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Description

L’extension urbaine à Montpellier de 1840 à 1940
initiative privée et gestion municipale

Comme toutes les grandes villes, Montpellier connait au XIXe siècle un important essor démographique : après la stagnation du début du siècle, un décollage s’annonce vers 1840 qui correspond au rôle administratif et économique de la capitale régionale, mais aussi et surtout au développement de la viticulture. Durant la période envisagée la population de Montpellier passe de 40 700 habitants en 1841 à 90 787 en 1936.

L’afflux de population est à l’origine de profonds bouleversements dans la physionomie urbaine. Le solde migratoire très largement positif entraîne en effet une prolifération des constructions nouvelles. La période 1840-1940 marque ainsi le passage du faubourg traditionnel, étiré le long des principales sorties de la ville, au lotissement de vastes secteurs suburbains. Le plan dressé par l’architecte de la Ville en 1864 illustre bien le fait, et plus encore celui de 1911. De très nombreuses rues privées sont alors ouvertes dans les terrains lotis par les particuliers.

L’étude du phénomène, en particulier dans les zones vierges aux abords de la gare nouvellement implantée, permet de suivre les étapes de la mise en oeuvre de l’urbanisme municipal face à l’initiative privée, de suivre également l’évolution du cadre juridique et des mentalités.

Les rues et les lotissements privés : un urbanisme spontané

La Municipalité se trouve très vite dépassée par l’ampleur de la création de quartiers neufs, sans aucune réglementation précise à imposer. Elle reçoit de nombreuses demandes faites par les propriétaires pour la cession des rues privées ouvertes sur les terrains lotis, dont elle doit alors assumer l’entretien. Mais à de très rares exceptions près, l’état de ces rues n’autorise pas leur incorporation à la voirie urbaine sans de gros frais que la Municipalité n’entend pas prendre en charge.

Les conseillers dénoncent « les inconvénients résultants pour la ville de voir continuellement des particuliers ouvrir à leur guise, sans autorisation aucune comme sans alignement, des ouvertures sur la voie publique », et en particulier « le peu de soin et la parcimonie que portent certains propriétaires des terrains propres à bâtir soit dans la direction des rues, leur dimension et leur nivellement, soit sous le rapport de la salubrité ». Au delà des aménagements spontanés, des problèmes d’esthétique urbaine et de salubrité, l’image de la ville elle-même, avec son héritage contraignant, est en jeu « les quartiers mal percés, mal aérés, abrupts, entortillés, font descendre une cité au rang de mauvais village ». […]

Informations complémentaires

Année de publication

1993

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Ghislaine FABRE, Thierry LOCHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf