Description

Origine et géographie des variétés de l’olivier
retracées à partir d’analyses génétiques

L’oléastre et l’olivier sont les deux variétés botaniques de l’Olea europaea L. sous-espèce europaea. La première est sauvage, la seconde est cultivée. L’olivier cultivé reçoit des soins, ce qui n’est pas le cas de l’oléastre (mais certains oléastres servent ou ont servi de plants de greffe). L’olivier façonne nos paysages méditerranéens et, au voisinage de vergers bien entretenus, il existe encore des zones abandonnées depuis le dernier grand gel de 1956. Peu d’oliviers des forêts sont de vrais oléastres. Ils correspondent pour la plupart à des arbres abandonnés car depuis la période de froid intense des années 1790-1800, l’olivier a considérablement régressé : de 50 millions d’arbres à 7 millions en 1956. Un examen attentif des paysages de l’Hérault fait apparaître que de nombreuses forêts et garrigues sont installées sur d’anciennes oliveraies abandonnées depuis la Révolution (cirque de Navacelles, basses Cévennes…). De ce fait, la diversité variétale de l’olivier a considérablement régressé en France et en Languedoc1.

L’engouement récent pour l’huile d’olive, pour sa production et pour les activités culturelles liées à l’olivier, a entraîné le défrichement d’olivettes abandonnées et des plantations nouvelles, aux dépens surtout de la vigne. Aujourd’hui comme hier, l’olivier assure rarement le revenu principal des agriculteurs mais plus souvent un complément.

Dès les années 1780, l’Abbé Rozier s’interrogeait déjà sur la diversité des formes et des fruits de l’olivier. Il se demandait si elle était due au lieu ou à la diversité des arbres, et il a proposé de rassembler dans un verger les diverses variétés locales du midi pour les comparer en un même lieu. En effet, la variabilité des fruits de l’olivier quant à la couleur, à la forme, à la taille et à la quantité d’huile semble être infinie et assujettie à la productivité inter annuelle. Sur un arbre, on peut trouver des olives avec des formes quelque peu variables pour le calibre, la couleur et le stade de maturité. Entre des arbres d’une même dénomination et de lieux différents, la variabilité des fruits ne permet pas toujours d’assurer qu’il s’agit d’une même variété. Ceci explique qu’à un individu abandonné depuis des décennies, il est souvent tout à fait impossible d’attribuer une dénomination.

Il existe aussi des arbres spontanés qui poussent à la périphérie des vergers et qui sont appelés arbres féraux. Ils proviennent de la germination d’embryons d’olives indéterminés, tant pour la mère que pour le père, et même quand ils produisent des fruits, leur morphologie est insuffisante pour qualifier leur origine. Toutefois, certains de ces individus peuvent produire des fruits attractifs pour l’oléiculteur, qui va leur prodiguer des soins, peut-être les greffer sur d’autres sujets pour les multiplier, et ainsi développer de nouvelles variétés locales. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2009

Nombre de pages

6

Auteur(s)

André BERVILLE, Catherine BRETON, Christian PINATEL, Frédéric MEDAILL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf