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Description

In memoriam : Jean-Denis Bergasse (1946-2011) et Xavier Azéma (1926-2011)

* Président de la Société Archéologique de Béziers

In memoriam Jean-Denis Bergasse (1946-2011)

Né à Cessenon-sur-Orb (Hérault) en 1946, Jean Denis Bergasse y est mort le 2 juillet 2011. Enfant de familles enracinées dans ce village, il était d’une certaine manière, sujet de cette terre à laquelle il avait voué sa vie.

Après des études au Lycée La Trinité à Béziers, il exerça un certain temps le notariat puis se consacra en totalité aux recherches historiques et généalogiques. Il était spécialiste des époques modernes, du XVIIe siècle à nos jours. Spécialiste également de l’histoire des familles, des possessions, des successions Il a renouvelé la science de la généalogie et l’a ouverte vers la sociologie historique. Il devait beaucoup, et ne le cachait pas, à feu l’abbé Jean Segondy, curé de Cessenon, historien généreux et travailleur infatigable.

Quelques ouvrages firent sa renommée précoce, les quatre volumes de mélanges consacrés à Paul Riquet et au Canal du Midi furent un monument colossal pour le tricentenaire de cet ouvrage. Son livre sur les « châteaux du vin » le fit connaitre fort loin de Béziers. Il consacra aussi à sa famille plusieurs études sur les députés Bergasse et la famille Milhé de Saint Victor.

Il était membre correspondant de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier et d’autres compagnies et sociétés savantes languedociennes.

Mais il voua la plus grande part de son énergie à la Société Archéologique Scientifique et Littéraire de Béziers. Cette Compagnie, fondée en 1834 en continuité de l’Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres de Béziers, bénéficia de sa part d’une attention quotidienne et d’efforts incessants.

Il maintint et amplifia son lustre et sa renommée, multiplia le nombre des adhérents. Les assemblées et communications eurent sans manquer une tenue excellente et souvent elles furent brillantes. Les bulletins publiés de manière régulière et les cahiers thématiques nombreux. Un très équilibré éclectisme régna dans les conférences et les articles publiés.

Il publia également au moins deux ouvrages sur l’histoire de la Compagnie qu’il dirigeait, l’un sur la muséographie locale intitiée par la Société, l’autre sur les fondateurs de la Compagnie et leur oeuvre.

La mort l’a frappé, subitement, en pleine activité, après une présidence de vingt et un ans, laissant un vide très profond, et suscitant une peine sincère.

Le Conseil d’Administration a élu pour diriger la Société M. Henri Barthés, Membre du Conseil d’Administration, paléographe et médiéviste, romaniste et Majoral du Félibrige. Il conduira la Compagnie avec le concours du Bureau et du Conseil d’Administration, avec des manières et des styles différents et nouveaux, mais dans la tradition du savoir académique que Jean-Denis Bergasse avait magnifiquement maintenue et honorée.

Jean NOUGARET

In memoriam Xavier Azéma (1926-2011)

Un historien n’est plus. Xavier Azéma est décédé à l’âge de 85 ans, le 15 septembre 2011, au Puy-en-Velay. Il était né à Montpellier le 30 juin 1926. Son père, Pierre Azéma (1891-1967), était né lui aussi à Montpellier, en 1891, dans une famille de jardiniers- maraîchers. Adjoint au Maire de Montpellier, Paul Boulet, Majoral du Félibrige, il a laissé, en langue d’oc, une oeuvre considérable et joué un rôle important dans les instances de la lenga nostra1. L’année même de sa mort, Xavier, qui maîtrisait parfaitement l’occitan, lui rendra l’omenatge qui lui était dû.

Xavier Azéma fut ordonné prêtre en 1953 et nommé trois ans plus tard au petit séminaire Saint-Roch. Vicaire de la toute nouvelle paroisse Saint-Martin, à Montpellier, en 1965, il fondera, avec le curé Raymond Conte, un patronage et un club de football à l’origine du club local Saint-Martin-Gazélec. Il recevra, en 1973, la responsabilité du secteur Montpellier-Sud-Est et celle du cathécuménat des adultes, puis, en 1976, la charge d’aumônier de la paroisse universitaire et l’aumônerie des équipes enseignantes. Il anime également le centre Théologique Interdiocésain. Enfin, le P. Azéma a assumé de 1984 à 1992 la responsabilité de la Bibliothèque diocésaine de prêt, dont il est déchargé en 1992 tout en continuant à assurer la conservation du Fonds des livres anciens.

Auparavant, un accident l’avait privé de l’usage de sa main droite et contraint d’être tenu éloigné de son activité pastorale. Comme l’a relaté le P. Jean Rouquette dans son homélie prononcée lors des obsèques de X. Azéma, le 17 septembre dernier, ce fut pour lui une épreuve douloureusement vécue.

C’est à l’historien de l’Église que nous voulons maintenant rendre hommage. Tout commence en 1961 avec la soutenance, à la Faculté catholique de Lyon, de la thèse consacrée à l’évêque janséniste d’Agde, Louis Foucquet, et publiée deux ans plus tard. Raymond Darricau, dans la Revue d’histoire de l’Église de France, en 1964, et Jean Orcibal, l’année suivante, dans la Revue de l’histoire des religions, salueront chaleureusement ce premier et important travail qui allait déterminer toute la « carrière » d’historien de Xavier Azéma.

La bibliographie rassemblée ici permet de discerner les trois axes principaux de cette recherche. Tout d’abord l’histoire des diocèses de l’Ancien Régime constituant l’actuel archevêché de Montpellier et celle des prélats qui en ont eu la charge (Louis Foucquet et Siméon de Saint-Simon à Agde, les Bonsi à Béziers, mais aussi François Foucquet à Narbonne, frère aîné de l’évêque d’Agde, tous deux frères du célèbre Nicolas. La rédaction du chapitre consacré au XVIIIe siècle dans l’Histoire du diocèse de Montpellier (G. Cholvy dir., 1976) lui sera naturellement confiée.

Le jansénisme dans le diocèse d’Agde ensuite, dans la ligne tracée par son premier ouvrage. L’enseignement enfin, l’évangélisation et l’éducation à travers les ordres religieux (en particulier les ursulines à Béziers et Montpellier, les « petites écoles », l’Oratoire à Pézenas…).

Notre revue a été honorée de sa signature à cinq reprises et les actes des congrès de la Fédération Historique du Languedoc et du Roussillon témoignent de son attachement à cette véritable institution qu’était devenue pour l’histoire de nos pays, depuis les années 1930, la F.H.L.M.R, plongée aujourd’hui dans un sommeil profond, dans l’attente d’une toujours possible résurrection ardemment souhaitée par le monde de l’érudition régionale. Ancré dans le terroir montpelliérain, Xavier Azéma ne négligeait pas non plus une histoire davantage locale, en s’associant notamment aux travaux collectifs dirigés par Louis Secondy sur les villages de la vallée de la Mosson ou Murviel-les-Montpellier. Qu’il soit remercié pour l’apport de son oeuvre à la connaissance de notre histoire.

Informations complémentaires

Année de publication

2012

Nombre de pages

3

Auteur(s)

Henri BARTHÉS, Jean NOUGARET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf