De l’épidémie et de ses fléaux
De l’épidémie et de ses fléaux
*Conservateur en chef du patrimoine (er)
« Les fléaux, en effet, sont une chose commune, mais on croit difficilement aux fléaux lorsqu’ils vous tombent sur la tête.
Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres.
Et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus. »
A. Camus La peste, 1947.
On connait plusieurs grandes épidémies dans l’histoire. Toutes sont dites « pestes » 1, toutes ne le sont pas mais le terme de « fièvres pestilentielles » recouvre plusieurs réalités morbides. Parmi les plus connues, on cite aisément Thucydide et la peste d’Athènes 2 puis la peste dite de « Justinien » au VIe siècle, la grande peste noire beaucoup plus tard au XIVe siècle et celle de Marseille en 1720 qui atteint l’arrière-pays et jusqu’au Gévaudan. Le bacille de la peste n’est identifié qu’à la fin du XIXe siècle ! C’est la découverte de Yersin, qui s’inscrit dans la suite des travaux de Pasteur. Jusqu’à cette date, les hommes en ont acquis des connaissances empiriques mais sans jamais comprendre le mécanisme. Au cours de ce même XIXe siècle, c’est le choléra qui fait des ravages particulièrement en France entre 1832 et 1833. La plus célèbre victime reste le Président du conseil Casimir Perrier décédé dans l’exercice de ses fonctions.
La découverte des antibiotiques et de la pénicilline au XXe siècle a changé l’approche de ces maladies. Désormais, il y a des solutions thérapeutiques pour ces maux « traditionnels ». Il n’en est pas fini pour autant des épidémies, ainsi le virus du Sida puis Ébola, auront marqué le XXe siècle. C’est au tour de la covid-19 en ce XXIe siècle naissant. L’épidémie est consubstantielle de l’activité humaine et cette récente agression nous le rappelle. De ces maladies, leur identification, de la lutte engagée, il demeure beaucoup d’informations mais fondamentalement l’absence de compréhension, de connaissance du phénomène a entravé la bataille. L’ignorance conduit à une sorte d’uniformisation des comportements et des réactions. Aujourd’hui face à l’épidémie de covid-19, les juifs ne sont plus objet de vindicte, on ne fait plus monter personne sur le bûcher mais renaissent les vieilles théories liées au complot et la volonté de nuire. N’a-t-on parlé de « virus chinois » montrant ainsi du doigt un pays et des hommes ? Ont-ils pu laisser « échapper » volontairement la maladie pour nuire (à qui ?). D’autres nient le phénomène qualifié de « gripette » : l’épidémie s’installe et l’on regarde ailleurs ! Les médias ne sont pas de reste. Le rappel même de la vieille notion de « châtiment divin » n’a pas disparu. Voyez certaines communautés pentecôtistes brésiliennes. S’il est un signe sous lequel se place ce dossier consacré aux épidémies, c’est bien celui de la constance des comportements humains devant l’incroyable violence à laquelle l’homme est soumis.
Nous n’y traitons pas tous les aspects de l’épidémie et de ses conséquences, ce serait fort ambitieux mais nous en soulignons certains points reprenant parfois des articles déjà publiés dans « Études Héraultaises » toujours actuels. Qu’en est-il de l’arrivée de l’épidémie, la recherche des causes et les moyens de se préserver et de se soigner ? Quels remèdes ? Quelles conséquences les hécatombes humaines ont-elles sur l’après épidémie ? Etc. Ce sont des questions que l’on peut légitimement se poser.
L’épidémie sidère
Avant l’arrivée des morts en masse, on tente de cacher la réalité ou bien on ne veut pas la reconnaitre. L’annonce ou la perspective de l’épidémie emplit de terreur. La peste est aux portes de Moscou en 1771. Dès novembre 1770 des cas sont observés mais les autorités refusent alors la diffusion de l’information. On enterre à la sauvette les morts toujours plus nombreux, ce n’est qu’en mars que débordé par l’étendue du désastre le gouvernement décide une quarantaine mais il est trop tard. Résultats : une émeute et quelque 200 000 morts 3. Ou encore on minimise l’importance. Samuel Pepys 4 affirme à propos de la peste de 1720 : « l’activité fébrile des gens encore bien portants ou rescapés, tend à raccourcir l’épidémie en l’ignorant » 5. En voilà une solution ! Quand enfin on reconnait le danger, on peut le taire encore, pour ne pas affoler dit-on, on ment. Pour des motifs de politique locale : on cache l’arrivée de la peste à l’abbaye des Chambons dans le Gévaudan en 1721 6 ou encore au château de La Motte près de Largentière en janvier 1722 7 ; toujours l’incapacité à prendre les bonnes décisions : la peste sidère les esprits. Aucune reconnaissance de la réalité de la grippe espagnole en 1918, guerre oblige, on ne montre pas à l’ennemi ses faiblesses 8. Quand l’épidémie de choléra se déclare à Paris en 1832, le peuple ne renonce pas au carnaval. À Londres en 1664, la peste se déclare « le peuple hausse les épaules, s’esclaffe » 9. Après l’incrédulité, lorsque la vérité se fait jour, l’épidémie sidère, affole, sème la terreur. Comme Marc Bloch le raconte dans « Une étrange défaite » 10 pour une autre affaire, celle de la déroute de la France en 1940 et l’armée incapable de résister : « nous savions mais on était sidérés ».
Parfois règne la soumission comme aujourd’hui, ces ultra-orthodoxes de Tel-Aviv brandissant d’abord la Thora en guise de remède avant de changer de posture quand plusieurs des rabbins parmi les plus prestigieux, tombent sous les attaques de la covid-19.
Le bouc émissaire et la peur
L’ignorance des mécanismes réels de la maladie conduit à la recherche de boucs émissaires. Au Moyen Âge, ce sont les juifs qui polluent les puits, les lépreux qui ont « donné la maladie pour se libérer de la leur », plus tard les huguenots ont subi les mêmes affres. Au XIXe siècle, le mouvement ouvrier naissant des années 1830 a vu dans le choléra une affaire des bourgeois pour briser les solidarités ouvrières. Quand la peste gagne le Gévaudan en 1720, c’est un bagnard évadé de la chiourme de Marseille qui est désigné mais « le forçat arrive trop à point chargé de maléfices » 11. L’étranger, le différent est le responsable tout désigné ! On peut multiplier les exemples, jusqu’aux médecins soumis à la vindicte populaire pour avoir propagé la maladie ! Sommes-nous aujourd’hui si éloignés de ces réactions ? La peur /terreur n’a pas de limite mais dans ce registre la peste tient la corde. « Nuée dévorante » qui se déplace de pays en pays, « nouveau déluge », embrasement, pluie de flèches qui s’abat sur les hommes qui ont fâché Dieu. On « oublie » les épidémies grippales mais pas celles de peste qui cumulent toutes les horreurs, toutes les terreurs : douleurs atroces, morts quasi immédiates, « beaucoup moururent tout d’un coup » 12, « une rupture inhumaine » 13. La « peur bleue » du choléra n’est pas en reste tant ses effets sont semblables. « La peste ou le choléra », l’expression est devenue familière pour signifier l’horreur totale. L’intendant du Languedoc, à la suite de la peste du XVIIIe siècle, notait que « la peur aggrave la maladie », cette remarque biologiquement fausse, est socialement vraie tant la peur oblitère le raisonnement et fait agir de façon inconsidérée. Même remarque de Pierre de l’Estoile à Paris en 1606 : « l’effroi estoit plus grand que le mal ». Mais c’est également la peur sociale qui ressurgit. Du fait de la promiscuité et des conditions de vie, l’épidémie touche généralement plus fortement et plus rapidement les classes défavorisées. Les classes dominantes doivent s’y intéresser car à défaut le mal « qui ne touche que la canaille » finira par les atteindre. La question sociale irrigue la question épidémique. Vivre en temps d’épidémie, c’est vivre avec la peur ; celle que donne l’image du corps délabré, de la mort. L’homme est mortel mais se plait à se comporter en immortel : suprême orgueil !
Tout est peste
Tout est « peste » mais on identifie assez vite une sorte de contagion. La théorie des « miasmes dans l’air » est celle qui domine, une « putréfaction » de l’air ambiant (odeur pestilentielle). Mais on se risque à imaginer une transmission « par le regard » ce qui est riche d’interprétation, doit-on marcher le regard bas ? Peut-on regarder le mal en face ? À cet égard l’attitude de la mission de médecins de Montpellier partis secourir leurs confrères de Marseille en 1720, est forte d’informations sur l’origine du mal 14. S’ils en revinrent tous, ce n’est pas sans divisions sur les causes du mal, contagieux pour les uns, pas pour les autres. Le plus pertinents voient bien que les déplacements, les routes commerciales sont des vecteurs d’arrivée de la maladie 15. À l’époque moderne on s’organise dans les ports pour se protéger. Le navire « Le grand Saint-Antoine » était en quarantaine à Marseille mais malheureusement des communications se sont établies avec la terre. Alors que faire ? On s’éloigne si on peut, les plus riches généralement : – « fuyez, fuyez » disent les médecins – on s’enferme, en Provence dans les bastides, ailleurs dans les châteaux 16. On construit le mur de la peste autour du Comtat Venaissin ou autour de Marseille, et des frontières sont établies sur les fleuves (Tarn). Les soignants s’enferment dans des costumes souvent utiles 17. Lazarets, baraquements extérieurs aux remparts (cabanes), mouillage de quarantaine sont efficaces s’ils sont respectés. Puisque les « miasmes » dans l’air apportent l’épidémie, il convient d’isoler les malades ou ceux susceptibles de le devenir, et qui sont porteurs 18. Les causes sociales ne sont pas exemptes de contribution à la diffusion du mal : promiscuité 19, insalubrité, pollution 20, les conditions de vie affectent les épidémies. La famine les favorise en réduisant les défenses immunitaires. Seule l’église donne une explication. Les foudres de Dieu s’abattent sur les hommes qui ont pêché. C’est simple, compréhensible par tous 21. Implorons la Vierge Marie 22 ou St Roch ce montpelliérain qui, selon la légende, survécut au fléau. Combien d’ex-voto ? ces témoignages de piété populaire 23, en rendent compte. L’idée de la colère divine justifiera la création des « Flagellants » médiévaux expiateurs jusqu’au sang dans des pratiques qui finirent par être condamnées par le Pape. Au fond, ces « causes » historiques de l’épidémie sont simples : si c’est l’air, purifions-le, si c’est la colère divine, faisons repentance, si c’est contagieux, isolons les populations. Voilà le raisonnement des élites.
Car il n’y a pas de vraies solutions
Les médecins sont démunis. Au mieux, les autorités sont capables d’établir un règlement de la peste et de désigner les officiers de santé pour la gérer 24. Les traitements traditionnels comme les saignées et purgations en affaiblissant les individus ont plutôt tendance à aggraver la maladie 25. Mais le recours au médecin est rare car soit il est trop cher, soit il refuse de se déplacer ou bien simplement le malade n’a pas confiance 26. On connait des réactions violentes de rejet de ces « imposteurs », ou « voleurs » ou même « empoisonneurs » 27.
La pharmacopée existante est sans efficacité réelle. On a pu proposer les eaux thermales au XVIIIe 28. Le succès n’est pas davantage au rendez-vous. Lors de la peste noire, Guy de Chauliac, médecin montpelliérain, recommande des cataplasmes avant d’inciser les bubons. L’opération est très douloureuse mais peut donner des résultats. A. Corbin rappelle l’importance des odeurs et « la difficile bataille de l’excrément », une partie du corps médical est convaincu que l’on peut vaincre la peste par les puanteurs « certes incommodes mais non pas insalubres » 29. Les médecins montpelliérains se font remarquer pour leurs compétences. Au XVIe siècle Lazare Rivière va identifier le choléra. François Boissier de Sauvages décrit le typhus en 1760. Il est vrai que le Languedoc a été durement frappé de nombreuses épidémies 30. S’agissant de la peste, quelques constats ont été faits. Par exemple, la présence d’un mouton dans une maison contribue – dit-on – grandement à éviter la maladie, les puces ne s’accommodant pas du pelage de l’animal 31. La médecine officielle n’a pas su en tenir compte. Plus tard, la Variole sera combattue efficacement par l’inoculation, aux résultats incertains, puis le vaccin au début du XIXe siècle 32. La découverte du rôle de l’eau comme vecteur du choléra sera décisive et présidera à la mise en œuvre de véritables réseaux d’assainissement des villes dont l’aboutissement ne sera effectif qu’au début du XXe siècle. De nombreuses épidémies de choléra ont frappé la région jusqu’à la fin du XIXe siècle. Dans les années 1890, « c’est un mal familier qui cesse de faire peur » car en 1883 R. Koch en a découvert le germe (COUBES, 1993).
Le vrai grand « remède » contre l’épidémie reste le confinement, l’éloignement, la quarantaine si elle est bien respectée et suffisamment longue. Les villes se claquemurent, les États parfois également. On retrouve des « frontières naturelles » se servant des fleuves et des rivières pour stopper les déplacements qui apportent leur lot de maladies.
Les épidémies ont modifié les rites funéraires et les comportements familiaux
Les taux de mortalité effrayants 33 ont provoqué, sous des impératifs absolus, le changement des pratiques funéraires. Les exemples sont nombreux. Les autorités sont dépassées 34. On enterre très vite, en fosses communes s’il le faut, sans cérémonies funéraires 35. Néanmoins les nouvelles études archéologiques conduites sur des sépultures se morts d’épidémies permettent de nuancer cette vision selon la vitesse de propagation de la maladie : Marseille est submergée, telle ville rurale beaucoup moins et conserve sensiblement les rites usuels d’inhumation 36 avec quelques précautions. Tous les commentateurs notent à quel point la terreur modifie les mentalités. Guy de Chauliac l’écrit : « La charité était morte et l’espérance abattue ». Il en résulte, et c’est surtout vrai au moyen âge, le délitement des liens familiaux, c’est chacun pour soi. Le père ne reconnait plus son enfant, l’épouse abandonne son mari. Les rites sociaux disparaissent 37 devant la peur de la mort. Par abandons « Infinis d’enfans moururent » dit aussi Guy de Chauliac lors de la peste de 1361-1363. Mais ces abandons d’enfants sont moins vrais au XVIIIe. À Marseille, un fonds est créé pour venir en aide aux enfants errants dans les rues 38. Ce sont aussi les différences de classes sociales qui s’exacerbent : les pauvres sont les premières victimes. Les riches mangent, les pauvres sans ressources en appellent à la charité publique. Sur fond de grondement social l’épidémie de choléra de 1832 est mise sur le compte des bourgeois, alors que ce sont les quartiers populaires insalubres qui subissent d’abord le mal. Le choc est important. Ainsi les mariages reculent, la sexualité même parait soit en berne, soit au contraire sans contraintes 39. Les mariages disparaissent pour renaitre plus nombreux à la disparition du fléau, il en est de même des naissances.
Du passage de la maladie, les conséquences économiques sont lourdes
Le commerce ne fonctionne plus ou mal, les marchés et foires sont fermés 40. Les prix augmentent. La dette et l’emprunt font la joie des banquiers 41. Les pertes humaines considérables estimées par exemple entre 20 et 40 % de la population lors de la peste noire 42 puis le rebond démographique qui suit 43 change la donne. Les mouvements de population sont fréquents, des zones sont désertées d’autres au contraire bénéficient d’une immigration importante. Des gens occupent illégalement les logements des morts mais comment les chasser ? Ce qui est intéressant à constater c’est l’importance de la puissance publique. Si le rôle de l’État était délaissé alors ce n’est plus le cas. Pendant la crise, l’autorité intervient, désigne des responsables de la santé, construit des murs, tente de protéger et d’organiser la communauté. Souvent ses représentants sont réduits à peu d’hommes, ils sont quatre à Marseille, les autres sont morts ou en fuite. Des personnalités émergent par leur dévouement, le peuple dans son désarroi est en quête de responsables sécurisants. Taxations et réquisitions deviennent possibles et sont acceptées plus aisément par la population qui a besoin de secours. Et ceci se retrouve dans toutes les régions d’Europe, dans toutes les villes atteintes par le fléau. On se relève progressivement mais ce n’est pas une nouvelle ère qui commence, juste une adaptation opportuniste aux réalités pour survivre.
L’épidémie est consubstantielle de l’humain, l’oublier c’est oublier que nous sommes une espèce parmi d’autres soumise aux interactions du vivant. Pour autant c’est une crise et comme telle, elle est révélatrice. Si l’histoire ne se répète pas, elle informe et un regard sur le passé montre que peut-être il n’y a pas de tant de différences entre la peste Noire du XIVe et la Covid-19 du XXIe. Les mêmes peurs conduisent non aux mêmes comportements mais aux mêmes types de réactions. Des enquêtes régionales pourraient être guidées par quelques axes parmi de nombreuses directions possibles. Au-delà des constats locaux – le plus souvent des décomptes de mortalité – que nous autorisent les sources disponibles pour interroger l’épidémie ? Comment documenter le rôle de la puissance publique : ses réactions et initiatives ? Le délitement des liens sociaux est-il partout réel, à quel moment s’effectue cette bascule des attitudes que l’on croit percevoir au XVIIIe siècle ? Les exemples de solidarités ne laissent pas toujours de traces exploitables mais en revanche on en connait quelques exemples spectaculaires (Monseigneur Belsunce à Marseille en 1720). Interroger la fonction des figures humaines en temps de crise intéresse. Le rôle de l’église également demande à être mieux perçu. L’oubli est-il réel ? Les communautés tirent-elles un enseignement des poussées épidémiques à répétition durant le moyen âge ? Ou bien la peur et l’effroi total figent-ils les mémoires ? Dans cette perspective, les documents administratifs sont une source possible à exploiter. « Conjurer la peur » (P. Boucheron) oui mais par quelles attitudes et pratiques ? Que nous disent l’art, les pratiques religieuses, les rites ? Les inhumations sont un champ de recherche encore plein de promesses même si de grandes avancées ont eu lieu ces dernières décennies, beaucoup du fait des travaux des archéologues. Le XVIIIe siècle marque un tournant avec l’abandon des causes théologiques des fléaux (dispute du tremblement de terre de Lisbonne entre Voltaire et Rousseau). L’entrée dans le mode scientifique est marquée par le vaccin contre la variole. L’idée que le monde pourrait ne pas être une construction linéaire pour un grand dessein touche les esprits. Il n’empêche qu’au XIXe les épidémies de choléra – mieux documentées celles-ci – font renaitre des situations que l’on croyait disparues. Que dire d’un XXIe siècle ou se côtoient dans la crise, la science la plus pointue et les discours de fin du monde ? Qu’en est-il de nos connaissances des épidémies subies dans le département de l’Hérault, c’est ce que ce dossier veut aborder, favorisant nous l’espérons, le regain d’une recherche régionale. Dépassant la chronique locale, c’est autour des conséquences sociales, sanitaires, culturelles, économiques qu’il faut pouvoir se pencher. Les épidémies sont devenues « de grands personnages de l’histoire d’hier » (R. Bennassar).
[Michel-Édouard Bellet]
Il y aura donc des maladies nouvelles. C’est un fait fatal. Un autre fait, aussi fatal, est que nous ne saurons jamais les dépister dès leur origine. Lorsque nous aurons notion de ces maladies, elles seront déjà toutes formées, adultes pourrait-on dire… Comment les reconnaîtrons-nous, ces maladies nouvelles, comment soupçonnerions-nous leur existence avant qu’elles n’aient revêtu leurs costumes de symptômes ? Il faut bien se résigner à l’ignorance des premiers cas évidents. Ils seront méconnus, confondus avec des maladies déjà existantes et ce n’est qu’après une longue période de tâtonnements que l’on dégagera le nouveau type pathologique du tableau des affections déjà classées. ».
Charles Nicolle,
Prix Nobel de médecine,
Dans Destins des maladies infectieuses, 1933.
BIBLIOGRAPHIE
Parmi de nombreuses références, quelques titres :
Régionales :
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Générales :
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Voir VAGNERON : (Fréderic), Aux frontières de la maladie : l’histoire de la grippe pandémique en France (1889-1919), L’Atelier du Centre de recherches historiques [en ligne], 2015, mis en ligne le 31 décembre 2016, consulté le 1er mai 2020. URL : http://journals.openedition.org/acrh/7200.
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On pourra lire également les œuvres littéraires suivantes :
BOCCACE : Le Décaméron, Paris Gallimard, Folio classique, 2006.
CAMUS : (Albert), La peste, 1947.
DEFOE : (Daniel), Journal de l’année de la peste, préface de Henri Mollaret, Éditions Gallimard-folio classique, 1982. Paru en 1722 sous le titre « A journal of the Plague year ».
JEAN : (Raymond), L’or et la soie, Actes-sud, 1973.
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LA FONTAINE : (Jean de), Les animaux malades de la peste dans Fables, Vol. II, Livre VII, 1678.
MANZONI : (Alessandro), Les fiancés, Folio-classique, Ed. Gallimard, 1995.
ROTH : (Philip), Nemesis, Folio-Gallimard, 2012.
SOPHOCLE : Œdipe Roi, Éditions Belles Lettres, Paris, 1889.
THUCYDIDE : La guerre du Péloponnèse, tome II, traduction et commentaires de J de Romilly, R. Laffont, 1990.
NOTES
1. « Pestis » est étymologiquement une maladie contagieuse.
2. Thucydide, 1990.
3. FABRE 2011.
4. PEPYS(S), Journal 1660-1669.
5. MOLINIER1979.
6. MOLINIER1984.
7. MOLINIER1984.
8. VINET 2018 et voir article dans ce numéro.
9. BAEHREL 1952.
10. BLOCH (M), L’étrange défaite, 1946, 1ere édition.
11. MOLINIER, 1984.
12. DEFOE, 1722 [1982].
13. DELUMEAU, 1978.
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16. DULIEU, 1984.
17. MARCET, 1984.
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20. MARCET, 1984.
21. DURLIEU,1984.
22. MOLINIER, 1978.
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25. MARCET, 1984 ; MOLINIER, 1978.
26. MARCET,1984.
27. BAEHREL,1952.
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29. CORBIN, 1982.
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32. COUBES, 1993.
33. DULIEU, 1984.
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37. DELUMEAU, 1978.
38. FABRE, 1998.
39. FABRE, 1998; BOCCACE, 2006.
40. MOLINIER, 1984.
41. MOLINIER, 1979.
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