Les Amis de Clio

Cahiers du Haut Vidourle N° 19 - avril 2006

Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol

60 pages

Amis de Clio Avant-propos du Comité de rédaction

Depuis la parution de notre dernier numéro, il y a juste un an, l’Histoire a souvent tenu une place de choix dans l’actualité. Ou plutôt, la façon dont la Mémoire peut et doit utiliser l’histoire. Notre pays s’était engagé dans une direction qui a paru dès le départ suspecte aux historiens : il s’agissait de leur dire ce qu’ils devaient chercher et ce qui devait être enseigné. La raison l’a emporté. L’alinéa de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 sur l’enseignement de l’histoire de la colonisation a été « déclassé » et les historiens comme les enseignants ont retrouvé leur liberté, celle surtout d’être fidèles à Clio.

Les Cahiers du Haut-Vidourle ont toujours eu l’ambition de ne pas confondre mémoire et histoire, seul moyen de vraiment respecter l’une comme l’autre. Nous essayons justement par nos articles de mettre au service de chacun et de toutes les mémoires tous les documents, toutes les analyses qui peuvent nous faire connaître le passé et permettre de le relier sans préjugé à notre présent. Une contribution modeste mais qui jointe à celles de toutes les innombrables revues semblables à la notre peut servir à démasquer justement les falsificateurs d’histoire.

Ce numéro nous semble représentatif des multiples fonctions de l’histoire : la mémoire pour préparer l’avenir, une leçon donnée par un document ancien, la précarité de la puissance, face à la permanence et au « temps long » des techniques.

Jean-Marie Colomina remonte loin dans le temps à l’origine d’un matériau, la chaux, toujours bien vive et qui garde toute sa noblesse. C’est l’histoire de sa fabrication et des techniques utilisées qu’il esquisse à grands traits à partir d’exemples locaux.

Zénon Mézinski, un jeune auteur qui termine ses études de doctorat en histoire de l’art, reprend la description du fort de Saint-Hippolyte, déjà souvent évoquée ici, ce symbole du pouvoir absolu devenu si dérisoire.

Roland Castanet commente un document révolutionnaire dont la teneur contredit cette idée qu’à cette époque la justice fut toujours expéditive. Alors comme aujourd’hui, la recherche de la vérité est difficile et semée d’embûches, l’histoire est loin d’être la chronique d’un progrès continu et irréversible.

Pascal Coularou nous révèle ses talents de conteur, entre évocation du glorieux passé aéronautique de Saint-Hippolyte et projet pour célébrer dignement le 100e anniversaire de la traversée de la Manche par Louis Blériot, 38 km sans escale, le 25 juillet 1909. Nul doute que nous aurons l’occasion de le retrouver.

Sommaire

Chaux et Fours à chaux

Randonneur, chasseur ou promeneur du dimanche, qui n’a pas rencontré au détour d’un sentier, sur le bord d’un chemin ou même d’une route, de bien curieux vestiges, des petites tours au fruit prononcé qui surgissent d’un talus ? De plan généralement circulaire ou carré, elles sont hélas la plupart du temps éventrées, envahies par les ronces et suggèrent avec insistance à notre imaginaire la possibilité d’un lointain épisode médiéval et guerrier.

Le Fort de Saint-Hippolyte

En avant-première de l’étude complète de La place de Saint-Hippolyte, fort et fortifications aux temps des Camisards, à paraître aux éditions Coularou, Z. Mézinski, doctorant en Histoire de l’Art nous livre ici un aperçu inédit de la citadelle cigaloise.

La place forte de Saint-Hippolyte a été édifiée en 1687, pour mettre au pas la population d’une région réfractaire à la religion catholique, unique et obligatoire après l’Édit de Fontainebleau de 1685 qui révoque l’Édit de Nantes de 1598. François Ferry, ingénieur du Roi, contemporain de Vauban, en fut le maître d’œuvre.

Justice de Paix sous la Révolution

La Révolution dans le domaine de la justice fut profonde et radicale. La principale innovation de l’Assemblée Constituante, par la loi du 16 août 1790 fut de confier à l’élection le choix des juges, à quelque niveau que ce soit. Une décision qui adoptait une procédure inaugurée aux États-Unis d’Amérique, qui servirent plus souvent qu’on ne le croit – ou qu’on ne le dit – de modèle à nos grands révolutionnaires.

Renouveau de l’aviation à Saint-Hippolyte - Le Club aéro des Garrigues

Le passé aéronautique de Saint-Hippolyte-du-Fort est très important. Au début du XXe siècle des passionnés organisent des meetings (ou matchs) d’aviation (1912-1913-1914) avec les plus grands aviateurs de l’époque et les meilleurs aéroplanes.

Mon grand-père Élie Coularou notaire, organisait ces meetings d’aviation au sein du Comité d’Aviation des Cévennes de Saint-Hippolyte ; ce comité était lui-même chapeauté par le Comité des Fêtes Cigalois.