Sur les traces des tripots et jeux de paume de Montpellier

* Historienne

Lorsqu’on évoque le Jeu de Paume, on ne peut s’empêcher de penser au fameux « Serment du Jeu de Paume » fondateur de notre République où les députés du Tiers État, de la petite Noblesse et du bas Clergé, réunis à Versailles, décidèrent le 20 juin 1789, « de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France ». (Fig. 1) Cependant, le nom du boulevard éponyme à Montpellier, ne fait pas référence à ce célèbre Serment, mais bien à une salle de jeu de paume, bâtie au milieu du XVIIIe siècle et qui se trouvait à la hauteur du numéro 28.

Le jeu de paume peut être considéré, tout au moins dans l’Europe moderne, comme l’ancêtre de la plupart des jeux de balle frappée avec la paume de la main, avec un gant, un battoir, un brassard, une raquette, tels que le badminton, la pelote basque 1, le tambourin languedocien 2, le squash et bien sûr le tennis 3. En 2012, la France a inscrit le jeu de paume à son inventaire du patrimoine culturel immatériel 4.

Ce jeu n’est plus guère pratiqué de nos jours, mais il existe encore des amateurs passionnés pour la courte paume 5, environ 300 licenciés en France, et un championnat mondial dominé par les Anglo-Saxons 6. Quant à la longue paume, en plein air, elle est toujours pratiquée en Picardie.

La salle du jeu de paume à Versailles. État actuel
Fig. 1 - La salle du jeu de paume à Versailles. État actuel (© Steve Stillman)

Dans cet article, après un bref exposé sur l’histoire et l’organisation du jeu de paume, nous partirons à la recherche des tripots 7 ou salles de jeu de paume, installés au fil des siècles dans l’écusson de Montpellier et dans ses faubourgs. Nous nous attarderons aussi sur les Barcellon, la plus célèbre famille ayant exercé l’art de la paume à Montpellier et au-delà, Maîtres paumiers de rois de France 8.

Bref historique de la paume

Avant la fin du XIIIe siècle, les documents sont trop rares et imprécis pour pouvoir caractériser la nature des jeux de balle qui sont alors pratiqués ici ou là. Il semble bien que les cloîtres des monastères ou couvents aient connu de tels loisirs, pratiqués à main nue, et très certainement sans règles suivies. Les auteurs consultés – Jusserand, Mehl – situent dans les années 1270 les premières mentions d’un jeu de paume joué avec un esteuf ou pelote fabriqué par des artisans spécialisés, les paumiers. Le vocabulaire spécifique est bien présent, mais la nature exacte du jeu reste encore indécise jusqu’au XVIe siècle, au point que l’on ignore toujours si la courte paume, jouée dans une salle fermée, résulte de la lente maturation d’une pratique bien française, ou si elle a été importée d’Italie à l’occasion des multiples contacts entre les deux pays à l’époque de la Renaissance.

Toujours est-il que le jeu de paume se joue d’abord à l’extérieur, sur les places ou dans certaines rues, sous la forme de la longue paume avec une balle (Fig. 2) ; à la même époque, il côtoie un autre jeu venu d’Italie où il porte le nom de pallone col bracciale, traduit en France par « jeu de ballon » 9. Ce jeu s’est prolongé dans le Midi jusqu’au milieu du XIXe siècle. Nous en relevons de multiples traces dans les noms de rues ou de places des villages du Midi, de l’Hérault jusqu’au cœur de la Provence.

Contrairement aux idées reçues, toutes les classes de la société jouaient à la paume, y compris les femmes et les enfants. A telle enseigne qu’en 1397, devant la difficulté des autorités à contrôler l’engouement, sans précédent, que provoque le jeu, le Prévôt de Paris interdit le jeu de paume sauf le dimanche : « parce que plusieurs gens de métier et autre petit peuple quittaient leur ouvrage et leur famille, pendant des jours, ce qui était fort préjudiciable pour le bon ordre public ».

Au XVIe siècle, à Paris, on dénombre alors près de 250 tripots ou jeux de paume qui faisaient vivre, directement ou indirectement, plus de 5 000 personnes.

Fig. 2 - La longue paume, à main nue, au Moyen Age

En 1604, Sir Robert Dallington publie A View of France10 dans lequel il affirme que la France est un pays semé de jeux de paume, plus nombreux que les églises, et de joueurs plus nombreux que les buveurs de bière en Angleterre.

Jean-Baptiste Thiers 11 en 1686 dresse les règles du bon Chrétien, pour ce qui est permis ou défendu à ce jeu, par exemple : « il serait à désirer que les hommes jouent toujours avec les hommes, les femmes avec les femmes et jamais les femmes avec les hommes. Car le mélange de personnes de différent sexe fait qu’on prend plus de plaisir au jeu et par conséquent qu’on y a plus d’attache et que Dieu y est plus offensé ». Bien que la courte et la longue paume ne soient pas défendues pour une infinité de gens, il serait « messéant à une femme ou fille et il le serait encore d’avantage à un Religieux ou Religieuse. Un magistrat même déshonorerait en quelque façon son état, s’il jouait publiquement en bonnet, en caleçon et en chausson et camisole, comme on y joue d’ordinaire. Et c’est par la même considération qu’il a été défendu aux ecclésiastiques d’y jouer, au moins en public et avec des laïques ».

Les XVIe et XVIIe siècles connaissent l’apogée du jeu de paume. Ainsi que le suggèrent certains spécialistes, « c’est avec le développement des activités de la ville, la trop grande fréquentation des rues et le danger que pouvait représenter les balles pour les passants ou les riverains que la version citadine de la longue paume s’enferma dans des espaces clos de murs » 12.

Dans cet engouement populaire du jeu, la courte paume se pratique généralement à main nue, justifiant pleinement son nom. L’usage de la raquette ne commence à s’étendre qu’au début du XVIe siècle, au moment où la courte paume devient un divertissement royal et aristocratique, les châteaux et palais princiers se dotant de salles spécifiquement consacrées à ce jeu : ne dit-on pas de lui que c’est : « le jeu des Rois et le roi des jeux » ?

Pourtant, dans les dernières années du XVIIe siècle, la Cour de Versailles commence à délaisser la paume, Louis XIV se tournant vers un jeu moins physique, le billard. Les dames et les enfants, de leur côté, se passionnent pour le volant (proche de l’actuel badminton). Tout au long du XVIIIe siècle, le nombre de tripots baisse inexorablement, tant à Paris qu’en province.

Assez paradoxalement, le jeu se réfugie dès lors dans une petite population d’aristocrates et d’amateurs passionnés, autour de Maîtres paumiers qui acquièrent une réelle célébrité par leur virtuosité technique et leur art du jeu, qu’explicitent des traités publiés à la fin de l’Ancien Régime, tels ceux de Garsault ou de l’amateur lyonnais Louis-Claude Bruysset de Manevieux. « Ainsi, nous ne regardons plus la paume relativement à son nom de jeu, ni comme un simple passe-temps sans aucune utilité, mais comme un art » 13. C’est alors que brillent les noms de Charrier et Masson, ou encore de Barcellon, que nous retrouverons plus loin. Les maîtres français contribuent d’ailleurs à perpétuer le jeu en Angleterre, en allant y défier les meilleurs spécialistes. Personnages reconnus, ils posent volontiers en tenue de travail. (Fig. 3 et 4) Si la masse des pratiquants disparaît peu à peu, les virtuoses, paumiers ou amateurs, deviennent des dispensateurs de spectacles, et se livrent à des exhibitions à la Cour ou dans les milieux les plus fortunés.

« La famille Charrier », attribué à Mlle Lepeintre

Fig. 3 - « La famille Charrier », attribué à Mlle Lepeintre (Coll. privée)
John Hamilton Mortimer. Portrait du paumier Antoine-Henry Masson
Fig. 4 - John Hamilton Mortimer. Portrait du paumier Antoine-Henry Masson (Coll. particulière)

Après la tempête de la Révolution, on se remit à jouer à la paume dans les mêmes cercles aristocratiques et bourgeois, en utilisant les quelques salles qui subsistaient. Charles X et le duc de Berry sont des amateurs éclairés qui soutiennent le jeu, de même plus tard que Napoléon III qui permet la construction d’un jeu sur la terrasse des Tuileries. Un ouvrage à visée pédagogique d’Édouard Fournier 14, paru en 1862, pointe les salles encore en activité sous le Second Empire, et n’en reconnaît que quatre : Paris (Tuileries), Fontainebleau, Versailles et Bayonne. De même, la liste des amateurs recensés, qui ne dépasse pas les 250 inscrits, présente une forte coloration aristocratique et une minorité significative d’Anglais de Paris.

Malgré la disparition du régime juridique des corporations et des maîtrises, des dynasties familiales subsistent : on retrouve ainsi le nom de J. Edmond Barre (Fig. 5), successeur de son père, et considéré comme le meilleur joueur de son temps, renommée qui en fit le Maître paumier de Napoléon III ; ou encore Charles Delahaye, fils d’Henri, qui tint la salle du jardin des Tuileries. Peu avant la Grande Guerre, le jeu installé dans un immeuble de la rue Lauriston (Paris, XVIe) concentra la pratique parisienne de la courte paume jusqu’à nos jours. (Fig. 6) Des champions se font connaître en perpétuant, parallèlement au tennis, la vieille tradition de la courte paume. (Fig. 7)

J. Edmond Barre, paumier de Napoléon III
Fig. 5 - J. Edmond Barre, paumier de Napoléon III
Le jeu de paume de la rue Lauriston, en 1925. (Agence Rol)
Fig. 6 - Le jeu de paume de la rue Lauriston, en 1925. (Agence Rol)
Garcin, champion de paume en 1920. (Agence Meurisse)
Fig. 7 - Garcin, champion de paume en 1920. (Agence Meurisse)

La longue paume, de son côté, s’installe dans les vastes espaces aristocratiques des parcs des châteaux. Le terrain utilisé a jusqu’à une centaine de mètres de long, et 12 à 15 de large. Des gravures du XVIIe siècle présentent un jeu qui, par bien des aspects, s’apparente à l’actuel jeu de tambourin des villages héraultais. (Fig. 8) A Paris même, à partir des années 1720, un « carré des jeux » est réservé aux exercices physiques dans le quartier excentré des Champs-Élysées. Contrairement aux jardins des Tuileries ou du Luxembourg, il est ouvert à tous, et la longue paume s’y installe, aux côtés du mail ou des boules 15. Et tout au long du XIXe siècle, les allées du jardin du Luxembourg accueillent des parties de longue paume. (Fig. 9) Mais le livre de Fournier permet de vérifier que la pratique provinciale de la longue paume reste vivace sous le Second Empire, et principalement dans le nord de la France.

Le jeu de longue paume dans le parc du château de Liancourt, 1655
Fig. 8 - Le jeu de longue paume dans le parc du château de Liancourt, 1655
Partie de longue paume vers 1860, Jardins du Luxembourg à Paris
Fig. 9 - Partie de longue paume vers 1860, Jardins du Luxembourg à Paris

La pratique de la courte paume

Les règles du jeu de courte paume, telles qu’elles se codifient progressivement tout au long de l’époque moderne, sont de l’avis de tous, complexes et difficiles à expliquer ; leur subtilité tient pour une large part à l’architecture de la salle qui échappe à toute symétrie simple. Contrairement au court de tennis actuel, qui se déploie à l’identique de chaque côté du filet central, la salle de courte paume présente une grande variété dans les surfaces de jeu, murs, pans coupés, auvents des galeries, ouvertures de tailles et d’emplacements variés, etc. Les plans de salle, les gravures anciennes proposant plusieurs perspectives (Fig. 10, 11A et 11B), suffisent à se convaincre de la grande diversité des situations de jeu, et de la part de hasard générée par les rebonds de la balle dans cet espace accidenté.

Vue de l’intérieur d’un jeu de paume
Fig. 10 - Vue de l’intérieur d’un jeu de paume
Vue du jeu de paume prise du côté du dedans
Fig. 11A - Vue du jeu de paume prise du côté du dedans
Vue du jeu de paume prise du côté du service
Fig. 11B - Vue du jeu de paume prise du côté du service

La courte paume se joue sur un terrain aux dimensions non standardisées, ce qui accroît la difficulté pour le joueur à assurer ses coups de raquette. Le tripot courant a une trentaine de mètres de long, sur 10 à 12 mètres de large 16. Le plafond de la salle doit être au minimum à 8 mètres au-dessus du sol. Les murs sont peints en noir et les carreaux du sol sont rouges.

La salle est partiellement entourée de galeries grillagées, appelées « ouverts », de 1,80 mètre de largeur, sur le mur du côté de la longueur, qui sont des espaces pour les spectateurs. La longueur occupée par la galerie est appelé mur de service, les deux largeurs sont : mur de grille et mur du dedans. Le quatrième pan de mur (sur la longueur) est dit grand mur ou mur de bricole. Pour engager, le joueur doit faire rouler la balle sur l’auvent qui surmonte la galerie.

Les raquettes utilisées à partir du XVIe siècle sont voisines de celles du tennis, leur manche est plus ou moins selon qu’elles sont utilisées pour la longue paume ou dans les salles fermées. Certains modèles se caractérisent par une dissymétrie du tamis. (Fig. 12)

La balle utilisée, dite « esteuf », est blanche et constituée de bourrage de poils d’animaux, de chutes d’étoffes, de chiffon ou d’étoupes de laine, elle est recouverte de peau de mouton. La fabrication des « esteufs » françaises était célèbre dans toute l’Europe et pendant des siècles, les princes étrangers ne manquèrent pas une occasion de s’en faire rapporter par leurs amis. Depuis 1984, la balle est jaune et sa fabrication est légèrement différente, son cœur est en liège, on l’entoure d’un mince ruban de coton très long ; elle est attachée par de la ficelle, avec toute une série de nœuds et pour terminer on coud, toujours à la main, une feutrine par-dessus. Le diamètre varie entre 0,62 à 0,65 cm et son poids entre 70 à 80 gr.

Raquette et balles au XVIIIe siècle. Planche V, ext. du traité de Garsault
Fig. 12 - Raquette et balles au XVIIIe siècle. Planche V, ext. du traité de Garsault. (Gallica)

Pour marquer des points, on pourra, comme au tennis, réaliser un coup gagnant ou profiter d’une faute adverse, mais aussi toucher des zones bien précises marquées sur le sol ou sur les murs. Les points se comptent également en 15, 30, 45 (ou 40) et jeu.

La courte paume se joue en simple ou en double et consiste à se renvoyer une balle, grâce à une raquette au-dessus d’un filet central qui est plus haut qu’un filet de tennis et non tendu. Un seul rebond au sol est permis ; par contre, plusieurs rebonds sont possibles sur les murs ou les plans inclinés de la salle, éléments de jeu au même titre que le carreau (le sol, l’aire de jeu). L’engagement se fait toujours à partir du même côté de terrain, celui appelé le « dedans », et doit atterrir dans le carré de service du côté adverse, le « devers » (terrain opposé à l’engagement). Si une balle rebondit deux fois dans certaines conditions, elle fait « chasse ». Cet aspect spécifique du jeu est un élément tactique essentiel de la paume, et s’est retrouvé dans le jeu moderne de tambourin, jusqu’à sa suppression dans les années 1950. Les expressions telles que « chassé-croisé » ou « qui va à la chasse perd sa place » viennent de cette règle du jeu de paume.

Les usages des jeux de paume

Le Maître paumier s’occupe donc d’une salle de jeu de paume, il fabrique des raquettes, des balles dites : esteuf, il loue ou vend tous les accessoires du jeu de paume. Il est au service des joueurs qui fréquentent sa salle : « il leur donne l’habit de combat, vêtements légers, aisés qui laissent au corps toute sa liberté ».

La plupart des joueurs se déshabillent entièrement en arrivant au jeu de paume dans une chambre servant de vestiaire. Le Maître paumier leur fournit, bonnets, chemises, caleçons, camisoles, bas et chaussons, des robes de chambre. Il remplit sa petite armoire ou crédence des rafraîchissements que les joueurs demandent, comme pain, vin, bière. Le jeu fini, le joueur monte dans une chambre où se trouve un bon feu (le Maître paumier fournit les fagots) devant lequel il se fait frotter nu et essuyer par les garçons du jeu, puis revêt ses habits.

Les joueurs se présentent soit pour peloter, c’est-à-dire pour se renvoyer simplement la balle, sans suivre aucune règle de jeu, ou bien pour jouer une partie, en observant toutes les nombreuses règles. Si un amateur isolé a envie de jouer, il demande un garçon pour jouer contre lui ; quelquefois le Maître s’offre de lui-même. Des loges, des galeries entourent le jeu où l’on peut assister au spectacle, boire, manger et parier sur la partie. Les enjeux se placent sous le filet. (Fig. 13) « Les frais de cet amusement sont fort considérables. Les gens qui aiment cet exercice avec passion s’y ruinent aisément » 17.

Détail d’une estampe du XVIIIe siècle. Un spectateur glisse son enjeu sous le filet, deux autres parieurs attendent leur tour
Fig. 13 - Détail d’une estampe du XVIIIe siècle. Un spectateur glisse son enjeu sous le filet, deux autres parieurs attendent leur tour. (Photo privée)

Les salles de jeu de paume sont une excellente affaire pour leurs propriétaires, car on y parie beaucoup, on joue parfois aux dés et aux cartes. Les paris sont souvent truqués, des gens peu scrupuleux arpentent souvent les galeries, d’où la mauvaise réputation de ces tripots. A partir de Louis XIV qui a mis à la mode le billard, les salles de paume seront quasi toujours couplées avec des salles de billard.

Les médecins conseillent de jouer à la paume pour prévenir les rhumatismes et entretenir son esprit, et de fait à Montpellier, de nombreux médecins seront propriétaires de jeu de paume : « une partie de jeu de paume réchauffe le corps et les extrémités, elle purge les états d’âme superflus, fortifie les facultés naturelles, allège et souhaite la bienvenue à l’esprit ; si bien que l’homme qui sait choisir un jeu d’exercice honnête et en use sagement, améliore sa santé physique, aussi bien que la vivacité d’esprit ».

En raison de leurs dimensions, les jeux de paume vont souvent servir de salles de spectacles. Au début, on a recours à une installation de fortune, avec une estrade posée sur des tréteaux ou même sur des barriques et un rideau de fond ; le public est debout ou assis sur des bancs, les personnes importantes peuvent louer des sièges. Lorsque la fréquentation des salles de jeu de paume diminue, ou en cas de trop forte concurrence entre salles voisines, les tenanciers qui veulent rentabiliser leur salle la consacrent entièrement aux représentations théâtrales. On cite l’exemple du n°14, de la rue Mazarine à Paris, le jeu de paume des Métayer 18 où la troupe de Molière ouvrit « L’Illustre Théâtre » en décembre 1643 : « contrat de location du 12 septembre 1643, bail de Maître paumier Noël Gallois du jeu de Paume des Métayer aux comédiens de « l’Illustre Théâtre » pour 3 ans, moyennant 1900 livres de loyer annuel ». Ce bail sera résilié le 19 décembre 1644 et la Compagnie signe le même jour un contrat pour disposer d’un nouveau théâtre, le jeu de paume de la Croix noire, quai des Célestins.

Les salles de jeu de Paume hébergent, de fait, toutes sortes de spectacles : des acrobates, des danseurs de corde, des cirques, voire même des courses de taureaux.

Les jeux de paume montpelliérains vus par les chroniqueurs et historiens

Nous avons fait le pari de retrouver les jeux de paume évoqués par les historiens, dans Montpellier, en particulier les huit jeux de paume 19 dont parle Thomas Platter à la fin du XVIe siècle, ainsi que les salles ouvertes ultérieurement jusqu’au XIXe siècle.

Thomas Platter 20 un étudiant bâlois venu faire sa médecine à Montpellier, à la fin de 1598, écrit à son frère aîné Félix : « qu’il va faire une partie de balle dans un jeu de paume qui est fort large, mais pas très long » et il rajoute : « Il y a sept jeux de paume en ville et un dans le faubourg ».

L’Anonyme de Montpellier21 écrit en 1768 : « Il n’y a que deux jeux de paume dans cette ville : l’un à la rue des Étuves, l’autre hors la porte de la Saunerie. Celui-ci est très grand, bien éclairé ; cependant, il est fermé faute de paumiers. L’autre travaille quelque peu. C’est encore un amusement futile, pénible, fort couteux ». (…) « L’on est resté longtemps sans aucun jeu de paume en cette ville. L’on en a fait deux. Le plus beau n’a pas tenu six mois. L’autre est peu occupé. Les frais de cet amusement sont fort considérables. Les gens qui aiment cet exercice avec passion s’y ruinent aisément ». Il nous signale aussi un jeu de ballon près de la place de la Comédie, dans les fossés de la ville, qui se pratique avec les règles de la grosse paume.

Dans les galeries des jeux de paume, le Maître paumier pouvait installer des billards, clause que l’on retrouve dans presque tous les arrentements à partir du XVIIe siècle. Voici ce que nous en dit l’Anonyme : « les jeux de billard 22 que l’on a laissé se multiplier à l’infini, sont la perte des enfans et de la jeunesse qui s’y exercent depuis le matin jusqu’au soir, en négligeant leurs études. Ce sont des mauvais lieux où ils apprennent toute sorte d’excès et de friponneries. J’ai été surpris de ce qu’on n’a pas porté remède à un tel désordre. Au surplus, comme les tenants de ces endroits sont ordinairement des aventuriers, il n’est pas bien merveilleux qu’il s’y passe des filouteries et qu’on ne fasse jouer de malheur, les honnêtes gens se garderaient bien d’y entrer ».

Grasset-Morel 23 écrivait en 1908 que jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, Montpellier n’eut pas de salle de spectacle. Lorsque venait une troupe de passage, elle se produisait dans les salles de jeu de paume telles celle de Saporta au Pas Étroit, celle de Fargeon aux étuves et celle qui a donné le nom au Boulevard. Il dit aussi qu’il a retrouvé un jeu de paume à la rue Urbain V (rue Chrestien) dite autrefois rue du Tricot 24. Il en signale un autre à la rue En Rouan dite aussi rue du Jeu de la Grosse Paume, et qui longe la façade latérale de l’Hôtel St Come.

Albert de Luze 25 en 1933, dans son livre sur La magnifique histoire du jeu de paume nous révèle qu’il trouva quatre jeux dans la patrie de Guillaume Barcellon, Maître paumier de Louis XV :

« Il y en avait un très ancien, derrière la tour de la Babote, boulevard de l’Observatoire que les Pénitents Bleus acquirent en 1746 pour bâtir leur église, un autre, rue des Étuves dans le cul de sac nommé plus tard impasse de la Comédie, ce qui semble bien prouver qu’il servit de théâtre, il appartenait au conseiller Jean Fargeon. Un troisième se trouvait dans la rue Mareschal, devenue rue de la Bonne Nouvelle (et redevenue rue Mareschal). Il devint le lieu de réunion des Francs-Maçons. Enfin, un jeu fut bâti au jardin Reboul, dans l’île du Jeu de Paume, qui est limitée par le Boulevard du Jeu de Paume et les rues des Grenadiers et Castilhon ».

Nous partons donc sur les traces des jeux de paume cités par ces auteurs, dans l’écusson 26 et les faubourgs, en nous servant des Compoix, du Cadastre et de divers actes de notaires. Autrefois, on désignait un jeu de paume, par le mot « tripot » qui n’avait pas encore le sens péjoratif de lieu de débauche, qu’on lui connaîtra par la suite. (Plan 1)

1. Tripot découvert dans l’île de Bénézech del Boys, alias Jean Luppian, au Sixain Sainte Croix (rue Candolle)

Dans le Compoix de Saint Firmin, en 1404, Guilhem Laurens ou Laures, possède « un hostalet ont y ha un jauc de triscort de verdier abal al treble de laozador… ».

Difficile à décrypter l’idiome populaire de Montpellier, de l’époque, mais on arrive cependant bien à lire : « une petite maison où il y a un jeu de tricot découvert ». Cette île qui concorde avec l’île Restouble ou de Jean Luppian 27 était entourée de la rue du St Sacrement (aujourd’hui de Candolle), de la rue Restouble (aujourd’hui de Verdale), de la rue de la Blanquerie (aujourd’hui rue de l’Université), et de l’autre côté de la rue de la Blanquerie, elle faisait face à la rue du Tricot 28. (Fig. 14)

Compoix St Firmin 1404 – manifeste de Guilhem Laurens. AM Montpellier
Fig. 14 - Compoix St Firmin 1404 – manifeste de Guilhem Laurens. AM Montpellier. (Photo Christine Marcadier)

A quelques pas de là, au XIVe siècle, en haut de la rue de l’Université, se trouvaient les Étuves Hautes ou Étuves de Ste Croix, dites aussi les 2èmes Étuves (par rapport aux 1ères et 3èmes Étuves de la rue éponyme). Bizarrerie inexplicable, l’eau est abondante dans cette partie élevée de la ville (le puits des esquilles est très proche). Comme de bien entendu, qui dit « établissement de bains » dit « prostitution », présente rue du Figuier, appelée autrefois rue Bombecul. (Fig. 15)

Extrait d’un plan de Montpellier du XVIe siècle, où l’on peut voir l’île de Jean Luppian, l’hôtel de Pluviers, la rue du Tricot, et les 2èmes étuves
Fig. 15 - Extrait d’un plan de Montpellier du XVIe siècle, où l’on peut voir l’île de Jean Luppian, l’hôtel de Pluviers, la rue du Tricot, et les 2èmes étuves (Établi par Jacques de Morlon, dessiné par Albaret)

2. Tripot découvert Paulhan du Sieur de Pluviers, alias de Jacques Langlois, rue du Tricot (rue Chrestien)

Grasset-Morel nous dit qu’entre les rues de la Blanquerie, Fournarié, Panafieu et du Tricot, se trouvait l’île Lauriol, ci-devant de Pluviers, seigneur de Paulhan. Derrière les trois immeubles qui longent la rue Fournarié, était l’immeuble de Guillaume Clauzel (1599-1691), seigneur de Roucayrol, acquis par Barthélémy Brun (1689-1745) 29, receveur et payeur à la Cours des Aides, avec tripot où se trouvait un jeu de paume, auquel donnait accès un passage voûté, qui avait appartenu à Jacques Langlois paulmier.

Au Compoix St Matthieu de 1600 (f°356), au manifeste de Jacques Langlois, paumier, on peut lire : « une petite maison et un tripot découvert joignant la descente du collège du pape et six pans de descouvert derrière le tripot, ensemble ung passage dessous la voute sise acousté d’icilluy pour aller au recueil des paumes acquis de M. de Pluviers, seigneur de Paulhan, fait coing. Confront d’une part les hoirs de M. Uzellis et ledit sieur de Pluviers, d’autre Vincent du Ranc et Estienne Atgier, du dernier ledit de Pluviers devant la rue… estimat 31 £ 10 sols ».

Jacques Langlois, protestant, avait passé un contrat de mariage le 25 juillet 1584 à Montpellier avec Marguerite Hugue (Huc) veuve de Pierre Castanyer, Maître paumier ; il est le fils d’Adrian Langlois et Geneviève Labelle « en leur vivant, habitant au Faubourg Saint Germain à Paris ». Peut-être que le tripot fut tenu précédemment par Pierre Castanyer d’où le remariage de sa veuve avec un Maître paumier. Louise Guiraud, dans son livre sur la Réforme à Montpellier, évoque « le mestre qui tien le triquot de Poulian [Paulhan] estimé à 3 livres qinze sous », mais ne cite pas son nom 30.

Il y a fort à parier que ce tripot fut fréquenté par le poète occitan Isaac Despuech dit le Sage, auteur de Las foulies dau Sage de Mounpelié. Ce dernier, né et baptisé au temple le 1er mai 1583 à Montpellier, écrivait en patois de Montpellier ; c’était un libertin, aimant la table, les femmes et le jeu. Le 2 février 1606 31 à l’église Saint Firmin, il faisait un beau mariage, en la personne de Françoise d’Escavanier, veuve de Jean de Pluviers, seigneur d’Assas et du Salezon, qui, richement dotée, lui assurait un logis rue de la Blanquerie (aujourd’hui rue de l’Université). Selon la tradition, il écrivait ses poèmes dans le tripot de son père André Despuech 32. Il décèdera le 28 novembre 1642, dans un coin de cabaret, au moment où les Consuls allaient le faire admettre à l’Hôpital.

Au sixain Saint Matthieu, en 1679, dans la maison de M. de Bocaud autrefois de Pluviers, loge le paumier Jean Villa. L’accès au jeu de paume se faisait par la rue du Tricot, qui aboutissait à la rue de la Blanquerie. Elle deviendra la rue Chrestien, aujourd’hui elle prolonge la rue Urbain V (autrefois dite rue Panafieu, descente d’en Calvet, ou devalada des médecins ou du Collège du Pape). (Fig. 16)

Rue Urbain V qui fait retour au fond à droite sur la rue Chrestien, ancienne rue du tricot
Fig. 16 - Rue Urbain V qui fait retour au fond à droite sur la rue Chrestien, ancienne rue du tricot. (Photo Marie-José Ars Guigou, 2016). (Photo privée)

3. Jeu de paume rue du Bras de Fer ou Tripot Calvet, aujourd’hui de l’Hôtel Montcalm

L’Hôtel, de 1632 à 1821, eut pour propriétaire des Montcalm 33 d’où son nom ; il a son entrée au Plan du Sauvage, mais la façade principale donne sur une grande cour qui regarde la rue de l’Ancien Courrier.

L’hôtel figure au Compoix de St Paul en 1480 et 1544, au nom de Miguel Caulvet (Calvet), cambiador 34. La maison est partagée le 21 octobre 1574 entre maître Nicolas Calvet et son frère Jean Calvet 35. Au Compoix de St Paul en 1600, l’hôtel est au nom de Nicolas de Calvet, conseiller du Roi, juge et magistrat en la Cour Présidiale et gouvernement de Montpellier : « maison et tripot avec jardin dedans répondant à 2 rues au pas Estrech et à la rue près de Saint-Guilhem ». C’est, en effet, ce Nicolas Calvet qui, le 12 avril 1592, a fait construire à « prix fait » par le maître-maçon Blaise Vinhier, « un jeu de paulme sise tripot, en sa maison située à la descente de Saint Paul où à présent pend pour enseigne « le Pin » (Pain) ». La davalada St Paul ou descente St Paul, n’est autre que la rue du Bras de Fer. (Fig. 17)

Nicolas de Calvet arrente le 14 juillet 1597, à Claude Farjon, natif du lieu de Beauzac 36, diocèse du Puy, Maître paumier, demeurant à présent à Aigues-Mortes, « son jeu de paume joignant sa maison d’habitation, pour 2 ans commençant le 10 octobre 1597, moyennant la somme de 88 écus par an et sous diverses conditions, notamment que le rentier ne permettra pas qu’on jure ni renie le nom de Dieu dans ledit jeu et qu’il ne pourra tenir jeu, ni brelan de cartes » 37. Un autre acte, du 6 août 1599, voit Nicolas de Calvet arrenter à Claude Farjon, Maître paumier demeurant à Montpellier, « son jeu de paume joignant sa maison, du 10 octobre 1599 au 30 septembre 1601, 250 livres par an. En outre, Nicolas Calvet baille à Farjon : cordes, filets et échelles pour s’en servir audit tripot ».

Rue du Bras de Fer. Sur le côté gauche, une des façades de l’hôtel Montcalm
Fig. 17 - Rue du Bras de Fer. Sur le côté gauche, une des façades de l’hôtel Montcalm. Sur le côté droit, une des façades de l’hôtel de Rodez-Bénavent. (Photo Marie-José Ars Guigou, 2016)

Le 26 septembre 1607 38, Nicolas de Calvet, conseiller du Roy et magistrat au Présidial de Montpellier, arrente à Pierre Brouzet, Maître paumier et Pierrette Guizarde mariés, habitants de Montpellier, « savoir la maison dit tripot que ledit sieur a dans l’enclos de ladite ville, sis à la rue et descente venant depuis l’église ruynée de St Paul » 39 ; la rente est fixée à 200 £ pour 3 ans.

Puis la branche masculine de Calvet s’éteint et l’hôtel passe aux Montcalm par mariage. Jeanne Calvet fille de Guillaume Calvet et d’Isabeau de Bossuges épouse, par un contrat de mariage du 24 novembre 1632 40, Louis de Montcalm (3ème du nom).

Au Compoix de St Paul de 1738, au manifeste de M. Louis de Montcalm de Gozon, seigneur de Gabriac (f°641), il y a : « une maison et tripot, avec jardin dedans, le tout joignant, respondant à deux du Pas Estrech et près Saint Guilhem, confrontent Me Jean Calvet, docteur, d’autre Guilhem Montet, David Campinal, Fulcrand Irlandier, Fulcand Dupuy, Jeanne Bruguière, Chalcornac de deux rues, estimat à 105 £ ».

L’hôtel restera propriété des Montcalm jusqu’au 10 octobre 1841, où, devant Maître Chivaud de Montpellier, il est vendu pour 40 000 francs à Fulcrand Caizergues, professeur à la faculté de médecine. (Fig. 18)

Maison Caizergues (aujourd’hui hôtel de Montcalm), par J-M. Amelin
Fig. 18 - Maison Caizergues (aujourd’hui hôtel de Montcalm), par J-M. Amelin « Dessinée en Cie de M. Natte, le 8 décembre 1821 ». Repris dans les années 1840. (Médiathèque Émile Zola de Montpellier Méditerranée Métropole)

4. Tripot de l’hôtel de Rodez-Bénavent ou tripot de Saporta, au Pas Étroit de la rue du Bras de Fer et rue des Trésoriers de la Bourse

La rue du Bras de Fer qui débouche sur la Place Castellane était appelée, en son sommet, le « Pas Estrech » (le Pas Étroit) en raison de son étroitesse, et l’angle de la rue (le plan du Sauvage) était dit « Le Coin du Salut ».

Sur l’emplacement de l’Hôtel de Rodez-Bénavent, bien avant qu’il devienne l’hôtel des Trésoriers de la Bourse, en 1448, il y avait une maison qui appartenait à Jaume Berthomieu, drapier, puis à sa fille, Isabel épouse de Pierre Huault.

Sur le Compoix de St Paul de 1544, il est au manifeste de mestre Louis Saporta « ung hostal près del poux del ferre 41, ont y a porque, jardin et estable », Il est fort probable que ce soit Louis Saporta qui ait fait bâtir le tripot. Ensuite l’hôtel passe à Anthoine Saporta. Dans le Compoix de St Paul, en l’an 1600, au manifeste de Jehan Saporta on peut lire : « maison grande au pas estrech avec tripot et jardin ». Le 4 novembre 1624, devant Me Montet, la maison, jardin et jeu de paume sont achetés par Jehan Saporta 42. Ces Saporta venus d’Espagne vers la moitié du 15e siècle, furent, au moins pour deux des leurs, doyens de l’Université de Médecine à Montpellier. Le plus ancien avait été médecin du roi Charles VIII et ses descendants soignèrent les rois de Navarre 43.

L’hôtel, aux environs de 1630, est la propriété de Daniel de Gallières, seigneur de Lavérune, trésorier de France et premier consul de Montpellier. Son neveu Pierre lui succède puis le fils de Pierre, Antoine ; l’île restera longtemps au nom des Gallières.

Le 17 février 1682, devant Me Adam, notaire à Montpellier, noble Pierre de Gallières, de la Religion Prétendue Réformée, institue son héritière Dame Anne de Bossugues son épouse 44. Le 5 septembre 1682, dame Anne de Bossugues, veuve de messire Pierre de Gallières, « seigneur de Lavérune… laquelle de gré a arrenté à Pierre Jourdan, maître boulanger de cette ville… la boutique, four, gloriette et arrière-boutique qui est au-dessous de son jeu de paume, situé à la rue du pas Estrech, pour le tems de 4 années, à 100 livres de rente annuelle ».

Le 6 juin 1689, cette salle de jeu de paume fut louée à Philippe de Lacroix, chef de « l’Académie royale de musique pour y jouer l’opéra ». Et le 10 novembre 1689 le sieur Lacroix et le sieur Isaac Fraissinet, maître menuisier de Montpellier passent un accord : « sachant que le sieur Fraissinet avait fait et construit le théâtre où ledit Sieur Lacroix fait représenter l’opéra au jeu de Paume… le sieur Fraissinet l’afferme au sieur Lacroix pour 5 années à laquelle, Fraissinet pourra retirer les bois employés par lui à la construction, tant du théâtre, loges, amphithéâtre que du parterre et le sieur de Lacroix fera remettre à ses frais et dépens le jeu de Paume » 45.

Un autre document en date du 16 février 1690 46 confirme ce contrat passé entre eux : « le sieur de Lacroix s’engage à faire remettre le jeu de paume en l’état même où il l’avait loué au nommé Thibaud suivant contrat passé le 26 mars 1685 à Montpellier » 47. Cet Antoine Thibaud, Maître paumier, est le fils de Jean Thibaud, paumier, et de Marguerite Bertrande. En 1679, au Sixain St Paul, Jean Thibaud, paumier, loge dans la maison du sieur de Lavérune (de Gallières). Les Thibaud sont catholiques, ce qui est plutôt rare pour des paumiers. Ils possèdent un tombeau, proche du bénitier, dans l’église des Cordeliers au Faubourg de Lattes : Jean Thibaud, Maître paumier y est enseveli le 23 juillet 1689 ainsi que Françoise Thibaude, dite « fille du maître du petit jeu de paume », le 29 mai 1695 48.

Dans l’hôtel des Gallières, en 1679, demeurent également Jacques Bassin dit le comédien qui exerce la profession de cabaretier, ainsi que Bernard Beaulac dit des rozes aussi cabaretier.

Antoine de Gallières, devant Me Tesse, le 30 octobre 1693, vend à Pierre Sartre, écuyer, receveur général, avec son frère, des deniers de la Bourse du Languedoc, sa grande maison qui va de l’Argenterie au Pas-Étroit « au-dessus de laquelle il y a un arc, un membre dépendant de la maison » 49. Les deux frères ruinés suite à des spéculations hasardeuses, déposent le bilan en 1709 et leur passif s’élève à la somme de six millions et demi de livres (montant énorme pour l’époque), dont 665 000 livres sont dues à M. de Penautier, le nouveau trésorier de la Bourse. C’est en faveur de Joseph Bonnier qu’a démissionné de sa charge Penautier et c’est à Bonnier que les héritiers de Penautier, décédé le 5 février 1712, acte reçu par Me Castaing, font vente de l’hôtel 50.

Dans le Compoix St Paul de 1738, île Gallières (f°124), au manifeste de Joseph Bonnier, seigneur, baron de la Mausson (Mosson), on peut lire : « une maison grande au Pas Estrech, tripot et jardin, le tout joignant le Président Convers, M. Etienne Feynes et 3 rues, et une ruelle de M. de Poussan, le tout estimé à 205 £ ».

En marge est notée la mutation 51 du précédent article soit le 6 février 1751 sur François Lamouroux, Trésorier de la Bourse de la Province de Languedoc, en vertu du contrat d’achat de 110 000 £, reçu par Me Carron, notaire à Paris le 16 mars 1750 52 : « une grande maison au pas Estrech, tripot et jardin, le tout joignant, qui a été de Bonnier, cy­devant (f°124) mêmes confronts, estimé à 205 £. » La suite (f°149), nous donne une nouvelle mutation : « changé le 9 octobre 1761 le présent manifeste sur le sieur Guillaume Mazade de St Bresson (escuyer, secrétaire du Roy, trésorier général de la bourse des états du Languedoc) en vertu du contrat d’achat reçu par Maître Morisse son confrère à Paris le 30 octobre 1758 ».

En 1779, l’hôtel passera de la veuve héritière de Mazade à Philippe Laurent de Joubert, le nouveau trésorier de la Bourse. Joubert étant décédé en 1792 à Paris, l’hôtel des Trésoriers fut mis aux enchères le 6 vendémiaire an III pour 180 500 francs et adjugé à Agathe Élisabeth Crassous veuve d’un Pierre Roche. Après plusieurs déboires, leur fils Arthur Roche héritier de l’hôtel, sera forcé de le vendre à Marie-Théodore Rodez-Bénavent, le 1er février 1861, pour 200 000 francs. (Fig. 19)

Il faut savoir que, malgré plusieurs transformations et successions de riches propriétaires, c’est au fastueux financier Bonnier de la Mosson et à l’architecte Daviler que nous devons ce bel hôtel de la rue des Trésoriers de la Bourse, aujourd’hui Hôtel de Rodez-Bénavent.

Jardin intérieur de l’Hôtel de Rodez-Bénavent
Fig. 19 - Jardin intérieur de l’Hôtel de Rodez-Bénavent. (Collection privée)

La salle, rue du Pas Étroit, existe toujours, en sous-sol, de l’hôtel au 4, rue des Trésoriers de la Bourse, plus exactement sous l’orangerie ; c’est la plus grande salle de jeu de Paume de Montpellier du XVIIe siècle, où se jouèrent aussi des pièces de théâtre 53.

Louis Escuret 54 nous décrit la salle de ce jeu de paume : « il avait trente mètres sur six ; le sol en était fait de carreaux en pierre de taille, rougis au sang de bœuf ; les murs étaient peints en noir, pour permettre de mieux voir la balle (blanche) 55, un filet était au milieu de la salle, comme l’est de nos jours celui d’un court de tennis ».

Quant à l’historien Pierre Burlats-Brun, il m’écrivait récemment : « il me souvient avoir visité le grand jeu de paume donnant sur la rue du Bras de Fer (sous-sol de l’Hôtel de Rodez) avec mon ami Fabre de Morlhon dans les années 1970 ! »

La rue des Étuves

Nous allons visiter la rue des Étuves qui aurait pu s’appeler la rue des Tripots, étant donné le nombre important de ces établissements dans cette artère. Dans la rue des Étuves, « les tripots et les jocs de paulmes » sont joints aux maisons des Maîtres paumiers, et dans les Compoix nous allons retrouver le nom des tripotiers 56 ou des « paulmiers demeurant à leur hostal rue des Bains ».

De nombreux indices nous font penser qu’il y a peut-être eu un tripot dans l’île des Trois Rois. Cette île qui doit son nom au logis des Trois-Rois, était délimitée par les rue de la Loge, la Grand’Rue, la rue Massane et la rue des Étuves. La rue Massane s’est appelée anciennement « rue Cauvas ». Il existait une famille Cauvas, tous Maîtres paumiers de pères en fils, qui a surtout prospéré dans les villes d’Agde, Béziers et Pézenas 57. On sait que les tripots sont souvent couplés avec des étuves, or, il se trouve que des « banhs vieilhs ou antics » ont existés près de la porte de Lattes (aujourd’hui au bas de la rue de la loge) « avec leur cortège habituel dans ce temps-là de folles filles et de truands ». Grâce à des fouilles effectuées en 1900, dans la maison Mion, rue des Étuves, on a retrouvé un « lavacrum orné de colonnes architecturalement splendides » 58 ce qui confirme bien qu’il y eut, en ce lieu, des étuves. Mais rien n’est sûr, en ce qui concerne la présence d’un tripot. (Fig. 20)

Cependant, à la rue des Étuves, dans l’enclos de la ville, il y eut au moins trois jeux de paume que Thomas Platter aurait pu connaître :

  • celui derrière la Tour de la Babote (rue Diderot)
  • un petit tripot découvert du sieur Guilhermin (angle rue des Étuves et rue Diderot)
  • celui du sieur Fargeon au cul-de-sac de la Comédie (rue Loys).
Extrait d’un plan de Montpellier au XVIe siècle où l’on voit la rue des bains vieux du roi de Majorque (rue des Étuves)
Fig. 20 - Extrait d’un plan de Montpellier au XVIe siècle où l’on voit la rue des bains vieux du roi de Majorque (rue des Étuves), le porche d’En Rouan, le logis et la Tour des 3 Rois. (Établi par Jacques de Morlon, dessiné par Albaret)

5. Grand jeu de paume de la Tour de la Babote, alias le Joc de paume Babot, alias le tripot Mayet

Ce jeu de paume était situé derrière la Tour de la Babote, et grâce à l’analyse des Compoix, on le suit assez facilement pendant plusieurs siècles.

Au XIIe siècle, derrière la Tour de la Babote se trouvaient les premières étuves, celles dites des Bains vieux du Roi de Majorque 59 qui y demeurèrent jusqu’au XIVe siècle (probablement jusqu’à la Peste Noire de 1348 60). C’est dans le Compoix de 1435 61 qu’apparait pour la première fois la mention de « Bains neufs » : « …los bans nous que se confronton am Johan Bernat, espiciayre, he am los 12 pans… estimat 200 £ ». Sur le plan de Fabre de Morlhon du XVIe siècle, on note que les bains alias les étuves 62 sont revenues au même emplacement ; en étudiant les Compoix de Saint Paul et Sainte Foy, on s’aperçoit qu’entre temps on y a joint un jeu de Paume ! Et ce sera une constante, la proximité des jeux de paume et des établissements de bains, ainsi que la prostitution 63.

Le Compoix suivant de 1478 64 fait mentionne d’un jardin, et on a ajouté au manifeste de : « Jean Babot 65, stubier item ung joc de paume que a fach en lad. Estubes que arente à part ». La construction du Joc de paume Babot a du s’opérer entre 1478 et 1525. Dans l’historique de ces étuves 66, on note que Jean Habot ou Babot a d’abord pour unique confront Guiraud Boisson. Puis, c’est Baptiste Rivière, stubier, qui regarde Jean Boisson et on mentionne Rixens Babota de deux parts de l’immeuble devenu le Jeu de Paume. Nous suivons cette propriété de Jean Habot à Baptiste Riviére, à Nicolas son fils, à Marguerite Randonne sa belle-fille, remariée avec Antoine Astruc qui, le 29 mai 1575, les donnait à Jacques Lantier 67, chirurgien. Au manifeste de ce dernier l’établissement est ainsi décrit : « une maison à la rue des Bans, ou y a ung grand descouvert joignant, le dessus de laquelle et sur le devant appartient a mademoiselle de Vignes, confrontant de deux parts ladicte de Vignes, d’autre Estienne Plantade et Anthoine Fauguières, devant la rue des Estubes et les douze pans, ayant sortie à la ruelle allant à la Saunerie (la Grand’Rue aujourd’hui) et Marguerite Lafon, estimé 16 livres » 68.

Il faut faire une distinction entre les propriétaires des jeux de paume qui sont la plupart du temps de noble naissance, médecins, avocat ou riches bourgeois, et les Maîtres paumiers ; ce sont ces derniers qui jouent et demeurent aux jeux de paume et sont arrentés par les précédents. Cependant, pour certains paumiers, c’est un moyen de s’enrichir, de s’élever dans l’échelle sociale et d’avoir plus tard leur propre jeu de paume.

Dans le Compoix de 1528 69 au manifeste de Mayet Moynier, paumier, il a un hostal qui est de Rolland Petit à la « carriera dels bans, confronte : en un Guillaume Coste et Pierre Malhot, estimat 2 livres 10 sols ». Au Compoix suivant de 1544 70, Mayet Moynier, paumier, est toujours présent, la mutation se fait 71 sur Thomas Maicet (Mayet), paumier, en biens et division reçu par Me Rodil Jehan notaire les 10 may 1572. (Fig. 21)

En 1590 72, Thomas Mayet, paulmier, a « une maison à la ruelle près de la porte des bains, confront Pierre Gleizes et François Malholl, davant Jacques de Boirargues, estimat 4 £ ». Il est toujours présent au Compoix de 1614.

Compoix Ste Foy 1544. Manifeste de Mayet Moynier
Fig. 21 - Compoix Ste Foy 1544. Manifeste de Mayet Moynier.
(Photo Christine Marcadier)

Le 22 octobre 1586, les Consuls de Montpellier inféodent à Isaac et Jacques Andrieu, cordiers filant le chanvre, le chemin des douze pans appelé le « Filadou » depuis la porte de Lattes 73 jusqu’au « Tripot de Maret » 74 et le même jour « le Filadou » depuis ledit Tripot jusqu’à la porte de la Saunerie 75, pour 7 sols et 6 deniers.

Comme nous pouvons le constater, la famille Mayet a eu de l’importance à son époque, puisque le tripot porta son nom. Dans la famille Mayet, nous avons en premier Mayet Moynier, Maître paumier, puis Thomas Mayet, aussi Maître paumier, qui est décédé sans faire de testament : le 16 mai 1572 76 s’exécute le partage de ses biens entre ses enfants, à savoir Thomas Mayet, 16 ans, Michel Mayet, Maître paumier, Jehanne Mayet femme de Jacques Saint et Astrugue Mayette femme de Domergue Albouy. Le premier mai 1574 77, il y a contrat de mariage entre Michel Mayet, paulmier, natif et habitant de Montpellier et Gabrielle Maycelle, fille de François Maycelle, poudrier et de Sobremont Jacquette, de Montpellier.

Pendant les guerres de religion où se déchirèrent Papistes et Huguenots montpelliérains, les jeux de paume furent fermés ou ruinés, surtout en période de peste comme celles des années 1580, 1629 et 1640. Quant aux étuves elles servirent à soigner et à isoler les malades. On sait, par exemple, qu’après la peste de 1629, François Ranchin 78, médecin de Montpellier, fit purifier, en sa présence, les personnes rentrant à Montpellier aux vieilles étuves, « belles encore quoique déjà ruinées ». A cause de la présence de la peste, on enregistre chez les notaires de nombreux testaments. Quelquefois, par peur de la contagion, le testament est dicté au notaire par la fenêtre. C’est le cas, le 16 mai 1580, de Catherine Glaudyne, aveugle, catholique, veuve de Pierre Auryere, laboureur de Montpellier, qui teste devant Me Jehan Tardinier 79. L’acte est fait « en la ruelle, qui ne passe point, près le tripot de M. de Clauzel, vis-à-vis de la maison de feu son mari ».

Continuons l’historique du tripot de la Babote, devenu à présent le tripot de Clauzel.

Le 26 novembre 1576, Guillaumes Clauzel, Sieur de Fonfroide, conseiller en la cour des Aydes de Montpellier, passe un contrat de mariage avec Mademoiselle Françoise de Vignes 80. Au Compoix de Sainte Foy 81 figure, par deux fois, aux manifestes de Mademoiselle Françoise de Vignes épouse de Clauzel : « un tripot couvert rue des bains ».

Le 15 mars 1645 82, noble Jean de Clauzel, sieur de Saint Sériés, vend à perpétuité à François Cros, Maître paumier, né et demeurant à Montpellier, pour la somme de 2600 £ : « une maison et jeu de paume démoly produit en plan qu’il a dans l’enclos de Montpellier… confrontant une rue à cudesac appelée des estuves, la maison où soulaient être les estuves apartenant à Pierre Do pâtissier et les 12 pans. » Jean de Clauzel déclare que ce bien lui a été bailhé par Guilhaume de Clauzel, sieur de Fonfroide, conseiller à la C.C.AF de Montpellier, son frère, héritier de messire Pierre de Clauzel, leur père, chevalier et conseiller du Roy, syndic et Président en la Cour des Comptes. Cette maison et ce jeu appartenaient à Damoiselle Gilette de Vignes Veuve de M. Anthoine Bernard, bourgeois, qui par contrat du 7 octobre 1605 l’aurait bailhé à dame Jeanne de Saint Ravy, mère et tutrice des susdits frères de Clauzel ; contrat certifié, ce jour, par Charles de Bernard héritier de ladite de Vignes.

Le document qui suit est très intéressant, car il concerne les travaux à faire au jeu de paume que vient d’acquérir François Cros. Le 20 mars 1645 83, François Cros, charge à prix fait François Fraissinet, Maître menuisier charpentier, de faire recouvrir le jeu de paume qu’il vient d’acheter : « ledit couvert sera fait de bois du Dauphiné pour ce quy est des poutres et pour les aix 84 de bois de Quilhan, qui aura 5 arbalestrières 85 avec ses saumiers 86 qui seront porté d’un pilier à l’autre, ces arbalestrières auront un pan un quart en hauteur et autant en espesseur (…) le tout fait…de bon bois sain… et ledit Fraissinet sera tenu de… parachever ledit couvert dans les deux mois… fournira le bois et la menuiserie… pour laquelle bezogne ledit Fraissinet a reçu 600 livres etc. ».

Les Cros sont une célèbre famille de potiers d’étain de Montpellier et de Béziers, où l’on trouve dans leurs descendants des Maîtres paumiers 87. François Cros, fils de Jacques Cros et Françoise Gaujoux, est le premier qui s’établit Maître paumier à Montpellier en 1645. Il teste le 6 avril 1621 88 et fait héritière son épouse Françoise de Soulié. Le 26 mai 1653 89, il arrente à Jean Cros, son neveu aussi Maître paumier, la maison et le jeu de paume qu’il a dans Montpellier, rue des vieilles étuves, pour une année, du 10 septembre 1653 au 10 septembre 1654, pour un montant de 550 £… « le tout est présenté comme aussi rendra audit François Cros… trois billards, des raquetes, une raspe, une presse, deux billots, un marteau, deux paries de ciseaux et une gorge. Et pendant ledit temps… entretiendra ladite maison et jeu de paume en bon père de famille ».

François Cros décède le 27 mai 1655 à Béziers à l’âge de 61 ans et sa veuve cède à son neveu Jean Cros, paumier, le grand jeu de paume situé au sixain Sainte-Foy, près de la Tour de la Babote pour 10 200 £ 90. On constatera, au passage, combien ce jeu de paume a pris de la valeur, acheté 2 600 £ en 1645, son prix a presque quadruplé en 10 années ! On peut dire que le XVIIe siècle est l’apogée du jeu de paume à Montpellier !

Le neveu Jean Cros, fils de Jacques Cros et d’Isabeau Seguin, est né le 15 janvier 1618 à Montpellier, paroisse Notre-Dame-des-Tables, fut d’abord potier d’étain, puis paumier. Il épouse le 15 janvier 1645 Jeanne Ombres. Il est donc acquéreur du Jeu de paume de la Tour de la Babotte, cédé par sa tante Françoise de Soulié épouse de François Cros. Jean Cros, Maître paumier est au Compoix de St Foy de 1614 (f°47) mutation du 17 mai 1657, contrat d’achat reçu par Me Pélerin de Montpellier le 10 juin 1656 : « le reste d’une maison, pattu et tripot couvert, le tout joignant à la rue des bains, les dessous du devant de la maison appartenant à Jacques Lantier, confronte à présent, la rue quy ne passe point, appelée des étuves 91, la maison où soullait être Pierre Estienne appartenant à Pierre Do Me pasticié ».

Le fils du couple Jean Cros et Jeanne Ombres, Henri Cros est aussi Maître paumier.

Henri Cros, (frère de Jean Cros, cité plus haut, et prénommé comme son neveu), s’établit Maître paumier à Béziers où il épouse Marie de Soulié, la sœur de sa tante Françoise de Soulié, puis il s’installe à Montpellier où il hérite du jeu de paume. Henri Cros va s’associer avec plusieurs Maître paumiers devenus célèbres par la suite, tels que les Barcellon et les Poujol, pour gérer son jeu de paume. Il prendra même un apprenti en 1682, Jacques Courbe, le fils de Jean Courbe, Maître paumier de Nîmes.

Le 5 février 1687, devant Me Ramel, notaire à Montpellier, François Barcelon 92 Maître paumier né à Riez en Provence, signe un contrat, avec Henri Cros, propriétaire du Jeu de Paume de la rue des étuves, à Montpellier : « …lesquels Henry Cros, Maître paumier de Montpellier et François Barcellon aussy Maître paumier de Toulon, avaient fait une Société par contrat le 24 juillet 1686, retenu par Me Fabre, notaire de Beaucaire (30) » 93.

Le 6 octobre 1690, devant Me Margouet 94, notaire à Montpellier, Henry Cros et Antoine Poujol, tous deux Maîtres paumiers de Montpellier s’associent pour retirer l’utilité du jeu de paume que le sieur Cros a dans l’enclos de cette ville, rue des Etuves, pour une période de 4 années. Le sieur Henri Cros sera tenu de fournir un jeu de billard, un appartement tel que les rentiers précédents ont joui et de plus baille à Antoine Poujol : « une presse pour corde et raquettes, un banc qui sert de billot pour faire des pouloutons avec sa boiette ; un autre banc qui sert de cheze pour corder les raquettes… une rappe, une scie, deux goujes, deux tires, trois poinsons, deux marteaux…, plus une caisse pour mettre les outils et deux corbeilles pour mettre les retailles… plus un coffre et une table bois noyer… un bois de lit… dix chezes grandes de tappisserie a mouquettes, une table et deux bancs bois noyer, une table et deux bancs bois noyer ; plus trois billards à tresner et trois à donner coup, trois batonnettes, deux billes pour le billard et sept pour jouer à la guerre, 180 marques d’estain fin et un compas leston ; plus trois bois de lit noyer, dans la chambre des joueurs, une tenture de tapisserie bergame tirant 9 cannes et demy, six chezes bois noyer avec leur garniture de sergette verte, 4 autres chèzes… garnies de tapisserie à mouquettes et une non garnie ; un petit miroir avec son cadre noir, une vergette et un garde-robe noir sapin peint de vert, plus un desabilloir bois blanc, trois moines garnis de fer blanc, avec son chauderon à chacun, une père cabrettes fer et trois grandes corbeilles blancs pour mettre les habits ».

François Barcellon cité plus haut, a un fils Claude, Maître paumier que nous retrouvons lui aussi, rue des Étuves, associé à Henry Cros.

Le 27 janvier 1694, devant Me Margouet, notaire à Montpellier, Claude Barcellon, Maître paumier de Nîmes, s’associe avec sieur Henry Cros, Maître paumier de Montpellier, « pour retirer l’utilité du jeu de paume que le sieur Cros a dans l’enclos de cette ville, rue des Estubes, confrontant l’hostellerie de la palme et ce pour le temps et terme de trois années… aux conditions suivantes, ledit Cros sera tenu de fournir ledit jeu de paume, un jeu de billard…étant présentement dans le jeu, avec deux tapis, l’un vieux et l’autre neuf que Barcelon, sera tenu de laisser au même état… aussi promet le sieur Cros de bailler à Barcelon, un appartement, tel que les rentiers précédents ont joui, composé d’une chambre pour les joueurs, de deux membres bas et d’un grenier, lui baille, en outre, le membre bas neuf qui est dans le jardin… et Barcelon sera obligé de fournir entièrement tous ce qui sera utile et nécessaire pour le service des joueurs, comme balles, raquettes, linges, meubles, bois et charbons…même de faire frotter et dessuer les joueurs… Pacte que les profits qu’il plaira à Dieu leur donner… seront également partagés entre eux ; pacte qu’en cas, pendant la société, il viendrait des comédiens pour jouer dans le jeu de paume, lesdites parties partageront ce qu’elles en pourront retirer et fourniront, par moitié, les chezes… Et, parce qu’il sera besoin à Barcelon de se meubler, Cros lui baillera les meubles… ».

Henri Cros, décède le 26 mai 1696 à Montpellier, âgé de 70 ans environ, paroisse de Notre-Dame-des-Tables. Sa nièce Antoinette Cros qui a épousé le 1er février 1635 Antoine Blay, Me cordonnier, héritera à son tour du tripot couvert qui sera dit du nom des associés : Blay et Poujol.

Le 27 novembre 1681 95, Pierre Blay, procureur du bureau des finances de la généralité de Montpellier teste devant Me Durand de Montpellier et donne et lègue 200 livres à Jeanne Blay sa sœur mariée à Bernard Fournier, à Antoinette Blay sa sœur épouse d’Antoine Poujol, Maître paumier, à Magdeleine Blay aussi sa sœur et veuve de Riban, « ledit testateur confère à Jeanne Sabatier sa femme la somme de 533 livres, suivant acte du 24 mois, passé dans registre chez Me Brun et fait son héritière universelle, sa sœur Marie Blay épouse de Pierre Fédière, maistre pâtissier… ».

En 1699, une très petite portion de l’emplacement des 3ème étuves (1/20) fut détachée et vendue à Pierre Blay déjà acquéreur d’un immeuble voisin dit : « maison, patus et tripot couvert » lequel confrontant « la rue qui ne passe point appelée des estubes ».

Sa fille Antoinette Blay veuve Antoine Poujol, transmettra à son tour le jeu de paume à ses filles Annette et Marie Poujol qui le vendront, en 1746, aux Pénitents bleus pour y construire une chapelle. (Fig. 22)

L’arrière de la tour de la Babote, à laquelle était adossée le jeu de paume
Fig. 22 - L’arrière de la tour de la Babote,
à laquelle était adossée le jeu de paume.
(Photo Marie-José Ars Guigou, 2016)

Le jeu de paume de la Tour de la Babote est transformé en chapelle : La 1ère chapelle de la Confrérie des Pénitents Bleus

En 1762, la Confrérie des Pénitents Bleus bénéficia de l’inféodation du chemin des 12 pans et put ainsi édifier une nef latérale. Elle plaça le chœur de l’église contre la partie nord de l’Observatoire alias la Tour de la Babote, de telle manière qu’il était nécessaire de traverser le vestibule de l’église pour atteindre l’escalier qui conduisait au rempart ainsi qu’à la petite tour du côté de l’est.

Cette chapelle fut confisquée et vendue comme bien national le 22 frimaire an II. L’acquéreur, un certain Joseph Boué, maçon, entreprit sa démolition et revendit le terrain en 1794 à Jean Bimar, Maître des Postes, qui fit ouvrir la porte sous la Tour de la Babote, pour mieux circuler et remiser ses diligences. (Fig. 23)

D’après ce profil, on imagine l’intérieur du jeu de paume, et surtout on peut observer la charpente construite en 1645 par Fraissinet. Près de l’église se trouvait l’Hostellerie du Jeu de Paume ou logis de la Palme. (Fig. 24)

Plan des Pénitents Bleus
Fig. 23 - Plan des Pénitents Bleus,
(Archives Départementales de l’Hérault - C 6947 - numérisé en ligne). D’après ce profil, on imagine l’intérieur du jeu de paume, et on peut observer la charpente de Fraissinet (1645)
Rue Diderot, l’ancien logis du jeu de paume, dit aussi de la palme
Fig. 24 - Rue Diderot, l’ancien logis du jeu de paume, dit aussi de la palme. (Photo Marie-José Ars Guigou, 2016)

6. Tripot de Me Pierre Laurens, puis des sieurs Guilhermin

C’est un petit tripot découvert « qui fait coin » à la rue des Bains.

Au Compoix Ste Foix, de 1528, au manifeste de Me Pierre Laurens, docteur en médecine, il y a : « Un hostal à la carriera dels bans ont a un joc de paume, Confronte Estiene Mege et Mayet Moynier, fait coin, estimat 3 livres 10 sols » Mais, en 1544, cet « hostal ont a joc de paume confront Pierre Mailhot et Mayet Moynier, fa canton (fait coin) estimat 3 livres 10 sols » est au manifeste de Me Anthoine Guilhermin, docteur en médecine (f°242) Puis, en 1598 f° 103, le propriétaire est Honoré Guilhermin, bourgeois : « une maison avec ung petit tripot, descouvert, à la rue des bains, fait coing, Confront Anthoine Brusset, du darrière Pierre de Cauvas et deux rues, estimé seize livres ».

Le premier mai 1574 96, est signé un contrat de mariage entre Michel Mayet, paulmier, natif et habitant de Montpellier avec Gabrielle Maycelle, fille de François Maycelle, poudrier et de Sobremont Jacquette de Montpellier. Au Compoix St Foy de 1544, Gabrielle Maysselle qui est dite paulmière, elle a « un hostal à la carrière des bans » de François Calvet, parfumeur de St Anne ». Le 8 octobre 1589 97, Etienne Ribes, jardinier de Montpellier, passe un contrat de mariage avec Gabrielle Maiselle (Maisselle) Veuve de Michel Mayet maître­paulmier de Montpellier, témoin à la signature de l’acte : Jean Maisselle, Maître paumier : « ledit Ribes entretiendra la fille de Gabrielle Maisselle ». En 1598, Jean Maisselle 98, paulmier a « une maison à la rue des bains, confront Jean Brusset davant Jean Boyer » Le 28 avril 1633 99, sa maison est portée au manifeste de Jean Jausserand, prévôt de la ville (f°89) 100, elle faisait coin avec la rue des Étuves et la rue Diderot 101.

Selon toute vraisemblance ce tripot fut abandonné après le siège de 1622 par Louis XIII et la grande peste de 1629, puisque par la suite, sur son emplacement il est dit : « jadis tripot ». Il se situait dans la rue des Étuves et il faisait « coin » avec la ruelle qui ne passe point, aujourd’hui la rue Diderot.

Le 17 juin 1648 102, Jean Malafosse vend à Anthoine Bouscarel « une maison dans l’enclos de la ville, dans une ruelle qui ne passe point » par lui acquise d’Honoré Guilhermin qui se compose de deux membres, le bas et le haut, confrontant « du darrier d’ung côté Claude Cazalet, chirurgien, d’autres les hoirs de Jean Boucher, cellier, du devant ladite ruelle », pour la somme de 500 livres. Le 22 juin 1648 103, Anthoine Bouscarel nomme les experts Anthoine Jaujon Me masson et Sauvaire Espagnac Me menuisier, susnommés prud’hommes, pour procéder à la vérification de la maison qu’il vient d’acheter. Le 25 juin 1648, ce bien qui dépend de la directe du Roy, porté par les anciennes reconnaissances féodales le 24 avril 1610 104 au profit d’Honoré Guilhermin, est porté au nom d’Anthoine Bouscarel.

Les Bouscarel sont catholiques et possèdent un tombeau dans l’église du Couvent des Cordeliers : le 8 may 1678, Anthoine Bouscarel y est enseveli, ainsi que plusieurs petits enfants de Bernard Bouscarel et de son épouse Jeanne Roque.

Nous retrouvons ce tripot dans le Compoix de Ste Foy en 1738, il est au manifeste de Bernard Bouscarel, marchand cartier, (f°25) : « le restant d’une petite maison et tripot à la rue des Bains. Confront darrière claude Cazalet, chirurgien, les hoirs de Jean Bouchet, devant la rue qui ne passé point » ; la propriété sera changée sur François Rigal, (f°57) voiturier, par un achat du 26 septembre 1738 reçu par Me Auterac, notaire de Montpellier : « le restant d’une petite maison et tripot ».

Puis c’est au manifeste de François Cazalet, cordonnier, (f°39) que l’on trouve : « la moitié d’une portion de maison à la rue des bains, jadis tripot découvert Confrontant l’autre moitié restante, la rue des bains et Pierre Brouzet, paumier » 105. L’autre moitié a été achetée par François Rigal, voiturier (f°57) : « le restant d’une petite maison et tripot qui a été de Bernard Bouscarel ».

Le 28 mars 1752, devant Me Auterac, notaire à Montpellier, Pierre Gras, Maître Fournier, (f°24), achète à Anne Vieilledent (f°15) : « une maison et tripot à la rue des bains – Confront les hoirs de Jean Boucher, darrière M. Valentin, tailleur, a été de Palis, la ruelle qui ne passe point, devant la rue des Bains ».

Nous avons cru bon de citer le manifeste de Jean Boucher, voiturier, (f°58) car il fait partie des confronts du tripot : « Une portion de maison qui a été devant le tripot à la rue des bains, confront Jean Cazal, Brouzet et 2 côtés de Guilleminet ». Cette maison sera achetée par André Carrier, Maître cellier, le 8 décembre 1768, acte reçu par Me Granier, notaire à Montpellier 106.

7. Le jeu de paume Fargeon (Farjon) rue des Bains (rue des Étuves)

Dans la rue des Étuves, au derrière du logis du Cheval Blanc ou cul de sac dit de la Comédie 107, se trouvait le jeu de Paume Fargeon (Farjon), le long des remparts. Son histoire commence à partir du Compoix de Ste Foy de 1528 et de plusieurs autres manifestes :

Donc, en 1528, au manifeste de Galias Lapiste, paumier (Fig. 25), il y a « un hostal à la carreria del bans ont a un joc de paume verdier estable confront Fleury de Lisles et les hoirs de Peyre Bonnier et Jehan Mariotte, estima 10 livres ».

En 1544, le jeu de paume au nom de Galias Lapista passe à Bernard Lapiste, les deux noms sont rayés au profit de Maître Claude Gentil paumier estimat 10 £. En marge : « Mutat sur Pierre Teysier le 21 décembre 1564 ». (Fig. 26)

Compoix Ste Foy de 1528 (f°293), Galias Lapiste, paumier, qui fut de Bernard Lapista
Fig. 25 - Compoix Ste Foy de 1528 (f°293), Galias Lapiste, paumier, qui fut de Bernard Lapista. (Photo Christine Marcadier)
Compoix Ste Foy de 1544 – Manifeste de Claude Gentil, paumier qui fut de Bernard Lapiste (rayé) et de Galias Lapiste (rayé)
Fig. 26 - Compoix Ste Foy de 1544 – Manifeste de Claude Gentil, paumier qui fut de Bernard Lapiste (rayé) et de Galias Lapiste (rayé). (Photo Christine Marcadier)

Dans le Compoix de 1544 (f°303) Pierre Teyssier et Francese Combes sa molher (son épouse) sont les propriétaires du Joc de paulme qui fut de Bernard Lapiste, les mêmes confronts que précédemment. La propriété de ce tripot est mutée le 15 décembre 1564 au manifeste (f°303). de Pierre Texier, (Textoris rayé) chevaucheur pour le Roy tenant la poste, R.P.R., époux de Francese Combes. Puis par testament du 1er août 1571, le tripot passe à leur fils, Thomas Texier, sieur de Bouzigues, (f°312) acte reçu par Me Tallard et par une donation, en date des 26 et 30 mars 1574, le tripot passe ensuite à son épouse Franceze Combes (actes reçus par Me Dejan) : « un hostal à la carrieyre des bans ont y a joc de paulme verdier et estable qui fust davant Pierre Texier, atras au f°303, confrontant les héritiers de feu Me Claude Mariotte à présent de Flory de Lysle, les héritiers de Peyre Brunele, estimat dix livres ».

Dans son testament, Françoise Combes veuve de Pierre Texier, R.P.R., reçu par Me Denemause le 30 mai 1575 108, fait son héritière universelle et générale Marie Valleze femme d’Antoine Serres de Montpellier. Le plus intéressant est dans le codicille du 6 juin 1575, toujours chez Me Denemause : « veut et substitue à feu pierre Texier, son fils… tant du tripot que de la maison de la rue des Bains de Montpellier, qu’il soit et appartienne entièrement à Marie Valleze ».

Les actes qui suivent concernent le logis du Cheval Blanc et une famille de paumiers :

Le 19 juin 1578 109, Barthélémy Huc, laboureur, R.P.R., veuf, « demeurant rue des Bains par derrière le logis du Cheval Blanc de la ville » établie son testament. Il teste à nouveau le 9 juin 1580 110 : Barthélémy Huc, laboureur de Montpellier, époux de Vidalle Lafont, R.P.R. lègue à sa nièce Suzanne Castanyère, fille de Pierre Castanyier, Maitre paumier de Montpellier, la somme de 3 écus, « fait et récité à Montpellier, grand’ rue des banys au devant de sa maison, il y était malade, toutefois disant sa vollonté à l’une de ses fenêtres » 111.

Au Compoix de Ste Foy, en 1544, au manifeste (f°312) de M. Thomas Textoris (Tessier) le tripot est changé et la mutation s’opère sur Marcelin Fargeon (f°314) en vertu d’un achat du 14 juin 1595 et du 18 mai 1596 112. Marcelin Fargeon qui, en 1598, a : « une maison et tripot descouvert à la rue des bains faisant coing ; confront d’une part les hoirs de Jean MassaL, d’autre monsieur de Monvilla, deux rues et Barthélémy Dumas 113, estimat 50 £. ». (Fig. 27)

Compoix Ste Foy 1598, manifeste de Marcellin Fargeon, paulmier
Fig. 27 - Compoix Ste Foy 1598, manifeste de Marcellin Fargeon, paulmier. (Photo Christine Marcadier)

Le 2 août 1600 114, devant Me Fesquet, Marcelin Fargeon 115 Maître paumier de Montpellier, de la R.P.R., malade, établit son testament et fait son héritière universelle et générale son épouse Françoise Brucque (Bruce) ; ses enfants et ses filles sont cités. Le 14 août 1603 116, devant Me Fesquet, c’est au tour de Françoise de Bruce (Brucque), R.P.R., veuve de Marcelin Farjon, d’établir son testament ; elle lègue à ses filles Marguerite femme de Porton Jean, couturier de Montpellier, à Jehanne femme de Gibert Jehan, paumier de Montpellier et à Marie : 100 écus. Elle fait ses héritiers universels et généraux ses fils : Farjon Pierre et Jehan.

L’an 1608 et le 10 juillet après-midi, devant Me Guillaume Besset 117, notaire royal « en la ville de Rodez, a comparu : honnête madame Françoise Bruque, veuve de † Marcellin Farjon, quand vivait Me tripotier de la ville de Montpellier, qui arrente, a bailhé à Jean Gibert 118, Me tripotier dudit Montpellier, savoir : la maison et jeu de paulme que ladite Bruque a à Montpellier, rue des Bans, au darrier de la rue du Cheval Blanc… et tout ce qui en dépend, sauf que la dicte Bruque a réservé la petite maison du devant qui fait le coing de la rue et la grande salle qui confronte la maison du Cheval Blanq pour son service, confront le tout avec ladite rue et par derrière avec la murailhe de la ville et la maison du Cheval Blanq et autre confront, et ce pour l’espace de 7 années… qui commencent à la prochaine feste St Michel en un an qui contient 1609, moyennant le prix et somme de 300 £ chaque année, payable en 4 termes…. Ladite Bruque payera toutes les tailles, charges, réparations nécessaires et qui seront faictes à ses dépens dudit arrentement aux susdites maisons et jeu de Paulme. »

Au Compoix de St Foy de 1614 (f°22) au manifeste de Marcelin Fargeon la maison et le tripot descouvert, rue des bains, sont rayés et l’article est changé le 23 avril 1645 sur celui de Jehan Fargeon (f°26), marchand de layne, fils dudit Marcelin.

Le 25 avril 1660, à Montpellier devant Me Jean Guion, Jean Fargeon établit son testament et veut que « son corps soit enseveli en la R.P.R… il lègue aux paumiers de cette ville, faisant profession de ladite religion, 5 £ payables un an après son décès…plus il donne au sieur Jean Fargeon, me apothicaire de Montpellier, son fils de la Delle Nourride, sa femme… « la boutique de pharmacie qu’il luy a acheté de ses propres deniers, consistant en drogues, composition, estages, cabinet, comptoir, piloris, vaisseaux de cuivre, boîtes, phioles, poteries, et généralement tout ce qui aisté nécessaire pour le dressé et mettre en boîte… » Et outre : « la somme de 2 000 £, payables un an après son décès… item donne et lègue à Isabeau et Françoise Fageon, ses filles, 2 700 livres à chacune pour leur contrat de mariage ou lorsqu’elles auront atteint l’âge de 25 ans … Nomme ses héritiers Universels et Généraux, sa très chère et bien-aimée femme et Jean Fargeon puiné, marchand de laine. ». L’acte est signé en présence d’Estienne Paul, paumier.

Le 14 juillet 1662, le Maître paumier du jeu de paume est toujours Jean Gibert, maintenant il doit payer l’arrentement à Mary Nourride. Le montant est de 350 £ annuel payable de 6 mois en 6 mois, or le dernier paiement du 18 avril 1662 n’a toujours pas été réglé. Jean Fargeon, l’apothicaire, faisant pour sa mère Marie Nourride, réclame à Salomon Combessas le montant de la rente en retard, de 175 £, ce dernier s’étant porté caution, lors du contrat passé avec Jean Gibert.

La famille Fargeon est surtout connue pour ses apothicaires parfumeurs exerçant à Montpellier pendant tout le XVIIe siècle. Le plus célèbre d’entre eux est Jean Fargeon 119 qui a reçu le privilège royal d’être le « parfumeur de S.A.R. la grande Mademoiselle d’Orléans ». Son enseigne au « Vase d’Or » se situe dans la grand’rue, vis-à-vis l’hôtel du Cheval Blanc. Il est le fils de Jean Fargeon, marchand de laine et de Jeanne Nourride. Il épouse le 14 janvier 1667 Isabeau Crouzet d’où deux fils : Jean Fargeon, marchand parfumeur dont la descendance fournira des maîtres-parfumeurs, fin XVIIIe et XIXe Siècles, à Grasse (Alpes-Maritimes) et Jean Jacques Lambert Fargeon, avocat, seigneur de la Lauze, Conseiller maître en la C.C.A.F. de Montpellier. Jean Fargeon, apothicaire, se remarie le 26 juin 1681 à Montpellier, avec Marie Mariotte, d’où un fils Claude Fargeon. Il possède plusieurs immeubles à Montpellier, parmi lesquels un vaste jeu de paume situé rue des Étuves. Il en hérite de son père, marchand de laine, et y fera de grands travaux en 1660, en particulier le couvert du tripot. Sur ses vieux jours on le retrouve Conseiller Secrétaire du Roi en la chancellerie de Montpellier.

Le 2 juin 1670, Jean Fargeon, marchand de laine résidant à Marseille, faisant pour lui et sa mère Jeanne Nourride, cohéritiers de défunt Jean Fargeon, marchand de laine de Montpellier, « lequel arrente à Estienne Paul, habitant de Montpellier, présent et acceptant, le jeu de paume dudit sieur Jean Fargeon, sis derrière le logis du Cheval Blanc, avec salle basse, la chambre au dessus, une cuisine, un grenier au dessus, une cuisine, un grenier au-dessus, une écurie, plus la boutique et son arrière boutique, la cave où est la cuve, le tout dépendant de la maison, joignant le jeu de paume », au prix de 300 livres de rente par an. Deux ans, plus tard, le 18 juin 1672, Jean Fargeon, maître apothicaire, procureur fondé d’autre Jean Fargeon, son frère, marchand de laine résidant à Marseille, cohéritiers du sieur Jean Fargeon leur père, arrente à nouveau à Estienne Paul, paumier de Montpellier, le jeu de paume (même description que précédemment) « avec la boutique et l’arrière boutique de deux cannes, avec une cuve vinaire et la moitié du passage pour mettre un lit pour la servante, le tout dépendant de la maison joignant le jeu de paume, se réservant ledit Fargeon et les autres membres, la maison et ses passages pour le temps de 3 années et 300 livres de rente annuelle ».

Le 31 août 1692 120, Jean Fargeon, autrefois apothicaire, conseiller du Roy, loue, pour une durée de 6 ans et pour 600 livres par an, à Jean Chappuz, représentant les opéras de Bordeaux, Toulouse et Montpellier, procureur fondé de ses associés Pierre Rossignol et Hyacinthe Ribon, son jeu de paume et une partie de son hôtel pour y établir une académie de musique ou le premier opéra de Montpellier : « Situé dans la rue des Étuves, avec la salle basse le joignant, magasin, écurie qui est sur le derrière, deux chambres au premier étage qui sont à chaque côté du degré qui va à la petite rue qui descend à la salle basse et le lieu commun ; les deux galetas, les autres membres, caves et porche de la maison demeurant réservées audit sieur Fargeon ». Il s’oblige de construire à ses frais : « Un théâtre de bois de sapin, consistant en un plat font pour marcher et danser commodément, à l’usage des opéras idem aux planchers et soliveaux pour appuyer les décorations et machines… de faire fermer où il a des toiles et filets, soit avec des planches ou avec maçonnerie, idem, comme aussi de faire construire deux rangs de loges de chaque côté du jeu de paume et un amphithéâtre au parterre, le tout en bois ». Le sieur Jean Fargeon se réserve le droit de vendre, lors des représentations : des fruits, confitures, gâteaux, limonade et autres liqueurs ainsi que deux billets d’entrée, pour lui et sa famille, pour assister aux représentations.

Au Compoix de St Paul de 1738 (f°246) Noble Lambert Fargeon, seigneur de la Lauze, conseiller en la Cour des Aydes, possède « une maison et tripot, à la rue des Bans, confrontant d’une part les hoirs de Jean Massal, d’autre M. de Montvilla, deux rues et Barthélémy Dumas ».

Le sculpteur d’Antoine louera pour 300 livres par an, le jeu de paume au sieur Lambert Fargeon et le 19 septembre 1777, il informe la municipalité de Montpellier que « la statue des « Trois Grâces » étant terminée, il met à la charge de la commune le loyer de son atelier ». Pour éviter les frais de location, on entreposera le groupe statuaire et les marbres qui accompagnent la Fontaine des « Trois grâces » en partie à l’Orgerie et en partie dans la cour de l’Hôtel-de-Ville.

Le 20 octobre 1778 121, Lambert Fargeon établie son testament et confirme la donation qu’il a faite à sa fille aînée, lors de son contrat de mariage avec M. de Bussy ; il n’a pu signer et le testament est contrôlé le 21 octobre 1778.

La Comtesse de Bussy, fille héritière du Conseiller Lambert Fargeon son père, seigneur de la Lauze, qui n’habite plus Montpellier, mais Carrières-sur-Seine (Yvelines) et qui désire se défaire de tout ce qu’elle possède à Montpellier, dans le Journal de la Généralité de Montpellier, du 23 juillet 1785, propose à la vente son enclos du manège, son jeu de paume des Étuves et son château de la Lauze 122.

La maison du numéro 40 de la rue des Étuves, dans le plan de Flandio de la Combe (1788 révisé 1816) appartenait à Mme de Bussy (guillotinée à la Révolution). Cette maison saisie et vendue comme bien national sera acquise par Joseph Bouffardin, voiturier. La Confrérie des Pénitents Bleus l’achètera aux héritiers de Bouffardin, par l’intermédiaire de MM. Rabinel et Sarran.

Le jeu de paume du sieur Fargeon est transformé en chapelle : La 2ème chapelle de la Confrérie des Pénitents Bleus, rue des Étuves

C’est en 1844, que la confrérie achète plusieurs maisons à l’angle du numéro 40 de la rue des Étuves et de la rue Loys, pour bâtir cette nouvelle chapelle qui existe toujours. Le 16 juin 1846 a eu lieu la bénédiction de l’église de la Dévote et Royale confrérie des Pénitents Bleus. Cette seconde chapelle a été construite sur l’ancien jeu de Paume du sieur Fargeon. (Fig. 28)

Actuelle chapelle des Pénitents bleus, à l’angle de la rue des Étuves et de la rue Loys
Fig. 28 - Actuelle chapelle des Pénitents bleus, à l’angle de la rue des Étuves et de la rue Loys. (Photo Marie-José Ars Guigou, 2016)

8. Le tripot de la rue Aiguillerie Vieille (Île Salle l’Évêque ou de l’Oratoire)

La Salle l’Évêque était la résidence que possédaient les évêques de Maguelone depuis le XIIIe siècle dans la part antique alias Montpelliéret. Ce palais fortifié fut entièrement détruit lors des guerres de religion en 1562 et en 1568.

Le tripot de la rue Aiguillerie Vieille, en 1590 et 1614, au Compoix de Ste Foy (f°366), est inscrit au Manifeste des hoirs de Bernard Banières « confront d’une part M. le Couratier Vigne et d’autre part Monsieur l’évêque de Montpellier et la rue, estimé 30 livres ». Ensuite, le tripot change sur le manifeste de Jean Charanton, bourgeois, (f°376) acquis le 8 février 1617, reçu par Me Antoine Comte, estimé 30 £. Le 30 avril 1632, le tripot est inscrit au manifeste de M. Jean de Sarret.

C’est à cette époque, que Jean de Sarret remembre plusieurs petites maisons sises rue Aiguillerie Vieille pour bâtir son hôtel, entre autres « une maison, four et pattus, acquis de Jeanne Gauzonne, fille d’une boulanger ». Ces maisons donnent toutes sur la rue Aiguillerie Vieille et tournent le dos à un terrain sur lequel « estoit la maison épiscopale » détruite pendant les guerres de religion. De cette époque subsiste seulement une porte du XVe siècle.

Au Compoix de St Anne 123, au manifeste de Pierre de Sarret fils de Philippe de Sarret, il y a bien « ung tripot rue de la guillerie qui fut de Jean Charanton, confront les hoirs du correcteur de Vignes et M. l’évêque de Montpellier et la rue – estimat à 30 £ ».

La paix revenue, Pierre de Fenouillet, évêque de Montpellier, inféode en 1633 le terrain de la salle l’évêque aux Jésuites.

Au Compoix de Ste Foy de 1614 (f° 338), le tripot passe au manifeste du Collège des Pères Jésuites de Montpellier, le 10 juillet 1653 reçu par Me Marsal : « item un tripot à présent maison à la rue de l’Aiguillerie vieille qui fut de M. le Conseiller de Sarret, confronte les hoirs de M. de Vignes ».

Sur le plan qui suit, on voit bien la parcelle du jeu de paume inscrite au nom de M. de Sarret, jadis de Bernard Banières. (Sur un autre plan, non daté 124, c’est le nom de Manuel qui apparaît).

Louis de Vignes acquiert la maison des Sarret en 1692 ; cet achat est bientôt suivi, en 1696 de celui du terrain mitoyen, situé à l’arrière de la demeure où s’était jadis dressée la salle l’évêque. Cette acquisition va lui permettre d’inverser l’entrée et l’orientation de sa maison vers la rue de la Salle l’Évêque et de faire construire par l’architecte Daviler un des plus beaux hôtels de son temps, et d’abandonner l’entrée de la vilaine rue Aiguillerie Vieille. (Fig. 29)

Rue Aiguillerie vieille. L’entrée du tripot se trouvait dans le virage, à gauche
Fig. 29 - Rue Aiguillerie vieille. L’entrée du tripot se trouvait dans le virage, à gauche. (Coll. privée)

Le 17 mai 1714, Messire Louis Vigne vend pour 41 000 livres à Messire Henri-François de Grave, marquis de Solas « sa grande maison avec jardin et écurie… ». Ensuite la demeure passe aux Despous mais le nom des de Grave reste lié à cet hôtel qui est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2002 et abrite la D.R.A.C. (la direction régionale des affaires culturelles). (Fig. 30)

Île de la Salle-l’Évêque, plan des maisons contigües au XVIe siècle
Fig. 30 - Île de la Salle-l’Évêque, plan des maisons contigües au XVIe siècle (AD Hérault, D 61)

9. Le tripot du Faubourg de la Saunerie, alias le verdier d’André Despuech, le tripot de Miron, etc.

Dans la biographie d’Isaac Despuech, le poète occitan, dit lou sage de Mountpélié, il est dit que son père, possédait un tripot. Avec la meilleure volonté du monde, nous ne lui avons pas trouvé de tripot, tout au plus un « verdier » où on pouvait jouer à la longue paume. Ce jardin ou verger, sera plus tard, effectivement, un tripot découvert. Au Compoix de 1544 125, André Despuech possède un verdier à l’Observance qui fut d’Anthoine Guilhermin 126 ; puis d’Honoré Barbe, procureur en la Chambre des Comptes ; le verdier à l’Observance qui fut d’André Despuech, « confronte le jardin de la Madeleine, fà cantoun et à présent les hoirs de M. de Brignac et les hoirs de Pierre Pons, chemin au milieu ». Le champ où l’on jouait à la Paume a aussi appartenu aux héritiers de Guillaume Quarante, puis à Michel Fournier héritier de Gaspard ; ensuite à Pierre Chalon.

En 1592, d’après Aigrefeuille 127, les affaires étant devenues tranquilles, les pères Cordeliers de Montpellier eurent la liberté d’y revenir et furent chargés de la procuration de l’abbesse du couvent de Sainte Claire 128 pour vendre une partie de l’emplacement du couvent, détruit lors du saccage des Huguenots en 1562 : « étant situé hors les murs de Montpellier, près de la porte de la Saunerie qui confronte le tripot appelé de Miron, rue au milieu et d’autre coté la rue par laquelle on va à la dougue et au portail du Peirou ». Ce tripot appartenait à François Miron (1483-1571) médecin de l’Université de Montpellier en 1509 puis à Paris en 1514 où il fut l’un des médecins du roi Charles VIII qu’il accompagna à Naples et, où il meurt sur le chemin du retour 129 François Miron s’est uni en 1511 avec Sicarde Jauffedi ; il s’est uni une seconde fois en 1522 avec Gilda Vicart 130.

Dans le Compoix St Paul de 1600, (f°714) M. Louis Malherbe, licencié ès-loi et avocat de Montpellier, possède « un tripot découvert, cassal et jardin, hors la porte et « faubourg de la sonnerie », confronte d’une part Me Jacques Cassaignes et d’autre mademoiselle de Montarnaud, hoirs de Pierre Pons et Pierre Hermet, chemin au milieu, estimé le tout à 25£ 5 sol ». C’est le même emplacement que le Tripot Miron qui se situait le long du chemin puis de la « rue du jeu de paume » aujourd’hui rue André Michel. Louis Malherbe succède à son père Pierre, comme receveur des exploits et amandes de la Cour des Aides puis devient receveur général des Finances de Montpellier jusqu’en 1592. Il s’unit en 1564 à Louise Deschamp dont le père est procureur à la Cour des Aides 131.

En 1738, au Compoix de St Paul, île de la Saunerie (f°877) au manifeste de Gaspard Tessier, bourgeois : « un jardin à roue, maison, cazal, tripot et étuves ruynées 132 confrontent Jean Gaillard et les généraux de Roubin et Brignac, Me Honoré Barbe, ruelle entre deux, la palissade et 2 ruelles, contenant une quatirade, 4 destres du segond degré, fait le tout avec ladite maison cazal et estuves : 12 £ 12 sol 1 denier ».

Cet acte est intéressant, il confirme qu’il y a bien eu deux établissements de bains au faubourg de la Saunerie dits « Étuves Basses ». Un établissement « quasi vis-à-vis » l’église de la petite Observance (ruiné en 1738) 133 qui incommodait le voisinage par le bruit et les désordres qui y régnaient, et le second établissement, les Étuves Basses de la Palissade 134, au débouché de la rue Marceau sur le Cours Gambetta (à l’emplacement de la Clinique Parès).

Des extraits de plans figurés (3 avril 1704) pour les religieux de l’Observance Saint François à Montpellier, contre M. le maire et les consuls de la ville (AD 34, 17 H 30) font apparaître l’emplacement du tripot Miron (au XVIe siècle). (Fig. 31) Les fossés figurent à droite sur le plan.

Emplacement du tripot Miron le long de la Traverse allant de la Palissade au vallat ou fossé de la ville en suivant tout de long le Couvent de l’Observance
Fig. 31 - Emplacement du tripot Miron le long de la Traverse allant de la Palissade au vallat ou fossé de la ville en suivant tout de long le Couvent de l’Observance.
(AD 34 – 17 H 30)

Au XVIIe siècle, l’emplacement du tripot découvert de Malherbe (Fig. 32), longe le chemin allant du fossé de la Sonnerie à la Palissade. Les fossés sont à gauche sur le plan.

Sur une gravure datant de la fin du XVIe siècle, le tripot de Miron est installé entre le faubourg de la Saunerie et la porte de la Palissade, au sud des murs de la ville (Fig. 33) (à droite, hors les murs, le faubourg de la Saunerie et le tripot Miron, près du portail de la palissade).

Le tripot ouvert de Malherbe est en bordure du chemin entre fossé de la Sonnerie et Palissade
Fig. 32 - Le tripot ouvert de Malherbe est en bordure du chemin entre fossé de la Sonnerie et Palissade.
(AD 34 – 17 H 30)
Sur cette gravure (fin XVIe), le faubourg de la Saunerie est en bas à droite, hors les murs
Fig. 33 - Sur cette gravure (fin XVIe), le faubourg de la Saunerie est en bas à droite, hors les murs. Le tripot Miron se trouve le long de la palissade, à proximité de la porte de la Palissade (en bas au centre). (AM Montpellier, 3Fi 48)

10. Jeu de la grosse paume au porche d’En Rouan, aujourd’hui, place Saint Côme

C’est Grasset-Morel qui indique le jeu de « la Grosse Paume », appelé encore balle à l’escaigne, situé à la rue du « porche d’en Rouan ». Ce jeu se jouait en plein air avec un ballon volumineux frappé par la main protégée de cuir. Il est cité dans certains actes de notaire, ainsi ce 5 février 1607, où Pierre Blay qui est en relation avec des paumiers de la rue des Étuves, achète à François Fresnes une maison au porche d’En Rouan, faisant deux coins et ruelles avec la rue où l’on va à l’Argentière (Argenterie) puis la rue qui mène à la maison de Grefeuille au lieudit « le jeu de paume ».

C’est dans cette rue que sera construit le Petit Temple, de 1603 à 1605. En 1660, le Petit Temple est agrandi par l’acquisition d’une maison au sieur Jean Alary. En 1670, François de Bosquet, évêque de Montpellier, obtient la destruction du Petit Temple : cette démolition est à l’origine de l’actuelle place Saint- Côme 135.

Pari réussi, nous avons retrouvé les huit jeux de paume cités par Thomas Platter. Abordons maintenant les deux jeux de paume et le jeu de ballon cités par l’Anonyme de Montpellier en 1768 :

  • l’un à la rue des Étuves, c’est celui du Sieur Fargeon, nous l’avons déjà étudié,
  • le jeu de ballon près de la place de la Comédie,
  • l’autre, hors la porte de la Saunerie : le jeu du Paume du jardin de Reboul. C’est celui qui a donné le nom au boulevard. (À ne pas confondre avec celui de la rue du jeu de Paume, aujourd’hui rue André Michel 136).

11. Le jeu de ballon près de la place de la Comédie

L’Anonyme de 1768, à son propos, nous dit que « Le jeu de ballon est à découvert dans un fossé de la ville. Cet exercice est violant, sujet à de grands inconvénients. Aussi, n’y a-t-il que des paysans ou gens bien robustes qui s’y donnent et y sacrifient leur nécessaire, pour prix de la partie ou pour les paris ».

En 1787, des jeunes gens demandèrent au Ministre de la Guerre l’autorisation d’établir un nouveau jeu de ballon, à la suite de l’ancien, sous les murs de l’Esplanade, du côté de la mer ; le ministre accorda cette permission. C’était un large fossé situé au bas du parapet de l’Esplanade, du côté de la salle de spectacle.

Charles de Belleval, dans sa « Notice sur Montpellier » éditée en 1818, écrit : « Le jeu de ballon est chez nous un jeu régulier, soumis à des lois analogues à celles qu’on observe dans le jeu de paume : la balle dont on s’y sert est seulement à peu près du double plus grosse que les balles ordinaires et le joueurs y ont la main recouverte d’un gantelet de bois dans lequel ils engagent le poignet et qui leur tient lieu de raquette ». Cette notice rejoint l’observation de Jean-Marie Amelin de 1822. (Fig. 34)

A la demande du Maire, le Ministre de la guerre, le 4 février 1860, autorise la ville à remblayer, le jeu de ballon 137 se trouvant dans la partie encore existante du fossé. Sur l’emplacement a été inaugurée le 5 mai 1872, la gare du chemin de fer de Palavas et le petit square qui la précédait y a été également implanté en 1877.

Le jeu de ballon, croqué le 6 juin 1822 par J.M. Amelin
Fig. 34 - Le jeu de ballon, croqué le 6 juin 1822 par J.M. Amelin (Médiathèque Émile Zola de Montpellier Méditerranée Métropole)

12. Jeu de Paume du Jardin des Miougraniers (Grenadiers), dit aussi Jardin Reboul

Jadis, il existait hors les murs de Montpellier, un jardin bordé de miougraniers138, sur l’actuelle rue Paul Brousse, le long du fossé de la ville 139, entre la porte de St Guilhem et celle de la Saunerie, appartenant à Jean Daniel Eleonor Rouzier, seigneur de Boutonnet que son père avait acquis de Pierre Fabry en 1712. Le 12 mai 1751 140, cet enclos, avec jardin et l’entière maison qui était en deux corps furent vendus au sieur Jean Reboul, parfumeur liquoriste.

Le 21 octobre 1761, Jacques Allut, riche marchand de laine, bourgeois demeurant en son hôtel, 2, rue du Petit-Saint-Jean à Montpellier, l’achète à son tour pour y construire un jeu de paume ; le sieur Jean Reboul se réservait toutefois le droit de s’appuyer contre le mur mitoyen. Ce jeu était le plus beau mais n’a pas tenu six mois. Il était très grand et bien éclairé, mais il ne connaîtra pas le succès escompté et fermera très vite, faute de paumiers.

Jacques Allut, décédé sans enfant, laissa son héritage à son frère cadet Jean, son associé en affaires, qui est dit « Allut le riche ». Ce qui n’empêchera pas son propre fils Jean Allut, complètement ruiné, de vendre tous ses immeubles et domaines ruraux 141.

Le jeu de paume couvert existait encore au début du XIXe siècle, quand Jean Allut 142, propriétaire foncier demeurant à Montpellier, le 18 décembre 1811 vend à Pierre Etienne Durand : « une maisonnage qui était autrefois le grand jeu de paume, avec les édifices y attenant, consistant en boutique, maison servant d’habitation, cour avec puits à poulie et autres objets, le tout situé sur le boulevard de l’ancienne porte St Guilhem à celle de la Saunerie ».

Pierre Etienne Durand décède le 2 mars 1840 et ses trois enfants héritent indivis de « deux maisons contigües dont l’une avec cour sur le devant et l’autre avec jardin sur le derrière (confront du levant le boulevard, au nord la rue du jeu de paume 143, du couchant la rue des Grenadiers 144 et du midi M. Haguenot ». Cette propriété sur le cadastre napoléonien de 1814 est désignée à l’article N°73 dans l’île du Jeu de Paume et l’on voit bien sur le plan la cour et le jardin cités. (Fig. 35)

A partir de 1848, l’ancien chemin allant à la Triperie neuve 145 devient le boulevard du Jeu de Paume et s’embellit, tout le long de part et d’autre, de beaux hôtels. Le maisonnage de l’ancien Jeu de Paume est démoli, une partie du sol est cédé à la voie publique. Aujourd’hui il se situerait à la hauteur du n°28 du boulevard éponyme. (Fig. 36) Rue Paul Brousse subsiste une haute porte qui pourrait bien être une issue de la salle de ce jeu de paume. (Fig. 37)

Île du jeu de paume rue des Grenadiers
Fig. 35 - Île du jeu de paume rue des Grenadiers (cadastre 1814, AD 34)
De droite à gauche, les 26 et 28 Bd du Jeu de Paume
Fig. 36 - De droite à gauche, les 26 et 28 Bd du Jeu de Paume. (Photo Marie-José Ars Guigou, 2016)
Ancienne rue des Grenadiers, devenue rue Paul-Brousse depuis 1926
Fig. 37 - Ancienne rue des Grenadiers, devenue
rue Paul-Brousse depuis 1926. Une des issues
possibles de l’ancien jeu de paume.
(Photo Marie-José Ars Guigou, 2016)

13. Le jeu de paume de la rue Mareschal alias le jeu du Cercle des Francs-maçons

Nous savons que le 16 juillet 1748, Guillaume Daniel Barcellon, Maître paumier de Montpellier, demande l’agrément au lieutenant de la Province de Languedoc, Louis Armand Vignot du Plessis, Duc de Richelieu, pour la construction d’un jeu de Paume : « J’ai toujours été depuis longtemps, ou ma famille, Maitre du Jeu de Paulme qui était… dans la rue des Étuves ; Votre Grandeur est informée que cette salle, unique dans cette ville, fut détruite pour bâtir Les Pénitents bleus. Comme on commence à ressentir dans cette ville la douceur d’une prochaine paix, à laquelle votre Grandeur a beaucoup contribuée par la gloire de ses armes 146, je désirerais, si vous daignez, Monseigneur, m’en accorder l’agrément, faire bâtir une semblable salle de jeu de Paulme, au champ qui avoisine le commencement du petit chemin qui conduit à la Rivière du Lez, au dessous de l’Esplanade ; Les magistrats de cette ville ont vérifié que cet édifice n’ôtera aucune vue à votre hôtel, ni à l’Esplanade ».

L’agrément ne vint pas tout de suite, il faudra attendre le 19 may 1760 147 pour que les Sieurs Barcellon frères, Maîtres paumiers (Daniel et Guillaume) « attendu qu’ils sont de bonne vie et mœurs et qu’ils ont une bonne conduite », reçoivent la permission du maire de Montpellier, Messire Marcel Faure, « d’ouvrir et tenir un jeu de paume en cette ville à la charge par eux de ne point donner à jouer à la paume les jours de fêtes et dimanches pendans les offices divins et de se conformer aux autres règlemens de police ».

Voici un jeu de paume qui nous pose problème. Tout d’abord, parce que l’Anonyme de 1768 n’en parle pas. Ensuite, parce que le 10 mars 1768 148, le Duc de Richelieu et le Vicomte de Saint Priest intendant de la province, donnent permission et privilège en faveur de Guilhaume et Daniel Barcelon pour « faire construire et tenir dans la ville de Bordeaux : un Jeu de Paulme Billard et Caffé ».

A ce stade de notre étude, nous n’avons pas trouvé à quelle date exacte il a été apparemment bâti.

Le jeu de paume de la rue Mareschal se trouvait à l’emplacement de la chapelle et de l’école catholique Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Le bâtiment avait d’abord été construit en une seule grande salle avec voûte en anse de panier (sans doute à 8 m de haut, c’était en général la hauteur des jeux de paume). Il fut ensuite divisé en deux et le premier étage devint la loge des Franc-maçons ; du reste les murs étaient ornés d’attributs maçonniques. La salle du rez-de-chaussée fut occupée, la nuit, par un bal nocturne perpétuel 149, mal famé, dit « Le Bal de la Belle Etoile ».

Un événement politique se rattache à ce local. Le lendemain du coup d’État du 2 décembre 1851, une assemblée nombreuse de Républicains devait s’y tenir. Mais un coup de filet, orchestré par le commissariat central, par deux compagnies du Génie et un bataillon du 35e de ligne, livra à la police, 174 Montpelliérains de toutes conditions réunis en ce lieu. Ils furent arrêtés et incarcérés à la Maison Centrale et le cercle du Jeu de Paume fut fermé par la Préfecture.

Le 7 février 1858, Louis Cressenty demande l’autorisation à la Préfecture de donner deux soirées travesties et masquées, les 14 et 16 février, de 9 h du soir à 4 h du matin, dans son établissement dit « Bal de la Belle Etoile » rue Mareschal.

Cet immeuble faisait partie d’une maison, en plusieurs corps de logis, que Mathilde Verdier avait reçu en dot le 10 février 1855 150 de son père Pierre Verdier, lors de son mariage avec Pierre Durand. Il fut acheté, pour la somme de 20 000 francs, le 15 février 18591 151 par Jean-François Vinas, prêtre et vicaire général du diocèse de Montpellier, curé de la paroisse Notre Dame des Tables, son but étant de créer un lieu de réunion et une chapelle dans un quartier éloigné de la paroisse, mais proche de la prostitution 152. L’aménagement en chapelle va remettre l’édifice en son état primitif, en utilisant néanmoins, comme tribune, une partie de la division. Le 27 février 1859, eut lieu l’inauguration de la chapelle, qui fut dédiée à Saint François d’Assise. Puis changera de vocable usuel, sous le pastorat de M. Poursines et deviendra la chapelle de Notre-Dame de Bonne Nouvelle en souvenir de celle établie jadis sur l’Esplanade. Elle existe toujours, elle est incluse dans l’école éponyme catholique, rue Mareschal. (Fig. 38)

L’implantation de cette chapelle connaît alors pas mal d’échecs. Le brave curé constate que les trois cabarets voisins ne désemplissent pas, il fait allusion au plus vieux métier du monde qui résiste à toutes les époques. Une œuvre de « persévérance » est créée pour les jeunes gens du quartier ; dans un local de la chapelle, on installe des jeux, un billard, une bibliothèque et ce « patronage » a nettement plus de succès que la chapelle qui a toujours du mal à se remplir le dimanche. La chapelle fut léguée le 15 juin 1868, par M. Vinas aux curés ses successeurs.

C’était la dernière salle de jeu de paume connue à Montpellier.

Cour intérieure de l’école ND de Bonne Nouvelle
Fig. 38 - Cour intérieure de l’école ND de Bonne Nouvelle (Coll. Christian Vella)

Projets de salle avortés

Nous allons maintenant aborder les deux projets de salle de jeux de paume qui n’ont pas vu le jour, par manque d’argent ou faute d’agrément.

14. Dans l’enclos du manège Fargeon

Grasset-Morel, en 1908, évoque le manège de l’enclos Fargeon. Au tout début du faubourg de Lattes, sur le chemin qui va au Pont Juvénal (l’actuelle rue de Verdun), M. Fargeon, maître apothicaire en 1675, y possède une maison et enclos. Plus tard, un autre Fargeon, avocat, y fait bâtir un manège, des remises et des écuries qu’il loue à la ville, pour les chevaux des Gouverneurs du Languedoc, logés en face, au bas de la rue de la Loge. (Fig. 39)

En 1748, le Conseiller Fargeon demande l’autorisation de construire un nouveau jeu de Paume dans son enclos du manège. Le 10 juillet 1752, le Comte d’Argenson ordonne que l’on suspende la nouvelle construction que M. Fargeon, Conseiller en la Cour, a commencé à bâtir sur un terrain lui appartenant, jusqu’à ce que Monsieur le Duc de Richelieu, qui sera incessamment à Montpellier, donne son agrément. Cette autorisation lui est refusée, de crainte que l’élévation de cette construction nuise à la vue de l’Hôtel du Gouvernement. La Comtesse Louise Antoinette de Bussy, fille du conseiller Fargeon, mettra l’enclos en vente en 1785, avec sa maison de la rue des Etuves, mais ce n’est qu’après son exécution sur l’échafaud, que ses héritiers (les enfants de sa sœur Mme Brunet) effectueront la vente. En 1815, le manège est supprimé par le Baron Boussairolles, le nouveau propriétaire du terrain.

Plan de situation du manège et de l’enclos Fargeon en 1779

Fig. 39 - Plan de situation du manège et de l’enclos Fargeon en 1779, en bordure de la future place de la Comédie

15. Derrière la salle de spectacle, au milieu du XVIIIe siècle153

Sa Majesté le roi de France approuva et permit à la ville, le 25 mai 1753, la construction des salles de spectacle et de concert, ainsi que celle d’un jeu de paume. Il se présenta une compagnie particulière qui offrit de faire construire à ses frais et dépens un jeu de paume et autres édifices, suivant les dessins dressés par M. Mareschal, dans le fossé de la ville, à la suite des salles de spectacles et de concerts et de former une rue nouvelle, parallèle à celle des Étuves (la future rue Richelieu) 154. Mais ce projet, semble-t-il, ne verra jamais le jour, faute d’argent.

Même si ce projet n’a pas été exécuté, il est intéressant d’analyser les plans de M. Mareschal, qui donnent une idée de construction d’un jeu de paume au XVIIIe siècle, vue par un architecte urbaniste. (Fig. 40)

Le rez-de-chaussée prévoit, outre la salle de jeu, cuisine, salle à manger, salon, « vestiaires avec lits pour se faire frotter », entrepôt pour les raquettes et les balles, lieux d’aisance. Quant à l’étage, il doit servir d’appartement pour le Maître paumier, avec chambres à coucher, et « pièces pour les armoires et pour repasser ». (Fig. 41 et 42)

La rue Richelieu, à défaut d’une salle de jeu de paume, accueillit les « Bains de Paris » fondés en 1770 par la famille Campan. (Fig. 43)

Plan en élévation dressé par Jacques Mareschal, directeur des fortifications, pour un Jeu de Paulme
Fig. 40 - Plan en élévation dressé par Jacques Mareschal, directeur des fortifications, pour un Jeu de Paulme, derrière la salle de spectacle
Plan de Mareschal, le rez-de-chaussée
Fig. 41 - Plan de Mareschal, le rez-de-chaussée
Plan de Mareschal, l’étage
Fig. 42 - Plan de Mareschal, l’étage
L’actuelle rue Richelieu. (Photo Marie-José Ars Guigou)
Fig. 43 - L’actuelle rue Richelieu.
(Photo Marie-José Ars Guigou)

Conclusion

Cette promenade à travers les rues de Montpellier, à la recherche des tripots et jeux de paume se termine. A notre connaissance, aucun travail n’avait encore été fait sur ce sujet, ce qui est fort surprenant car les sources sont riches et leur histoire passionnante.

Qu’allons-nous retenir de cette étude ? Que la ville Montpellier, dès le Moyen Age, n’a pas échappé à l’engouement pour le jeu de paume ; que les Maîtres paumiers d’autrefois, comme nos sportifs d’aujourd’hui, se déplaçaient partout en France, de ville en ville, et qu’ils se mariaient avec des filles ou des veuves de paumiers, pour ne former en fin de compte qu’une seule belle et grande famille.

Nous retiendrons aussi que les jeux de paume sont la propriété de nobles ou de riches notables de la ville, qui arrentent leur salle à des Maîtres paumiers. Certains, même, ne désirant pas se mêler au bas peuple pour jouer à la paume, se font bâtir un tripot dans leur hôtel particulier. Il faut dire que les tripots, au fil du temps, sont devenus des lieux mal famés. On y joue et parie beaucoup ; de plus les galeries qui entourent les carreaux sont propices à des galanteries, à l’adultère et au libertinage. Le nombre d’expressions sur le badinage amoureux, qui nous vient du jeu de paume est impressionnant.

Les établissements de bains, autrefois étuves, ne sont jamais bien éloignés des tripots. Ils sont même quelquefois joints au jeu, car, même s’il y a des chambres pour se faire dessuer et étriller après une partie, les joueurs en quittant la salle vont aux étuves. C’est une constante, et Montpellier, n’échappe pas à la règle : « qui dit jeu de paume, dit étuves et prostitution ».

Force est de constater, aussi, qu’une majorité des paumiers sont de la Religion Prétendue Réformée et pour cause, les catholiques interdisaient les jeux d’argent et l’on sait pertinemment que l’on pariait beaucoup dans les tripots. Les guerres de religion, le grand harlan des églises, le siège de 1622 par Louis XIII, la peste et les troubles occasionnés par tous ces événements, portèrent un coup fatal aux jeux de paume. La douceur revenue au XVIIIe siècle, on construisit deux jeux à Montpellier. Mais, ces jeux, autrefois si populaires, tombaient en désuétude depuis qu’une civilisation plus raffinée avait donné l’idée et le besoin de nouveaux plaisirs, en particulier ceux du théâtre et des concerts.

Que nous reste-t-il du jeu de paume ? Un serment, une salle, des règles de jeu transmises à des jeux régionaux comme le jeu de balle au tambourin, un boulevard, un inventaire au patrimoine, ainsi que toutes ces expressions venues d’un autre temps, mais bien ancrées dans nos mémoires.

Plan de situation des tripots et jeux de paume de Montpellier
Plan de situation des tripots et jeux de paume de Montpellier (AD34, C 6948/2, fonds de la direction des fortifications et travaux publics. 1741) avec légendes numérotées

Légendes du Plan de situation
des tripots et jeux de paume
de Montpellier

  1. Tripot découvert de l’île de Bénézech (rue Candolle)
  2. Tripot découvert de Paulhan (rue Chrestien)
  3. Tripot de l’Hôtel Montcalm (rue du Bras de Fer)
  4. Tripot de l’Hôtel Rodez-Bénavent (rues du Bras de Fer)
  5. Grand Jeu de paume de la Babote
  6. Petit tripot découvert (rue des Étuves et rue Diderot)
  7. Jeu de paume Fargeon, (Les Pénitents Bleus et rue Loys)
  8. Tripot de la rue Aiguillerie vieille (hôtel de Grave)
  9. Tripot découvert au fbg. de la Saunerie (rue André Michel)
  10. Jeu de la grosse paume au porche d’En Rouan
  11. Jeu de ballon (place de la Comédie)
  12. Jeu de paume des Grenadiers (bd du Jeu de Paume)
  13. Jeu de paume de la rue Mareschal
  14. Projet de jeu de paume au manège Fargeon (encadré pointillés)
  15. Projet de jeu de paume derrière le théâtre (encadré pointillés)

ANNEXE 1

La dynastie des Barcellon, Maîtres paumiers

La famille Barcellon est issue des actuelles Alpes de haute Provence, et s’est répandue dans tout le Sud-Est, ainsi qu’à Paris et Londres.

I – Honorat Barsillon, né vers 1618, à Riez (04), décédé à Manosque (04) le 25 décembre 1678, âgé de 60 ans. Il est l’époux de Jeanne Vassale, décédée à Manosque le 2 avril 1676, d’où :

1) Michel Barcilon, fils aîné, né vers 1637

2) François Barcilon, qui suivra

3) Suzanne, née le 10 juin 1651 à Riez, décédée le 18 novembre 1695 à Manosque. Elle épouse à Manosque, le 13 septembre 1674 Joseph Juliany, maître boucher.

II – François Barcilon, Maître paumier des villes de Montpellier, de Nîmes 155 et de Toulon 156 né et baptisé le 10 octobre 1638 à Riez. Il s’unit le 18 juillet 1662 à Manosque, avec Jeanne Authemanne décédée le 26 septembre 1677 à Manosque. Il s’implante à Montpellier en 1687.

Ce couple eut comme enfants connus :

1) Anthoine Barcillon, né et baptisé le 28 juin 1663 à Manosque

2) Claude Barsillon, né et baptisé le 30 mai 1665 à Manosque 157

3) François Claude Barcillon né vers 1674 qui suivra.

III – François Claude Barcelon, Maître paumier, né vers 1674 et décédé à Montpellier le 7 juin 1729, paroisse Notre-Dame-des-Tables, à l’âge de 55 ans, inhumé le 8 juin 1729 en l’église des Pénitents dans la même localité. (Fig. 44) M. de Manevieux, en 1783 dans son traité sur le jeu de paume, fait référence à la manière de jouer de Claude Barcellon : « Il y a 30 ou 40 ans, on citait aussi, dans ce temps, Barcellon Père, qui avait un coup véhément, beaucoup de ressources dans sa manière et une belle parade ».

Signatures d’Henri Cros et Claude Barcellon au bas d’un acte notarié du 16 janvier 1694
Fig. 44 - Signatures d’Henri Cros et Claude Barcellon au bas d’un acte notarié du 16 janvier 1694

Claude Barcellon passe un contrat de mariage, le 16 juillet 1693 158 et s’unit religieusement le 29 janvier 1694 à Notre-Dame-des-Tables avec Françoise Héraille née le 10 mai 1673 à Montpellier.

Claude Barcellon, Maître paumier, semble s’être marié, une seconde fois, entre 1704 et 1706, avec une demoiselle Brueys, sœur de Paul Brueys 159. Il n’y a pas d’enfant connu de ce couple.

Claude Barcellon s’est uni une troisième fois avec Magdeleine Hugues (Huc), dont il a plusieurs enfants. Il eut de ses unions :

Du premier lit :

1) Pierre Barcellon né vers 1698. Décédé après 1713

2) Marie Anne Barcellon, née vers 1700.

Elle passe un contrat de mariage le 1er août 1718 devant Mtre Flavard notaire de Montpellier et s’unit religieusement le 30 août 1718 à la paroisse de Notre-Dame-des-Tables, avec Georges Daussargues, assistée de son père qui signe et Laurent Barcellon son frère.

3) Laurent Barcellon né vers 1702, décédé après 1718.

4) Élisabeth Barcellon, née vers 1704. Elle s’est mariée le 28 janvier 1723 à Montpellier, paroisse de Notre-Dame­des-Tables, avec André Loys, peintre, (fils d’Estienne Loys peintre et de Jeanne Reval).

5) Joseph Barcellon, né le 4 mars 1707, reçu au baptême le 8 mars 1707. Son parrain est Joseph Sulliamis, paumier ; il décède le 12 mars 1707, âgé de 8 jours.

6) Madeleine Barcellon, née à Montpellier le 19 juin 1713 et décédée à 18 ans le 17 décembre 1731, paroisse Notre-Dame-des-Tables, inhumée dans l’église des Pénitents.

7) Pascal Barcellon, Auteur de la BRANCHE AÎNÉE qui suivra.

8) Jean Barcellon né le 20 octobre 1717 à Montpellier et décédé le 7 décembre 1782, il est inhumé aux Cordeliers. Le 26 mai 1737, sa mère Madeleine Huc, veuve de Claude Barcelon, le met en apprentissage chez Jean Bouis pour le former au métier à faire les bas 160.

9) André Barcellon, né le 24 août 1719, reçu au baptême à Montpellier le surlendemain, à Notre-Dame-des-Tables ; ses parrains sont André Hugues, Maître paumier, et Élisabeth Barcellonne sa sœur. Il décède le 3 septembre 1719 à Montpellier.

10) Guillaume Daniel Barcellon, bourgeois, Maître paumier, domicilié à Montpellier, né le 10 janvier 1721, à Montpellier. Il s’est marié, à l’âge de 27 ans, le 16 août 1748 à Montpellier, avec Marie Marmiesse. Il s’est remarié, à l’âge de 57 ans, le 7 juillet 1778 à Montpellier, paroisse de Notre-Dame-des-Tables, avec Marguerite Gout, née à Saint-Hippolyte-du-Fort (30).

Le 19 may 1760 161 le maire de Montpellier autorise les frères Barcellon (Daniel et Guillaume) à faire bâtir un jeu de Paume en cette ville (rue Mareschal). Le 10 mars 1768 162 le Duc de Richelieu et le Vicomte de Saint Priest intendant de la province, donnent permission et privilège en faveur desdits Guilhaume et Daniel Barcelon pour « faire construire et tenir dans la ville de Bordeaux un Jeu de Paulme Billard et Caffé ». Daniel Barcellon se remarie le 7 juillet 1778 à Montpellier, à Notre-Dame-des-Tables avec Marguerite Gout.

11) Magdeleine Barcellon, née le 26 juillet 1728 à Montpellier, baptisée le 29 juillet à Notre-Dame­des-Tables. Les parrains sont : Pascal Barcellon et Magdeleine Barcelone, frère et sœur de la baptisée. Elle s’est mariée, à l’âge de 42 ans, le 31 juillet 1770 à Montpellier à Notre-Dame-des-Tables avec Louis Dardelier, praticien.

12) Guillaume Barcellon, Auteur de la BRANCHE CADETTE qui suivra.

Portrait de Pascal Barcellon. Auteur anonyme
Fig. 45 - Portrait de Pascal Barcellon. Auteur anonyme. (Coll. privée Christian Ducastaing)

Branche aînée

IV – Pascal Barcellon qui aimait se faire appeler « Jean ». Maître paumier à Montpellier, Grenoble, Paris, est né le 20 avril 1715, à Montpellier. Il décède à Grenoble vers 1742, à l’âge de 27 ans. (Fig. 45) D’après Albert de Luze, il serait enterré à Montpellier. Ailleurs, il est dit Barcellon aîné, par rapport à son frère Guillaume dit Barcellon Jeune. Il s’est marié, à l’âge de 24 ans, le 11 novembre 1739 à Grenoble, paroisse St Hugues, avec Cécile Poujol née en 1716 à Montpellier, décédée à Grenoble le 4 janvier 1768, église Sainte Claire, à l’âge de 52 ans, d’où :

1) Marie Louise Barcellon, née le 1er septembre 1740 à Grenoble, décédée à Saint-Martin-de-Miséré (Isère) le 21 juin 1826, à l’âge de 87 ans. Elle s’est unie avec un certain Blanchard.

2) Jean Pierre Agricol Barcellon, Qui suit en V.

Dans le recensement de 1743 de Grenoble, il est écrit qu’il existait rue du Temple un jeu de paume tenu par un nommé André, en 1732, ce jeu repris en 1739 par un sieur Barcellon lequel décède rapidement. En 1749, sa veuve Cécile Poujol loue toujours la maison qui appartient à M. de Piolenc et exploite toujours le jeu avec son beau-frère le sieur André. En 1758, les affaires prospèrent, elle acquiert le jeu de paume et ses dépendances.

V – Jean Pierre Agricol Barcellon, Maître paumier né à Grenoble le 3 novembre 1741. Il décède après 1804, peut-être à Paris. Il s’est marié, à l’âge de 24 ans, le 3 juin 1766 à Paris avec Marie Rose Pierrette Masson (fille de Pierre Masson, Maître paumier et de Geneviève Guérin), (Fig. 46) née en 1744 à Paris, décédée le 28 avril 1797, à l’âge de 53 ans, à Grenoble, d’où :

1) Laurent Pierre Barcellon Qui suit en VI.

Il obtient son diplôme de Maître Paumier à Paris le 24 juillet 1767. Il a sans doute reçu l’enseignement du célèbre Maître Paumier Masson et l’oncle de sa future femme 163 : « le plus habile qu’on ait connu, qui avait des mouvements souples et faciles ; il ne faisait jamais de contorsions. » 164. Il hérite du jeu de paume de Grenoble acheté par sa mère en 1758. Le 20 mars 1768, à Grenoble, il fait enregistrer son brevet de paumier et obtient l’autorisation de donner à jouer dans son jeu, au billard, aux cartes et aux jeux non prohibés.

VI – Laurent Pierre Barcellon, Maître paumier, né le 15 mars 1768 à Grenoble et décédé le 14 juillet 1832, à l’âge de 64 ans, à Paris. Il vend son jeu de paume à Grenoble le 20 août 1819, pour la somme de 19 000 Frs, à Marie Eléonore Perret, religieuse, procuratrice des Ursulines, qui construisent leur couvent (arch. mun. 4 M 20). Il s’est marié, à l’âge de 27 ans avec Claudine Baffert, le 28 janvier 1796 à Grenoble.

Pierrette Masson, épouse de Jean Pierre Agricol Barcellon, et fille du Maître paumier Pierre Masson
Fig. 46 - Pierrette Masson, épouse de Jean Pierre Agricol Barcellon, et fille du Maître paumier Pierre Masson. (Coll. privée Christian Ducastaing)

Branche cadette

VII – Guillaume Barcellon, Maître paumier de Louis XV en 1753. (Fig. 47)

« M. Barcellon le Maître paumier du roi, est le concierge des jeux de Sa Majesté en ses maisons royales – c’est lui qui présente la raquette au roi, quand sa majesté veut jouer à la Paume ou au volant » 165. Il est né à Montpellier le 18 avril 1725, baptisé à Notre-Dame-des-Tables. Il décède à Montpellier, le 10 février 1791, âgé de 65 ans, il est inhumé le 12 février 1791 aux Cordeliers.

Grâce à M. de Manevieux 166 nous connaissons ses qualités de jeu : « Le sieur Barcelon fils, par le développement agréable de ses mouvements, peut être regardé comme un modèle de précision et de grâce, bien fait de corps, il joint, dans sa manière de jouer, autant d’habileté que de légèreté, il peut être cité comme le joueur que la nature a choisi pour servir de modèle, puisqu’il peut être dessiné dans toutes ses attitudes et ce qui augmente le mérite de ses qualités. C’est son caractère qui est aussi doux que sa conduite est honnête, l’on dit aussi que c’est un joueur charmant et les amateurs aiment, par préférence, jouer avec lui. »

En 1748, Guillaume Barcellon 167 dirigea le jeu de paume de la rue Thubaneau à Marseille 168. Il s’est marié, à l’âge de 23 ans, le 18 août 1748 à Marseille avec Marie Marguerite Imbert (fille de Jean Joseph Imbert et de Jeanne Fouquet) née vers 1731 à Marseille et décédée après 1792, d’où :

1) Joseph Augustin Barcellon surnommé « L’Anglais » à cause de ses fréquents séjour en Angleterre, Maître paumier officiel du roi, de Louis XVI à Charles X, ex-Comte d’Artois, né le 27 août 1749 à Marseille, décédé après 1829. En 1785, il est champion du monde de jeu de paume, il succède à Raymond Masson. Mais il devient célèbre par une partie mémorable de 1802 où il battit Philip Cox (Old Cox) le meilleur joueur de paume anglais. D’après la fiche de sûreté établie à Paris pendant la Révolution, il est arrivé dans la capitale vers 1770 et demeurait rue Mazarine, là où se situait un Jeu de Paume 169.

Etienne Loys, Portrait du paumier Guillaume Barcellon (1725-1791) en 1753
Fig. 47 - Etienne Loys, Portrait du paumier Guillaume Barcellon (1725-1791) en 1753.
(© Wimbledown Lawn Tennis Museum)

Selon Albert de Luze, « C’était un joueur très complet, classique et élégant, si nous en croyons son frère, qui dit de lui : si on pouvait copier quelqu’un à la paume, pour adopter une belle méthode, je ne dirais que la sienne – mais je parle de mon frère ». Joseph Barcellon eut une très longue carrière et jouait encore à l’âge de 80 ans.

Le 3 janvier 1787 170 Guillaume Barcellon et son épouse Marie Marguerite Imbert demeurant à Montpellier, autorisent Joseph Augustin Barcellon, leur fils aîné, paulmier du Roy, demeurant à Paris, à contacter mariage avec une « personne de bonne vie et mœurs. » Il s’est uni à Paris avec Marguerite Catherine Desbornes, d’où :

a) Louise Eulalie Barcellon, née à Paris en 1780. Elle perçoit une pension de 300 francs à titre de « fille d’un paumier du roi » 171

b) Ursule Joséphine Barcellon, née à Paris le 6 juillet 1783, reçue au baptême dans la même localité, ses parrains sont François Jacques Farolet 172 et Marie-Louise Lallian. Comme sa sœur, elle perçoit une pension de 300 francs à titre de « fille d’un paumier du roi »

c) Louis Augustin Barcellon employé, né vers 1794.

2) Pierre Barcellon, Maître paumier, né en 1750 et décédé en 1821. Il s’unit en 1783 avec Jeanne Poujol 173. A Paris en 1800, parution de son livre : Règles et principes de paume. (Fig. 48)

3) Joseph Barcellon, Maître paumier, né en 1752 et décédé en 1796. Il s’unit en 1778 avec Marie-Antoinette Goutte.

4) Daniel Barcellon, né vers 1754.

5) Charles Barcellon, né vers 1754 et inhumé le 4 août 1756 à Marseille.

6) Marguerite Thérèse Barcellon connue par la table de succession de son époux, François Rémy Bergeron 174, Maître paumier, décédé à Paris le 15 brumaire de l’an IX (6 novembre 1800) résidant 7, rue des Augustins.Son beau-frère Pierre Barcellon est témoin à la déclaration du décès 175.

7) Marie Barcellon née vers 1760. Elle s’est mariée le 9 juin 1782, à Montpellier, paroisse St-Denis, avec Jean Noël Etienne Poujol, Maître boulanger, musicien.

8) Pierre Barcellon, né le 16 janvier 1761 à Montpellier. Baptisé à Notre-Dame-des-Tables.

9) Madeleine Barcellon, née en 1762. Elle s’est mariée, à l’âge de 30 ans, le 7 février 1792 à Montpellier, paroisse St-Denis, avec Antoine Moynac, perruquier. Dans son contrat de mariage passé devant Me Alicot, Madeleine a reçu en dot de la part de sa mère Marie Imbert, veuve de Guillaume Barcellon, « 1 000 £ de la valeur d’un billard, queue, billes et dépendances… ». Son futur époux Antoine Moynac, le 21 février 1790 176, avait été placé en apprentissage chez son oncle An­toine Moynac pour apprendre le métier de perruquier, barbier, baigneur et étrilleur.

10) Thérèse Eulalie Barcellon, née le 9 décembre 1770 à Montpellier, paroisse Notre Dame des Tables. Elle s’est mariée le 15 septembre 1793 à Montpellier avec Jean-Joseph Affre.

Ouvrage de Pierre Barcellon, paru en 1800. L’un des deux seuls exemplaires connus
Fig. 48 - Ouvrage de Pierre Barcellon, paru en 1800. L’un des deux seuls exemplaires connus, vendu en 2005 chez Christie’s pour la somme de 31200 livres

ANNEXE 2

Liste de paumiers languedociens

Cette liste n’est pas exhaustive et ne demande qu’à être complétée. Elle répertorie les noms des maîtres-paumiers et des propriétaires de tripots rencontrés au cours de nos recherches. Nous ne citons qu’un lieu et une année, la plupart figurent dans l’article ; certains n’ont pu être situés avec certitude, et n’apparaissent que dans des actes consultés.

  • Allut Jean, jeu de paume, Montpellier (1761)
  • Babot Jean, joc de paume, Montpellier (1478)
  • Babota Rixen, joc de paume, Montpellier (1525)
  • Banières Bernard, tripot, Montpellier (1590)
  • Barcillon François, Maître paumier, Montpellier, Nîmes, Toulon, Manosque (1662)
  • Barcellon François Claude, Maître paumier, Montpellier (1729)
  • Barcellon Pascal dit Jean, Maître paumier, Montpellier, Paris, Grenoble (1715-1742)
  • Barcellon Guillaume Daniel, Maître paumier, Montpellier (1721, 1778)
  • Barcellon Guillaume, Maître paumier à Marseille, Paris, Montpellier (1725-1791)
  • Bouscarel Anthoine, petit tripot découvert, Montpellier (1648)
  • Bouscarel Bernard, petit tripot découvert, Montpellier (1738)
  • Brouzet Pierre, Maître paumier, Montpellier époux de Pierrette Guizarde (1607)
  • Burin Hyacinthe, Maître paumier, Béziers, (1720) époux d’Anne Barcillon
  • Castanyer Pierre, Maître paumier, Montpellier (1584)
  • Cauvas Jean, Maître paumier, Béziers, (1642), père de Moïse
  • Cauvas Moïse, Maître paumier, Agde, Béziers, père des suivants
  • Cauvas Pierre, Maître paumier (1631-1681) Béziers
  • Cauvas Laurent, Maître paumier de Pézenas (1658)
  • Cazalet François, jadis tripot découvert, Montpellier (1738)
  • Charenton Jean, tripot, Montpellier (1617)
  • Chauvel (ou Calvet ) Robert, Maître paumier, Montpellier (1546)
  • Clauzel Guillaume, tripot, Montpellier (1576)
  • Clauzel Françoise, née de Vignes, tripot, Montpellier (1598)
  • Clauzel Jean, tripot, Montpellier (1645)
  • Cros François, Maître paumier, Montpellier, Béziers (1629)
  • Cros Jean, Maître paumier, Montpellier (1653)
  • Cros Henry, Maître paumier, Montpellier (1696)
  • Courbe Jean, Maître paumier, Nîmes (1682)
  • Courbe, Jacques apprenti paumier chez Henry Cros, Montpellier (1682)
  • Despuech André, tenancier de tripot ?, père du poète languedocien Isaac Despuech
  • Farjon Claude, né à Beauzac (43) Maître paumier, Aigues-Mortes, Montpellier (1597)
  • Farjon (Fargeon) Marcellin, Maître paumier, Montpellier (1595)
  • Fargeon Jehan, marchand de laine, jeu de paume, Montpellier (1645)
  • Fargeon Mary née Nourride, hérite jeu de paume, Montpellier (1645)
  • Fargeon Jean, maître-apothicaire, cohéritier d’un jeu de paume, Montpellier (1660)
  • Fargeon Jean, marchand de laine, Marseille, cohéritier jeu de paume, Montpellier (1660)
  • Fargeon, Jacques Lambert, avocat, un jeu de paume, Montpellier (1778)
  • Fargeon Marie-Antoinette Comtesse de Bussy, jeu de paume, Montpellier (1778)
  • Faucil frères et sœurs, un jeu de paume, à Béziers (1698)
  • Gallière (de) Daniel, seigneur de Lavérune, un tripot, Montpellier (1630)
  • Gallière (de) Pierre, un tripot, Montpellier (1680)
  • Gautier Etienne, Maître paumier, Béziers (1585) père du suivant
  • Gautier Jean, Maître paumier, jeu de paume de la citadelle, Béziers (1643)
  • Gibert Jehan, Maître paumier, Montpellier gendre de Marcelin Farjon (1603)
  • Gentil Claude, paumier, Montpellier (1544)
  • Gras Pierre, maison et tripot, Montpellier (1752)
  • Hugues André, Maître paumier, Montpellier (1719)
  • Guilhermin Anthoine, joc de paume, Montpellier (1544)
  • Guilhermin Honoré, petit tripot, Montpellier (1598)
  • Langlois, Jacques, Maître paumier de Montpellier (1581)
  • Lapiste Galias, Maître paumier de Montpellier (1528
  • Lapiste Bernard, Maître paumier de Montpellier (1540)
  • Laurens Guilhem, jouc de triscot de verdier, Montpellier (1404)
  • Laurens Pierre, joc de paume, Montpellier (1528)
  • Malafosse Jean, jadis tripot, Montpellier (1648)
  • Malherbe Louis, tripot découvert (1600)
  • Maloris Jean, paumier de Poitiers, habitant Montpellier (1565 et 1580)
  • Maisselle Gabrielle, paumière, Vve de Mayet Michel
  • Maisselle (Maycelle) Jean, Maître paumier, Montpellier (1589)
  • Mayet Moynier, paumier, Montpellier (1528)
  • Mayet Thomas, paumier, Montpellier (1572)
  • Mayet Michel, paumier, Montpellier, (1574)
  • Montagne Jean, paumier, Lyon ou Montpellier (1640)
  • Miron François, tripot découvert à Montpellier (1544)
  • Nègre Blaize, Maître paumier, Montpellier (1606)
  • Paul Etienne, Maître paumier, Montpellier (1693)
  • Petit Rolland, tripot, Montpellier (1528)
  • Poujol Anthoine, Maître paumier, Montpellier (1683, 1719)
  • Rigal François, jadis tripot découvert (1738)
  • Sapporta Jehan, tripot, Montpellier (1600)
  • Sarret (de) Jean, tripot, Montpellier (1632)
  • Sarret (de) Pierre, fils de Philippe, tripot, Montpellier (1614)
  • Soulié Françoise Vve François Cros, paumiers, Béziers, Montpellier (1657)
  • Suliamis Joseph, paumier, Montpellier (1707)
  • Tardieu Raulin, Maître paumier, Agde, Béziers, Montpellier (1600)
  • Tessier Gaspard, tripot et étuves ruinées, Montpellier (1738)
  • Teyssier (Texier, Textoris) Pierre, joc de paulme, Montpellier (1544)
  • Texier Thomas, sieur de Bouzigues, tripot, Montpellier (1571)
  • Texier Françoise née Combes, tripot, Montpellier (1575)
  • Thibaud Jean, Maître paumier, Montpellier, père du suivant (1679)
  • Thibaud Antoine, Maître paumier, Montpellier, (1689)
  • Villedent Anne, maison et tripot, Montpellier (1752)
  • Villa Jean, Maître paumier à Montpellier (1679)

BIBLIOGRAPHIE

Belmas, Elisabeth, Jouer autrefois, Champ Vallon, 2006.

Bonhomme, Guy, De la paume au tennis, Gallimard Découvertes n° 112, 1991.

Carlier, Yves, Bernard-Tambour, Thierry, Jeu des rois, Roi des jeux. Le Jeu de paume en France, Editions de la Réunion des Musées nationaux, 2001.

De Bondt, Cees, Royal Tennis in Renaissance Italy, Brepols, 2006, 290 p.

Ducastaing Christian : Les Barcellon, histoire abrégée à l’intention des descendants actuels, d’une famille de paumiers originaire de Montpellier, 1996 (AD 34, 11 F 226).

Fournier, Édouard, Le jeu de paume, son histoire et sa description, Paris, 1862.

Garsault, François-Alexandre-Pierre de, Art du paumier-raquetier et de la paume, 1767.

Guigou, Marie-José, Les jeux de paume à Montpellier et leurs célèbres paumiers : les Barcellon, Montpellier, U.T.T. Mémoire d’Oc n°188, 2016.

Guiraud, Christian, « L’histoire singulière d’un sport de tradition régionale : le tambourin », Études héraultaises, Cent ans de sport dans l’Hérault, HS 2010, pp. 109-119.

Guiraud, Christian, Olivier, Sylvain, « Au temps où le leu de ballon n’était pas encore un jeu d’enfant : essai de représentation d’un jeu qui a marqué l’espace social héraultais », Études héraultaises, 2009, pp. 309-327.

Jusserand, Jean-Jules, Les sports et jeux d’exercice dans l’ancienne France, Paris, 1901.

Luze, Albert de, La magnifique histoire du jeu de paume, Paris-Bordeaux, 1933.

Manevieux, Traité sur la connoissance du royal jeu de paume et des principes qui sont relatifs aux différentes parties qu’on y joue, Neuchatel, 1783.

Mehl, Jean-Michel, Les jeux au royaume de France du XIIIe au début du XVIe siècle, Fayard, 1990.

Thiers, Jean-Baptiste, Traité des jeux et des divertissements qui peuvent être permis ou qui doivent être défendus aux chrétiens selon les règles de l’Église et le sentiment des Pères. Paris, A. Dezallier, 1686.

NOTES

1. Il y a plusieurs façons de frapper la balle à la pelote basque, correspondant aux diverses variétés de jeu de pelote basque : à main nue, avec un gant de cuir ou en osier dit chistera (petit chistera dit Joko garbi, grand chistera et chistera de remonte), avec une raquette en bois dit pala ou paleta (grosse pala ou pala larga) avec une paleta en cuir, avec une raquette de tennis renforcée ou avec le xare qui est une sorte de raquette dont le tamis est souple.

2. C’est l’héritier languedocien de la longue paume. En 1861, un tonnelier de Mèze aurait fabriqué le premier tambourin, cercles de bois, sur lequel est tendue une peau de chèvre ou de porc. Pour engager on utilise un battoir, sorte de petit tambourin sur un manche de micocoulier. Cependant, il faut chercher vers l’Italie l’origine de ce jeu héraultais.

3. Dans l’Angleterre moderne, le jeu du court tennis est calqué sur la courte paume française. Tout au long du XIXe siècle, les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne, UAS, Australie) assurent le succès et la continuité de ce real tennis, au point que le major Wingfield, en imposant le jeu moderne sur gazon lui donnera le nom de lawn-tennis.

4. Selon le texte de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’Unesco « chaque État doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. Il doit s’attacher à identifier et définir les différents éléments du patrimoine culturel immatériel présents sur son territoire, avec la participation des communautés, des groupes et des organisations non gouvernementales pertinentes. Pour assurer l’identification de ce patrimoine en vue de sa sauvegarde, chaque État doit dresser un ou plusieurs inventaires du patrimoine culturel immatériel présent sur son territoire. Ces inventaires font l’objet d’une mise à jour régulière. »

5. A l’heure actuelle on compte plus de 10 000 adeptes à travers le monde et ce sont 35 nations qui pratiquent le jeu de paume et participent à son championnat mondial. En France c’est Matthieu Sarlangue, 24 ans, sextuple champion amateur, qui porte sur ses épaules l’espoir du renouveau de ce jeu.

6. C’est le plus ancien championnat sportif mondial (Depuis 1740). Camden Rivière, joueur américain détient le titre depuis 2015. Il avait détrôné Robert Fahey, un australien, qui détenait le titre depuis 1994. En France, la Fédération de jeu de paume date de 1924, et aujourd’hui encore, la longue paume est pratiquée dans le Nord. En 1991, Guy Bonhomme comptait plus de 2000 joueurs dans la région picarde (De la paume au tennis, Gallimard-Découvertes, p. 35).

7. Tripot : non ancien du local consacré au jeu de paume, qui n’avait pas le sens péjoratif qu’on lui connaît.

8. Louis XV et Charles X.

9. Christian Guiraud, Sylvain Olivier, « Au temps où le jeu de ballon n’était pas encore un jeu d’enfant : essai de représentation d’un jeu qui a marqué l’espace social héraultais », Études héraultaises, 2009, pp. 309-327. Les joueurs utilisent une balle plus grosse (diamètre de 10 cm) et plus lourde, qu’ils frappent avec le poignet protégé par un brassard en bois.

10. The View of France. Un aperçu de la France telle qu’elle était vers l’an 1598, par Robert Dallington,… traduit de l’anglais par E. Emerique d’après un exemplaire de l’édition imprimée à Londres par Symon Stafford, 1604, Versailles, impr. de Cerf, 1892.

11. Ouvrage signalé par Christian Guiraud.

12. Jeu des rois, roi des jeux. Le jeu de paume en France, Réunion des musées nationaux, 2001, p. 29.

13. Garsault, François-Alexandre-Pierre de, Art du paumier-raquetier et de la paume, Paris 1767 (disponible sur Gallica).

14. Fournier, Édouard, Le Jeu de Paume, son histoire et sa description, Paris, Didier et Cis, 1862. Disponible sur Gallica.

15. Laporte, Véronique, « Cohabitation sociale et ordre public aux Champs-Élysées : gestion et appropriation du carré des jeux (1700­1830) », Conserveries mémorielles [En ligne], #10 | 2011, mis en ligne le 15 août 2011, consulté le 19 mars 2015. URL : http:// cm.revues.org/904 Ce carré des jeux était situé près du Cours la Reine, à l’emplacement de l’actuel Grand Palais.

16. Mais on connait des salles qui avaient de 20 à 50 mètres de long.

17. L’Anonyme de Montpellier – 1768.

18. Nom des propriétaires : Nicolas et Louis Métayer, les fils de Martin Métayer, Maître paumier.

19. Un grand merci à Christine Marcadier qui m’a aidé à décrypter et lire les Compoix aux Archives Municipales de Montpellier.

20. Félix et Thomas Platter à Montpellier, Notes de voyage de deux étudiants bâlois, Coulet, Montpellier, 1892.

21. Tome IV des Archives de la Ville de Montpellier : articles : Paumiers et Paume. L’anonyme, c’est ainsi que l’on nomme l’auteur d’un manuscrit, daté de 1768, trouvé par l’abbé Cassan d’Aniane.

22. C’est entre les années 1550 et 1630 que le jeu de billard entre dans les mœurs.

23. Grasset- Morel « Montpellier, ses sixains, ses îles et ses rues, ses faubourgs » 1908.

24. Tricot en occitan est l’équivalant du français tripot. La rue du Tricot est appelée rue Chrestien depuis le prolongement de la rue Urbain V en 1852. (Source : Marcel Barral, Les noms de rues à Montpellier.)

25. Albert de Luze, négociant bordelais, tennisman renommé (1873­1934).

26. Écusson ou l’enclos : c’est ainsi que l’on désigne la vieille ville de Montpellier. Les fortifications ont disparu et sont remplacées par des boulevards circulaires.

27. Louise Guiraud : La Réforme à Montpellier p. 236.

28. Le tricot c’est le nom occitan pour désigner le tripot ou jeu de paume. Louise Guiraud écrit : Triquot.

29. Pierre Clerc : Biographie Héraultaise.

30. Louise Guiraud : La Réforme à Montpellier p. 368.

31. Lou sage de Montpellier avait été baptisé au temple, pour se marier avec la Vve de Pluviers, il renonça à la R.P.R.

32. Dans l’île qui porte le nom d’André Despuech, le père d’Isaac, autrefois île du logis Sant Antony, il n’y a pas de tripot. Cette île se situait entre la rue du Palais Royal (aujourd’hui rue de la Fontaine) la rue En Gondeau et la Grand’rue. Il possédait cependant « un verdier » à la Saunerie qui deviendra un tripot découvert.

33. Un plaque sur le mur de droite rappelle que « C’est d’ici que partit le 6 février 1756, le marquis de Montcalm pour défendre avec gloire le Canada et trouver une mort héroïque, sous les murs de Québec, le 14 septembre 1759. »

34. Changeur.

35. La mutation est portée sur le Compoix de 1544.

36. Il y a certainement un lien avec Marcelin Farjon, Maître paumier, du tripot de la rue des Etuves.

37. Archives Départementales de l’Hérault – 2E 57/104 – Me Jean Tandon, notaire à Montpellier.

38. Archives Départementales de l’Hérault – 2E 57/105 – folio 641 – Me Tandon, notaire à Montpellier.

39. Ruinée suite au grand harlan des églises par les Huguenots en 1562.

40. Albert Leenhardt : Vieux hôtels de Montpellier (1935), page 261.

41. Traduction : le puits de fer.

42. Archives Départementales de l’Hérault : C 8849 « hôtel des trésoriers de la bourse ».

43. Sources : Albert Leenhardt – les vieux hôtels montpelliérains – 1935.

44. Archives Départementales de l’Hérault : C 8849 « l’hôtel des trésoriers de la bourse ».

45. Médiathèque Émile Zola section Patrimoine : côte MS 406/16 et Archives Départementales de l’Hérault : Mtre Margouet notaire à Montpellier.

46. Archives Départementales de l’Hérault Me Margouet année 1690 – f°52 et Médiathèque Emile Zola de Montpellier, section du Patrimoine – côte : MS 406/16.

47. Médiathèque Emile Zola de Montpellier, section patrimoine côte MS 406/16 – Archives Départementales de l’Hérault Me Adam, notaire de Montpellier – année 1685 folio (343).

48. Archives Départementales de l’Hérault : 17 H 15.

49. Archives Départementales de l’Hérault : C 8849 « l’hôtel des trésoriers de la bourse ».

50. Albert Leenhardt : Vieux Hôtel Montpelliérains – l’hôtel des Trésoriers de la Bourse – page 271.

51. Compoix Saint Paul f°149.

52. Archives Départementales de l’Hérault – côte C 8849 « hôtel des Trésoriers de la Bourse ».

53. Pierre de Sainte Agnès « Visite guidée d’une centaine d’anciennes belles demeures de Montpellier, suivant un itinéraire précis et rapide » – Pierre Burlats-Brun, Marquis de Sainte Agnès.

54. Louis Escuret : Vieilles rues de Montpellier – édit. 1956.

55. Le sol des jeux de paume modernes est toujours peint en rouge et les murs en noir, seule la balle blanche est devenue jaune depuis 1984.

56. Tripotier, autre nom donné au paulmier ou paumiste.

57. Moîse Cauvas, paumier, fils de Jean Cauvas, Maître paumier de Béziers et de Jeanne Borel, passe un contrat de mariage le 26 janvier 1629, devant Me Laval notaire à Agde, avec Anne Peras. Ce couple aura un fils paumier : Pierre Cauvas qui décède le 9 novembre 1681 à Béziers, à l’âge de 50 ans. Moîse Cauvas, Maître paumier de Béziers, demeurant à Agde, se remarie avec Jeanne Bonnière, fille de Jacques Bonnier, maître futainier de Montpellietr et de Madeleine Cros, le contrat de mariage est passé devant Me Arman notaire à Béziers le 31 août 1642 en présence de François Cros, Maître paumier de Béziers, de Jean Cros, maître boulanger de Béziers et Etienne Cros, maître potier d’étain de Montpellier, oncles de la future. Le fils de ce couple, Laurent Cauvas, Maître paumier, passe un contrat de mariage, le 1er avril 1678 à Béziers, devant Me Barral, avec Claire Vinte, fille de Piere Vinte et de Marie de Caffarel.

58. Grasset-Morel : Montpellier, ses sixains, ses îles et ses rues. Page 342.

59. Les seigneurs de Montpellier, furent rois de Majorque de 1229 à 1349.

60. La peste noire est le nom donné par les historiens modernes à une grande épidémie de peste au milieu du XIVe siècle, principalement bubonique causée par la bactérie Yersinia pestis On estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population européenne en cinq ans (1347-1352 faisant environ vingt-cinq millions de victimes. Sources Wikipédia).

61. Archives de la ville de Montpellier – Compoix Saint- Thomas, 1435, f° 148.

62. Elles sont dites « troisièmes étuves ».

63. La prostitution était encore visible dans la rue des Étuves jusque dans les années 1960.

64. Archives de la ville de Montpellier – Compoix de Saint Paul de 1478 f°205.

65. Désigné quelquefois sous le nom de Habot.

66. Archives de la ville de Montpellier -Compoix Sainte Foy 1525. fol.161 Ve.

67. Archives de la ville de Montpellier – Compoix Saint Paul 1478 f°205 – Compoix Sainte-Foy 1525 f° 161 v°– 1544 f°s 290 v° – f°311 – f° 318 – f° 345 v°. – Voir aussi Louise Guiraud : Recherches topographiques sur Montpellier au Moyen Age – page 93 – (1895).

68. Archives de la ville de Montpellier – Compoix Sainte Foy – 1598 f°178.

69. Archives de la ville de Montpellier – Compoix Sainte Foy -1528, f° 154.

70. Archives de la ville de Montpellier : Compoix Sainte Foy – 1544 (f°271).

71. Archives de la ville de Montpellier : Compoix Sainte Foy : 1544 (f°279).

72. Archives de la ville de Montpellier Compoix Sainte Foyen : 1590 (f°61).

73. Porte située au bas de la rue de la loge.

74. Le Tripot Mayet ou Maret, situé derrière la Tour de la Babote.

75. Porte située au bas de la Grand’Rue.

76. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 56/51 f 110 – Me Rodil.

77. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 62/17 f°631 – Me Denemause.

78. François Ranchin (1565-1641) médecin, professeur à la Faculté de médecine, premier consul en 1629 de la ville de Montpellier, a laissé un traité historique sur la peste.

79. Archives Départementales de l’Hérault : Me Jehan Tardinier : 2E 57/11 f°133 (acte signalé par Christine Marcadier).

80. Archives Départementales de l’Hérault ; Me Degan notaire à Montpellier (f°415).

81. Archives de la Ville de Montpellier : Compoix Sainte Foy : 1598 (f°14) et 1600 (f°11).

82. Archives Départementales de l’Hérault : Me Maigret notaire à Montpellier : côte 2E 56/314 f°98.

83. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 56/314 Me Maigret notaire de Montpellier.

84. Termes de charpente : aix = ais = axe.

85. Arbalétrière = pièce de support en charpente.

86. Saumier = sommier = Pierre ou pièce de bois qui supporte une pièce de bois de charpente.

87. Documents généalogiques sur les potiers d’étain du Languedoc auteur Yannick Chassin du Guerny (2008) source : Michel Moricé.

88. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 60/37 Me Gardel Montpellier.

89. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 57/148 – f°208 – Me Pèlerin Montpellier.

90. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 57/151 Me Pèlerin Montpellier.

91. La rue des Étuves sera percée en 1811.

92. Voir dans les pièces Annexes la généalogie des Barcellon.

93. Archives Départementales du Gard – 2E /17 258 – Photo Numérique de l’acte par Josette Cailleaux de Nîmes.

94. Archives Départementales de l’Hérault : Me Margouet, notaire à Montpellier, côte : 2E 55/193 folio 225.

95. Archives Départementales de l’Hérault : Me Durand, notaire à Montpellier, côte : 2E 55/210 folio 434.

96. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 62/17 f°631 – Me Denemause.

97. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 56/90 f°296 – Me Roussel.

98. Archives de la ville de Montpellier : Compoix de Sainte Foy 1598 : (f°87).

99. Archives de la ville de Montpellier : Compoix de Sainte Foix (f°80).

100. Archives de la ville de Montpellier : contrat reçu par Me Gardel notaire de Montpellier le 22 octobre 1631.

101. Grasset-Morel : Montpellier, ses sixains, ses îles et ses rues, page 335.

102. Archives Départementales de l’Hérault : Me Pierre Marsal, notaire à Montpellier : 2E 55/105 – f°244.

103. Archives Départementales de l’Hérault : Me Pierre Marsal, notaire à Montpellier : 2E 55/105 – f°249.

104. Archives de la Ville de Montpellier : Me Comte, notaire de Montpellier.

105. Un Pierre Brouzet paumier, le 26 septembre 1607, arrente le tripot de Me Nicolas de Calvet. Archives départementales de l’Hérault : 2E 57/105 folio 641 Me Tandon.

106. Archives de la Ville de Montpellier : voir le Compoix de Saint Paul f° 446.

107. Aujourd’hui « rue Loys » de la famille du célèbre peintre montpelliérain, percée en 1836.

108. Archives Départementales de l’Hérault : testament 2E 62/18 f°631 et son codicille 2E 62/20 f°658.

109. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 56/37 f°279 – Me Portal.

110. Archives Départementale de l’Hérault : côte 2E 57/11 f°191 – Me Tardinier.

111. Voir précédemment (n°2) le lien avec le tripot découvert de Paulhan alias de Langlois, rue du tricot.

112. Le nom du notaire n’est pas connu.

113. Barthélémy Dumas est l’Hôte du logis du Cheval Blanc.

114. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 62/30 f°135 – Me Fesquet notaire à Montpellier.

115. Ce Marcellin Farjon est certainement apparenté avec le Claude Farjon originaire de Beauzac (Haute-Loire) Maître paumier du tripot de Nicolat Calvet (Hôtel Montcalm). Deux Marcellin Farjon, au 18e siècle sont attestés à Beauzac ! Certes les actes manquent, mais le prénom Marcellin étant plutôt rare, on a tout lieu de penser qu’il venait lui aussi de Haute-Loire.

116. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 62/31 f°88 – Me Fesquet notaire à Montpellier.

117. Médiathèque Émile Zola de Montpellier, section du Patrimoine – côte MS 406/16 – et Archives Départementales de l’Aveyron, Me Besset notaire de Rodez – côte E 1433 f° 38 et 39.

118. Jehan Gibert, Maître paumier de Montpellier, fils de feu Pierre Gibert et de Drilholle Jeanne, a épousé par contrat le 10 septembre 1603, devant Me Fesquet de Montpellier (2E 61/31 f°90) Jehanne Farjon, la fille de feu Marcellin Farjon, Maître paumier et de Bruce Françoise – acte signalé par Christine Marcadier.

119. Immatriculé apothicaire le 23 mai 1653. Né protestant, il abjure en 1660. Administrateur de l’hôpital St Eloi en 1667.

120. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 57/310 folio 481 (document signalé par Alain Gensac, architecte).

121. Archives Départementales de l’Hérault : 2E 57/658 folio 367 – Me Vézian de Montpellier.

122. Albert Leenhardt : Quelques belles résidences autour de Montpellier.

123. Compoix de St Anne commencé en 1614.

124. Archives Départementales de l’Hérault : côte D 61.

125. Archives de la ville de Montpellier : Compoix Ste Paul – folio 68 v – côte CC 60 (ancien Joffre 296).

126. Archives de la ville de Montpellier : Compoix Ste Foy – folio 242 – côte CC 57 (ancien Joffre 293).

127. Le Chanoine Charles d’Aigrefeuille (1668-1743) publia en deux volumes (1737 et 1739) dans sa ville natale : l’Histoire de Montpellier.

128. Archives Départementales de l’Hérault : côte 17 H 30 – L’historique des Clarisses de Montpellier se trouve dans les dossiers des Cordeliers de Montpellier ! En effet, les Observantins qui étaient installés à la Saunerie depuis 1438, allèrent remplacer les Conventuels de la porte de Lattes en 1522, laissant alors la place aux Franciscaines.

129. Louis Dulieu : la Médecine à Montpellier – tome I – Le Moyen Age.

130. Pierre Clerc : Dictionnaire de Biographie héraultaise.

131. Pierre Clerc : Dictionnaire de Biographie héraultaise.

132. Il s’agit des Étuves Basses. Force est de constater que les tripots sont souvent couplés avec des étuves.

133. Louise Guiraud : Montpellier au Moyen Age – page 206.

134. Grasset-Morel : Montpellier, ses sixains, ses îles et ses rues, ses Faubourgs – page 424.

135. Montpellier la protestante par Valdo Pellegrin.

136. André Michel (1835-1925) critique d’art et professeur à l’École du Louvre.

137. Le jeu de ballon a cessé d’être en usage dans la ville, à la suite de ce remblai.

138. Nom occitan du grenadier. Le jardin était bordé d’une haie de grenadiers.

139. Cette partie de fossé sera comblée en 1793.

140. Archives Départementales de l’Hérault : Me Vézian : 2E 57/640.

141. Sources : Albert Leenhardt : Vieux Hôtels Montpelliérains : l’hôtel Allut page 253.

142. Héritier de son père Jean Allut, lui-même héritier de son frère Jacques Allut.

143. Aujourd’hui rue André Michel.

144. Aujourd’hui rue Paul Brousse.

145. Dit quelquefois : chemin de la Dougue ou boulevard des Guilhems.

146. Il fait allusion aux guerres de religion.

147. Archives Municipales de Montpellier côte FF 216.

148. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 57/648 f° 154 – Mr Joseph Vézian.

149. Généralement, les autorisations de bals étaient données, chaque année pour une courte période.

150. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 55/430 Me Isidore Anduze.

151. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 57/828 f°71 – Me Bonfils Louis Marie François Xavier.

152. Elle était encore présente, rue Mareschal, dans les années 1990.

153. Aujourd’hui, place Molière et rue Richelieu.

154. Archives Départementales de l’Hérault – C 111.

155. Il y avait au moins 2 jeux de paume à Nîmes. En 1664, le conseil de la ville de Nîmes est autorisé à payer au sieur Barthélémy, menuisier, 30 livres pour avoir abattu un théâtre en bois que certains comédiens avaient fait placer dans le grand jeu de Paume. En 1669,Mme Mazetier, demande au Conseil, la permission d’agrandir un petit jeu de Paume qu’elle possède (source : La magnifique histoire du jeu de paume par Albert de Luze – 1933) – Corine Potaix, dans Jeux, Sport et fête en Languedoc Roussillon, parle d’une salle tenue par Baudillon ; je pense qu’il faut lire Barcillon : « la salle …dite « petit jeu de paume » est située intra muros, faisant trois coins entre les Arènes et la tour Vinatière et confrontant à l’ouest et au sud la ruelle longeant le rempart. »

156. A noter : lors de la construction et la décoration de la façade de la cathédrale de Toulon (1696-1702), par les sculpteurs Albert du Parc et Antoine Fleury, un certain Pierre Barcillon, maître du Jeu de Paume, s’était porté caution pour son gendre Antoine Fleury.

157. Ce Claude né en 1665 à Manosque est peut-être le même que ce François Claude né vers 1674 d’après son acte de décès à Montpellier.

158. Devant Me Margouet, notaire de Montpellier, dans la maison du sieur Jacques Caussade et Isabeau Héraille, son oncle et sa tante, avec le consentement de son père et assisté du sieur Henry Cros, capitaine de quartier de cette ville, son procureur dument fondé par acte de procuration du 11 juillet 1693 reçue et en original délivrée par Mtre Pierre Roque, notaire de Nîmes.

159. Ce mariage est un mystère, la relation familiale est uniquement citée dans le contrat de mariage de Paul Brueys ; mais, une comparaison des signatures permet d’affirmer que ce Claude Barcellon est bien le même que celui qui apparaît dans le contrat de mariage passé le 10 mai 1718 à Montpellier, « par Paul Brueys, habitant de Nîmes, avec Catherine Chanbaron habitante de Montpellier… lui assisté de Claude Barcellon, Maître paumier, son beau-frère… elle assistée d’Anne et Marie Chanbaron ses sœurs et de Jacques Marmiesse, monnayeur, son beau-frère ; mariage catholique fait et passé à l’appartement du Sieur Marmisesse, maison de Delle de Fournier, présents : Jean Carré, orlogeur de Nîmes, Jean Coste marchand gantier et parfumeur, Pierre Crouset marchand et André Hugues bourgeois signés avec les témoins sachant. » Il est certain qu’en Languedoc, les parents de jeunes mariés se disent beaux-frères et belles-sœurs, peut-être faut-il chercher dans ce sens.

160. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 55/251 Me Auteract.

161. Archives de la Ville de Montpellier : côte FF 216.

162. Archives Départementales de l’Hérault : côte 2E 57/648 f° 154 – Mr Joseph Vézian.

163. « Les Barcellon ont imité ses bonnes traditions ».

164. M. Edouard Fournier (1861) dans : Le jeu de Paume et son histoire, Gallica. Bnf.

165. Nicolas Viton de St Allais, Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France (Gallica. BNF).

166. Traité sur la connaissance du royal jeu de Paume et ses principes… par M. de Manevieux, dédié à son altesse royale M. le Comte d’Artois – édité en 1783 à Neufchâtel. Gallica.Bnf.

167. Guillaume Barcellon a sans doute un lien de parenté avec ce Luc Barcilon qui, au 17e siècle, tenait le jeu de paume de la montée des Accoules à Marseille (13), jeu de paume trop exigu et mal situé dans la vieille ville et remplacé par celui de la rue Thubaneau.

168. Édifiée en 1680 dans la « ville nouvelle », sur l’emplacement d’une ancienne fabrique de cire, par un noble marseillais Charles de Castellane Majastre qui était un grand amateur de ce jeu. Cette salle fonctionna jusqu’à la veille de la Révolution, puis elle servit de théâtre, puis de lieu de réunion à la Société patriotique des amis de la Révolution. On prétend qu’on y chanta pour la première fois « La Marseillaise ». En fait, c’est au numéro 11 de la rue Thubaneau, le 22 juin 1792, à l’issue d’un banquet, que François Mireur l’interpréta pour la première fois. Lorsque le club jacobin ferma, fin 18e siècle, le local redevint un théâtre, puis, à partir de 1806 une salle de concert réputée. Un incendie détruisit la toiture en 1834 et le local fut transformé en établissement de bains, modifié en bains orientaux au lendemain de la décolonisation de l’Algérie. Aujourd’hui, la ville de Marseille projette la création d’un mémorial à l’hymne national « La Marseillaise » à l’emplacement de l’ancien jeu de Paume, 25, rue Thubaneau, siège temporaire des Jacobins sous la Révolution. Des fouilles récentes ont permis de dégager les murs.

169. « Ici s’élevait le jeu de paume des Métayers où la troupe de Molière ouvrit en décembre 1643, l’illustre théâtre » Une plaque au n° 14 de la rue Mazarine à Paris, en rappelle le souvenir. Archives départementales de l’Hérault – côte 2E 57/666 f°1 – Me Joseph Vézian.

170. Archives départementales de l’Hérault – côte 2E 57/666 f°1 – Me Joseph Vézian.

171. Gallica Bnf. « Liste générale des pensionnaires dans l’ancienne liste civile avec indication sommaire des motifs et la concession de la pension » édit. 1833.

172. Les Farolet ou Farolais font partie des Maîtres paumiers qui ont une certaine réputation en 1783. M. de Manevieux nous dit : « Farolais père, moins fort, jouait avec grâce et légèreté, surtout la partie seul à seul »… « Farolet cadet à Paris a le coup véhément ».

173. Dictionnaire de biographie héraultaise – tome 1 – page 156 – (source : P. Adoue de Nabias – Pierre Burlats-Brun).

174. Les Bergeron, famille de paumiers originaire de Nevers, furent d’habiles adversaires du célèbre Masson.

175. Archives de Paris : Table des successions DQ8 78/119.

176. Archives Départementales de l’Hérault, Côte : 2E 57/670 folio 251 – Me Joseph Vézian.