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Description

Le Conservatoire du Littoral : naissance et stratégie en Occitanie

* Géographe, maître de conférences HDR à l’Université Paul Valéry-Montpellier 3 est membre du Laboratoire de Géographie et Aménagement de Montpellier (LAGAM). Ses travaux portent sur les rapports eaux-territoires. La ville résiliente, l’urbanisme littoral, les politiques de l’eau et la renaturation des territoires ainsi que le risque inondation sont ses thèmes de recherche privilégiés, développés en France et au Canada. Il est responsable du Master PROJET.
** Diplômé d’une École de Commerce, il a d’abord exercé au cabinet Ernst & Young, puis dans les directions financières de grands groupes de la pétrochimie, avant de rejoindre dix ans plus tard le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Côte Picarde. Il intègre en 2008 et pour 5 ans le Conservatoire du Littoral des Hauts de France. Il est Délégué de Rivages pendant 6 ans en Occitanie et rejoint ensuite l’Office Français de la Biodiversité.

Selon l’INSEE, la population des départements littoraux devrait croître de 14,1 % entre 2013 et 2050, soit 3,6 millions d’habitants en plus, surtout sur l’arc atlantique et bien sûr en Occitanie. Selon le scénario dit « central » de l’Institut, les départements littoraux pourraient concentrer 39 % de la population française dans une trentaine d’années. Presque la moitié des nouveaux résidents choisiront le littoral méditerranéen, estime l’INSEE. La croissance démographique sera donc soutenue dans les communes littorales de l’ex-région Languedoc-Roussillon où la densité de population est déjà largement supérieure à la moyenne nationale. Cette tendance explique que la situation foncière de la côte du Golfe du Lion soit de plus en plus tendue. L’examen des zones « AU » (urbanisables à terme) des documents d’urbanisme relatifs aux communes littorales, corrigé par une identification des constructions via ortho-photo et la prise en compte des zones en PPRI 3 zone rouge, suggère en effet que seuls 2 539 ha seront réellement disponibles.

Avec un rythme de consommation foncière de 282 ha/an et sans tenir compte des potentiels d’artificialisation que constituent les « dents creuses », les surfaces foncières disponibles pour l’urbanisation seront consommées d’ici à une dizaine d’années. La relocalisation des enjeux concernés par les conséquences du réchauffement climatique pourrait en outre compliquer davantage la situation. En somme, même si les espaces ruraux sont encore très majoritaires et les zones humides nombreuses (14 % de l’occupation du sol à l’échelle de la façade méditerranéenne, contre 1 % pour l’ensemble du territoire), le « tiers naturel » du littoral est menacé à moyen terme. Paradoxalement, la loi du 22 août 2021 « Climat et Résilience » accélère… l’urbanisation car des collectivités semblent en avoir anticipé les effets réglementaires : un comble pour un texte qui résulte de la convention citoyenne pour le climat (2019) destiné à lutter plus vigoureusement contre la bétonisation. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2022

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Alexandre BRUN, Matthieu DELABIE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf