Le Patronage laïque municipal de Béziers, une œuvre de jeunesse de la IIIe République au service du radicalisme
Le Patronage laïque municipal de Béziers,
une œuvre de jeunesse de la IIIe République au service du radicalisme
p. 125 à 138
La création d’un centre communal de jeunesse à Béziers, d’un patronage laïque municipal ne paraît pas surprenante dans ce territoire, décrit comme le moins pratiquant du département de l’Hérault 1. En effet, dès la fin de XIXe siècle, Béziers est un territoire rétif à l’influence religieuse comme l’atteste ce jugement d’un missionnaire catholique, « si Notre-Seigneur reparaissait en terre, ce sont les gens de Béziers qui le crucifieraient à nouveau. » 2 Toutefois en dépit de ce trait caractéristique se trouvent à Béziers face à face deux types de structures d’encadrement de la jeunesse, deux patronages qui s’opposent d’une part ceux qui sont diriges par l’Église catholique et d’autre part ceux qui ne dépendent d’aucun pouvoir spirituel 3. Une question se pose tout de même, celle de la date de fondation du patronage communal laïque fin 1922-début 1923 4 Pourquoi avoir attendu si longtemps pour mettre en place une structure laïque face aux structures confessionnelles 5 ? Cette interrogation prend encore plus de relief à la lecture du registre des délibérations du Conseil municipal de Béziers, « il serait plus pratique de se préoccuper de la création à Béziers des œuvres post-scolaires qui nous manquent notamment les patronages laïques à opposer aux patronages libres organisés » 6 Cette déclaration est faite par Henri Signoret, adjoint au maire en novembre 1909. Ainsi, il aura fallu au moins 14 ans pour passer du vœu à la réalité. Certaines remarques doivent être toutefois formulées, les années de guerre d’une part 7 mais aussi l’existence d’autres œuvres de jeunesse 8, peuvent expliquer ce long délai. Parmi les initiateurs de cette création, sont à retenir bien évidemment son premier président Jean-Jacques Martin 9 ainsi qu’une figure emblématique de la vie associative biterroise, Antoine Moulin 10. Non seulement car il est le père de Jean Moulin, bien sûr, mais aussi et surtout par sa propre personnalité, son action et son engagement 11. Professeur au Lycée Henri IV, membre de l’Université populaire, les Patronages, qu’il met en place, ne sont pas seulement une entreprise pédagogique, ce sont aussi, et peut-être surtout une œuvre politique s’inscrivant dans la France de l’Entre-deux-guerres pour le combat des valeurs laïques défendues par le Parti républicain radical et radical-socialiste dont il était un des élus 12. Car la création de ce patronage s’inscrit dans un mouvement national d’encadrement de la jeunesse en concurrence avec les institutions ecclésiales 13. Les œuvres laïques et confessionnelles vont de pair à Béziers comme l’a démontré Paul Pistre 14. Toutefois, il faut tout de même bien comprendre les spécificités de chacune et notamment de celle qui nous intéresse le patronage laïque, la volonté de diffusion d’une culture républicaine. Celle-ci est caractérisée par des références au passe, des exaltations aux périodes historiques privilégiées, une fidélité aux textes sacres, aux grandes dates, aux grands hommes, aux pratiques politiques, juridiques, sociales et internationales. Elle fonde l’identité de la famille politique républicaine, constitue pour ses membres un élément de reconnaissance, possède un discours spécifique avec ses mots codés, joue comme un élément de communion pour ceux qui s’en réclament » 15 L’action d’Antoine Moulin s’inscrit alors pleinement dans cette culture, la création des patronages communaux laïques est sans doute un exemple parmi d’autres de son engagement politique républicain 16. Le camp républicain veut enseigner ses valeurs, sa culture à la jeunesse et à besoin à cet effet du relais supplémentaire à l’école publique que sont les patronages. Cette création biterroise s’inscrit donc dans l’air du temps mais est-elle seulement créée en fonction de ses buts idéologiques ou bien tout simplement pour répondre à des besoins exprimés par la population de la cite ? Pour répondre à cette question fondamentale, une étude de l’institution (activités, dirigeants, participants) tout autant qu’une consacrée à aux initiateurs (Jean-Jacques Martin, Antoine Moulin) permettra de rendre compte des enjeux locaux. Toutefois comme ce phénomène s’inscrit dans le cadre national, le local ne peut pas être le seul terrain d’investigation. C’est pourquoi une approche comparative avec un autre territoire aux caractéristiques similaires, au niveau des rivalités religieuses et de la domination politique municipale radical-socialiste peut être très intéressante pour comprendre pourquoi la fondation d’un tel établissement a été juge utile. Les patronages communaux laïques sont tout autant une institution d’encadrement et de formation de la jeunesse qu’une institution exprimant les valeurs républicaines par-delà les clivages locaux 17. Toutefois les modèles pédagogiques, eux, appartiennent à la « culture des patronages », c’est-à-dire qu’ils suivent un idéal-type au sens webérien 18. Ainsi à Béziers, les patronages communaux laïques sont tout autant une institution d’encadrement et de formation de la jeunesse qu’une institution exprimant les valeurs républicaines par-delà les clivages politiques locaux reflétant une période où les partis politiques de gauche faisaient de l’encadrement de la jeunesse une de leurs priorités 19. Les patronages ont vocation d’accueillir les enfants dont « l’âge limite est fixé à 6 ans minimum et à 13 ans maximum » 20.
1 - Une institution d'encadrement et de formation de la jeunesse
« Nous devons considérer l’école laïque comme le pivot indispensable au développement des institutions républicaines et démocratiques et nous devons favoriser cette école et toutes les œuvres qui en dérivent, notamment les patronages, les cours professionnels, les bourses aux enfants pauvres, en attendant la réalisation du cartel de Salut social qui est né à Béziers » 21 Le rôle des patronages communaux laïques est affirmé comme essentiel dans la politique municipale de promotion de la culture républicaine par Émile Suchon En 1924, la situation politique de Béziers connaît des changements avec le retour à l’Hôtel de ville d’Émile Suchon, maire démissionnaire en 1907 22. Le nouveau maire prend acte de la création des patronages communaux laïques auquel il a d’ailleurs participé lui-même en qualité de délégué cantonal dès 1922 23. De fait son attachement n’est pas feint, il est la conséquence d’un engagement militant en faveur des œuvres laïques.
1) Une création militante
Pourquoi créer des patronages communaux laïques ? « La fondation, en décembre 1922, des patronages communaux laïques montre une nette volonté d’unification à l’échelle de la ville. Désormais Béziers présente un organisme, qui sait se démultiplier en de nombreux sous-ensembles proches des familles, mais dont la gestion reste centralisée. L’appui de la Municipalité à travers les changements politiques ne lui fera jamais défaut » 24. L’analyse de Paul Pistre, le premier historien des patronages communaux laïques de Béziers répond clairement à notre question. Toutefois, il n’est pas inintéressant de s’interroger sur les modalités de l’émergence d’une telle entreprise dans la France de l’Entre-deux-guerres. Béziers n’est pas évidemment la seule ville à mettre en place une structure de ce type. Ainsi l’agglomération lyonnaise fournit également un bon exemple, à une autre échelle bien sûr, de la vitalité des patronages durant cette période 25. Comparaison intéressante en raison notamment de l’étiquette similaire des équipes municipales entre Lyon et Béziers et de la forte implantation des structures confessionnelles dans chacune de ces communes. Le maire de Béziers, Émile Suchon est d’ailleurs le représentant local du groupe Herriot pour le Parti républicain radical et radical-socialiste, lui-même maire de Lyon. La constitution de ce type de structure s’inscrit donc dans un processus national de socialisation de la jeunesse. Pour autant le moment de la mise en place est-il le début de cette aventure particulière ?
• la mise en place d'une structure
Le 20 novembre 1922, un organigramme comprenant un bureau, des délégués des écoles et un comité de patronage est présenté. Il formera l’ossature de la future association. Le tableau de cette organisation permettra de mettre en évidence la nature des participants les enseignants d’une part mais aussi certains membres du conseil municipal, tous nommés en fonction de leur titre et d’autre part des adhésions plus « volontaires » comme celles des membres de différentes associations républicaines (Amicales laïques, Jeunesse républicaine) ou bien celles de dirigeants politiques républicains non élus de la Municipalité (Antoine Moulin, Paul Paget, Louis Lafferre et Émile Suchon) 26. Rapidement, cette structure se donne des statuts conformément à la loi sur les associations 27. Le but de cette entreprise est énoncé dans l’article 2, « créer, avec le concours de la municipalité, des patronages communaux laïques, d’en assurer le fonctionnement, de donner aux enfants qui suivront ces patronages, des séances instructives et récréatives et de distribuer aux plus assidus des récompenses en nature et en argent. Ces patronages seront ouvert aux enfants d’âge scolaire ». Cette initiative est une entreprise idéologique d’encadrement de la jeunesse comme avait pu l’être dans les années 1880, les bataillons scolaires 28. La volonté est clairement affichée, il s’agit d’être une œuvre para-municipale, le maire de Béziers étant d’ailleurs président d’honneur tout comme l’Inspecteur de l’Éducation nationale 29. Le registre de délibérations des stances des patronages communaux laïques n’indique pas en dehors du comité de patronage si la structure profite de l’expérience d’autres associations républicaines et/ou municipales dans ce domaine.
• les prolégomènes
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
De fait dans le domaine des œuvres de jeunesse à Béziers, la période précédant la fondation des patronages communaux laïques est surtout marquée par la présence des structures confessionnelles 31. Et pourtant, « pour les organisations laïques, le contexte biterrois est particulièrement favorable » 32 Ainsi l’action de la Société d’éducation populaire de Béziers (1899-1907) 33 s’inscrit parfaitement dans cette volonté républicaine d’encadrement 34. Lors de sa mise en place en 1899, son premier bureau est compose d’un président, Monsieur Caïre, inspecteur primaire à Béziers, de vice-présidents, la directrice du collège de jeunes filles, la directrice de l’École Supérieure de jeunes filles, le président de l’Association des anciens élèves du collège de Béziers et le président du Comité du Sou des écoles laïques, d’un trésorier, vice-président du Comité de la Caisse des Écoles et d’un trésorier adjoint, monsieur Izard, instituteur de l’école Louis Blanc, et enfin de deux secrétaires, Antoine Moulin et Monsieur Milhau, professeur à l’École Pratique de Commerce et d’Industrie 35. Tout à la fois dans l’organisation mais aussi dans les acteurs, cette création a de nombreux points communs avec celle des patronages communaux laïques. En effet, parmi les acteurs se retrouvent Antoine Moulin, mais aussi l’instituteur Émile Izard. Cette association républicaine n’est pas la seule qui soit active dans la commune de Béziers. Des organismes laïques existaient puisqu’ils recevaient des subventions municipales, la société d’Éducation populaire (1906-1914), le Cercle des études féminines (1912-1913), l’Amicale des Anciens élèves des Écoles laïques (1906-1914) 36. Le Cercle d’éducation féminine qui s’est forme depuis 1908 à Béziers est une « société qui compte actuellement trois cent membres, ouvrières ou employées de commerce toutes anciennes élèves des écoles publiques de la ville » 37. Il existe également d’autres associations subventionnées comme la Fédération de gymnastique sportive des patronages laïques, « groupement créé en 1910 qui a fourni aux jeunes gens toutes les facultés d’éducation physique et les a préparés avant et au cours de la guerre au brevet d’aptitude militaire. En outre, il na cessé de donner des preuves de son activité et de son dévouement aussi bien par son concours aux œuvres de guerre, que par sa participation aux œuvres de bienfaisance. Afin de l’encourager et de lui permettre de constituer son matériel de gymnastique, le Conseil lui accorde une subvention de 500 francs » 38. Cette dernière association est celle qui se préoccupe le plus de l’encadrement de la jeunesse mais dans une optique d’éducation sportive. Là encore, il s’agit d’un phénomène de nationalisation des pratiques éducatives et de loisirs d’avant-guerre 39. Les œuvres républicaines sont orientées selon plusieurs directions, d’une part le patriotisme 40 en dépit même d’un contexte régional peu favorable 41 mais aussi et surtout vers la défense de la laïcité, dont l’anticléricalisme 42 est une composante non négligeable au même titre que le développement de l’enseignement public.
au moment de la création 30
Patriotisme et éducation physique appartiennent à une même dynamique 43, celle de la fin du XIXe siècle où se structure le mouvement associatif européen 44. En matière d’éducation physique en milieu populaire, le rôle de la Ligue de l’Enseignement est déterminant 45. À partir de 1894, la Ligue de l’Enseignement centre son action sur la nécessité d’organiser les lendemains de l’école 46. Toutefois cette structure semble peu active à Béziers en dehors des années 1880 47. D’autres organismes comme le Sou des écoles laïques et surtout l’œuvre des Enfants à la Plage et à la Montagne sont actives dans l’encadrement de la jeunesse tant à Béziers que dans le reste du pays 48. Les œuvres des enfants à la Plage et à la Montagne sont des associations privées lancées dans la mouvance de l’école publique qui doivent « beaucoup socialement aux médecins convertis à l’hygiène et politiquement aux radicaux défendeurs de la laïcité » 49. La Municipalité participe à des manifestations ponctuelles comme lors de l’organisation du Congrès national de la Fédération des Jeunesses laïques en 1908. Monsieur Gaston Cès, au nom de la Commission des Finances donne lecture du rapport suivant : « La Fédération des jeunesses laïques sollicite une subvention de la ville pour permettre de pourvoir aux frais d’organisation du 7ème Congrès national de l’association. Ce congrès aura lieu à Béziers, les 27, 28, 29 et 30 août prochain et auquel prendront part les délégués de plus de deux cents sections, de nombreux groupements républicains, beaucoup de personnalités laïques, attirera un grand nombre d’étrangers dans notre ville. Tenant compte du but poursuivi ainsi que des avantages qu’en retireront les commerçants, notre Commission vous propose d’accorder une subvention de 300 francs. La dépense serait imputée sur le crédit global de 13 000 francs inscrit au budget de 1908 sous le n° 167 rubrique subventions 50. Ainsi au moment de la création des patronages communaux laïques, il y a eu déjà de nombreuses tentatives d’organiser des structures d’encadrement républicaines pour la jeunesse à Béziers, tant au niveau de la structuration politique avec les Jeunesses républicaines et laïques 51 mais aussi dans un souci d’éducation et d’encadrement (Sou des écoles laïques, œuvre des Enfants à la Plage et à la Montagne). L’adversaire est désigné, il s’agit bien évidemment des structures confessionnelles. Pour rivaliser avec leurs concurrents, les patronages communaux laïques se doivent d’être attractif envers leurs publics (les enfants et leurs parents) et pour cela d’être à l’écoute des activités d’autres patronages laïques.
2) Un patronage modèle
« Monsieur le Président fait connaître que se trouvant à Paris, lors d’une réunion des amis de l’École laïque, M. Grandignon, président de l’Union des Patronages de France, lui a manifesté toute sa satisfaction pour la bonne marche de nos patronages communaux, « vous faites Béziers ce qu’il faut faire ». À la suite de cette réunion, plusieurs délégués de diverses villes m’ont demandé des renseignements sur le fonctionnement de nos patronages » 52. Incontestablement après trois ans d’activités, les patronages communaux laïques de Béziers sont un modèle du genre. D’autres patronages laïques apparaissent aussi comme des références avant même la création de ceux de Béziers. « Le dispositif rhodanien suscite l’admiration et la curiosité de nombreux maires de villes françaises comme Limoges, Orléans ou Montpellier. Le modèle lyonnais est évoqué avec admiration » 53 Cet exemple lyonnais remet quelque peu en cause le patronage modèle. Toutefois, l’idée de création paraît pourtant concomitante entre les deux communes. En effet, lorsque l’adjoint Henri Signoret propose d’organiser à Béziers « des œuvres postscolaires qui nous manquent, notamment les patronages laïques à opposer aux patronages libres organisés 54, la Municipalité de Lyon crée ses premiers patronages » 55. Ainsi l’étude des activités des patronages lyonnais et biterrois permettra de mettre en avant les caractéristiques d’un patronage modèle.
• les activités Sport & Cinéma
Deux activités retiennent principalement l’attention des responsables des patronages communaux laïques de Béziers : le cinéma et la pratique sportive. Les deux pratiques peuvent être à la fois éducative et festive c’est sans doute pourquoi elles intéressent tant les dirigeants. C’est d’ailleurs l’aspect éducatif qui est retenu lorsqu’on évoque les projections cinématographiques, « notre œuvre aura toutes facilités pour ses représentations instructives du Jeudi matin » 56. Toutefois les responsables ne sont pas dupes de l’intérêt de leurs pensionnaires, « Monsieur le Président fait observer que les séances gratuites de Cinéma sont très goûtées des enfants et attirent de nouvelles recrues aux patronages » 57. Le cinéma devient un enjeu dans la compétition que se livrent les structures laïques et confessionnelles 58. En effet, dans les patros catholiques, le cinéma devient un des plus grands centres d’intérêts selon une décision pontificale 59. La possession d’un appareil de projection cinématographique devient dès lors un enjeu de première nécessité. Dès 1926, les patronages communaux laïques de Béziers le souhaitent, « il y aurait peut-être nécessité de demander à la Municipalité de faire restaurer l’ancien appareil et la cabine de l’installation de la Maison du peuple. Nous y serions chez nous et libres. Monsieur Albertini ferra le nécessaire et interviendra utilement d’abord auprès des établissements qui se sont mis à notre disposition » 60. L’aide de la Municipalité n’est d’ailleurs pas seulement matérielle puisque les membres de droit que sont les conseillers municipaux, sont mis souvent à contribution : « jeudi dernier nous avons reçu 1 200 enfants. Ce beau résultat nous le devons à Monsieur Albertini qui grâce à ses démarches a pu obtenir des quatre grands établissements cinématographiques de la place, à tour de rôle, une séance gratuite, chaque jeudi » 61. Le cinéma est donc un « objet » de propagande, un plus attractif pour les enfants. Toutefois, le choix des programmes doit être très important afin de répondre à l’attente du public. Ainsi à Lyon, « un effort plus grand a été fait pour l’achat de films récréatifs » 62. À Béziers, la tendance est moindre pour les responsables dont le souci de représentations instructives doit les conduire à répondre favorablement à la proposition d’une entreprise industrielle. « Le directeur des établissements Fouga a offert de fournir à nos patronages, des films industriels ayant pour but l’orientation professionnelle, Cette offre généreuse est acceptée avec nos sincères remerciements » 63. Le manque d’information concernant la diversité de la programmation rend difficile d’estimer la participation du cinéma à l’essor des patronages laïques de Béziers. Toutefois, le retour de la programmation Fouga est suffisant éloquent pour établir que les projections habituelles devaient être beaucoup plus récréatives, « les enfants fréquentant nos patronages sont trop jeunes pour apprécier comme il convient les films de cette firme, ils sont trop documentaires et il nous est impossible d’attirer à nos séances, les jeunes gens de 13 à 14 ans qui pourraient s’y intéresser. Monsieur Albertini fera une démarche auprès de Monsieur le directeur des établissements Fouga et recherchera avec lui la possibilité d’améliorer cette situation » 64. Ainsi « les filins destinés au jeune public doivent faire l’objet d’une sélection et sur ce point convergent catholiques et laïques » 65. La projection cinématographique hebdomadaire du jeudi matin rend compte de l’effort des patronages laïques d’être une structure modèle d’encadrement de la jeunesse.
Le deuxième domaine où l’action du patronage doit être effective est celui de la pratique du sport. Les activités sportives ont retenu toute l’attention des pédagogues à partir de 1870 66. Le développement de ces pratiques entraîne un effort des municipalités qui se doivent de mettre à disposition les infrastructures nécessaires 67. Elles créent également des postes d’encadrement dans les écoles. A Béziers, un professeur d’éducation physique est recruté, « dans les écoles primaires par la Municipalité. Ce professeur donne une heure de son enseignement au bénéfice des patronages » 68. Le sport est alors considéré comme un vecteur de socialisation politique 69. À ce titre, il retient l’attention des municipalités 70. Les patronages communaux laïques profitent donc de la politique municipale en faveur du développement des pratiques sportives. Dans la région lyonnaise, des compétitions sont même organisées sous forme de championnat entre les différents patronages de la fédération laïque 71. Ces affrontements constituent la base de la socialisation politique de la jeunesse 72. Les patronages communaux laïques de Béziers ne paraissent pas avoir participé à de telles structures. Le manque d’autres patronages laïques dans l’immédiate proximité de Béziers explique peut-être qu’une compétition sportive interne n’aie pas été mise en place. Toutefois, cela ne signifie en rien que les responsables des patronages n’attribuent pas au sport les mêmes vertus que leurs homologues d’autres régions françaises. Ainsi depuis la création, certains administrateurs sont très attentifs à la « mission » des patronages communaux laïques ; « Monsieur Ricardou propose le perfectionnement des patronages il voudrait qu’ils ne soient pas seulement une garderie mais un milieu de récréation et d’éducation dans la récréation. Il propose des exercices de gymnastiques, de chant, etc. » 73
La pratique sportive fait partie intégrante de l’éducation dispensée par les patronages communaux laïques 74. Elle doit également être attractive, tout comme les programmations cinématographiques, afin d’augmenter la fréquentation des établissements. Concernant cet aspect particulier, Monsieur Jean-Jacques Martin dresse cependant un constat mitigé concernant l’assistance à l’œuvre en 1936 : « elle est très grande le jeudi matin lors des séances cinématographies, mais les après-midi cette fréquentation diminue dans de très grandes proportions. Cette diminution provient paraît-il d’abord de la concurrence des patronages religieux, ensuite de ce que les surveillantes actuelles ne savent pas faire s’amuser les enfants et alors ces enfants vont chercher à jouer ailleurs ». Les responsables développent également toute une série de récompenses à l’attention des bénéficiaires de l’œuvre. Les enfants sont invites à un arbre de Noël 75, les plus assidus reçoivent même des jouets au cours de distributions pluriannuelles 76, Pour autant toutes ces incitations ne permettent pas aux différents scolaires des Patronages de résoudre le problème des pics de fréquentation. Ainsi la pratique récréative et sportive n’est pas à la hauteur de la programmation cinématographique. « Il faut donc trouver les moyens de distraire et d’amuser les enfants. M. le Président eut l’idée que l’on pourrait demander dans nos grands établissements d’instruction des jeunes gens ou des jeunes filles pourvus de leurs diplômes d’enseignement de la gymnastique et qui viendraient tous les jeudis après-midi apprendre à jouer à nos enfants » 77. Le recrutement d’un personnel d’encadrement qualifié paraît être la solution la plus évidente aux responsables des patronages communaux laïques afin que cette institution modèle fonctionne comme un patronage modèle.
• Fréquentation et personnel d'encadrement
Le besoin effectif d’un personnel qualifie ne se fait ressentir que si l’assistance à l’œuvre le justifie. Ainsi la question de la fréquentation est récurrente parmi les préoccupations des dirigeants des patronages communaux laïques de Béziers. Ainsi dès le compte-rendu de 1923, où le Président expose les premiers résultats cet aspect est souligné : « fréquentation assez régulière dans l’ensemble, diminution momentanée en mai et juin des effectifs, causée par la propagande très active des patronages cléricaux, des fêtes du mois de Marie et de la 1ère communion » 78. Ce souci permet à la lecture des registres de compte-rendu d’ébaucher un tableau de l’assistance aux patronages communaux laïques.
Incontestablement la fréquentation de l’œuvre est en augmentation permanente. Pourtant celle-ci ne suit pas partout une progression linéaire. Ainsi en 1927, le constat n’est pas optimiste, « pendant les vacances, la fréquentation de nos patronages n’a pas été régulière, les résultats plutôt défectueux, le nombre d’enfants fréquentant régulièrement a été réduit » 79. Cet échec durant la période estivale provoque l’année suivante un débat parmi les dirigeants : « devons-nous maintenir l’aventure des patronages pour faire liaison entre la fin de l’année scolaire et l’ouverture des gardiennages communaux, c’est-à-dire du 1er au 15 août. » 80 Des mesures sont envisagées pour développer la fréquentation comme la distribution de goûters 81. Toutefois, elles tardent à se mettre en place, « la proposition de distribuer des goûters aux enfants des patronages laïques, proposition déjà adoptée dans une précédente séance, mais non encore appliquée est reprise et adoptée à nouveau, elle sera mise en application dès quelle aura été mise à point par Monsieur le Président assisté de quelques dévoués collaborateurs » 82. En dépit de ces initiatives, le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, « Monsieur le Président exprime ses regrets de constater que les patronages laïques ne sont pas fréquentés comme ils devraient l’être ; plusieurs propositions ont été faites et discutées par les membres présents, mais rien de définitif n’a été arrêté pour le moment » 83. La fréquentation des patronages communaux laïques reste soumise à concurrence, « Monsieur le Président donne ensuite quelques explications de la marche ascendante des patronages, bien que certains enfants de nos écoles fréquentent certaines institutions religieuses » 84. L’essor de l’assistance aux patronages provient de plusieurs volontés, celles des dirigeants, celles des Municipalités et celles des enseignants de l’École laïque. En 1942, Jean-Jacques Martin dresse le bilan de l’année écoulée et donne ainsi des indications précieuses sur les « moteurs » de l’œuvre : « Monsieur le Président constate que les enfants sont moins nombreux que les années précédentes cela à cause de la guerre, de la difficulté du ravitaillement et du manque de chaussures et de vêtements convenables. Monsieur Ricateau déplore cet état de choses et dit le petit nombre de paires de chaussures qu’on a pu distribuer. Mais Monsieur Martin note aussi que cette désertion vient aussi d’un manque d’enthousiasme qu’ont certains maîtres pour l’œuvre des patronages » 85. Le travail de l’œuvre est également reconnu par les familles puisqu’en décembre 1939, « un certain nombre de mère de famille ont demandé si les patronages fonctionneraient cette année. Une réponse affirmative leur a été faite. » 86 Famille, dirigeants, élus municipaux et personnels contribuent à faire des œuvres laïques, un « patronage modèle ».
Parmi le personnel d’encadrement, deux types travaillent côte à côte et se complètent : les enseignants des écoles, bien évidemment, chargés de « recommander à leurs élèves de fréquenter régulièrement les patronages » 87 et les surveillants, dont la plupart sont des femmes, ont leur rôle défini dans le Règlement des surveillantes. Si pour les premiers, c’est le plus souvent l’affectation administrative qui donne la fonction, le choix des secondes n’est pas sans poser quelques problèmes durant la période d’activités des patronages communaux laïques. Ainsi l’adjoint au maire, chargé des affaires scolaires, Auguste Albertini « propose que toutes les années avant fin septembre les surveillantes-postulantes adressent une demande écrite à la Mairie. Pour chaque demande, il sera procédé à une enquête et le Comité se réunira et décidera des nominations » 88. À partir de cette date, cette commission se réunit chaque année pour examiner les candidatures des postulantes. Cette structure est composée de deux représentants du Conseil municipal, du Président des patronages communaux laïques, du trésorier ainsi que deux autres responsables 89. Toutefois, même si la composition de cette commission ne laisse pas majoritaire les élus de la Municipalité se sont tout de même eux qui « décident » des recrutements en priorité puisqu’ils sont chargés de se renseigner sur la véracité des candidatures. Les patronages communaux laïques apparaissent bien à travers cet exemple comme une structure para-municipale. Ils semblent ainsi faire partie d’un réseau municipal d’encadrement. Différentes municipalités radical-socialistes, entre autres, développent ce genre de maillage comme à Lyon ou à Toulouse 90. La conséquence majeure de ce genre de pratique est que les surveillantes ne sont pas toujours choisies sur des critères objectifs 91. Ainsi « Le Président frit remarquer au Comité que beaucoup de surveillantes sont où trop âgées ou trop coquettes pour remplir leur tâche avec satisfaction et qu’on les a acceptées un peu trop à l’aveuglette » 92. Toutefois, il semble qu’une telle présentation des patronages communaux laïques de Béziers soit trop réductrice. Car cette organisation est avant tout une structure d’encadrement de la jeunesse et de développement de la culture républicaine.
II. Une institution exprimant les valeurs républicaines
En effet, toutes les composantes de la famille républicaine ont participé à la fondation des patronages communaux laïques de Béziers. Parmi les membres fondateurs, il y a entres autres Antoine Moulin, Louis Lafferre, Émile Suchon, Paul Paget, Léon Dupré, tous responsables politiques ou membres du Parti républicain radical et radical-socialiste. À leurs côtés, on retrouve certains membres du Conseil municipal de Béziers, élus en 1919, républicains qui appartiennent en majorité à la famille radical-socialiste 93. Ainsi parmi les premiers adhérents et dirigeants des patronages communaux laïques, les militants républicains sont très nombreux. Paul Pistre a d’ailleurs souligné un autre trait caractéristique, la présence d’un fort contingent de membre de la Franc-maçonnerie 94. Ainsi l’œuvre des patronages semble appartenir à un réseau laïc soutenant le développement de l’idéal républicain.
1) Le réseau laïc
Responsables politiques, membres de sociétés de pensée, tous militants laïcs participent ensemble à la création des patronages communaux laïques. Il faut toutefois noter que de nombreux individus sont souvent adhérents à plusieurs types d’organisation. Mais la multi-appartenance ne signifie bien sûr en rien que les associations ne travaillent pas de concert bien au contraire. Il semble qu’un réseau laïc s’organise à Béziers et qu’il soit de plus en contact avec des organisations nationales. Le rôle d’une telle structure a été démontré par Frédéric Sawicki dans son étude sur le Parti socialiste, Il considère qu’« insister sur l’importance des réseaux vise à poser un regard plus fin sur les trajectoires politiques en saisissant notamment leur diversité selon les lieux, mais aussi à mieux cerner les frontières du milieu partisan, conçu comme l’ensemble des relations consolidées entre des groupes dont les membres n’ont pas forcément pour finalité principale de participer à la construction d’un parti politique, quoiqu’ils y contribuent en fait par leurs activités » 95. De fait, il ne faut pas sous-estimer un élément très important dans la motivation de ces militants, la dimension anticléricale de leur culture politique au moment de créer une structure antagoniste aux patronages confessionnels 96. Il s’agit là d’un clivage traditionnel dans la vie politique française depuis le XIXe siècle entre cléricaux et anticléricaux 97. Dans le contexte biterrois, le réseau laïc s’organise tout d’abord localement mais également à l’échelle nationale en participant aux Congrès des Fédérations auxquelles les patronages communaux laïques ont adhérés.
• Un réseau structuré localement
En dehors de la subvention municipale, les patronages communaux laïques s’organisent pour trouver d’autres types de ressources. De nombreuses manifestations sont alors envisagées, « on propose une kermesse, l’organisation d’une journée des Patronages, l’appoint de membres bienfaiteurs » 98. L’organisation d’une tombola est également envisagée, « la question de faire une tombola pour trouver des fonds est aussi mise en avant mais cette question a besoin d’être étudiée plus sérieusement par le Bureau qui se réunira à la Mairie le samedi 5 octobre » 99. Cette initiative est d’ailleurs menée conjointement avec une autre structure laïque, « la tombola en faveur des patronages laïques et des pupilles de l’École publique est en bonne voie et laisse espérer une réussite complète » 100. Ainsi le réseau laïc de Béziers dirige des campagnes de recherches de fonds à partir de plusieurs associations. Le résultat de cette entreprise est d’ailleurs encourageant. Ainsi « la tombola a donné approximativement 16 000 francs soit 8 000 pour chacune des organisations, certes on espérait un meilleur résultat mais tel quel, il est encore appréciable » 101. Toutefois, les patronages communaux laïques ne sont ni la première organisation républicaine d’encadrement de la jeunesse, ni même la seule. Toutes sont d’ailleurs subventionnées par la Municipalité de Béziers ainsi que de nombreuses autres associations comme les amicales orphéoniques entre autres 102. En effet, la pratique musicale au même titre que celle du sport est une forme de sociabilité politique 103. Cet aspect peut expliquer pourquoi les municipalités républicaines sont favorables à leur regroupement dans des fédérations communales. Dès 1925, un projet « unitaire » républicain est discuté par les dirigeants des patronages communaux laïques de Béziers. Il est envisagée la création d’une « Fédération a la seule fin de mieux coordonner les efforts de toutes les sociétés laïques et d’éducation de la ville, mais tout en laissant à chacune d’elles son autonomie, il y aurait peut-être lieu de les réunir et d’en former une fédération » 104. Dans la région lyonnaise, l’initiative, du regroupement est imputable à Édouard Herriot, maire radical-socialiste de Lyon qui met en place le Groupement départemental de l’enseignement et de la jeunesse (G.D.B.L.), le 5 décembre 1920 105. À Béziers, la constitution d’une Union des Sociétés de défense laïque est un « projet d’Union ou de Fédération des sociétés de Défense laïque que nous avions retenu lors de notre dernière réunion est un fait acquis. Cette union existe à l’heure actuelle. Elle entraînera sûrement la création d’une fédération d’arrondissement ou de département. Pour passer aux premiers frais de constitution de cette union, je vous demande l’autorisation de prélever sur notre caisse, la somme de 150 francs, somme qui sera remboursée dès la constitution définitive de l’Union » 106. Pourquoi les municipalités républicaines souhaitent-elles autant l’union des associations laïques ? Le seul phénomène de la structure de socialisation ne semble pas constituer un élément de réponse suffisant. En effet, Édouard Herriot, l’initiateur lyonnais répond directement à cette question, « nous avons constitué ce groupe pour mettre de l’ordre dans les subventions octroyées aux sociétés postscolaires et périscolaires et substituer à l’individualisme excessif qui sévissait il y a un certain nombre d’années une discipline délibérée et consentie » 107. C’est un souci de rationalité et donc d’efficacité qui guide la décision politique. Au-delà de cette union « locale », ces associations retiennent le principe de l’entraide » « le Président demande à ce que nous aidions une autre œuvre, l’Amicale laïque qui fait de grandes dépenses et de gros efforts pour sa section physique et sa bibliothèque » 108. Ainsi il se constitue un véritable réseau laïc et non pas seulement organisme de répartition des subventions publiques. Toutefois, l’entraide a tout de même ses limites, « Monsieur le Président donne lecture d’un courrier de l’œuvre des pupilles de l’École publique de l’Hérault, section de Béziers sollicitant l’œuvre des patronages au titre de membre honoraire. Monsieur l’inspecteur fait observer que toutes les demandes de ce genre devraient être envoyées à la fédération des œuvres laïques (Caisses des Écoles, Sou des Écoles, Jeunesse laïque, amicale, etc.) qui a été créée pour centraliser tous les efforts tout en laissant à chaque œuvre son autonomie complète » 109. Mais cet exemple ne doit pas minimiser la réalité au point de vue local de la force d’un réseau laïc, structuré autour de l’Union des Sociétés de défense laïque. Car celle-ci, tout comme la G.D.E.L., permet d’organiser et surtout d’encadrer le conflit de l’éducation populaire entre les organismes laïcs d’une part et confessionnels d’autre part. Dans ce contexte particulier d’affrontement, les patronages communaux laïques peuvent servir de structures d’accueil à des associations concurrentes à celles mises en place par les patronages confessionnels : « le Président fait part au Comité de pourparlers engagés avec la Fédération des Éclaireurs de France, association laïque de « boy-scouts », en vue de l’institution d’une « meute » au sein des patronages. Elle sera exclusivement composée d’enfants inscrits aux patronages. Elle constituera une filiale de l’œuvre dont elle conservera notamment le caractère neutre et strictement laïc. La direction sera assurée par Madame Villot, professeur au Collège, assistée d’un groupe déjeunes filles de l’École supérieure. Les familles devront autoriser par écrit leurs enfants à adhérer à la section, elles devront en outre s’engager à verser une cotisation annuelle de six francs. Le Président estime que la création envisagée sera de nature à favoriser l’essor des patronages en rendant la fréquentation encore plus attrayante, il demande au Comité d’en décider le principe, toutes dispositions seront prises ensuite pour la mise au point définitive. Le comité adopte les décisions du Président et décide de lui faire confiance pour continuer l’étude de la question » 110. De création récente, les patronages communaux laïques organisent rapidement des filiales 111 à Béziers devenant ainsi une structure de référence tant d’un point de vue local que d’un point de vue national.
• Et reconnu nationalement
« Vous faites Béziers ce qu’il faut faire. » 112 La déclaration de Monsieur Grandignon, président de l’Union des Patronages de France est significative de la reconnaissance nationale de l’action entreprise par les dirigeants des patronages communaux laïques de Béziers. Pour obtenir, ce résultat, il a fallu participer aux différents congrès nationaux organises par les associations laïques. Ainsi à l’occasion du Congrès de l’Union des Patronages de France, tenue à Saint-Etienne en 1926, la question se pose de l’envoi d’un délégué : « ce Congrès aura une très grande importance, toutes les œuvres postscolaires et tous les patronages laïques y seront représentés, il m’apparaît qu’il serait utile que notre patronage y envoie un délégué. Après une discussion amicale, sur le principe des frais de déplacement, la proposition est adoptée et Monsieur Jean Martin, président est désigné comme délégué à ce Congrès. » 113 La question de la participation à de telles manifestations pose problème à une structure jeune car elle implique des dépenses en l’occurrence la prise en charge des frais des délégués. Ainsi, l’envoi d’un délégué ne peut-être justifie que par le seul but de faire connaître nationalement l’action des patronages communaux laïques de Béziers. C’est pourquoi le délégué a également pour mission de s’informer des pratiques mises en place par les autres patronages laïcs et ainsi s’en inspirer afin de développer leurs propres structures. Toutefois, à l’occasion du rapport fait sur le Congrès de Saint-Etienne, il est évident que les dirigeants biterrois sont particulièrement satisfaits du fonctionnement de leur œuvre : « les travaux étaient divisés en trois commissions, cinéma et école, Conseil de l’école et assiduité à l’école. Rapport du Président nous n’avons rien à envier à Saint-Etienne au point de vue patronages ; nous faisons aussi bien, sinon mieux. Les patronages dans cette ville ne fonctionnant que le jeudi, après-midi seulement, le matin étant réservé pour les différents cultes. Patronage : l’ancienne Ligue de l’Enseignement laïque, groupant toutes les œuvres laïques sous le nom de Fédération des œuvres postscolaires de France demandait le versement d’une cotisation au bénéfice de cette fédération par membre inscrit, les Patronages comprenant un chiffre très élevé de membres-élèves auraient une cotisation trop importante à payer et se trouveraient en état d’infériorité. » 114 Le rapport souligne par contre toutes les difficultés rencontrées pour organiser d’un point de vue national, les structures laïques d’encadrement de la jeunesse notamment au sujet du montant des cotisations des associations adhérentes. Au delà de ces problèmes financiers, il semble tout de même que la volonté d’encadrement de la jeunesse dans un idéal républicain soit la plus forte. Ainsi la création d’une meute d’éclaireurs à Béziers s’inscrit dans une volonté nationale. Certes, le scoutisme en France, « largement influencé par les protestants, condamnée par l’Église catholique dès 1911 n’a a jamais eu l’ampleur du scoutisme anglais » 115. Mais à côte d’un scoutisme confessionnel se développe rapidement un scoutisme « laïque » d’éducation de la jeunesse 116. L’action de sociétés de pensée comme la Libre-Pensée ou la Franc-maçonnerie n’est pas étrangère non plus au développement des structures d’encadrement et d’éducation populaire 117. Car pour tous ces militants laïques et républicains, comme le souligne Claude Nicolet, il existe un trait structurant « la liaison fondamentale et inéluctable entre le fait politique et le fait spirituel » 118 Dès lors, il faut comprendre cet engagement dans les patronages tout autant comme une volonté d’encadrement de la jeunesse mais aussi et peut-être surtout comme un moyen de lutte contre le cléricalisme, essence de la Ligue de l’Enseignement. Les acteurs biterrois semblent bien appartenir à cette génération militante anticléricale. Les patronages communaux laïques de Béziers adhèrent donc à des structures nationales à l’initiative du « Comité (qui) décide l’affiliation de la société à l’œuvre des patronages laïques de France » 119. Ainsi ils défendent les valeurs de la République et son idéal.
2) L'idéal républicain
Dès le départ de leur action, les patronages communaux laïques de Béziers obtiennent la reconnaissance d’un point de vue national et d’un point de vue local. Ainsi au cours d’une réunion de son Comité, il est fait allusion à un article de presse paru, certainement dans le Petit Méridional, le quotidien radical-socialiste de 1 ‘Hrault 120, dans lequel un commentaire « trop élogieux et faux dans son affirmation que le Comité manque de fond » 121 est prononce sur l’action des patronages communaux laïques de Béziers. Ainsi le fonctionnement de l’œuvre fait partie à Béziers du débat public sans que toutefois « aucun membre du Bureau ne soit l’auteur de ces lignes » 122. La publication de cet article dissimule-t-il un malaise interne au Comité des patronages communaux laïques de Béziers ? Ce malaise n’est pas perceptible à la seule lecture des registres du Comité. Bien au contraire, à travers les décisions prises par ses dirigeants, il est évident que le Comité souhaite inscrire l’action des patronages communaux laïques tout à la fois dans l’encadrement de la jeunesse comme un patronage le modèle mais aussi dans le culte du souvenir républicain en participant aux appels à souscriptions de plusieurs monuments. Toutefois, sur la scène électorale, il est vraisemblable que parfois certaines échéances opposent les membres du Comité, et non des moindres Antoine Moulin, le conseiller général et Émile Suchon, le maire de Béziers.
• Le creuset de la mémoire républicaine
Maurice Agulhon a insisté sur l’importance de la statuaire urbaine dans la culture républicaine 123. De nombreuses études ont mis en évidence que ce phénomène n’était pas réservé seulement à la Capitale 124. Le Languedoc ne fait pas exception à cette « statuomanie » républicaine 125. Parmi les thèmes les plus célébrés, il faut retenir d’une part le culte de Marianne 126 et d’autre part celui de la résistance au coup d’État du 2 décembre 1851 127. La ville de Béziers s’associe souvent à ce type de manifestation. Ainsi, en mars 1907 est inauguré un monument en l’honneur de Casimir Péret et des Victimes du Deux-Décembre 1851 consécutif à une souscription lancée en 1905 128. Cet événement comme l’indique le reporter de l’Union Républicaine magnifie le souvenir républicain, « les Journées des 23 et 24 mars resteront inoubliables dans les annales de la démocratie biterroise, car elles ont été comme une résurrection des jours de luttes et de danger où nos ancêtres avaient à combattre toutes les forces réactionnaires coalisées » 129. Les acteurs les plus actifs de cette entreprise sont Émile Suchon, maire de Béziers, président du Comité, Paul Paget, conseiller général et Antoine Moulin, « principal organisateur de la souscription » en sa qualité de Président de la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Béziers 130. Tous ces hommes seront quelques années plus tard membres du Comité des patronages communaux laïques de Béziers. Attestant que leurs engagements républicains n’est pas seulement moral mais qu’il s’inscrit aussi dans la participation à des entreprises plus concrètes comme l’encadrement de la jeunesse. Ces manifestations du souvenir républicain sont l’occasion de retrouver toutes les associations laïques. Ainsi de nombreuses délégations « du Sou des écoles laïques, du Comité de l’association de l’amicale des anciens élèves des écoles laïques, de la Section des Jeunesses laïques de France, du groupe ni Dieu ni Maître » 131 assistent à l’inauguration du Monument réalisé par Injalber 132. Le réseau laïc reste très actif dans le culte du souvenir républicain. La première manifestation de ce genre à laquelle participent concrètement les patronages communaux laïques de Béziers est faite à l’honneur de l’un de leurs membres Émile Suchon : « sur proposition du Président, le comité décide le prélèvement sur la Caisse de l’œuvre d’une somme de 100 francs qui sera versée à la souscription pour l’érection d’un monument à Monsieur Émile Suchon, ancien maire de Béziers » 133. Le Comité des patronages s’associe à l’hommage rendu par la ville de Béziers à son maire décédé dans l’exercice des ses fonctions. Les patronages communaux laïques de Béziers participent également à une seconde entreprise de ce type : la souscription pour un monument en l’honneur d’Alphonse Mas, ancien maire de Béziers, décédé en 1931 134. « Monsieur le Président fait connaître qu’il a reçu une lettre de souscription en faveur du monument à Alphonse Mas à l’unanimité une souscription de 100 francs est voté en faveur du dit monument » 135. L’initiateur de ce projet est également membre du Comité des patronages puisqu’il s’agit d’Antoine Moulin qui récemment décédé n’a pas pu participer à cette cérémonie. Celle-ci d’ailleurs est autant une manifestation en l’honneur d’Alphonse Mas qu’en hommage rendu à l’action républicaine menée par Antoine Moulin, « modèle de fidélité, de désintéressement et de devoir » 136. Ainsi tous les principaux orateurs soulignent les vertueux de l’engagement républicain, du père de Jean Moulin qui assiste d’ailleurs à cette crmonie 137. Pour Joseph Ricardou, « il se mit à l’œuvre avec un dévouement inlassable, constitua un Comité, dont lui revint la Présidence, recueillit largement les fonds nécessaires et fit ordonner l’exécution de tous les travaux » 138, ou pour Jean Roque « Moulin, que ses amis ont toujours trouvé près d’eux dans les bonnes et surtout dans les mauvaises heures, ne s’est jamais éloigné d’Alphonse Mas lorsque le sort lui était contraire. Homme de devoir et de désintéressement, son amitié était d’autant plus vive et d’autant plus manifeste qu’il n’avait rien à attendre de ceux à qui il la donnait » 139, l’image qu’il faut retenir d’Antoine Moulin est celle d’un républicain engagé. Le style caractéristique de l’éloge funèbre doit certainement appeler à une certaine nuance des propos tenus dans ces vibrants hommages 140. Néanmoins, il faut retenir que parmi les personnages du mouvement républicain célébrés à Béziers, l’un a appartenu aux patronages et l’hommage rendu à l’autre est également l’occasion de mettre en avant un autre membre des patronages communaux laïques de Béziers. Ceux-ci apparaissent véritablement comme la structure creuset du mouvement républicain tant dans les actions qu’ils mènent que parmi leurs membres qu’ils recrutent. Le Parti républicain radical et radical-socialiste est caractérisable à Béziers : « un il parti du souvenir » 141. Toutefois cette sociabilité républicaine, et même radical-socialiste trouve ses propres limites dans la compétition électorale.
• La compétition électorale : une limite de la sociabilité des patronages ?
Candidat à quatre élections cantonales successives (1913, 1919, 1925, 1931)Antoine Moulin se présente toujours sous l’étiquette du Parti républicain radical et radical-socialiste 142. Candidat de son parti, Antoine Moulin déclare lors de l’annonce de sa candidature au mandat cantonal en 1919 : « Je suis resté le serviteur fidèle de mon parti, de la Franc-maçonnerie et de la Libre-Pensée. » 143 Comme bon nombre de radicaux, il est franc-maçon 144. Paul Pistre souligne ses amitiés en évoquant ses parrains lors du dépôt de sa demande d’adhésion maçonnique, le 20 mars 190 145. Antoine Moulin se porte donc candidat pour la première fois au Conseil Général en 1913 pour pourvoir au remplacement d’Henri Pech, décédé 146. Ce dernier est maire de la ville depuis l’épisode de la démission des municipalités du Midi en 1907 en remplacement d’Émile Suchon, membre du Parti républicain radical et radical-socialiste 147. Lors de la campagne de 1913 qui transcende les clivages politiques et partisans, l’administration dresse un constat mitigé et partial : « Henri Pech, le conseiller sortant, décédé, à la suite d’élections complémentaires qui ont donné l’avantage dans la lutte de son parti contre celui du député Lafferre. Les radicaux-socialistes indépendants parvenus à la Mairie avec le concours des socialistes unifiés et des réactionnaires, ont désigné pour les représenter dans ce canton, Verdier, pharmacien, adjoint au maire de Béziers. Le Parti socialiste unifié a décidé de ne pas présenter de candidat dans ce canton et d’adhérer à la candidature de Verdier qui réunira de fait toutes les voix d’opposition. Le Parti radical-socialiste a de son côté désigné Monsieur Moulin, professeur au Collège de Béziers. La lutte sera très vive et le succès problématique de ce dernier ne pourra être obtenu que si les communes rurales lui donnent une majorité lui permettant de repasser la minorité qu’il aura dans la ville de Béziers » 148. En remportant cette élection contre un radical « municipal », Antoine Moulin aide Émile Suchon à prendre une revanche. Pourtant lors de l’élection cantonale d’octobre 1931, Antoine Moulin trouve face à lui un socialiste SFIO, Louis Charvet, un communiste, Jean Domenech et un radical-socialiste, Émile Suchon, maire de Béziers qui l’emporte dès le premier tour 149. Ainsi s’affrontent deux hommes qui partagent les mêmes valeurs, qui ont participé côte à côte à de nombreux combats politiques, qui participent ensemble au moment de l’élection cantonale au développement des patronages communaux laïques de Béziers en qualité d’élus certes mais surtout de militants républicains et laïcs. Il est difficile de se rendre compte si cette compétition électorale a eu des effets sur le Comité des patronages et sur son travail car c’est précisément à cette date que le registre de délibérations est lacunaire du 27 mars 1930 au 1er octobre 1932. Toutefois, il semble que le principal motif de cette discorde soit politique car les deux candidats radicaux s’opposent depuis la constitution du Cartel de, Gauche. Il s’agit bien là selon Jean Moulin d’une nouvelle fracture politique, « votre grosse erreur, à quelques-uns, c’est de n’avoir pas cru au succès du Cartel (…) Ton opposition au Cartel des gauches, alors que tu n’étais pas directement intéressé à la lutte, t’a sûrement aliéné beaucoup d’électeurs biterrois » 150. Ainsi en dépit même de prises de positions politiques différentes à l’intérieur du même parti, certes parfois divisé 151, l’intérêt des patronages communaux laïques n’est jamais remis en question par ses membres. Cette structure est bien le creuset en matière d’éducation de jeunesse, de la famille républicaine et radicale pourtant divisée à Béziers. Ainsi, les acteurs, en dépit de, leurs divergences, se retrouvent autour d’un projet commun, celui d’encadrer la jeunesse et de concurrencer les patronages confessionnels. Les patronages communaux laïques de Béziers sont bien une structure républicaine de combat.
Les patronages communaux laïques de, Béziers qui ont traversé des crises internes comme la rivalité électorale qui a opposée les membres de, son Comité aussi bien que des crises externes, comme la Seconde Guerre Mondiale ont toujours été attentif à l’encadrement de la jeunesse. Ainsi dès la Libération, les activités doivent reprendre ; « Monsieur Martin se déclare prêt à aider les membres du Comité de Libération dans la tâche qu’ils doivent entreprendre en faveur des patronages. Il déplore le manque d’assiduité des enfants au cours de l’année écoulée (fermeture des écoles, évacuation, suppression des matinées récréatives à portée un coup mortel au patronage). Il demande aux membres du corps enseignant de, faire le plus de propagande possible auprès de leurs élèves » 152. Pour mener à bien cette tâche, les patronages ont pu compter sur l’aide du réseau laïc, dés différentes équipes municipales, de, certains conseillers généraux (Paul Paget, Antoine Moulin, Émile Suchon), d’un ancien parlementaire et ministre (Louis Lafferre), de très nombreux enseignants, la véritable cheville ouvrière de, cette association et d’un président omniprésent car jamais remplacé. Pourtant Jean-Jacques Martin cherche en 1934 un successeur après une dizaine, d’années d’exercice 153. Tous les membres des patronages font preuve d’une pratique « culturelle militante » 154 en dépit des oppositions externes et partisanes. De leurs créations au début de la Seconde, Guerre Mondiale, il s’agit d’un « âge d’or » pour les patronages communaux laïques de Béziers comme le souligne leur historien Paul Pistre 155. L’exemple lyonnais atteste de la réalité que cette période est réellement pour toutes les structures de socialisation de l’enfance par les loisirs un « âge d’or » 156. Au delà du temps de, sa création, l’œuvre s’est pérennisée puisqu’elle continue encore à accueillir des enfants. Cette institutionnalisation dans le champ associatif biterrois est la meilleure des réponses que se posaient ces instigateurs au moment de, sa création concernant non pas l’utilité de l’œuvre mais plus son but : combattre les patronages confessionnels. Tous les moyens ont été mis en action pour arriver à ce but, projection cinématographique, éducation sportive, distribution de, goûters sont parmi les plus caractéristiques. Toutefois comme le camp adverse utilise sensiblement les mêmes pratiques, les résultats ne peuvent être obtenus à partir de, ces seules « méthodes éducatives ». Car « au lendemain de, la Première Guerre Mondiale, l’éducation physique, la gymnastique, les activités sportives deviennent essentielles et révèlent l’importance que prend désormais le corps dans la socialisation » 157. D’autre part de l’aveu même des dirigeants les frontières entre les deux patronages ne sont pas « infranchissables », « que certains enfants de nos écoles fréquentent certaines institutions religieuses » 158. Ainsi même si chacun des camps est structuré idéologiquement, les « enfants savent utiliser les offres qui leurs sont faites et restent relativement libres dans leurs faits et gestes » 159. Il s’agit donc avant tout d’une structure d’encadrement et d’éducation pour la jeunesse qui est courtisée à la fois par les organisations laïques et le clergé catholique. Dans les patronages communaux laïques, la participation des instituteurs est fondamentale. C’est sans doute pour cette raison que depuis leur fondation jusqu’à la Libération, un instituteur en a toujours été président 160. La situation à Béziers, tout comme à Lyon, oppose confessionnels et laïcs, soutenus par les municipalités radicales, sans qu’ils réussissent pour autant à prendre le pas sur leurs concurrents. Comme tous sont engagés dans la formation de la jeunesse, ils appartiennent à la même entreprise de socialisation et doivent à ce titre retenir notre attention comme le souligne Suzanne Tucoo-Chala, « la jeunesse contemporaine ne semble pas attirée par la connaissance des jeunes promotions passées… À nous donc, d’attirer son attention sur la valeur de, ce qui pour elle, n’est encore que folklore » 161.
Notes
1. Gérard Cholvy, Géographie religieuse de l’Hérault contemporain. Paris, Puf (Publications de la faculté des lettres et sciences humaines de Montpellier, XXXII), 1968, 513 p. Chrétiens de Béziers et du Biterrois, Terre de mission, Terre pour la mission, ss. dir. Dominique Avon. Perpignan, Presses Universitaires de Perpignan (Rencontres de Béziers, XIII), 2004, 176 p.
2. Gérard Cholvy, « Religion et politique en pays d’Oc sous la IIIe République », Christianisme et politique dans le Tarn sous la IIIe République, Actes du colloque d’Albi, 19-20 janvier 2000, Centre albigeois d’histoire du droit et des institutions. Toulouse, Presses de l’Université des sciences sociales de Toulouse, 2000, 336 p., pp. 163-172, p. 164.
3. Philippe Lacombe, « Culture et identité des patronages laïques et catholiques aux prises », Sport, culture et religion : les patronages catholiques (1898-1998). Actes du colloque de Brest, 24-26 septembre 1996, réunis par Gérard Cholvy et Yvon Travouez. Brest, Université de Bretagne occidentale, 1999, 383 p., pp. 157-168. Françoise Mayeur, « Quelques Réflexions sur les mouvements de jeunesse protestants », Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme Français, tome 143, juillet-août-septembre 1997, pp. 327-334.
4. Déclaration de création, Journal officiel, 8 janvier 1923: « Patronages communaux laïques : but : récréer et instruire les enfants. Siège : Mairie de Béziers »
5. Paul Pistre, « Les Patronages confessionnels et laïques des origines à nos jours », 110e Congrès national des Sociétés savantes, 1985, Histoire moderne et contemporaine, tome II, Histoire du Languedoc. Paris, C.T.H.S., 1985, 460 p., pp. 395-415, p. 397.
6. Archives municipales de Béziers, 1 D. 100, Registres des délibérations du Conseil municipal. Séance du Conseil municipal du 12 novembre 1909.
7. Pierre Purseigle, « Les Ressorts locaux des mobilisations nationales : étude comparée Angleterre-France », Annales du Midi, tome 112, n° 232, octobre-décembre 2000, pp. 463-482.
8. Paul Pistre, « Patronages confessionnels et laïques à Béziers essai d’étude comparée, 1854-1987 », Le Patronage ghetto ou vivier ? Actes du colloque des 11 et 12 mars 1987, (ss. dir.) Gérard Cholvy. Paris, Nouvelle Cité, 1988, 369 p., pp. 177-191.
9. Paul Pistre, « Un Franc-maçon héraultais exemplaire, Jean-Jacques Martin, 1862-1955 », Études sur l’Hérault, n°2-3, 1986-1987, pp. 113-120.
10. Daniel Cordier, Jean Moulin, l’inconnu du Panthéon. Tome 1, Une ambition pour la République, juin 1899-juin 1936. Paris, J.C. Lattès, 1989, 896 p. Cet ouvrage est la meilleure biographie sur Antoine Moulin.
11. Antonin Moulin, Un Républicain martyr, Casimir Péret, Montpellier, Imprimerie Causse, 1937, 115 p. Jean Sagnes, – « Ces Républicains du Midi qui ont fait l’éducation politique de Jean Moulin », Jean Moulin et son temps (1899-1943), Les Rencontres de Béziers, 9 octobre 1999, (ss. dir.) Jean Sagnes. Perpignan, Presses universitaires, 2000, 155 p., pp. 27-45. – « Le Poids de la tradition familiale », Jean Moulin face à l’Histoire,(ss. dir.) Jean-Pierre Azéma. Paris, R. Laffont, 2000, 418 p., pp. 28-38.
12. Hélène Chaubin, « La Jeunesse héraultaise de Jean Moulin (juin 1899-mars 1922) », Études sur l’Hérault, numéro spécial Jean Moulin, le plus illustre des Héraultais, 1899-1943, supplément aux volumes 30-31-32, 1999-2001, pp. 9-20.
13. Gérard Cholvy, « Patronages et œuvres de jeunesse dans la France contemporaine », Revue d’Histoire de l’Église de France, n°181, 1982, pp. 235-256. Antoine Prost, « Jeunesse et société dans la France de l’entre-deux guerres », Vingtième siècle, revue d’histoire, 1987, n°13, pp. 35-43. Remi Fabre, « Les Mouvements de jeunesse dans la France de l’entre-deux-guerres », Le Mouvement social, juillet-septembre 1994, n° 168, pp. 9-30.
14. Paul Pistre, – « Patronages catholiques et laïques de Béziers », op. cit., 1985. – « Patronages confessionnels et laïques à Béziers : essai d’étude comparée, 1854-1987 », op. cit., 1988.
15. Serge Berstein, « La Culture républicaine dans la première moitié du XXe siècle », (ss. direct.) Serge Berstein et Odile Rudelle, Le Modèle républicain. Paris, Puf (Politique, d’aujourd’hui), 1992, 432 p., pp. 159-171, pp. 171-172.
16. Dominique Memmi, « L’Engagement politique », Traité de Science politique, tome 3, l’Action politique, ss. dir. Jean Leca et Madeleine Grawitz. Paris, Puf, 1985, 713 p., pp. 310-366, il s’agit là d’étudier les « modalités de participation ». Madeleine Grawitz, Lexique des sciences sociales. Paris, Dalloz, 1999 (7ème édition), 424 p., p. 151 : « affirmation de ses convictions, prise de position, en général participation plus ou moins étroite à un parti ou un groupement politique ».
17. Jean Sagnes, « Une Ville républicaine (18 15-1939) », Histoire de Béziers, (ss. dir. Jean Sagnes). Toulouse, Privat (Pays et villes de France), 1986, 351 p. pp. 256-276.
18. Aline Coutrot, « Le Mouvement de jeunesse, un phénomène singulier ? » Mouvements de jeunesse, chrétiens et juifs : sociabilité juvénile dans le cadre européen, 1799-1968. Paris, Edition du Cerf, 1985, 432 pp. 109-124, p. 110.
19. Christian Delporte, « Les jeunesses Socialistes dans l’entre-deux-guerres », Le Mouvement social, octobre-décembre 1991, n° 167, pp. 33-66. Lucien Mercier, « Enfance et Parti communiste français : le scoutisme rouge, 1921-1933 », Avenirs et avant-gardes en France, XIXe-XXe siècles, Hommage à Madeleine Rebérioux, (ss. dir.) Vincent Duclert, Remi Fabre et Patrick Fridenson. Paris, Éditions La Découverte, 1999, 439 p., pp. 342-356. Jean Sagnes, « Les Jeunesses laïques et républicaines de l’Hérault durant l’entre-deux-guerres », 110e Congrès national des Sociétés savantes, 1985, Histoire moderne et contemporaine, tome II, Histoire du Languedoc. Paris, C.T.H.S., 460 p., pp. 385-394.
20. Archives des patronages communaux laïques de la Ville de Béziers A.P.C.L.), Registre des délibérations (Reg. Del.), tome 1, 20 novembre 1922-27 mars 1930, 6 octobre 1927.
21. A.M.B., I D. 108, Séance du 27 janvier 1924, Discours du Maire, Émile Suchon.
22. René Fournier, Humour et dérision une ville en ébullition, tranches de vie biterroise vues par un journal satirique : « le Fouet», 1896-1907. Béziers, Édité par la Municipalité, 1992, 66 p.
23. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, 20 novembre 1922.
24. Paul Pistre, « Les Patronages confessionnels et laïques des origines à nos jours », op. cit., p. 397.
25. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939). La socialisation de l’enfance par les loisirs. Vaucresson, Ministère de la Justice, 2001, 235 p.
26. Pour des indications bibliographiques sur la plupart de ces personnages se reporter à Francs-Maçons du Midi. Maçonnerie biterroise et sociabilité urbaine du XVIIIe siècle à nos jours. Éditions Mare Nostrum, Perpignan, 1995, 302 p.
27. A P.C.L., Reg. Del., tome 1, Statuts adoptés par l’assemblée générale préparatoire du jeudi 30 novembre 1922.
28. Georges Merlier, « Les Bataillons scolaires en France (1882-1892) », Bulletin de la Société d’Histoire moderne, n° 2, 1977. Albert Bourzac, « Les Bataillons scolaires en France. Naissance, développement, disparition », Les Athlètes de la République : gymnastique, sport et idéologie républicaine (1870-1914), ss. dir. Pierre Arnaud. Paris, L’Harmattan (Espaces et temps du sport), 1997 (1re éd. 1987), 423 p., pp. 41-62.
29. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 20 novembre 1922.
30. Organigrame du Conseil d’administration, 20 novembre 1922.
31. Paul Duprut, Le Mouvement des patronages catholiques dans l’Hérault, 1859-1939. Mémoire de Maîtrise d’Histoire, Montpellier III, 1981, 253 P.
32. Paul Pistre, « Les Patronages confessionnels et laïques des origines à nos jours », op. cit., p. 405.
33. Daniel Cordier, Jean Moulin, l’inconnu du Panthéon. op. cit., pp. 722-730.
34. Lucien Mercier, Les Universités populaires : 1899-1914, éducation populaire et mouvement ouvrier au début du siècle. Paris, Ed. ouvrières, 1986, 188 p.
35. A.D.H., Comité des Conférences populaires et des cours d’adultes de Béziers, Rapport général sur l’ensemble de l’œuvre, 1899-1903. Béziers, Imprimerie J.-B. Perdraut, 1904.
36. Paul Pistre, « Les Patronages confessionnels et laïques des origines à nos jours », op. cit., p 406.
37. A.M.B., 1. D. 101, Séance du 22 mars 1910, Demandes de subventions du Cercle laïque d’éducation féminine : 100 francs accordés.
38. A.M.B., 1 D. 106, Séance du Conseil municipal du 16 juillet 1920.
39. Eugen Weber, « Préface », Les Athlètes de la République gymnastique, sport et idéologie républicaine (1870-1914), op. cit., pp. 9-19, p. 11 : « l’essor sportif de la Belle-Époque se confirme statistiquement, 337 associations sportives recensées en 1902, 664 en 1907, 2049 en 1913, plus significatif peut-être les associations scolaires cèdent le pas aux clubs civils ».
40. Jacques Defrance, « Patronat, patronage et patriotisme », Les Athlètes de la République gymnastique, sport et idéologie républicaine (1870-1914), op. cit., pp. 223-232.
41. Rolland Andréani, – « Problèmes militaires et sentiment national en Biterrois d’après l’Union Républicaine », Béziers et le biterrois, Fédération Historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, XLIIIe Congrès (Béziers, 30-31 mai 1970). Montpellier, ed. F.H.L.M.R., 1971, 432 p., pp. 427-432. – « L’Antimilitarisme en Languedoc méditerranéen avant la Première Guerre Mondiale », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1973, t. 20, janvier-mars, pp. 104-123.
42. David Sauvade, L’Anticléricalisme et le cléricalisme dans l’Hérault de 1880 à 1914. Montpellier III, Mémoire de D.E.A. d’histoire (ss. dir. Gérard Cholvy), 1994, 153 p.
43. Pierre Arnaud, Le Militaire, l’écolier, le gymnaste. Naissance de l’éducation physique en France (1869-1889). Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1991, 273 p.
44. Benoit Lecoq, « Les Sociétés de gymnastique et de tir dans la France républicaine (1870-1914) », Revue Historique, n° 559, juillet-septembre 1996, pp. 157-166. Gilles Pecout, « Les Sociétés de tir dans l’Italie unifiée de la seconde moitié du XIXe siècle. La difficile mise en place d’une sociabilité institutionnelle entre volontariat, loisir et apprentissage civique », Mélanges de l’École française de Rome, Italie et méditerranée, 100, 2, 1990, pp. 553-576.
45. Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement, la loi de 1901 et le champ politique républicain », Associations et champ politique, Claire Andrieu, Gilles Le Béguec et Danielle Tartakowsky. Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, 723 p., pp. 549-576.
46. Bernard Maccario, « Gymnastique, sport et éducation populaire. Le combat de la Ligue de l’enseignement », Les Athlètes de la République gymnastique, sport et idéologie républicaine (1870-1914), op. cit., pp. 179-204, p. 187.
47. Paul Pistre, « Patronages confessionnels et laïques à Béziers essai d’étude comparée, 1854-1987 », op. cit., 1988, p. 183.
48. Paul Pistre, « Les Patronages confessionnels et laïques des origines à nos jours », op. cit., p. 406. Remarque : des documents d’archives se rapportant à l’activité de l’œuvre des Enfants à la Plage et à la Montagne viennent d’être récemment déposés aux Archives municipales de Béziers.
49. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939)., op. cit., p. 140.
50. A.M.B., 1 D. 100, Séance du 7 juillet 1908.
51. Cédric Meletta, La Fédération des Jeunesses laïques et républicaines de France (1924-1945). Université de Paris X, Mémoire de D.E.A., 2001, 214 p., p. 45 : « Les jeunesses républicaines et laïques se constituent en 1924 de la fusion de l’Union des jeunesses républicaines (d’implantation essentiellement parisienne, née en 1905) et de la Fédération des jeunesses laïques (plus militante et méridionale, née en 1902) et de petits groupes de gauche ».
52. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 7 octobre 1926.
53. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939)., op. cit., p. 28.
54. Archives municipales de Béziers, 1 D. 100, Registres des délibérations du Conseil municipal. Séance du Conseil municipal du 12 novembre 1909.
55. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., p. 30: « l’impulsion est donnée : 1908 peut être retenu comme l’année de naissance des patronages laïques lyonnais ».
56. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 30 juin 1923.
57. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 5 octobre 1939.
58. Michèle Lagrée, « Les Patronages catholiques et le développement du cinéma », Sport, culture et religion : les patronages catholiques (1898-1998). Actes du colloque de Brest, 24-26 septembre 1996, réunis par Gérard Cholvy et Yvon Travouez. Brest, Université de Bretagne occidentale, 1999, 383 p, pp. 271-284.
59. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., pp. 172-173.
60. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 9 mai 1926.
61. 61.A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 19 novembre 1925.
62. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., p. 66.
63. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 29 juin 1929.
64. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 27 mars 1930.
65. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., p. 175.
66. Marcel Spivak, « Le Développement de l’éducation physique et du sport français de 1852 à 1914 », Revue d’Histoire moderne et contemporaine, janvier-mars 1977, pp. 28-48. Pierre Arnaud, Le Militaire, l’écolier, le gymnaste. Naissance de l’éducation physique en France (1869-1889). Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1991, 273 p.
67. Jean-Paul Callède, « Architecture sportive et socialisme municipal à Bègles dans les années trente », Annales du Midi, t. 102, n° 192, octobre-décembre 1990, pp. 615-634.
68. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 15 décembre 1932.
69. Pierre Arnaud, « Fête, sport et éducation politique à Lyon sous la IIIe République », Les Usages politiques de la fête aux XIXe-XXe siècles. Actes du colloque organisé le 22 et 23 novembre 1990 à Paris, ss. dir. Alain corbin, Noëlle Gérôme. Paris, Publications de la Sorbonne (Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles, 33), 1994, 440 p., pp. 169-185.
70. Pierre Echinard, « Les Sociétés sportives et para sportives marseillaises avant 1901 », Provence Historique, tome LII, fasc. 209, juillet-août-septembre 2002, pp. 301-313.
71. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939)., op. cit., p. 175.
72. Jean-Pierre Augustin, « Les Patronages, la socialisation politique et le mouvement sportif : l’exemple du Sud-Ouest de la France, 1880-1914 », La Naissance du mouvement sportif associatif en France. Colloque de Lyon, 1985. Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1986, 422 p., pp. 339-357.
73. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 19 novembre 1925.
74. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 9 février 1933.
75. A P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 1er décembre 1927
76. A.P.C.L., Reg. Del., tomes 1 et 2, Conseil d’administration, 20 février 1924, 9 juin 1926, 16 décembre 1926 et 2 février 1928.
77. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 30 janvier 1936.
78. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 30 juin 1923.
79. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 6 octobre 1927.
80. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 5 juillet 1928.
81. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 14 décembre 1933 : « Des goûters seront distribués de temps à autre dans les patronages, un effort plus grand sera fait dans les moins fréquentés. Ces distributions seront faites par les maîtres et les maîtresses selon un roulement établi à l’avance».
82. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 4 octobre 1934.
83. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 16 mai 1935.
84. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 3 octobre 1935.
85. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 14 octobre 1942.
86. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 5 décembre 1939.
87. A.P.C.L., Reg. Dcl., tome 1, Conseil d’administration, 23 décembre 1922.
88. A P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 8 juillet 1926.
89. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 6 octobre 1927.
90. Jean-Yves Nevers, « Du clientélisme à la technocratie. Cent ans de démocratie communale dans une grande ville, Toulouse », Revue française de Science Politique, volume 33, n° 3, juin 1983, pp. 428-451.
91. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 9 octobre 1941. Limites d’âges des surveillantes 55 ans.
92. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 12 décembre 1926.
93. Hervé Bonnet, Les Élections municipales à Béziers, 1912-1935. Montpellier III, Mémoire de Maîtrise d’Histoire sous la direction d’Yves Billard, 2001, 113 p.
94. Paul Pistre, « Patronages confessionnels et laïques à Béziers essai d’étude comparée, 1854-1987 », op. cit., 1988, p. 179.
95. Frédéric Sawicki, Les Réseaux du parti socialiste. Sociologie d’un milieu partisan. Paris, Belin (Socio-histoire), 1997, 355 p., p. 24.
96. Jacqueline Lalouette, « Dimensions anticléricales de la culture républicaine (1870-1914) », Histoire, économie, société, année 10, n° 1, pp. 127-142.
97. Jean Faury, – Cléricalisme et anticléricalisme dans le Tarn. Toulouse, Publications de l’Université Toulouse-Le Mirail (Série A tome 41), 1980, 532 p. – « L’Anticléricalisme militant dans le Tarn sous la IIIe République Christianisme et politique dans le Tarn sous la Troisième République, textes rassemblés par Philippe Nelidorf et Olivier Devaux. Toulouse, Presses de l’Université ses Sciences sociales de Toulouse, 2000, 336 p., pp. 217-234.
98. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 14 décembre 1933, « la discussion s’engage sur le moyen de se procurer des ressources en dehors de la subvention municipale».
99. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 3 septembre 1935.
100. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 28 novembre 1935.
101. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 30 janvier 1936.
102. A.M.B., 1 D. 97, Séance du Conseil municipal du 27 décembre 1904, Subventions « Musique des Vétérans » et « Harmonie biterroise ».
103. Marie-Dominique Amaouche-Antoine, « Les Sociétés musicales dans les villages de l’Aude durant la deuxième moitié du XIXe siècle », Annales du Midi, n°133, 1981, pp. 443-450.
Guillaume Viera, « Les Sociétés musicales à Marseille de 1870 à 1914, lieux d’expressions des volontés politiques. Provence Historique, tome LII, fasc. 209, juillet-août-septembre 2002, pp. 337-353.
104. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 19 novembre 1925.
105. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., p. 58.
106. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 9 mai 1926.
107. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., p. 59, Séance du conseil municipal de Lyon, 22 février 1926.
108. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 9 juin 1927.
109. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 9 juin 1927.
110. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 9 février 1933.
111. Paul Pistre, – « Patronages catholiques et laïques de Béziers », op. cit., 1985, p. 400. – « Patronages confessionnels et laïques à Béziers essai d’étude comparée, 1854-1987 », op. cit., 1988,p. 181.
112. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 7 octobre 1926.
113. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 9 mai 1926.
114. A.P.C.L., Reg. Del., tome 1, Conseil d’administration, 8 juillet 1926.
115. Yolande Cohen, « La Reconnaissance de la jeunesse par la Troisième République », La France démocratique, Mélanges offerts à Maurice Agulhon, ss. dir. Christophe Charle. Paris, Publications de la Sorbonne, 1998, pp. 177-186, p. 183.
116. Arnaud Baubérot, « L’invention d’un scoutisme d’inspiration protestante », Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme Français, tome 143, juillet-août-septembre 1997, pp. 371-437, p. 372 : « Parmi les initiateurs du scoutisme en France, la tendance favorable au maintien du scoutisme hors des questions religieuses pour réaliser l’Union nationale se révéla largement majoritaire. Cette tendance conduisit à la fondation en décembre 1911 des Éclaireurs de France, association affirmant sa neutralité (sans hostilité toutefois) sur le plan religieux ».
117. Jacqueline Lalouette, La Libre pensée en France, 1840-1940. Paris, Albin Michel (Bibliothèque de l’histoire), 1997, 636 p.
118. Claude Nicolet, L’idée républicaine en France, 1789-1924. Paris, Gallimard (Tel. 251), 1982 (2e éd. 1995), 528 p., p. 273.
119. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 9 février 1933, « la cotisation annuelle est de 10 francs ».
120. Luc Requier, David Sauvade et Jean-Claude Toureille, « L’Énigmatique fondation du quotidien républicain le Petit Méridional », Études héraultaises, 26-27, 1995-1996, pp. 177-190.
121. AP.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 31 octobre 1932.
122. Id.
123. Maurice Agulhon, – « Imagerie civique et décor urbain », Histoire vagabonde, tome 1, Ethnologie et politique dans la France contemporaine. Paris, Gallimard (Bibliothèque des Histoires), 1988 (Ethnologie française, V, 1, 1975), 319 p., pp. 101-136. – « La “Statuomanie” et l’histoire », Histoire vagabonde, tome 1, Ethnologie et politique dans la France contemporaine. Paris, Gallimard (Bibliothèque des Histoires), 1988 (Ethnologie française, VIII, 1, 1978), 319 p., pp. 137-185.
124. Philippe Poirrier et Loïc Vadelorge, « La Statuaire provinciale sous la IIIe République. Une étude comparée : Rouen et Dijon », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1995, avril-juin, pp. 240-269.
125. Vingt Monuments à la République en Languedoc-Roussillon. Paris, Éditions des Musées Nationaux (Itinéraire du Patrimoine), 1999, 24 p.
126. Rem Pech, « Le Culte de Marianne dans l’Aude », La Révolution vécue par la province. Mentalités et expressions populaires en Occitanie, Actes du colloque de Puylaurens (15-16 avril 1989), sous la présidence de Maurice Agulhon, professeur au Collège de France. Béziers, Éditeur Centre International de Documentation occitane, 1990, 284 p., pp. 27-43.
127. Jean-Claude Richard, « Les Monuments érigés dans l’Hérault en l’honneur des victimes du coup d’État de 1851 », De La Révolution au coup d’État (1848-1851). Les répercussions des événements parisiens entre Alpes et Pyrénées, Roland Andréani et Marianne Leuillez (ss. dir.). Montpellier, Presses de l’Université Paul Valery, 2000, 267 p., pp. 237-259.
128. Vingt Monuments à la République en Languedoc-Roussillon, op. cit., p. 23.
129. « Les Fêtes républicaines pour l’inauguration Monument érigé en l’honneur de Casimir Péret et des Victimes du Deux-Décembre 1851 », L’Union Républicaine, organe de la démocratie de l’Hérault, 25 mars 1907.
130. « Casimir Péret » L’Union Républicaine, organe de la démocratie de l’Hérault, 23 mars 1907.
131. « Les Fêtes républicaines pour l’inauguration Monument (…) », op. cit.
132. Jean-Pierre Vanderspelden, Injalbert, statuaire, 1845-1933. Béziers, Édité par la Municipalité, 1991, 510 p.
133. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 4 mai 1933.
134. Denis Rouquette, « L’Inauguration du monument à Alphonse Mas, ancien maire de Béziers. Une initiative d’Antonin Moulin » Études sur l’Hérault, numéro spécial Jean Moulin, le plus illustre des Héraultais, 1899-1943, supplément aux volumes 30-31-32, 1999-2001, pp. 81-86.
135. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 16 mai 1935.
136. « Le Comité », In Mémoriam, Alphonse Mas. S.1., s.d., n.p..
137. Denis Rouquette, « L’Inauguration du monument (…) », op. cit.
138. « Discours de M. Ricardou, Vice-président », In Mémoriam, Alphonse Mas, op. cit.
139. « Discours de Maître Jean Roque, notaire au nom de la famille », In Mémoriam, Alphonse Mas, op. cit.
140. Delphine Dulong, « Mourir en politique : le discours politique des éloges funèbres », Revue française de Science Politique, volume 44, n° 4, août-septembre 1994, pp. 629-646.
141. Fabien Nicolas, Ressources privées et mobilisation politique la construction du Parti républicain radical et radical-socialiste à Béziers (1901-1939). Montpellier I, Thèse de Science Politique (ss. Paul Alliès), 2004, 614 p., pp. 474-490.
142. A.D.H., 3 M. 1714 (1913), Professeur au Lycée Henri IV, Candidat du Comité républicain radical et socialiste, 3 M. 1730 (1919), Conseiller Général sortant, Candidat du Congrès d’Union républicaine radicale et socialiste, 3 M. 1758 (1925), Conseiller Général sortant, Candidat du Congrès républicain radical et radical-socialiste, de la Fédération départementale et du Comité exécutif, 3 M. 1780 (1931), Conseiller Général sortant, Candidat du Congrès radical-socialiste et du Comité exécutif.
143. Le Petit Méridional, 26 novembre 1919, cité par Daniel Cordier, op. cit., p. 439.
144. Serge Berstein, « Franc-maçonnerie et radicalisme. L’union sacrée », L’Histoire, n°256, juillet-août 2001, pp. 50-56, p. 54.
145. Paul Pistre, Francs-Maçons du Midi, op. cit., p. 134 : « Alphonse Mas, maire de Béziers, Fritz Hickel, vénérable d’honneur des Amis choisis, président des Fourneaux démocratiques, vice-président de la Caisse des Écoles, trésorier de la Ligue des droits de l’Homme, Léon Dupré, vénérable de l’Action sociale, Jean-Baptiste Perdraut, directeur de l’Union Républicaine, président du comité de concentration républicaine, Gaston Molinier, secrétaire général de la Bourse du travail et le Président du comité du Parti radical ».
146. A.M.B., 1 D. 103. Séance du Conseil municipal du 21 juin 1913.
147. Jules et Yvette Maurin « L’Insurrection du Midi », L’Histoire, n° 20, 1980, pp. 1-11.
148. A.D.H., 3. M. 1721, Rapport sur les prévisions de scrutin dans les 4 arrondissements, Béziers I.
149. A.D.H., 3 M. 1780. Émile Suchon, candidat radical-socialiste et d’Union des Gauches, 2774 voix, Antoine Moulin 1811 voix, Louis Charvet 501 voix et Jean Domenech 152 voix.
150. Archives de la famille Escoffier-Dubois, Lettre à son père, Chambéry, 13 mai 1925 cité par Daniel Cordier, Jean Moulin, l’inconnu du Panthéon, op. cit., p. 804.
151. Marc Combas, Le Parti républicain radical et radical-socialiste dans l’Hérault (1902-1932). Montpellier III, Mémoire de D.E.A. en Histoire (ss. dir. Raymond Huard), 1992, 54 p.
152. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 10 octobre 1940.
153. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 4 septembre 1934.
154. Madeleine Reberioux, « Culture et militantisme », Le Mouvement social, n° 91, avril-juin 1975, pp. 3-12, p. S.
155. Paul Pistre, – « Patronages catholiques et laïques de Béziers », op. cit., 1985,p. 397. – « Patronages confessionnels et laïques à Béziers : essai d’étude comparée, 1854-1987 », op. cit., 1988, p. 179.
156. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939). La Socialisation de l’enfance par les loisirs. Vaucresson, Ministère de la Justice, 2001, 235 p.
157. Id., p. 207.
158. A.P.C.L., Reg. Del., tome 2, Conseil d’administration, 3 octobre 1935.
159. Dominique Dessertine et Bernard Maradan, L’Âge d’or des patronages (1919-1939), op. cit., p. 208.
160. Paul Pistre, « Un Franc-maçon héraultais exemplaire, Jean-Jacques Martin, 1862-1955 », Études sur l’Hérault, n° 2-3, 1986-l987, pp. 113-120.
161. Suzanne Tucoo-Chala, « La Mémoire des mouvements de jeunesse : folklore, souvenirs ou archives ? », Bulletin de la Société d’Histoire du Protestantisme Français, tome 143, juillet-août-septembre 1997, pp. 541-544, p. 544.
