Description

Publication du
G.R.E.C. n° 239
(2ème semestre 2023)

Au sommaire de ce numéro

Editorial. 50 ans, ça se fête !

Clermont-l’Hérault. La guerre de 1914-1918

La guerre de 1914-1918 est la résultante d’antagonismes nationaux qui existaient de longue date tel celui franco-allemand. Les dirigeants allemands avaient l’ambition d’assurer à leur pays une expansion économique et intellectuelle. Ils visaient à une hégémonie universelle. Cette soif de dominer est la cause profonde de la guerre à laquelle, depuis plusieurs années, l’Allemagne se préparait. Quant à la France, elle aspirait à reprendre l’Alsace et la Lorraine perdues en 1870.

L’assassinat, le 23 juin 1914, de l’Archiduc héritier d’Autriche, François Ferdinand à Sarajevo (Bosnie) déclencha le conflit (3 août 1914) auquel la plupart des puissances du globe prirent une part plus ou moins active. Contrairement à ce que croyaient les Etats-Majors, ce sera une guerre d’usure (elle durera 52 mois) et une des plus meurtrières de l’Histoire.

Dès le mois d’août 1914, Clermont paya un lourd tribut. A l’annonce de la mort du caporal Augustin Parado, le Conseil municipal, le 7 septembre 1914, décida « d’ériger un monument commémoratif qui rappellerait aux générations futures l’héroïsme des enfants de Clermont sur le champ de bataille »…

Filer la soie à Saint-André-de-Sangonis (Hérault) II :
éléments complémentaires

Depuis l’article paru dans le bulletin du G.R.E.C. (n°238, 1er semestre 2023, pages 61-76) et terminé à l’automne 2022, j’ai pu recueillir un certain nombre d’informations complémentaires sur ces filatures à Saint-André.

L’importance de ces ateliers de filage de soie.

En 1845, le Conseil municipal signale que « les cocons […] deviennent tous les jours une branche des plus considérables », ce qui ne parait pas contestable au regard de notre enquête. Mais aussi que « la population a considérablement augmenté depuis 1825 et […] l’industrie du pays attire six mois de l’année dans ses murs plus de deux cents étrangers ».

Même chose en 1853 « dans un pays [celui de Saint-André] industriel où les filatures de soie jouent un très grand rôle ».

En 1856, alors que l’on discute du Plan d’alignement obligatoire, le premier projet ayant été rejeté car insuffisamment travaillé, le conseil municipal argumente : « considérant aussi que pour l’importance des filatures de soie la ville de Saint-André qui voit journellement augmenter sa population est dans la voie du progrès et que des alignements bien entendus dépendent la commodité, la salubrité et la sécurité publique »…

L’Église moderne de Saint-Jean l’Evangéliste de Jonquières (Hérault)

L’église de Jonquières a été jusqu’à la Révolution Française une annexe de l’église de Saint-Saturnin et citée comme telle dans plusieurs actes du Moyen Age. Elle était certainement de dimensions modestes et, au début du 17e siècle, l’évêque de Lodève J. Plantavit de la Pause écrira : « L’Eglise de Jonquières soubz le tittre de S. Jean l’Evangéliste est fort petite et auroit besoin destre agrandie ou changer en lieu plus commode, la Ste Messe ne sy pouvant célébrer avec la decense requise ».

L’abbé Léon Vinas (1810-1875) a été curé de Jonquières de 1852 à sa mort en 1875. Ses recherches historiques et patrimoniales ont surtout concerné Saint-Guilhem-le-Désert où il avait été curé de 1841 à 1848 : il avait rédigé la synthèse de ses recherches dans la Visite rétrospective à Saint-Guilhem-du-Désert, monographie de Gellone, dont il ne vit pas l’impression puisqu’il mourut le 13 avril 1875. Cette publication aboutit grâce à la détermination du comte de Lansade de Jonquières avec lequel L. Vinas entretint des relations suivies jusqu’à sa mort.

Pour l’histoire même de Jonquières, les recherches de Léon Vinas furent très limitées puisqu’on ne peut citer seulement qu’un article sur les Pierres tombales de l’église de Jonquières qui concerne aussi la famille et les alliés des seigneurs de Jonquières….

Une histoire archéologique du Cœur d’Hérault
à travers les objets de l’archéothèque (III).
La redécouverte fragmentaire du cloître roman
de l’abbaye d’Aniane (Hérault)

Faire parler les objets du passé, en y associant un lieu, un contexte, un récit historique et scientifique voilà l’objectif de cette rubrique et de ce troisième opus. Les collections archéologiques conservées par le G.R.E.C. depuis un demi-siècle, aujourd’hui rassemblées au sein de l’archéothèque de Vendémian centre Hérault, racontent des fragments d’Histoire, ceux d’un jadis toujours difficile à repenser, ceux de territoires qui n’ont jamais cessé de se transformer. Il faut essayer de comprendre, dans ce long processus qui a fait se succéder entre passé, présent et avenir, des régimes historiques différents, cette bien longue trajectoire du temps. Les objets archéologiques contextualisés de l’archéothèque du G.R.E.C. invitent, chacun à leur manière, à ce voyage et à cette réflexion, celle des mémoires enfouies de l’espace local mais aussi universel. Plus d’une vingtaine de pièces ; issues de ce patrimoine local, encore conservées sur place sont d’ailleurs aujourd’hui exposées et présentées au public au musée archéologique Henri-Prades de Lattes dans le cadre de l’exposition : Septimanie. Languedoc et Roussillon entre Antiquité et Moyen Âge (SCHNEIDER et al., 2023).

On évoquera aujourd’hui pour la première fois, plus classiquement, une pierre sculptée. Et celle-ci permet de voyager dans les dernières décennies du XIIe s. local, méridional et européen : le temps des maîtres sculpteurs de l’âge roman qui ont animé les ouvrages civils et religieux des bâtisseurs d’un nouveau Moyen Âge. Cette pierre a été exhumée par les archéologues en 2013. Elle permet surtout d’évoquer la redécouverte du cloître de l’abbaye d’Aniane, pourtant disparu depuis 450 ans ! Et c’est aussi, s’il fallait encore le rappeler à Aniane, lieu classé Monument Historique, que l’on espère la stabilisation définitive et attendue depuis de si longues années de l’archéothèque du Cœur d’Hérault, projet porté depuis 2011, par l’EPCI « Vallée de l’Héraut » et les services de la Direction Régionales des Affaires Culturelles…

Les buttes isolées de la vallée du Salagou
et les effets d’une tectonique de basse intensité

Les formes spectaculaires de la vallée du Salagou sont le résultat de la succession de deux styles d’érosions, d’abord une érosion linéaire dirigée vers l’Est et canalisée entre les coulées de basalte ou sur leur bord, et qui va produire l’inversion du relief, puis d’une érosion régressive qui remonte du Nord vers le Sud depuis la Lergue, en ouvrant des exutoires, successivement par les cols de Celles, des Vailhés puis par le mas Audran. En progressant elle capturera vers l’amont le drainage précédent dans la plaine des Landes et sous Liausson. Une érosion régressive identique s’est produite en formant l’Aubaygues, capturant en amont le cours ancien du Roubieu. Ces érosions régressives se sont produites à la faveur de zones de fractures anciennes de direction principalement N-S ou proches, et qui sont restées marquées sous la forme de fentes de tension au cours du Quaternaire par une tectonique de basse intensité. Des tests en forages et des observations de surface montrent que ces fentes de tension ont joué le rôle d’aquifères en profondeur dans la ruffe, et de lignes d’érosion plus facile en surface. L’exutoire actuel par la vallée du Mas Audran s’expliquerait par une reprise locale de l’érosion provoquée par l’activité de la faille des Cévennes durant le Quaternaire récent. Une analogie de fonctionnement est présentée avec le contrôle tectonique des rivières dans le bassin flexural alluvial de l’Amazonie péruvienne.

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Année de publication

2023

Nombre de pages

Non renseigné

Disponibilité

Disponible au format "papier" sur https://www.grec-clermontais.fr/contact