Cahiers du Haut-Vidourle N° 25 – mars 2017
Les Amis de Clio
Cahiers du Haut Vidourle N° 25 – mars 2017
Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol
68 pages
Amis de Clio Avant-propos N° 25
Comme dans le livre que viennent de publier, sous la direction de Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, plus de cent historiens, intitulé Histoire mondiale de la France, nous voulons écrire une histoire du piémont cévenol qui englobe toutes ses relations avec l’extérieur, qui en cherche la réalité dans les documents et les monuments qui marquent ce territoire, qui suivent les destins des femmes et des hommes qui y ont vécu, sans chercher à exalter ni à condamner qui que ce soit.
En fait, ce n’est pas nous qui nous rappelons du passé, c’est le passé qui nous entoure et nous soutient. Encore faut-il que l’on puisse le connaître et le reconnaître, l’approcher au plus près de sa vérité et non pas nous enfermer dans des mythes, des refus, des mémoires sélectives ou hargneuses. Les monuments appuyés sur l’histoire, l’histoire appuyée sur les monuments et les documents, nous permettent d’identifier chaque strate, chaque succession et d’en savoir pour chacune ses gloires et ses ombres, ses succès et ses échecs, sans préjuger de leur devenir.
Ce troisième numéro de notre nouvelle série se penche sur le problème oh combien récurrent dans notre région des rapports entre les protestants et les catholiques (Odon Abbal), sur le procès à Toulouse du journalier accusé d’assassinat par le seigneur (Roland Castanet), sur les moyens de l’absolutisme royal au XVIIIe siècle (Robert Chamboredon). Trois articles qui illustrent bien que l’histoire régionale, voire l’histoire individuelle, est inséparable de l’histoire générale et globale. Thierry Ribaldone poursuit sa visite minutieuse des monuments médiévaux, avec la chapelle Saint-Jean, sur la montagne qui lui doit son nom à Pompignan et si la chronique occitane est absente, c’est pour mieux revenir dans le prochain numéro. Enfin, un document rare parce que tellement quotidien qu’il est rarement conservé, la facture d’un médecin de Saint-Hippolyte-du-Fort pour les soins apportés à la mère et la fille, pas de désert médical en 1763 !
Sommaire
Le double assassinat du mas Vidourle, en 1784 (2/2)
O fils ! … ô père malheureux… Aurais-je dû m’attendre qu’en remplissant le plus saint des devoirs, en suivant le vœu de la Loi, en cédant au cri puissant de la nature, en m’acquittant de l’obligation rigoureuse & sacrée que m’impose la piété filiale de venger la mort d’un père cruellement assassiné, en poursuivant le monstre que la voix publique et ses propres jactances m’avaient indiqué j’aurais la douleur de le voir rejeter sur mes deux enfants, désormais les seuls objets de ma consolation, l’horreur de son propre forfait ?
Espace public et pratique religieuse à Saint-Hippolyte, en 1872
La paroisse en France a constitué durant des siècles l’entité administrative de base du royaume. Elle est restée étroitement associée au village avec lequel elle a souvent tendance à se confondre, une communauté d’habitants recouvrant la plupart du temps une même paroisse.
L’église paroissiale a longtemps été le centre de vie du village ; la religion catholique par ses pratiques a toujours investi l’espace paroissial et communal ; par ses monuments extérieurs, calvaires, croix ou chapelles, par le cimetière et par les processions qui accompagnaient, qui rythmaient la vie des habitants, la plus importante étant sans doute celle des rogations.
Les subdélégués du Vigan au XVIIIe siècle
Le 7 novembre 1790, le procureur syndic du district du Vigan accusait réception des papiers et documents remis par Jacques-Louis Aguze, quatrième et dernier représentant de l’intendant dans la subdélégation du Vigan incluse au sein du diocèse d’Alès. Le cahier de douze pages les inventoriant permet de se faire une idée précise des tâches qui incombaient aux subdélégués chargés d’en rendre compte à leur autorité de tutelle.
Chapelle Saint-Jean à Pompignan, XIIe siècle
La montagne Saint-Jean, à 1,5 km à l’est de Pompignan : une langue rocheuse au-dessus du ruisseau de Groussanne qu’alimentent, par temps de pluie, une multitude d’arroyos descendus des hauteurs. A l’extrémité ouest de cette barre calcaire d’une altitude moyenne de 400 m, se trouvent les ruines formidables du castrum de Mirabel et, à l’autre bout, dominant la plaine qui précède la forêt de Coutach, celles de la chapelle Saint-Jean, la plus méconnue des églises romanes oubliées de l’ouvrage de Clément, au point qu’elle n’y figure pas, malgré la beauté de son architecture. La documentation la concernant est quasi inexistante, du moins à ma connaissance. Les quelques notes qui y font allusion sont extraites de l’abbé Goiffon, sans qu’en soient précisées les sources. Ce qui ne facilite pas les recherches.
Une facture de médecin, en 1763
Facture de médecin – 1763 – Archives municipales de Cros – 8 S 8 -15. Transcription en français moderne.