Les monuments aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers

* Médiateur culturel, Domaine départemental Pierresvives – Montpellier

Après la guerre vient le temps de la commémoration et de la mémoire. Les monuments aux morts marquent aujourd’hui encore le paysage et la vie civique de chaque commune héraultaise.

Cet article a vocation à montrer comment à partir de documents manuscrits, tapuscrits et iconographiques, conservés aux Archives départementales et/ou accessibles en ligne, on peut retrouver la trace et retracer l’histoire d’un monument communal et des soldats dont les noms sont inscrits sur ce monument particulier. Il se veut avant tout didactique et pédagogique, destiné à présenter une méthode d’analyse d’un monument aux morts à partir de documents écrits et iconographiques. Cette démarche a d’ailleurs été utilisée dans le cadre d’ateliers scolaires au cours du mois de novembre 2018.

Étudier le dossier d’archives relatif au monument aux morts d’une commune, revient à s’interroger sur la nature, la raison d’être, l’emplacement, le financement et la forme de ce lieu de mémoire, ainsi que sur le symbolisme qui s’y attache. C’est aussi l’occasion de dresser un portrait des mentalités au sortir de la guerre.

Saint-Mathieu-de-Tréviers a la particularité de posséder quatre monuments aux morts et non pas trois, comme le laisseraient supposer les deux articles de Midi Libre (édition de Montpellier et sa région), parus les 7 et 14 novembre 2018 1 ainsi que l’ouvrage d’Alain Gibaud, paru également en 2018 2. Aux deux monuments laïcs et au monument religieux, mentionnés par le correspondant local du Midi Libre et par Alain Gibaud, il faut ajouter un quatrième monument, religieux lui aussi. Cette particularité s’explique sans doute et en grande partie par le fait que la commune a longtemps été divisée en deux, avec d’un côté Saint-Mathieu, sur les hauteurs, et de l’autre, Tréviers, dans la plaine. Ce n’est que dans les années 1970, sous l’impulsion du maire Gérard Saumade, que les deux villages sont réunis pour n’en former plus qu’un 3.

Le premier des deux monuments laïcs (Fig. 1), sur lequel porte l’essentiel de cet article, est érigé au début du XXe siècle ; probablement en 1928 4 et peu probablement, au regard des sources archivistiques, en 1921, comme indiqué dans l’article de Midi Libre-Montpellier et sa région en date du 7 novembre 2018 5 ou en 1926, comme mentionné au sein de la base Palissy du Ministère de la Culture. Le second (Fig. 2), plus récent, est réalisé sur le parvis de la nouvelle mairie, en 1991, où l’on plante un olivier séculaire en provenance d’Andalousie, symbole de paix. Sont rajoutés les noms des soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre d’Algérie.

Les deux monuments religieux sont, quant à eux, plus mystérieux. Le premier (Fig. 3) est daté de 1920, selon la base Palissy du Ministère de la Culture. Un socle mouluré pyramidal de plan carré supporte un groupe sculpté en pierre, qui pourrait représenter le voyage de Tobie et de l’archange Raphaël. L’accès au monument est protégé par une grille en fer forgé. Le second (Fig. 4) n’est pas daté. Un socle mouluré pyramidal de plan carré supporte une croix chrétienne.

Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018)
Fig. 1 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018)
Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. 1991. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 2 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. 1991. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).

Comme les communes doivent établir un dossier pour demander à la préfecture l’autorisation d’ériger un monument aux morts, on trouve des documents dans deux fonds distincts : les archives communales d’une part, encore en mairie ou déposées aux Archives départementales, et la sous-série 2 O des Archives départementales d’autre part, alimentée des données de la préfecture.

Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1920 ?]. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 3 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1920 ?]. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Date inconnue. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 4 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Date inconnue.
(Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).

Avant les travaux, la commune doit rassembler et envoyer au préfet plusieurs documents : la délibération communale actant de l’intention d’élever un monument, un devis ou une convention, voire un contrat de gré à gré entre la commune et l’exécutant du monument et une note précisant le financement du projet. Le monument est généralement décrit avec précision dans le devis, mais il fait aussi souvent l’objet d’un croquis ou d’une référence de catalogue. Le dossier comporte aussi parfois un avis de souscription, une coupure de presse, des correspondances diverses avec la préfecture, l’artiste ou l’entreprise, un mécène, etc. D’autres sources d’archives peuvent être consultées, comme les cartes postales anciennes ou la presse de l’époque.

Pour Saint-Mathieu-de-Tréviers, si les archives communales déposées aux Archives départementales sont lacunaires sur le sujet, le dossier en provenance des services préfectoraux est, quant à lui, plus complet ; même si on peut déplorer, par exemple, l’absence de croquis ou de 1928. Le travail de recherche repose essentiellement sur l’étude de textes de loi, de circulaires ministérielles, de correspondances, d’avis, de traités de gré à gré, de délibérations communales, de registres d’état civil, de registres matricules et de cartes postales. Les sous-séries 1 O (Généralités et affaires intercommunales), 2 O (Dossiers d’administration communale), 1 R (Préparation militaire et recrutement de l’armée) et 2 Fi CP (Cartes postales de l’Hérault) ; la série PUB (Archives numérisées de complément) sont à consulter en priorité. D’autres fonds peuvent faire l’objet d’investigations supplémentaires, notamment pour en savoir un peu plus sur les soldats dont les noms figurent sur le monument : sous-série 3 E (État civil) et sous-série 6 M (Population. Affaires économiques. Statistiques) par exemple. La série DOC (presse locale : L’Éclair et Le Petit méridional) peut être également interrogée pour mettre la main sur d’éventuelles informations quant à l’inauguration du (des) monument(s) aux morts ; même si ces quotidiens restent difficiles d’accès lorsque l’on n’a pas une date précise à rechercher. Face à la pauvreté des documents iconographiques – une seule carte postale conservée aux Archives départementales (Fig. 5) et une autre « dénichée » sur Internet (Fig. 6) – représentant le monument aux morts de la commune au début du XXe siècle, le corpus de vues de ce monument est enrichi par des photographies réalisées au cours de l’été 2018.

Saint-Mathieu-de-Tréviers. Place de la Mairie. Première moitié du XXe siècle. (Arch. dép. Hérault, 2 Fi CP 2167).
Fig. 5 - Saint-Mathieu-de-Tréviers. Place de la Mairie. Première moitié du XXe siècle. (Arch. dép. Hérault, 2 Fi CP 2167).
Tréviers (Hérault). Mairie-École et Monument aux Morts. Sans date.
Fig. 6 - Tréviers (Hérault). Mairie-École et Monument aux Morts. Sans date.
(http://montpellier.by-night.fr/soiree/histoire-de-st-mathieu-de-treviers--505849.html)

Le traumatisme de la guerre6

À l’échelle du pays. 1 350 000 Français meurent sous les drapeaux (3.3 % de la population totale du pays). 27 % des hommes de dix-huit à vingt-sept ans ne reviendrons jamais dans leur foyer. Ont été particulièrement touchés la classe paysanne et les intellectuels.

À l’échelle du département. En 1914 l’Hérault est un petit département de 6 220 km² qui compte, d’après le recensement de 1911, 480 484 habitants. Le département totalise 341 communes regroupées en 37 cantons. L’activité agricole est la première activité économique. Le département de l’Hérault perd 13 858 hommes soit près de 3 % de sa population. Sur 341 communes, 339 ont donné au moins une vie à la France.

À l’échelle du canton. Saint-Mathieu-de-Tréviers fait alors partie du canton des Matelles. Ce dernier compte 3 778 habitants en 1911. Il perd 142 individus, tués ou disparus, soit 3.75 % de sa population. C’est le troisième canton dont le pourcentage des pertes est le plus élevé au sein du département, derrière le canton du Caylar (4.09 % de sa population) et celui de Saint-Martin-de-Londres (4.33 % de sa population).

À l’échelle de la commune. Une lettre du maire Louis Cancel au Préfet de l’Hérault, en date du 11 janvier 1926, nous indique que la commune compte 566 habitants en 1914 (618 en 1926) et fait état de 10 combattants morts pour la France 7, soit près de 2 % de sa population. Ce chiffre peut surprendre pour qui s’est arrêté un instant devant le monument aux morts de 1928 et a pris le temps de se pencher sur la liste des soldats dont les noms sont gravés dans la pierre. Nous y reviendrons.

Le monument, volonté politique et mémorielle

Un monument aux morts est une construction destinée à se souvenir des hommes et des femmes morts en temps de guerre. Dans tous les villages ou presque, on trouve un monument aux morts.

Pourtant, en France, ils sont peu présents dans l’espace public avant le début du XXe siècle, même si la guerre franco-prussienne de 1870-1871 laisse quelques témoignages d’hommages aux soldats disparus. Mais après 1918 un changement brutal est observé. Plus de 30 000 monuments aux morts sont érigés sur tout le territoire, la majorité entre 1920 et 1925. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce phénomène : le traumatisme d’un conflit sans précédent, l’action des anciens combattants, la mise en place d’une législation nouvelle, l’implication des communes et la mobilisation des populations.

Ce phénomène s’explique par l’ampleur de la guerre : aucune famille en effet n’est épargnée par le deuil, ni aucun village 8. Après la Grande Guerre, il existe un monument aux morts dans presque toutes les communes de l’Hérault : sur 341 communes, seules 16 n’ont ni de monument ni de plaque commémorative, souvent pour des raisons financières 9.

Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale sont des témoins visibles de l’Histoire. Ils sont le lieu où se déroulent les cérémonies de commémoration comme celle du 11 novembre. Ils permettent d’entretenir l’hommage collectif aux soldats disparus lors des combats. Ils sont aussi un moyen de rappeler aux consciences des contemporains l’horreur de toute guerre. Mais en tant que création humaine, le monument aux morts est aussi le témoin d’une époque, d’une volonté politique, d’un style architectural et artistique et de codes propres à la période de l’après-guerre 10.

La loi sur « la Commémoration et la glorification des morts de la Grande Guerre » du 25 octobre 1919 11, précédée par celle du 27 avril 1916 portant création d’un diplôme d’honneur des soldats morts pour la Patrie, est à l’origine d’une reconnaissance nationale des soldats tombés au combat. Elle instaure la commémoration et un livret du souvenir dans chaque commune, mais nullement l’obligation pour celle-ci de construire un monument ; seulement la possibilité de le faire (article 5). Aussi faut-il voir dans l’édification de chaque monument une réelle volonté locale d’honorer et de se souvenir des « enfants » de la commune « morts pour la France » 12. Les noms des combattants Morts pour la France, ainsi que ceux des civils tués par l’ennemi, sont inscrits sur des registres déposés au Panthéon. Le livre d’or, déposé dans la commune et tenu à la disposition de ses habitants, contient les noms des combattants nés ou résidant dans la commune 13. Il est à noter que la date initialement prévue par la loi pour célébrer dans chaque commune de France les soldats morts pendant la Première Guerre mondiale était le 1er ou le 2 novembre (Toussaint ou Fête des morts). C’est seulement la loi du 24 novembre 1922 qui fait du 11 novembre un jour de commémoration nationale.

Le choix de l’emplacement

L’emplacement du monument est significatif. Souvent placé à un endroit visible de tous les habitants du village, il est généralement situé au cœur de la vie civique, politique, économique et/ou religieuse : sur la place du village, dans un parc public, à proximité de la mairie ou de l’église, voire dans le cimetière, à un carrefour important ou encore à l’entrée du village.

L’église et le cimetière sont les premiers lieux accueillant des monuments aux morts parce que les catholiques et le clergé assimilent discrètement à des martyrs les morts d’une guerre aussi juste, et parce que l’Église considère comme sa vocation d’honorer les morts et d’entretenir leur culte. Les monuments de l’Hérault se trouvent à près de 40 % sur un lieu public, à 30 % dans les cimetières, 17 % près de la mairie et 13 % devant l’église 14. L’église et le cimetière sont également des lieux de recueillement alors que la mairie, avec son drapeau bleu-blanc-rouge et son inscription Liberté-Égalité-Fraternité, représente davantage la République et la Patrie.

À Saint-Mathieu-de-Tréviers, les monuments aux morts de la commune ne dérogent pas à la règle énoncée ci-dessus. Tous les quatre, situés au nord du territoire communal sur une ligne à peine brisée de Saint-Mathieu à Pourols (Fig. 7), sont construits à des endroits stratégiques de la commune. Aux extrémités de cette ligne, les deux monuments religieux ; au centre, les deux monuments laïcs. Proches d’un édifice public ou religieux et/ou sur un lieu de passage, ils sont visibles au quotidien de tous les habitants du village.

Le plus anciens des deux monuments laïcs se trouve sur la place de Tréviers ou place de la Fontaine, à quelques mètres de la fontaine de la République (fin XIXe siècle), au pied de l’ancienne mairie-école (Fig. 5 et 6). Aujourd’hui, la mairie-école est devenue une agence bancaire et le monument côtoie une boulangerie-pâtisserie, un commerce de fruits et légumes et le parking des anciens abattoirs. Laissant supposer qu’au début du XXe siècle, des abattoirs se trouvaient non loin. Idéalement situé en bordure de la route départementale n° 17 et à l’entrée du village, il est sur le passage obligé de quiconque traverse le village. Le plus récent se situe rue des Écoles, sur la place de la mairie actuelle (Fig. 2).

Emplacement des quatre monuments aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Photos : Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018.
Fig. 7 - Emplacement des quatre monuments aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Photos : Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018.
Plan : Conseil général de l’Hérault, Plan des communes de l’Hérault-Est.
Guide Plan Plans, Bastaque Éditions, Sète, 2010. Pages 146-147.

Le premier des deux monuments religieux se trouve rue des Placettes, sur la place de l’Église, à côté de l’église de Saint-Raphaël à Saint-Mathieu (« village haut »), sur un emplacement où se trouvait jadis une habitation (Fig. 3). Le second est, quant à lui, sis montée de Pourols, dans le cimetière Pourols, à quelques encablures de l’église de Saint-Martin à Tréviers (« village bas ») (Fig. 4).

Procédures

Le projet de construction doit faire l´objet d´une délibération du conseil municipal. Celle-ci est soumise à l’approbation préfectorale. Le projet doit ensuite recevoir l´accord d’une commission d´examen créée au niveau départemental pour veiller à l´esthétique des productions.

La direction des opérations est confiée à un comité créé spécialement pour l´occasion et dissout une fois le monument érigé. Chaque comité est soumis à autorisation préfectorale. Les membres des comités d´érection peuvent appartenir à deux groupes : les notables de la commune ou les anciens combattants locaux. Les bureaux des comités sont en réalité souvent désignés par le conseil municipal et travaillent en étroite collaboration avec ce dernier. Les comités d´érection choisissent généralement l´auteur, le projet du monument, et, selon les cas, son emplacement (celui-ci peut en effet rester du ressort du conseil municipal). Ils s´occupent éventuellement du concours lancé pour ce choix, en fonction des statuts de leur organisation. Le choix se porte, le plus souvent, sur un terrain communal disponible ou offert par la commune ou une portion de cimetière. C´est aux comités que la commune et l´État remettent leurs subventions pour le monument. L’aide de l´État est en général assez faible. De plus, son montant est proportionnel à la subvention du conseil municipal et aux pertes humaines subies par la commune. Les comités sont aussi chargés de recueillir la somme nécessaire à la construction du monument en organisant des quêtes, des fêtes, des souscriptions. Ils organisent la cérémonie d´inauguration. À l’occasion de la cérémonie, le président du comité remet solennellement le monument achevé au maire. Bien entendu, toute la population locale est présente.

Il ne faut pas oublier que, dans certaines localités, certains monuments aux morts sont érigés essentiellement grâce à la générosité des habitants. Une inscription apposée sur le monument rappelle alors l´importance de la souscription publique. Dans certains cas, le monument est offert par une personne privée, souvent pour honorer la mémoire d´un fils unique mort à la guerre. Dans d´autres, l´exécution des travaux est partiellement prise en charge par des particuliers : transport des matériaux, préparation du soubassement, et même sculpture 15.

La volonté des communes de faire ériger un monument est telle que l’on voit se développer des entreprises et se multiplier des architectes et sculpteurs spécialisés dans l’art du souvenir. Les monuments commencent à fleurir dès 1919, et ce jusqu’au début des années 1930, avec plus ou moins de réussite esthétique 16. La réalisation est souvent confiée à des entrepreneurs de travaux publics et à des industriels, qui les produisent en série. Pour aider les mairies dans leur choix, des catalogues sont largement diffusés.

Législation

La loi du 30 mai 1916 et le décret du 18 septembre 1916 autorisent l’appel à la générosité publique au titre des « œuvres de guerre » pour financer le monument aux morts.

La loi du 25 octobre 1919 17, qui établit entre autres le principe de subvention aux communes qui envisagent d’honorer le souvenir de leurs disparus, est suivie par une circulaire du 10 mai 1920 relative aux « monuments commémoratifs aux morts de guerre », adressée par le Ministre de l’Intérieur, Théodore Steeg, aux Préfets 18. Cette circulaire instaure la création dans chaque département d’une commission concernant l’exécution artistique des monuments. Elle rappelle également les trois ressources utilisées par les communes pour financer leur monument : les fonds de la commune, une souscription publique et l’aide de l’État. Elle indique surtout les pièces qui doivent figurer dans le dossier d’un projet de monument commémoratif : la délibération du Conseil municipal, le croquis du monument et l’indication de son emplacement, l’avis de la Commission chargée de l’examen du monument au point de vue artistique, le devis estimatif de la dépense, l’indication des financements retenus et l’engagement du Conseil municipal d’acquitter la part revenant aux pauvres, dans le cas où le monument serait élevé dans un cimetière.

La circulaire du 18 août 1920, relative à la « participation de l’État aux dépenses d’érection de Monuments aux Morts pour la Patrie » 19 fait suite à la loi de finances du 31 juillet 1920 (article 81), qui fixe les barèmes et ouvre les premiers crédits de financement des monuments aux morts communaux. Des subventions sont accordées par l’État aux communes, en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier les héros morts pour la Patrie. Ces subventions sont calculées au prorata du nombre de morts sur le nombre d’habitants de la commune lors du dernier recensement précédant la guerre (1911).

Dans la circulaire du 20 octobre 1924 20, le Ministre de l’Intérieur, Camille Chautemps, informe les Préfets que « le gouvernement envisage de faire cesser, à partir de 1925, le concours financier de l’État aux dépenses exposées par les Communes pour l’édification de Monuments aux Morts pour la Patrie ». Les communes, qui ne l’ont pas encore fait, ont jusqu’au 31 décembre 1924 pour faire leur demande de subvention. Passée cette date, prolongée jusqu’au 15 février 1925 par une circulaire tamponnée « URGENT » du Ministre de l’Intérieur aux Préfets du 11 février 1925 21, il n’est plus possible aux communes de demander une participation de l’État aux dépenses engagées pour l’édification de leur monument aux morts. Cette option n’aura finalement été possible que pendant cinq petites années. Les retardataires en seront privés, à l’instar de la commune de Saint-Mathieu-de-Tréviers…

Les monuments de Saint-Mathieu

Construction

À Saint-Mathieu-de-Tréviers, tout commence par une lettre datée du 25 février 1920 envoyée par le maire, Louis Cancel, au Préfet du département de l’Hérault 22. Dans cette missive, le maire de la commune informe le Préfet de l’Hérault « que la commune de Saint-Mathieu­de-Tréviers à l’intention de faire exécuter un monument commémoratif ». Il précise également les modes de financement que compte utiliser la commune pour la construction de son monument : souscription publique et budget de la commune. En fait, ce ne sera pas suffisant et la commune devra faire appel à d’autres sources de financement.

Un document, daté du 23 février 1921 23, soit un an après la première intention, et signé par le maire, nous renseigne sur le montant de la somme réunie dans le cadre de la souscription publique : 3 910 francs de 1921 (environ 4 390 euros de 2018) 24. Ce document est censé renfermer la « LISTE des habitants qui s’engagent à concourir à la dépense au moyen de Souscriptions en argent, dont le montant sera versé dans la Caisse municipale ». À défaut, il nous indique les noms et prénoms, non pas des souscripteurs, mais bel et bien des membres du comité de souscription : Serre André, Benoît (curé), Saumade Gustave (également conseiller municipal) et Bouys Léopold. Tous ont signé, à l’exception de Bouys Léopold. Combien de Tréviésois ont participé à cette souscription ? À hauteur de quelle somme pour chacun ? Rien n’est dit.

Plus de cinq ans s’écoulent depuis la lettre d’intention et plus de quatre ans depuis la souscription publique, jusqu’à une lettre du 3 juillet 1925 25, qui évoque l’emplacement du futur monument aux morts. Le maire rappelle au Préfet de l’Hérault que le Conseil municipal par une délibération avait demandé l’alignement de la Place de la Mairie sur le Chemin de Grande Circulation n°26 en vue de construire un monument aux morts sur cette place. Il lui demande expressément de lui apporter une réponse au plus vite.

Le conseil municipal, composé de J. Teissèdre, C. Masela, U. Vigne, A. Zazurca, G. Coulon, S. Vieille, G. Saumade, E. Vincent, C. Tragnier, M. Allègre et S. Dufour, sous la présidence de Louis Cancel, maire, se réunit le 22 juillet 1925 pour délibérer sur l’emplacement où sera érigé le monument 26. Le conseil municipal prévoie de le construire sur la place publique, en bordure de l’intersection des chemins de grande circulation numéros 17 et 26 ; mais il a un problème : les membres du conseil et le maire ne connaissent pas la surface exacte de l’emplacement dont ils peuvent disposer. Ils demandent donc à l’Administration qu’elle détermine les limites précises des chemins de grande circulation numéros 17 et 26 à leur croisement sur la place publique de la commune.

Le 5 octobre 1925, le maire s’impatiente et dans une lettre s’inquiète auprès du Préfet de l’état d’avancement de la demande d’alignement et de délimitation formulée par le conseil municipale en date du 22 juillet de la même année 27.

Quelques mois plus tard, le 11 janvier 1926 28, dans une lettre adressée au Préfet, le maire sollicite la subvention accordée par l’État en vue de l’érection du monument aux morts de la commune. En rappelant l’article 81 de la loi de finances du 31 juillet 1920, il indique que la population de Saint-Mathieu-de-Tréviers était de 566 habitants en 1914 et qu’il y a eu 10 combattants de la commune, morts pour la France. Il précise encore que la population s’élève à 618 habitants en 1926. À ce stade, le maire commet une erreur grossière ; peut-être intentionnelle : il fait référence, dans son courrier, à l’article 81 de loi de finances de 1925 au lieu de 1920. Louis Cancel ne semble pas informé que les subventions accordées par l’État aux communes pour financer la construction d’un monument aux morts ne sont plus d’actualité en 1926, et ce depuis le début de l’année 1925. Il en commet peut-être une autre en annonçant le chiffre de 10 combattants morts pour la France.

À l’automne de la même année, le 13 septembre, le maire signe un marché de gré à gré avec les établissements Rombaux-Roland, situés à Jeumont dans le département du Nord 29. Il s’agit d’une importante usine moderne doté d’un outillage mécanique perfectionné, spécialisée dans le travail des granits, des marbres et des pierres (labradors, syénites et porphyres de toutes les couleurs). Les établissements sont également propriétaires de scieries et de carrières en Belgique et en Bretagne. Médaillés de nombreuses fois pour la qualité de leur travail dans les domaines de l’architecture, des mines et carrières, du génie civil,… L’entrepreneur se charge de la livraison du monument et de la construction des fondations. Il est convenu qu’un chef poseur sera dépêché sur place pour surveiller le déchargement, le transport et l’installation du monument. L’entrepreneur est responsable des éventuels accidents jusqu’à l’achèvement complet de l’érection du monument. La municipalité, quant à elle, met à disposition du chef poseur deux personnes pour l’aider dans ses tâches. Elle se charge de la pension et du logement dévolus au délégué de l’entreprise au moment de l’érection du monument. Il est à noter un détail important : les matériaux et la main d’œuvre utilisés pour la construction ne doivent pas venir d’Allemagne. On apprend, dans les clauses de cette convention, que le document est accompagné, à l’origine, d’un premier projet, faisant état d’un emmarchement supplémentaire. Ce premier projet reste aujourd’hui introuvable.

Le traité de gré à gré est approuvé par le conseil municipal dans sa séance du 9 novembre 1926 30. Le coût du monument s’élève à 22 000 francs de 1926 (environ 14 400 euros de 2018) 31. Le conseil décide, face à l’insuffisance des ressources communales pour couvrir cette somme, de recourir à l’emprunt à hauteur de 18 090 francs de 1926 (environ 11 850 euros de 2018) 32, en plus des fonds recueillis par la souscription publique dont le montant s’élève à 3 910 francs de 1926 (environ 2 560 euros de 2018) 33.

Dans sa séance du 1er février 1927, le conseil municipal vote un emprunt de 28 590 francs de 1927 (environ 17 970 euros de 2018) 34, remboursable sur 20 ans à partir de 1927 au moyen d’une imposition extraordinaire et destiné à couvrir les frais occasionnés par l’érection du monument aux morts (18 090 francs) et la reconstitution de la chaussée du chemin vicinal n° 9 dit de la Vieille (10 500 francs).

Le 28 février 1927, la commune contracte l’emprunt mentionné ci-dessus auprès d’un de ses habitants. Joseph Teissèdre, époux Boissier, propriétaire cultivateur, prête à la commune de Saint-Mathieu-de-Tréviers et sur ses deniers personnels la somme de 28 590 francs au taux de 7,5 %, amortissable en vingt années à échéance du 15 décembre 1946 35.

Plus aucune trace ensuite du monument aux morts et notamment de son inauguration, que l’on peut raisonnablement situer en 1928.

Style

Les formes prises par les cénotaphes peuvent être les suivantes : obélisque, colonne, stèle, plaque, arc de triomphe.

L’obélisque, par sa verticalité, représente l’essor de l’âme vers le ciel après la mort. L’obélisque a été très utilisé dans l’art funéraire. Mais il faut bien comprendre, qu’après la guerre, c’est surtout son prix modique qui l’a fait choisir par la plupart des communes.

La colonne est la métaphore de l’arbre : force et vie. Brisée, elle symbolise la mort brutale.

La stèle existe depuis l’Antiquité. Elle est un monument monolithe dressé, généralement plat et porteur d’inscriptions de nature commémorative, funéraire, religieuse ou géographique.

L’arc de triomphe, de taille imposante, est très rare en France. L’exemple le plus connu est la tombe du Soldat inconnu, installée sous l’arc de triomphe de la Place de l’Etoile à Paris, le 11 novembre 1920. Le corps est celui d’un soldat non identifié (reconnu français), qui représente tous les soldats tués au cours de la Première Guerre mondiale. En 1923, une flamme éternelle est allumée. Elle est ravivée tous les soirs à 18h30 ; la cérémonie débutant vers 18h00 36.

Le monument de Saint-Mathieu-de-Tréviers ne correspond à aucune de ces cinq formes : il est constitué d’une sculpture, d’une statue, érigée sur un piédestal. Plusieurs éléments peuvent être distingués : la base du piédestal, le piédestal, la statue, des éléments sculptés en relief et des éléments gravés en creux.

Matériaux, dimensions et aspect

D’après le marché de gré à gré passé entre l’entreprise Edouard Rombaux-Roland à Jeumont dans le Nord et la municipalité de Saint-Mathieu-de-Tréviers le 13 septembre 1926 37 et approuvé par le conseil municipal de la commune le 9 novembre 1926 38, le piédestal est en granit belge ciselé layé ; le motif d’attributs, casque, laurier et chêne de la façade principale est en sculpture relief dans la masse du granit ; un maximum de 375 lettres de textes est prévu en gravure et dorure sur les panneaux polis à cet effet ; la statue « France au Drapeau » avec couronne de laurier est prévue en pierre blanche de Lorraine. La base du monument forme un carré de 1.80 mètre de côté. La hauteur du monument est de 4.25 mètres.

La base du piédestal est modifiée entre le début du XXe siècle (Fig. 6) et le début du XXIe siècle (Fig. 1). Elle perd entre temps un emmarchement et ne comporte donc plus deux niveaux, mais un seul. Par conséquent, la hauteur du monument doit être désormais inférieur à 4.25 mètres et sa base ne doit plus former un carré de 1.80 mètre de côté, mais un carré plus petit. Pourquoi l’avoir modifiée ? À quelle occasion ? De quand date cette modification ? A-t­elle été réalisée au moment du pavement de la place ?

La grille, qui entoure le monument au début du XXe siècle (Fig. 5 et 6), n’existe plus aujourd’hui (Fig. 1). Pour délimiter le lieu où l’on commémore les morts, on trouve souvent autour du monument un chemin tracé, un parterre de fleurs naturelles, une haie de végétaux, une grille ou une chaîne avec des obus enchaînés (des obus enchaînés ne peuvent plus servir à faire la guerre ; on peut y voir le symbole de la paix retrouvée). Il s’agit de délimiter une parcelle de sol désormais sacrée où seul le maire ou les anciens combattants d’arme, à la rigueur les innocents enfants des écoles, peuvent pénétrer. Pour quelle raison cette grille, qui cerne à l’origine le monument, a-t-elle été supprimée ? À quel moment a-t-on ôté cette grille ? En la supprimant a-t-on souhaité désacraliser le lieu ?

Signes et symboles

Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : casque sur une branche de chêne et une palme. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 8 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : casque sur une branche de chêne et une palme. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : drapeau. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 9 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : drapeau. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : couronne de laurier. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 10 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : couronne de laurier. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : femme. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 11 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : femme. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).

Les signes présents sur le monument sont les suivants : un casque, une branche de chêne, une palme (Fig. 8), un drapeau (Fig. 9), une couronne de laurier (Fig. 10) et une femme (Fig. 11). Le casque symbolise le soldat et l’esprit guerrier. La branche de chêne, la force et la puissance. La palme, le martyre. Le drapeau, la Patrie, la France. La couronne de laurier, le triomphe, la victoire. La femme symbolise la République.

Le seul élément qui rappelle la guerre est le casque Adrian porté par les Poilus. Le drapeau est posé comme un drap sur les épaules de la femme en signe de deuil : il ne claque pas au vent, en signe de triomphe et de victoire. La femme, symbole de la République, peut être assimilée également à la Victoire et/ou à la veuve. Pieds et tête nus, les cheveux mi-longs, le regard triste dirigé vers le spectateur, elle porte une tunique antique et une ceinture. Elle tient de la main gauche le drapeau français, qui s’étale sur ses épaules et de la main droite une couronne de laurier. Sans être trop imposante, elle en impose tout de même par sa prestance et son charisme à toute personne venue se recueillir à ses pieds. Elle force le respect et l’admiration. Même endeuillée, même attristée, la République reste dominatrice, victorieuse et triomphante.

Inscriptions

On retrouve généralement plusieurs inscriptions, dont :

* La liste des morts dans l’ordre alphabétique, destinée à rendre hommage et à perpétuer leur souvenir, dans l’idée que le sacrifice n’a pas été vain.

* La devise nationale.

* Une appropriation locale du type « La commune de… à ses morts/à ses enfants morts ».

* Éventuellement le nom de grandes batailles.

Les noms des soldats de la commune morts lors de la Seconde Guerre mondiale ou de conflits postérieurs sont souvent ajoutés à ceux de 1914-1918 39

Sur le monument de Saint-Mathieu-de-Tréviers, on trouve, sur la face avant du piédestal, la dédicace suivante :

AUX ENFANTS DE
ST MATHIEU
DE TREVIERS
MORTS
POUR LA PATRIE
1914-1918

« Aux enfants de… » : la commune ne cherche pas à s’approprier directement ses morts. Elle préfère l’article défini contracté, à l’adjectif possessif. Des adjectifs sont parfois ajoutés pour accentuer soit l’héroïsme (« à ses morts héroïques »), soit la gloire (« à ses glorieux morts »), soit le sacrifice des morts (« à ses martyres »). Rien de tout cela pour Saint-Mathieu-de-Tréviers. La neutralité est de mise. Le mot « enfants » désigne ici d’une façon affectueuse tous les jeunes hommes habitant la commune et non les enfants de la commune proprement dit. Le monument ne concerne exclusivement que la Grande Guerre.

Sur la face arrière du piédestal, on trouve le début de la liste des soldats morts ou disparus, honorés par le monument :

SAISSET PAUL
COMMANDANT 53e INFANTERIE
ALLEGRE FULCRAND
ADJUDANT 3e
SALAGER GEORGES
CAPORAL 97e
AMARGER HENRI
27e CHASSEURS A PIED
BATIFOL FORTUNE 81e INFANTERIE
DALLE EMILE 261e
EDOUARD PAUL 81e
GIRAL URBAIN 81e
PAIROLLE FELIX 297e
SOPENA SYLVESTRE 34e COLONIAL
VIEILLE JULES 1er

Et sur la face latérale gauche, la fin de cette liste :

MAS RAOUL 2e ZOUAVE
SERRE EDMOND 59e INFANTERIE
PAGES FLAVIEN 81e

Au total, ce sont quatorze noms, et non dix comme indiqué par le maire, le 11 janvier 1926 40, dans sa demande de subvention accordée par l’État, adressée au Préfet de l’Hérault. Des noms ont-ils été rajoutés par la suite ? Lesquels ? Pourquoi ? Dans quelles circonstances ? Quels étaient les dix premiers noms évoqués par le maire dans sa missive au Préfet ?

Les noms sont généralement seuls dans le but de créer une véritable égalité entre les morts (tous morts pour la même cause). Mais ce n’est pas toujours le cas. Souvent on y ajoute le lieu où ils sont morts, leur grade (plus rare car cela génère une véritable différenciation), leur fonction (notamment pour le vicaire de la commune) ou enfin les circonstances de la mort (mort au combat, à l’hôpital, prisonnier en Allemagne…). Plus il y a de détails, moins les soldats sont égaux. Parfois une célébrité locale vient occulter les autres défunts. Les noms peuvent être organisés par ordre alphabétique ou chronologique mais rarement aléatoire.

Contre toute attente, le classement des noms pour Saint-Mathieu-de-Tréviers ne respecte en rien les règles énoncées ci-dessus : les soldats sont répertoriés selon leur grade, du plus élevé au moins élevé, et de façon aléatoire ensuite ; même si le classement par ordre alphabétique semble respecté pour la fin de la liste situé sur la face arrière du piédestal.

Les noms sont suivis, en plus du grade pour certains, de l’unité d’affectation du soldat. Le 81e Régiment d’Infanterie pour le soldat Batifol Fortuné, par exemple. Par soucis d’économie sans doute et certainement pour respecter les clauses du marché de gré à gré, signé par le maire le 13 septembre 1926 et approuvé par le Préfet le 18 mars 1927, qui prévoie un maximum de 375 lettres de textes 41, les régiments ne sont pas répétés pour chacun des soldats faisant partie du même type d’unité. Seul leur numéro est à chaque fois précisé. Le type d’unité est mentionné une première fois et concerne tous les soldats répertoriés en dessous, jusqu’à ce qu’un autre type d’unité soit indiqué.

La commune a fait le choix de différencier ses soldats, de préciser leur régiment et de mettre en avant les plus gradés. Une étude historique et sociologique plus approfondie s’avèrerait sans doute pertinente pour déceler ce qui a poussé les édiles de la commune, voire les Tréviésois, à privilégier cette option originale et peu répandue, plutôt qu’une autre plus classique.

On trouve une autre inscription sur la boucle de la ceinture de la statue (Fig. 12) : RF (République française). Élément supplémentaire pour faire de cette femme le symbole de la République. Aucune trace, en revanche, d’une quelconque signature de l’entreprise qui a réalisé le monument.

Les inscriptions rencontrées sur les monuments aux morts peuvent être classées généralement en trois catégories :

Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : RF. (Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).
Fig. 12 - Monument aux morts de Saint-Mathieu-de-Tréviers. [1928 ?]. Détail : RF.
(Cl. F. Chauvet – 21 juillet 2018).

* Des inscriptions civiques : « La commune de… à ses enfants morts pour la France », « À nos morts », « La patrie reconnaissante », « Morts pour la patrie ».

* Des inscriptions patriotiques : « Gloire aux enfants de… », « Si tu veux la paix, prépare la guerre », « Aux enfants de…tombés glorieusement », « Vaincre ou mourir », « La commune de… à ses Héros », « Gloire à la France éternelle. Heureux ceux qui sont morts pour elle », « À nous le souvenir, À eux l’immortalité ».

* Des inscriptions pacifistes : « Maudite soit la guerre et ses auteurs », « La ville de… à ses enfants victimes de la guerre », « Aux enfants de …, victimes de la guerre, à ceux qui ont combattu pour l’abolir », « Pax Labor », « Paix entre tous les peuples », « Guerre à la guerre »

Pour Saint-Mathieu-de-Tréviers, les inscriptions présentes sur le monument aux morts de la commune correspondent à la catégorie des inscriptions civiques.

Type

Le choix des différents éléments et de leur combinaison ne doit rien au hasard. Il précise au contraire ce que la communauté a voulu exprimer et mettre en avant : soit le civisme, d’où une certaine neutralité du monument, soit le patriotisme avec des symboles de victoire et de patrie, ou bien encore le deuil, avec des symboles liés à la mort, comme une urne ou une veuve, et plus rarement le pacifisme 42.

Avec l’historien Antoine Prost, on peut distinguer quatre grands types de monuments aux morts, auxquels nous rajouterons un cinquième type possible.

* Les monuments civiques, laïcs et républicains. Ils sont à proximité de la mairie et de l’école. Ils se caractérisent souvent par leur sobriété. La mention la plus courante sur ce type de monument est : « La commune à ses enfants morts pour la France ».

* Les monuments patriotiques-républicains. Ils glorifient la Patrie et la « Victoire », d’où la présence fréquente d’une statue de poilu triomphant, de signes allégoriques tels que coq, couronne de laurier, en lien avec l’idée de victoire. Les mots « patrie, gloire, glorieusement, héros, héroïquement, victoire » apparaissent généralement sur le monument.

* Les monuments funéraires-patriotiques. « Le sacrifice » des morts est le thème qui est mis en avant. La référence à la Patrie est présente (poilu embrassant un drapeau). Elle est associée à l’idée de religion. Les monuments sont placés plutôt près de l’église ou du cimetière, avec la présence d’une croix.

* Les monuments purement funéraires. Ils sont présents pour souligner l’ampleur du deuil. Les statues, quand il y en a, représentent le poilu mourant, une mère ou une épouse éplorée. Les mentions ne font pas référence à la France ou à la Patrie. On trouve surtout les textes suivants : « À nos morts », « Aux soldats morts à la guerre », …

* Les monuments pacifistes. Ils sont très rares. Ils affirment la haine de la guerre et l’amour de la paix.

Pour Saint-Mathieu-de-Tréviers, le monument emprunte des éléments aux deux premiers types ; même s’il se rapproche plus, tout de même, des monuments civiques, laïcs et républicains. Proche de l’ancienne mairie-école, il reste sobre et porte la mention « Aux enfants de Saint­Mathieu-de-Tréviers morts pour la Patrie ». Seul élément du monument patriotique-républicain, la couronne de laurier.

Les poilus de la commune sur le monument aux morts et ailleurs

Les seules informations sur les poilus de la commune données par le monument aux morts sont insuffisantes pour bien les connaître. Il faut donc mener des recherches supplémentaires dans un service d’Archives départementales ou sur Internet pour obtenir les éléments manquants. Une tâche rendue d’autant plus complexe que la commune possède quatre monuments aux morts.

Les quatorze noms reportés sur le monument laïc de 1991 sont identiques à ceux figurant sur celui de 1928. L’ordre est le même. Quelques différences sont à noter : les prénoms sont passés devant les noms de famille, les grades et les unités ont disparu et le soldat Jules Vieille est passé devant le soldat Sylvestre Sopena ?!

Sur ces quatorze noms, sept se retrouvent inscrits également sur le monument religieux, dans le cimetière de Pourols, qui ne mentionne que ces sept soldats (Fortuné Batifol, Emile Dalle, Flavien Pages, Paul Saisset, Edmond Serre, Sylvestre Sopena et Jules Vieille). On peut décemment supposer que ce sont des soldats originaires du village de Tréviers. Quatre ont également leur nom gravé dans la pierre du monument religieux érigé près de l’église de Saint-Raphaël (Henri Amarger, Paul Edouard, Urbain Giral et Georges Salager), qui liste en tout, lui aussi, sept soldats (Clovis Allègre, Henri Amarger, Paul Edouard, Joseph Giral, Urbain Giral, Armand Marc et Georges Salager). Ces soldats sont nés ou résident sans doute dans le village de Saint-Mathieu.

Trois soldats ne sont mentionnés que sur le monument religieux de Saint-Mathieu : Clovis Allègre, Joseph Giral et Armand Marc. Un seul soldat, dont on a retrouvé ailleurs la trace, n’est mentionné sur aucun des quatre monuments de la commune : Léon Guiraud, mort le 22 novembre 1918 à Puchheim en Allemagne. En tout donc, dix-huit soldats…

L’affaire se complique encore lorsque l’on consulte le livre d’or de la commune des soldats « Morts pour la France » : huit soldats seulement y figurent, dont Léon Guiraud, qui lui n’est mentionné sur aucun des monuments (Fulcrand Antoine Ernest Allègre, Gaston Fortuné Batifol, Emile Marie Dalle, Paul Marius Edouard, Urbain Antoine Giral, Léon Guiraud, Félix Augustin Pairolle et Georges Faustin Salager). Le livre d’or indique toutefois et pour ces huit soldats, non seulement leur nom et prénoms, mais également leurs date et lieu de naissance et de décès, leurs régiment et grade.

On peut également consulter les sites internet de Mémoire des Hommes 43 et Mémorial GenWeb 44 pour cette fois-ci obtenir plus de renseignements sur tel ou tel soldat. Mais eux aussi sont parfois lacunaires pour certains d’entre eux. Aucune trace de Clovis Allègre, de Joseph Giral, de Léon Guiraud et d’Armand Marc sur les deux sites ; de Flavien Pages, d’Edmond Serre et de Jules Vieille sur le site de Mémoire des Hommes. Les prénoms attribués aux soldats peuvent également varier d’un site à l’autre. Des erreurs peuvent se glisser dans l’orthographe des noms de famille.

Le site Mémorial GenWeb propose un relevé pour le monument de 1928 et un autre pour le monument de 1991. Ce relevé indique le nom et les prénoms des soldats inscrits sur le monument, le conflit, la date et le lieu de décès des soldats, les citations / médailles et les sépultures. Mais là aussi on peut rencontrer des approximations et des erreurs. Le relevé effectué pour le premier monument indique que l’auteur du monument est l’entreprise Rambaux-Roland, alors qu’il s’agit en réalité, comme nous l’avons vu, de l’entreprise Rombaux-Roland. Les noms des deux soldats morts pendant la Seconde Guerre mondiale sont indiqués, alors qu’ils ne figurent pas sur ce monument. Ce site donne accès à la liste des noms inscrits dans le livre d’or de la commune. Chaque soldat fait l’objet d’une fiche dont les rubriques sont les suivantes : « Identification, Informations militaires et Résistance, Naissance, Décès, Jugement, Transcription, Inhumation et Autres informations ».

Une tombe non entretenue dans le cimetière de Saint-Mathieu porte une plaque métallique sur laquelle sont inscrits le nom de Georges Salager, en partie caché par de la rouille et la date de 1915. Il est donc fort probable que ce soldat soit enterré là.

Étude de cas : le soldat Batifol Fortuné.

  1. Sur le site Mémoire des Hommes. Recherche de sa fiche individuelle.
  2. Se connecter sur le site Mémoire des Hommes 45.
  3. Cliquer sur : Recherche globale.
  4. Recherche sur l’ensemble des bases nominatives et sur les unités engagées dans la Première Guerre mondiale (à droite).
  5. Cliquer sur : Rechercher dans les bases nominatives (en bas).
  6. Renseigner les champs de recherche nom et prénom(s) à partir des informations collectées sur le monument aux morts. Attention à ce stade de bien choisir l’option « contient » dans le menu déroulant correspondant à la ligne prénom(s) : le prénom inscrit sur le monument aux morts n’est pas forcément le premier prénom du soldat. Il était courant, au début du XXe siècle, de prénommer une personne avec son deuxième ou troisième prénom enregistré auprès de l’officier d’État civil au moment de sa naissance. En l’occurrence, Batifol Fortuné s’appelle en réalité Batifol Gaston Fortuné Léonard.
  7. Sélectionner les résultats proposés pour : Base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale.
  8. Cliquer sur l’icône « Image » pour obtenir la fiche individuelle de notre soldat.

Cette fiche nous donne plusieurs informations sur le soldat étudié. Batifol Gaston Fortuné Léonard est né le 29 août 1883 à Lauret (Hérault). Enregistré par le bureau de recrutement de Montpellier (arrondissement Montpellier-Lodève) sous le numéro matricule 393, il fait partie de la classe 1903. Soldat de 2e classe dans le 81e Régiment d’Infanterie, il décède, loin de chez lui, le 25 septembre 1914 à Ménil-la-Tour (Meurthe-et-Moselle) des suites de ses blessures. Mention « Mort pour la France ».

Revenir en arrière et sélectionner les résultats proposés pour : Base des sépultures de Guerre. Cliquer sur l’icône « Détail » pour obtenir la fiche individuelle de notre soldat. Cette fiche nous renseigne, entre autres, sur le lieu où Gaston Fortuné Léonard Batifol a été enterré. La sépulture de notre soldat se trouve à Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle) à une dizaine de kilomètres au nord de Ménil-la-Tour. Il est enterré au sein de l’ossuaire n°2 de la Nécropole Nationale « NOVIANT-AUX-PRÉS ».

Sur le site des Archives départementales de l’Hérault. Recherche de sa fiche matricule.

  1. Se connecter sur le site de pierresvives 46.
  2. Cliquer sur : Onglet Archives départementales (en haut).
  3. Cliquer sur : Archives en ligne et inventaires (à gauche).
  4. Cliquer sur : Archives en ligne (en haut).
  5. Cliquer sur : Registres matricules (en bas). Indiquer l’année exacte de la classe : année de naissance (1883) + 20 ans = 1903.
  6. Cliquer sur : Rechercher.
  7. Choisir la table alphabétique de l’arrondissement de Montpellier-Lodève (la commune de Saint-Mathieu-de-Tréviers dépend du bureau de recrutement de Montpellier et donc de l’arrondissement de Montpellier-Lodève).
  8. Trouver le nom de notre soldat et noter le numéro de matricule correspondant : n° 393.
  9. Aller dans le tableau indiquant les numéros de matricule dont fait partie celui que vous venez de trouver : Lodève-Montpellier Matricules 1 à 500. Ouvrir la visionneuse.
  10. Trouver la page correspondant au numéro matricule que vous avez trouvé : vue 374 (Fig. 13).

La fiche matricule du soldat Batifol Gaston Fortuné Léonard reprend des éléments déjà mentionnés dans sa fiche individuelle, mais nous délivre de nombreux autres renseignements sur son état civil, son signalement, son degré d’instruction, les localités successives habitées, la décision du conseil de révision, les détails des services et mutations diverses, les campagnes, les blessures, les actions d’éclat, les décorations, les citations…La fiche matricule du soldat Batifol Gaston Fortuné Léonard est barrée d’un trait : cela signifie qu’il est décédé.

Fiche matricule du soldat Batifol Gaston Fortuné Léonard. Registre matricule. Lodève-Montpellier. Matricules de 1 à 500. 1903. (Arch. dép. Hérault, 1 R 1167).
Fig. 13 - Fiche matricule du soldat Batifol Gaston Fortuné Léonard. Registre matricule. Lodève-Montpellier. Matricules de 1 à 500. 1903. (Arch. dép. Hérault, 1 R 1167).

Fils de feu Batifol Amédée et de Pons Juny, domiciliés comme lui dans sa commune de résidence, Saint-Mathieu­de-Tréviers, depuis le 3 décembre 1912, Batifol Gaston Fortuné Léonard est né le 29 août 1883 à Lauret, canton de Claret, département de l’Hérault et exerce le métier d’agriculteur. Il fait partie de la classe 1903 et a pour numéro matricule le numéro 393.

De petite taille, il mesure 1,57 m, a les cheveux châtains, les yeux roux, le front couvert, un gros nez, une bouche moyenne, le menton rond et le visage ovale. Il sait, lire, écrire et compter.

Le conseil de révision le juge bon pour le service militaire. Incorporé le 16 novembre 1904 au 7e Bataillon de Chasseurs à pied d’Antibes, il est envoyé dans la disponibilité le 23 septembre 1905, avec un certificat de bonne conduite en poche. Passe au 81e Régiment d’Infanterie de Montpellier le 1er octobre 1909. Rappelé à l’activité par décret de mobilisation du 1er août 1914, il incorpore son régiment le 13 août 1914 pour décéder seulement un mois et demi après, le 25 septembre 1914, blessé mortellement à Menil-la-Tour en Meurthe-et-Moselle. Agé de 31 ans, il fait partie des toutes premières victimes du conflit.

Pour en savoir un peu plus sur sa situation de famille, la recherche pourrait se poursuivre au sein de l’état civil.

Le parcours d’un soldat

Pour aller plus loin et reconstituer le parcours d’un soldat, il est nécessaire de consulter d’autres sources en plus de celles précédemment évoquées. Dans un premier temps, il convient de se tourner vers les archives familiales (livrets de famille, correspondances, photographies, souvenirs de famille, citations, carnets de poilus, artisanat de tranchée…), puis de mener une enquête auprès des descendants éventuels de la victime. Il est ensuite possible de faire des recherches au sein des registres d’état civil et des listes nominatives de recensement. On peut également identifier l’unité dans laquelle le soldat a combattu et consulter sur le site Mémoire des Hommes le JMO (Journal de Marche et des Opérations) de cette unité. On peut rechercher alors l’historique et des photos du régiment concerné, l’historique des batailles dans lesquelles le régiment a été engagé ; pour enfin localiser le lieu exact du décès et reporter cette information sur une carte IGN (Institut National de l’Information Géographique et Forestière) de la moitié nord de la France. Il est possible à ce niveau d’utiliser Openstreetmap, Geoportail et/ou Google Earth.

Plus largement, il est possible d’indiquer sur une frise chronologique d’une part la date de décès des victimes de la commune et d’autre part les grandes étapes de la Première Guerre mondiale. On peut également envisager un travail statistique : pourcentages de morts en relation avec les années du conflit, les types d’unités dans lesquelles ont servi ces combattants, les zones géographiques dans lesquelles sont tombés ces soldats.

Conclusion

Cette étude est avant tout un premier état des lieux de la recherche sur le sujet. Comme dans beaucoup de recherches, une réponse entraîne souvent une autre question.

Il reste à écrire l’histoire des trois autres monuments aux morts de la commune et des soldats dont les noms sont inscrits sur ces monuments. Il reste aussi à retrouver trace de l’inauguration de chacun des quatre monuments de la commune. Il reste enfin à élucider la présence d’une plaque commémorative, couchée à même le sol, sur l’emplacement de l’actuel monument aux morts, dont les noms gravés dans la pierre sont à peine lisibles. Sur cette question, il est possible d’apporter une réponse, à quelques jours de la publication de l’article. La plaque a été spécialement fabriquée en 1991 pour former un tout avec l’olivier. Malheureusement, le matériau employé pour sa réalisation s’est détérioré rapidement et il a fallu ajouter, en 2005, une autre plaque commémorative sur un des deux murets en pierre sèche qui ceignent l’arbre de la paix 47.

Une plaque commémorative a été placée assez récemment au centre du rond-point des Anciens combattants, portant l’inscription « À nos anciens combattants », en l’honneur des soldats de la Première Guerre mondiale 48. Un lieu de commémoration supplémentaire, dont il faudrait également conter l’histoire.

Pour élucider les questions non encore résolues, il conviendrait de se rendre en mairie, de visiter les deux églises, d’interroger les archives municipales et celles du clergé, de mener l’enquête auprès de personnes ressources, de consulter plusieurs sites internet, d’entreprendre peut-être un voyage dans le Nord et l’Est de la France. Un travail de recherche et de mémoire que pourraient mener des étudiants en histoire, des chercheurs, des historiens amateurs éclairés et pourquoi pas des plus jeunes, élèves ou collégiens, encadrés et guidés par leurs professeurs des écoles, d’histoire, de français et/ou d’arts plastiques.

NOTES

1. Midi Libre – Montpellier et sa région – Du Lez aux Cévennes – Article du mercredi 7 novembre 2018, p. 13 et Article du mercredi 14 novembre 2018, p. 15.

2. Gibaud, Alain, Saint-Mathieu-de-Tréviers : deux villages réunis, 59-Linselles Impr. Sobook, 2018, p. 64. (Arch. dép. Hérault, BIB 9051).

3. Perrey, Luc, « Le siècle passé : la mairie », Loupic : le site de la région du Pic Saint-Loup, lundi 6 janvier 2003. https://www.loupic.com/Le­siecle-passe-la-mairie.html.

4. Perrey, Luc, op. cit.

5. Midi Libre – Montpellier et sa région – Du Lez aux Cévennes – Article du mercredi 7 novembre 2018, p. 13.

6. Voir Abbal, Odon, Les monuments aux morts de l’Hérault : 1914­1918, Arceaux 49, Montpellier, 1998. (Arch. dép. Hérault, CRC 1230).

7. Monument aux morts. 1921-1928. Correspondance du 11 janvier 1926. Arch. dép. de l’Hérault, 2 O 276/20.

8. Gueit-Montchal, Lydiane (sous la dir. de), À l’école des Archives. Travailler en classe avec des documents patrimoniaux, Nancy : CRDP de Lorraine, 2010. (Arch. dép. Hérault, BIB 3568).

9. Lycée – Les monuments aux morts de la Grande Guerre (1914-1918), Hérault de guerre 14-18. http://api.herault.wezit-platform.net/object/wzobj:pdf_550992daa7f73/data/WZDATAORIGINAL/Monuments_lycee.pdf.

10. Service éducatif des Archives départementales du Nord, À la rencontre des poilus de 14-18 : témoignage de pierre, dossier de l’enseignant.

11. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». Loi du 25 octobre 1919. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

12. Gueit-Montchal, Lydiane (sous la dir. de), op. cit.

13. Voir David, Christian, Conseiller pédagogique départemental Arts visuels. Histoire des arts DSDEN Pau.

14. Lycée – Les monuments aux morts de la Grande Guerre (1914-1918), op. cit.

15. Service éducatif des Archives départementales du Nord, op. cit.

16. Gueit-Montchal, Lydiane (sous la dir. de), op. cit.

17. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». Loi du 25 octobre 1919. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

18. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». 10 mai 1920. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

19. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». 18 août 1920. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

20. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». 20 octobre 1924. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

21. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». 11 février 1925. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

22. Monuments aux « Morts pour la Patrie ». 25 février 1920. Arch. dép. Hérault, 1 O 140.

23. Monument aux morts. 1921-1928. 23 février 1921. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

24. INSEE, Convertisseur franc-euro : https://www.insee.fr/fr/information/2417794.

25. Monument aux morts. 1921-1928. 3 juillet 1925. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

26. Délibérations communales. 1906-1938. 22 juillet 1925. Arch. dép. Hérault, 106 PUB 4.

27. Monument aux morts. 1921-1928. 5 octobre 1925. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

28. Monument aux morts. 1921-1928. 11 janvier 1926. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

29. Monument aux morts. 1921-1928. Proposition de devis du 13 septembre 1926. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

30. Délibérations communales. 1906-1938. 9 novembre 1926. Arch. dép. Hérault, 106 PUB 4.

31. INSEE, op. cit.

32. INSEE, op. cit.

33. INSEE, op. cit.

34. INSEE, op. cit.

35. Monument aux morts. 1921-1928. 28 février 1927. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

36. Service éducatif des Archives départementales du Nord, op. cit.

37. Monument aux morts. 1921-1928. Proposition de devis du 13 septembre 1926. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

38. Délibérations communales. 1906-1938. Délibération du 9 novembre 1926. Arch. dép. Hérault, 106 PUB 4.

39. Gueit-Montchal, Lydiane (sous la dir. de), op. cit.

40. Monument aux morts. 1921-1928. 11 janvier 1926. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

41. Monument aux morts. 1921-1928. Proposition de devis du 13 septembre 1926. Arch. dép. Hérault, 2 O 276/20.

42. Gueit-Montchal, Lydiane (sous la dir. de), op. cit.

43. Site Mémoire des Hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/.

44. Site Mémorial GenWeb : http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultetat.php?act=view&dpt=34&lettre=S&debut=25.

45. Site Mémoire des Hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/.

46. Site de pierresvives : https://pierresvives.herault.fr/.

47. Renseignement fourni par les deux agents de la commune en charge des Archives municipales. Merci à elles

48. Idem.