fonds Marceau Gitard (296 J 4)

A. Intégration au réseau de la France combattante et propositions de décorations (Médaille de la Résistance et Légion d’honneur), au titre du NAP – R 3, présentées par Marceau Gitard : copie sur papier pelure des dossiers individuels comprenant l’identification de l’agent (état civil, pseudonyme), l’historique de son appartenance aux mouvements (Liberté, Combat) et réseaux, le mémoire de proposition (1945-1947).

Joseph Assens (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), Joseph Baixas (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), André Pierre Barthès (chef départemental NAP de l’Hérault), Charles Rémy Basset (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), Jean Baumel (chef de la mairie de Montpellier, NAP de l’Hérault), Charles Besançon (chef départemental NAP Ponts-et-Chaussées de l’Aveyron), Jean Raymond Blanc (chef de ville à Montpellier, NAP de l’Hérault), Fernand Bouix (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), Albert Victor Bros (chef NAP Préfecture de l’Aveyron), Louis Séraphin Cabot (NAP Tarn) [comprend également le dossier original de mémoire de proposition de décoration], Pierre Cantegrelle (NAP Préfecture de l’Aveyron), Michel Carola (chef départemental NAP Fer des Pyrénées-Orientales), Colette Antoinette Casamatta (NAP des Pyrénées-Orientales), Mathilde Denise Casamatta (NAP des Pyrénées-Orientales), André Chalier (chef régional adjoint NAP PTT), André Chauvet (responsable NAP université, NAP de l’Hérault), Marcel Corradi (NAP de l’Aveyron), Céline Marie Justine Cros (NAP PTT de l’Hérault), René Alexandre Devic (chef départemental NAP de l’Hérault), René Doudon (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), Jean Louis Élie Eutique (NAP de l’Hérault), Louise Suzette Favier-Camredon (responsable départementale du service d’hygiène, NAP de l’Aveyron), Marcel Galot (responsable du service ravitaillement et faux papiers, NAP de l’Hérault), Pierrette Marcelle Boucabeille, épouse de Marceau Gitard (secrétaire régionale du NAP), Roland Georges Henri Gitard, fils de Marceau Gitard (agent de liaison NAP régional), Georges Léon Henri Gleizes (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), André Paul Mathieu Grenet (NAP PTT des Pyrénées-Orientales), Jean Guizonnier (NAP de l’Hérault, chef départemental des MUR de l’Hérault), Émile Marius Joseph Julien (adjoint au chef régional NAP PTT), Francis Lafont (chef départemental NAP de l’Aveyron), Jean Célestin Lagardère (NAP PTT de l’Hérault), Pierre Jean Serge Maynadier (chef départemental NAP puis des MUR de l’Aveyron), Jean René Moisset (chef départemental NAP puis des MUR de l’Aveyron), Gervais Eugène Molinier (NAP de l’Hérault), Thérèse Marie Nichterwitz (chef départemental du service des liaisons NAP de l’Hérault), Ferdinand Louis Paloc (chef départemental NAP puis des MUR de l’Hérault), Jean Jacques Pierre Parayre (chef départemental NAP puis des MUR des Pyrénées-Orientales), Marcel Parazols (responsable départemental du ravitaillement, NAP des Pyrénées-Orientales), Paul Charles Parguel (agent de liaison, NAP de l’Hérault), Henri Léonce Pascal (responsable de l’arrondissement de Villefranche-de-Rouergue, NAP de l’Aveyron), Auguste Marcel Polverel (chef départemental NAP de l’Hérault), Mathieu Georges Py (chef départemental NAP des Pyrénées-Orientales, puis adjoint au chef régional NAP), Yolande Thérèse Marguerite Trouchay, épouse de Georges Py (secrétaire du chef départemental NAP des Pyrénées-Orientales, puis secrétaire du chef régional NAP), Albin Paul Tixador (chef de ville à Montpellier, NAP de l’Hérault), Joseph Pierre Charles Tudes (NAP PTT de l’Hérault), Martin Vives (responsable NAP départemental pour les mairies des Pyrénées-Orientales)].

B. Autres attestations et certificats de Résistance fournis par Marceau Gitard, responsable régional NAP, à des camarades de Résistance.

Marcel Abonnel [NAP des Pyrénées-Orientales] (1956), madame Buffard (1946), Émile Louis Armand Dubois (1951), Eugène Lacrouts [chef de ville Combat à Perpignan ; le dossier comprend un rapport général particulièrement détaillé des activité d’Eugène Lacrouts entre 1940 et 1944] (1956), Yolande Py [Liberté, Combat, MUR des Pyrénées-Orientales, puis NAP régional] (1956), Georges Suttel (NAP de l’Hérault] (1956), Ernest Thébaud [NAP de l’Aude] (1949).

BIBLIOGRAPHIE

Archives départementales de l’Hérault

1000 W : Fonds du cabinet du Préfet,
1000 W 68 : Dossier individuel de Marceau Gitard, secrétaire général de la police du Languedoc-Roussillon (1944-1945),
182 J : Fonds de l’association nationale des anciens de la Résistance et patriotes réunis (ANAR),
182 J 1 : Dossier de demande d’adhésion de Marceau Gitard (1944).


Service historique de la Défense

GR 16 P 259019 : Dossier d’homologation des services dans la Résistance de Marceau Gitard.


Ouvrages régionaux

BAILLY 1993 : BAILLY (Jacques-Augustin), La Libération confisquée : Languedoc 1944-1945, Paris ; Albin Michel, 1993, 481 pages.

BOUNIN 1974 : BOUNIN (Jacques), Beaucoup d’imprudences, Paris ; Stock, 1974, 254 pages. [consultable en ligne sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k33630301]

BOULADOU 1992 : BOULADOU (Gérard), L’Hérault dans la Résistance (1940-1944), Nîmes ; Lacour, 1992, 204 pages.

CHAMBRUN 2000 : CHAMBRUN (Gilbert PINETON de), Journal d’un militaire d’occasion, Montpellier ; Presses du Languedoc, 2000, 219 pages.

DEDIEU 2010 : DEDIEU (Olivier), « L’affaire Cals : un épisode méconnu de la Résistance languedocienne », in Études héraultaises, n° 40, Montpellier, 2010, pages 155-162.

GROUPE LIBERTÉ (coll.), Une première Résistance : Liberté, le groupe de Montpellier, Paris ; Amicale des anciens de Liberté, 1991, 66 pages.

SAGNES 1986 : SAGNES (Jean), L’Hérault dans la guerre (1939-1945), Lyon ; Horvah, 1986, 176 pages.

SUBERVILLE 1998 : SUBERVILLE (Gérald), L’autre Résistance, Saint-Étienne ; AIOU, 1998, 179 pages.

NOTES

1. L’inventaire détaillé du fonds Marceau Gitard (296 J) est consultable en ligne : https://archives-pierresvives.herault.fr/archives/archives/fonds/FRAD034_M_000588/.

2. La biographie de Marceau Gitard s’appuie en grande partie sur la remarquable notice rédigée par André Balent pour le Maitron : https://maitron.fr/spip.php?article75553, notice GITARD Marceau, André. Pseudonymes dans la Résistance : « Gérard », « Godin », par André Balent, version mise en ligne le 29 décembre 2009, dernière modification le 25 avril 2017. [site consulté le 30 avril 2021].

3. AD 34, 1000 W 68 et AD 34, 296 J 1.

4. AD 34, 296 J 1.

5. BOUNIN 1974, 200.

6. Voir la transcription intégrale de la note en annexe 1.

7. Voir annexe 2 pour la liste des dossiers conservés.

8. Pour le contexte très particulier de « L’affaire Cals », se reporter à DEDIEU 2010. Il est également très intéressant de consulter, parmi d’autres, dans les archives du Comité d’Histoire de la Seconde guerre mondiale (conservées aux Archives nationales, numérisées et accessibles en ligne) les témoignages de Pierre-Henri Teitgen (https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/media/FRAN_IR_053870/cu00dio6jry-9fnvgg db3t8t/FRAN_0086_008222_L), Francis Missa (https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_053870/cu00dio6546-1kh6qd9sohn58), Maurice Chevance (https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_053870/cu00dio4j8u–1tubuvdgfec1e).

9. René Courtin (1900-1964), alias « Bérard ».

10. Henri Frenay (1905-1988), alias « Tavernier ».

11. Jacques Renouvin (1905-1944), alias « Bertrand ».

12. Maurice Chevance (1910-1996), alias « Berioz » (orthographié ici « Barrioz », « Barrios » et « Barillos »).

13. Louis Cauvet (1895-1944), alias « Cals ».

14. Pierre-Henri Teitgen (1908-1997), alias « Dumontier ».

15. Personne non identifiée.

16. Jean Bène (1901-1992), alias « Garaud ».

17. Marceau Gitard (1906-1974), alias « Galland ».

18. Francis Missa (1901-1992), alias « Léveillé ».

19. Fernand Viaux (1891-1983), alias « Vinet ».

20. Personne non identifiée.

21. Personne non identifiée.

22. Le Comité d’action socialiste (CAS) est un mouvement de Résistance créé en mars 1941 pour reconstituer la SFIO dans la clandestinité et organiser une résistance socialiste.

23. Henri Aubry (1914-1970), alias « Avricourt ».