Les FFI héraultais confrontés à l’amalgame, 1944-1945
Les FFI héraultais confrontés à l’amalgame, 1944-1945
* Historienne
Les FFI héraultais, rassemblés en 1944 sous l’autorité du chef d’« Action ouvrière » Gérald Suberville, ont été incorporés en grand nombre dans la Première Armée Française en septembre 1944 et janvier 1945. Tous étaient volontaires. Ce fut « l’amalgame », cet effort improbable d’intégration à une armée régulière d’éléments disparates issus des Maquis ou des Corps francs urbains. Ils partirent vers le Rhin sans avoir reçu l’entrainement et l’équipement qui auraient été nécessaires. Gérald Suberville fut particulièrement critique à l’égard des conditions de l’amalgame. Mais il combattit jusqu’à la victoire. Le recrutement était régional, et Gilbert de Chambrun, chef de la R3, réussit à emmener des milliers de jeunes hommes qui formèrent deux régiments d’infanterie. Les FFI héraultais firent la campagne d’Alsace aux côtés de leurs camarades de la région. Peu à peu, ils durent renoncer à leur indépendance et furent absorbés par de grandes divisions coloniales : aussi contribuèrent-ils à la relève de soldats africains, déjà épuisés par la Campagne d’Italie, et qui souffraient trop des excès de l’hiver rhénan.
The FFI of Herault, gathered in 1944 under the direction of Gerald Suberville, “action-workers” chief, were incorporated in large numbers to the First French Army in september 1944 and january 1945. All were voluntary. The so-called “Amalgam” is this unclear effort of integration into a regular army of very disparate groups of the maquis or urban free corps. They went to the Rhine front without having received the training and equipment that would be required. Gerald Suberville was one of most critical with respect to amalgam. But he went to fight until victory. The recruitment was regional and Gilbert de Chambrun, the head of the R3, managed to bring together thousands of young people who formed two regiments of infantry. The FFI of Herault campaigned Alsace alongside their comrades of the Region. Little by little, they had to renounce their independence and were absorbed by large colonial divisions : thus, they contributed to emerging african soldiers already exhausted by the campaign of Italy and who suffered too from the excesses of the winter on the Rhine.
Avant l’amalgame : la genèse d’une armée de l’intérieur.
L’histoire des FFI tient dans un temps court mais décisif de la Résistance intérieure. L’unification – au niveau du commandement – des diverses branches de la Résistance armée, a été conçue en décembre 1943, mais elle n’a été effective qu’en mai 1944 avec la mise en œuvre du concept des Forces Françaises de l’Intérieur. Les FFI ont existé officiellement jusqu’au 28 août 1944, date à laquelle le général de Gaulle a décidé la dissolution de leurs structures de commandement, immédiatement après la Libération et l’installation du gouvernement provisoire à Paris. À cette date, ils étaient déjà promis, sur le principe du volontariat, à intégrer l’armée B débarquée en Provence depuis le 15 août. Cet « amalgame » fut difficile. Le nombre des volontaires dépassa les prévisions. Les FFI voulaient aller jusqu’au bout de leur combat. Dans l’Hérault, les premiers partirent en septembre 1944. Mais ils tenaient à le faire sous le nom et les insignes de leur région ou de leur maquis, ensemble, et en gardant leurs chefs. Ce qui révèle, chez ces militaires d’occasion 1, selon l’expression de Gilbert de Chambrun, de la fierté, et aussi une relative défiance à l’égard de l’armée de métier.
Pourquoi le gouvernement provisoire a-t-il voulu l’amalgame ? Pour affirmer et renforcer le droit de la France à compter parmi les vainqueurs de l’Allemagne ; pour relever et remplacer au combat des troupes originaires d’Afrique noire – ce que l’on a appelé le « blanchiment » – sans que la 1ère armée soit affaiblie. Pour répondre, aussi, à la demande des FFI qui, déjà, avaient affrontées et harcelées les troupes allemandes dans leur retraite à travers tout le Languedoc 2. Le projet, avalisé à contrecœur par les Alliés 3, était d’intégrer des résistants de l’intérieur dans une armée régulière, mais sur le principe du volontariat individuel. Or, les FFI voulaient rester groupés comme ils l’étaient dans les corps francs ou les maquis.
Le commandement des FFI de la R3 en 1944
L’occupation de la zone sud, la présence des Alliés en Afrique du nord, l’aggravation de la répression, sont autant de causes qui avaient convaincu les dirigeants des Mouvements de Résistance d’évoluer vers une action immédiate coordonnée. François Marcot a souligné tout l’intérêt que présentait la fusion des unités armées de la Résistance et les facteurs qui l’ont favorisée 4. Le processus fut réalisé entre mars et juin 1944 : le MLN créa d’abord en mars 1944 les CFL, les Corps Francs de la Libération, qui fédéraient toutes les branches armées – Armée secrète, Groupes francs, Service Maquis, Nap-Fer et Action ouvrière. Mais avec la mise en place, en juin, des FFI qui avaient conclu avec l’ORA et les FTPF un rapprochement tactique, l’Armée secrète, issue de Combat, perdait en principe son rôle directeur. Dans l’Hérault, elle s’y refusa et, de fait, l’Armée secrète conserva son rôle fédérateur.
Il n’y eut pas de consensus sur le commandement de cette armée de l’intérieur. Le 18 mai 1944, Torcatis, le chef régional des CFL, fut tué à Carmaux. Et ce fut le lozérien Gilbert de Chambrun, alias Colonel Carrel, responsable régional du MLN, qui devint le chef des FFI de la R3 après le débarquement en Normandie. Il fut chargé de nommer les chefs départementaux. Parce qu’il était soupçonné par les dirigeants de Combat de connivence avec les communistes, sa nomination fut très contestée. De plus, il mit le responsable d’Action Ouvrière-Languedoc, Gérald Suberville 5, à la tête des FFI de l’Hérault. Il entretenait avec Suberville des relations fondées sur une estime et une confiance réciproques, et aussi sur la sympathie qu’inspirait à de Chambrun la très active résistance communiste. Selon Joseph Lanet 6 qui était le dirigeant départemental de l’Armée secrète, donner le commandement à Carrel et Suberville constituait un double « coup de force », à l’échelon régional comme à l’échelon départemental. Gérald Suberville, dénommé Janvier dans la Résistance, avait toujours voulu rester autonome, libre de ses choix et de ses actions. Ses motivations étaient connues : patriotiques certes, mais aussi politiques. Il attendait qu’une révolution naisse de la libération. Aussi la mésentente était-elle profonde entre lui et les dirigeants modérés de l’AS, parmi lesquels les socialistes et leurs amis, comme les membres du directoire du MLN, Missa et Noguères, ainsi que Joseph Lanet, qui était particulièrement chargé de l’ouest héraultais – dit « R3-2 » –, et Jean Bène, l’ancien maire de Pézenas, qui s’occupait de la zone montpelliéraine. Ils refusaient l’autorité de Suberville : « Du jour au lendemain, il aurait eu la haute main sur toute l’organisation militaire que nous avions mise en place et aurait pu disposer à sa guise des armes que nous possédions […] Ainsi le pouvoir de Janvier n’était-il que théorique ; les cadres, les troupes, les armes étaient entre nos mains 7 ». En effet, le BCRA et les Alliés ne voulant pas prendre le risque d’armer des communistes, le DMR (Délégué militaire régional de la France Libre) « Sultan » avait veillé à ce qu’ils ne bénéficient pas des parachutages au même niveau que l’AS ou l’ORA : si bien que les FTPF ou l’Action Ouvrière ne reçurent un peu d’armes et de matériel que grâce à l’intervention de Gilbert de Chambrun.
À la Libération, dans l’Hérault, ce furent bien les FFI qui exercèrent l’essentiel du pouvoir policier et militaire, malgré la présence de nouveaux pouvoirs. Le 29 août, les FFI étaient théoriquement passés sous l’autorité des généraux commandant les régions militaires. Pour la 16e Région, c’était le général Zeller. Présent à Montpellier au début d’octobre, il ne put exercer ses fonctions qu’un mois plus tard. À son arrivée, la police militaire FFI l’interpella. Cela fit scandale dans l’armée, même s’il est excessif de dire qu’il fut « arrêté et mis en prison 8 » ; Gilbert de Chambrun agit à l’égard de Zeller avec respect et courtoisie. Zeller en effet venait de l’ORA et, comme Chambrun, il respectait les décisions du COMAC (Comité militaire du CNR), alors même que, dans cette période transitoire, le ministère de la Guerre aurait voulu sa mise à l’écart. Quand la création d’une direction FFI au ministère de la Guerre eût mis fin à cette crise, Zeller, reconnu à la tête de la 16e région militaire le 1er novembre, confia le commandement des troupes à Gilbert de Chambrun.
Les Groupes francs qui avaient lancé dans les zones urbaines l’insurrection du mois d’août avaient été intégrés dans les FFI sous le nom de « milices patriotiques ». Gilbert de Chambrun avait décidé leur maintien dans la région pour « assurer le maintien de la sécurité publique et protéger notre révolution à ses débuts ». Cela dura jusqu’en janvier 1945 inclusivement. Les milices patriotiques exerçaient une mission de maintien de l’ordre, justifiable dans la mesure où les services de police eux-mêmes avaient à subir l’épuration. Il y avait un réel risque d’anarchie et de troubles en raison des problèmes du ravitaillement, et des passions liées à la première épuration. À Montpellier, il y eut deux milices : l’une, pour le Front National, commandée par Lucien Ely, alias Commandant Quarante, et l’autre pour le MLN, sous les ordres de Maurice Planès, un prisonnier rapatrié, responsable en R3 du Mouvement des Prisonniers de Guerre. Or, il y eut des excès : réquisitions abusives, brutalités, et même des exécutions extrajudiciaires commises à Béziers en décembre 1944 et en janvier 1945 : le préfet les commenta dans son rapport du 16 mars 1945, en qualifiant les premiers coupables de « justiciers populaires » et les suivants d’« apprentis gangsters 9 ».
Les nouveaux pouvoirs, civils et militaires, durent donc compter avec les FFI héraultais jusqu’à la fin de 1944. L’amalgame prévu se fit par étapes, avec des départs échelonnés de septembre 1944 à janvier 1945.
Le passage du général de Lattre à Montpellier. Prémices de l’amalgame
Le général de Lattre, chef de l’Armée B débarquée en Provence, arriva à Bagnols-sur-Cèze le 31 août. Il y rencontra le commandant du maquis gardois de l’ORA, dénommé « Ardennes » pour leurrer l’adversaire, et incorpora cette unité FFI à son armée : c’était un précédent. De là, il décida de « faire un saut 10 » dans le Languedoc. Il avait d’ailleurs été sollicité par Jacques Bounin, commissaire de la République. À Montpellier le 2 septembre, il passa en revue 2 000 FFI, puis il gagna Béziers les 3 et 4 septembre. Il fit aussi un aller et retour jusqu’à Perpignan pour vérifier la situation dans cette zone frontalière. À Montpellier, la foule qui avait vu défiler les FFI depuis le 27 août parut tout à fait rassurée par le défilé militaire et applaudit les chars Sherman, les automitrailleuses et les jeeps. Le Midi Libre titra sur « L’accueil délirant » fait par les Montpelliérains au général.
Jean de Lattre de Tassigny, qui avait commandé en 1942 la 16e région militaire n’était pas un inconnu pour les Héraultais. On se rappelait sa tentative, le 12 novembre 1942, d’entrainer ses troupes contre les Allemands qui envahissaient la zone sud. Révoqué et emprisonné à Riom, il avait pu s’évader en septembre 1943 et rejoindre les Français Libres à Londres puis à Alger. Il pouvait donc bénéficier d’un préjugé favorable aux yeux des résistants – ou du moins d’une partie d’entre eux –, qui étaient partagés entre méfiance et mépris à l’égard d’une armée qui, en 1940, avait connu une défaite trop rapide. Et il déclara en public : « nos frères d’armes des maquis peuvent avoir l’assurance que tous ceux qui ont fait leurs preuves au combat […] seront reçus par nous fraternellement. » (Fig. 1 et 2)
Le soir du 2 septembre, le général aborda la question de l’amalgame lors d’un dîner organisé par le commissaire de la République Jacques Bounin. Gilbert de Chambrun, le chef régional des FFI, y assistait 11. De Chambrun avait reçu des directives du COMAC : on lui demandait d’envoyer ses FFI à la rencontre de la colonne Schneider composée des FFI de Toulouse, Limoges et Clermont-Ferrand qui poursuivait les Allemands en retraite, et visait à opérer sa jonction avec l’armée B. Donc, le 2 septembre, la discussion porta, non sur le principe – déjà acquis –, de l’incorporation des FFI à l’armée régulières, mais sur ses modalités et sur les possibilités d’équipement et d’armement. Gilbert de Chambrun dit au général la volonté des FFI d’aller combattre ensemble. Il aspirait à la création d’une armée populaire qui bénéficierait à la fois des connaissances techniques de l’armée venue d’outremer et de l’ardeur patriotique, voire révolutionnaire, des volontaires FFI. « Je ne voulais à aucun prix revoir l’institution qui nous avait menés à la honte en 19391940 ». Gilbert de Chambrun tenait alors pour modèle les soldats de l’an II 12, et croyait que la vision du général de Gaulle était la même : celle d’une armée populaire, née de la fusion entre une armée régulière et les volontaires FFI qui apporteraient leur ardeur révolutionnaire. Cet amalgame donnerait à la France « une force militaire comparable, tant du point de vue de son esprit que de son efficacité, aux armées de 1792 13 ». C’était reprendre la thèse républicaine de l’armée citoyenne, que Jean Jaurès avait défendue en vain avant la première guerre mondiale 14. Gilbert de Chambrun fut l’un des chefs FFI qui firent prendre aux autorités militaires la mesure des problèmes à régler avec l’amalgame. Il proposait l’envoi de 8 bataillons mais refusait les enrôlements individuels. Comme il fallait encore, à cette date, composer avec les FFI et même les rassurer, quand de Lattre reçut à Lyon, le 9 septembre, Madeleine Braun venue l’interviewer pour Le Patriote, il lui dit son intention de respecter les particularités des formations FFI : « Jamais nous ne ferons une absorption pure et simple des FFI. Il est indispensable de conserver leur nom, leur mystique, et la fierté de leurs groupements 15 ». (Fig. 3)
Mais plus tard, Jean de Lattre se souvint de la discussion du 2 septembre. Le 24 février 1945, au début de la campagne d’Alsace, il convoqua de Chambrun qui commandait alors le 80e RI et lui dit : « Je n’ai pas oublié avec quelle arrogance le gamin que vous êtes, investi de pouvoirs étendus par le hasard, a accueilli l’homme que je suis, commandant en chef de la 1ère armée française ». A cette date, déjà incité par le général De Gaulle à retrouver son affectation civile au ministère des Affaires étrangères, de Chambrun avait choisi de rester dans l’armée, fût-ce avec son seul grade de lieutenant de réserve. Cela créait une tension entre lui et le général De Gaulle.
À Montpellier, le 8 septembre, une autre réunion s’était tenue avec le général Chevance – Bertin 16 commandant des FFI du sud-ouest et du centre, et le colonel Agostini, sous-chef d’état-major de l’armée B. Agostini fit un rapport sur les conceptions de Gilbert de Chambrun : [il refuse] « l’idée d’une intégration pure et simple dans l’armée B et n’envisage pas pour le moment de rattacher des bataillons FFI aux grandes unités de l’armée ». Les FFI voulaient en garder le contrôle 17. Et comme le montrent les propos tenus à Lyon par le général de Lattre le lendemain 9 septembre, il s’agissait encore de trouver des compromis.
Toute la résistance armée était éligible à l’amalgame. Les hommes des maquis, mais aussi ceux des milices patriotiques. Mais tous n’étaient pas prêts à partir, surtout parmi les anciens FTPF, qui voulaient veiller au bon déroulement de l’épuration et ne voulaient pas laisser la place libre aux « Vichyssois ». Dans l’Hérault, les FFI des zones urbaines tardèrent à respecter les décisions du gouvernement provisoire qui ordonna dès le 28 octobre de dissoudre les milices patriotiques. Il fallait les désarmer, repérer les miliciens qui devraient retourner à leurs anciens postes de travail dans les mines et les usines, ceux qui étaient jugés inaptes au service armée mais qu’on maintiendrait sur place, regroupés au chef-lieu du département en « Bataillons de sécurité », ou placés dans le reste du département dans une formation nouvelle, les « Gardes civiques et républicains ». Les CLL en auraient le contrôle. Tous les autres seraient appelés à monter en ligne. La riposte la plus vive vint du CLL de Béziers qui, le 30 octobre, demanda au commissaire de la République de surseoir à l’application du décret. A Béziers, où Suberville avait établi son quartier général, la police militaire FFI disposait d’une caserne et recevait une subvention mensuelle de la municipalité en plus de la rémunération prévue pour chacun des hommes de ces milices 18. Cette police fonctionnait encore en décembre.
De la Résistance à l’enrôlement dans la 1ère armée
Gérald Suberville a souligné les difficultés de l’incorporation 19. L’amalgame se fit lentement, jusqu’à la fin de 1944. Les unités FFI partent avec « l’habillement, l’équipement, l’armement, les munitions qu’elles possèdent, avec une couverture et un couvre-pieds par homme ». Tels sont les termes d’un ordre d’opération de Gilbert de Chambrun qui prépare l’envoi au front de nouveaux bataillons. Il est daté du 18 octobre 1944 20. Ce n’est pas ce que Carrel aurait souhaité, puisqu’il avait réclamé en vain que les équipements soient distribués avant le départ. Mais l’ordre était le même partout.
Même pour rejoindre l’armée, il fallut improviser. Le général de Lattre avait fourni 14 camions. C’étant insuffisant, il fallut trouver des moyens de fortune. De plus, les voies ferrées étaient endommagées à la suite des sabotages du Plan vert, le carburant et les véhicules étaient rares. (Fig. 4)
Le 14 septembre, soit 12 jours après la venue du général de Lattre à Montpellier, 662 hommes conduits par 12 officiers sous les ordres du commandant Boudet, partirent de l’Hérault pour se diriger vers la Côte d’Or. Ils formaient le 3e bataillon de la colonne R3. C’était un bataillon mixte, CFL/FTP. En Bourgogne, la colonne R3 composée de 8 bataillons de marche s’organisa sous le nom de Brigade légère du Languedoc. Chaque bataillon comptait environ 500 hommes. Au total les effectifs de la BLL s’élevaient à 4 000 hommes. C’est le lieutenant-colonel Thomas, lozérien comme Gilbert de Chambrun, ancien chef des maquis de Haute-Lozère, qui les commandait. Il avait été initialement prévu de n’enrôler les FFI qu’individuellement, mais de Lattre avait pu constater que les bureaux de recrutement ouverts lors de son passage dans l’Hérault n’avaient attiré que 9 hommes. D’ailleurs, il fallait tenir compte du précédent créé par le colonel Schneider. Du 2 au 10 septembre, il avait réussi à amener, à partir des FFI du sud-ouest, une colonne forte de 25 000 hommes, de Toulouse à Autun. De Lattre accepta donc, à la fin de septembre, de renoncer aux engagements individuels et d’organiser en bataillons ou en régiments les unités FFI. Elles garderaient leurs cadres. Le COMAC avait prescrit à Gilbert de Chambrun d’envoyer les forces dont il disposait en renfort de la colonne Schneider. Ainsi réunis, les volontaires étaient donc presque 30 000. Malgré cela, le colonel Schneider n’obtint pas leur incorporation pour former une division.
Dans la région R3, Gilbert de Chambrun pouvait disposer encore de 6 000 FFI qui acceptaient de partir à l’armée. On les recruta par département (Aude, Aveyron, Hérault, Gard, Lozère) à raison de 1 à 3 bataillons de 800 hommes chacun. Les FFI catalans devaient assurer la garde de la frontière espagnole 21. Et Chambrun reçut l’ordre de démobiliser les mineurs de fond, certains ouvriers spécialisés, et les étrangers (Polonais surtout car les Espagnols étaient sur leur frontière). Avant le départ d’une deuxième brigade, il alla avec Suberville au camp du Valdahon pour rencontrer le général de Lattre qui leur exposa le projet de blanchiment de l’armée et les nouvelles conditions de l’amalgame : les régiments de FFI remplaceraient les anciens régiments désormais relevés. La 2e Brigade du Languedoc serait régionale. (Fig. 5)
La BLL avait déjà perdu 1 000 hommes, soit parce qu’ils étaient rentrés chez eux, soit parce qu’ils avaient souscrit un engagement dans la Première armée comme le firent ceux de l’ancien maquis ORA de la Montagne noire. Cette unité était particulière : le général de Lattre y avait retrouvé des stagiaires d’une école de cadres qu’il avait créée à Carnon en 1942 et qui l’avaient suivi lors de sa tentative du 11 novembre. La BLL ayant donc besoin de renforts, elle absorba une partie des nouvelles recrues. Elle put alors devenir un régiment qui prit le nom de 80e RI. L’insigne choisi montre éloquemment la fidélité aux origines. (Fig. 6)
Quant à Gilbert de Chambrun, il dut attendre à Montpellier l’ordre de départ qui n’arriva qu’après les violentes contre-offensives allemandes de décembre 1944. Il partit le 25 décembre avec 1 900 hommes. Parvenu au Valdahon, il compléta cet effectif avec d’autres volontaires du Languedoc dont 400 Héraultais menés par le Commandant Suberville et une quarantaine de Sétois conduits par les capitaines Beffre et Chadal. Au total 2 500 hommes qui formèrent le 81e RI.
L’encadrement du « Bataillon des volontaires de l’Hérault » du Commandant Suberville, était, à l’exception du lieutenant Sablier – un officier d’active –, entièrement issu des FTPF ou de l’Action Ouvrière. Le second de Suberville était Marcel Rouvier, dit capitaine Ange, qui venait du maquis Jean Grandel de Saint-Pons. (Fig. 7 et 8)
Gérald Suberville a raconté qu’au camp de Valdahon, avec une quarantaine de camarades, il mit au point un tract qui dénonçait le sort fait aux FFI. Ce fut fait sans l’accord du responsable local du PCF. Un jeune militant de Besançon fut arrêté par la Sécurité militaire pour avoir distribué les tracts. Le « collectif » tint bon et Suberville, rédacteur du tract, ne fut pas dénoncé. Les FFI héraultais reçurent enfin des tenues américaines à la fin de janvier 1945. Ils n’avaient pas perdu leur esprit rebelle : le commandement de Besançon, « un général de naphtaline », comme Suberville surnommait les officiers supérieurs qui lui rappelaient la défaite de 1940, exigea qu’avant d’aller vers le front, ils abandonnent tout leur armement dans leur cantonnement situé à Thize. Ils n’en firent rien, avec la complicité des villageois. Suberville était arrivé avec des mitrailleuses fournies par les guérilleros de la haute vallée de l’Aude en échange de mitraillettes Sten, et avec deux chars récupérés sur les Allemands.
Depuis la conférence d’Anfa, il était admis que la majeure partie de l’équipement des Forces françaises incomberait aux États-Unis. Mais cela ne concernait que des unités régulières 22. En septembre, alors que les Américains étaient encore hostiles à l’équipement des FFI, la pluie et le froid étaient arrivés. Un hiver précoce qui apportait d’ailleurs une justification supplémentaire au processus de « blanchiment ». On ne pouvait donc se passer du renfort des FFI : les besoins augmentaient aussi en raison de la résistance allemande. Le SHAEF 23 fit des prévisions, mais pour 100 000 FFI seulement. Leur équipement ne devait être assuré qu’après leur incorporation dans des unités régulières – ce qu’ils refusaient… Leur dénuement était donc réel : « Les pauvres gars du midi crevaient de froid dans des tenues improvisées » a écrit Suberville. Depuis le 25 septembre, l’armée B désormais dénommée 1ère Armée française réalisait non sans peine l’amalgame. Le décret du 23 septembre 1944 avait rendue obligatoire la signature d’engagements individuels pour la durée de la guerre. Le programme d’Anfa n’avait pas prévu le sureffectif que représenta l’incorporation des FFI. La rigoureuse planification de Washington ne facilitait pas les ajustements. Les tenues cependant arrivèrent plus vite que les armes. Le déficit en armes lourdes ne put être totalement comblé. Or, cela conditionnait les missions de combat. Au problème des armes s’ajoutait celui de la formation. Les officiers FFI eurent à suivre un stage de perfectionnement au camp du Valdahon. Ce fut le cas pour la brigade légère du colonel Thomas. La deuxième brigade constituée par Gilbert de Chambrun avait été un peu mieux équipée – du moins en tenues –, grâce aux efforts de son chef qui obtint une aide financière de la Direction FFI du ministère de la Guerre. Et dans l’Hérault, le COSOR 24 venait en aide aux familles. Dans la 1ère Armée, la tenue conférait prestige ou mépris : les tenues américaines étaient en haut de cette hiérarchie, puis venaient les tenues anglaises, et en bas, celles, françaises, tirées des réserves de l’armée d’armistice. Le colonel Thomas avait pu obtenir en octobre des tenues américaines et la plus jeune fille de Churchill, Mary, accepta d’être la marraine de la Brigade. Un motif de fierté. (Fig. 9)
Les pénuries des premières semaines, avant que soient signés les engagements, expliquent les défections. Gilbert de Chambrun, nous l’avons vu, avait dû les pallier au détriment de sa seconde campagne de recrutement.
La campagne d’Alsace allait commencer le 14 novembre alors que la neige tombait en abondance. L’offensive fut lancée malgré le froid glacial, les brouillards, les tempêtes. Les unités languedociennes étaient amalgamées en renfort, ou de la 4e DMM (Division marocaine de montagne) pour le 80e RI, ou à la 9e DIC (Division d’infanterie coloniale) pour le 81e RI, en remplacement de soldats sénégalais. Elles allaient affronter des Allemands que la Résistance avait déjà combattus en Languedoc : ceux de la 19e armée, toujours commandés par le général Wiese. Mais il ne s’agissait plus d’embuscades et de guérilla. C’était pour les FFI un tout nouveau mode de combat.
La campagne d’Alsace
Les Héraultais combattirent aux côtés des autres volontaires de la région R3 : après son passage au Valdahon, la Brigade légère du Languedoc fut envoyée sur la partie sud du front rhénan. Elle affronta les Allemands à la fin de novembre et l’ex-maquis aveyronnais Jean-Pierre prit une grande part à la bataille qui fit au moins 5 tués et 20 blessés. Le 1er décembre, la BLL occupait Huningue et Village-neuf avec les marsouins du 6e RIC : Les Allemands en avaient fait une tête de pont au sud de l’Alsace 25.
Le mois de décembre fut le plus dur. Surtout quand vint la contre-offensive allemande du 18 décembre dans les Ardennes, complétée par un durcissement de la résistance allemande sur tout le front rhénan. En janvier 1945, la BLL, devenue le 80e RI, toujours sous les ordres du lieutenant-colonel Thomas, reçut le 10 janvier le renfort de 100 volontaires de l’Hérault. Le 20 janvier, un bataillon du 81e R.I. vint le relever pour une quinzaine de jours. Il était commandé par un ancien de l’Action Ouvrière, un cheminot biterrois, le capitaine Grandidier. C’est lui qui avait réussi en août 1944 à dérouter un train de la Wehrmacht et à s’emparer des deux tanks que Suberville amena sur le front. Un mois plus tard, le colonel Thomas était relevé de son commandement. Dans ses adieux datés du 22 février, il dit son regret de ne pas aller jusqu’à la terre allemande, exhorta les hommes à faire confiance à son successeur, le colonel Barbier, et à conserver l’ardeur d’un régiment-maquis, « avant-garde du peuple ». Le 24 avril 1945, le 80e RI franchit le Rhin à Kembs et gagna Mulhouse. En mai, il pénétra en Allemagne et atteignit Stuttgart. Il avait perdu une cinquantaine d’hommes. Parmi eux, les Héraultais : André Baudasse qui était né à Clermont-l’Hérault en 1926 et fut tué dans la forêt de la Hardt le 1er janvier 1945 ; Louis Torbero qui mourut à Mulhouse le 5 mars des suites de ses blessures, il avait 23 ans ; Maurice Fournié, tué à Kembs entre Bâle et Mulhouse, le 8 avril, et qui n’avait que 18 ans, comme André Passet tué à Village-Neuf.
Quant aux volontaires conduits par le Colonel de Chambrun, après 10 jours passés au camp du Valdahon, ils purent fournir un renfort à ceux du 80e RI.
Le 81e RI occupa jusqu’au 20 janvier des positions situées à Uffheim dans l’arrondissement de Mulhouse à près de 5 km de distance du Rhin. De là, le régiment se dirigea vers le nord, jusqu’à Erstein où il établit son PC. Puis, ordre fut donné de franchir le Rhin sur une passerelle à Niffer, un village proche de Mulhouse, abandonné par les Allemands, miné, et resté sous le tir des mortiers. Strasbourg n’était plus qu’à 20 km. De part et d’autre d’Erstein, le régiment devait tenir un front de 14 km que Suberville, venu rencontrer Carrel à Erstein, trouva « démesurément étendu ». Les Allemands n’avaient plus de couverture aérienne mais les soldats français étaient sous le feu de l’artillerie et là aussi, le terrain avait été miné. Ils côtoyaient une brigade FFL et Gilbert de Chambrun a témoigné que les relations FFI-FFL étaient très bonnes, bien meilleures qu’avec les unités d’active et leurs officiers qui, aux yeux des FFI, formaient une caste « avec ses défauts qui étaient apparus en 1939-1940 au moment de l’armistice et jusqu’en novembre 1942 26 ». Le 81e RI venait d’être rattaché à la 9e DIC du colonel Salan. C’était une « assimilation », l’une des formes de l’amalgame. (Fig. 10)
Les Héraultais ne pouvaient plus rester groupés : ils étaient répartis par sections dans les diverses compagnies de cette grande formation qui comptait plus de 15 000 hommes et avait mission de reprendre Karlsruhe avant d’aller vers Strasbourg. Le 81e contribuait au blanchiment d’une formation qui avait compté 9 000 Sénégalais. L’amalgame était donc effectif et les rêves des FFI de septembre 1944 n’avaient plus de sens. (Fig. 11)
La « garde au Rhin » à laquelle ils participaient ressemblait, aux yeux de Suberville, à une forme larvée de guerre de partisans. Pourquoi ? Parce que de l’autre côté du Rhin, l’ennemi paraissait à la fois proche et insaisissable. Les attaques ponctuelles étaient incessantes et Suberville les compara aux légendaires « fantômes du Rhin », SS ou gardes forestiers ou Wehrwolf, les loups-garous nazis… L’Allemagne était proche. Suberville ressentait une forte envie de passer le Rhin et d’« aller surprendre le maréchal Pétain et son gouvernement réfugiés à Sigmaringen ». Il ne savait pas qu’il y aurait retrouvé l’ex-intendant de police de Montpellier, Pierre Marty.
En février, à l’instigation du général De Gaulle et du général de Lattre, Gilbert de Chambrun perdit le commandement de son régiment. Il était remplacé par le colonel Gauvin. Il demanda alors à rester au 81e RI avec le seul grade de lieutenant de réserve. Il écrivit à de Lattre une lettre qu’il communiqua au COMAC (une démarche qui irrita le général) : « Mes supérieurs au Quai d’Orsay se sont déclarés d’accord pour que je parte au front et ne rejoigne l’administration qu’après la fin des opérations ». Beaucoup d’anciens FFI étaient alors rétrogradés car pour les cadres de l’armée traditionnelle, les grades FFI avaient toujours été un sujet de mécontentement : « un encadrement pléthorique, mais aux connaissances militaires souvent insuffisantes 27 ». Dans l’armée, on tenait aussi les FFI pour indisciplinés. Suberville et Chambrun ont tous deux constaté et condamné les pillages et viols dont se rendaient coupables des unités françaises, mais Gilbert de Chambrun a pensé que le comportement des ex-FFI était le meilleur parce que leurs cadres, plus politisés, faisaient plus nettement la distinction entre les nazis et le peuple allemand. Le 24 mars, trois jours avant le départ pour l’Allemagne, Gilbert de Chambrun reçut l’ordre, signé par le général de Lattre, de rejoindre son poste aux Affaires étrangères de toute urgence. Il prit le risque de désobéir et entra en Allemagne avec son bataillon le 1er avril à Neue Lauterbourg. C’est à Worth-am-Rhein qu’il épousa le médecin militaire Jacqueline Retourné (alias Noëlle) venue de la résistance lozérienne et qui avait été médecin au Mont-Mouchet.
Gilbert de Chambrun put participer à la bataille de Rastadt le 14 avril avec le lieutenant Ginovès, ancien chef du maquis Latourette. C’est à Rastadt qu’arriva l’ordre de le mettre aux arrêts de forteresse. Il y resta, à la caserne de la Garde républicaine de Strasbourg, jusqu’au 8 mai, jour de la capitulation allemande. Il fut ensuite transféré à la caserne de la Garde à Saint-Denis jusqu’au 30 mai 1945.
Conclusion
En juin 1945, René Piquemal, un ancien des groupes francs du Minervois qui servait au 81e RI, a assisté avec amertume à la poursuite de la révision des grades FFI 28. L’armée n’avait plus besoin de ménager les courageux volontaires passés de la Résistance à une guerre pour laquelle ils n’avaient cependant été ni formés ni normalement équipés. L’amalgame se terminait donc sans donner naissance à l’armée nouvelle dont certains avaient rêvé. Pour ceux qui espéraient une révolution, comme Suberville et ses compagnons, la déception fut forte mais elle était prévisible. Peut-être faut-il surtout regretter que les éléments FFI aient été traités dans la 1ère Armée avec une certaine arrogance qu’ils ne méritaient pas.
On ne peut, pour autant, parler d’échec tant l’apport des FFI contribua à la victoire. Ces soldats « en sabots » ont réellement incarné l’esprit de l’An II. En Languedoc, déjà, ils avaient attaqué l’occupant sans l’appui de troupes régulières et assuré une Libération complète : le général de Lattre put s’en assurer lors de sa rapide opération de reconnaissance de septembre 1944. L’objectif patriotique commun était atteint. Quant à l’objectif du général de Gaulle : mettre la France au rang des vainqueurs, les campagnes de 1944-1945 avaient bien contribué à sa réalisation. Et le général de Lattre reconnut la maîtrise acquise par les FFI au combat dans cette armée « Rhin et Danube » née de l’amalgame de 250 000 soldats venus d’Outre-mer et de 137 000 FFI 29.
Petit glossaire
A.O. | Action Ouvrière. |
A.S. | Armée secrète (secteur militaire du mouvement Combat). |
BCRA | ABureau central de renseignement et d’action, organisme français créé à Londres en 1941. |
BLL | Brigade Légère du Languedoc. |
CLL | Comité local de Libération. |
DIC | Division d’Infanterie coloniale. |
FFI | Forces Françaises de l’Intérieur. |
FFL | Forces Françaises Libres. |
FTPF | Francs-Tireurs et Partisans français. |
MLN | Mouvement de Libération nationale. |
NAP | Noyaux administratifs et professionnels (ou, plus couramment : Noyautage des Administrations publiques). |
ORA | Organisation de Résistance de l’armée. |
RI | Régiment d’infanterie. |
RIC | Régiment d’infanterie coloniale. |
Région R3 | Région militaire FFI comprenant l’Aude, l’Aveyron, l’Hérault, la Lozère, les Pyrénées-Orientales. |
NOTES
1. Chambrun, Gilbert de, Journal d’un militaire d’occasion, Les presses du Languedoc, Montpellier, 2000, 190 p.
2. Harris, John, et Richard, Jean-Claude, « La Libération de Montpellier (1944), d’après les témoignages inédits d’Andrew Croft, François Rouan et Gilbert de Chambrun », in Études héraultaises, 1993, pp. 59-72.
3. A.N.72 AJ 443, Zone sud, général Cochet.
4. Marcot, François, « Forces françaises de l’intérieur », in Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006, pp. 185-186.
5. Chaubin, Hélène, « Suberville Gérald », DBMOS.
6. Lanet, Joseph, Mémoires de Résistance, éditions Delatour France, 2010, 235 p.
7. Idem, p. 175-176.
8. Le Goyet, colonel Pierre, « Quelques aspects du problème militaire pendant la libération du territoire », in Colloque international d’histoire de la 2e Guerre mondiale, Paris, 28-31 octobre 1974, p. 12.
9. Chaubin, Hélène, L’Hérault dans la guerre, 1939-1945, De Borée, 2015, p. 259 et sq.
10. Lattre de Tassigny, général Jean de, Histoire de la première armée française, Presses de la Cité, 1971, 654 p.
11. Chambrun, Gilbert de, Journal d’un militaire d’occasion, op. cité.
12. Soboul, Albert, Les soldats de l’an II, Le Club français du Livre, 1980, 299 p.
13. Chambrun, Gilbert de, op. cité, p. 166.
14. Jaurès, Jean, L’armée nouvelle (Œuvres, tome 13), Fayard, 2012, 576 p.
15. Les Forces Françaises de l’Intérieur du Languedoc-Roussillon / Région R3 dans l’armée de la Libération, Actes du Colloque de Montpellier, 14 mars 1996. P. 108.
16. C’est le général Chevance-Bertin qui donna à Gilbert de Chambrun le surnom de « Marquis Rouge ».
17. Michalon, Lieutenant-colonel Roger, « L’amalgame FFI-1ère armée et 2ème DB », in Colloque international Paris 1974.
18. Midi libre, « Milices et gardes patriotique », 30 octobres 1944.
19. Suberville, Gérald, L’Autre Résistance, AIOU, Saint-Etienne-Vallée française, 1998, 179 p.
20. Idem.
21. Chambrun, Gilbert de, op. cité.
22. Le Goyet, colonel Pierre, op. cité.
23. Supreme Headquarters Allied Expeditionary Forces.
24. Comité des Œuvres Sociales de la Résistance.
25. Lattre de Tassigny, général Jean de, op. cité.
26. Chambrun, Gilbert de, op. cité.
27. Michalon, Lieutenant-colonel Roger, op. cité.
28. Bourderon, Roger, Libération du Languedoc méditerranéen, Hachette, 1974, 283 p.
29. Lattre de Tassigny, général Jean de, op. cité. p 213.