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Description

Les Princes de Conti seigneurs de Pézenas

Pézenas capitale d’un Comté, sis au cœur du bas Languedoc connut tout au long de l’Ancien Régime les faveurs de la monarchie : Seigneurie royale après la réunion du Languedoc au royaume, apanage d’un Prince royal aux XIVe et XVe S., elle échut par la suite aux plus prestigieuses familles de France : les Montmorency, les Condé puis les Conti. Quel fut donc le rôle politique, économique, voire culturel, de ces illustres maisons dans la vie de la Seigneurie Piscénoise ?

Le « règne » des Princes de Conti, branche cadette de la Maison de Bourbon-Condé, s’étendant sur l’importante période 1650-1780, permet-il de saisir ces différents aspects.

L’essentiel du XVIe et le début du XVIIe s. furent des périodes relativement paisibles pour Pézenas qui ressentit alors les bienfaits de l’installation des Ducs de Montmorency ; ceux-ci prirent à cœur la mise en valeur du Comté, acquérant plusieurs domaines, dont la célèbre Grange des Prés, grande métairie qu’ils transformèrent en château, et entreprirent de faire de Pézenas – non seulement un de leurs fiefs principaux – mais encore leur lieu de résidence préféré. Cette sollicitude fut récompensée par la charge de Gouverneur de Languedoc qui conférait au Duc de Montmorency une autorité nouvelle notamment lors de la tenue annuelle des États de la province. C’est ainsi que Pézenas fut entraînée, par fidélité à son Seigneur, dans la rébellion fomentée par Henry II de Montmorency contre Louis XIII. Déjà auparavant, elle s’était signalée dans la résistance fiscale à la « crue » des impôts. L’exécution du dernie des Montmorency à Toulouse, à l’automne 1632, aurait pu marquer le signal d’une vengeance exemplaire à l’égard de son fief préféré. De fait, le célèbre château féodal dit des Sept Tours, rebâti sous Henry 1er de Montmorency, fut rasé par ordre du Roi, les biens des ducs confisqués mais la cité elle-même fut épargnée et simplement remise dans la dépendance du Roi.

En 1640, Louis XIII renoua avec la tradition qui faisait de Pézenas l’apanage d’un prince royal, ou d’un grand Seigneur, en l’adjugeant à Henri II de Bourbon, Prince de Condé et à ses héritiers à titre d’engagement et contre la somme de 71.640 Livres. Ainsi concédé, le Comté de Pézenas comprenait, outre la Seigneurie de Pézenas proprement dite, les châtellenies de Cessenon et de Cabrières, les villes de Montagnac, Servian et St. Thibéry. Le 3 Mars 1640, le Prince recevait la soumission des consuls et de ses vassaux et prenait possession de ses domaines. II faut souligner que la concession royale n’était pas arbitraire en effet le Prince de Condé se posait en héritier des Montmorency par son mariage avec Charlotte de Montmorency, sœur et légataire du dernier Duc, qui lui avait d’ailleurs apporté le domaine, non confisqué car patrimonial, de la Grange des Prés. Quoique bref, et vite suivi des troubles de la Fronde, le « règne » du Prince de Condé permit de réparer les secousses des années précédentes, une telle protection princière assurant l’ordre relatif nécessaire à l’essor économique de la région. De fait, l’extension des olivettes diversifia les spéculations agricoles et la suppression des troupeaux d’ovins (à l’exception de celui du Prince parqué dans la Grange des Prés) facilita la culture des céréales et des produits maraîchers. Les obligations de chacun furent codifiées dans de nombreux règlements, tant pour les paysans que pour les artisans. Comme au XVIe s., on pouvait célébrer Pézenas pour « l’abondance des blés, des vins, des huiles et pour sa fécondité en fruits et fleurs de toutes sortes ». […]

Informations complémentaires

Année de publication

1971

Nombre de pages

23

Auteur(s)

François-Charles MOUGEL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf