Cahiers du Haut-Vidourle N° 13 – janvier 2002
Les Amis de Clio
Cahiers du Haut Vidourle N° 13 - janvier 2002
Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol
64 pages
Amis de Clio Avant-propos
Née à la fin du XXème siècle avec une couverture datant de son début, notre publication franchit allègrement les nouveaux « siècle-millénaire » mais ne renie en rien les raisons qui ont amené sa naissance. Nous nous efforcerons de garder le fond tout en changeant la forme, en espérant que nos anciens présidents, perdus dans les océans – l’un Indien, l’autre Pacifique – ne nous en voudront pas trop d’avoir fait « du Passé table rase ».
A propos de passé, Bernard Cosson nous emmène chez les républicains espagnols qui ont franchi, en 1939, la frontière française pour fuir le régime du général Franco et qui, depuis, ont fait souche en France après avoir subi de terribles épreuves. Dans un prochain numéro nous suivrons leur évolution et, ainsi, nous pourrons mieux comprendre leur point de vue.
Louis Paul Delplanque et Michèle Roux-Saget poursuivent leur série sur les « châteaux du millénaire » qui nous mène cette fois à Sauve, capitale médiévale florissante au XIIème siècle. Pour un temps trop court, les communautés religieuses se côtoient : la synagogue est à deux pas de l’abbaye. Dominant le bourg, le « Plateau », domaine des Bermond est avec ses châteaux et sa Mer de Rochers, un lieu de recherches passionnant.
Sauve, toujours mais, cette fois, quatre siècles plus tard, où deux communautés religieuses s’affrontent. Calvin, le fondateur réprouve son disciple, Tartas, pour son excès de zèle au détriment des catholiques. On suit avec passion le récit de Francis Higman, orfèvre en la matière.
Jean-Claude Toureille nous fait découvrir le rapport de l’intendant C.B. de Ballainvilliers concernant la province du Languedoc. Ce rapport est restitué, contrairement aux versions déjà connues, dans sa version originale ; il nous permet de constater les similitudes existant entre les problèmes d’alors et ceux d’aujourd’hui.
Sommaire
Bernard COSSON
Los olvidados (1)
Puisque notre association, Les Amis de Clio, « a pour but de valoriser et de mettre à la portée du plus grand nombre le patrimoine historique et ethnologique du canton de Saint- Hippolyte-du-Fort et de ses environs« , nul ne s’étonnera de trouver dans Les Cahiers du Haut Vidourle, la relation de l’entrevue que j’ai eue avec Madame Martens au cours de cet automne.
Madame Martens, née Prados Rodrigo, est d’origine espagnole. Elle habite Cros depuis 1945.
Sauve, capitale médiévale des Bermond
Sauve est magique dans les rayons dorés du soleil levant où la lumière adoucit les hauts murs gris des maisons. Elle est féerique sur le plateau avec les ors et les ocres du couchant. La Mer de Rochers et ses vagues minérales deviennent fantasmagoriques ainsi que les murailles, pans de murs, éboulis qui se multiplient à perte de vue et qui laissent le promeneur désorienté – surtout lorsqu’il sort des chemins balisés – cherchant vainement le fil d’Ariane pour sortir indemne de ce gigantesque labyrinthe invraisemblable allant de la préhistoire à nos jours.
Calvin et Sauve
Vers 1560, les communautés réformées en France connaissaient un essor remarquable, malgré le fait qu’elles étaient interdites et qu’elles subissaient des menaces de violence de la part des autorités. L’une des régions où la religion « nouvelle » se développait le plus rapidement était le Languedoc et les Cévennes. De nombreuses communautés s’organisèrent en « églises dressées », notamment à Nîmes, Lunel, Sommières… et à Sauve. Le mouvement semble avoir été accueilli avec un enthousiasme et une énergie remarquables ; bientôt la majorité de la population semble entraînée.
Les Cévennes viganaises en 1786-1787, (texte original du subdélégué du Vigan)
Le rapport que nous publions a été adressé à l’Intendance du Languedoc, par le subdélégué du Vigan (Gard), conformément aux demandes qui lui avaient été adressées. Il s’agit d’une description assez précise de la région viganaise, tant en matière géographique qu’économique et sociale. Il date de 1786-1787 et a été une des références sur lesquelles s’est basé le mémoire rédigé par l’intendant Charles-Bernard de Ballainvilliers (1786-1790), concernant la province de Languedoc.