Description
Reddition d’une Unité de la Marine Allemande
au Pont de Cholet, Montpellier le 23 Août 1944
La fin du mois d’août 1944, à Montpellier, comme dans tout le Languedoc-Roussillon, a été à la fois difficile et dangereuse car les troupes allemandes stationnées dans le Sud-Ouest avaient reçu l’ordre, après le débarquement des troupes alliées en Provence le 15 août, de rejoindre le plus rapidement possible la vallée du Rhône afin de s’opposer à l’avancée des Alliés. Par tous les moyens, les troupes allemandes ont traversé notre région durant la dernière quinzaine du mois. Les trains constituaient normalement un moyen rapide et massif à cet effet mais le danger résidait dans les attaques de l’aviation alliée. C’est ce qui s’est passé à l’entrée de Montpellier où un important convoi venu des Pyrénées-Orientales a été stoppé et a dû se rendre. En voici une relation avec des témoignages peu connus.
Avant de découvrir le texte de M. Louis Clouscard qui détaille les conditions dans lesquelles s’est rendue une Unité de la Kriegsmarine, il est indispensable pour la bonne compréhension des événements, de faire un retour 70 ans en arrière, et l’extrait de la carte d’État-Major (1936) joint, (Fig. 1) va nous y aider. Le pont de Cholet (Fig. 2) est un petit pont à une seule voie au dessus de la voie ferrée, elle-même en voie unique, de la Compagnie du Midi avant sa fusion avec le P.O. (Paris-Orléans). Celle-ci partait, contrairement à la voie d’intérêt local qui desservait Saint-Paul-et-Valmalle – Aniane, de la gare principale et reliait Paulhan par Cournonsec et Montbazin. De là une ligne se dirigeait vers Clermont-l’Hérault et Lodève, une autre vers Pézenas et Vias et une bifurcation pour Bédarieux où à son tour elle se divisait en deux, vers Mazamet – Toulouse et vers Saint-Affrique et le Larzac. Ce pont, au milieu des vignes, permettait de rejoindre Lattes par le chemin de Maurin . La voie ferrée existe toujours au milieu des broussailles, (Fig. 3) le pont a été refait en béton et élargi. À son débouché, le chemin de Maurin est devenu la place Itzak-Rabin.
Des le 17 août 1944, suite au débarquement du 15 Août en Provence, l’ordre de repli est lancé par le Commandement de la Wehrmacht, et renouvelé le 18 pour toutes les Unités du Sud-Ouest et du Sud. Les Unités de la Kriegsmarine, stationnées à Port-Vendres depuis le 12 Novembre 1942, quittent la ville en deux groupes : le premier, sous les ordres du Capitaine de Frégate Walter Denys, Commandant du port de Port-Vendres, le 19 vers 16 heures, après avoir détruit les infrastructures portuaires et militaires à l’explosif. Il rejoindra Nîmes, ayant traverse Montpellier ou ses environs sans encombre, et sera rattaché au Kamp-fgruppe Schwerin à son arrivée à Remoulins le 22 août.
Le second, sous les ordres du Capitaine de Corvette Ernst Bettin, compose essentiellement d’Unités d’Artilleurs de Marine, la MAA 615, était parti vers 12 heures. À Narbonne, il réquisitionne un train qui, au petit matin du mercredi 23 août, à l’entrée de Montpellier, sera mitraillé par l’aviation alliée et stoppé suite à une avarie de la motrice (230 C 234). Le mécanicien Victor Vernhet, brûlé, survivra, mais le chauffeur, grièvement blessé, décédera malgré les soins prodigués par le Docteur Réveillé.
Le train est arrêté près du Poste 4, au PK 79 – 460, à 200 mètres environ avant le pont de Bringaud, près de la gare de triage d’Arenes. Il est situé près de l’actuelle concession automobile Opel et du Marché-Gare et conserve ses apparences de l’époque. Les soldats quittent le train pour échapper à de nouveaux mitraillages et se dispersent dans les vignes attenantes qui arrivent presque au pont de l’avenue Clemenceau. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2013 |
---|---|
Nombre de pages | 7 |
Auteur(s) | André BORGOMANO |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |