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Description

Le Prieuré Saint-Michel de Grandmont (Hérault)

Situé à 7 km à l’est de Lodève, sur le rebord d’un plateau désert et accidenté, profondément entaillé au sud par les vallées du Lodévois et dominé au nord par les falaises du Larzac, le prieuré de Saint-Michel de Grandmont est un petit monastère que le temps et les guerres religieuses qui dévastèrent la région, semblent avoir épargné. Ce prieuré, bien caché aujourd’hui dans la solitude sauvage des bois de Grandmont, appartenait cependant à l’un des ordres monastiques les plus populaires et les plus sévères du Moyen Age : l’Ordre de Grandmont en Limousin.

Le site choisi par les religieux, un promontoire d’où la vue découvre un admirable panorama qui s’étend jusqu’à la mer, était propice à la solitude et à la contemplation. Son occupation était cependant bien antérieure ; dès la préhistoire la présence d’une source y avait fixé les hommes. Aujourd’hui encore une série de dolmens et de mégalithes jalonne la bordure du plateau ; deux d’entre-eux, encadrent le monastère : celui de Coste-Rouge à l’ouest, celui du Belvédère à l’est.

I. – HISTORIQUE

On ne sait exactement à quelle date, ni par qui fut fondé le monastère de Saint-Michel qui n’apparaît dans les textes qu’à la fin du XIIe siècle (1189), époque de la grande expansion de l’ordre. Cela n’a rien de surprenant si l’on considère que les statuts de l’ordre faisaient défense aux moines de conserver aucun titre de propriété, aucune preuve écrite des donations qui lui étaient faites. On présume que ce fut dans la première moitié du XIIe siècle, à la suite de la donation d’un domaine noble, car par la suite, les prieurs revendiqueront toujours cette qualité pour leurs terres et feront valoir leurs prérogatives seigneuriales pour défendre les droits du monastère.

Il est probable qu’il existait déjà une chapelle dédiée à saint Michel, bien avant l’arrivée des religieux ; chapelle qui donnera son nom au prieuré, alors que les fondations grandmontaines sont toujours dédiées à la Vierge. La présence d’une pierre de dédicace d’une église en l’honneur de saint Michel, en caractères romans du début du XIIe siècle, semble bien le confirmer (Fig. 1). Gravée sur une pierre, visiblement réemployée, elle se trouve aujourd’hui encastrée dans le mur, au-dessus de la porte de la chapelle construite en 1335 par Bérenger de Vailhauquez, au nord de l’église : « CONSECRATA EST HAEC AULA XI KL. (calendas) JUNII IN HONORE SCI (sancti) MICHAELIS ARCANGELI ». L’église qu’elle désignait pourrait, dans ces conditions, avoir été la première chapelle édifiée en ce lieu, chapelle qui sera remplacée à la fin du XIIe siècle par l’église actuelle […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

20

Auteur(s)

Robert SAINT-JEAN

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf