Description
Saint-Saturnin de Tourbes,
une église gothique des Temps Modernes
L’église paroissiale Saint-Saturnin de Tourbes a été élevée pendant la grande période de construction consécutive à l’ère de prospérité que connut le Bas-Languedoc dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. Elle incarne les innovations des modes de construction et les évolutions du goût alors en faveur. Pourtant, l’édifice fut sérieusement endommagé lors d’un raid de Huguenots en 1574 et reconstruit au XVIIe siècle.
Les étapes de la reconstruction sont particulièrement bien documentées par les rapports de visite de deux évêques de Béziers, celui de Jean de Bonsi de 1605 et celui de son frère et successeur Clément de Bonsi de 1635. Le rapport de ce dernier est singulièrement riche puisqu’il rassemble les différentes transactions passées depuis 1605. Ces informations peuvent aussi être complétées par les pièces de procédures provenant du fonds du grand archidiacre de Saint-Nazaire de Béziers relatives à la reconstruction de l’église pour la période 1635-1642.
Ainsi la lecture du bâtiment peut-elle s’éclairer à la lueur des sources et l’analyse monumentale de l’église participe au renouvellement de la question de la reconstruction des églises après les guerres de Religion. Que recouvrent alors les interventions du XVIIe siècle ?
La construction de Saint-Saturnin de Tourbes à l’époque gothique n’est pas documentée mais l’analyse stylistique permet de la situer au XIVe siècle. La première mention de l’église Saint-Saturnin apparaît en 990 dans les archives de Béziers et elle est citée comme paroisse en 1160. Saint-Saturnin était un prieuré dépendant du chapitre cathédral de Béziers dont le grand archidiacre était le prieur. Quant à la seigneurie de Tourbes, de même que Pézenas, elle dépendait directement des Trencavel et fut cédée à Simon de Montfort en 1209. Après avoir été rachetées par un riche bourgeois installé à Montpellier, Raymond Salvignac, les deux seigneuries furent vendues au roi de France en 1262.
Les interventions du XIXe siècle se soldèrent par des travaux de consolidation de la maçonnerie, exécutés dans le mur sud de la nef en 1858, et l’installation d’une porte dans la façade occidentale, bordée de pilastres supportant un entablement, vers le milieu du siècle. L’église fut inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques le 1er avril 1935. En 1950, fut menée une campagne de remise en état des maçonneries et des toitures.
Une église gothique
L’édifice, de 35 m. de long, est composé d’une nef trapue et massive de 21 m. de long sur 14 m. de large et d’un chevet plus étroit, d’une largeur dans oeuvre de 9 m., déployé sur 14 m. de profondeur en arrière du mur diaphragme. En dehors de la sacristie accolée contre les élévations nord du chevet et de la chapelle nord de la première travée, constructions modernes, le volume originel de l’église s’élargit au niveau de la dernière travée de la nef sur deux chapelles latérales. Au début du XVIIe siècle, nous savons qu’une chapelle était dédiée à la Sainte-Croix et l’autre à Saint-Michel.
Une église gothique
L’église comprend une nef à un vaisseau de trois travées, ouvrant sur une chapelle latérale au nord et au sud de la dernière travée, et un chœur composé d’une travée droite et d’une abside à sept pans. Nef, chœur et chapelles latérales sont voûtés d’ogives. Les branches d’ogives mais aussi les arcs doubleaux et formerets, sont soulignés par un tore central à listel en fort relief détaché des tores latéraux par une profonde gorge. Les tores latéraux des arcs doubleaux et des arcs diagonaux s’effilent et pénètrent la maçonnerie. Les supports des voûtes sont ainsi allégés avant de retomber sur les chapiteaux. Dans l’abside, de simples colonnettes réceptionnent par l’intermédiaire de chapiteaux les arcs diagonaux. En revanche, un ensemble plus important composé de trois colonnettes appuyées contre un dosseret reçoit la retombée des arcs doubleaux. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2013 |
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Nombre de pages | 7 |
Auteur(s) | Adeline BEA |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |