Cahiers du Haut-Vidourle N° 22 – janvier 2008
Les Amis de Clio
Cahiers du Haut Vidourle N° 22 - janvier 2008
Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol
40 pages
Pour notre vingt-deuxième numéro, nous voilà en avance sur notre calendrier habituel. Il s’agissait de terminer l’année 2007 et la magnifique histoire du fabuliste de Sauve, Jean-Pierre de Florian.
Jean-Noël Pascal le mène jusqu’à sa mort, prématurée aux yeux de la médecine d’aujourd’hui, mais hélas tout à fait dans la moyenne des âges de l’époque. Mais qu’importe, puisque l’œuvre qu’il a laissée résonne encore dans le vallon d’Estelle et Némorin…
La médecine en marche est l’objet de l’article de Roland Castanet. Comment se mit en place la « vaccination », première méthode efficace contre le fléau de la variole ? Le début du XIXe siècle voit des médecins actifs et éclairés s’y consacrer avec dévouement, dans notre région comme dans toute l’Europe.
Un petit complément sur l’église de Cros vient éclairer les démolitions, ruines et reconstructions du bâtiment, grâce à la savante et incontournable histoire de l’archiprêtré du Vigan de l’abbé Goiffon, qu’il n’avait pas été possible de mettre dans le numéro précédent.
Ce numéro 22 est inhabituel : il ne comporte qu’un nombre limité de pages et paraît alors même que nous avions déjà rempli notre contrat de deux numéros par an. Cela mérite que nous nous en expliquions.
La date d’abord. Le premier numéro, daté de janvier 1996 avait été mis en vente à l’occasion du Forum du livre de 1995. Car Pascal Coularou, organisateur de cette manifestation cigaloise unique consacrée à l’écriture fut depuis le début partie prenante de notre revue et il nous a toujours semblé normal de fournir pour chaque forum un numéro tout neuf. Il fallait donc un nouveau numéro pour celui de 2007, qui est daté de janvier 2008.
D’autant plus, disons le tout de suite, que le prochain numéro est remis… a l’an que ven o benleu mai tard. Nous ne savons pas quand paraîtra le numéro 23, s’il paraît un jour.
La réduction à la portion congrue ensuite. Nous prévîmes quatre articles, nous n’en reçûmes que deux. Le numéro devant paraître, nous offrons aux lecteurs la fin de la vie de Florian et le début de la fin de la petite vérole. Il s’en régalera, nous l’espérons, comme nous, mais il devra s’en contenter !
Depuis déjà quelques numéros, la charge de la recherche et de la récolte des articles, de la mise en page, de la correction, de la diffusion reposent sur deux personnes principalement, qui ne s’en lassent pas mais ne voient pas venir la relève. L’histoire vit, disions-nous dans le précédent éditorial. Certes, mais apparemment pas assez pour susciter dans notre canton des vocations d’historiens et d’etnographes prêts à consacrer un peu de leur énergie à notre revue. Nous ne les avons pas rencontrés en tout cas. Une première fois en 2003, les nécessités de la vie nous avaient contraints à une pause, aujourd’hui, nous sommes plutôt dans le cadre d’une cessation brutale d’activité.
Les lecteurs sont restés, fidèles souvent depuis le début, ou bien lecteurs de passage, lecteurs d’ici ou d’ailleurs. Nous les remercions et leur disons notre plaisir d’avoir pu contribuer au leur. Mais il faut aujourd’hui se tourner ailleurs, peut-être vers d’autres formes de publication, peut-être vers d’autres horizons, peut-être vers d’autres médias.
C’est aussi grâce à nos lecteurs que nous avons pu pendant dix ans être totalement autonomes. Depuis la souscription initiale jusqu’à ce numéro, les Cahiers du Haut-Vidourle se sont entièrement autofinancés. Les seules subventions, du département en 1998 et de la région en 2003 furent pour l’équipement et très minimes. Une demande de subvention présentée en 2006, pour joindre un CD-audio au numéro 20 et aider à la publication d’un livre, fut rejetée par le département du Gard . Notre demande « n’était pas éligible dans le cadre des règles d’attribution définies dans ce domaine ». Dont acte, chères lectrices et chers lecteurs.
L’association des Amis de Clio existe toujours, chacun de ses membres se porte bien, merci, et va continuer ses investigations çà et là, qui provoqueront sans aucun doute des envies de les divulguer. Il y aura, n’en doutons pas, matière à communication. A bientôt donc, quand même.
Le comité de rédaction : Michèle Roux-Saget & Roland Castanet
Sommaire
La vaccine dans l’arrondissement du Vigan
Lorsque cette lettre est envoyée en 1810, la propagation de la vaccine, autrement dit la vaccination contre la petite vérole ou variole, est déjà une politique de santé publique ancienne, en France comme dans le département du Gard et en particulier dans l’arrondissement du Vigan.
La lutte contre cette maladie, une des plus terribles au XVIIIe siècle, avec des épisodes épidémiques fréquents, a véritablement commencé vers 1720, avec l’introduction de l’inoculation en Europe, puis s’est développée efficacement avec la découverte en 1796 de la vaccination par Jenner en Angleterre. La France a aussitôt importé cette méthode, au milieu même des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, l’a testée et immédiatement diffusée. En 1902, la vaccination antivariolique devient obligatoire. […]
J.-P. Claris de Florian : la carrière d’un écrivain – III
Étrangement, à tous les instants de sa vie, Florian – qui ne fut jamais pourtant un chrétien exalté – semble avoir eu présente à l’esprit l’idée de la mort, qui revient comme un leitmotiv dans sa production et qui explique sans doute, en partie, la hâte évidente qu’il a toujours montrée à se construire une oeuvre. De ce point de vue, ses dernières années, qui se déroulent sur la toile de fond forcément porteuse d’autant d’angoisses que d’espérances de la Révolution, confirment cette fringale d’écrire pour édifier, méthodiquement, un monument, que sa fin précoce ne lui permettra pas d’achever. À l’heure de son élection à l’Académie, deux chantiers l’occupent principalement : le premier est celui de son grand roman historique, Gonzalve de Cordoue, l’autre celui de ses Fables, qui ont fait sa gloire. […]
Église de Cros – complément
En 1566, le prieuré de Cros avait pour titulaire Guillaume de la Bastide ; il fut témoin de la perversion presque générale des gens du lieu et de la démolition partielle de son église […]