Description

Publication du
G.R.E.C. n° 83-84-85
(2e semestre 1998)

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Au sommaire de ce numéro

L’esprit inventif de l’homme, aiguillonné par les vicissitudes, les fléaux naturels, l’émulation et les conditions économiques, a considérablement modifié le travail du vigneron.

Déjà, en 1891, il Ya plus de cent ans, le rapport de la Commission de l’Agriculture s’exprimait en ces termes :

« L’industrie moderne a transformé son outillage, le vigneron est obligé de faire de même : renoncer à ses anciens usages, à ses vieilles méthodes, recourir à des procédés nouveaux plus délicats et plus difficiles sans doute… »

(En toponymie: Cara « pierre » [car] + suffixe -as ou -ate.

C’est un nom à désinence « -as » renforcé ici en « -ras » dont l’origine paraît très ancienne. La localité est située au bord d’une rivière, mais au sommet d’un escarpement très prononcé aujourd’hui.

Au témoignage d’anciens Ceyradais, vers les années 1940-45, la Lergue se serait en plus d’un demi-siècle dangereusement rapprochée du village. Par suite de crues importantes dans le milieu du XIXe siècle, l’érosion de la falaise aurait entraîné la disparition de plusieurs maisons et d’un petit chemin bordant la rivière. Ce phénomène érosif s’est poursuivi au XXe siècle avec les inondations de 1902, 1907, 1926, 1932, 1956, 1963 et autres, mais atténué ensuite après la construction du barrage du Salagou.

La très intéressante plaquette « Clermont-l’Hérault à travers ses rues » publiées par M. Blaise Gallego dans le cadre des actions de Clermont-Solidarité, nous a incités à reprendre ce thème pour en faire profiter tous les adhérents du G.R.E.C., et leur permettre de mieux connaître lieux et personnalités de notre petite ville.

Certains noms de rues parlent d’eux-mêmes, d’autres peuvent donner lieu à des interprétations diverses, aussi nos hypothèses peuvent-elles quelquefois être en désaccord avec celles avancées par notre compatriote, mais n’est-ce pas à ce prix que la Science progresse ?

Après avoir présenté les places qu i entouraient Clermont, nous emmènerons nos lecteurs, successivement à travers les rues de la vieille ville, à l’intérieur des remparts, puis dans les différents faubourgs : la Frégère, le faubourg Saint-Dominique qui garda le nom de faubourg de la Coutellerie, Rougas ; nous continuerons par les quartiers plus modernes, autour de la rue Doyen René Gosse, du Boulevard Gambetta et de la Gare, pour terminer par les lotissements les plus récents.

« J’étais et je demeure un compositeur à la recherche des peintres et des écrivains, perdu avec trop d’autres compagnons de travail sur une route qui ne fut pas toujours facile.« 

Cet aveu modeste de Georges Auric peut servir de fil conducteur à une vie remplie, et bien, jusqu’à l’Institut, au-delà des années 1924-1925 où il interrompt sa « chasse aux mouches » du passé.

Avec l’Assemblée Constituante, toutes les structures du pays furent transformées. Institutions, législation, justice, finances, administration, poids et mesures furent modifiés. Il fallut donc s’adapter à tous ces changements. Pour des gens qui ne devaient parler que l’occitan, qui possédaient mal (ou pas du tout), la lecture et l’écriture, ce fut certainement très difficile de suivre toutes les consignes. Peut-être aussi, n’en voyaient-ils pas la nécessité et encore moins l’urgence.

Aussi Mourèze fut très souvent rappelé à l’ordre parce que les conseillers n’avaient pas jugé nécessaire de répondre, parce que les termes employés ne convenaient pas ou que les explications manquaient parce qu’ils s’étaient adressés directement au Préfet en oubliant la voie hiérarchique !

Lorsqu’on emprunte la nationale 9 à la sortie Sud de Clermont-l’Hérault, on peut apercevoir, par deux fois, sur la droite une pancarte indiquant : NÉBIAN. Pourquoi se détourner ?

En effet, si un heureux hasard amène le voyageur jusqu’au bout de ce presque cul-de-sac, il a une surprise : sur une place se dresse une façade imposante avec une tour-porche flanquée d’une fontaine. S’il va plus avant, il longe des remparts, des tours et nombre de vieilles maisons.

Alors il se demande pourquoi on ne l’a pas envoyé plus tôt ici et d’où sortent ces fortifications ? Les passants lui répondent que c’est là le château de Nébian. Peut-être pourrions-nous en dire un peu plus.

Dans le bulletin 39-40 de 1986, le G.R.E.C. avait si amicalement accepté un premier article sur l’ermitage paulhanais, que je me fais un devoir de vous entretenir de sa restauration tant attendue.

Ce premier article était signé Mathieu Séguéla, « cheville ouvrière » de ce « sauvetage » comme le disait Jacques Belot en 1986. En plus de cet article, le G.R.E.C., par l’intérêt qu’il a apporté au monument le plus ancien de Paulhan, a manifesté son soutien par plusieurs visites.

Une première fois, la très regrettée Madame Bernadette Arnaud s’est déplacée, accompagnée de Paulette Bœuf, et d’un groupe de Paulhanais – Mathieu guida la visite.

Un volume richement illustré vient de paraître sur Villeneuvette. C’est « occasion de prolonger un peu l’histoire du village-usine vers l’époque actuelle.

Dans la seconde partie du XIXéme siècle, l’ancienne manufacture royale devint une réalisation exemplaire du paternalisme chrétien, appliqué dans leurs usines par des patrons catholiques. Ils refusaient la brutalité mercantile, le cynisme, le mépris des hommes qui accompagnaient trop souvent la révolution industrielle.

Certes, la devise « Nos ouvriers et nous formons la même famille » n’était pas à prendre au pied de la lettre. Elle était la manifestation d’un état d’esprit sincère où le patron savait que chacun était un homme ou une femme avant d’être un salarié, et en tenait compte. La structure particulière du village enclos dans l’usine facilitait une solidarité à laquelle tous devaient se plier. Et enfin, il fallait produire.

En ce mois de janvier 1807, Jean Parado, vingt ans, revient chez lui à Vernazoubres, un pauvre hameau caché dans ces collines du nord-ouest du département de l’Hérault, tout nouvellement créé. Là les vertes frondaisons et l’herbe rase annoncent tout aussi bien les châtaigniers des Cévennes que le calcaire du Causse.

Jean rapporte avec lui un certificat de réforme définitive délivré par les autorités militaires siégeant à Montpellier.

S’appuyant sur son bâton de pâtre, il avance avec peine ; en effet sa jambe droite le fait beaucoup souffrir, ce qui l’oblige à s’arrêter fréquemment pour la laisser reposer.

Non ! Jean ne se plaint pas de cette jambe malade car c’est grâce à elle qu’il n’ira pas faire la guerre.

Ce matin là, poussée par le vent marin, une informe masse de nuages pesait sur les terres rouges de la vallée du Salpégou. De toute la nuit, les averses n’avaient cessé de s’abattre avec violence. Des pentes au dessus du village ruisselait une eau couleur de lie qui bouillonnait dans les caniveaux des rues. Depuis une semaine, ce temps pluvieux persistait. On était en octobre, à la saison des grosses précipitations d’équinoxe.

Prévenu par les services départementaux de la Météo, le maire de Gorgelieu avait de bonne heure réuni une partie de son Conseil Municipal. Une hausse importante du niveau des eaux était annoncée dans le bassin versant du Salpégou. Il était rappelé aux autorités locales de faire preuve d’une vigilance extrême auprès de la population sur les parties de leur territoire communal destinées à être noyées.

« Tes regards sur ma fille, troublent ma maison ! », dit le maître plein de rage.

« Comment le pourraient-ils ? » reprit Jeanou, « Je suis néci, ce n’est pas de ma faute ! »

« C’est donc de celle de quelqu’un des tiens !  »

En ce XVIIe siècle où la déférence faisait loi, mieux valait ne pas tenir tête au maître. Jeanou avait 18 ans, il était lent comme la couleuvre au petit matin. Nicolette avait 15 ans, était vive comme les moineaux qui pillaient le poulailler.

La respiration courte, Guite fixait une pimpante jeune fille affairée à sortir ses valises d’une Volkswagen garée devant l’auberge.

La Dobel de retour pour des vacances; ça c’était fort de café ! Elles étaient rentrées ensemble comme femmes de chambre dans cet hôtel d’une petite station touristique, et voilà que l’autre venait prendre des grands airs et se faire servir !

Et elle resterait trois semaines ! On devait bien gagner à la ville, pas comme ici où Guite s’échinait pour des clopinettes.

C’est notre vieil ami, si amoureux de sa « Lenga mairala » (langue maternelle), et qui nous esjouit par ses poèmes pleins d’humour.

Ouvrier agricole, aujourd’hui retraité, il vient, à 76 ans, dans le cadre de la Sainte Estelle, patronne des Félibres, de se voir nommé Mestre d’Obro (cigale d’argent), à Sarlat (Dordogne), le 2 juin 1997, par le Consistoire des Majoraux présidé par le Capoulié Pierre Fabre. Un honneur qui rejaillit sur toute notre région et le G.R.E.C. en particulier.

1997 a vu aussi, à l’initiative de Brigitte Saint-Pierre, et avec l’aide de la Municipalité, inaugurer le nouveau square Clovis Roques, notre dernier Majoral (1876-1958). Le Majoral Julius Estève (décédé brutalement peu après) a rappelé que cette année 1997 était également celle du centenaire de la mort de Jules Boissière (1863-1897), écrivain clermontais.

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Informations complémentaires

Année de publication

1998

Nombre de pages

80

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf