Les premiers Clermont seigneurs de Paulhan,
d’après des chartes inédites des Templiers de Pézenas

* Archives Municipales de Montpellier

Le fonds de Malte aux Archives départementales de la Haute-Garonne (série H) renferme le chartrier de l’ancienne commanderie templière de Pézenas. Cet ensemble de documents, quasi vierge de la main de l’historien 1, représente plus de six cents parchemins répartis dans vingt-quatre liasses, couvrant la période du XIIe au XVIe siècle. Il constitue une source majeure pour la connaissance du Centre Hérault au Moyen-Âge. Les Templiers ont en effet pris le contrôle dans la deuxième moitié du XIIe siècle d’une partie du terroir de Pézenas (Bébian, Lestang et Séténières) et de la seigneurie d’Abeilhan plus au sud mais excentrée par rapport à leur implantation piscénoise. Cependant, à la suite des donations de Pierre de Pézenas et de ses proches autour de 1190, leur extension territoriale s’est faite principalement vers le nord, dans la plaine alluviale du fleuve : Lézignan­la-Cèbe, Cazouls-d’Hérault, Usclas-d’Hérault et Vareille alias Valeilhes (commune de Paulhan), la seconde forme étant plus proche du nom médiéval de la villa de Vallellis aujourd’hui recouverte par l’autoroute A75 et dont il ne subsiste que l’église en élévation, l’ermitage Saint-Jean de Vareille.

La liasse 15 dite des « Titres de Paulhan et Saint Jean de Valeilhes » est ou plutôt était la plus exceptionnelle pour son intérêt historique. Elle rassemble les documents parmi les plus anciens du chartrier, tous originaux. Mais elle a aussi subi les lacunes les plus importantes. Seuls les inventaires des archives de Pézenas de 1604, 1653 et 1704 permettent de combler ces pertes. La deuxième pièce, aujourd’hui en déficit, est ainsi décrite dans l’inventaire de 1704 :

« Permission et concession donnée par le viscomte de Bessiers et Aselande (sic) vicomtesse son expouse en faveur des Templiers à tous hommes et femmes de sa Vicomté de donner de biens et fiefs ausdits Templiers, excepté les chasteaux et dominations d’iceux. Et ceux qui leur sont donnés et seront donnés à l’avenir dans toute sadite Viscomté, ils les possederont allodialement. En date de l’an 1135. En parchemin. Cotté n°2. »

Ce privilège accordé par le vicomte de Béziers Raimond Trencavel peut être considéré comme la charte de fondation de la commanderie de Pézenas. S’il ne marque pas le point de départ de l’installation des Templiers dans le secteur – ils reçoivent en effet une première donation en 1131 de la famille de Conas 2 –, il a permis néanmoins le développement de l’établissement piscénois. Le choix de classement de cette charte peut paraître archivistiquement incongru en fin de série, mais il dénote l’importance des documents réunis dans cette liasse, du moins par la qualité des protagonistes. C’est ainsi que la pièce n°1 datée de 1128 nous donne la première mention d’un seigneur de Clermont, et par voie de conséquence la plus ancienne attestation de la ville-même de Clermont-l’Hérault, jusque-là inconnue des historiens, érudits, toponymistes ou autres généalogistes (Fig. 1). Et les quelques chartes des seigneurs de Clermont conservées dans cette liasse nous permettent de préciser, si ce n’est de réécrire, l’histoire de ce puissant lignage languedocien issu de l’aristocratie carolingienne aux XIIe et XIIIe siècles.

Fig. 1 - Aimerigzs de Clarmont, détail de la charte de 1128 (Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 1)

Le lien entre les seigneurs de Clermont et les Templiers de Pézenas se noue en 1264. Cette année-là, Brenguier 3 Guilhem IV, maître de Clermont de 1249 à 1275, se départit de tous les droits seigneuriaux qu’il détient encore à Paulhan au profit de la Maison de la Milice du Temple de Pézenas 4. L’acte daté du 18 juin 1264 détaille les vingt-sept honores que possède le seigneur de Clermont dans cette localité. Cette cession, ignorée elle aussi des historiens, est à mettre en relation avec la vente de la villa de Liausson faite quelques temps auparavant, le 23 janvier 1264, par ce même Brenguier Guilhem aux Hospitaliers de la commanderie de Nébian 5. Il faut sans doute ajouter la même année, une troisième vente dont l’acte n’a pas été conservé ni laissé de trace dans les inventaires, celle des droits seigneuriaux d’Aspiran à l’abbaye d’Aniane 6. Le seigneur de Clermont, en proie à des difficultés politiques et financières, est contraint d’abandonner une partie de son patrimoine, tandis que par cette acquisition, les Templiers consolident leur position dans la zone de Vareille et d’Usclas. Ces aliénations à répétitions furent préjudiciables pour Brenguier Guilhem et causèrent son discrédit auprès de l’administration royale. Accusé de dilapider son patrimoine et de vendre des droits seigneuriaux à des établissements religieux sans l’accord de son suzerain, ce qui est prohibé par la coutume languedocienne, il est dépossédé de sa terre par le sénéchal de Béziers et ses biens sont placés sous séquestre au nom du roi 7. Ces aléas de fortunes ne remirent pas en cause la vente de Paulhan aux Templiers. On ne trouve plus trace de droits des Clermont à Paulhan, comme à Aspiran d’ailleurs, après 1264.

En même temps qu’est conclu l’acte de vente, Brenguier Guilhem remet au commandeur de Pézenas Guillaume Charnier les titres de propriété afférents prouvant ses droits sur ces biens, comme il est d’usage : contrats d’achat, inféodations ou accensements, privilèges comtaux, remontant jusqu’au début du XIIe siècle. Ce sont ces quelques chartes, conservées au sein de la liasse des titres de Paulhan et Vareille, que nous nous proposons d’éditer ici. Ces documents sont d’autant plus uniques et précieux que les archives des anciens seigneurs de Clermont ont totalement disparu et qu’écrire l’histoire de cette famille s’avère aussi difficile que de reconstituer un puzzle de centaines de pièces éparpillées 8. Mais il ne s’agit probablement que d’une épave de cette section du chartrier seigneurial. L’essentiel a été perdu, à l’instar des titres de la seigneurie de Boussagues « baillés et deslivrés par haut et puissant seigneur messire Louis de Guillen comte de Clermont à messire Joseph Gabriel de Thezan du Pujol, abbé et seigneur de Jaussels [Joncels], en consequance du contract de vente par ledit seigneur de Clermont en faveur dudit seigneur abbé le 15 mars 1675 » 9. Cette autre partie des archives des Clermont transmise par les Thésan et les Lévis Mirepoix est réduite également à l’état d’épave dans le fonds des archives du château de Léran conservé aujourd’hui aux Archives départementales de l’Ariège. La comparaison entre l’inventaire des titres de 1675 et le contenu des liasses 10 montre de manière édifiante l’ampleur du tri effectué – il subsiste environ 5 à 10% des pièces –, et prouve que les destructions d’archives furent courantes à tous les siècles indépendamment des ressacs de l’Histoire.

Pour cette édition, nous avons retenu dans la liasse 15 des titres de Paulhan et Vareille uniquement les chartes en relation directe avec les seigneurs de Clermont, jusqu’à l’acte de vente de 1264, classées par ordre chronologique. L’édition sera accompagnée de notices et complétée par des extraits de l’inventaire de 1704 pour les documents disparus. Au préalable, des éléments d’analyse historique et diplomatiques montreront en quoi ces documents renouvellent fondamentalement nos connaissances sur l’origine de cette famille et ses liens avec les Guilhem de Montpellier.

Paulhan, un nœud dans le réseau des lignages méridionaux

Le village de Paulhan compte parmi les plus anciens castra de la région avec sa tour et son église Notre-Dame cités en 990 dans la restitution du vicomte Guillaume de Béziers à l’abbaye de Saint-Thibéry, de même que dans son testament 11. Il jouit d’une position centrale dans la vallée de l’Hérault, au contact du Biterrois et du Lodévois. Sa juridiction recouvre également les villae d’Aspiran, Vareille et Adissan, un territoire circonscrit entre la Dourbie au nord, l’Hérault à l’est, la Boyne au sud et la seigneurie de Cabrières à l’ouest. A la différence de la presque totalité des localités voisines, on n’observe pas à Paulhan l’émergence de topolignée, c’est-à-dire un lignage castral détenteur du dominium dont le nom est associé au toponyme du castrum centre de son pouvoir, si ce n’est une famille d’alleutiers de troisième rang qui apparaît dans quelques documents du XIIe siècle 12. La seigneurie reste dans les mains de l’ancienne aristocratie languedocienne 13.

Ainsi, au Xe siècle, Paulhan fait partie du patrimoine des vicomtes de Béziers 14. Leurs successeurs, les comtes de Carcassonne, conservent la suzeraineté sur Paulhan durant tout le XIe siècle, avant que les liens féodaux-vassaliques ne se distendent au XIIe sous les Trencavel 15. Par ailleurs, Paulhan semble être passé des mains de la comtesse Garsinde à la famille de sa sœur cadette Sénégonde, épouse du vicomte Richard de Millau 16. Vers 1080, son petit-fils, le vicomte Hugues de Millau, fait donation de Paulhan à l’abbaye Saint-Victor de Marseille, dont la moitié du castrum appartient à ses neveux Bérenger Guillaume et Ermengaud 17. Par la suite, les droits des Millavois sont transmis à la maison de Barcelone par le mariage entre le comte Raimond Bérenger III et Douce, unique héritière de sa lignée. Les Guilhem, seigneurs de Montpellier, captent ces droits par l’entremise de leur fils Raimond-Bérenger, comte de Provence et de Gévaudan, devenu en 1135 comte de Mauguio avec l’appui de Guilhem VI qui lui offre sa nièce Béatrice pour épouse. En retour, Raimond-Bérenger inféode le castrum de Paulhan à Guilhem VI en 1140 18. Celui-ci ne peut en jouir très longtemps. En 1142, Guilhem VI, acculé par la révolte des Montpelliérains qui l’ont chassé de la ville et privé de moyens financiers, est contraint d’engager en 1142 le castrum de Paulhan à Aimeric de Clermont pour la somme considérable de 8500 sous melgoriens et 30 marcs d’argent 19.

Jusqu’à présent, la mise en gage de 1142 était le seul lien connu entre les seigneurs de Clermont et Paulhan, et on ignorait que les Clermont eussent détenus des droits dans cette localité avant et après cet épisode. Les documents du fonds de Malte montrent au contraire l’ancienneté de l’implantation des Clermont à Paulhan. Ce lignage d’apparence nouvelle fait ici son apparition en 1128. Paulhan est la clé qui va nous permettre d’éclaircir la chronologie des premiers seigneurs de Clermont et de prouver leur appartenance à la vieille aristocratie septimanienne. En outre, c’est à Paulhan que se joue la rivalité avec les Guilhem de Montpellier et que se révèle la puissance du lignage clermontais.

Les premiers seigneurs de Clermont

Aimeric de Clermont

Aimeric de Clermont est le premier seigneur qui par son surnom toponymique se rattache explicitement à ville du Lodévois. Il apparaît plusieurs fois dans les documents, en 1128 (édition n°2), en 1152 (édition n°3), désigné comme « seigneur de Paulhan », et en 1159 (édition n°4), décédé quelques temps auparavant, mentionné à travers sa veuve et son fils.

Accensement d’une maison à Paulhan, 1128
Fig. 2 - Accensement d’une maison à Paulhan, 1128 (Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 1)

La charte de 1128 (Fig. 2) concerne l’accensement d’une maison à Paulhan à un particulier, sous la forme d’une donation en fief, contre le paiement d’un usaticum annuel (ce que l’on appellera plus tard cens). Elle prouve que d’emblée Aimeric de Clermont détient des droits seigneuriaux à l’intérieur même du castrum, avant même la mise en gage par Guilhem VI de Montpellier en 1142. Elle se présente comme une languette de parchemin de 45 cm de long, très étroite et irrégulière (7 cm au maximum), ce qui rend remarquable sa conservation jusqu’à nos jours. Elle est intéressante d’un point de vue diplomatique car elle témoigne, à un stade transitoire, des évolutions des pratiques scripturaires en Bas-Languedoc à la suite de la réforme grégorienne et de l’introduction du droit romain depuis Montpellier 20. Si on s’en tient à son contenu, la charte est datée et contient des moyens de validation, ici par souscription de témoins, servant à authentifier le document, ce qui lui confère un caractère moderne. En revanche, par sa langue, en latin farci d’occitan, elle se rattache aux actes languedociens du XIe siècle. Ce sont les notions féodales de droit d’entrée et sortie (l’intrar et l’eixsir) qui sont exprimées en occitan, et surtout les anthroponymes qui représentent souvent un trait d’oralité difficilement transcriptible en latin. Ainsi, Aimeric apparaît sous la forme Aimerigzs avec un très beau cas sujet occitan redoublé, qu’il faudrait peut-être prononcer « Aïméritch ». Et la charte nous livre la première mention de Clermont en occitan et non en latin.

Nous voudrions insister ici sur cette double nouveauté de la charte de 1128 : « Aimerigzs de Clarmont », première mention de la ville de Clermont-l’Hérault, accolée au nom de son premier seigneur connu. Déjà, le choix d’Aimeric se démarque très sensiblement des habitudes de l’aristocratie locale. Ainsi, Claudie Amado n’a-t-elle relevé aucun homme du nom d’Aimeric en Biterrois ou en Lodévois aux XIe et XIIe siècles autre que chez les Clermont 21. Aimeric n’est attesté que chez les vicomtes de Narbonne, encore que ce nom ne fasse son apparition dans cette famille que vers 1080. Il faut plutôt voir dans le choix d’Aimeric une référence littéraire à la chanson des Narbonnais, qui se rattache au cycle de Guillaume d’Orange et qui se popularise dans nos régions un peu avant 1100 22. Le toponyme de Clermont, bien noté en occitan, révèle également une culture laïque médiévale non latine et renvoie à une symbolique des couleurs positive – la montagne claire ou éclairée par opposition à Montbrun, la montagne obscure – qu’on retrouve dans la littérature chevaleresque du XIIe siècle, tel le roman de Jaufre. Par conséquent, les choix d’Aimeric et de Clermont inscrivent le lignage et la ville dans leur temps, dans un univers mental et un système référentiel culturel typique du Moyen-Âge central du Midi de la France. Il exprime franchement la volonté de se singulariser en fondant un lignage nouveau associé à une ville nouvelle, et en adoptant un marqueur lignager dégagé de toute tradition familiale passée 23.

Brenguier Guilhem

A côté d’Aimeric, Brenguier Guilhem est l’autre marqueur lignager des Clermont. Ce nom s’impose dans la branche aînée au XIIIe siècle, alors que la branche cadette conserve seule l’appellation d’Aimeric de Clermont 24. En revanche, à Brenguier Guilhem n’est jamais associé le surnom toponymique de Clermont. Si Aimeric incarne la nouveauté, Brenguier Guilhem s’inscrit dans une tradition qui rattache les Clermont au lignage des Deux-Vierges, les seigneurs du castrum dominant de Saint-Saturnin-de-Lucian. Claudie Amado a été la première à signaler la parenté qui unit les Deux-Vierges aux Clermont, mais sans chercher à établir le lien exact entre les deux races 25.

Charte non datée concernant Paulhan
Fig. 3 - Charte non datée concernant Paulhan (Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 33)

Or, un de ces Brenguier Guilhem est le principal bénéficiaire de la charte éditée en n°1 (Fig. 3). On connaît pour le XIIe siècle un Brenguier Guilhem, seigneur de Clermont entre 1156 et 1177 environ, dont le règne s’intercale entre Aimeric Ier et Aimeric II. Ce dernier est cité dans une autre charte de la même liasse datée de janvier 1178 (nouveau style), non éditée ici 26. Cependant, le document qui nous intéresse semble beaucoup plus ancien. En effet, l’acte n’est pas daté, sans moyens de validation, et présente des caractères externes spécifiques aux chartes antérieures au XIIe siècle par son format rectangulaire irrégulier aux contours non découpés aux angles, et par son écriture romane (minuscule caroline). La langue contient de nombreux mots occitans et nous ferons les mêmes remarques que pour la charte de 1128 quant à leur usage pour l’anthroponymie, la toponymie et le vocabulaire féodal (ici pour le droit de gîte : le mangar, c’est-à-dire les vivres, et un dignar a sirvent, c’est-à-dire un repas pour un serviteur). En revanche, à la différence de la charte de 1128, la qualité du latin est très médiocre. Nous ne ferons pas l’inventaire de toutes les fautes de grammaire, mais à titre d’exemple on constate que le scribe ne maîtrise pas la déclinaison d’uxor (épouse), avec un nominatif confondu avec l’ablatif uxore et un accusatif identique au nominatif (uxor au lieu d’uxorem). En conséquence, nous estimons la datation de ce document aux alentours de 1100. Il s’agit donc d’un autre Brenguier Guilhem, plus ancien, seigneur de Paulhan avant Aimeric Ier de Clermont.

Un acte transcrit dans le cartulaire de Valmagne permet d’identifier avec certitude ce Brenguier Guilhem comme le père d’Aimeric Ier de Clermont. En effet, en 1202, lors d’une controverse entre l’abbé de Valmagne et Aimeric II de Clermont, il est question de son arrière-grand-père, B. Guilhem, qui avait prêté une importante somme d’argent au vicomte de Béziers Bernard Aton avant son départ pour la croisade en 1096 27. Ce puissant bisaïeul ne peut être que Bérenger Guillaume des Deux-Vierges, assez bien documenté dans le cartulaire de Gellone dans les années 1098-1120 et possessionné justement dans le secteur de Mèze-Villeveyrac 28. Ce personnage est fils de Guillaume et d’Arsinde, et a un frère dénommé Ermengaud Guillaume des Deux-Vierges. Et c’est à cette même cellule familiale que Jérôme Belmon rattache les individus cités dans la donation du vicomte Hugues de Millau à l’abbaye Saint-Victor de Marseille de ses droits sur Paulhan 29. Cette charte non datée du fonds de Malte confirme donc la présence du lignage des Deux-Vierges à Paulhan à la fin du XIe siècle et par voie de conséquence l’identification des deux frères Bérenger Guillaume et Ermengaud comme les neveux du vicomte de Millau par leur mère Arsinde, et les détenteurs de la moitié du castrum de Paulhan.

Bérenger Guillaume, que nous appellerons ici Brenguier Guilhem Ier, est celui qui fait la connexion entre le lignage des Deux-Vierges et le lignage des Clermont. Très probable cadet, puisque le castrum des Deux-Vierges se transmit au sein de la descendance de son frère, il quitte le nid d’aigle familial pour tracer seul sa route dans la basse plaine. Avec un patrimoine s’étendant dans toute la moyenne vallée de l’Hérault et dans la zone de l’étang de Thau, il a la carrure d’un potentat local, bénéficiant de son réseau de parenté dans la haute aristocratie, capable d’avoir les moyens de créer un nouveau centre urbain. Tout nous porte à croire que Brenguier Guilhem Ier a joué un rôle fondamental, si ce n’est fondateur, dans la naissance de la ville de Clermont-l’Hérault. Pour preuve, la récurrence de son nom comme marqueur du lignage, figé invariablement dans sa forme latine Berengarius Guillelmi, Bérenger fils de Guillaume, avec un génitif au second membre marquant le nomen paternum (ce que nous appelons aujourd’hui le patronyme) et qui aboutira beaucoup plus tard à dénommer la maison des seigneurs de Clermont les Guilhem. On peut donc considérer Brenguier Guilhem Ier comme l’initiateur à la fois d’un nouveau lignage, émancipé de la souche originelle des Deux-Vierges, et d’une ville nouvelle qu’il envisage comme le centre de sa seigneurie : Clermont.

Questions diverses de généalogie

Restent à éclaircir quelques points d’ordre généalogique. Jusqu’à présent, le premier personnage connu portant le nom de Clermont était un certain Guilhem de Clermont, cité comme témoin dans les accords de paix et serments passés entre le comte de Mauguio et le seigneur de Montpellier en 1130 30. Philippe Huppé l’avait identifié comme le fils de Brenguier Guilhem cité en 1098 dans le cartulaire de Gellone, et faisait de lui « le bâtisseur de cité » et le père d’Aimeric de Clermont 31. Cependant, il n’y a aucun élément probant, outre son nom, qui relie ce personnage aux seigneurs de Clermont-l’Hérault. Aimeric de Clermont a un frère, Ermengaud de Puilacher alias des Deux-Vierges, auquel il est plusieurs fois associé dans les actes. Jamais Guilhem de Clermont n’apparaît à leurs côtés. Là encore, ce sont les archives des Templiers qui éclairent cette question. On suit la trace de Guilhem de Clermont et de sa descendance (autre Guilhem de Clermont et Guilhem Gui) à Pézenas 32. Or, l’inventaire des archives de la commanderie de Sainte-Eulalie de Cernon pour le membre de Clermont mentionne un contrat de complant d’une vigne passé par « Guilhaume Guion de Pesenas », c’est-à-dire très vraisemblablement le même Guilhem Gui cité ci-dessus, en 1180 33. C’est donc que la branche de Pézenas possédait des droits à Clermont-l’Hérault et par conséquent que son nom se rattache à cette terre. Si un lien peut être établi entre ces deux branches homonymes, il reste à en préciser les modalités. En effet, on connaît deux épouses à Brenguier Guilhem Ier, d’abord une certaine Loupiane, mentionnée dans une charte de l’abbaye de Joncels en 1085 34, puis Elisabeth, la mère de Guilhem, citée dans le cartulaire de Gellone en 1098. Si on garde l’hypothèse de Philippe Huppé d’identifier Guilhem de Clermont comme le fils de Brenguier Guilhem et d’Elisabeth nommé en 1098, il est vraisemblable qu’Aimeric de Clermont et Ermengaud de Puilacher soient les enfants du premier lit et en cela plus avantagés dans la succession que leur demi-frère Guilhem de Clermont, ce dernier n’ayant pas sa place à leurs côtés en tant qu’enfant de la seconde union contractée par leur père.

Fig. 4 - Vente d’un bois à Paulhan, 1159 (Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 25)

La charte de 1159 (édition n°4) nous livre les noms de l’épouse et d’un fils d’Aimeric Ier de Clermont qui étaient ignorés (Fig. 4). Guilhelma, veuve d’Aimeric de Clermont, et son fils Aimeric sont les bénéficiaires de l’acte. La veuve d’Aimeric de Clermont atteindra un âge assez avancé et se retirera à la fin de ses jours dans les années 1170 à l’abbaye de Valmagne 35. Elle apparaît plusieurs fois dans le cartulaire de l’abbaye, mais sous le senhal d’Aimerica, le nom de son mari féminisé 36. Ce choix d’Aimerica est symbolique là encore de la volonté de se singulariser et d’affirmer l’identité nouvelle du lignage. Elle est dite aussi « dame de Puilacher », castrum qui lui avait été constitué en douaire, comme ce sera le cas pour Marie de Montpellier épouse d’Aimeric II de Clermont en 1182. Quant à son fils Aimeric, il s’agit de l’unique mention de ce personnage en 1159, mort sans doute peu après et n’ayant joué aucun rôle politique important. On ne connaissait guère pour enfant d’Aimeric et Guilhelma que Brenguier Guilhem II, cité dans l’engagement de Paulhan en 1142, associé à son père Aimeric de Clermont, et seigneur à part entière dès 1156. Aimeric est donc le cadet, mais ici pareillement, la transmission du prénom Aimeric dans la descendance participe de la forge d’un lignage nouveau.

Enfin, le même document de 1159 mentionne la famille de Elceria, détentrice de droits seigneuriaux à Paulhan. Ces Elceria seraient possiblement des Elzeria, c’est-à-dire des Lauzières, puissant lignage du Lodévois, maîtres de la zone montagneuse entre Clermont et Bédarieux. Ces droits proviennent de la mère et aïeule des vendeurs, Luciana. Cette Luciana pourrait être une sœur de Brenguier Guilhem, épouse certainement d’un Roger de Lauzières, dont on voit apparaître ici les enfants Pierre Roger et Arsinde. Le choix du prénom d’Arsinde pour sa fille, peu courant, est le principal indice qui la rattacherait à la fratrie des Deux-Vierges, fils d’Arsinde de Millau. Luciana peut également faire référence au village de Lucian au pied duquel est bâti le castrum des Deux-Vierges. Cette union fondamentale pourrait être à l’origine des liens immémoriaux et indéfectibles entre les Clermont et les Lauzières, mais elle reste à démontrer. En effet, le testament de Frotard de Lauzières de 1173 montre l’absence des prénoms Roger ou Pierre dans le stock anthroponymique de cette famille 37. Il convient donc de considérer cette hypothèse, quoiqu’intéressante, avec beaucoup de prudence.

Les Guilhem de Montpellier, seigneurs de Paulhan

Tantôt alliés, tantôt rivaux, puis unis par le sang, les relations entre les seigneurs de Clermont et les Guilhem de Montpellier fluctuent tout au long du XIIe siècle 38. D’une part, la politique expansionniste des Guilhem achoppe sur les domaines des Clermont qui demeurent farouchement indépendants et rétifs à entrer dans la fidélité des Montpelliérains. D’autre part, la ville de Clermont-l’Hérault apparaît en quelques décennies comme un site concurrent de Montpellier sur le plan commercial, dont les Guilhem tentent en vain de prendre le contrôle en 1160-1161. Le mariage d’Aimeric II de Clermont et de Marie alias Navarre Guilhem, fille de Guilhem VII et de Mathilde, duchesse de Bourgogne, en 1182, entérine cet état de fait et scelle l’alliance entre les deux familles.

Engagement d’un fief à Paulhan, 1151
Fig. 5 - Engagement d’un fief à Paulhan, 1151 (Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 3)

Paulhan est le point de rencontre entre ces deux lignages qui se partagent la coseigneurie pour moitié chacun (édition n°7). Il semble néanmoins que les Guilhem détiennent la seigneurie éminente et les Clermont des droits particuliers sur des honores qu’ils n’ont de cesse d’accroitre, comme en témoignent les nombreuses acquisitions foncières faites par Brenguier Guilhem et ses descendants, ou l’acte de vente de 1264 aux Templiers. Mais, comme on l’a vu, en 1142, l’engagement de Paulhan par Guilhem VI de Montpellier à Aimeric Ier de Clermont sonne comme un aveu de faiblesse. Aimeric de Clermont, dès lors seul maître du castrum, peut se parer fièrement en 1152 du titre inédit de « senior de Paulano » (édition n°3, Fig. 5). Il faut plusieurs années aux Montpelliérains pour solder leur créance et reprendre en main ce territoire. Gui Guerregiat, fils de Guilhem VI et héritier de Paulhan, parvient de ses deniers personnels à rembourser Aimerica vers 1160. Il s’installe alors à Paulhan, y fixe sa résidence, réaménage le château et fonde la chapelle castrale Sainte-Croix, en souvenir de son père le bienheureux Guilhem VI. Après la mort de Gui Guerregiat en 1178, Paulhan passe à son neveu Borguonnon et son épouse la belle Adalaiz de Conas jusqu’en 1182, puis revient au seigneur de Montpellier Guilhem VIII. Les documents du fonds de Malte éclairent deux détails de l’histoire de la dévolution de la seigneurie de Paulhan par la suite.

Raimond At de Murviel, seigneur de Paulhan

Paulhan sert de monnaie d’échange à Guilhem VIII dans les tractations avec son cousin Raimond At de Murviel pour récupérer l’héritage de son grand-oncle Guilhem d’Aumelas en 1187 39. En effet, après la mort de Raimbaut d’Orange en 1173, l’honor d’Aumelas, cœur historique de la seigneurie des Guilhem, passe à sa sœur Tiburgette, épouse d’Azémar de Murviel, ennemi des Montpelliérains et du parti de Barcelone. Guilhem VIII parvient cependant à s’entendre avec leur fils Raimond At, placé à la tête d’Aumelas. Guilhem VIII est prêt à se séparer de Paulhan, situé au-delà de l’Hérault, pour recentrer ses possessions et conserver ainsi l’intégrité du patrimoine lignager. En juillet 1187, Guilhem VIII remet la main sur Aumelas au moyen d’une reprise en fief, et inféode à Raimond At le castrum de Paulhan avec toutes ses dépendances, de l’Hérault jusqu’à Fontès 40. Raimond At meurt peu après, avant 1191, laissant deux orphelines. Les documents du fonds de Malte rapportent curieusement que Raimond At ne garda pas longtemps Paulhan et qu’il revendit sans doute dans la foulée à Aimeric II de Clermont tous les droits qu’il détenait dans ce castrum, ainsi qu’à Adissan, Saint-Pargoire et Plaissan (édition n°5 et 6). Il est toutefois question de Paulhan dans l’acte de vente final conclu entre Guilhem VIII et les filles de Raimond At en 1199, qui liquident leur héritage en faveur du chef du lignage montpelliérain 41. En l’absence des documents originaux, il nous est impossible de connaître la nature exacte des droits concédés par Raimond At à Aimeric de Clermont.

Guilhem IX de Montpellier, seigneur de Paulhan

La découverte majeure de ces documents est de retrouver la trace de Guilhem IX de Montpellier après son éviction de la seigneurie par Pierre II d’Aragon en 1204. Fils aîné du second mariage de Guilhem VIII, il avait été déclaré illégitime et déchu de ses droits au bénéfice de sa demi-sœur Marie de Montpellier. En janvier 1207 (nouveau style), Guilhem IX, agissant au contraire comme seigneur légitime sûr de ses droits, confirme la vente du castrum de Paulhan faite par Raimond At à Aimeric II de Clermont (édition n°5 et 6). Replié de l’autre côté de l’Hérault, le dernier des Guilhem se serait donc réfugié à Paulhan, où il put maintenir une parcelle de son pouvoir. Cela n’est pas tout à fait une surprise, puisque son neveu Jacques Ier d’Aragon ne dit pas autrement dans le Livre des Faits : « Mais Guilhem [VIII] de Montpellier, alors que son épouse était encore en vie, en prit une autre de Castille ; je ne me rappelle plus le nom de son père, mais elle s’appelait Inès. Il eut de cette dame ces quatre fils : Guilhem de Montpellier, seigneur de Paulhan jusqu’à sa mort… » 42. Et en effet, Guilhem IX est encore attesté dans des chartes postérieures du fonds de Malte datées de 1233 et 1235 (Fig. 6). Son nom est cité dans les confronts dans des actes de ventes 43. Il disparaît par la suite. Ainsi, dans l’acte d’achat de Paulhan par les Templiers de Pézenas de 1264, aucun Guilhem de Montpellier n’est mentionné. Il faut sans doute placer son décès à la fin de la décennie 1230. Né après 1187, il aurait atteint environ l’âge de 50 ans. A sa mort, Jacques Ier reprend en main les biens de son oncle, l’ayant laissé jouir en paix de son bien sa vie durant. En revanche, en 1207, Guilhem IX doit probablement ronger son frein et préparer activement la reconquête de son patrimoine, puisqu’il demande à Aimeric de Clermont le service de 25 chevaliers en échange de la confirmation de ses droits sur Paulhan. Guilhem IX recouvre éphémèrement sa seigneurie en 1213, sur le parchemin uniquement, car dans les faits, le dernier de la lignée des Guilhem dut se résigner à dominer quelques arpents de terre sur les bords de l’Hérault, contemplant depuis l’autre rive du fleuve sa seigneurie perdue. Celui que les historiens croyaient exilé au-delà des Pyrénées n’avait jamais quitté en réalité la terre de ses ancêtres.

Fig. 6 - Mention de Guilhem de Montpellier, 1235 (Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 12)

Pour conclure, à la lumière de ces dernières découvertes, on peut se demander quelle vie mena Guilhem IX à Paulhan durant ces années de proscrit ? S’est-il marié ? A-t-il eu une descendance ? Au hasard des recherches dans les fonds piscénois, il nous a été permis de retrouver des mentions plus tardives d’une famille dite « de Montepessulano » vivant honorablement à Pézenas à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. Un Guilhem de Montpellier est conseiller politique en 1281 puis consul de Pézenas en 1283 ; un Raimond de Montpellier est consul en 1299 puis prudhomme de Pézenas en 1301 44. La coïncidence ne peut que troubler. Le lignage des Montpellier s’est-il perpétué, après Guilhem IX, sous la protection, pourquoi pas, des Templiers de Pézenas ? Voilà bien un nouveau secret à percer dans les archives !

Annexe : Edition des textes

– 1 –

1264, 18 juin – [Pézenas] Sans date [après 1085 et avant 1128, ca. 1100] – [Paulhan].

Notice de plusieurs acquisitions et hypothèques faites par Brenguier Guilhem : une vigne à Paulhan vendue par Dardé Presbiter 30 sols melgoriens, quatre pièces de terre à Vareille achetées à Richard Presbiter de Cissan 18 sols melgoriens, une albergue de trois chevaliers, quatre vignes et un champ mis en gage par plusieurs habitants.

A. Original, parchemin, Toulouse, Archives départe­mentales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 33.

In nomine domini nostri Jhesu Christi. Ego Deodate Presbiter venditores sumus tibi Berengario Guilelmo et ad uxor tua et ad infantes tuos duas modiatas de vineas et totum que ubi (sic pour ibi) pertinent. Et sunt istas vineas in terminium de Paulano, in frontaria de vineas de Eminone et de Petro Folcra. Et per istas vineas suprascriptas dedit Berengarius prescriptus et uxore sua solidos XXXta de dinarios melgorensis (sic pour tibi ?) a Deodate Presbiter. Et de istum precium que inter me et te bene complacuit aput vos non remansit. Et in terminium de Valelas, quatuor pecias de terra que comparavit Berengarius prescriptus de Ricardo Presbiter de Cinciano solidos XVIII de dinarios melgorensis : unum campum in frontaria de Petra, alia pecia in frontaria de rivo que venit de Adiciano ad passatorium, alia pecia in frontaria de maso de Gauzfredo, alia pecia in pojo de Aspiranel subtus alia pecia. Et per unumquemque annum mangar a tres milites et tres eminas de civada et unum dignar a sirvent. Ego Berengarius fecit pignora de Arnal Ragol de una modiata de vinea per XV solidos de dinarios melgorensis in Ruxiaco, et de Poncio Bomparo in clauso suo quartairiata una de vinea per V solidos de dinarios melgorensis, et de Arnal de Beders et de Petro, filio suo, tres quartairiatas de vineas per X solidos de dinarios melgorensis per pignora, et de Rainal in Comba Girart semodiata una de vinea per solidos IIII de dinarios melgorensis per pignora, et de Guilel Guarner unum campum ad Arnos per XXVI solidos de dinarios melgorensis per pignora.

– 2 –

1264, 18 juin – [Pézenas] 1128, un jeudi – [Paulhan]

Accensement fait par Aimeric de Clermont à Guilhem Laget et à son épouse Arnelz d’une maison à Paulhan à l’usage annuel de 12 deniers payables à la saint André. Guilhem Laget donne 5 sols melgoriens pour l’inféodation.

A. Original, parchemin, Toulouse, Archives départe­mentales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 1.

In nomine Domini. Ego Aimerigzs de Clarmont dono tibi Guilelmus Laget et uxori tue n’Arnelz et infantibus vestris et cuicumque laxare volueris preter milites et sanctos unum starem in castro Paozlani et totum quantum pertinet ab l’eixsir et ab l’intrar a feuvo per fidem et sine inganno. Et debent dare denarios XIIo de usaticum in quemque annos ad festivitatem sancti Andree (blanc). Et per istum fevum suprascriptum dedit solidos V melgoriensis Guilelmus jamdictus, et de istos denarios nichil remansit dare. Dedit ad Aimerig. Facta carta ista sub feria V, regnante Lodoyco rege. Signum Aimerigz qui carta ista scribere jussit et manu suas firmant (sic). Anno ab incarnacione Christi MoCoXXoVIIIo. Signum Raimundi Guilelmi de Paozlani. Signum Guilelmi Guidoni.

VILELMUS : SCRIPSIT.

– 3 –

1264, 18 juin – [Pézenas] 1152 (n. st.), février – [Paulhan].

Mise en gage faite par Pons Baltugat et Peyrone, sa sœur, avec le consentement de leur mère Asalaïs et le conseil d’Aimeric de Clermont, seigneur de Paulhan, à Guilhem Pélissier, d’Aspiran, d’un fief à Paulhan pour 10 sols melgoriens. Lausime de 10 deniers melgoriens payée à Aimeric de Clermont.

A. Original, parchemin, Toulouse, Archives départe­mentales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 3.

In nomine Domini. Ego Poncius Baltugati et ego Petronilla, soror illius, consensu matris nostre Adalaiz, per bonam fidem et sine inganno, cum consilio Aimerici de Claro Monte, senioris de Paulano, mittimus in pignus per X solidos melgorienses bone monete percurrentis tibi Guillelmo Pellicerio, de Aspiriano, et tuis et quibus laxare vel impignorare volueris, per hanc tuam peccuniam reccuperandam, omnem illum honorem quem de nobis tenent Raimundus Pomelli et fratres [ejus] aput Paulanum et in terminio. Et hoc pignus de hoc quadragesimo intrante debet stare […] donec unus annus compleatur. Quo completo, si in ipsa die rede[m]ptum non fuerit, stet de anno in annum. Et nos debemus hunc honorem servire seniori de Paulano quamdiu hoc pignus stabit. Quod si non faceremus, fac tu illud, et habeas super ipsum honorem cum predicta peccunia. Et est sciendum quod pro laudamento istius pignoris, accepit predictus senior X denarios. Factum est hoc anno Domini MoCoLoIo, Lodoici regis tempore, sub mense febroario, in presencia Raimundi Guillelmi, Geraldi Vicarii, Geraldi Johannis. Bertrannus scripsit.

– 4 –

1264, 18 juin – [Pézenas] 1159, novembre – [Paulhan]

Vente faite par Pierre Roger de Lauzières (?), Arsinde, sa sœur, et Roger, fils de la dite Arsinde, à Guilhelma, veuve d’Aimeric de Clermont, et à Aimeric, son fils, de tous leurs droits sur un bois de chêne blanc qui leur vient de leur mère Luciana situé dans la paroisse Notre-Dame de Paulhan pour 20 sols melgoriens, ce bois ayant été acheté par feu Aimeric de Clermont au dit Pierre Roger 12 sols melgoriens.

A. Original, parchemin, Toulouse, Archives départe­mentales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 25.

In nomine Domini. Anno ab Incarnacione ejusdem millesimo Co Lo VIIIIo, rege Lodoico regnante. Ego Petrus Rodgerii de Elceria et ego Arsendis, soror illius, et ego Rodgerius, filius ejusdem Arsendis, nos omnes insimul bona fide et sine inganno vendimus et cum hac carta titulo vendicionis tradimus tibi Guillelme, uxori quondam Aimerici de Claromonte, et filio tuo Aimerico quicquid habebamus vel quocumque jure habere debebamus in roveria illa que nobis evenit ex Luciane, matris nostre, successione, que est in parrochia Sancte Marie de Paulano et in ejusdem terminio, et afrontat ex circio in illa roveria vestra quam vobis vendidit Poncius de Paulano, ab aquilone conjungitur colli qui dicitur Russach, ab alia parte conjungitur alii roverie, ut tu vel filius tuus Aimericus et cui vel quibus ille dederit, vendiderit vel dimiserit, habeatis et possideatis in pace. Et est sciendum quod Aimericus, quondam maritus tuus, emit a me Petro Rodgerio omne hoc quod habebam vel habere debebam in hac predicta roveria, et dedit michi XII solidos melgorienses. Pro cujus vendicionis laudacione, tu predicta Guillelma dedisti michi X solidos melgorienses. Et michi predicte Arsendi et filio meo Rodgerio, ob hoc omne quod habebamus vel habere debebamus in hac predicta roveria, tu predicta Guillelma et filius tuus Aimericus dedistis nobis XV solidos melgorienses nomine empcionis. Hanc predictam vendicionem nos cuncti predicti venditores facimus tali pacto talique tenore quod deincebs (sic) non habeamus aliquam faccultatem ibi aliquid querendi quasi occasione non satis vendite rei. Si enim satis justo precio hoc non emistis a nobis, volumus ut quod super est titulo donacionis retinere possitis. Et renunciamus omni juri nostro, si quid ibi eo nomine habere poteramus.

Factum est hoc anno Domini MoCoLoVIIIIo, Lodoico rege regnante, sub mense novembris, in presencia Guillelmi de Launaz, Petri Raimundi de Paulano, Raimundi Guillelmi, Guillelmi de Juncherio, Guillelmi de Mirabel, Raimundi Genesii de Aspirano, Petri Aldemari. Bertrannus scripsit.

– 5 –

A. Original perdu, H Malte Pézenas, liasse 15, pièce 7, en déficit.

B. Notice dans l’inventaire des titres de Pézenas de 1704, Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte inventaire 105B, fol. 175.

Acte qui fait mention d’une donation qui avait été faite par Raymond Ato du château de Paulhan, ne pouvant connaître les termes dudit acte à cause qu’il est rompu dans tout son commencement jusqu’au milieu. Daté de l’an 1206, au mois de janvier, étant en parchemin.

– 6 –

A. Original perdu, H Malte Pézenas, liasse 15, pièce 8, en déficit.

B. Notice dans l’inventaire des titres de Pézenas de 1704, Toulouse, Archives départementales de la Haute-Ga­ronne, H Malte inventaire 105B, fol. 175.

Confirmation faite par Guilhaume, seigneur de Montpellier, fils de Guilhaume et d’Anne, de la vente faite par Raymond Ato au seigneur de Clarmont, du château de Paulhan et toutes ses appartenances ce qui lui appartenait, tout ce qu’il avait dans la ville et fort d’Adissan, de tout ce qu’il avait à la ville de Saint Peraguere [Saint-Pargoire] et dans toute la juridiction et de tout ce qu’il avait à Saint-Pierre de Pleyssan [Plaissan] et dans toute la juridiction. Et en cas il y aurait quelque ambiguïté en ce qui lui appartenait, il déclare que le tout consiste en hommes et femmes, champs, vignes, hermes, prés, pacages, four, eau et eaux, justice, fermance, examinations, correction et exécution de toutes causes civiles et criminelles et toute autre justice, quarts, quints, dîme, usages. Et de plus lui baille à fief tout ce que son père et lui avait et possédait en la ville sive paroisse de Sainte-Eulalie, en quoi que le tout consiste sous l’albergue de 25 chevaliers à la mutation dudit seigneur. En date de l’an 1206, au mois de janvier. Retenue par maître Guillaume Bernard, notaire, étant en parchemin.

– 7 –

A. Original perdu, H Malte Pézenas, liasse 15, pièce 9, en déficit.

B. Notice dans l’inventaire des titres de Pézenas de 1704, Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte inventaire 105B, fol. 175 v°.

Enquête contenant audition de divers témoins qui attestent comme Aymeric de Clarmont avait la moitié du château de Paulian, dans lequel il portait du bois pour se chauffer quand il était besoin, et qu’il prenait certains droits audit lieu. La dite enquête reçue par l’évêque de Béziers, étant sans date, en parchemin.

– 8 –

1264, 18 juin – [Pézenas]

Vente faite par Brenguier Guilhem, seigneur de Clermont, à la Maison du Temple de Pézenas et à son commandeur Guillaume Charnier des droits seigneuriaux sur une pièce de terre tenue par Bernard Gairaud à Paulhan, sur un terrain à bâtir et une maison tenus par Guyonet de Bonavaur, sur cinq pièces de terre, une maison et un plantier tenus par Rixende Salasc à Adissan et aux tènements du Fesc et des Plans, sur une pièce de terre de Gui Thomas, sur une maison, une aire, une vigne et quatre pièces de terre tenus par Jean Boyer, sur une pièce de terre de Guilhem Nègre à Fumadières, sur une vigne de Raimonde Lodève, sur une pièce de terre de Guilhelma Lodève, sur une pièce de terre de Bernard Grasset, sur une pièce de terre de Martine Grégoire, sur une pièce de terre de Guilhem Reboul, sur deux pièces de terre de Pons Bertrand, sur trois pièces de terre et un bois de chêne blanc de Guilhem Bertrand, sur un casal et une pièce de terre de Bernard Paulhan de Pézenas, sur une vigne et un champ de Pierre André, sur une maison, trois pièces de terre, un casal et un jardin possédés par Guilhem Guiraud de Paulhan, sur deux pièces de terre de Pierre Bertrand, sur une maison de Pierre Carbonel, sur une maison et une pièce de terre de Bernard Sabatier, sur une maison de Guilhem de Saint-Martin, sur une maison de Pierre de l’Aire, sur une maison de Bernard Raoux, sur une autre maison de Pierre de l’Aire, sur une maison de Raimond de Saint-Martin, sur un potager de Pierre Bremond et Bertrand, sur deux pièces de terre de Jean Lodève, et sur une pièce de terre de Guilhem Nicolas située à Adissan, pour la somme de 170 livres tournois.

A. Original, parchemin, Toulouse, Archives départe­mentales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 13.

Anno nativitatis Christi, millesimo ducentesimo sexagesimo quarto, regnante rege Ludoico, XIIII° kalendas julii. Ego Berengarius Guillelmi, dominus Clarimontis, non cohactus ab aliquo vel conpulsus nulla vi vel dolo ad hoc inductus nec in aliquo circumventus, set mera ac simplici liberalitate mea, visa et inspecta utilitate mea et eciam urgente necessitate mea, per me et per omnes heredes et successores meos, presentes et futuros, bona fide et sine omni dolo et fraude, remota omni assimilatione remotisque omnibus et singulis quibus presens contractus posset in aliquo viciari, vendo, cedo omninoque derelinquo et trado seu quasi trado nunc et in perpetuum titulo mere, perfecte ac irrevocabilis venditionis, sine ulla mea meorumque retentione, repetitione, contradictione, Domui Milicie Templi de Pedenatio et vobis fratri Guillelmo Charnerii, preceptori predicte domus Templi, pro dicta Domo Templi de Pedenatio recipienti et sollempniter stipulanti, et omnibus fratribus dicte Domus Templi presentibus et futuris, et toti conventui ejusdem Domus presenti pariter et futuro, videlicet [1] dominium, laudimium, foriscapium et cosilium (sic) super quadam pecia terre quam tenet Bernardus Gairaudi in terminio de Paollano, que confrontatur ex una parte cum honore Guillelmi Rebolli, ex alia cum honore Martine Gregorie, ex alia in via publica, ex alia cum Bernardo Pereto, et de omni fructu exeunte quartum ; item [2] dominium, laudimium, foriscapium et consilium super quodam locali domus et super quadam domo quod et quam tenet Guionet de Bonavaur, quod locale confrontatur cum Bernardo Sabaterio ex una parte, et cum Guillelmo Salasc ex altera, et cum carreria, et dat inde pro usatico tres denarios melgorienses, domus confrontatur ex una parte in domo Bernardi Boverii, et cum Arnaudo de Sancto Martino, et cum carreria, et dat inde pro usatico duos denarios melgorienses ; [3] item dominium, laudimium, foriscapium super quinque peciis terrarum et una domo et uno mallolio quas et quod tenet Rixendis Salasca, quarum terrarum prima est in terminio Sancti Adriani de Adissano, que confrontatur ex duabus partibus in honore Boneti Micahelis, ex alia in camino de Cissano, secunda pecia terre est ad Fiscum, que confrontatur cum honore Bernardi Grasset, et ex duabus partibus cum honore Poncii Bertrandi, tercia pecia terre confrontatur ex duabus partibus in viis, ex alia cum honore Guillelmi Verdier, quarta pecia terre est ad Planos, que confrontatur cum honore Petri Bertrandi, et cum honore Bernardi Boverii, et ex duabus partibus in viis, quinta pecia terre est ad Planos, que confrontatur ex una parte in honore Bertholomei Calvessa, et in honore Bertholomei Gotbert, ex alia in camino, et de omni fructu exceunte de predictis quinque peciis terrarum debet dari quartum, domus predicta confrontatur ex una parte cum domo Guillelmi Guiraudi, et ex alia in domo Ginsoneti de Bonavaur, et dat inde pro usatico quatuor denarios melgorienses, predictum malliolum confrontatur ex una parte cum honore Guidonis Thome, ex alia in honore Petri Pao, ex alia in honore Petri Bremundi, et de omni fructu inde exceunte debet dari quartum ; [4] item dominium, laudimium et foriscapium super quadam pecia terre Guidonis Thome, que est Essavernac (?), que confrontatur ex una parte cum via, et ex alia cum Petro Pao, et ex alia am los Salasch, et de omni fructu inde exceunte datur quartum ; [5] item dominium, laudimium et foriscapium super una domo et una area et super una vinea et super quatuor peciis terrarum, quas tenet Johannes Boverii, domus confrontatur ex una parte cum domo Marie Martine, et ex alia cum domo Guiraudi de Nebiano, ex alia in via, area confrontatur ex una parte cum honore d’en semeseis45, ex alia cum honore Bernardi Sabaterii, ex alia cum Petro Pereto, vinea confrontatur ex una parte in honore Petri Chatgerii, ex alia cum via, ex alia in honore Palisse, et de omni fructu exceunte datur quartum de dicta vinea, et pro usatico dicte domus et dicte aree dat XII denarios melgorienses vel unam eminam ordei, prima predictarum quatuor peciarum terrarum affrontat ex una parte cum Bernardo Grasseti, ex alia cum Petro Lemosi, ex alia in honore Guillelmi Bertrandi, secunda pecia terre affrontat ex una parte am los Salascs, ex alia cum Guillelmo de Area, ex alia in via de Claromonte, tercia pecia terre est al Col et affrontat ex una parte cum Johanne Nogaredi, ex alia cum via publica, ex alia cum Chatgeriis, quarta pecia terre affrontat cum Guillelmo Guiraudi ex una parte, ex alia cum Guillelmo Negre, et de omni fructu exceunte predictarum quatuor peciarum terrarum datur quartum ; [6] item dominium, laudimium et foriscapium super una pecia terre Guillelmi Nigri, que est a Fumadieiras, et affrontat ex una parte cum Guillelmo Guiraudi, ex alia cum Johanne Boverii, ex alia in via, et de omni fructu exceunte dicte pecie terre datur quartum et unum obolum pro usatico ; [7] item dominium, laudimium et foriscapium super quadam vinea Raimunde Lodeve, que affrontat ex una parte in honore Petri Andree, ex alia in honore Guillelme Lodeva, ex alia cum honore Boverie, et de omni fructu exceunte de dicta vinea datur quartum et dat unam pogesam pro usatico ; [8] item dominium, laudimium et foriscapium super una pecia terre Guillelme Lodeve, que affrontat ex una parte cum honore Bernardi Palisse, ex alia cum honore Raimunde Lodeva, ex alia in honore Roverie, de omni fructu exceunte dicte pecie terre datur quartum et unam pogesam pro usatico debet dare ; [9] item dominium, laudimium et foriscapium super una pecia terre Bernardi Grasseti, que affrontat ex una parte cum honore Guillelmi Bertrandi, ex alia cum honore Poncii Bertrandi, ex alia in honore dels Salascs, et de omni fructu exceunte de dicta pecia terre datur quartum ; [10] item dominium, laudimium et foriscapium super una pecia terre Martine Gregorie, que affrontat ex una parte cum honore Bernardi Gairaudi, ex alia cum via publica, ex alia cum honore Bernardi Pereti, et de omni fructu exceunte predicte pecie terre datur quartum ; [11] item dominium, laudimium et foriscapium super quadam pecia terre Guillelmi Rebolli, que affrontat ex una parte cum honore Guillelmi Guiraudi, ex alia cum via, ex alia cum honore Bernardi Gairaudi, et de omni fructu inde exceunte debet dari quartum ; [12] item dominium, laudimium et foriscapium super duabus peciis terrarum Poncii Bertrandi, quarum prima confrontatur cum honore del prior de Nisas, ex alia cum honore Guillelmi Guiraudi, ex alia in honore Johannis Grasseti, quem honorem tenet a dicta Domo Templi, et de omni fructu inde exceunte debet dari quartum, secunda pecia terre confrontatur ex una parte cum vinea Petri Ermengavi, ex alia cum honore de semeteis46, et dat pro usatico dicte pecie terre XVI denarios ; [13] item dominium, laudimium et foriscapium super tribus peciis terrarum et una roveria Guillelmi Bertrandi, que roveria confrontatur ex una parte cum roveria regis, ex alia cum honore Poncii Bertrandi, ex alia cum honore dicti Guillelmi Bertrandi, et dat pro usatico dicte roverie XVI denarios, prima predictarum peciarum terrarum confrontatur ex una parte cum roveria regis, ex alia cum honore Ramundi Andree, ex alia cum honore Rigaudi de Casulis, secunda pecia terre confrontatur ex una parte cum honore Poncii Bertrandi, ex alia cum honore Petri Lemosi, ex alia cum honore Bernardi Grasseti, tercia pecia terre confrontatur ex una parte cum honore Bertholomei Gotbert, ex alia in honore Micahelis Lodeve, et dat pro usatico predictarum trium peciarum terrarum II solidos ; [14] item dominium, laudimium et foriscapium super uno casali et una pecia terre Bernardi Paollani de Pedenatio, quod casale affrontat ex una parte cum via publica, ex alia cum honore Guiraudi Bertrandi, ex alia cum honore Guillelmi Bertrandi, et dat pro usatico IIII denarios, predicta pecia terre confrontatur ex una parte cum via publica seu ex duabus partibus, ex alia cum honore Guidonis Thomas, et de omni fructu inde exceunte datur quartum ; [15] item dominium, laudimium et foriscapium super una vinea et uno campo Petri Andree, que vinea confrontatur ex una parte cum honore Ramunde Lodeve, ex alia cum honore Bernardi Sabaterii, ex alia cum honore predicti Petri Andree, campus vero confrontatur ex una parte ab los Salascs, ex alia cum honore dels Boviers, ex alia in via publica, et de omni fructu inde exceunte datur quartum videlicet predicte vinee et predicti campi ; [16] item dominium, laudimium et foriscapium super una domo et una pecia terre et uno casali et super alia pecia terre, item super alia pecia terre et uno orto, que domus predicta confrontatur ex duabus partibus in viis, ex alia in muro, ex alia in honore Petri de Saira, et dat pro usatico XXII denarios, et pro prima vero predictarum peciarum terrarum est a la Forca et confrontatur ex una parte cum honore Guillelmi Nigri, ex alia cum honore Johannis Nogaredi, et de omni fructu inde exceunte datur quartum, predictum casale est e·l barri et confrontatur ex una parte in vallato, ex alia in via publica, ex alia in honore dels Salascs, secunda pecia terre confrontatur ex una parte in via de Pedenatio, ex alia in honore dels Grassets, et de omni fructu inde exceunte datur quartum excepto pasturali, tercia pecia terre confrontatur ex duabus partibus in viis, ex alia cum honore Guillelmi Verderii, et dat pro usatico unam eminam ordei, predictus ortus confrontatur ex una parte in via publica, ex alia in honore Bertholomei Gotberti, ex alia in rivo de Vernac, et dat pro usatico V denarios, predictam domum et predictum casale et predictum ortum et predictas tres pecias terre habet et possidet seu quasi Guillelmus Guiraudi de Paollano ; [17] item dominium, laudimium et foriscapium super duabus peciis terrarum Petri Bertrandi, quarum una confrontatur ex una parte cum Johanne Grasset scilicet un honore suo, ex alia in honore Guillelmi Guiraudi, et de omni fructu inde exceunte datur quartum excepto pasturali, secunda pecia terre confrontatur ex una parte in honore Poncii Bertrandi, ex alia in honore regis, et dat pro usatico XVI denarios ; [18] item dominium, laudimium et foriscapium super una domo Petri Carbonelli, que confrontatur ex una parte in via publica, ex alia cum honore Guiraudi Bertrandi, et dat pro usatico VI denarios ; [19] item dominium, laudimium et foriscapium super una domo et una pecia terre Bernardi Sabaterii, que domus confrontatur ex duabus partibus in via, ex alia in honore Bertholomei Calvessa, et dat pro usatico IIII denarios, predicta pecia terre confrontatur ab Lama de Bel Esgar47 ex una parte, ex alia cum honore Petri Andree, et de omni fructu inde exceunte datur quartum ; [20] item dominium, laudimium et foriscapium super una domo Guillelmi de Sancto Martino, que confrontatur ex duabus partibus cum viis, ex alia cum honore Petri de Area, et dat pro usatico quatuor denarios et unam pictam ; [21] item dominium, laudimium et foriscapium super uno estari Petri de Area, quod confrontatur cum viis, ex alia cum domo Guillelmi de Sancto Martino, et dat pro usatico quatuor denarios et unam pictam ; [22] item dominium, laudimium et foriscapium super una domo Bernardi Radulphi, que confrontatur cum viis publicis, ex alia cum estari Petri de Area, et dat pro usatico VIII denarios et obolum ; [23] item dominium, laudimium et foriscapium super alia domo predicti Petri de Area, que confrontatur ex una parte in via, ex alia cum muro, et dat pro usatico IIII denarios et pictam ; [24] item dominium, laudimium et foriscapium super uno estari Ramundi de Sancto Martino, quod confrontatur cum viis, ex alia in muro, ex alia in domo Guillelmi Guiraudi, et dat pro usatico quatuor denarios et pictam ; [25] item dominium, laudimium et foriscapium super una parra Petri Bermundi et Bertrandi, que confrontatur ex duabus partibus in viis, ex alia cum honore predictorum Petri Bermundi et Bertrandi, et de omni fructu inde exceunte datur quartum ; [26] item dominium, laudimium et foriscapium super duabus peciis terrarum Johannis Lodeve, quarum prima confrontatur ex una parte cum honore Petri Gregorii, ex alia cum honore Boverie, et dat pro usatico unam gallinam, secunda pecia terre confrontatur ex una parte cum honore Guillelmi Guiraudi, ex alia cum honore Boverie, et de omni fructu exceunte de dicta pecia terre datur quartum ; [27] item dominium, laudimium et foriscapium super una pecia terre Guillelmi Nicolai, que est in terminio de Adissano, et confrontatur ex una parte cum honore dels Arlans, ex alia cum honore Guiraudi Alafredi, et de omni fructu inde exceunte datur quintum.

Et promito per firmam ac validam stipulationem quod totam predictam venditionem, cum omni jure suo et pertinenciis et cum omni valencia et bonitate quam nunc habet vel deinceps habuerit vel quasi habuerit, faciam predictam Domum Templi et omnes preceptores et fratres dicte Domus Templi presentes et futuros semper habere et possidere seu quasi pacifice et quiete. Sit vero liquidum quod propter hanc venditionem plene habui et numerando recepi a predicta Domo Templi centum et septuaginta libras turonensium, in quibus ex certa sciencia renuncio omni exceptioni non numerate peccunie et non recepte et non verse in utilitatem meam, et non sum deceptus ultra dimidiam justi precii nec citra in aliquo nec ipsa re. Predictam venditionem et omnia supradicta et singula faciam predictam Domum Templi et omnes fratres ejusdem Domus semper habere et tenere seu quasi pacifice et quiete, et legitimus guirens ac deffensor inde predicte Domui Templi semper ero, ita quod si forte ibi vel inde aliquid predicte Domui Templi vel fratribus jure fuerit evictum vel amparatum coram judice vel arbitro me presente vel absente, illud totum dampnum et expensas quas inde faciet predicta Domus eidem predicte Domum Templi integre restituam. Pro qua evixione et dampno et expensis a me et meis predicte Domui Templi et vobis predicto preceptori pro predicta Domo recipienti in solidum restituendis, obligo me et omnia bona et jura mea presencia et futura predictam venditionem et omnia supradicta et singula, prout melius dici, scribi vel intelligi poterit, semper tenebo et penitus observabo ; promitens quod nusquam contraveniam vel veniri faciam aut consenciam aliquo jure lege seu consuetudine nec alio modo qui dici possit vel excogitari ; renuncians ex certa sciencia deceptioni que excedit dimidiam justi precii, et illi legi que dicit denunciationem debere fieri venditori, et exceptioni doli et in factum et omnibus juris remediis et auxiliis quibus contravenire possem. Et nichil feci vel faciam nec fieri vel dici consenciam, quominus hec predicta vel aliquid horum firma permaneant. Sic juro corporaliter super sancta quatuor Dei Evangelia.

Horum omnium sunt testes : Arnaudus de Sauseria 48, Ramundus Bajuli, Bertrandus Charnerii, Ramundus Rotgerius notarius, Bernardus de Orlaco, Bertholomeus Berriaci, Guillelmus Berriaci et Ramundus Atmarii, publicus Pedenacii notarius. Vice cujus Petrus Armallerii clericus hec scribsit. Et ego idem Ramundus Atmari notarius subscribo et signum meum impono (signum manuale).

NOTES

1. Hélène Débax, dans le cadre du cours de paléographie mis en place avec les étudiants de mastère d’études médiévales de l’université Toulouse II-Le Mirail au cours de l’année 2005-2006, a entamé l’édition du chartrier de la commanderie de Pézenas. Les transcriptions de la première liasse avaient été mises en ligne sur le site du laboratoire CNRS Framespa. C’est à la suite de ce travail qu’en avril 2006, nous nous sommes attelés au dépouillement du fonds et que nous avons découvert les documents présentés ici. Auparavant, quelques rares historiens en ont fait leur miel. Signalons les articles d’André Soutou, « Les Templiers de Tiveret », Annales du Midi, 1971, 83-101, p. 87-94, repris dans cette revue l’année suivante, d’Aline Durand, « Quelques inédits du fonds de Malte concernant le terroir de Tiberet (Cabrières, Hérault) », Arts et traditions rurales, dossier n°10, Les Moulins de l’Hérault, 1989, p. 11-19, et d’Hélène Débax et Laurent Macé, « Deux sceaux inédits des Trencavel (1185 et 1202) », Annales du Midi, 2004, 116-247, p. 377-391.

2. Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 2, pièce 73.

3. Nous faisons un choix personnel d’adopter une forme locale du prénom Berengarius qui s’accorde mieux à l’occitan Guilhem que le français Bérenger de l’historiographie traditionnelle.

4. Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 13, édition n°8.

5. Martin, Ernest, Chronique et généalogie des Guillem seigneurs de Clermont diocèse de Lodève et des diverses branches de leur famille, Marseille, Typographie et lithographie Barlatier et Barthelet, 1892, page 181.

6. L’acquisition de la seigneurie d’Aspiran par l’abbaye d’Aniane s’est faite avant 1286, date à laquelle l’abbé Pons de Canillac transige avec Brémond de Montferrier, lieutenant de Jacques II de Majorque, et récupère l’autre moitié des droits sur le village (Bernard, Pierre-Joan, La seigneurie de Montpellier dans les titres de la maison d’Anjou aux Archives nationales. Présentation et édition. (1103-1349), Université de Toulouse II-Le Mirail, Mémoire de Master II (Jean-Loup Abbé et Laurent Macé, direction), juin 2008, p. 80-88). Auparavant, les abbés d’Aniane ne possédaient que les droits attachés à l’église et la paroisse, depuis l’adjudication faite par l’archevêque de Narbonne Arnaud de Lévezou, durant sa légature pontificale, entre 1129 et 1142 (Cartulaire d’Aniane, XLVII, p. 128).

7. Paris, Bibliothèque nationale de France, Richelieu, Manuscrits, Collection Doat 154 : « Distraxit enim et vendidit Berengarius Guillelmi de proprietatibus, dominiis, jurisdictionibus dictae terrae valentibus sex milia librarum melgoriensium et ultra non solum quibuscumque personis, immo etiam privilegiatis et prohibitis, scilicet clericis et religiosis, conventibus et praelatis… »

8. Philippe Huppé, pour sa monographie des seigneurs de Clermont-Lodève, l’ouvrage le plus récent et le plus exhaustif sur le sujet, est parvenu, c’est son grand mérite, à réunir toute la documentation éditée : Huppé, Philippe, Les seigneurs de Clermont-Lodève. Du palais carolingien à la cour napolitaine, IXe-XVe siècles, Les Presses Littéraires, 2 tomes, 2007 et 2008. D’après nos dernières recherches, la piste des archives de la maison des Guilhem-Caylus-Castelnau s’arrête au château de Vénès dans le Tarn vers 1700 où sont mentionnés de « vieux actes », ne remontant cependant pas au-delà du XVe siècle, et des archives qui « sont fermées a clef » (Archives départementales de l’Aude, B50 et B413). Pour un point complet sur la question des archives des Clermont, voir notre article : Pierre-Joan Bernard, « Le testament de Bérenger Guilhem V, seigneur de Clermont-Lodève (4 août 1325) », G.R.E.C., Bulletin du Groupe de Recherches et d’Etudes du Clermontais, 201-202-203, 1er semestre 2017, p. 18-44.

9. Foix, Archives départementales de l’Ariège, 436 AP 605, liasse 70, pièce n° 28.

10. En nous référant à l’inventaire dressé dans : Pasquier, Félix et Olive, Siméon, Le fonds Thésan aux archives du château de Léran (Ariège). Documents concernant diverses localités de l’Hérault, Montpellier, Lauriol, 1913.

11. Histoire générale de Languedoc, édition Privat, Tome V, p. 315 : « castrum que vocant Paulianum […] & ecclesia que est constructa in honore Sancte Marie in eadem villa », et p. 319 : « villa Pauallano cum ipsa turre & cum ipsas adjacentias ». Certains auteurs ont été gênés par la triphtongue de la seconde citation, mais qui témoigne simplement d’une orthographe influencée par la langue parlée. Il n’y a donc aucune raison valable pour distinguer les deux lieux, qui relèvent similairement du douaire d’Arsinde, seconde épouse du vicomte Guillaume.

12. Citons Pons de Paulhan en 1152, détenteur de droits à Vareille (H Malte Pézenas 15, pièce 22), et Guilhem de Paulhan en 1185, détenteur de droits à Usclas et propriétaire d’un tenancier du castrum de Paulhan dénommé Guilhem Bertrand dont le statut se rapprocherait de celui d’un serf (H Malte Pézenas 13, pièces 1 et 2).

13. Nous empruntons cette réflexion à Claudie Amado qui lors de notre soutenance de maîtrise en septembre 2004 avait souligné la situation féodale singulière de Paulhan, où les puissances vicomtales carolingiennes ont des droits encore au XIIe siècle.

14. Amado, Claudie, « Les vicomtes de Béziers et d’Agde. Déploiement lignager et bipolarité du pouvoir », in Débax, Hélène (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l’Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, « Tempus », 2008, p. 21-31 et en particulier CD Annexe p. 5-36.

15. Débax, Hélène, La féodalité languedocienne XIe-XIIe siècles, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, « Tempus », 2003, p. 38-48. L’auteur souligne que Paulhan fait l’objet du plus ancien serment de fidélité consigné dans le cartulaire Trencavel (Histoire générale de Languedoc, édition Privat, Tome V, p. 417).

16. Belmon, Jérôme, « Aux sources du pouvoir des vicomtes de Millau (XIe siècle) », in Débax, Hélène (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l’Occident médiéval, op. cit., p. 189-202 et en particulier CD Annexe p. 167-185.

17. Gournay, Frédéric de, Le Rouergue au tournant de l’an Mil, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2004, p. 423-424. Acte relevé par Philippe Huppé, Les seigneurs de Clermont-Lodève…, op. cit., tome II, p. 6.

18. Histoire générale de Languedoc, édition Privat, Tome V, p. 1044-1045.

19. Germain, Alexandre (ed.), Liber instrumentorum memorialium, Montpellier, Jean Martel, 1884-1886, acte DXL, p. 722.

20. Chastang, Pierre, Lire, écrire, transcrire. Le travail des rédacteurs de cartulaires en Bas-Languedoc (XIe-XIIIe siècles), Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, 2001.

21. Duhamel-Amado, Claudie, Genèse des lignages méridionaux, tome I, L’aristocratie languedocienne du Xe au XIIe siècle, Toulouse, CNRS-Université de Toulouse-Le Mirail, 2001, p. 264-272.

22. Boutet, Dominique, Le cycle de Guillaume d’Orange, Paris, Librairie générale française, « Lettres gothiques », 1996. Aymeri de Narbonne est le père de Guillaume d’Orange. Il est établi désormais que ces chansons de gestes ont vraisemblablement des origines méridionales anciennes, avant leur adaptation en français et leur mise par écrit au XIIIe siècle.

23. Nous sommes d’accord avec Philippe Huppé sur « l’individualisation » du lignage, mais émettons quelques réserves sur la volonté de se revendiquer de la maison de Narbonne par le choix des anthroponymes Bérenger et Aimeric, même si la parenté existe par la grand-mère maternelle de Brenguier Guilhem Ier (voir citra) : Philippe HUPPÉ, Les seigneurs de Clermont-Lodève…, op. cit., tome I, p. 73.

24. Pour les questions généalogiques, nous renvoyons aux ouvrages de Philippe Huppé et d’Ernest Martin (cf. supra).

25. Duhamel-Amado, Claudie, Genèse des lignages méridionaux, tome 2, Portraits de familles, Toulouse, CNRS-Université de Toulouse-Le Mirail, 2007, p. 250.

26. Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièce 31 : « honore Berengarii Guillelmi ».

27. Montpellier, Archives départementales de l’Hérault, 9H38, second tome du cartulaire de l’abbaye de Valmagne, fol. 176 v°, section sans titre, acte XX : « Proponebat siquidem dominus A. de Claromonte cartam in qua continebatur quod proavus ejus B. Guillelmi acceperat in pignore honorem de Vairaco et quicquid vicecomes B. Ato habebat in Tortorerra pro M et L sol. melg. quorum XXXVI solidi valebant libram argenti, que carta fuerat facta transactis jam centum et VI annis ».

28. Duhamel-Amado, Claudie, Genèse des lignages méridionaux, tome 2, op. cit., p. 249.

29. Belmon, Jérôme, art. cit.

30. Germain, Alexandre (ed.), Liber instrumentorum memorialium, op. cit., actes LXVI, p. 119 : « Guillelmus de Claro monte », et LXVIII, p. 123 : « Guillelmus de Clarmundo ».

31. Juillet 1098, Berengarius Guilelmi, sa femme Helizabet et leur fils Guillelmus donnent à Gellone l’église Saint-Martin de Caucs (cartulaire de Gellone, CCLXXXIII, p. 235). Huppé, Philippe, Les seigneurs de Clermont-Lodève…, op. cit., tome I, p. 82.

32. Sur ce point, voir Philippe Huppé, Les seigneurs de Clermont-Lodève…, op. cit., tome I, p. 83.

33. Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, inventaire 116, p. 1173, Sainte-Eulalie, 1626. L’inventaire indique la date de 1130, mais il s’agit probablement d’une erreur (manque le L de 50). Nous n’avons pu retrouver cette charte, conservée peut-être à Marseille, pour en vérifier la date.

34. Nîmes, Archives départementales du Gard, H 157, donation de l’église Sainte-Cécile de Loupian par « illuster vir Berengerius Willelmus » et son épouse Lupiana au monastère Saint-Pierre de Joncels, 1085.

35. Montpellier, Archives départementales de l’Hérault, 9H38, second tome du cartulaire de l’abbaye de Valmagne, fol. 174, section sans titre, acte X : « […] domina de Podio lacterio Aimerica vocata commodavit fratribus Vallismagne M solidos quos dimisit Berengario Guillelmi de Claromonte quando saeculo abrenunciavit », acte daté de l’abbatiat de Jean, entre 1173 et 1178.

36. Philippe Huppé voyait derrière ce senhal une Ermengarde de Murviel, hypothèse qui est ici invalidée. Huppé, Philippe, Les seigneurs de Clermont-Lodève…, op. cit., tome I, p. 87.

37. Montpellier, Archives départementales de l’Hérault, 1E229, chartrier de Lauzières.

38. Sur ce chapitre, nous renvoyons à notre mémoire : Bernard, Pierre-Joan, Ascension d’un lignage, naissance d’une ville et constitution d’un entourage dans une seigneurie en formation. L’environnement des Guilhem de Montpellier au XIIe siècle (1103-1172), Université de Toulouse II-Le Mirail, Mémoire de maîtrise (L. Macé dir.), septembre 2004, en part. p. 28, 37-38, 45-47 et 83.

39. Ce dossier a été amplement étudié par Claudie Amado : Duhamel-Amado, Claudie, Genèse des lignages méridionaux, tome 2, op. cit., p. 119-121 et 229-233.

40. Germain, Alexandre (ed.), Liber instrumentorum memorialium, op. cit., acte DLVI, p. 741-745.

41. Ibid., acte DLX, p. 756.

42. Vinas, Agnès et Robert, Le Livre des Faits de Jaume le Conquérant, Perpignan, S.A.S.L. des Pyrénées-Orientales, 2007, p. 16.

43. Toulouse, Archives départementales de la Haute-Garonne, H Malte Pézenas 15, pièces 11, 12 et 23.

44. Pézenas, Archives municipales, AA1, cartulaire, et titres de l’Hôpital.

45. C’est-à-dire lui-même Brenguier Guilhem.

46. C’est-à-dire lui-même Brenguier Guilhem.

47. Sens obscur. Pourrait désigner le marécage (lama en occitan médiéval) plutôt que l’hameçon (l’ama) de Bélarga (Bel Esgar), malgré l’absence d’article précédant lama. Sinon, il s’agit d’un anthroponyme Lama originaire de Bélarga.

48. Sic A pour de Euzeria (?), de Lauzières.