Description

Publication du
G.R.E.C. n° 101-102-103
(1er semestre 2001)

Articles gratuits

Au sommaire de ce numéro

Je livre ici quelques enseignements tirés d’une longue fréquentation de cette rivière depuis quatre-vingts ans, comme aussi de mes expériences scientifiques, à mes débuts dans la vie, à l’occasion de mes études de géographie, sous la direction du professeur Pierre GOUROU, auteur d’une thèse célèbre sur « La terre et l’Homme en Extrême-Orient« , qui marque l’entrée de l’écologie dans des travaux universitaires, et, dans le cadre de l’étude de la Tennessee Valley Authority, tête de chapitre spectaculaire du New Deal du président ROOSEVELT, qui était au programme de l’agrégation, nous apprenait, à propos des petites rivières affluentes des grands fleuves, quelles destructions de la nature provoquaient certaines activités humaines, ce qu’il fallait faire pour les réparer et surtout combien il était fondamental de les en préserver. […]

Dans le Midi, quand le soleil du plein été déverse comme plomb fondu tout le feu du ciel sur la terre, infatigables, obsédantes, les cigales grattent leur abdomen.

C’est un concert étourdissant, une rage orchestrée, née d’invisibles violoneux, collés sur des lieux à la ronde au tronc de l’olivier, du cyprès, du platane… un lancinant festival de crécelles que le moindre bruit compromet. Paradoxalement, en effet, la cigale a horreur du bruit ! Elle se nourrit de silence. Elle s’en gorge au creux des garrigues désertes, dans la vigne et dans la pinède, au long des routes endormies… Elle s’arrêtera d’un coup, ventre figé , l’aile immobile, au moindre son, à la moindre note insolite qui troublera sa cacophonie. […]

Le « grisaoudo » était une espèce de survêtement que portaient naguère les bergers de notre région, à peu près dans le triangle Clermont-Lunas-Lodève. C’était un habit de travail qui recouvrait les vêtements quotidiens, évitant ainsi de les salir et surtout de les user prématurément.

Ferdinand FABRE décrit ainsi cette pièce vestimentaire dans son roman « Toussaint GALABRU« . Cet homme (était) vêtu de cette ample blouse de toile écrue fendue sur les côtés et tombant jusqu’aux genoux qu’on appelle grisaoudo dans le pays, et qui ressemble à la dalmatique d’un diacre. […]

A l’orée du troisième millénaire, il nous paraît souhaitable de saluer une fois encore les monuments à la République qui ornent les places de nos villages, vieux pour la plupart de plus d’un siècle, en faisant état des compléments d’information que nous avons pu recueillir sur place ou grâce aux médias. Nous signalerons les modifications apportées à certains d’entre eux depuis la publication ici même de nos précédentes études.

Cette « Diane chasseresse » transformée en « Marianne à la pique », comme celle de Nizas, œuvre du sculpteur LEQUESNE réalisée par la fonderie du Val d’Osne (Hte-Marne), située à l’origine au milieu du village au bord de la route d’Agde, avait suivi le déplacement de la Mairie et de la Poste dans le nouveau quartier administratif, où, sous les arbres d’un petit square, elle se faisait assez discrète… […]

François Joseph FULCRAND est né à Canet le 9 octobre 1875. Il est issu d’une vieille famille Canétoise dont on trouve les origines depuis le XVIIe siècle, (un de ses ancêtres, Joseph FULCRAND, était Consul moderne de la communauté de Canet en 1650).

Après de courtes études au lycée de Montpellier, il trouve un emploi de télégraphiste aux P.T.T. Il se marie le 19 mars 1895 avec une Canétoise, Henriette BOYER.

Appelé de la classe 1895 (tirage n° 73) pour une durée de trois ans, il est incorporé au 7e Régiment du Génie à compter du 16 novembre 1896. Il est versé par la suite au groupe de télégraphistes et fait un stage à l’École de télégraphie militaire de Toul en 1897. En 1898, cette école est supprimée et remplacée par une école au Mont Valérien. […]

Dans une lettre du 31 octobre 1791, les habitants de Mourèze, souffrant de leur isolement, demandaient la construction d’un chemin de grande communication entre Clermont et Bédarieux parce que pendant une bonne partie de l’année les chemins deviennent impraticables surtout en hiver. Il leur faudra pourtant attendre 1836 pour voir leur souhait commencer à prendre forme.

Dans une lettre (photocopie) du 6 juin 1836 le Sous-Préfet écrit : « la nouvelle loi sur les chemins vicinaux vient d’être promulguée. Elle a été insérée dans le Bulletin des lois n° 422. L’une des dispositions de cette loi dont l’accomplissement est le plus urgent est celle prescrite par l’article 7 concernant le classement des chemins de grande communication. Et à la fin de sa lettre il note : « Chemin de grande communication de Clermont à Bédarieux. […]

Nous ne possédions sur cet officier que des éléments succincts relevés dans des dictionnaires consacrés aux campagnes d’Empire ainsi qu’une brève notice écrite en 1843 par M. REY DE LACROIX.

C’est donc la consultation, au Service Historique de l’Armée, de son dossier personnel qui nous a permis d’éclairer quelques aspects de sa vie. Jean-Pierre POUGET naquit à Péret, le 5 octobre 1761, dans une famille de vieille souche et sans doute aisée. Son patronyme se retrouve dans les archives paroissiales et nombre de documents notariés dès 1656. C’est une famille pieuse. […]

Le 6 juillet 1789, Hilaire Maurice DE CLARIS mourut. Il avait été Premier Président de la Cour des Aides de Montpellier et seigneur de Saint-Félix-de-Lodez. Noblesse d’offices donc, sans illustration particulière.

La seigneurie de Saint-Félix n’était pas considérable. Le terroir de la paroisse était petit, la population de l’ordre de cinq cents âmes. La famille seigneuriale changeait assez souvent: ç’avait été à la jonction du XVe et du XVIe siècles, la famille de Saint-Félix, Arnaud en 1489, Michel vers 1500, Jacques en 1562, abbé de Saint-Thibéry dont les Protestants dévastaient l’abbaye. Leurs armes étaient d’azur, au lévrier rampant d’argent, colleté de gueules, bouclé et cloué d’or. Plus tard, on trouve, vers 1650 le baron Pierre D’ASSUN, en 1711 Antoine DE PASCAL, également seigneur de Saint-Guiraud. Aucun exploit remarquable n’avait signalé aucun d’eux. La communauté était gérée par ses consuls. […]

L’Erau n’est pas un long flume siave. Es capricious, / L’Hérault n’est pas un long fleuve tranquille. Il est capricieux,
fantasque. L’estieu se rebala mie sec au / fantasque. L’été il se traîne à moitié sec au
found de soun Iiech. Me en autaun ou en iver que / fond de son lit, mais en automne ou en hiver, que
vengue quauques jours de fortas plojadas es / viennent quelques jours de fortes pluies, c’est
adounc que deven meichant. Dintra dins lous oustals / Alors qu’il devient méchant… Il entre dans les maisons
das ribeirouns. Se passeja dins las carrièras… / des riverains, se promène dans les rues… […]

L’homme, un carbougné, comme on appelle dans ce coin du Bas-Languedoc ceux qui produisent le charbon de bois dans les forêts, s’affaire autour de la meule qui, maintenant refroidie, va lui livrer le charbon qu’il descendra vendre le lendemain même au marché de Bédarieux, à quelques trois lieues d’ici.

Ce brave charbonnier, dépassant la cinquantaine, nous apparaît ici comme tous ceux de son métier, complètement noir, de la tête aux pieds, y compris ses vêtements où les parcelles de charbon se sont tellement bien incrustées qu’elles en rendent l’étoffe bien roide et même luisante par endroits. […]

Le jour déclinait. La nuit tombe tôt en novembre. Madame BOUDÉ se pencha à la fenêtre de sa maison, une maison basse précédée d’un jardinet comme la plupart des autres maisons dans la rue. Elle appela son chat. La rue était déserte à part le passage rapide de quelques autos qui avaient déjà allumé leurs phares. Tandis que son chat sautait sur le rebord en arrondissant son dos, elle aperçut une ombre qui glissait derrière la grille du jardin.

– Vous êtes bien tardif, monsieur RANSON. C’est vrai que cette heure d’hiver est trompeuse. Je ne vous reconnaissais pas avec ce temps sombre. On dirait qu’il va pleuvoir. En tout cas, il ne va pas faire bon cette nuit. […]

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Informations complémentaires

Année de publication

2001

Nombre de pages

72

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf