Les Maires de Montpellier depuis 1790
Les Maires de Montpellier depuis 1790
* Professeur honoraire d’histoire contemporaine, Université Paul Valéry de Montpellier
P. 91 à 100
Après dix années d’instabilité reflétant à Montpellier les fluctuations de la politique nationale, la règle de la nomination s’impose pour la plus grande partie du XIXe siècle et porte à la tête de la ville, de riches propriétaires. Certains exercent par ailleurs une activité professionnelle, mais ce n’est pas le cas de Pagézy sous le Second Empire, puis du républicain Laissac, qui transforment le paysage urbain. Leurs successeurs élus, longtemps issus de l’affrontement des factions radicales, se bornent à l’équipement des nouveaux quartiers dus à l’initiative privée. Après 1959, avec Delmas, puis Frêche, le maire conduit l’extension de l’espace bâti qu’impose une croissance démographique beaucoup plus rapide. Cette dernière s’étend aux localités voisines, d’où le développement de l’intercommunalité qui, s’ajoutant à l’extension des compétences, complique la tâche des maires du XXIe siècle.
The Mayors of Montpellier since 1790
After ten years of instability in Montpellier due to fluctuations within national politics, the rules governing the appointment of mayors were laid down during a great part of 19th century, bringing rich land-owners to the head of the city. Some of them also carried out a professional or commercial activity, but this was not the case for Pagézy under the Second Empire, nor for the Republican Laissac, who both changed the urban landscape. Their elected successors, often from radical factions, merely limited themselves to establishing new districts built by private initiative. After 1959, due to a very rapid increase in population, Delmas and then Frêche as mayors, had to extend the urban built-up environment. This growth increased to neighbouring localities, from which developed the intercommunal structure of municipalities and their increased powers, and then led to complications for the mayors of the 21st Century.
Los Cònses de Montpelhièr dempuèi 1790
Aprèp dètz annadas d’instabilitat essent lo rebat dels flotaments de la politica nacionala, la nòrma de la nominacion s’impausa per la màger part del sègle XIX e porta al cap de la ciutat de rics proprietaris. D’unes practican d’un autre costat una activitat professionala mas es pas lo cas de Pagézy jos l’Empèri Segond puèi del republican Laissac, los quals tresmudan lo païsatge urban. Lors successors elegits, dempuèi de temps sortits de l’afrontament de las faccions radicalas, se restrénhon al equipament de barris nòus deguts a l’iniciativa privada. Aprèp 1959, amb Delmas puèi Frêche, lo cònse condutz l’espandiment del espaci bastit que es impausat per una creissença demografica de mai en mai subta. Aquela darrièra s’espandís fins a las localitats vesinas, d’aquí lo desvolopament de l’intercomunalitat que, en mai de l’extension de las competencias, complica la mission dels cònses del sègle XXI.
Los Alcaldes de Montpellier desde 1790
Tras diez años de inestabilidad en Montpellier debido a las fluctuaciones de la política nacional, la regla del nombramiento se estableció durante la mayor parte del siglo XIX, conduciendo al mando de la ciudad, los ricos propietarios. Algunos de ellos tienen una actividad profesional, pero no es el caso de Pagézy bajo el Segundo Imperio, y mas tarde del republicano Laissac, que transformaron el paisaje urbano. Sus sucesores elegidos, principalmente de la confrontación de las facciones radicales, se limitan al equipamiento de los nuevos barrios debido a la iniciativa privada. Después de 1959, con Delmas seguido de Frêche, el alcalde conduce la extensión del espacio construido que impone un crecimiento de la población mucho más rápido. Este crecimiento se extiende a las localidades vecinas, de ahí el desarrollo intercomunitario que, además de la extensión de las competencias, complica la tarea de los alcaldes del siglo XXI.
[ Texte intégral ]
Inaugurée sous l’impulsion de Philippe Wolff en 1970 avec l’Histoire de Rennes, dirigée ensuite par Jean Sagnes, la série d’ouvrages collectifs consacrés aux villes par les éditions Privat a donné en fin de chaque volume, la liste des maires depuis 1790 1. L’appellation de maire n’était certes pas ignorée de l’Ancien Régime qui l’appliquait au premier des six consuls de Montpellier, mais le bouleversement des cadres institutionnels invite à se limiter aux maires qui se sont succédé depuis 1790. Rien ne serait pourtant plus éloigné de la vérité que d’attribuer à l’ensemble de ces derniers, les caractéristiques du XXIe siècle. Pour le citadin actuel, le maire d’une grande ville apparaît comme le chef d’une administration pourvue d’un personnel important, souvent l’un des premiers employeurs de la commune. Avec le scrutin majoritaire, en vigueur depuis 1959, il se trouve choisi directement par la population qui s’est prononcée pour la liste qu’il conduisait. La première réunion du conseil municipal qui procède officiellement à son élection, ne constitue plus à cet égard qu’une formalité comparable au vote par lequel les délégués désignés par l’ensemble des citoyens, confirment le président des États-Unis.
À la différence du président de la République française, le maire n’est pas seulement le chef de l’exécutif ; il dirige aussi les travaux du conseil municipal. Transposé à l’échelon national, ce cumul confierait au chef de l’État, dépourvu de premier ministre, la présidence du parlement. Représentant de la ville, le maire est aussi responsable de l’application des lois, notamment en matière d’ordre public : le pouvoir central ne dispose pas, au niveau communal, d’un délégué comparable au préfet pour le département, le commissaire du Directoire exécutif n’ayant pas survécu à la constitution de l’an III. Faut-il par ailleurs évoquer son rôle dans l’intercommunalité ? Avant même la création de l’agglomération en 2001, le district qui regroupait 12 communes dès 1965, montait à 15 sous les présidences des maires successifs de Montpellier, François Delmas et Georges Frêche. Ce dernier allait prendre la tête de la réunion des 31 communes constituant l’agglomération, les vicissitudes politiques apportant après sa mort la responsabilité de la nouvelle institution à Jean-Pierre Moure. Significativement, ce maire abandonnait Cournonsec pour briguer en 2014, sans succès d’ailleurs, la conduite de la ville principale.
Concrétisés ici dans le départ de la place de la Canourgue, siège de la municipalité de 1813 à 1975, et l’édification de deux nouveaux hôtels de ville, l’extension des compétences et l’alourdissement des tâches suffiraient à distinguer les maires des XXe et XXIe siècles de ceux du XIXe, si les différences n’étaient pas moindres dans les modes de désignation 2.
Dix années d’instabilité
Les administrations successives de la décennie révolutionnaire n’ont pas toutes procédé de l’élection. Président en la cour des comptes, aides et finances, l’institution judiciaire la plus prestigieuse de Montpellier, Jean Jacques Louis Durand, porté à la tête de la localité début 1790 par le suffrage restreint, est confirmé fin 1792, après la chute de la royauté, par l’unique expérience de suffrage universel au niveau municipal. Mais la radicalisation politique abat l’homme qui incarne la transition entre l’Ancien Régime et la République. Frappé par un décret de la Convention du 9 juillet 1793, il se rend à Paris pour se justifier, en fait pour se voir conduire à la guillotine le 12 janvier 1794 après condamnation par le tribunal révolutionnaire. La municipalité formée entre temps par le représentant en mission Boisset, a pour chef de file Gas, que remplace après la chute de Robespierre, un autre homme de loi, Montels. Suivent d’autres nominations au gré des fluctuations de la politique nationale, une instabilité à laquelle ne mettent pas fin les élections municipales d’octobre 1795 au suffrage restreint. Entre la révocation de Durand en 1793 et l’installation de Louis Granier le 6 juin 1800, Montpellier n’a pas vu porter moins de 15 personnalités à sa tête, par les autorités ou par le vote des habitants, les titulaires n’exerçant pas nécessairement la fonction plus longtemps que les provisoires. Ne totalisant pas 22 mois de 1795 à 1798, les trois présidences non consécutives du pâtissier Pierre Moulinier, ou l’alternance entre Dumas (Fig. 1) et Thibal, accentuent encore la discontinuité que n’arrête pas immédiatement le coup d’État du 18 brumaire (9 novembre 1799) 3.
Parmi ces hommes pour la plupart nés dans la ville et demeurés obscurs, Gas avocat à Marseille, probablement dès avant la réorganisation de la profession en 1810, fait carrière au chef-lieu des Bouches-du-Rhône 4. Le négociant Fargeon, à Paris sous le Consulat, meurt conseiller à la cour royale en 1831 à Nîmes, où son fils Frédéric, avocat, assurera l’intérim de la mairie en 1848 5. Cinq au moins sont intégrés dans les institutions napoléoniennes mises en place dans l’Hérault après l’arrivée du préfet Nogaret, le 25 mars 1800. Né en 1759, le protestant André Verdier, vite éloigné du négoce paternel, ne reste pas trois mois président de l’administration municipale, appellation en vigueur depuis 1795.
Nommé le 30 mars 1800 au conseil de préfecture créé par la loi du 27 février, il est révoqué le 16 juillet 1815 pour son rôle actif aux Cent Jours 6. Après une présidence à peine plus longue début 1800, Poitevin du Bousquet, ancien membre du corps des ingénieurs du roi, retiré capitaine du génie en 1791, professeur de mathématiques à l’école centrale de l’Hérault inaugurée le 21 octobre 1796, entre dans une nouvelle voie, celle des juridictions d’exception. L’un des deux citoyens désignés par le Premier Consul, conformément à la loi du 18 pluviôse an IX (7 février 1801), pour siéger au tribunal criminel spécial contre le brigandage, aux côtés des magistrats et de militaires, il ne tarde pas après la suppression en 1810, à recevoir une sinécure lucrative comme président, jusqu’au retour des Bourbons, du tribunal ordinaire des douanes installé à Sète à l’été 1811 7. À un niveau plus modeste, le septuagénaire Montels, maire moins de deux mois en 1795 avant de passer à l’administration du district, devient juge de paix de la 3e section de Montpellier en 1804, à la place de Moulinier, l’un de ses successeurs à la tête de la ville 8. Quant au professeur à l’école de santé, Charles-Louis Dumas, il prend la direction de l’établissement en 1807 pour devenir le doyen de la faculté de médecine restaurée en 1808 et, l’année suivante, le premier recteur de l’académie de Montpellier 9. Éphémère successeur de Montels en mai 1795, le pépiniériste Dupy, nommé adjoint au maire par le Premier Consul, après la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) qui introduit cette appellation, demeure en fonction aux côtés de Granier tout au long de l’Empire 10.
Des propriétaires nommés
Comme dans toutes les communes importantes par la population ou le statut administratif, la règle de la nomination qui s’impose alors, subsiste jusqu’à la législation du 28 mars 1882 : maire et adjoints sont désignés par le gouvernement, au vu des informations fournies par ce nouvel agent de la centralisation qu’est le préfet. Particulièrement stricte dans les trois premières décennies du siècle où les conseillers municipaux, tel Poitevin du Bousquet jusqu’à sa mort en 1814, sont eux aussi nommés, la tutelle se desserre quelque peu avec la loi du 21 mars 1831. C’est à l’intérieur du conseil désormais élu, au suffrage restreint jusqu’à 1848, universel masculin ensuite, que le gouvernement est tenu de choisir maire et adjoints, les lois des 7 juillet 1852 et 20 janvier 1874 n’apportant que temporairement la faculté de l’appel à des personnalités extérieures. La réalité ne se réduit pas aux textes législatifs, des commissions non élues étant mises en place lors des changements de régime de 1848 et 1870. Par ailleurs, la procédure de nomination par le pouvoir central implique un délai plus ou moins long avant l’installation officielle, d’où le recours à l’intérim, assuré en cas de décès ou de démission du maire, par le premier adjoint, à défaut par le conseiller que le nombre de voix obtenues et l’âge ont fait inscrire en tête du tableau 11.
Pareille situation ne se rencontre pas du 6 juin 1800 à 1830. Le maire du Consulat et de l’Empire, Louis Granier, retrouve aux Cent Jours, le fauteuil abandonné par le marquis de Dax d’Axat, le successeur que lui donnent tour à tour les restaurations de la royauté en 1814 et 1815. Il serait facile d’opposer le bourgeois négociant et le noble propriétaire. En fait, Dax d’Axat après avoir entamé une carrière militaire sous l’Ancien Régime, a été au retour d’émigration sous le Directoire, maître de forges dans l’Aude 12. Quant à la fortune foncière, principale source de considération et d’influence, elle constitue pour l’Empire et la Monarchie de juillet autant que pour la Restauration, l’un des critères de proposition aux postes de maire et d’adjoint, l’exercice d’une activité professionnelle lucrative n’interdisant certes pas les placements immobiliers.
Contrastant avec les trois décennies précédentes, le règne de Louis-Philippe voit sept figures se succéder à l’hôtel de ville. La nomination le 24 août 1830, du négociant protestant Castelnau consacrerait-elle la rupture avec les affinités nobiliaires et catholiques de la Restauration ? Le nouveau maire, qui d’ailleurs ne s’attarde pas dans le poste, n’est autre que l’ancien premier adjoint de Dax d’Axat 13. Contre la Monarchie de juillet issue de la révolution qui a chassé Charles X, la majorité des catholiques montpelliérains s’affirme légitimiste, dans les milieux populaires comme dans les classes aisées. Ces dernières constituant seules le corps électoral prévu par la loi de 1831, le nouveau régime tente de s’appuyer sur la petite mais riche minorité protestante. Nommé maire en 1832, l’industriel Deshours-Farel (Fig. 2) ne parvient pas, en 1833, à se placer dans les quatre premiers dans aucune des neuf sections où votent quelque 1 500 des 35 000 habitants, et donc à faire partie des 36 élus d’un scrutin tardivement organisé par un pouvoir, à juste titre inquiet. Contre les 27 légitimistes, le gouvernement ne peut compter que sur 9 conseillers, dont Zoé Granier, le neveu de Louis. Catholique, donc tolérable pour la majorité, ce fabricant de couvertures, une des plus grosses fortunes de la ville, a déjà fait l’expérience de la fonction après la retraite de Castelnau 14. Député depuis novembre 1830, il tarde pourtant à accepter le poste, d’où l’intérim exercé plusieurs mois par le conseiller municipal Dessale-Possel qui fonde alors la Société archéologique de Montpellier 15. L’évolution du régime convient à ce conservateur qui occupe la mairie un peu plus de dix ans, de novembre 1833 à janvier 1844, le gouvernement le remplaçant par Albin Parlier après les élections municipales partielles de 1843 : recul légitimiste et poussée à gauche. Nouveau conseiller, le successeur est le frère d’Henri Parlier, l’adjoint de Guinard en 1831, puis le premier adjoint de Granier en 1835. Même avec un maire régulièrement éloigné par l’activité parlementaire, la tâche vraisemblablement peu absorbante, n’avait pas rebuté l’avocat que la fortune d’une riche famille protestante dispensait peut-être de plaider, mais qui poursuivait des études de médecine jusqu’au doctorat en 1837 et l’agrégation en 1844 16.
La révolution de 1848 et le suffrage universel offrent une revanche aux royalistes légitimistes qui en juillet, enlèvent les 36 sièges. Ne tardant pas à dissoudre ce conseil, le gouvernement républicain place Montpellier sous administration provisoire, sans autre résultat qu’une seconde victoire totale de ses adversaires le 30 novembre. Est-il facile pour un élu d’opposition d’accepter une nomination d’un pouvoir jugé illégitime ? Entre le 25 février 1848 et le 22 septembre 1852, la ville voit passer 11 administrateurs provisoires, adjoints ou conseillers faisant fonction de maire, et aussi maires titulaires nommés conformément à la loi, sans que soit élargi le champ de recrutement. Six appartenaient en 1847 au collège des 629 censitaires de la 1ère circonscription de l’Hérault, les trois cantons du chef-lieu dont deux incluant les villages proches.
Votant dans l’Aveyron, Bonald ne figurait que sur la liste du jury. Inscrits, l’un dans le canton de Frontignan, l’autre dans celui de Lunel, Estor et Calvière pouvaient, quant à eux, participer au choix du député de la 2e circonscription. Avec l’avocat Lafon difficile à identifier, Chivaud, colonel en retraite, serait-il le seul étranger à la catégorie des gros propriétaires ? Dans le Montpelliérais, quelle que fût la profession éventuellement exercée par ailleurs, l’intégration dans un corps encore plus étroit que celui des électeurs municipaux dépendait avant tout, du montant de la contribution foncière 17.
Le coup d’État du 2 décembre 1851 qui ouvre la voie à Napoléon III, est suivi d’élections municipales en juillet 1852 : 21 légitimistes sur 36 conseillers. Jules Pagézy, le nouveau maire, appartient à la minorité qui réunit anciens orléanistes comme lui, et républicains modérés. (Fig. 3) Ce choix pourrait rappeler celui de Zoé Granier 19 ans plus tôt, si la nomination d’un protestant n’allait pas à l’encontre de toute recherche d’accommodement avec la majorité. Sans s’inscrire dans la tradition bonapartiste, Pagézy accepte de sacrifier libéralisme et parlementarisme au retour à l’ordre. À la tête de la ville jusqu’en 1869, pendant la quasi-totalité du Second Empire, il dépasse les durées atteintes par Dax d’Axat ou les Granier, et reprend la pratique de ces derniers, du cumul avec un mandat de député, éphémère pour l’oncle lors des Cent Jours, prolongé pour le neveu. La compression politique qui tend à confiner les opposants dans l’abstention, l’aide à gagner les élections législatives, tout en réduisant la représentation légitimiste à la faveur des renouvellements du conseil. Écarté du parlement en mai 1869 par le réveil des débats, il abandonne la mairie. La stabilité a permis à ce propriétaire rentier d’engager la ville, en accord avec les ambitions gouvernementales, dans un effort d’urbanisme. Entreprise sous Louis-Philippe, la construction du Palais de Justice avait préparé le projet d’axe Ouest-Est à partir du Peyrou.
L’achèvement de l’ouvrage et la construction de la Préfecture jalonnent la « rue Impériale » que le maire ne parvient pas à mener à bien. La densité de l’occupation des terrains à réaménager n’a en revanche pas retardé l’édification du marché couvert à l’angle des rues de la Loge et Saint-Guilhem. Pareil obstacle ne s’opposait pas aux liaisons à établir entre la gare installée en pleine campagne sous la Monarchie de juillet, et les boulevards d’une part, la Comédie de l’autre. Tout en établissant le temple protestant sur ce dernier axe, la municipalité dote le culte catholique, des nouvelles églises Sainte-Anne et Saint-Roch.
La démission de Pagézy que suivent en 1870 la défaite militaire et la chute de l’Empire, ramène l’instabilité : de 1869 à 1878, six personnages exercent à des titres divers, la fonction que deux reprennent après une interruption, très brève pour Édouard Bertrand, pasteur protestant devenu fabricant de verdet, prolongée pour le médecin Léon Coste 18. Ces soubresauts reflètent l’incertitude d’un pays à la recherche d’institutions politiques. Le rétablissement d’une royauté parlementaire que n’exclut pas le vote des lois constitutionnelles de 1875, ne séduit guère les Montpelliérains, le légitimisme reculant depuis 1869 au profit du courant républicain qui, bientôt majoritaire, ne tarde pas à se diviser. Aux élections de janvier 1878, la liste du maire sortant, Coste, est battue par celle du premier adjoint. Dernier maire nommé de la ville le mois suivant, Alexandre Laissac conserve ensuite jusqu’en 1892 par la seule élection, le poste qu’il retrouve quelques mois en 1896-1897. (Fig. 4)
Rupture politique, l’accession de ces deux personnalités au pouvoir municipal n’implique pas de bouleversement social immédiat : Laissac est l’ultime propriétaire rentier à la tête de la commune. Elle n’empêche pas la reprise, sur un plan plus modeste, de la « rue Impériale » devenue « Nationale », plus tard « Foch ». Il faut par ailleurs reconstruire le théâtre incendié, tandis que l’édification de l’hôpital Saint-Éloi, pour prendre le relais des locaux abandonnés à l’université dans les vieux quartiers, amorce l’extension de l’espace bâti. De même c’est sur l’avenue de Toulouse, alors à peine urbaine, que s’ouvre en 1881 le premier lycée de jeunes filles de France, dont les bâtiments fonctionnels sont inaugurés en 1890 19.
Les maires élus
Est-ce la persistance locale d’une active minorité royaliste qui conduit tous les républicains à s’affirmer radicaux ? Face aux radicaux-socialistes de Laissac, proches de l’extrême gauche, les éléments modérés s’intitulent radicaux-progressistes. La rivalité des deux factions conduit six maires à se succéder, de 1892 à l’élection de 1908 qui ramène Paul Pezet au pouvoir 20. Ce médecin et pharmacien conserve jusqu’à 1919, le poste déjà occupé de 1901 à 1904 : réélu en 1912, il voit la guerre prolonger un mandat qu’il est en 1914, le premier depuis Pagézy à cumuler avec la députation. (Fig. 5) En 1919, deux listes rivales ne recueillent que dix de ses conseillers municipaux. Le panachage ayant interdit une majorité nette, la démission collective de novembre 1920 ouvre la voie à un retour aux urnes le mois suivant, et dans l’immédiat, à une délégation spéciale nommée. Si les maires de 1919, Chazot, et 1920, Gibert (Fig. 6), conduisaient deux cliques radicales, les élections de 1925 donnent aux socialistes, en tête derrière une liste de droite, le choix du futur maire, dans le cadre d’un regroupement des gauches pour le ballottage. Incarnée par Albert Billod, professeur au lycée, cette parenthèse se ferme en 1929 : sans adversaire à droite au second tour, l’avocat radical Benjamin Milhaud obtient la majorité absolue contre une coalition de socialistes et de dissidents de son parti.
Le premier, et jusqu’à présent unique, maire juif de Montpellier se trouve avoir paradoxalement bénéficié de la bienveillance de la droite locale, pourtant imprégnée de l’idéologie maurrassienne par l’intermédiaire du quotidien l’Éclair. En 1935 cet appui fait défaut à sa liste, devancée par la droite, affaiblie par une nouvelle dissidence, et concurrencée à gauche par un regroupement autour de Paul Boulet. Figure de proue d’une petite formation d’inspiration catholique, la Jeune République, ce professeur de médecine s’est associé avec des éléments de tradition laïque se situant entre radicaux et socialistes. À ce rassemblement inédit, cette personnalité préoccupée d’action sociale procure l’avantage sur les socialistes. La fusion pour le ballottage, avec ces derniers en même temps qu’avec les radicaux dissidents, s’effectue pourtant sur la base de 12 candidats de chacune des trois composantes. Sortant de son isolement, le parti communiste séparé des socialistes depuis 1920, se désiste pour cette coalition sans y entrer. Sans recueillir plus de voix qu’en 1929, la gauche n’emporte le second tour qu’à la faveur d’un affrontement triangulaire. Devenu en 1936 le sixième ou plutôt le cinquième député-maire de Montpellier, la mort n’ayant pas permis à Parmentier de siéger en 1852 au Corps législatif, Boulet semble mal à l’aise avec le cumul. (Fig. 7) Sans position dominante dans les regroupements successivement réalisés pour chacun des deux tours, il ne peut diriger un conseil hétérogène dont les divisions s’approfondissent aux élections cantonales d’octobre. Le premier adjoint, le radical Jean Zuccarelli, lui succède le 20 novembre 1937 pour démissionner à son tour à l’hiver 1941, en désaccord avec la « Révolution nationale » du maréchal Pétain 21.
Renouant avec les usages du siècle précédent, le gouvernement de Vichy désigne alors le magistrat en retraite Paul Rimbaud, installé le 11 février, et pourvu dès le 14 mars 1941 d’un conseil municipal également nommé. En août 1944, à la Libération, les affaires de la ville sont confiées à Émile Martin, secrétaire général de la mairie de 1904 à 1936, dans l’attente du printemps 1945 et du retour de Boulet, à la tête d’une liste réunissant communistes et mouvements de Résistance 22. Pas plus que l’échec socialiste, ou les 13 sièges procurés par le ballottage aux radicaux contre cette coalition, la nouveauté du résultat ne tient à l’entrée des femmes dans le corps électoral. Les inconvénients de la représentation proportionnelle, alors introduite, apparaissent au scrutin suivant, le 19 novembre 1947 : dans un conseil éclaté, les partis de gouvernement se trouvent en minorité face aux communistes et aux gaullistes, eux-mêmes inconciliables. Reconduit, Boulet, avec des adjoints issus de toutes les formations, ne peut guère que gérer les affaires courantes. En 1953, l’élimination des gaullistes permet à une majorité hétérogène de s’affirmer contre les communistes sous la conduite de Zuccarelli, avec 7 radicaux seulement sur 37 conseillers. En 1959, le retour au scrutin majoritaire conduit pour le ballottage, à l’affrontement entre deux listes, Boulet à gauche et Zuccarelli à droite. Manœuvre à l’encontre du sortant ? Popularité du premier par-delà les clivages politiques ? Le panachage qui donne à la gauche un unique élu, l’ancien maire de 1935 à 1937 et de 1945 à 1953, écarte du conseil le chef de file des vainqueurs, ouvrant la voie au premier adjoint. François Delmas. Cet avocat qui a pris la tête des indépendants, la formation réunissant la droite conservatrice locale, dirige la ville avec le concours d’une équipe incluant notamment les gaullistes. Pour les réélections de 1965 et 1971, ces derniers ne lui font pas grief de son désaccord avec la politique algérienne du président de la République : ne briguant pas de mandat national avant 1978, le maire évite tout affrontement direct avec la majorité parlementaire et le gouvernement.
Les 18 années de Delmas coïncident avec une augmentation rapide de la population entre les recensements de 1954 (97 500) et 1975 (191 000), contrastant avec une modeste progression depuis 1911 (80 000). Dans une région en déficit démographique, cette croissance ne doit guère à l’exode rural, mais beaucoup à la décolonisation et aux replis, principalement d’Algérie, la ville passant de 118 000 en 1962 à 161 000 en 1968. Tout en favorisant Montpellier par rapport à des voisines comme Béziers ou Nîmes, la sympathie manifeste de Delmas pour les rapatriés, renforce les facteurs d’attractivité que sont le climat méditerranéen et la fonction universitaire. Face à cet essor, le maire rompt avec la politique des prédécesseurs qui, postérieurement à Laissac, s’étaient bornés à accompagner l’extension de la ville en mettant en place dans les nouveaux quartiers, les réseaux d’eau, d’égouts, d’éclairage, et de transport, la construction étant laissée aux initiatives privées. Le pouvoir municipal se préoccupe désormais, tout en favorisant l’arrivée d’entreprises (IBM), de proposer des logements confortables en HLM, et d’encourager les promoteurs à édifier des ensembles importants de copropriétés, deux objectifs réunis dans la ZUP de la Paillade, décidée dès 1961. Tout en permettant l’accueil des nouveaux arrivants, cet effort de construction dépeuple le vieux centre, objet d’une rénovation favorisant l’installation d’habitants aisés et l’implantation de commerces de luxe. Pour les achats courants, l’ouverture en 1975 du Polygone sur des terrains anciennement militaires, offre à l’intérieur des limites communales, des surfaces de vente en mesure de résister à la concurrence des nouveaux complexes commerciaux édifiés à l’extérieur, principalement vers la mer. Le déplacement de l’activité vers l’Est au moment où une population importante se trouve fixée à l’Ouest (La Paillade), provoque des mécontentements, contribuant à l’élection de Georges Frêche en 1977. (Fig. 8)
Renouant avec la pratique du cumul que n’interrompent que ses échecs devant Delmas en 1978, Gérard Saumade en 1988, et finalement Jacques Domergue en 2002, le député socialiste est régulièrement reconduit à la mairie qu’il n’abandonne qu’en 2004, après son accession à la tête de la région. Imposé par les règles d’incompatibilité, cet effacement au profit de la première adjointe, Hélène Mandroux, reste plus apparent que réel : demeuré conseiller municipal, l’ancien maire conserve la présidence de l’agglomération. Maintenu jusqu’à la mort, le 24 octobre 2010, le cumul des deux présidences ne va pas sans interférences et sans conflits avec la première femme en charge de la commune.
Les choix urbanistiques de Frêche prolongent partiellement ceux de Delmas. Avec le nouveau quartier d’Antigone, puis le Millénaire, Port Marianne et Odysseum, l’Est, principale réserve de terrains à bâtir, demeure privilégié. Il offre maintenant de nombreux logements à proximité des emplois fournis par les administrations (la mairie inaugurée par Delmas en 1976, et les services de l’État installés au Polygone), des nouvelles réalisations (Corum en 1991, piscine olympique en 1996, bibliothèque en 2000), de l’hôtel de région, rendu ensuite inutile par la disparition du Languedoc-Roussillon, et des centres commerciaux (depuis le Polygone jusqu’à Odysseum et aux implantations suburbaines). Le souci de ne pas y séparer équipements collectifs et habitat, tend à remédier quelque peu aux déséquilibres résultant des choix de Delmas développant les activités hospitalières et universitaires au Nord, les commerces à l’Est, la construction de logements à l’Ouest. Faute de pouvoir mettre fin aux carences de quartiers fortement peuplés, Frêche mise sur les transports en commun, à l’inverse de son prédécesseur qui avait facilité l’accès de la ville aux voitures individuelles grâce aux parcs de stationnement à proximité du centre piétonnier. Un nouveau réseau de tramways procure plus de rapidité et de capacités d’accueil que les véhicules routiers. Il faut aussi résoudre deux problèmes que pourrait réunir le terme physiologique d’excrétion. Les rejets se multiplient avec la croissance démographique et l’amélioration des conditions de vie, alors que les préoccupations d’hygiène collective condamnent les accommodements antérieurs et que l’espace montpelliérain se trouve complètement occupé. La commune de Lattes doit supporter la présence de la station d’épuration des eaux de la Céreirède, et de la décharge du Thôt. L’agrandissement de la première s’accompagne d’un effort de réduction des nuisances. La fermeture de la seconde implique le choix d’un traitement rapide des ordures. Incinération ou méthanisation ? Le choix du deuxième procédé ne va pas sans nouveaux inconvénients.
Les tâches municipales se compliquent ainsi constamment. Mais incombent-elles à la commune, ou à l’agglomération, devenue métropole en 2015 ? L’arrivée de Philippe Saurel à la tête des deux collectivités en 2014, à la faveur de la division des socialistes, et des échecs successifs d’Hélène Mandroux et Jean-Pierre Moure, écarte localement dans l’immédiat, le risque de rivalité entre les deux pouvoirs, dont, dans les quartiers, l’un a la responsabilité du réseau des médiathèques, l’autre celle des « maisons pour tous ».
Les contraintes budgétaires conduiront-elles à une rationalisation et une simplification mettant fin à des chevauchements qui, aggravés par les interventions départementales et régionales, ne vont pas sans rappeler ceux que les historiens républicains se plaisaient à relever pour les derniers temps de l’Ancien Régime ? Des réponses que le XXIe siècle donnera à cette interrogation, dépendra l’avenir des maires en général.
Si l’on se borne à un regard rétrospectif sur le XXe siècle montpelliérain, ces derniers, après Baumel et Vernière, paraissent éloignés des milieux économiques, se recrutant essentiellement dans les professions libérales et la fonction publique, et à l’intérieur de celle-ci dans l’enseignement, des caractéristiques qui distinguent le chef-lieu de l’Hérault, de Nîmes où éléments populaires et chefs d’entreprises introduisent une plus grande diversité. La prépondérance du droit et de la médecine n’a guère été ici mise en cause que de 1920 à 1929, par le représentant de commerce Gibert suivi de l’agrégé des lettres Billod, seul professeur n’exerçant pas en faculté. Avant de tirer des conclusions hâtives tant sur le contraste avec le XIXe siècle que sur les spécificités montpelliéraines, il conviendrait d’étudier la composition du corps des adjoints, et plus largement, des conseils municipaux, pour tenter d’apprécier la représentativité sociale des détenteurs du pouvoir local.
Les 62 maires depuis 1790
(Le prénom usuel connu est en gras. La lettre M désigne Montpellier. Le département n’est pas indiqué dans les cas de localités héraultaises ou notoires. La date mentionnée est celle de l’élection ou de la nomination)
- Jean Jacques Louis Durand (M, 4 mai 1760 – Paris, 12 janvier 1794), président en la cour des comptes, aides et finances, 25 janvier 1790.
- Jean Pierre Scipion Gas (M, 26 février 1762 – Marseille, 30 septembre 1847), homme de loi, 23 octobre 1793.
- Pierre Montels (Juvignac, 31 mai 1728-M, 30 mars 1813), homme de loi, 11 mars 1795.
- Jean Baptiste Dupy (M, 19 juin 1757-M, 1er novembre 1817), pépiniériste, 3 mai 1795 (provisoire).
- Pierre Moulinier (M, 16 mai 1739-M, 22 février 1809), pâtissier, 18 mai 1795 (provisoire).
- Jean Louis Esprit Marie Fargeon (M, 26 août 1754-Nîmes, 26 août 1831), négociant, 17 juin 1795.
- Antoine Bouquet (M, 29 août 1747-M, 27 septembre 1817), marchand coloriste, 10 novembre 1795 (1).
- Pierre Moulinier, 25 février 1796 (2).
- Jean Antoine Galabert (?-?), négociant, 25 mars 1797 (2).
- Pierre Moulinier, 16 septembre 1797 (2).
- Charles Louis Dumas (Lyon, 8 février 1765-M, 3 avril 1813), professeur à l’école de santé, 20 avril 1798 (2).
- Jean Baptiste Thibal (?-M, 9 février 1813), officier de santé, 8 août 1798 (1).
- Charles Louis Dumas, 16 octobre 1798 (2).
- Jean Baptiste Thibal, 11 mars 1799 (1).
- Jean Pierre Thorel (M, 8 juillet 1759-?), marchand drapier, 19 mars 1799 (2).
- Joseph Bestieu (M, 6 août 1761-M, 9 janvier 1818), négociant, 4 juin 1799 (1).
- André Verdier (M, 15 mai 1759-M, 30 novembre 1829), ancien négociant, 19 juillet 1799 (2).
- François Mourgues (M, 25 juin 1747-?), bourrelier, 11 octobre 1799 (1).
- Jean Antoine Poitevin du Bousquet (M, 17 août 1747-M, 15 mai 1814), capitaine du génie en retraite, professeur à l’école centrale, 2 janvier 1800 (1).
- Michel Paul Nouguier (M, 12 décembre 1749-M, 16 avril 1826), ancien banquier, 22 avril 1800 (1).
- Pierre Louis Granier (M, 7 janvier 1759-Paris, 28 janvier 1827), négociant, 6 juin 1800.
- Ange Jean Michel Bonaventure de Dax d’Axat (Bouleternère [Pyrénées-Orientales], 11 juin 1767-Vénéjan [Gard], 18 août 1847), propriétaire, 28 septembre 1814.
- Pierre Louis Granier, négociant, 3 avril 1815.
- Ange Michel Jean Bonaventure de Dax d’Axat, 15 juillet 1815.
- Louis Michel Castelnau (M, 7 juillet 1771-M, 20 février 1840), négociant, 24 août 1830.
- Guillaume Zoé Granier (M, 8 novembre 1788-M, 26 août 1856), industriel, 22 octobre 1830.
- Jean Julien Guinard (Pomérols, 27 août 1771-M, 7 janvier 1840), lieutenant-colonel de cavalerie en retraite, 21 juillet 1831.
- François Paul Deshours de Calviac, dit Paulin Deshours-Farel (Lasalle [Gard], 26 mars 1788-Mauguio, 17 février 1878), industriel, 24 juillet 1832.
- Jean Salomon Dessale, dit Dessale-Possel (M, 6 novembre 1772-M, 5 janvier 1839), propriétaire, 17 avril 1833 (3).
- Guillaume Zoé Granier, 16 novembre 1833.
- Jean Albin Parlier (M, 21 janvier 1801-Lamalou-les-Bains, 22 septembre 1857), propriétaire, 17 janvier 1844.
- Louis Raymond Broussonnet (M, 13 août 1803-M, 24 mars 1857), médecin, 4 novembre 1846.
- Hoche Saintpierre (M, 26 octobre 1799-Castelnau-le-Lez, 24 octobre 1861), propriétaire, 25 février 1848.
- Édouard Lafon (?-?), avocat, 21 juin 1848 (provisoire).
- Jean Pierre Louis Brun (M, 30 janvier 1792-M, 13 décembre 1863), ancien avoué, 21 juillet 1848 (3).
- Théodore Hipert (M, 9 août 1793-M, 22 décembre 1857), propriétaire, 17 août 1848 (3).
- Amédée Pascal Marie Estor (M, 16 avril 1805-M, 19 juillet 1858), avocat, 29 août 1848 (4).
- François Marc Vergnes (M, 24 mars 1801-M, 10 octobre 1870), avocat, 8 septembre 1848 (provisoire).
- Pierre Lenthéric (Alignan-du-Vent, 9 février 1793-M, 19 novembre 1849), professeur à la faculté des sciences, 9 décembre 1848 (3).
- Antoine Raymond Victorin Léon Chivaud (M, 11 avril 1790-M, 28 décembre 1878), colonel d’infanterie en retraite, 28 décembre 1848.
- Amédée Pascal Marie Estor, 1er mai 1849 (4).
- Louis Parmentier (Lyon, 27 avril 1802-M, 8 mars 1852), propriétaire, 21 mai 1849.
- Jules Gaspard Prosper de Calvière (Saint-Gilles [Gard], 9 juin 1806-M, 18 mars 1885), propriétaire, ancien capitaine d’état-major, 8 mars 1852 (4).
- Victor Marie Étienne de Bonald (M, 2 mai 1814-Millau, 20 août 1897), propriétaire, 19 mai 1852.
- David Jules Pagézy (M, 28 septembre 1802-M, 31 décembre 1882), propriétaire, 22 septembre 1852.
- Gustave Marie Zéphirin Ferrier (M, 7 janvier 1815-?), avoué, 17 juillet 1869 (4).
- François Antoine Joseph Baldy (M, 18 juillet 1819-M, 10 octobre 1884), négociant, 19 avril 1870 (3).
- Édouard Étienne Bertrand (M, 9 avril 1810-Vendémian, 25 janvier 1900), industriel, 15 septembre 1870 (5).
- Jean Charles Mion (M, 6 mars 1813-M, 15 juin 1886), négociant, 19 avril 1871 (3).
- Édouard Étienne Bertrand, 9 mai 1871.
- Léon Laurent Coste (M, 2 septembre 1823-M, 1er novembre 1904), médecin, 16 septembre 1871 (4).
- Augustin Alexandre Frédéric de La Combe (M, 8 mai 1802-M, 13 février 1880), ancien banquier, 27 avril 1874.
- Léon Laurent Coste, 18 mai 1876.
- Laurent Alexandre Laissac (Olargues, 7 novembre 1834-M, 7 janvier 1913), propriétaire, 9 février 1878.
- François Baumel (Lansargues, 25 octobre 1831-M, 28 novembre 1909), négociant en vins, 15 mai 1892.
- Jean Charles Ferdinand Castets (Bordeaux, 29 avril 1838-Marseille, 24 mars 1921), professeur à la faculté des lettres, 2 février 1893.
- Laurent Alexandre Laissac, 17 mai 1896.
- Pierre Michel Vernière (M, 11 octobre 1847-M, 23 octobre 1918), industriel, 28 mars 1897.
- Paul Pezet (Espalion [Aveyron], 19 juillet 1848-M, 5 juin 1938), médecin et pharmacien, 5 juin 1901.
- Joseph Ernest Briol (Pézenas, 14 juin 1843-M, 25 novembre 1925), avocat, 15 mai 1904.
- Paul Pezet, 17 mai 1908.
- Pierre Paul Chazot (M, 15 décembre 1883-M, 22 avril 1953), avoué, 10 décembre 1919.
- François Paul Moulenq (Montauban, 26 mai 1849-M, 18 février 1931), ancien premier président de la cour d’appel, 18 novembre 1920 (6).
- Auguste Henri Gibert (M, 16 février 1857-M, 12 avril 1929), représentant de commerce, 10 décembre 1920.
- Joseph Émile Alcide, dit Albert, Billod (Bozouls [Aveyron], 26 juillet 1881-Paris 14e, 10 juin 1944), professeur au lycée, 17 mai 1925.
- Benjamin Milhaud (Carpentras, 12 juillet 1865-Versailles, 16 janvier 1957), avocat, 19 mai 1929.
- Paul Marie Maurice Boulet (Marseille, 8 septembre 1894-M, 27 juillet 1982), professeur à la faculté de médecine, 19 mai 1935.
- Jean Marc Zuccarelli (M, 31 août 1901-Boisseron, 7 janvier 1991), avocat, 20 novembre 1937.
- Étienne Paul Clément Rimbaud (Béziers, 20 mai 1872-1961), ancien premier président de la cour d’appel, 11 février 1941.
- Émile Paul Marie Martin (Clermont-l’Hérault, 27 septembre 1875-M, 17 juillet 1955), ancien secrétaire général de la mairie, 23 août 1944.
- Paul Marie Maurice Boulet, 19 mai 1945.
- Jean Marc Zuccarelli, 6 mai 1953.
- François Laurent Jean Léon Delmas (M, 24 août 1913-M, 3 mars 2002), avocat, 19 mars 1959.
- Georges Noël Louis Frêche (Puylaurens [Tarn], 9 juillet 1938-M, 24 octobre 2010), professeur à la faculté de droit, 25 mars 1977.
- Hélène Eugénie Germaine Mandroux (M, 1er décembre 1940), médecin, 22 avril 2004.
- Philippe André Pierre Saurel (M, 17 décembre 1957), chirurgien-dentiste, 4 avril 2014.
(1) Président provisoire de l’administration municipale.
(2) Président de l’administration municipale.
(3) Conseiller municipal faisant fonction de maire.
(4) Premier adjoint faisant fonction de maire.
(5) Président de la commission municipale.
(6) Président de la délégation spéciale.
NOTES
1. Reproduite par Clerc, Pierre (dir.), Dictionnaire de biographie héraultaise des origines à nos jours. Anciens diocèses de Maguelone-Montpellier, Béziers, Agde, Lodève et Saint-Pons, 2 vol., Montpellier, P. Clerc, 2001, nouvelle édition, 2006, la liste des maires de Cholvy, Gérard (dir.), Histoire de Montpellier, Toulouse, Privat, 1984, nouvelle édition, 2001, a été prolongée par Amalvi, Christian, et Pech, Rémy (dir.), Histoire de Montpellier, Toulouse, Privat, 2015, mais doit être rectifiée et complétée.
2. Leenhardt, Albert, Vieux hôtels montpelliérains, Bellegarde, 1935, réimpression, Paris-Genève, Champion-Slatkine, 1984, p. 127-128 et 194-197.
3. Duval-Jouve, Joseph, Montpellier pendant la Révolution, 2 vol., Montpellier, 1879, réimpression, Marseille, Laffitte, 1974, ne dispense pas de vérifier les dates d’installation des administrateurs successifs dans les registres des délibérations (Arch. mun. Montpellier, 1 D 1 à 1 D 19). Quant à l’identification des personnalités, elle est plus facile pour celles qui sont mortes dans la ville, les actes de décès conduisant à Pierre Burlats-Brun, Tables des mariages de Montpellier sous l’Ancien Régime, 3 vol., Montpellier, P. Burlats-Brun, 1990-1991, et de là aux registres paroissiaux des mariages et des baptêmes. Arch. dép. Hérault, naissances à Montpellier d’Antoine Bouquet le 29 août 1747 (baptême du 30 à Saint-Pierre), de Joseph Bestieu le 6 août 1761 (baptême du 7 à Sainte-Anne), de Jean Pierre Thorel le 8 juillet 1759 (baptême du 10 à Notre-Dame-des-Tables), de François Mourgues le 25 juin 1747 (baptême du 29 à Saint-Denis), de Michel Paul Nouguier le 12 décembre 1749 (baptême du 14 à Notre-Dame-des-Tables). Probablement né en 1742 à Montpellier où il meurt le 9 février 1813 (Arch. dép. Hérault, acte du 10), Thibal pourrait être l’un des trois Jean Baptiste de parents inconnus, deux baptisés cette année-là à Saint-Pierre, un à Notre-Dame-des-Tables. À son mariage, le 4 avril à Saint-Pierre après signature du contrat le 26 février 1769, il est chirurgien comme son père dont il porte le patronyme et qui, époux d’une autre que sa mère, décède le 29 avril 1778 (Arch. dép. Hérault, 2 E 57/649, fo. 125-127 ; sépulture de Jean Thibal le 30 avril 1778 à Sainte-Anne. Dulieu, Louis, La Chirurgie à Montpellier de ses origines au début du XIXe siècle, Avignon, Presses universelles, 1975, p. 311).
4. Naissance le 26 février 1762 à Montpellier (Arch. dép. Hérault, baptême du 27 à Saint-Pierre) et décès le 30 septembre 1847 à Marseille (Arch. dép. Bouches-du-Rhône, registre 4) de Jean Pierre Scipion Gas. Bellagamba, Ugo, Les Avocats à Marseille : Praticiens du droit et acteurs politiques (XVIIIe et XIXe siècles), Aix-en-Provence, Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2001, p. 287-292, 294, 297, 555-556.
5. Naissance le 26 août 1754 à Montpellier (Arch. dép. Hérault, baptême du 28 à Saint-Denis) et décès le 26 août 1831 à Nîmes (Arch. mun. Nîmes) de Jean Louis Esprit Marie Fargeon. Arch. nat., LH 932/55, dossier François Louis Frédéric Fargeon.
6. Arch. dép. Hérault, naissance le 15 mai 1759 (baptême du 19 à NotreDame-des-Tables), mariage protestant le 22 juin 1790, et décès le 30 novembre 1829 d’André Verdier à Montpellier. Lamoussière, Christiane, Laharie, Patrick Le Personnel de l’administration préfectorale 1800-1880, Paris, Centre historique des Archives nationales, 1998, p. 700 et 867. Andréani, Roland, La Presse quotidienne de Montpellier des origines à 1944, thèse, lettres, Toulouse, 1989, p. 161.
7. Blanchard, Anne, Les Ingénieurs du Roy de Louis XIV à Louis XVI, étude du corps des fortifications, Montpellier, A. Blanchard, 1979 ; Dictionnaire des ingénieurs militaires 1691-1791, Montpellier, Centre d’histoire militaire de l’université Paul Valéry, 1981, p. 602. Gégot, Jean-Claude, Le Personnel judiciaire de l’Hérault (1790-1830), thèse, 3e cycle, histoire, Montpellier, 1974, p. 541-542. Clinquart, Jean, « Juridictions d’exception en matière douanière sous le Premier Empire : cours prévôtales et tribunaux ordinaires des douanes », Études et documents : histoire économique et financière de la France, tome 6, 1994, p. 207-307. Arch. dép. Hérault, L 2480 ; 5 P 209 ; naissance le 17 août 1747 (baptême du 20 à Notre-Dame-des-Tables) et décès le 15 mai 1814 (acte du 17) de Jean Antoine Poitevin du Bousquet à Montpellier.
8. Arch. dép. Hérault, naissance le 31 mai 1728 (baptême du 3 juin) à Juvignac et décès le 30 mars 1813 à Montpellier de Pierre Montels, naissance le 16 mai 1739 (baptême du 19 à Notre-Dame-des-Tables), mariage le 24 mars 1787 (Notre-Dame-des-Tables), et décès le 22 février 1809, de Pierre Moulinier à Montpellier. Gégot, Jean-Claude, Le Personnel […] op. cit., p. 470-471.
9. Dulieu, Louis, La Médecine à Montpellier, tome 4, De la Première à la Troisième République, 1ère partie, Avignon, Presses universelles, 1988, p. 42-43, 2e partie, Avignon, Presses universelles, 1990, p. 751-754. Condette, Jean-François, Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940, Lyon, Service d’histoire de l’éducation. Institut national de recherche pédagogique, 2006, tome 2, p. 161.
10. Arch. dép. Hérault, 2 M 104 ; 2 M 106 ; naissance le 19 juin 1757 (baptême du 24 à Saint-Pierre), mariage le 27 janvier 1778 (Saint-Pierre), et décès le 1er novembre 1817 (acte du 3), de Jean Baptiste Dupy à Montpellier.
11. Andréani, Roland, « Les maires de Nîmes depuis 1790 », Revue d‘histoire moderne et contemporaine de Nîmes et du Gard, n. 22, décembre 2006, p. 76-82.
12. Andréani, Roland, « De l’École militaire de Paris à la mairie de Montpellier : le marquis de Dax d’Axat (1767-1847) » dans Jauffret, Jean-Charles (dir.), Les Armes et la Toge. Mélanges offerts à André Martel, Montpellier, Centre d’histoire militaire et études de défense nationale, 1997, p. 297-306.
13. Dumond, Lionel, « La descendance de Louis Michel Castelnau : formation et reproduction d’une élite montpelliéraine au XIXe siècle », Annales du Midi, n. 263, juillet-septembre 2008, p. 379-398. Arch. nat., LH/446/68, dossier Louis Michel Castelnau.
14. Burlats-Brun, Pierre, « Le maire de Montpellier (Hérault) Louis Granier, sa famille et sa parentèle », Cercle généalogique du Languedoc, n. 98, janvier-février-mars 2003, p. 34-37.
15. Andréani, Roland, « Les premiers membres de la Société archéologique de Montpellier (22 septembre 1833-1er juillet 1841) », Annales du Midi, n. 297, janvier-mars 2017, p. 81-98.
16. Arch. dép. Hérault, naissance à Montpellier le 21 janvier 1801 (acte du 2 pluviôse an IX), mariage à Ganges le 15 mars 1832, et décès à Lamalou-les-Bains le 22 septembre 1857 de Jean Albin Parlier. Andréani, Roland, La Presse […] op. cit., p. 193, 277, 307, 318. Dulieu, Louis, La Médecine […] op. cit., 2e partie, p. 863. Chabrol, Jean-Paul, Les Seigneurs de la soie : trois siècles de la vie d’une famille cévenole, Montpellier, Les Presses du Languedoc, 1994, réédition, Sète, Nouvelles presses du Languedoc, 2012.
17. Arch. dép. Hérault, 3 M 166. Il faut parfois rectifier les informations de ces listes : Arch. dép. Hérault, naissances à Montpellier le 30 janvier 1792 de Jean Pierre Louis Brun (baptême du 31 à Saint-Pierre), de Théodore Hipert le 9 août 1793 (acte du 11, registre Reynaud).
18. Cabanel, Patrick, et Encrevé, André, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1, Paris, Les Éditions de Paris-Max Chaleil, 2015, p. 276-277.
19. Porcer, Didier, « La construction du Lycée Clemenceau de Montpellier, premier lycée de jeunes filles de France », Études héraultaises, n. 46, 2016, p. 55-63.
20. Un seul d’entre eux a fait l’objet d’une étude biographique : Andréani, Roland, « Ferdinand Castets (1838-1921) doyen de la faculté des lettres et maire de Montpellier » dans Septième centenaire des universités de l’académie de Montpellier 1289-1989, Montpellier, Organisation du 7e centenaire de la création de l’université de Montpellier, 1992, p. 119-121, rééditions dans L’Université de Montpellier, ses maîtres et ses étudiants depuis sept siècles 1289-1989, Montpellier, Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, 1995, p. 255-261, puis « Ferdinand Castets (1838-1921). Un professeur de la faculté des lettres, maire de Montpellier » dans Laurens, Jean-Paul, et Renard, Jean-Bruno (dir.), La Faculté des lettres de Montpellier. Portraits de professeurs, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2013, p. 37-42.
21. Lauret, Élisa, « Les maires de Montpellier de Chazot à Zuccarelli », Bulletin historique de la ville de Montpellier, n. 16, 1991, p. 5-9. Lacombrade, Philippe, « Un chrétien de gauche dans le « Midi rouge » : Paul Boulet (1894-1982) », Parlement[s]. Revue d’histoire politique, vol. hs 7, n. 3, 2011, p. 75-89.
22. Arch. nat., 19800035/1305/50835, dossier Émile Paul Marie Martin.