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Description

Origine et histoire des noms de lieux, Abrégé méthodologique

Un cas d'espèce : Viols-le-Fort

** Onomasticien, philologue, Docteur d’État en onomastique,
chercheur de l’équipe C.R.I.S.E.S., EA 4424, Université Montpellier III

L'onomastique

La science qui traite de l’origine et de l’histoire des noms de lieux et de personnes s’appelle l’onomastique (toponymie, anthroponymie). Elle s’articule sur un ensemble de disciplines :

Il y a une perméabilité entre toutes ces disciplines. On peut faire de la lexicographie en étudiant un texte gaulois. On fait appel A la linguistique comparée pour certains phénomènes de phonétique historique.

Les fonctionnements onomastiques

L’onomastique ne peut se pratiquer que si l’on a une bonne connaissance des fonctionnements onomastiques. Qu’entendons-nous par cela ? Lorsque les membres d’une communauté humaine affectent un nom propre (un toponyme) a une portion de leur territoire, cela se fait selon des fonctionnements qui s’apparentent à des reflexes dénominatifs. Les mots employés et / ou les noms de personnes font partie du lexique local ou d’un corpus anthroponymique avéré. Ainsi, si l’on veut expliquer tel nom propre de lieu par tel nom commun, il faut démontrer que le mot en question a été en usage sur le territoire donné et sur une période donnée (aire lexicale, aire dialectale), et qu’il a été productif pour former des noms de lieux (série toponymique, aire toponymique). Un nom de lieu qui se présente comme un exemplaire unique doit être traité avec beaucoup de prudence. De même si l’on veut expliquer un nom de lieu par un nom de personne, il faut avoir des preuves que ce nom de personne a bien existé.

Les fonctionnements onomastiques sont tributaires des époques historiques au cours desquelles les noms de lieux se sont formés. Pour ne donner qu’un seul exemple, nous citerons le phénomène d’anthropisation des noms de lieux qui s’est, développé au cours des XVe-XVIe siècles. Au Moyen-Age, une ferme ou un hameau portant le nom Mas de la Comba ou La Rovièra (mas de la comba = « ferme du vallon » ; la rovièra = « bois de chênes blancs ») vont changer de noms, pour des raisons socio-économiques (trop longues à exposer ici), et se voir attribuer comme nouvelle désignation un nom de personne (patronyme) en devenant Le Mas Durand, Les Bressons. C’est à ce stade qu’il faut maîtriser les processus de formation des noms de personnes : certains patronymes ont pour antécédent un surnom médiéval d’origine ; ainsi le nom de famille Rouvière a pour origine au Moyen-Age un lieu habité (Mas de la Rovièra, La Rovièra) et servir A son tour aux XVe-XVIe siècles A former, dans une seconde étape et ailleurs, un nouveau nom de lieu (Mas des Rouvières, Hameau des Rouvières, Les Rouvières), caractérisé par la presence de /-s/ final. D’ou la nécessité dans certains cas d’être très prudent et de rechercher la genèse de la formation des noms de lieux habités en recourant au dépouillement des actes notariés.

Quand on veut aborder l’histoire et l’origine d’un nom de lieu et essayer d’en proposer une étymologie ou du moins une explication, il vaut mieux maîtriser au moins ces disciplines et ces fonctionnements ainsi qu’avoir de bonnes bases en Histoire et en Archéologie.

Localisation géolinguistique

Le terroir de Viols-le-Fort appartient globalement a une grande aire linguistique appelée Occitanie, c’est-A-dire un territoire oùu jusqu’au milieu du XXe siècle la langue parlée dans la vie de tous les jours était essentiellement l’occitan. Mais il est situé plus précisément dans une aire dialectale de l’occitan, à savoir celle du languedocien. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2017

Nombre de pages

9

Auteur(s)

Pierre CASADO

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf