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Description

Les Anchies une famille montpelliéraine à l’époque moderne, histoire familiale

* Docteur en histoire de l’art.

Cet article est dédié à la mémoire de Jean Nougaret, en signe de gratitude pour ses encouragements et pour ses précieux conseils, lors de la soutenance de ma thèse de doctorat – où il m’avait notamment interrogée sur la famille d’Anchies – et ensuite autour d’autres sujets d’histoire montpelliéraine.

« La maison est temps pétrifié. Elle rassemble, condense le passé et le futur dans l’espace habité, construit autrefois et modifié par les générations successives, qui ont unifié les modes d’aménagement. Objets contenus et vie des hommes y inscrivent les lignes de force de la vie familiale […]. »

Réalisé en 1615, suite au décès de son propriétaire, l’inventaire de la maison de l’apothicaire montpelliérain Jean d’Anchies (ou Anchies) offre un des relativement rares exemples de description d’intérieur domestique de cette période. Remarquable par sa collection de portraits, cet intérieur nous permet, en recoupant les informations qu’il recèle, de retrouver et de reconnaître d’autres personnages de la famille dont les archives montpelliéraines ont gardé la mémoire.

Quelques éléments d’histoire familiale

Inscrit dans le registre des apothicaires le 7 juillet 1574 et marié la même année, Jean d’Anchies est né, très probablement, vers le milieu du XVIe siècle et devient, entre 1575 et 1593, père de huit enfants enregistrés dans les registres de naissances de l’Église réformée. Si la présence de son épouse et de leurs enfants est très peu signalée dans l’inventaire de sa maison, d’autres membres de la famille, notamment de sa fratrie, y sont bien mieux représentés. D’origine marchande – par Jacques, grand-père de Jean et premier ancêtre connu –, la famille Anchies accède, avec Jean-Jacques (ou Jehan), le père, aux offices dans l’administration financière. En effet, à la naissance de ses enfants dans les années 1560, celui-ci apparaît dans les registres paroissiaux comme « marchand », mais en 1606 et 1609, lors des mariages de ses filles Marguerite et Françoise, alors qu’il n’est plus en vie, il est présenté comme ancien « trésorier du domaine du roy ».

Si Jacques, un des fils de Jean-Jacques, suit la voie ouverte par son père, la famille voit également naître en son sein une dynastie d’apothicaires. Constituée, à travers les statuts de 1572, en un corps de métier bien distinct, séparé de l’épicerie, la pharmacie montpelliéraine connaît alors un certain prestige en tant que profession scientifique, ce qui facilite aux enfants d’apothicaires l’accès à une instruction supérieure à leur condition, à certains offices ou aux professions juridiques. L’étude des quatre générations d’Anchies dont les archives montpelliéraines conservent, du moins partiellement, le souvenir, témoigne d’une part de la transmission de la profession de père en fils, et d’autre part de la coexistence, au sein de la même famille, de la petite robe, de la pharmacie et de la bourgeoisie marchande. Ainsi, Jacques Anchies, fils de Jean-Jacques et frère de Jean, est trésorier et contrôleur – et donne naissance à un fils, Jean-Pierre, qui embrasse une carrière d’avocat à la cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier –, tandis qu’un autre Jean, fils de Jean, hérite à son tour de la profession de son père en devenant apothicaire en 1601. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2016

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Raluca BOANGIU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf