Description
Les monuments à Jean Moulin dans la ville de Béziers
Né à Béziers en 1899, Jean Moulin est un des Biterrois les plus célèbres, il était donc normal que, dans sa ville, lui soient dédiés un ou plusieurs monuments. C’est ce qui s’est passé dans l’immédiat après-guerre. Un premier monument a été érigé en 1946, dans la cour du lycée Henri IV et un second, en 1951, dans le jardin public du Plateau des poètes. Ces deux monuments ont été inaugurés au cours de cérémonies d’une grande ampleur qui ont eu un important retentissement dans toute la France.
Après le décès de Jean Moulin, en 1943, son souvenir était resté vivace dans la région de Béziers, où sa famille et lui-même avaient gardé de nombreux amis, et à Montpellier où sa sœur et sa mère résidaient depuis quelques années. Une association des Amis de Jean Moulin s’était rapidement créée à Béziers avec comme Président Émile Claparède, sénateur de l’Hérault, ami de jeunesse de Jean Moulin, et comme secrétaire général Paule Paget, filleule du sculpteur Injalbert qui était très liée, depuis l’enfance, à Jean Moulin et à sa sœur Laure. Paule Paget et Laure Moulin allaient se dépenser sans compter au sein de cette association pour que soient connus l’action de Jean Moulin dans la Résistance, et le sacrifice qu’il avait fait de sa vie en refusant de parler sous la torture. Toutes deux publièrent des articles, et recueillirent des fonds afin que soit organisée une grande manifestation à Béziers en son honneur. Un comité, issu de l’association, fut créé pour l’organisation de cette Journée Jean Moulin qui allait être fixée au 6 octobre 1946. Il était initialement prévu de donner le nom du grand résistant à une rue de la ville, d’inaugurer une stèle au lycée Henri IV et un buste dans le jardin du Plateau des poètes. La création du buste fut différée et le monument transformé donna lieu à une deuxième manifestation en 1951.
Pour le monument du lycée Henri IV, où Jean Moulin avait été élève et son père Antoine professeur, le comité fit appel à un sculpteur que Jean Moulin avait connu en Bretagne, alors qu’il était sous-préfet de Châteaulin, le Docteur Tuset. Les deux hommes s’appréciaient mutuellement et faisaient partie du même cercle d’amis, où l’on trouvait aussi le peintre et céramiste Giovanni Léonardi, le poète Max Jacob, et le peintre-graveur Lionel Floch. Contacté très peu de temps avant la cérémonie, Tuset se mit aussitôt à l’œuvre, et créa un médaillon en terre cuite sur lequel se détachait en bas-relief le profil de Jean Moulin. Le médaillon devait être en bronze, mais Tuset écrit à Paule Paget le 28 septembre 1946 : « Ne pouvant prétendre trouver un fondeur pour couler en bronze le médaillon, en si peu de temps, et ayant eu la chance de disposer d’un très beau morceau de marbre, j’ai demandé aux metteurs au point de se mettre au travail.., les photographies que je vous envoie représentent un médaillon circulaire, mais je crois que la forme rectangulaire est plus appropriée au marbre. »
C’est donc sur une plaque de marbre blanc de 58 cm de haut sur 42 cm de large et 10 cm d’épaisseur qu’a été finalement sculpté le profil de Jean Moulin. L’artiste a parfaitement saisi les diverses Facettes de sa personnalité. Pour avoir été créée après le décès du modèle, l’œuvre est d’un réalisme étonnant. Une forte concentration au niveau du regard, la mâchoire puissante, montrent l’intelligence et la volonté inébranlable de l’homme d’action, tandis que la coiffure raffinée révèle l’homme élégant et charmeur qu’il pouvait être, dans la vie de tous les jours. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2001 |
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Nombre de pages | 6 |
Auteur(s) | Nicole RICHE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |