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Description

Le calendrier de Grandmont au Moyen Âge

Il peut paraître vain de traiter aujourd’hui du calendrier de Grandmont dans la mesure où, voici déjà plus d’un quart de siècle, Dom Becquet en a présenté les caractéristiques essentielles dans son article sur « La liturgie de l’ordre de Grandmont ». Malgré cela, et avec son consentement, il nous a semblé utile de procéder à l’examen synoptique des plus anciens calendriers grandmontains et de chercher à voir comment ils ont été constitués, et si l’on peut saisir une évolution du sanctoral grandmontain. Ajoutons que cette approche se situe dans une étude d’ensemble des calendriers limousins médiévaux, menée de pair avec celle de dom Becquet sur le sanctoral du diocèse de Limoges, et que le Limousin y sera omniprésent.

Le calendrier joue un rôle considérable dans l’exercice de la divine liturgie, puisque c’est lui qui en règle le cours, et la liturgie est elle-même le fondement de la vie religieuse, qu’elle soit canoniale ou monastique. Nous avons récemment rappelé en d’autres lieux que les religieux était des hommes de prière, avant d’être des gestionnaires de temporel, des copistes de manuscrits ou des écrivains…, Le troisième paragraphe de l’« Institutio » évoque brièvement la place de la liturgie dans la vie quotidienne des frères :

3. Clerici divinum officium prevideant aliqua hora diei….

La règle elle-même n’est guère plus bavarde sur ce point, et le chapitre traitant des « divins offices » (LVIII), est l’un des plus brefs :

LVIII. De divinis officiis.

Divina quidem officia ex certis et sanctis auctoribus collecta, quae beatus Gregorius et alii sancti doctores in sancta disposuerunt ecclesia, celebrare dignum duximus. De quibus non est modo dicendum per singula, eo quod in libris nostris de hujusmodi plenius continetur.

Étienne se repose sur l’autorité de saint Grégoire et de l’Église. Il se contente des livres existants, sans chercher à établir une liturgie particulière, et pour le détail, renvoie tout simplement aux livres eux-mêmes. Il a retenu l’office canonial à neuf leçons, qui permet de rester plus près de l’idéal de vie évangélique que l’office monastique, que la règle bénédictine et l’office à douze leçons, en adoptant celui du diocèse où il est installé : Limoges. On notera par ailleurs que les grandmontains ont rejeté l’usage des hymnes, même s’ils font des processions, comme en témoignent les rares psautiers complets qu’ils ont laissés. L’étude de la liturgie grandmontaine passe inévitablement par celle des livres liturgiques (rappellons que le calendrier n’a jamais constitué un livre en soi). Malheureusement, ces livres sont rares, et cette faiblesse documentaire a été naguère signalée par dom Becquet : […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

25

Auteur(s)

Jean-Loup LEMAITRE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf