Description
Notes sur l’inscription romaine de Marennes (commune d’Aumes)
A cheval sur le territoire des communes d’Aumes et de Montagnac, le Pioch du Télégraphe (aussi connu, dans une de ses parties, sous le nom de Pïoch Balat) domine, sur la rive gauche, l’entrée de la basse vallée de l’Hérault. Ce site, à la forme caractéristique d’un éperon, fait partie des sites archéologiques explorés de la région piscénoise. Le plateau s’étend sur deux kilomètres environ. Il se subdivise en deux zones planes séparées par une légère dépression. Jusqu’ici, l’exploration en surface du plateau et des pentes en terrasses, cultivées ou délaissées par l’homme, a révélé une occupation depuis le Ier siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la fin de l’Antiquité. Une fouille plus systématique et scientifique menée par la société archéologique de Béziers a permis de dégager une construction carrée entourée de huit colonnes et un dallage qui appartenaient à un petit temple, selon les fouilleurs, qui pourrait remonter au IIème siècle avant J.-C. Elle a apporté également une riche moisson de céramiques ioniennes, phocéennes, massaliètes, attiques à figures rouges, ibériques. Deux autres documents archéologiques doivent de même être rapportés à ce site : en premier lieu un Hermès trouvé aux alentours, mais aussi un chapiteau votif d’ordre dorique à inscription grecque, du IIème siècle avant J.-C. Il s’agit vraisemblablement d’un site en relations avec Mèze et l’étang de Thau, où se manifestent les diverses influences de la colonisation grecque en Occident, et dont la vie se poursuivit sans trop de vicissitudes jusqu’aux premiers siècles de l’ère chrétienne.
A proximité se trouve le domaine de Marennes dont les terres mordent parfois sur les flancs de l’éperon. C’est dans ce domaine que fut mis au jour un bas-relief sous lequel était gravé une inscription. Jusqu’ici ce document n’a fait l’objet que d’une brève note dans la revue Gallia. L’année Épigraphique, publication qui rassemble toutes les nouvelles inscriptions et qui recense les études d’épigraphie, ne lui a consacré qu’une mention sans même reprendre le texte.
Le bas relief, en calcaire coquillier assez fin, matériau fréquemment utilisé dans l’architecture locale a les dimensions suivantes :
- largeur : 94 cm en sa partie supérieure, 98 cm en sa partie inférieure.
- hauteur : 86 cm.
- épaisseur : 15 cm au niveau du champ sculpté, 20 cm au niveau du champ épigraphique, 26 cm. au niveau de la base.
Le champ sculpté (haut de 52 cm, à la partie supérieure) comporte trois personnages disposés de gauche à droite comme suit. A gauche, se trouve un personnage féminin, drapé, dont la main droite sort du vêtement. A ses côtés, au centre, est un homme, représenté en togatus : il est revêtu de la toge étroite, qui s’apparente plus à l’himation grec qu’à la toge classique des Romains, bien plus ample. Elle lui enserre les deux épaules, serrant le bras droit contre sa poitrine. Seuls, le poignet et la main, l’index et le majeur tendus, sortent du vêtement et sont posés à plat sur la poitrine suivant un geste très courant. Enfin, à gauche, se trouve un garçon, revêtu d’une tunique, dont la main droite reproduit le geste du personnage central et dont la gauche tient un objet rond, fruit ou balle, plutôt balle.
Au dessous, est disposé le champ épigraphique (haut de 21 cm), dans lequel on peut lire (11) :
- MAXV V DEPTA. NASSO
- L. VAL VS. L. F. PVP. PATER
Dans le champ du bas-relief, à droite, sont gravées, sur deux lignes, les lettres :
- SEC
- MA
Informations complémentaires
Année de publication | 1970 |
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Nombre de pages | 9 |
Auteur(s) | Michel CHRISTOL |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |