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Description

Notes sur l’histoire d’Agde

Nous réunissons ici un ensemble de notes que nous avons rédigées, lors de nos recherches sur le terrain et dans les Bibliothèques, et nous avons voulu les faire connaître à un moment où notre environnement subit de grandes transformations.

A propos de découvertes de monnaies

M. J.-C. Richard a publié dernièrement dans un travail auquel il a eu l’amabilité de nous associer, un inventaire des monnaies trouvées à Agde, depuis les premières recherches sur le site jusqu’aux récentes fouilles dirigées par M. A. Nickels.

Ces monnaies provenaient surtout de deux trésors-cachettes qui furent enfouis sur des sites voisins de centres d’activités particulières au Pays d’Agde la fabrication de meules à broyer le grain en pierre de basalte et l’exploitation de salines. Ces trouvailles monétaires sont un indice probable du commerce auquel donnaient lieu ces activités et nous nous proposons, pour compléter cette étude, de présenter ici quelques notes au sujet de ces industries locales et des sites sur lesquels elles s’étaient développées.

La plupart de ces monnaies, trouvées avant la dernière guerre, avaient été dispersées dès leur découverte, tandis que d’autres avaient disparu de notre musée. Le lot le plus important avait même été étudié et attribué à un autre site de notre région. Avec beaucoup de sagacité, M. Richard a réussi à identifier ce lot et à établir son exacte origine. Et, à ce jour, si toutes ces monnaies n’ont pas réintégré les collections de notre musée, elles ont été soigneusement répertoriées, résultat déjà important.

Un premier lot, de quelques monnaies romaines, provenait d’Embonne, antique fabrique de meules. Ce site aujourd’hui recouvert en grande partie, a déjà fait l’objet d’une étude en 1974. Nous n’ajouterons donc à ce travail sur l’industrie du basalte que quelques notes complémentaires pour justifier nos précédentes conclusions.

Le lot le plus important avait été trouvé près des étangs de Banhas et de Thau, étangs poissonneux qui furent toujours propices à l’établissement de salins et à la pêche. Ces tables salantes, ou d’autres plus récentes, n’étaient entourées que de levées de terre battue, qui ont rapidement disparu. Mais si nous manquons à ce sujet d’antiques vestiges révélateurs, nous pouvons selon les indications de F. Benoît, nous référer aux exploitations du Moyen Age qui leur succédèrent sur les mêmes lieux. Les textes qui en font mention peuvent au moins nous situer les endroits qui furent toujours propices à cette industrie du sel.

Dès le Haut Moyen Age, cette industrie entre dans une « phase ecclésiastique ». D’importantes Abbayes « du Sel » s’établirent près des étangs et le foisonnement des monastères, des prieurés ou des cellae, établis sur le littoral du Narbonnais dans les sites les plus défavorables pour la vie agricole, ne peut s’expliquer que parce qu’ils en tiraient des revenus et vivaient de l’extraction du sel et des pêcheries.

Près de nos étangs, quelques églises et quelques villas doivent sans doute être rangées parmi ces églises et villas « du Sel ». Nous complèterons l’étude de ces sites par quelques observations faites en ville sur le site grec ou à l’occasion de trouvailles sous-marines.

Nous ajouterons enfin quelques observations sur l’ancien delta de l’Hérault, porte d’entrée de la vallée et point de départ de voies commerciales qui remontaient vers l’arrière pays.

2. L’industrie du basalte ; le trésor de la Clape et le site d’Embonne

Ce premier trésor d’une vingtaine de pièces romaines fut trouvé près de la métairie de la Clape qui, avant la dernière guerre, occupait avec ses vignes, ses pacages et ses parcs à bestiaux, la plus grande partie du site d’Embonne. Nous avons présenté dans notre étude sur Embonne les conclusions qu’il convenait d’adopter après les fouilles de 1939. Archéologues et historiens locaux avaient émis au sujet de ce site plusieurs hypothèses : colonie phocéenne ou même emplacement réel de la colonie marseillaise d’Agathé-Tyché, ou village ibérique, hypothèses qu’il faut écarter aujourd’hui. Il n’y avait là que les restes d’une antique et vaste carrière, une fabrique de meules domestiques à broyer le grain en pierre de basalte, qui fut activement exploitée surtout aux derniers siècles de la colonisation grecque et au début de la colonisation romaine.

Quelques auteurs ont pensé qu’il fallait adopter ces conclusions avec quelques réserves car les couches profondes du site auraient pu être incomplètement explorées. Il est toujours prudent d’admettre ces réserves, mais les travaux d’urbanisation qui ont bouleversé le site pendant plus de dix années n’ont pas permis la moindre observation qui pourrait infirmer nos précédentes conclusions. Il en est de même pour l’étang de Luno que l’on croyait être une ancienne rade et où l’on situait le port d’Embonne. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

8

Auteur(s)

Raymond ARIS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf