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Description

Le pont de Gignac Note sur « Contes et légendes en Languedoc »

Le pont de Gignac

L’étude historique de Gignac, nous donne, dans ses origines, en 922, « Gignachum ». D’après le chevalier Antoine de Laurès, cette ville se serait appelée « Tourette ». Ce n’était autre qu’une ville fortifiée construite au pied d’une villa gallo-romaine ; c’était à l’époque une importante place forte au carrefour de nombreuses voies de pénétration, dominée par sa massive tour de guet.

D’après ce que nous croyons, l’ancienne voie romaine allant à Lodève et Rodez devait passer par Gignac, après avoir suivi la rive gauche de la Lergue à une faible distance de la route 109, jusqu’au sommet de la petite côte de Rabieux, d’où elle prenait une ligne directe jusqu’au pont romain dont il reste très peu de vestiges en aval du moulin de la ville dès Gignac, elle suivait le chemin « Salinier » jusqu’à la « Combe Salinière », dans la garrigue pour aboutir à Substantion : c’était le « Cami-farrat » qui passait à Font-Chaude (répertoire archéologique du département de l’Hérault, période gallo-romaine).

A l’occasion de la construction de la route royale Montpellier-Paris en passant par l’Auvergne, on a restauré et rectifié cette voie et le 6 avril 1768 a été commencé le tracé plus au sud. Par cette rectification, on a diminué la rampe de la « Taillade », et l’on a évité les lieux bas et couverts qui servaient de repaire aux brigands pour détrousser les passants.

C’est aux États de Languedoc que nous devons la structure essentielle de notre réseau routier, nos canaux (dont celui du Midi, des aqueducs toujours en usage, des ponts, tel le magnifique pont de Gignac, dont ils décidèrent la construction en 1774.

A cette époque, Bertrand Garripuy, Directeur des travaux de la Province du Languedoc, conçut le projet de la construction d’un pont sur l’Hérault. Les travaux débutèrent en 1776 ; après un arrêt pendant la Révolution de 1789, ils furent continués par son neveu Ducros puis terminés par les ingénieurs Billoin et Fontenay en 1810.

Ce pont possède deux arches en plein cintre et une grande arche en anse de panier ; il est sur des piédroits, décoré d’une archivolte. La partie accolée à la rive gauche de la rive est bâtie sur le roc, celle de la rive droite repose sur de solides pilotis de sapin. Les arches latérales sont ornées de bossages, celle du milieu à parement uni. Certains prétendent que cette arche n’a pas été faite suivant le plan primitif; voici comment ils s’expriment : « … Si l’on ajoute à cette circonstance que cette arche est beaucoup moins épaisse, on pourrait penser avec raison que le pont n’a pas été fini suivant le même plan sur lequel il avait été commencé et que d’autres vues, en particulier d’économie, ont présidé à cette disposition ». D’autres nous disent : « Les compagnons de Gignac avaient commencé l’ouvrage ; étant trop âgés pour le continuer, il fut fait appel à ceux de Saint-André, cela occasionna des troubles sur le chantier, il fallut faire appel à la troupe pour remettre tout dans l’ordre ». […]

Henri BELUGOU : Note sur « Contes et légendes en Languedoc »

Des travaux passionnants ont paru récemment : Fabre, Lacroix, Nelli, Roquebert, Pécout, etc. ; des livres de récits populaires publiés par Gallimard ; de précieuses et fort intéressantes publications comme « Connaissance des Pays d’Oc » ; ou « La France », éditée à Prades. Ajoutons bien sûr la revue « Études sur Pézenas », élargie à l’ensemble de l’Hérault.

Jusqu’à ces dernières années nous n’avions pas tellement de volumes de ce genre ou de revues, en dehors de l’incomparable « Revue des langues romanes ». Citons certaines manifestations originales fort réussies comme la belle exposition des Totems de C. Achard, qu’il faut féliciter, à Pézenas, en 1981.

J’ai écrit des contes, légendes, récits (de facture plutôt littéraire) sur certains pays d’Occitanie en général, le Languedoc en particulier. Mes ancêtres ont vécu près de la vallée de l’Hérault, dans la même région, depuis au moins le XIVe siècle. J’ai été vigneron moi-même. La côte méditerranéenne et l’Hérault ont mes préférences par droit de naissance, si je puis dire, puisque j’en suis originaire. Priorité au pays natal.

Voici seulement quelques remarques ou réflexions.

Un texte, même s’il est créé, est fait d’observations, de réminiscences personnelles ou de souvenirs d’anciens malgré les apparences souvent trompeuses d’invention. J’ai souvent choisi les sujets, les thèmes dans le monde des gens modestes, des paysans. Les personnages, je les ai parfois connus, ou ils ont parlé à travers des confidences d’aïeux.

Le Conteur peut rechercher plusieurs buts. Bien sûr : distraire, divertir, mais aussi, sous les apparences de l’anecdote ou de l’histoire, veiller à maintenir la fidélité au terroir. De plus, donner à l’étranger ou aux Français non méridionaux, ignorant ou non des territoires du Sud, une idée, une image de nos inépuisables richesses ; faire connaître des aspects de notre littoral, de nos plaines, de nos montagnes, de nos vignes, de nos champs, de nos villes, villages, paysages. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

2

Auteur(s)

Gilbert GILLAND, Henri BELLUGOU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf