En 1999 a été découvert dans une étable du domaine de Cazeneuve, au village de Lauret (canton de Claret, département de l’Hérault), un milliaire qui se trouvait hors de tout contexte archéologique. Le Musée archéologique Henri-Prades le recueillit à Lattes, en assura la restauration, avant de le restituer au domaine dont il provenait. Un moulage est actuellement déposé à Loupian (canton de Mèze, département de l’Hérault), ce qui s’explique par les diverses phases de l’histoire de la découverte, comme nous le verrons plus loin. Ce nouveau document a déjà été brièvement signalé.
Il s’agit d’un milliaire de forme cylindrique, mentionnant Constantin. Il est incomplet tant dans la partie supérieure que dans la partie inférieure. La hauteur conservée est de 0, 64 m. ; le diamètre est de 0, 28 m. On rappellera que le diamètre du milliaire de Galère, qui provient des environs de Castelnau-le-Lez, est de 30 cm. environ.
Le champ épigraphique a été toutefois conservé presque dans sa totalité. Quelques lettres de la première ligne ont souffert à cause de la cassure. Mais les rapprochements que l’on fera avec les milliaires de Constantin qui datent de la même période n’autorisent pas à supposer, par exemple, qu’aurait disparu la dénomination initiale de D(ominus) n(oster). Comme nous le verrons plus loin, dans la région qui correspond au territoire de la cité de Nîmes il s’ajoute à un milliaire des environs de Montpellier, adressé au même empereur, qui est mentionné par Hirschfeld puis, plus rapidement, par E. Bonnet au début du XXe siècle, mais dont la trace était perdue avant même le recensement du Corpus inscriptionum Latinarum et de l’Histoire générale de Languedoc
Le contrôle par Constantin des diocèses d’Occident, diocèse des Gaules, diocèse des Espagnes, est une des questions qui a suscité des discussions parmi les historiens. Quel était le territoire qui fit acte d’obédience au prince nouvellement acclamé ? Quelle était la zone qu’il contrôlait, surtout si l’on tient compte que peu après le coup de force des soldats de son père, l’acclamant imperator, se produisit à Rome, à la fin d’octobre 306, un coup d’état identique, mais au bénéfice de Maxence, le fils de Maximien Hercule, et qu’entre les deux pouvoirs voisins une compétition se produisit vraisemblablement afin de mettre la main sur le plus grand nombre de provinces, c’est-à-dire sur les plus grandes ressources. […]