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Description

L’habitat néolithique de Roquemengarde à Saint-Pons de Mauchiens

Roquemengarde est un site d’éperon dominant de 33 m la basse vallée de l’Hérault. La butte portant l’habitat néolithique se termine en pointe en direction du Nord ; au contraire, sa largeur s’accroît progressivement du côté Sud. Dans sa partie méridionale en effet, contrairement à l’isolement dont il bénéficie au Nord, le site ne constitue pas un relief détaché de son contexte ; il se relie à un ensemble de collines, sensiblement parallèles à l’Hérault qui coule en contrebas. L’extension même du site n’est pas connue, ses limites Sud n’ayant pu être encore repérées avec certitude. Les prospections de surface semblent indiquer qu’il pourrait s’agir d’un petit habitat de 1 à 2 hectares tout au plus de superficie.

Le site a été signalé à la Direction des Antiquités Préhistoriques par A. Cornejo qui, dans le cadre de ses recherches autour de Pézenas, y effectua en 1980 quelques sondages. Il y mit au jour divers vestiges lithiques et céramiques et reconnut ainsi l’intérêt du gisement.

 En 1982 a été inauguré sur ce site un programme de recherches dont on tentera dans les lignes qui suivent d’exposer les mobiles(1). Ce programme concerne donc un habitat de plein air appartenant à une phase appelée dans le Midi méditerranéen tantôt « Néolithique final » tantôt « Chalcolithique ancien ». Le site semble s’inscrire en effet dans une tranche de temps se situant approximativement entre 2500 et 2200 avant J.-C en chronologie radiocarbone : postérieur au Chasséen et aux tout premiers groupes qui lui ont succédés son occupation se termine avec les Campaniformes de type ancien (International).

A. Problématique préliminaire

Le choix d’un tel site s’inscrit directement dans les recommandations récemment formulées par le Conseil Supérieur de la Recherche Archéologique et visant à étudier tout particulièrement les aspects les plus lacunaires de notre archéologie.

Parmi ceux-ci l’étude des habitats néolithiques de plein air dans le Midi de la France reste une question prioritaire. On connaît, certes, pour l’ensemble du Néolithique méditerranéen, et tout particulièrement pour le 3e millénaire, un nombre élevé de sites d’habitats repérés par prospections sur les terrains en friche ou par examen des terres labourées. Mais leur connaissance se limite presque toujours à des sondages limités et à des documents déracinés. Ainsi en Languedoc, il faut attendre l’Age du Cuivre, à la charnière 3e-2e millénaires, pour disposer d’une documentation appréciable sur les habitats en pierres sèches du groupe de Fontbouisse (Cambous, Lébous, Boussargues, etc.) ; et encore cette information est-elle localisée dans les garrigues, au nord de Montpellier. Antérieurement à cette phase qui voit ponctuellement le développement des substructions en pierres sèches, notre connaissance de l’organisation des habitats et des unités domestiques demeure profondément lacunaire. Ceci vaut pour toutes les phases du Néolithique en dépit de quelques fouilles de qualité tentées pour des périodes comme le Néolithique ancien (Courthézon, Vaucluse) ou le Néolithique moyen (St Michel-du-Touch, Villeneuve-Tolosane, Haute-Garonne) et dont les résultats ont contribué à poser de nouveaux problèmes. Ainsi à ce jour les caractères des habitations néolithiques en particulier et de leur organisation interne demeurent pour l’ensemble du Néolithique méridional un axe de recherche à privilégier.

En mettant en chantier la fouille de Roquemengarde c’est avant tout dans cette perspective de l’analyse d’un habitat de plein air que nous avons décidé de travailler : pratiquer une recherche extensive qui permette l’analyse d’un certain nombre de structures, dresser une typologie de celles-ci, mettre en évidence des associations remarquables entre diverses variétés de structures, ensuite, et autant que possible, isoler des unités d’habitation et préciser leur agencement, enfin, au plus haut degré, tenter un plan général de l’agglomération et envisager de préciser son organisation d’ensemble.

 Ce programme, jamais tenté à ce jour sur un site languedocien du Néolithique final, reste ambitieux et difficile à mener à bien. Les points positifs au départ sont les suivants : […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Jacques COULAROU, Jean GUILAINE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf