Description
Les aqueducs romain et médiéval de Gabian
I. Introduction
La source qui alimente, aujourd’hui la commune de Gabian a une longue histoire. Fréquentée par les hommes depuis le Néolithique elle fut captée, au début de notre ère, par les Romains pour alimenter en eau la ville de Béziers. La deuxième moitié du IIIe siècle fut une période de troubles qui provoqua la fin de l’exploitation de l’aqueduc, faute pour la ville d’avoir les moyens — en hommes et en matériel — d’assurer l’entretien des ouvrages et de pouvoir contrecarrer les usurpations et les tentatives de destruction des ouvrages. Mais surtout, au même moment, la ville doit rassembler ses forces pour assurer sa défense par une enceinte puissante, largement faite des débris de sa splendeur passée — des pierres de l’aqueduc aérien du dernier kilomètre (fig. 15, 1) —, mais capable de protéger efficacement le castrum auquel s’est réduit l’espace utile de la colonie, comme ce fut le cas dans bien d’autres cités de la Narbonnaise.
La source fut à nouveau captée au Moyen Âge, son eau conduite dans un bassin (Resclauze), pour mouvoir — par éclusée (resclausar en langue d’Oc) — les meules d’une série de 5 moulins en cascade.
II. Problématique
Notre intervention sur le site a eu pour dessein :
- d’apporter des éléments indiscutables à la connaissance du tracé en plan et en profil en long des galeries romaines et médiévales ;
- d’essayer de préciser les dates de construction de ces ouvrages ainsi que la période de fin d’exploitation de l’aqueduc romain.
II-1. Ce que nous savions :
Trois témoignages étaient en présence, dont deux concordants :
1. E. Sabatier, en 1841, décrit cette source : « l’eau surgit dans un bassin à peu près elliptique formé de roches naturelles et de murs auquel elles ont, en partie, servi de fondement. Dans la circonférence de ce bassin, deux aqueducs. L’un, aujourd’hui bouché, se dirige au sud-ouest vers Fouzilhon. L’autre conduit les eaux vers un bassin appelé la Resclauze qui a fort longtemps alimenté trois moulins en cascade… ».
Ce texte a conduit J.-L. Andrieu a adopter les assertions de Sabatier et à prendre pour origine de l’aqueduc romain le deuxième « aqueduc… qui… aujourd’hui bouché, se dirige au sud-ouest vers Fouzilhon ».
2. Cette hypothèse semblait avoir été confirmée par la campagne de recherche du parcours de l’aqueduc romain de Béziers effectué par le G.R.A.H.M.R. (Groupe de Recherche Archéologique de l’Hérault, de Montpellier et de sa Région) — par la méthode de mesure de la résistivité des sols, au début de 1988. Les résultats de ces mesures sont reportés sur le plan n° 50.
Les trois bases de mesure donnent 3 points remarquables M1, M2 et M3 qui sont — presque — alignés sur un tracé qui semble confirmer la description de E. Sabatier, reprise par J.-L. Andrieu !
3. Mais une communication de G. Kress et J.-P. Mailhé, en 1992, fait état d’un texte de 1895 (3) qui précise que « à quelques mètres du 2e bassin vient s’embrancher un second aqueduc, se dirigeant au sud-ouest vers Fouzilhon. Cet aqueduc aujourd’hui fermé dont les traces subsistent sur un développement de près de trois myriamètres, fut construit dans le 1er siècle de notre ère, et utilisé pour conduire l’eau des sources à Jullia Biterra (Béziers) ». Cette assertion, se traduit — sur le plan de la page 89 — par un tracé qui assimile l’aqueduc existant avec l’aqueduc romain — ou reconstruit sur un tracé romain (fig. 50 bis). […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1994 |
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Nombre de pages | 9 |
Auteur(s) | Jean-Louis ANDRIEU, Jean-Luc ESPEROU, Jean-Pierre MAILHE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |