Cahier d'ARTS et TRADITIONS RURALES

N° 34B

Décembre 2023

Éditorial

L’association culturelle Arts et Traditions rurales, fondée en 1974, n’a de cesse depuis 1982, date de parution de ses premiers Cahiers, de mettre à la disposition de tous, grand public ou spécialistes, de nombreuses études relatives à l’histoire des communes de l’Hérault, de l’Aveyron ou du Gard, à leur patrimoine architectural, aux métiers d’autrefois, etc.

Les présents Cahiers 34B 2023 font suite aux Cahiers 34A 2023, spécifiques à la thématique de l’eau, et portent par contre sur des sujets et thèmes très divers :

L’histoire des métiers d’autrefois avec un dossier spécifique relatif aux anciennes verreries de Languedoc oriental et aux gentilshommes verriers qui y exerçaient. Il est constitué de trois articles : l’un général, sur l’histoire de la profession et ses évolutions des origines au XIXe siècle ; les deux autres à d’anciens ateliers verriers des communes d’Argelliers, Puéchabon, St-Bauzille-de-Putois.

Le patrimoine, parfois vernaculaire, de la contrée, avec un article relatif à un ancien pigeonnier de la commune de St-Jean-de-Fos, et un autre relatif aux anciennes croix religieuses des communes du val de Londres et du causse de l’Hortus.

La toponymie héraultaise, avec un article relatif au nom de la localité d’Aniane et un autre relatif au nom d’une des plus hautes montagnes du département de l’Hérault, le Baudille.

L’histoire des anciens chemins antiques ou médiévaux de la contrée, avec un article relatif à la voie d’arrière-pays de Nîmes à Lodève ou à Vieille-Toulouse dans sa traversée des territoires compris entre val de Londres et fleuve Hérault.

L’histoire ancienne, à l’époque carolingienne puis médiévale, d’anciens terroirs du Lodévois, avec deux articles : l’un sur le gué royal de Litenis, entre Aniane et St-Jean-de-Fos ; l’autre sur l’église disparue de St-Julien d’Avisas.

L’histoire moderne enfin des familles du Lodévois avec deux articles : l’un sur les registres paroissiaux concordataires de la commune de St-Guilhem-le-Désert, l’autre sur un officier des armées napoléoniennes natif de la commune de St-André-de-Sangonis.

Ces différents articles sont par leur contenu de nouveaux articles de référence sur les sujets abordés et constituent ainsi un vaste champ documentaire, parfois richement illustré, que l’association Arts et Traditions rurales offre une fois de plus aux lecteurs.

Ces articles présentant tous un indéniable intérêt, nous vous en souhaitons ainsi bonne et instructive lecture.

Il va de soi cependant, sur des sujets pouvant prêter le cas échéant à controverse, que le contenu scientifique et historique de ces différents articles n’engage que la seule responsabilité de leurs seuls auteurs, non celle de l’association.

Le président d’Arts et Tradition rurales
Christian PIOCH

Au sommaire de cet ouvrage

Dossier : Métiers d’autrefois

Les anciens verriers de Languedoc

Le verre est un produit minéral, longtemps façonné de manière artisanale, de nos jours industrielle, qui est fabriqué par transformation de matières minérales et végétales soumises pour fusion à de très hautes températures. Connu dès l’Antiquité en Orient puis en Europe, dont l’Italie, et alors importé en Gaule, il est produit peu à peu sur place, à Maguelone ou en Arles par exemple. […]

Les anciennes verreries du causse de Montcalmès et du Capouladou

Les garrigues nord-montpelliéraines firent l’objet dès le Moyen-Âge, du XIVe siècle au XVIIIe siècle, d’une intense activité de production artisanale de verre.

Celle-ci concerna la majeure partie des paroisses du diocèse de Maguelone puis de Montpellier, dont, pour la région qui nous intéresse plus particulièrement ici, les localités d’Argelliers, La Boissière, Puéchabon, St-Martin-de-Londres, Viols-le-Fort. […]

La grotte-verrerie de l’abbé Pialat (St-Bauzille-de-Putois, Hérault)

La grotte dite de l’abbé Pialat se situe sur le territoire de la commune de St-Bauzille-de-Putois, à 2 600 mètres à l’est du centre du vieux village, dans la partie occidentale du massif karstique qui est connu des spéléologues sous le nom de bois de Monnier.

Portée sur la carte I.G.N., elle s’ouvre au cœur des boisements qui étaient appelés en 1836 bois de Triadou et de Sauzet. […]

ARTICLES / VARIA :

Le pigeonnier du sieur de Ginestous (Saint-Jean-de-Fos, Hérault)

Le mot colombier vient de « coulon », l’ancien nom donné au pigeon. Il est plus fréquemment employé dans les pays de droit coutumier et s’applique généralement à une construction d’une certaine importance, voire seigneuriale. Le mot pigeonnier, quant à lui, est davantage employé dans les pays de droit écrit où les édifices sont plus modestes. Viollet-le-Duc propose la définition suivante : « Bâtiment destiné à contenir des troupes de pigeons et à leur permettre de pondre et de couver leurs œufs à l’abri des intempéries ». Pigeon vient de « pipio », qui signifie pigeonneau. […]

Les croix du vallon de Londres et de Ferrières-les-Verreries

Le vallon de Londres est une petite entité géographique marquée par un climat particulier du fait de sa position coincée entre le Pic Saint-Loup au sud et une ligne de puechs au nord. À l’ouest d’autres collines ; à l’est la terminaison du causse de l’Hortus qui se casse en de belles falaises au-dessus de la combe de Fambétou. Au fond, des sols lourds et souvent gorgés d’humidité, reliquats d’un lac qui occupa le bassin à l’Éocène et sources de fraîcheur.

Néanmoins, le bassin a toujours été traversé par les hommes, depuis les Néandertaliens jusqu’à nos jours. Avec l’arrivée du christianisme, il fut colonisé par les religieux désireux d’en exploiter les terres et d’en contrôler les voies de circulation. Ainsi, autour de la cuvette, à la limite entre le fond cultivable et les garrigues destinées à l’élevage, le long de drailles millénaires bordées de dolmens, tumuli et cabanes néolithiques, des villages se sont installés autour d’une église au milieu du Moyen Âge : Saint-Martin-de-Londres puis Notre-Dame-de-Londres, jadis souvent dénommé Londres. […]

Retour complémentaire sur le nom d'Aniane (Hérault)

Si le récent article de Jean-Pierre Chambon dans notre revue a suscité mon intérêt, il a aiguillonné mon attention en ce que l’expert linguiste s’est penché sur l’origine du toponyme Aniane. Mon regret est que cette étude pointue n’ait pas eu recours à la diplomatique et aux autres sources écrites relatives à la fondation du célèbre monastère éponyme. Pourtant, la documentation ne fait pas défaut pour illustrer la naissance d’un phare de la renaissance carolingienne : Aniane est l’œuvre d’un des personnages majeurs du règne de Charlemagne, l’aristocrate goth septimanien Witiza (748-821), entré en religion sous le nom de Benedictus et universellement connu depuis comme saint Benoît d’Aniane. […]

Toponymie héraultaise : Du Puech d’Azirou au mont Saint-Baudille
(Montpeyroux, Hérault)

Le mont Saint-Baudille (Montpeyroux, Hérault), sis 34,5 km au nord-ouest du centre-ville de Montpellier, est avec ses 848 mètres d’altitude le sommet sud-occidental de la montagne de la Séranne.

Celle-ci est un vaste massif montagneux, d’environ 27 km de longueur, qui s’étire au nord-est jusqu’au confluent entre Vis et Hérault, près de Ganges, et qui forme séparation entre le monde des garrigues et le monde caussenard, avec point culminant à 942 mètres au Roc Blanc, dans les environs de Brissac. […]

La voie gallo-romaine de Nîmes à Lodève et à Vielle-Toulouse
et sa traversée du causse de Viols (Hérault)

Plusieurs voies gallo-romaines traversaient pendant la période antique la future Septimanie d’est en ouest. Elles constituèrent très tôt, avec les voies sud-nord reliant le littoral aux causses et montagnes de l’arrière-pays, un assez dense réseau appelé à devenir peu à peu routier, au sens ancien du terme, offrant de ce fait une certaine viabilité entre localités.

Pour l’essentiel aménagées sur d’anciens itinéraires pédestres et muletiers des époques préceltiques, ces voies finirent ainsi par devenir ici ou là carrossables. Parfois pavées, du moins exceptionnellement, elles portent encore de nos jours, selon les secteurs, le nom de cami ferrat. […]

Le Fisc royal de Litenis (Saint-Jean-de-Fos, Hérault)
dans le cadre de la fondation de Gellone

Trop souvent, l’historien perd de vue que son sujet s’inscrit dans un terroir – aujourd’hui souvent communal –, dans un terroir forgé par les conditions de la géomorphologie locale, et façonné au long des siècles par les nécessités de vie de ses habitants, leur organisation productive, la place de la communauté paroissiale (= commune) entre contingences économiques et politiques, dans un système de pouvoir régional.

Au-delà d’un rôle illustratif, la géographie historique est aujourd’hui assez négligée, alors qu’elle révèle des pans entiers d’un passé lointain dont les hommes ont généralement perdu la mémoire. Certes, une bonne partie de notre mémoire historique collective est inscrite dans des textes ; sources qu’il faut aborder avec respect, car elles sont rares, mais aussi avec confiance, même si tel ou tel document peut avoir été corrompu ou manipulé en chemin (un acte retouche ou faux reste une source !). […]

L’église disparue de Saint-Julien d’Avisas
et l’église paroissiale de Saint-Félix-de-Lodez (Hérault)

L’abbé Léon Vinas (1810-1875) a été curé de Saint-Guilhem-le-Désert (1841-1848) puis de Jonquières (1852-1875). Il consacra de nombreuses recherches, publiées ou inédites, à l’histoire de plusieurs communes du Lodévois, avec une faveur particulière pour sa paroisse de Saint-Guilhem-le-Désert.

Nous connaissons les lignes générales de l’église Saint-Julien d’Avisas qui se trouvait à un kilomètre à l’est du village actuel de Saint-Félix-de-Lodez, en bordure et au nord de l’actuelle route nationale 109. L’église du village, citée à partir du XIe siècle, était une annexe de Saint-Julien qui est citée depuis le Xe et jusqu’au XIIIe siècle dans plusieurs actes de Gellone ou de Lodève. […]

Les registres paroissiaux de Saint-Guilhem-le-Désert
tenus par les curés Clavel (1804-1818) et Mourgues (1818-1825)

Je commence aujourd’hui, pour vous, lecteurs de Clarté, habitants de Saint-Guilhem ou simplement attachés à ce village par des liens de famille ou d’affection, l’exploration des registres paroissiaux conservés au presbytère. Les curés de Saint-Guilhem ont toujours eu à cœur de conserver fidèlement dans les archives de leur paroisse tout ce qui pouvait intéresser les générations futures : […]

Un soldat de Napoléon à St-André-de-Sangonis et Montpellier (Hérault) :
le colonel Jean-Louis Grégoire (1783-1848)

Parcourant le village de St-André-de-Sangonis (Hérault), on peut s’interroger sur l’appellation : « cours du colonel Grégoire », et la visite de la salle du conseil municipal contribue à attiser la curiosité. On y trouve une peinture sur toile dont le cartel signale qu’il s’agit de « Antoine Grégoire 1747-1828. Donateur de la ville ». Plus loin un « État des services de Monsieur Grégoire Jean-Louis, Lieutenant-colonel au 42e régiment d’infanterie de ligne » né en 1783 à St-André. […]

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