Cahiers du Haut-Vidourle N° 14 – juin 2002
Les Amis de Clio
Cahiers du Haut Vidourle N° 14 - juin 2002
Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol
64 pages
Amis de Clio Avant-propos
Tout d’abord la naissance d’un petit frère des Cahiers du Haut Vidourle, né aux antipodes… avec un an de retard mais, avec le décalage horaire, nous avons quelques excuses. Longue vie donc aux Cahiers de Wallis et Futuna ainsi qu’à l’équipe de rédaction dirigée par Odon Abbal (tiens ! ce nom nous dit quelque chose.)
Un autre nom (celui de Roland Castanet) nous rappelle que, malgré l’éloignement, on peut continuer è étudier – depuis Mayotte, les pieds dans le lagon – l’histoire de l’une des plus belles institutions de notre région, chargée de l’éducation des jeunes sourds-muets. C’est en effet en 1856 que Conrad Killian, originaire du Bade-Wurtemberg en Allemagne, peut écrire que « Saint-Hippolyte sera donc le siège béni de l’œuvre des sourds-muets protestants ».
Bernard Cosson, tout en évitant de transformer les Cahiers du Haut-Vidourle en tribune politique, sollicite ardemment une sorte d’appel à témoins de récits, de souvenirs vécus par les émigrés espagnols entrés en « Résistance ». Dans ce numéro, il nous rappelle les événements historiques qui les ont amenés à l’exil et les difficultés qu’ils ont rencontrées.
Louis-Paul Delplanque et Michèle Roux-Saget continuent leur saga sur le millénaire des châteaux. Ils nous entraînent vers celui de Roucaute : le château et sa « légende de la Reine Blanche » chantée par les uns et décriée par les autres. Le site aujourd’hui ne présente plus qu’un amas de ruines difficile à déchiffrer.
Vincent Lehnebach, de l’association Espace, nous fait découvrir les Rapaces de chez nous. Certains de nos lecteurs vont peut-être être surpris par cet article, mais la protection de l’environnement, c’est aussi la sauvegarde de notre Patrimoine. De surcroît notre région est riche en nombre d’espèces tant diurnes que nocturnes – une vraie joie pour les ornithologues du dimanche !
Jacques Deschard, nous explique, par le menu, la construction du Fort de Saint-Hippolyte, sous la direction de M. de la Trousse et de l’intendant du Languedoc, Nicolas Lamoignon de Basville.
Sommaire
L'Institut Paul Bouvier (1)
L’établissement pour les sourds-muets et les aveugles protestants fondé dans vos murs est à la fin de sa quatrième année d’existence. Grâce à une dispensation des faveurs toutes particulières d’en haut, cet asile a su prendre un essor rapide et heureux et conquérir un rang important parmi les œuvres de notre Culte. Au dehors cet établissement s’est acquis à la fois la sympathie de nos coreligionnaires et la haute protection des autorités départementales et ministérielles. Au-dedans, une forte organisation d’études progressives, une discipline mâle et paternelle et un développement graduel de plusieurs industries ont su imprimer dès le début à cette œuvre un cachet de prospérité pleine de force et d’avenir.
Los olvidados (2)
Dans le n° 13 des Cahiers du Haut-Vidourle (janvier 2002) nous avons commencé à publier un témoignage d’histoire contemporaine. Les propos recueillis auprès de Madame Martens, exilée en France en 1939 et demeurant à Cros depuis soixante ans peuvent contribuer à mieux nous faire comprendre l’évolution des mentalités à travers de telles épreuves.
Roucaute, château de légende
Situé dans le canton de Quissac et plus exactement sur la commune de Bragassargues, le château de Roucaute, perché au sommet des bois qui portent son nom, occupe une situation exceptionnelle et l’on comprend aisément pourquoi les Bermond en ont fait une place fortifiée quasiment imprenable : située sur un à-pic elle est protégée du sud-est au nord-est, par une double rangée de masse rocheuse, faisant office de rempart naturel et vers l’ouest par deux enceintes fortifiées.
Les rapaces de chez nous
Malgré la fraîcheur du Vidourle tout proche, la chaleur écrasante du mois de juillet faisait vibrer l’air au-dessus des rocailles. Venue d’on ne sait où, une ombre claire, immense, fila en sifflant vers une tache de végétation rase. Quelques instants de poussière soulevée et d’herbe sèche projetée, une brève mêlée de plumes et d’écailles brillantes et l’oiseau décolla lourdement. De son bec entrouvert se tortillait encore la queue d’un serpent à moitié avalé. En orbes larges, « l’aigla blanca » ou Circaète Jean le Blanc prit lentement de la hauteur.
De Saint-Hippolyte-de-Roquefourcade à Saint-Hippolyte-du-Fort
La découverte dans le minutier d’un notaire de Saint-Hippolyte d’un certain nombre de contrats de prix fait pour les différentes phases de la construction du fort de Saint-Hippolyte m’a incité à les proposer aux lecteurs des « Cahiers du Haut-Vidourle ». Il me semble qu’il n’est pas si commun de retrouver ainsi rassemblés tous les contrats passés pour une bâtisse aussi importante. A une échelle différente, le propriétaire d’un vieux mas pourra comprendre comment son mas a été bâti.
Après avoir rappelé le contexte et les raisons de la construction du fort, les divers contrats seront présentés par ordre chronologique ; ils permettront de dégager certains enseignements sur la vie de nos ancêtres.