2.00

Description

Pas de tourisme sans plages

* Architecte urbaniste de l’État, directeur des études et de la pédagogie à l’École d’Architecture de Montpellier depuis novembre 2021. De 2018 à 2021, il était en charge de la prospective à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de l’Hérault. Auparavant, Il a exercé les fonctions de chef de service chargé de mission « grands équipements » avant de devenir directeur de cabinet adjoint du maire de Montpellier. Il a également été architecte conseil de la ville. Il enseigne au sein du Master PROJET à l’Université Paul Valéry.
** Géographe, maître de conférences HDR à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 est membre du Laboratoire de Géographie et Aménagement de Montpellier (LAGAM). Ses travaux portent sur les rapports eaux-territoires. La ville résiliente, l’urbanisme littoral, les politiques de l’eau et la renaturation des territoires ainsi que le risque inondation sont ses thèmes de recherche privilégiés, développés en France et au Canada. Il est responsable du Master PROJET.

Le 18 juillet 2019, le Préfet de l’Hérault a tenu une conférence de presse qui a marqué la période estivale. « La plage n’a pas vocation à être une boîte de nuit à ciel ouvert » a insisté le Préfet. Ce constat est celui d’une appropriation continue et inadaptée des plages par un processus qui « tend à se sophistiquer ». « Au cours de contrôles réalisés le 14 juin dernier, il a été enregistré jusqu’à 97 décibels alors que la réglementation fixe la limite à 80 décibels », a affirmé le représentant de l’État pour décrire la dérive d’usage : certaines paillotes bruyantes étaient au cœur de la controverse. « Il est évident que nous devons revoir notre modèle » a concédé de son côté le président de l’association des plages privées de la région, également gérant d’un commerce de plage devenu incontournable dans le milieu de la nuit. À présent, le « bain de mer » demeure libre et gratuit mais la fréquentation des plages et l’évolution de nouvelles pratiques (sports nautiques, nudisme et maintenant « clubbing ») sont telles que les divergences d’utilisation et d’activités s’y multiplient et les visions des usagers, vacanciers comme habitants, diffèrent, quand elles ne s’opposent pas radicalement les unes aux autres.

À l’origine, la plage était « cet espace nouvellement apprivoisé par les populations paysannes avant les années 1970, présentant l’avantage d’être le seul endroit qui ne coûtait rien » rappelle Patrick Champagne. Dominique Ganibenc a par ailleurs montré combien les populations locales et les bourgeois ont contribué – sans se mélanger – à l’essor des premières stations balnéaires de la côte du Golfe du Lion où la plage s’est peu à peu imposée comme un espace social. La plage s’est démocratisée en même temps que les vacances. De sorte que les normes préconisées de 10 m² de plage par usager, voire de 17 m² lors de la Mission Racine, sont très largement dépassées sur certaines plages durant l’été ou lors des week-ends. La sur-fréquentation des plages et les conflits d’usages ont déjà pour effet de rebuter une partie des clientèles touristiques. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2022

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Alexandre BRUN, Daniel ANDERSCH

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf