Cahiers du Haut-Vidourle N° 24 – novembre 2016
Les Amis de Clio
Cahiers du Haut Vidourle N° 24 – novembre 2016
Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol
84 pages
Amis de Clio Avant-propos N° 24
Sanjay Subrahmanyan, dans sa leçon inaugurale au Collège de France de la chaire « Histoire globale de la première modernité » conclut :
Il est impossible d’écrire une histoire globale de nulle part ou – comme certains l’ont proposé – en adoptant une perspective « extraterrestre ». Comme tout historien, je reste attaché à des lieux et à des espaces particuliers, et mon savoir est fonction directe d’une formation à la lecture de textes, d’archives et d’images.
Modestement, Les Cahiers du Haut-Vidourle continuent à alimenter cette recherche locale nécessaire, bases pour d’autres publications et/ou d’autres auteurs de réflexions sur l’histoire du monde et les liens qui unissent les hommes sur la planète.
L’étude des hommes et des femmes dans leur vie quotidienne nous semble un des piliers indispensables pour comprendre les évolutions du monde. Notre parti pris local ne correspond pas à une quelconque nostalgie ni à une recherche identitaire, mais parce que nous sommes ici et maintenant, les recherches que nous pouvons mettre à disposition de nos lecteurs, essentiellement régionaux, certes, mais surtout, nous le pensons, soucieux de compréhension historique, doivent leur permettre de placer le piémont cévenol dans l’histoire du monde.
Plus précisément dans ce deuxième numéro de notre deuxième série, la réflexion de Florian Cadoret sur la notion de piémont, à partir de l’exemple cévenol, esquisse une méthode micro historique et comparative qui peut se penser à l’échelle mondiale.
Bernard Schira, un collaborateur d’ailleurs, un ailleurs proche, la Suisse, nous parle d’un document emblématique de ce va-et-vient entre local et global, le journal d’un Italien venu s’installer à Monoblet au XVIIIe siècle, « avec son violon ».
Roland Castanet nous montre comment à la même époque, un fait divers local, un double meurtre à Saint-Roman, se juge à Toulouse et a des échos dans toute la France.
Enfin, dans sa fidèle chronique occitane, Véronique Fiol situe le public du Café occitan de Pompignan, entre population villageoise et amateurs de tous les pays. Mise en situation nécessaire avant de présenter les aspects de la langue et de la culture occitane que les réunions mensuelles font vivre.
Bref, ce numéro a l’ambition, à côté des histoires présentées, de contribuer à la couronne de Clio :
On construit des passés afin de créer du sens, c’est-à-dire se ménager des repères pour mieux affronter les incertitudes du présent. Mais pourquoi pas des futurs ?
Sommaire
De la notion de piémont (2/2)
La frontière géographique et politique entre catholiques et protestants, leurs fidélités hautement affirmées, l’idée d’une indépendance du territoire cévenol et de la centralité de la question religieuse, souvent évoquée dans l’historiographie, méritent d’être nuancées et contextualisées. Survolons le parcours religieux de la région et notamment le phénomène protestant.
Et il est venu avec son violon, en 1754
« Et il est venu avec son violon », telle a été la réponse de Blanche Petit lorsque je lui demandai si elle savait que les Michelin, une famille typiquement cévenole, venaient d’Italie. Je l’avais découvert grâce à une copie de l’acte de naissance de Pierre Michelin dans un gros manuscrit trouvé dans notre maison dans les Cévennes.
L’histoire de ce manuscrit n’est pas banale. Suite à un séjour estival studieux à Durfort pendant mes études en 1968, je décidai d’acheter une maison dans cette belle région. Ce fut chose faite au printemps suivant.
Le double assassinat du mas Vidourle, en 1784 (1/2)
C’est aujourd’hui le 25 avril 1784, le troisième dimanche après Pâques, qui est tombé cette année le 11 avril. Dans la vallée du Vidourle, de Saint-Roman-de-Codières à Saint-Hippolyte en passant par Cros, chacun s’affaire à accueillir comme il se doit le printemps.
Jeanne Viala, seule domestique de Paul Delpuech, au mas de Vidourle a prévu de faire une lessive. Elle est allée demander à sa voisine de La Bastide, Marie Destran, de venir l’aider le lendemain lundi et en même temps de lui prêter son cuvier.
Chronique occitane, en 2016
L’existence d’un café occitan à Pompignan est arrivé à nos oreilles…
Ça se passerait régulièrement au bar des Colonnes du village, le premier mercredi du mois, en soirée…