Description
L’Élection Consulaire à Pézenas au Moyen-âge
La connaissance de la vie urbaine au Moyen-âge, pour pouvoir prétendre à quelque exactitude, passe par l’étude des différents systèmes destinés à pourvoir les villes de leurs dirigeants. Il existe à l’évidence une relation entre l’état social d’une ville donnée et le mode de recrutement des représentants du corps urbain. L’idéal, du point de vue historique, serait de s’appuyer sur les données sociales et économiques pour déchiffrer la signification des mécanismes électoraux ; mais il est bien rare, tout au moins pour le XIIIe siècle et une bonne partie du XIVe siècle, que le dossier complet soit à la disposition du chercheur.
Est-ce à dire qu’une enquête purement juridique soit inutile ? La mise au clair du mode de recrutement des dirigeants urbains, surtout lorsque ce mode est complexe, constitue pourtant un jalon appréciable pour l’historien. La bataille politique, c’est-à-dire la conquête du pouvoir, présente en elle-même suffisamment d’intérêt pour justifier l’étude des structures de ce pouvoir ; et la connaissance des divers systèmes électoraux que peut présenter l’histoire d’une communauté est la condition nécessaire à toute étude portant sur les oligarchies urbaines médiévales.
Ces oligarchies apparaissent en pleine lumière au début du XIVe siècle dans les villes de consulat. Il est aussi connu que l’occupation du pouvoir par l’« élite » urbaine est susceptible de s’accommoder de différents systèmes électoraux, du plus simple (la cooptation pure et simple) au plus compliqué. Et encore, ces systèmes, dans le temps, sont-ils susceptibles de varier dans le cadre d’ une seule ville. L’élection consulaire médiévale à Pézenas fournit à cet égard un très bon exemple, à la fois par les mécanismes qu’elle met en jeu, et par l’apparition successive de plusieurs systèmes, assez différents l’un de l’autre.
Pézenas fait partie du domaine royal depuis 1161, et constitue donc une châtellenie royale. Le châtelain, qui est en même temps bayle royal, réside tandis que le viguier, puis le juge de Béziers viennent à Pézenas en principe une fois par mois pour juger les appels des sentences du châtelain. Les relations qu’ont entretenues les consuls de Pézenas et le pouvoir royal sont simples : à l’exception de quelques crises, de courte durée, les consuls se sont toujours abrités derrière le pouvoir royal auquel, il est vrai, ils devaient beaucoup. En effet, comment parler de Pézenas sans faire allusion aux célèbres foires qui s’y tenaient régulièrement, encouragées par le roi ? Bien qu’on doive s’abstenir de lier trop étroitement l’histoire de ces foires et celle du consulat, car – faute de documents explicites sur ce point – trop d’ombre subsiste malgré de récents travaux, n’est-il pas tentant de croire que les modifications que connaît l’élection consulaire sont sans doute en relation avec l’activité des foires et la prospérité plus ou moins grande que celle-ci apportent à la ville ?
On relève l’existence de consuls en 1241 au plus tôt, sans que l’on puisse, semble-t-il, connaître l’histoire des débuts du consulat. Et encore, ne connaît-on d’ actes d’élection des consuls de Pézenas qu’à partir de 1283. En revanche, les documents sont assez abondants à partir de cette date, et permettent d’étudier les différents systèmes d’élection en vigueur de la fin du XIIIe siècle jusqu’au XVe siècle : le plus curieux étant l’existence d’au moins six systèmes d’élection utilisés au cours de cette période […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1976 |
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Nombre de pages | 20 |
Auteur(s) | A. CASTALDO |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |