Pas de tourisme sans plages

* Architecte urbaniste de l’État, directeur des études et de la pédagogie à l’École d’Architecture de Montpellier depuis novembre 2021. De 2018 à 2021, il était en charge de la prospective à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de l’Hérault. Auparavant, Il a exercé les fonctions de chef de service chargé de mission « grands équipements » avant de devenir directeur de cabinet adjoint du maire de Montpellier. Il a également été architecte conseil de la ville. Il enseigne au sein du Master PROJET à l’Université Paul Valéry.
** Géographe, maître de conférences HDR à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 est membre du Laboratoire de Géographie et Aménagement de Montpellier (LAGAM). Ses travaux portent sur les rapports eaux-territoires. La ville résiliente, l’urbanisme littoral, les politiques de l’eau et la renaturation des territoires ainsi que le risque inondation sont ses thèmes de recherche privilégiés, développés en France et au Canada. Il est responsable du Master PROJET.

Le 18 juillet 2019, le Préfet de l’Hérault a tenu une conférence de presse qui a marqué la période estivale. « La plage n’a pas vocation à être une boîte de nuit à ciel ouvert » a insisté le Préfet. Ce constat est celui d’une appropriation continue et inadaptée des plages par un processus qui « tend à se sophistiquer » 1. « Au cours de contrôles réalisés le 14 juin dernier, il a été enregistré jusqu’à 97 décibels alors que la réglementation fixe la limite à 80 décibels », a affirmé le représentant de l’État pour décrire la dérive d’usage : certaines paillotes bruyantes étaient au cœur de la controverse. « Il est évident que nous devons revoir notre modèle » 2 a concédé de son côté le président de l’association des plages privées de la région, également gérant d’un commerce de plage devenu incontournable dans le milieu de la nuit. À présent, le « bain de mer » demeure libre et gratuit mais la fréquentation des plages et l’évolution de nouvelles pratiques (sports nautiques, nudisme et maintenant « clubbing ») sont telles que les divergences d’utilisation et d’activités s’y multiplient et les visions des usagers, vacanciers comme habitants, diffèrent, quand elles ne s’opposent pas radicalement les unes aux autres.

À l’origine, la plage était « cet espace nouvellement apprivoisé par les populations paysannes avant les années 1970, présentant l’avantage d’être le seul endroit qui ne coûtait rien » rappelle Patrick Champagne 3. Dominique Ganibenc a par ailleurs montré combien les populations locales et les bourgeois ont contribué – sans se mélanger – à l’essor des premières stations balnéaires de la côte du Golfe du Lion où la plage s’est peu à peu imposée comme un espace social. La plage s’est démocratisée en même temps que les vacances. De sorte que les normes préconisées de 10 m² de plage par usager, voire de 17 m² lors de la Mission Racine, sont très largement dépassées sur certaines plages durant l’été ou lors des week-ends 4. La sur-fréquentation des plages et les conflits d’usages ont déjà pour effet de rebuter une partie des clientèles touristiques.

Les plages ont également été trop souvent reléguées à la fin des réflexions stratégiques des pouvoirs publics sur l’aménagement du littoral, alors qu’elles occupent une place centrale dans l’économie littorale. Sans plage, pas de tourisme ! La question est d’autant plus préoccupante que les plages du Golfe du Lion sont périodiquement exposées à des tempêtes qui en réduisent l’épaisseur, donc l’attractivité, comme en témoigne notre illustration ci-dessous. (Fig. 1) La nature sablonneuse des plages de l’ex-Languedoc-Roussillon a contribué à leur identité puisqu’elles ont la faveur des vacanciers ; reste que le processus d’érosion rend leur gestion coûteuse, techniquement peu commode et socialement délicate. Les plages ont longtemps été considérées comme un Eldorado éternellement exploitable, mais de l’aveu même des professionnels, la donne change en effet, tant pour des raisons sociales que réglementaires et climatiques.

Les tempêtes du littoral héraultais au XXe siècle. © Juliette VAUTIER et Alexandre BRUN
Fig. 1 Les tempêtes du littoral héraultais au XXe siècle.
© Juliette VAUTIER et Alexandre BRUN

Ce chapitre propose de revenir sur les différentes façons de définir et caractériser les plages, puis sur quelques-uns des enjeux de leur aménagement et de leur gestion.

Définition et typologie des plages d’Occitanie et de l’Hérault

Pour le géographe Roger Coque, les plages sont « […] des accumulations littorales de sédiments libres dont les constituants vont du grain de sable au bloc. Au-delà de caractéristiques générales communes, elles appartiennent à des types extrêmement divers. Des dunes les accompagnent souvent, bien qu’elles ne soient pas exclusivement liées aux côtes basses […]. Les plages correspondent à l’espace dans lequel se déplacent les particules mobilisées par l’agitation des eaux littorales. La forme en plan des plages […] offre la possibilité de distinguer des types de plages. Plages adossées au rivage, plages d’anse, plages de transit, les flèches, les barres d’avant-côte, flèches de mi-baie, flèches d’entrée de baie, flèches barrantes, les cordons littoraux libres (lido) » 5.

Pierre George distingue diverses parties d’une plage à savoir l’« avant-côte » ou « avant-plage », qui correspond au prolongement de la plage restant constamment immergé, le « bas de plage », c’est-à-dire la partie inférieure de l’estran, à pente très faible, le « cordon littoral », la partie supérieure de l’estran, avec une topographie généralement plus accusée, et, enfin, lorsque le cordon n’est pas accolé à une falaise ou à un alignement de dunes, sa « retombée vers la terre » ou « revers » qui peut isoler une lagune. (Fig. 2)

Les côtes du Golfe du Lion. © Llewella MALÉFANT
Fig. 2 Les côtes du Golfe du Lion. © Llewella MALÉFANT

Le Golfe du Lion englobe trois côtes (Côte Vermeille, Côte d’Améthyste, Côte camarguaise voisine de la Côte Bleue). À cette échelle, l’Atlas permanent de la mer et du littoral6 élaboré en 2000 sur la base de critères géomorphologiques, relève que la grande majorité de ces côtes sont sableuses ou sablo-limoneuses, situées devant des dunes littorales, des plaines maritimes et marais ou des zones habitées. À l’inverse, il y a peu de basses côtes rocheuses ou de côtes à falaises de moins de 20 mètres. Par ailleurs, le « Projet ALDES » du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) publié en mars 2010 présente la classification des différents types de bord de mer représentatifs de la côte méditerranéenne française, et ce, en fonction non seulement du contexte physique mais aussi socio-économique. Dans ce cadre, le BRGM a croisé des données d’occupation du sol tirées de la base Corine Land Cover et des modèles numériques de terrain sur fond d’imagerie satellitaire. Il s’avère que les plages sont largement urbaines à cette échelle, c’est-à-dire aux franges de la ville, exception faite de sites protégés ou localisés dans des secteurs accidentés tels que les calanques. (Fig. 3)

Plage de Carnon en juillet 2019. © Alexandre BRUN
Fig. 3 Plage de Carnon en juillet 2019. © Alexandre BRUN

C’est dans le prolongement du Grenelle de la Mer de 2009 et de la Stratégie Régionale de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SRGITC) de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) d’Occitanie validée le 29 juin 2018, que s’est inscrit un travail spécifique de caractérisation des plages, réalisé dans l’Hérault en 2018. En effet, l’objectif des services déconcentrés de l’État à l’échelle départementale était de renseigner plus précisément un portrait du territoire littoral à travers le prisme des différentes caractéristiques de son Domaine Public Maritime (DPM) avec l’appui technique du Centre d’Étude et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA) et du Conseil d’Aménagement en Urbanisme et Environnement de l’Hérault (CAUE 34) 7.

Le dispositif méthodologique reposait sur la lecture des documents de planification pour veiller à limiter les contradictions entre les usages (besoins et occupations), les classifications (doctrine des modalités de gestion en fonction des typologies) et les objectifs de politiques publiques (doctrines d’aménagement, de préservation et d’urbanisme). La recherche – à visée opérationnelle – s’appuyait en complément sur la lecture du grand paysage par des visites de terrain et une étude qualitative du rivage et de ses visions en champs et contre-champs (coupe paysagère, blocs diagramme, et atlas photographique millésimé). Enfin, le dernier niveau d’analyse intégré dans cette proposition de classement des plages était la nouvelle base de données relative à l’occupation et usage des sols de l’Institut Géographique National (IGN).

Il en résulte que 54 % du linéaire correspondent à des plages sablonneuses (lidos, plages en zones urbaines mais encore sablonneuses), 32 % renvoient à des rivages artificialisés (ports, promenades bétonnées, etc.) et 9 % seulement sont composés de caps rocheux. Comme l’indique la carte ci-après, la catégorisation obtenue différencie trois types de plages : les plages « naturelles » qui représentent 43,5 % des plages et 31,9 hectares du domaine public maritime – la grande Maïre à Sérignan –, les plages « urbaines » – comme celles de Palavas-les-Flots et La Grande-Motte à quinze minutes en voiture de Montpellier –, pour 37 % et presque 27 hectares, et, enfin, les plages « équipées » (de services), soit 19,5 % et 9,6 hectares à Agde ou Marseillan. (Fig. 4)

Or, à chaque type de plage correspond en théorie un mode de gestion, d’intervention ou d’animation. Les plages « naturelles » par exemple devraient être laissées libres d’évoluer au fil des tempêtes car elles sont soumises à des phases d’engraissement et de démaigrissement. Beaucoup d’entre elles toutefois sont bordées de campings, dont le recul suscite localement de vifs débats. Elles sont aussi très fréquentées et par conséquent dégradées aux plans floristique et faunistique. Faut-il pour autant en limiter l’accès ? Une plage « naturelle » peut-elle accueillir des « paillotes », auquel cas elle n’est « naturelle » qu’en dehors de la haute saison touristique ? Jusqu’où convient-il d’équiper certaines plages urbaines, avant qu’elles ne se confondent avec une extension des espaces publics communaux ? Au contraire, décorseter certaines plages et limiter leur artificialisation ne restaurerait-il pas les fonctionnalités des cordons naturels ? Ces interrogations relèvent du parti pris de gestionnaires, lesquels ont des obligations et des coûts afférents à la gestion qui varient grosso modo en fonction de la distance de la commune (du centre historique en fait) au rivage.

Typologie des plages de la côte du Golfe du Lion (2019). © Daniel ANDERSCH et Llewella MALÉFANT
Fig. 4 Typologie des plages de la côte du Golfe du Lion (2019).
© Daniel ANDERSCH et Llewella MALÉFANT

Le littoral d’Occitanie est plus « épais » qu’il n’y paraît

La prise de conscience de l’importance économique du littoral et des multiples convoitises dont il fait l’objet a rendu indispensable l’intervention d’une norme de valeur juridique supérieure chargée d’arbitrer entre les multiples utilisations du littoral. C’est dans cet esprit qu’a été votée le 3 janvier 1986 la Loi « Littoral ». De fait, il existe trois approches juridiques des plages en fonction des codes référents.

En premier lieu, le Domaine Public Maritime, au sens du Code général de la propriété des personnes publiques, fixe les modalités de gestion. À l’échelle de la région, 33 communes et une métropole gèrent par délégation des concessions de domaine public maritime de l’État dont la méthode de délimitation a été fixée par décret du 29 mars 2004 selon sa vocation première : « L’usage libre et gratuit par le public constitue la destination fondamentale des plages. » (Fig. 5)

Au niveau central, l’administration compétente pour la gestion du DPM était la Direction des Transports Maritimes, des Ports et du Littoral (DTMPL), avant la création au 1er mars 2022 de la Direction générale de la Mer. « Cette réforme viendra se superposer au grand chantier en cours de réforme dite AM22 des affaires maritimes. Mais elle n’interfèrera pas, a priori, sur les territoires, qui resteront sous la responsabilité des Dirm (directions interrégionales de la mer), DDTM (directions départementales des territoires et de la mer) et DML (délégations à la mer et au littoral). » Localement, c’est le Préfet qui réglemente l’utilisation du DPM 8 par l’intermédiaire de son unité Culture Maritime et Littoral (CML). Le DPM connaît trois modes de gestion juridique, à savoir la convention de gestion à une personne publique assujettie à redevance ; l’autorisation d’occupation temporaire, pour occupation privative, qui est précaire et révocable, également objet de taxes ; enfin la concession pour une exploitation conforme à la vocation du domaine (concession d’outillage public aux Chambres de Commerce et d’Industrie, d’endigage, de plage) 9.

Domaine Public Maritime de l'Hérault. © Daniel ANDERSCH et Llewella MALÉFANT
Fig. 5 Domaine Public Maritime de l'Hérault.
© Daniel ANDERSCH et Llewella MALÉFANT

La concession de plage comprend une dimension économique et politique très forte dans l’Hérault, où l’on recensait avant la crise sanitaire de 2020 et la réduction drastique de leur nombre 10 près de 100 lots dont 71 paillottes sur 13 communes et 90 kilomètres linéaires de plage 11. Dans une étude réalisée dans 26 d’entre elles en 2015, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Montpellier avait établi que dans ces établissements répartis entre La Grande-Motte et Villeneuve-lès-Maguelone, 210 personnes en moyenne étaient employées sur l’année, avec des pointes à 494 collaborateurs en juillet et 479 en août (soit 20 % de l’emploi saisonnier sur cette partie du littoral). Jusqu’à l’application des règles de distanciation sanitaire qui ont déstabilisé ce secteur des loisirs, les 26 paillotes, montées au printemps et démontées à l’automne, généraient à elles seules 19 millions d’Euros de chiffre d’affaires et reversaient aux communes 968 000 Euros annuels de redevances au titre des concessions 12.

En second lieu, selon le Code de l’environnement, les rives (mers et océans, étangs salés, plans d’eau intérieurs d’une superficie supérieure à 1 000 hectares, estuaires et deltas) situées en aval de la limite de salure des eaux participent aux équilibres économiques et écologiques littoraux. Encore une fois à l’échelle de l’Occitanie, 54 communes sont soumises à la Loi Littoral du 3 janvier 1986 dont les modalités d’application sont précisées par un décret 13 en Conseil d’État. Après consultation de leurs conseils municipaux, les communes concernées doivent mener une politique spécifique d’aménagement, de protection et de mise en valeur avec pour objectif touchant aux plages de préserver les espaces rares et sensibles, gérer de façon économe les aménagements touristiques, et ouvrir plus largement le rivage au public afin d’accueillir en priorité sur le littoral les activités dont le développement est lié à la mer.

En troisième lieu enfin, en application du Code de l’urbanisme posant le principe de la protection des rivages, les communes localisées à l’intérieur d’une bande côtière de 15 km à partir de la mer sont considérées comme constituant la plaine littorale. Ainsi, 152 communes doivent-elles fixer, au sens de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) du 13 décembre 2000, les démarches de planification touchant à leurs plages : accessibilité, protection des espaces naturels, transport… Pour ce faire, les communes et les établissements publics de coopération intercommunale disposent d’outils incitatifs parmi lesquels les Volets Littoraux et Maritimes (VLM).

Ces derniers s’insèrent en tant que tels dans les Schémas de COhérence Territoriale (SCOT). Cependant, seul le bassin de Thau dispose d’une telle prérogative depuis l’approbation de son VLM le 20 avril 1995 en renouvellement d’un ancien schéma de mise en valeur de la mer. Au demeurant, les schémas d’aménagement de plage figurent aussi au rang des documents d’urbanisme susceptibles d’intégrer des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et permettent d’administrer les permis de construire des bâtiments indispensables à l’exploitation des plages. Jusqu’à la loi Climat Résilience 14 adoptée en 2021 par le parlement, aucun schéma de ce type n’a été élaboré dans le Golfe du Lion alors qu’on peut en trouver dans des plans locaux d’urbanisme du littoral aquitain, ou dans le département du Var pour la plage de Pampelonne 15. De tels schémas permettront de directement se mettre aux normes des nouvelles doctrines nationales autour des mesures sur l’adaptation des territoires à l’évolution du trait de côte et aux effets du dérèglement climatique 16.

S’enchaîne ainsi, du niveau européen au niveau local une succession d’échelles de planification posant, selon Laurent Bordereaux, professeur à l’université de La Rochelle, les questions de « l’imbrication des politiques littorales […], dans une logique de gestion intégrée des zones côtières, et de l’implication grandissante des collectivités territoriales dans la conduite des politiques maritimes » 17. La directive cadre stratégie pour le milieu marin (2008/56/CE, DCSMM) constitue le pilier environnemental des politiques maritimes européennes et nationales. Elle a pour but d’atteindre ou de maintenir un bon état écologique du milieu marin à l’horizon 2020. Elle fait écho à la directive cadre sur l’eau de 2000.

En France, elle est transposée par la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dite loi Grenelle 2, et par le décret n°2011-492 du 5 mai 2011 relatif à l’élaboration et à la mise en œuvre du Plan d’action pour le milieu marin. Plus récente, la stratégie nationale pour la mer et le littoral encadre les politiques publiques en ce domaine 18. À l’échelle des golfes, il existe des documents stratégiques dits « de façade » 19 et des Schémas Régionaux d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET), issus de la loi Nouvelle Organisation Territoriale de la République (loi NOTRe 20). À une échelle plus côtière, s’appliquent les VLM des SCOT littoraux cités ci-dessus. Et enfin, à l’échelle la plus proche des cellules sédimentaires, les schémas d’aménagement des plages communales, à plus long terme envisageables dans les PLU intercommunaux (PLUi), dont un tiers sont en cours d’élaboration ou de validation.

Les collectivités et l’État sont au chevet des plages

L’espace concerné par le littoral de la région Occitanie dépasse les plages et leur environnement immédiat puisqu’il couvre une zone d’environ 150 localités, dont la majeure partie n’a pas de façade maritime. Beaucoup, en revanche, débouchent sur des lagunes et des rives d’étangs. Au reste, les obligations faites aux collectivités varient en fonction de leur distance au rivage. En schématisant, les communes littorales sont celles qui ont la chance d’avoir une façade sur la mer, mais elles ont aussi des charges que la fréquentation touristique et surtout les coups de mer rendent difficilement supportables. Les tempêtes de 1982, 1997, 1999, 2003, 2008 ou encore celle de 2010 ont eu pour effet (à court terme) de fragiliser le cordon dunaire et/ou, « d’engloutir » les plages comme celle des Aresquiers en 2014 dans la commune de Frontignan 21. (Fig. 6)

Ces phénomènes, bien documentés, surviennent généralement l’hiver 22 ou lors des équinoxes de printemps et d’automne. Les communes se sentent obligées d’engager de coûteux travaux dans l’urgence afin de rétablir l’état des plages pour la saison touristique suivante. Cependant, et ce même s’il y a un déficit sédimentaire plus ou moins marqué à l’échelle de la côte, des tempêtes peuvent aussi contribuer à recharger les plages : c’est un milieu par définition dynamique et le trait de côte se caractérise par sa mobilité.

Tempête au Cap d'Agde (2016). © Renaud DUPUY DE LA GRANDRIVE
Fig. 6 Tempête au Cap d'Agde (2016).
© Renaud DUPUY DE LA GRANDRIVE

Par exemple, dans le cas des Orpellières, près de Sérignan, les dunes avaient été arasées au bulldozer pour permettre le stationnement des voitures, fragilisant ainsi la plage qui s’est réduite de plusieurs mètres après la tempête centennale de 1982. Cette portion de rivage a été rachetée par le Conservatoire du Littoral pour lui rendre ses capacités résilientes naturelles et il s’est avéré que la violente tempête de décembre 1997 a rechargé cette plage en sable grâce à une stratégie douce, patiente et astucieuse. De façon générale, il s’opère un changement progressif de paradigme car les interventions faites dans la précipitation dans les années 1980 et 1990 laissent place à des stratégies de plus long terme basées sur les solutions fondées sur la nature. Moyennant quoi, le lido de l’Or et celui allant de Sète à Marseillan ont fait l’objet de travaux de « renaturation » cofinancés par l’État.

Ce dernier a également cherché à contenir l’urbanisation et à déployer une Stratégie Régionale de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SRGITC), version décentralisée sur le Languedoc-Roussillon de la stratégie nationale en lien avec la stratégie locale de gestion des risques d’inondation. Ses objectifs sont de conditionner les aides à des études transversales de grande échelle, de promouvoir les protections douces, innovantes et collaboratives, enfin de favoriser leur inclusion dans les documents d’urbanisme. Pour ce faire, des outils existent comme les « porter-à-connaissance » sur les effets cumulés de l’érosion et de la submersion marine, l’extension de la bande de protection littorale à 300 mètres et la protection des espaces naturels proches du rivage.

En déclinant les modes de gestion les plus appropriés en fonction des enjeux spatiaux des secteurs identifiés, la SRGITC identifie trois catégories d’espaces et deux notions d’urgence à agir en fonction du degré d’exposition des espaces côtiers face aux aléas d’érosion et de submersion marine. Cette hiérarchisation se croise de manière ajustée avec les typologies de plages naturelles, équipées et urbaines identifiées supra, dont elle précise le mode de protection dure par enrochement ou gestion plus souple (atténuateur de houles ou rechargement par exemple), voire de plan de recomposition spatiale.

Comment (et faut-il) répondre aux injonctions contradictoires des usagers ?

Historiquement déjà, les objectifs de l’ordonnance de la marine de Colbert pouvaient poser des problèmes d’interprétation entre la liberté d’accès aux plages et leur contrôle commercial. Entre temps, devant le caractère devenu exceptionnel des plages tout à la fois fragiles et convoitées, et pour répondre à une demande du Préfet de l’Hérault, les services de l’État ont voulu consulter les gestionnaires, acteurs et usagers des plages. Il a donc été imaginé une organisation participative composée d’ateliers territoriaux puis thématiques et parallèlement d’une consultation « Ma plage, demain ? » pour associer le grand public à la rédaction des règles de gestion et de préservation des plages héraultaises. Se sont tenus d’abord des ateliers d’échange avec les communes localisées sur les trois grandes séquences paysagères du Golfe du Lion : les lidos et stations balnéaires de La Grande-Motte à Frontignan, le pourtour de l’étang de Thau avec Sète et Marseillan, et les zones humides entre l’Aude et Agde. Après quoi des réunions thématiques ont été menées avec les acteurs de la défense de l’environnement et les associations de riverains, ainsi que les exploitants des lots de plage, la fédération de l’hôtellerie de plein air, les représentants de la chambre de commerce et d’autres fédérations ou associations ayant trait aux plages. (Fig. 7)

Concomitamment à ces groupes de travail avec les parties prenantes, une application participative accessible librement par internet et conçue par Cap Collectif a été adoptée comme mode de consultation publique 23. Sur les 40 jours, du 8 avril au 16 mai 2019, 2 266 utilisateurs se sont inscrits sur la plateforme numérique et 1 880 de ces participants ont validé l’ensemble du questionnaire. Ils ont ainsi contribué à 2 315 propositions libres dans la boite à idées ouverte à tous, et voté 2 360 fois sur ces propositions. La participation peut être comparée à plus d’une vingtaine de réunions de concertation in situ et dépasse donc la fréquentation cumulée d’un moment d’échange par communes littorales. L’objectif de cette consultation numérique était de mettre en correspondance les besoins avec les typologies de plages urbaines, équipées et naturelles, de façon à adapter l’offre de services demandés.

Page d'accueil de l'enquête en ligne « Ma PLAGE, demain... » © DDTM 34
Fig. 7 Page d'accueil de l'enquête en ligne « Ma PLAGE, demain... » © DDTM 34

À la première lecture de la synthèse des réponses aux vingt questions fermées, se révèle une photographie des types et lieux de plages désirés par les participants à l’enquête. Il en ressort que 64 % des sondés préfèrent les plages naturelles (définies comme éloignées de toute construction ou aménagement lourds), 19 % se rapprochent de plages urbaines en zones habitées, et 17 % privilégient les plages équipées proches d’une route, d’un camping ou d’une installation bénéficiant de services.

Les plages de l’est du département sont plébiscitées, sans doute parce qu’elles sont localisées dans l’aire d’influence montpelliéraine et bien desservies. Le stationnement y est en outre relativement bien organisé. 49 % des usagers des plages souhaitent pouvoir s’y rendre en moins de 10 minutes de marche à pied ! Carnon, accessible par la ligne 3 du tramway depuis Montpellier (arrêt Pérols-Étang de l’Or) est ainsi considérée comme la plage privilégiée à 24 %. Vient ensuite Villeneuve-lès-Maguelone à 15 %. Avec sa plage de neuf kilomètres par endroits « sauvage », et son parking facilement accessible, Villeneuve-lès-Maguelone attire plus que Palavas-les-Flots, peu commode d’accès en transport en commun. La Grande-Motte, aux plages nombreuses et bien équipées dès l’origine, atteint 12 %. Cependant, ces pourcentages sont à relativiser car ils ne permettent pas d’identifier précisément la qualité naturelle ou urbaine de la portion de plages recherchées dans chacune des communes ciblées. À noter également qu’Agde sort du lot pour 9 % des habitués entre Sète et Vendres. Le naturisme, limité dans l’espace, ou la célébrité du Cap, n’expliquent pas tout : certaines plages bénéficient d’une plus-value paysagère valorisante pour le territoire.

La moitié des répondants estime que les plages sont trop fréquentées et constate des nuisances (déchets solides, bruit…). Néanmoins, 72 % sont globalement satisfaits des équipements et services de bord de plage et 60 % des répondants considèrent que les plages sont suffisamment propres. Bon an mal an, une cinquantaine de plages sont labellisées au titre des « pavillons bleus » dans le département de l’Hérault 24. Seuls les épisodes pluvio-orageux peuvent temporairement dégrader la qualité bactériologique des eaux de baignade, les collectivités se chargeant en été de l’entretien quotidien des sites. En ce qui concerne les services offerts, les injonctions sont contradictoires puisque 40 % des répondants n’en demandent pas plus, alors que 39 % en souhaiteraient moins, et 21 % accepteraient d’en voir davantage… En revanche, une grande majorité serait favorable à une interdiction complète d’accès à des zones naturelles à préserver. « Déséquiper les plages naturelles et améliorer les plages équipées ou urbaines » résume cette demande de clarté et de lisibilité des usages en bord de plage.

Au sujet des types de services, trois catégories apparaissent ; en premier, les besoins liés à l’hygiène (toilettes et douches), ensuite les demandes de consommations payantes (vente ambulante, buvettes, locations de matelas, …) et enfin les activités sportives et ludiques. Ces besoins étant majoritairement assouvis par les paillotes, qui participent pour 56 % à l’attractivité touristique du littoral département, se pose la question du quasi-monopole de l’animation des plages par ces dernières. Leur mixité de tailles permet de rester en-deçà de 20 % de la surface totale des plages et leur localisation est distribuée de façon à préserver 80 % du linéaire côtier libre de toute construction estivale. À l’avenir, les pouvoirs publics devront composer avec les besoins différenciés de clientèles variées : les usages changent selon les classes d’âge, les catégories socio-professionnelles ou encore selon le statut de l’utilisateur (habitant ou touriste). La gestion des plages devra aussi s’adapter à la mobilité du trait de côte qui, de façon mécanique, aura pour conséquence de réduire localement la profondeur du domaine public maritime et, au contraire, d’augmenter la fréquentation d’autres sites. Se mesurera ainsi la capacité à générer des modèles économiques et touristiques alternatifs en adéquation avec l’efficience des plans de gestion des plages de l’Hérault.

Conclusion

En nous invitant à aller « Tous à la plage ! » 25, Bernard Toulier montre combien la plage reste le lieu emblématique du littoral. Et pour cause, la plage est à la fois un paysage, un espace public à caractère récréatif et touristique et « un des lieux privilégiés où la société se met en scène » 26. L’histoire de la plage inventée de la Grande-Motte illustre bien les profondes transformations du rapport que la société entretient avec le rivage. En Occitanie, les collectivités territoriales et l’État sont résolus à mieux comprendre les processus naturels comme les processus sociaux qui contribuent à rendre ce milieu particulièrement difficile à gérer. Ils seront aussi amenés sous peu à faire des choix forts en fonction de la localisation, du type de plage, de son potentiel commercial et des enjeux écologiques.

La littoralisation de l’économie régionale voulue par la Mission Racine a rendu les localités littorales et rétro-littorales balnéo-dépendantes. Faudra-t-il à l’avenir davantage de solidarité entre les communes littorales qui « perdent » des plages et celles qui voient les leurs s’agrandir ? Comment articuler les besoins et les usages des habitants permanents et ceux des estivants ? Comment tirer profit des plages sans compromettre leur protection ? Comment articuler opportunément les réponses apportées depuis le Plan Littoral 21 jusqu’au récent plan « Hérault Littoral » ? Autant de questions qui exigent une mobilisation conjointe croissante des pouvoirs publics, des agents économiques et de la recherche, notamment en géographie et en aménagement. En effet, la connaissance des plages, y compris les plus fréquentées, reste partielle. Or, la fréquentation des flux de visiteurs sur le littoral, qu’il soit naturel ou aménagé, apparaît aujourd’hui comme un prérequis indispensable à toute opération efficiente de gestion, de conservation, et d’aménagement 27.

De même, pour prolonger la participation citoyenne évoquée précédemment, une place doit être faite au débat public en invitant les habitants et les usagers à y participer. L’acceptabilité des stratégies s’améliore en s’appuyant sur des projets de territoires : « Que la mobilité du trait de côte soit génératrice du projet avec les habitants auteurs du programme » 28.

Enfin, par principe de réalité, il faut faire la part des choses entre ce que rapportent réellement les plages aux territoires et ce qu’elles leur coûtent, de façon à laisser à la nature certaines d’entre elles et à concentrer les moyens et les équipements sur les plus exploitées et donc rentables.

BIBLIOGRAPHIE

Atlas permanent de la mer et du littoral, Éditeur : CNRS-Géolitomer-Nantes et Brest et Informer, 2000

BORDEREAU Laurent, « Les documents locaux d’urbanisme et la mer », La Gazette des communes, publié le 05/02/2018. https://www.lagazettedescommunes.com/542088/les-documents-locaux-durbanisme-et-la-mer/

BRUNO Isabelle, SALLE Grégory, « « État, ne touche pas à mon matelas ! ». Conflits d’usage et luttes d’appropriation sur la plage de Pampelonne », Actes de la recherche en sciences sociales, n°218, 2017, p. 26-45.

CHAMPAGNE Patrick, « Les paysans à la plage », Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 1, n°2, 1975, p. 21-24.

COEFFÉ Vincent, « La plage, fabrique d’une touristi(cité) idéale », L’Information géographique, Vol. 74, n°3, 2010, p. 51-68.

COQUE Roger, Géomorphologie, Paris, Armand colin, 1984, 430 p.

GEORGE Pierre, Dictionnaire de Géographie, Paris, PUF, 1990, 478 p.

REY-VALETTE Hélène, RULLEAU Bénédicte, BALOUIN Yann, HÉRIVAUX Cécile, « Enjeux, valeurs des plages et adaptation des territoires littoraux à la submersion marine », Économie rurale, n°351, Jan/Fév. 2016, p. 49-65.

ROBERT Samuel, SILLÈRE Guérino, LIZARD Sophie, « Évaluer et représenter le nombre d’usagers sur une plage urbaine », Mappemonde, 91, 2008, 20 p. Voir : http://mappemonde-archive.mgm.fr/num19/articles/art08305.pdf

TOULIER Bernard (s. dir.), Tous à la plage, Paris, Lienart/Cité de l’architecture & du patrimoine, 2016, 300 p.

URBAIN Jean-Didier, Sur la plage, Paris, Payot et Rivages, 1994, 375 p.

Sites Web

NOTES

1. BRUNO, SALLE, 2017.

2. Source : https://www.midilibre.fr/2019/07/17/montpellier-le-prefet-de-lherault-campe-sur-une-position-severe-sur-le-dossier-des-paillotes-8317868.php, consulté le 22 septembre 2019.

3. CHAMPAGNE, 1975.

4. REY-VALETTE, RULLEAU, BALOUIN, HÉRIVAUX, 2016.

5. COQUE, 1984.

6. Atlas permanent de la mer et du littoral, 2000.

7. Le DPM est un cas unique dans la domanialité publique, par son étendue, sa nature, et son ancienneté. En 1681, c’est une ordonnance royale de Colbert qui définit la plage comme étant la partie émergée et visible du DPM comme « tout ce que la mer couvre et découvre pendant les nouvelles et pleines lunes et jusqu’où le grand flot de mars peut s’étendre sur les grèves » (source : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/domaine-public-maritime-dpm consulté le 22 septembre 2019). Le DPM est constitué du rivage de la mer, c’est à dire tout ce qu’elle couvre et découvre en l’absence de perturbations météorologiques exceptionnelles ; du sol et du sous-sol de la mer jusqu’à la limite des eaux territoriales. Garantir le libre accès du littoral au public, par nature inaliénable et imprescriptible, et assurer sa conservation, demeurent les enjeux majeurs de la gestion domaniale. Source : http://www.prefectures-regions.gouv.fr/corse/Grands-dossiers/Securite/Protection-de-la-mer-et-du-littoral/Les-principes-generaux-applicables-a-la-gestion-du-domaine-public-maritime/. Consulté le 21 septembre 2019.

8. Source : https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/shipping/41450-le-gouvernement-veut-creer-une-direction-generale-de-la-mer-au-1er consulté le 6 février 2022, Thibaud TEILLARD, « Le gouvernement crée une direction générale de la mer », publié le 9 novembre 2021 et mis à jour le 12 novembre 2021, dans « le MARIN ». À deux exceptions près à savoir les déclassements de dépendances du DPM artificiel ou de lais et relais relèvent respectivement d’un arrêté ministériel ou interministériel d’une part, et la gestion quotidienne du DPM artificiel mis à disposition des collectivités locales (ports) d’autre part.

9. Source : https://www.senat.fr/rap/r97-345-6/r97-345-66.html consulté le 20 septembre 2019.

10. Source : https://actu.fr/occitanie/la-grande-motte_34344/littoral-de-l-herault-concessions-de-plages-pourquoi-des-paillotes-vont-etre-rayees-du-sable_44774545.html, consulté le 6 mars 2022. « Pourquoi des paillotes vont être rayées du sable ? » par Jean-Marc Aubert, publié le 10 septembre.

11. Ces établissements de plage font à leur tour l’objet de conventions d’occupation temporaire du domaine public maritime entre leurs exploitants privés et les collectivités elles-mêmes gestionnaires par convention avec l’État selon un double niveau de conventionnement de l’État avec les collectivités et des collectivités avec les exploitants.

12. Sources : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/plages-herault-paillotes-vaisseaux-amiraux-economie-touristique-1701076.html consulté le 20 septembre 2019.

13. Décret n° 2014-447 du 30 avril 2014. Sources : https://aida.ineris.fr/consultation_document/32683#Article_43.

14. Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (1).

15. Le cas du projet du Schéma d’Aménagement de la Plage de Pampelonne conçu par la commune de Ramatuelle est approuvé le 15 décembre 2015, par décret n° 2015-1675.

16. Notamment aux articles 236 à 251 : stratégies nationale et locales de gestion du trait de côte, création du conseil national de la mer et des littoraux, liste des communes exposées à l’érosion côtière, intégration du recul du trait de côte aux documents d’urbanisme, schéma d’aménagement régional et recul du trait de côte, règlement d’urbanisme sur le recul du trait de côte, interdiction ou restriction de construction dans les zones exposées au recul du trait de côte, révision et adaptation du Scot et du PLU, droit de préemption, démolition et Outre-Mer, réseaux, contrôle et surveillance.

17. BORDEREAU, 2018. https://www.lagazettedescommunes.com/542088/les-documents-locaux-durbanisme-et-la-mer/.

18. Décret n° 2017-222 du 23 février 2017 portant création de la stratégie nationale pour la mer et le littoral.

19. Article L. 219-5-1 du Code de l’environnement.

20. Loi numéro 2015-991 du 7 août 2015.

21. Sources : Midi Libre, Intempéries dans l’Hérault : la plage des Aresquiers engloutie, 29 novembre 2014.

22. Sources : http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/DREAL_LR_-_rapport_coup_de_mer_14-15_janvier_2010_cle024f5f.pdf.

23. Voire Plateforme collaborative « Ma plage, Demain » conçue en collaboration avec un spécialiste de la concertation participative numérique : https://monterritoireendebat.fr/project/une-demarche-participative-pour-les-plages-de-demain/step/calendrier.

24. Source : https://www.herault-tribune.com/articles/28216/herault-pavillon-bleu-la-liste-des-plage-et-des-ports-labellises/ consulté le 20 septembre 2019.

25. TOULIER, 2016.

26. URBAIN, 1994 cité par COEFFÉ, 2010, p. 54.

27. ROBERT, SILLÈRE, LIZARD, 2008. Voir : http://mappemonde-archive.mgm.fr/num19/articles/art08305.pdf.

28. ANDERSCH, « Le littoral n’appartient à personne », http://anabf.org/pierredangle/dossiers/littoral/le-littoral-n-appartient-a-personne.