La paroisse Sainte-Thérèse de Montpellier. Son église, son histoire

La paroisse Sainte-Thérèse de Montpellier :
Son église et son histoire

Le 17 juin 1928, à la Salle des Concerts, à Montpellier, un illustre conférencier vint parler de « La banlieue parisienne » et des lieux de culte à y construire, ceci en présence de l’évêque, Mgr Mignen. Ce conférencier est un jésuite, le P. Pierre Lhande, un adepte des nouveaux médias, comme le sont, on le sait, et depuis de nombreuses décennies, les Assomptionnistes avec Le Pèlerin, La Croix par les rotatives et le pèlerinage à Lourdes, par le chemin de fer. Depuis deux ans, le P. Lhande, dans ses sermons sur Radio Paris et Radio-Luxembourg, fait part de ses découvertes en banlieue parisienne : 1927 Le Christ dans la banlieue suivi de La Croix sur les fortifs et Le Dieu qui bouge ou comment chercher à faire connaître le Christ à ces « sauvages » en édifiant une chapelle en bois, souvent précédée de l’ouverture d’un petit patronage. Il faut susciter une prise de conscience dans l’opinion.

Saisissant l’occasion, Mgr Mignen expose ses projets, fonder de nouvelles paroisses dans la banlieue montpelliéraine. Mgr René Mignen a pris la lourde succession du cardinal de Cabrières. C’est un Vendéen, son abord est froid, il est peu expansif, ami de l’ordre et de la discipline. S’il a été accueilli triomphalement le 30 novembre 1922, son court épiscopat (1922-1931 date à partir de laquelle il devint archevêque de Rennes) n’est pas, pour autant, semé de roses… Il déconcerte les collaborateurs du cardinal bien qu’il ait gardé le secrétaire de celui-ci, le chanoine Joseph Raffit, 32 ans, nommé chancelier. Mais son secrétaire est un Vendéen, l’abbé Loué. L’évêque est gros travailleur, c’est un organisateur-né ce que n’était, certes pas, le cardinal. Celui-ci aurait dit, peu avant sa mort, « Je prie pour mon successeur, il aura beaucoup à faire » 1.

Le contexte

De 1914 à 1930, le nombre des prêtres en activité, en un temps où l’idéal est d’avoir un prêtre par clocher, de là un écart croissant entre les villes et le rural, a diminué de 80. La question du recrutement sacerdotal figure donc en tête des priorités. Il faut bâtir un nouveau Petit Séminaire puisque l’ancien a été confisqué en 1906 il accueille aujourd’hui, après l’Armée, le Lycée de la nouvelle chance. Saint-Roch va être inauguré en octobre 1930 : vers sa construction et son aménagement ont été orientées toutes les ressources financières du diocèse. Mgr Mignen réorganise les œuvres, les centralise, selon le modèle de l’Action catholique première manière : hommes, jeunes gens, dames, jeunes filles, les Genevièves. Ceci avant que la conséquence de la crise de l’Action Française, durement ressentie dans le Midi d’Aix à Montauban, ne viennent jeter le trouble au sein du clergé et des fidèles.

Mais qu’en est-il de la desserte religieuse des faubourgs ? En 1930 une chapelle sera ouverte au Plan des Quatre Seigneurs, c’est l’embryon d’une future paroisse (Sainte- Bernadette) dont il est question depuis plus d’un siècle. La desserte des faubourgs a souffert dans l’Hérault, comme ailleurs, des obstacles administratifs au temps du Concordat et, plus encore, du défaut de moyens financiers sur ces territoires. Savez-vous qu’on parlait de la desserte du Faubourg Boutonnet depuis… 1803 ? ; que Mgr Charles-Thomas Thibault, au début des années 1840, n’était pas parvenu à y obtenir l’érection d’une succursale Sainte-Élisabeth, ceci pour les quelques 2 000 habitants éloignés de la cathédrale, leur paroisse ? Savez-vous qu’en 1880, le quartier déshérité de Figuerolles – rattaché à Sainte-Eulalie – n’avait pas la moindre chapelle ? Or, il faudra quinze ans pour poser la première pierre de ce qui deviendra, par la suite, la paroisse de l’immaculée Conception. Pourtant, il existe depuis 1873 une Œuvre des Faubourgs issue du Comité catholique alors fondé des confrères de Saint-Vincent-de-Paul y sont à l’origine et actifs : en 1874 Adrien Barre constate « qu’il faudrait quatre paroisses dans les faubourgs ». C’est l’année même où la Conférence Sainte-Eulalie demande son agrégation.

À partir de 1875, c’est au-delà de la gare PLM que l’effort se porte avec les Saints-François où un « prêtre-bâtisseur », M. Sahut, obtiendra en 1910 l’érection de la paroisse. Deux années auparavant, M. Crébassol a pris en charge la chapelle Saint-Cléophas, future paroisse (1920) détachée de Saint- Denis : les 1 700 habitants sont « absolument indifférents à la religion sinon hostiles ». De là des initiatives venant aussi des protestants comme à Figuerolles.

La grande paroisse Sainte-Eulalie, elle, compte 14 000 habitants en 1930, autant que Saint-Pierre, et comprend alors, au pied des Arceaux, une très vaste étendue rurale, semée de campagnes et de mas. Dans sa présentation de 1996, Serge Bouquier (Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus de 1931 à 1997) les a évoqués avec bonheur : le Mas de Tesse, Alco, Méjean, Vanneau, Casseyrols (une date sur le linteau d’une porte est encore visible, 1832), Miecamp, Font Trouvé ; les campagnettes, le ruisseau de Pissesaume, cet affluent du Verdanson ; les chemins, celui de la Portalière des Masques, celui de Malbosc à La Gaillarde, la route de Grabels, aujourd’hui Avenue du Père Soulas. Face au Château d’Ô, le Bon-Secours et sa chapelle en 1872, 4 000 pèlerins y sont présents pour l’inauguration du pèlerinage à Notre-Dame de La Salette. Les très anciens ont peut-être encore le souvenir de troupeaux de chèvres sur les chemins et le long trajet de certains enfants pour aller à l’école aux Arceaux. Le plan de Montpellier, en 1908, montrait une « avenue projetée », l’Avenue d’Assas. Depuis cette date, l’ouverture était intervenue et des immeubles, des villas, ont été construits de part et d’autres de cette avenue et du Boulevard des Arceaux.

Une nouvelle paroisse est donc en projet, mais à qui va-t-on la confier ? Mgr de Cabrières, ce « disciple du Père d’Alzon », avait fait appel aux Dames de l’Assomption dés son arrivée dans le diocèse en 1874, ceci alors que les Dames du Sacré-Cœur avaient un pensionnat qui tenait « une place unique dans la société de la ville » (Semaine religieuse, 15 avril 1891). Sous la direction de Mère Marie-Thérèse du Sacré-Cœur (Madeleine de Foucault), six religieuses ouvrent un pensionnat dans le Jardin du Carré du Roi. Il compte déjà 110 élèves en 1890. Il s’agit, comme au Sacré-Cœur, de l’évangélisation par le haut que l’on a contesté à partir du milieu du XXe siècle avec de bonnes ou de moins bonnes raisons. L’association Notre-Dame de Salut et celle de Notre-Dame des Vocations sont implantées dans le diocèse. Faire appel aux Augustins de l’Assomption, Mgr de Cabrières y avait naturellement songé. Mais la congrégation, avec ses « moines-ligueurs » était victime de l’engagement virulent de La Croix lors de l’Affaire Dreyfus, La Croix Méridionale n’étant pas en reste. Au mois de novembre 1899, le Président du Conseil, Waldeck-Rousseau, dépose un projet de loi visant les congrégations et, l’année suivante, la dissolution des Assomptionnistes est prononcée. C’est donc clandestinement qu’en 1911, une résidence est établie à Montpellier. Les pères prennent la relève de ceux de Timon-David dans la prise en charge d’un patronage, fondé par la Société de Saint-Vincent de-Paul, pour les garçons des écoles laïques, rue Bonnard. Puis, en 1921, est ouvert un alumnat à Saint-Guilhem-le-Désert. En 1924, les Assomptionnistes fondent le Bureau de la Presse catholique qui deviendra la librairie du Boulevard du Jeu de Paume.

L’année même où la paroisse Sainte-Thérèse voit le jour (1931) une chapelle est ouverte aux Aubes. Autant d’initiatives dont le mérite principal revient à un évêque pourtant aux prises, depuis 1927, avec les directives romaines concernant l’Action Française et leur difficile réception dans le diocèse.

Cette paroisse nouvelle, quel nom lui serait-il donné ? Il semble que le choix ait appartenu à l’évêque lui-même. Il porte sur « la petite sainte », Thérèse de Lisieux, en faveur de laquelle, le 5 décembre 1925, Mgr Mignen avait autorisé une neuvaine annuelle dans la chapelle Sainte-Foy des Pénitents Blancs, et dont les autels vont se multiplier après la canonisation cette année-là.

« Notre projet d’établir une nouvelle paroisse à Montpellier sur le territoire de celle de Ste Eulalie, pourra, Nous l’espérons se réaliser bientôt. Nous la confions aux R.R. P.P. Assomptionnistes qui l’administreront et y transporteront leur résidence de la rue Bonnard.

L’Église qui sera dédiée a Ste Thérèse de l’Enfant-Jesus, s’élèvera avenue d’Assas.

Nous bénissons les âmes généreuses qui voudront bien coopérer à cette œuvre très utile au bien des fidèles de cette partie de Notre ville épiscopale et de nature à développer encore la dévotion de Nos diocésains envers la petite Sainte de Lisieux. »

(Semaine Religieuse du 6 juillet 1929)

L’année précédente, deux nouvelles prières en l’honneur de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus, devenue Patronne des missions, avaient été approuvées par Rome et enrichies des indulgences pour chaque récitation.

Des 1898, l’Histoire d’une âme avait mis à la portée des croyants la petite voie de la carmélite de Lisieux, morte à 24 ans en 1897. Le livre connut un immense succès. Des 1915, il s’était vendu à 211 000 exemplaires et la Vie abrégée à plus de 700 000. Des combattants de 14-18 le lisaient dans les tranchées. Béatifiée en 1923, Thérèse est canonisée en 1925. L’essor de son culte est instantané. La première biographie (1925) est signée Gaétan Bemoville « le grand spécialiste » 2 Pie XI fait de Thérèse « l’étoile de son pontificat » et la patronne principale des missions (1927) à l’égal de saint François-Xavier. Pour Mgr Mignen, Thérèse « apprend à aimer Dieu plus qu’à le redoute ». Il faut se souvenir de la survivance prolongée du rigorisme, bien au-delà du jansénisme, au sein du clergé de France ; celui qui faisait dire à la Comtesse de Ségur « Maintenant on aime ! Mais c’est ridicule, inconvenant, impertinent d’aimer ceux que l’on doit craindre ! Ce n’est pas la crainte qu’on inculque aux enfants c’est l’amour ! On craint Dieu… on aime ses égaux, son chien, son chat ». La théologie morale de Saint Alphonse de Liguori – ce « farceur » disait-on dans les séminaires au temps de la formation d’Emmanuel d’Alzon – eut du mal à être reçue. Les références au Dieu « terrible », « le vengeur de tous les crimes », détournent, par exemple, de la communion fréquente car, comme beaucoup le pensent, la communion est une récompense pour les purs et… se croire pur c’est le péché par excellence, l’orgueil. Thérèse, comme d’ailleurs le P. d’Alzon en son temps, se situe dans le sillage de Liguori et, par ailleurs, elle tranche les débats sur la vie mystique qui n’est pas réservée à une élite dans les cloitres, mais est accessible à tous. Elle est alors fêtée le … 3 octobre, et non le 1er comme dans le missel de Paul VI.

Un « curé-bâtisseur »

Il nous est venu du Vivarais, ce Théophile-Régis Serine -Régis, le grand saint vénéré à La Louvesc, « l’apôtre des Boutières ». Il est né a Saint-Jeure d’Andaure, près Saint-Agrève, en 1882. Comme bien d’autres dans ce diocèse alors très riche en vocations masculines et féminines, il commence ses études dans un alumnat. Le contexte politico-religieux explique les pérégrinations aux Pays-Bas, en Belgique, entre 1900 et 1909 avec son ordination à Louvain. En 1912, il est affecté à la résidence de la rue Bonnard, un premier séjour à Montpellier interrompu durant la Grande-Guerre ou le soldat-infirmer sert dans l’Armée d’Orient, en Roumanie 3.

La nouvelle paroisse étant confiée aux Assomptionnistes, il en devient le curé en 1929. Il a fallu négocier car l’évêque ne tenait pas à voir les religieux demeurer rue Bonnard. Une partie de la vente de l’immeuble, soit 250 000 F, est réservée pour l’achat d’un terrain destiné à l’église paroissiale. Autre difficulté, qui n’a rien d’exceptionnelle, le bornage avec Sainte-Eulalie dont le curé a du mal à renoncer à l’enclave où se trouve… le couvent des Dames de l’Assomption. Les limites paroissiales sont enfin fixées depuis Celleneuve jusqu’à la route de Ganges, avec la chapelle du Bon Secours.

Il faut aussi trouver un terrain. C’est au printemps 1929 qu’a lieu l’achat, judicieux, au milieu de l’Avenue d’Assas, terrain un peu agrandi en 1936. Le contrat avec les religieux est signé le 21 avril 1929, l’évêque s’engageant à y maintenir les Assomptionnistes « aussi longtemps que leur congrégation le jugera bon ». Peu après, à Castelnaudary la guérison de Mlle Reine Bernard, après l’invocation de sainte Thérèse est considérée comme miraculeuse, et la nouvelle s’en répand. L’ordonnance du 27 septembre 1931 érige officiellement la paroisse le jour de l’inauguration de la chapelle provisoire. Mgr Mignen est alors « archevêque nommé de Rennes ». Mais le 17 mai précédent la première pierre a été symboliquement bénite, l’évêque étant présent de même que le nouveau curé de Sainte-Eulalie, le chanoine Mazet, qui se compare à Job dépossédé de ses biens.

Voici donc notre curé-bâtisseur aux prises avec une tâche que les circonstances rendent déjà et vont rendre difficile. Déjà, à cause de la crise qui découle de la condamnation de l’Action Française. Le Pape a exigé de La Croix un soutien sans réserve. Mais le journal, à la différence de La Vie catholique, a eu une attitude hésitante jusqu’à sa prise en mains par le Père Merklen (1927). À propos de Mgr Mignen, un correspondant romain mande à un prêtre du diocèse, en 1927, que « Mgr doit donner un coup de barre à gauche ». Il se traduit notamment par la promotion de l’abbé Mazet, naguère prêtre sillonniste, et nommé aumônier des Genevièves, la fédération diocésaine des jeunes filles, puis curé de Sainte-Eulalie. À Figuerolles, l’évêque a déplacé l’abbé Bonnet… mais ce dernier est populaire et, face à de jeunes manifestants, le concierge de l’évêché doit tirer un coup de feu en l’air ! Le conflit est durable avec L’Éclair. Se souvient-on qu’au mois de mai 1933 le clergé doit s’abstenir lors des obsèques du marquis Jean de Forton, ancien Prieur des Pénitents Blancs et Président du Conseil d’administration de L’Éclair ? Avec Mgr Brunhes, en effet, les tensions ont atteint des dimensions plus grandes. Autour de Montpellier principalement une quarantaine de paroisses rurales – en « pays blanc » – sont troublées (d’après les Visites pastorales). En 1934, La Gazelle du Languedoc titre « Mgr Brunhes ou l’idée fixe » : « Les défenseurs de l’ordre, selon le cœur de Mgr Brunhes, ce sont sans doute les égarés de la Jeunesse ouvrière chrétienne. […] Il est déconcertant de voir pareille furie chez les deux successeurs du très vénéré cardinal de Cabrières » 4.

Autres difficultés, mais d’un autre ordre, la crise économique puis ses conséquences politiques en 1936 avec les grèves qui suivent la victoire du Front Populaire, et l’augmentation des salaires qui frappe inévitablement un budget de construction qui devait être serré. Ce fut ensuite la guerre, la défaite, novembre 1942… Le Père Régis fait face comme le font aussi d’autres curés-bâtisseurs. J’ai cherché une comparaison. Dans le diocèse ce n’est pas encore le cas pour Paul Parguel, en charge de Sainte-Bernadette à partir de 1939. Mais, à Paris, il y a l’abbé Loutil, le talentueux chroniqueur à La Croix, sous le nom de Pierre l’Ermite. Il doit construire l’église Sainte-Clotilde entre 1935 et1946 5.

Le 22 mai 1932, Mgr Brunhes étant encore à Dijon 6, c’est le Vicaire générai Vernier qui vient bénir la première pierre. Il a fallu déverser des centaines de m3 de sable sous l’emplacement du futur clocher pour combler une nappe d’eau souterraine, autre imprévu. Le choix du style de l’église n’a pas été sans faire problème 7. À Montpellier, les plus récentes églises paroissiales, Sainte-Anne, Saint-Roch et Les Saints-François sont néo-gothiques. Or c’est le néo-byzantin – ou romano-byzantin – qui est choisi comme pour la basilique de Lisieux, mais aussi, antérieurement, la Major (1852) et Notre-Dame de la Garde (1865) à Marseille, Fourvière à Lyon et le Sacré-Cœur à Montmartre. On aime, on n’aime pas… L’architecte, alors âgé, est M. Julien Boudes aidé de ses fils Pierre et François. Ils ont édifié la chapelle de l’Enclos Saint-François mais en style néo-gothique. L’entrepreneur est Pierre-Joseph Gustave il avait construit l’évêché de la rue Lallemand, la clinique du Carré du Roi et l’immeuble des Galeries Lafayette.

L’édifice sera en pierre de taille, un matériau noble comme le marbre beaucoup employé à l’intérieur. Le béton est réservé à la structure de la coupole vitrée centrale. La couverture est en ardoise bleu d’Angers. Mais prévoir 6 000 000 de francs, c’est « un prix énorme » pour le TRP Gervais Quénard, le Supérieur général de l’Assomption. Encore ignore-t-il qu’il faudra doubler la somme. Aussi bien, le Père Régis entend-il « édifier le Lisieux du Midi » et faire de l’église la destination de pèlerinages : un des premiers est venu de Poussan, l’une de ces bonnes paroisses, sur le modèle de Saussan, Pignan ou Villeveyrac, où religion et politique tendent à ne faire qu’un.

À défaut d’une quête diocésaine, le Père Régis recueille, chaque dimanche, lui-même, en passant dans les rangs, le produit de la seconde quête. Mais, pour les paroissiens et bien au-delà, c’est La Semeuse de Roses qui, pendant plus de quarante années, entretient la fidélité et étend au loin le souci d’édifier, dans les deux sens du mot, l’église. Le journal fait connaître les grands noms de l’Assomption. Claudel, Mauriac, Henry Bordeaux y signent des contributions. Parmi les collaborateurs permanents on doit mentionner le Père Romain Massol, Assomptionniste. La parole est donnée aux lecteurs : l’un d’entre eux, en juillet 1934, s’indigne de voir Hitler présenté comme plus grand que le Christ. Les pèlerinages que dirige le Père Régis sont relatés. La série « Pluie de roses », la fleur préférée de Thérèse, entretient la dévotion pour la sainte de Lisieux, non sans risque peut-être, s’est interrogé Serge Bouquier évoquant « une forme d’idolâtrie » ? Il va de soi que la ferveur mariale est loin d’être oubliée alors que parler de « mariolatrie » appartient encore à la polémique protestante ou libre penseuse.

D’illustres conférenciers sont invités. Ainsi, lors du Triduum solennel préparatoire à la fête de sainte Thérèse, fin septembre 1931, le chanoine Debout, « si avantageusement connu comme prédicateur et écrivain » nous dit la Semaine religieuse qui ajoute que deux grandes conférences seront données en ville. Jacques Debout, de son vrai nom René Roblot (1872-1939) a été attiré par l’apostolat populaire dès son ordination. À la fin du XIXe siècle, il propage, à Paris, les idées de la démocratie chrétienne et publie des brochures qui « ont été le bréviaire des premiers sillonnistes ». Debout parcourt la France. Il est soucieux de culture artistique, il fait jouer des pièces et inaugure des « Journées d’art sacré » à partir de 1923. Il fait connaître les nouvelles expressions artistiques : de là sans doute sa venue à Montpellier ? C’est, de plus, un excellent orateur, « il était pittoresque et inattendu dans ses manières » 8.

La guerre n’a guère interrompu le chantier. Au mois de juin 1941, on y rencontre des maçons, des menuisiers, des serruriers, des mosaïstes, des marbriers, des électriciens, des tailleurs de pierre, des paveurs, des peintres et des verriers. Dans une ville plutôt endormie comme l’était le Montpellier de l’époque, il y avait là une source de travail non négligeable. L’année 1940 avait vu l’achèvement des voûtes. Pour utiliser le vocabulaire cher à un évêque d’Orléans du XIXe siècle, Mgr Dupanloup, on peut dire que le Père Régis a eu recours à « toutes les industries du zèle » ainsi de la souscription pour les pierres, la liste des donateurs du mois étant publiée. Mais beaucoup ont souhaité demeurer anonymes. On n’oublie pas la kermesse ni la tombola.

L’église a 23 mètres de largeur et 48 mètres en longueur, le clocher plus de 50 mètres. L’absence de gros piliers accroît la visibilité, l’officiant est visible de tous les points de la nef et des tribunes. Les vitraux ne gênent en rien la visibilité, la clarté intérieure : en ce sens Sainte-Thérèse est à l’opposé de l’église romane. Les nervures de la coupole prennent appui sur quatre grands arcs de cercle lancés sur toute la largeur du volume – souvenir de l’élévation intérieure de Sainte-Sophie de Constantinople – et se recoupant par pénétration. Le décor intérieur est particulièrement soigné, avec les marbres des autels, la mosaïque (remarquer en particulier le baptême de Jésus dans le baptistère), les chemins de croix. L’iconographie des vitraux d’Antoine Bessac, de Grenoble, est réduite à deux thèmes : 1) la vie de sainte Thérèse sur les fenêtres hautes et les grandes verrières des tribunes : ainsi de la visite à Léon XIII et de la conversion de Pranzini ; 2) les représentations des principaux sanctuaires de la région sur les quatre-vingt-huit fenêtres basses. Le parti retenu est celui du cheminement : « le violet en entrant signifie la crainte, le bleu aux abords des autels de la Vierge et de sainte Thérèse signifie la confiance, le vert dit l’espérance et le rouge du chœur proclame la flamme de l’amour » 9.

La bénédiction et l’inauguration, « un véritable triomphe », eurent lieu pendant quatre jours, 5-8 novembre 1942, en présence d’une « foule immense ». Le Supérieur général de l’Assomption chanta la grand-messe le jeudi. Le vendredi, le chanoine Raffit expliqua les leçons d’apostolat de sainte Thérèse devant les membres des Œuvres féminines venues en pèlerinage. Le dimanche, c’est l’archevêque d’Avignon, Mgr de Llobet, qui préside les offices 10, en présence de Mgr Brunhes, du maire de Montpellier, Paul Rimbaud, et de deux adjoints, MM. Janvier et André Guibal. Le Père Régis remercia tous les collaborateurs de l’œuvre. Il écarte une critique sans doute faite : « Peut-on regretter que la maison de Dieu soit trop somptueuse ? ». Le sermon du soir fut donne par le chanoine Raffit et l’évêque dit sa joie de voir créé à Montpellier un nouveau « Centre de prière et d’action catholique ». Nous sommes le 8 novembre, le 11 la zone sud est envahie. Le général de Lattre de Tassigny n’est pas suivi dans la résistance qu’il veut tenter d’organiser. Le 12 les Allemands arrivent. La kermesse peut néanmoins se tenir les 14 et 15 novembre.

Église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus ensemble vu du sud-est
Fig. 1 - Église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus ensemble vu du sud-est.
Phot. Yvon Comte, 2008. © CRMH/DRAC Languedoc- Roussillon
Église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus vue d'ensemble intérieure
Fig. 2 - Église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus vue d'ensemble intérieure. Phot. Yvon Comte, 2008. © CRMH/DRAC Languedoc- Roussillon

Le devenir de la paroisse

Mars 1947 : le passage de la châsse de sainte Thérèse voit venir, de jour et de nuit « des dizaines de milliers de fidèles ». C’est cette année-là que l’entreprise Thuile et Grasset achève l’édification du clocher. Quant aux cloches, elles furent commandées au maitre-fondeur de Saint-Laurent-des-Nières (Hérault) Joseph Granier, et coulées a Castanet-le-Bas. C’est Mgr Duperray, évêque-auxiliaire depuis décembre 1947 11, qui vint les bénir, le 9 mai 1948, « en présence de 5 à 6 000 personnes ». Chacune d’elles porte le nom des cinq sœurs de la famille Martin. À la fin de la même année prit place la statue monumentale de sainte Thérèse, œuvre du Grand Prix de Rome Paul Guéry. Les bas-reliefs évoquent la vie de la sainte. En 1943 le P. Régis avait acheté l’orgue qui provenait de la confiscation de la chapelle des Jésuites et se trouvait Salle des Concerts. L’inauguration eut lieu en 1949. En 1950, micros et hauts parleurs sont installés. Comme aimait à le dire le P. Régis, « une église n’est jamais terminée ». En 1951, la chapelle provisoire devint l’école de garçons Louis Martin. Le Père, qui avait troqué la bicyclette pour un solex, songeait à une chapelle de secours vers la route de Lodève où s’édifiaient des HLM. Mais des lenteurs administratives ont retardé le projet de son vivant.

En 1961 sont célébrées 6 messes le dimanche, de 7 h à 18 h. Il va de soi qu’à Noël le Minuit chrétiens retentit 12. Pour Pâques sont prêchées trois retraites pascales dont une pour les hommes et jeunes gens, plus difficiles à rejoindre. Comme en d’autres églises, le dimanche de Pâques, la messe de communion de 7 heures est réservée aux hommes seuls. La neuvaine de sainte Thérèse, fin septembre, est l’occasion de faire intervenir des orateurs connus, tel le Jésuite Panici. Des pèlerinages partent pour Lisieux, Lourdes, Ars, Fatima, Assise, Rome, San Giovanni Rotondo où le capucin le plus célèbre du temps, Padre Pio, attire les foules.

Au-delà de la célébration de ces nombreux offices, le domaine des loisirs n’est pas déserté, loin de là. Les garçons partent en colonie de vacances à Rimont puis à Ceignac (Aveyron), les filles seulement à Palavas. Une fête foraine en procure les moyens. Après les vêpres du dimanche des séances de cinéma sont organisées pour les familles. Comme à Sainte-Bernadette encore, les paroisses de ce temps sont des « paroisses d’œuvres » c’est-à-dire qu’elles comptent de nombreux bâtiments annexes destinés à accueillir patronages, salles de réunion, écoles, voire cinéma, comme à Sainte-Bernadette. Elles sont donc des « ruches bourdonnantes » dont la fréquentation va bien au-delà des rassemblements liturgiques. Les modèles ? Saint-Joseph à Mulhouse, Saint- Bruno à Grenoble. Un modèle contesté des les années 1940-50 ou d’aucuns dénoncent la « paroisse ghetto » qui fait écran entre la masse et le noyau des fidèles 13. Il serait intéressant de mieux connaitre la position du Père Régis dans ce débat. Mort, à l’âge de 80 ans, le 18 mars 1962, c’est-à-dire avant l’ouverture du Concile Vatican II, il semble ne s’être guère départi de la conception traditionnelle de la paroisse et des devoirs pastoraux. On put lire dans la Semaine religieuse du 14 avril qu’ « En approchant ce prêtre de grande taille et de forte stature, à la physionomie ouverte et toujours éclairée par le plus accueillant des sourires, on éprouvait une impression de sécurité et de force. On sentait que près de lui, spontanément, les courages venaient se raffermir et les âmes s’abriter ».

Église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus verrière de la coupole
Fig. 3 - Église Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus verrière de la coupole. Phot. Yvon Comte, 2008. © CRMH/DRAC Languedoc-Roussillon

Mais, des novembre 1962 le débat s’ouvre « Pour ou contre la kermesse ? », ceci alors que La Semeuse de Roses tire encore à plus de 12 000 exemplaires avant de devenir trimestrielle a partir de 1966. Le 2 décembre 1962, comme dans toutes les églises du diocèse, les fidèles sont invites à remplir un questionnaire durant la messe. C’est la grande enquête de pratique religieuse, 111 856 bulletins sont collectés dont… 2 132 à Sainte-Thérèse, soit un taux brut de pratique dominicale, les « messes », de 20 % et un taux net (enfants et empêchés déduits) qui approche le quart des 11 864 habitants. Au même moment Sainte-Bernadette ne compte que 9 233 habitants, Saint-Pierre 11 830, mais les Saints-François 12 573 14. Selon les critères de l’époque une paroisse ne devait compter que 6 000 âmes. Avec Saint-Cléophas et Notre-Dame de la Paix, Sainte-Thérèse fait partie des paroisses jeunes et résidentielles, les cadres constituent 33 % des actifs, les ouvriers 3 %. Le Denier du clergé est avec 1F,42 par habitant légèrement supérieur à la moyenne du diocèse (1F,40) et de Montpellier, 1F,39.

N’existent pas encore les nouvelles paroisses du Saint- Esprit (1965) 15, Saint-Paul de La Paillade (1967) et Notre-Dame d’Espérance (1968). Entre 1951 et 1966, quinze églises nouvelles ont été construites dans l’Hérault mais, entre 1962, afflux des rapatriés d’Algérie, et 1968 la ville de Montpellier a gagné plus de 70 000 nouveaux habitants. En 1966, le père André Hooghe premier successeur du P. Régis, est à la tête d’une paroisse, déjà amputée, mais comptant environ 14 000 habitants soit un accroissement supérieur à 50 % depuis 1962.

Alors même qu’il faut recevoir le Concile, ce qui de tout temps n’a jamais été facile, le contexte démographique et culturel des Années Soixante, les « Golden Sixties », n’est en rien favorable. Prudent est le commentaire de Serge Bouquier à partir de ce que publie La Semeuse de Roses.

D’aucuns ont incriminé le Concile : « C’est la faute au Concile ». Les controverses opposent deux interprétations divergentes de celui-ci. Il est reçu par les uns en terme de « rupture », « 1917 dans l’Église » et ceci au nom de « l’esprit du Concile », cet esprit que conteste aussi, mais à front renversé, le courant traditionaliste. Pour les autres, en terme de « continuité » avec le fréquent appel à l’Essai sur le développement du dogme de John-Henry Newman. Se souvient-on que la constitution sur la liturgie, à propos de laquelle les débats feront rage, a été adoptée par 2 147 voix (dont celle de Mgr Lefèbvre) contre 4 ? Or le débat est aussi ancien que le Concile lui-même. Le 15 septembre 1966, dans La Croix, le P. Antoine Wenger écrit « Certains attribuent volontiers au Concile leurs propres opinions et identifient trop facilement les décisions conciliaires avec leurs propres désirs ».

Dans le vrai, c’est à un raz-de-marée culturel qu’il faudrait faire face. C’est en 1965 que s’inverse la courbe de la fécondité en France, l’année même où la télévision irrigue tout le territoire. Le mot « Pub » entre au Petit Robert en 1968. Nous entrerions dans une « nouvelle Belle époque » (Robert Serrou, édito de Noël, Paris-Match 1963) ou la consommation qui tue la contemplation. Nous sommes dans les « années de béton ». La « révolution culturelle » met à mal bien des valeurs dont… le silence, celui qui permettrait d’entendre Dieu dans la brise légère : « L’homme ne va-t-il pas se prendre pour Dieu ? » (Jacques Siclier, Le Monde, mai 1965). C’est avant le séisme de 68 (n° 283 de La Semaine Religieuse) : « Père on ne sait pas que penser; on ne sait plus où aller ; on ne sait plus où est la vérité » ; n° 284 « La contestation dans l’Église » (P. Barthez). Est-ce « la faute au Concile » ? On oublie de situer la crise dans un contexte plus large, celui qui a fait dire au pasteur André Dumas – les protestants n’avaient pas de concile à recevoir – que « la décennie 1965-1974 fut celle de l’inter-destruction soupçonneuse ». Des générations de jeunes chrétiens se détachent : s’ils avaient 20 ans en 1968, ils ont passé la soixantaine en 2012. Ne cachons pas, pour autant, les maladresses liturgiques, entre autres, et le trouble qui en est résulté, les combats entre clercs à Montpellier plus peut-être qu’ailleurs Cardonnel d’un côté, les Carmes de l’autre… Pour autant, le P. Hamelin étant le curé (1971-1979), l’atmosphère chantante des offices du dimanche à Sainte-Thérèse attire 16. Des laïcs sont devenus lecteurs. Un point sensible : comment recevoir la communion ? En la matière il est facile d’observer des reflux et des flux, ceux qui sont chers à l’historien. Il n’ignore pas que les plus désorientés devant le changement sont les pratiquants des grands moments de la vie, ceux qui déplorent l’abandon du latin et du grégorien lors des obsèques par exemple.

Le mouvement « Vie montante » s’est mis en place, de même un groupe d’ACI. Le P. Jean-Marie Comte va rester quinze ans à la tête de la paroisse (1979-1993). C’est un Aveyronnais d’abord facile, solide est sa culture théologique. En 1983, un nouvel orgue est construit, inauguré par Mgr Joseph Roucairol et le P. Jacques Bétoulières. On n’oublie pas les deux organistes Josiane Mas et Pierre Arlabosse. Va naître une Association des amis de l’orgue. Le R Comte associe la paroisse aux projets diocésains, « Forum des Communautés », « Synode ». Un grand soin est apporté aux célébrations liturgiques. La préparation aux baptêmes, aux mariages devient plus rigoureuse. Comme il est naturel dans une congrégation comme celle de l’Assomption, le souci de l’évangélisation lointaine est présent. Une présence continue, c’est bien celle de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul. L’existence de cliniques sur le territoire, celle de personnes âgées isolées, suscitent des engagements dont le Service Évangélique des malades.

Un point faible, ici comme ailleurs, la rotation trop fréquente des catéchistes. Le scoutisme connaît des hauts et des bas, un redressement à partir de 1988. L’assistance aux messes est devenue moins fournie 860 présents les 25-26 juin 1982, dont moins de la moitié habitent sur le territoire paroissial. Une comparaison avec 1962 est difficile car le territoire n’est plus le même. L’église « est devenue trop vaste ». L’homélie est faite au risque de « la paraphrase » (S. Bouquier). Toutefois, au début des années 1990 la crise paraissait dissipée. En 1984, Christian Roussié devient l’un des premiers ministres institués dans le diocèse.

En 1993, le P. Daniel Tedeschi succède au P. Comte. L’héritage du P. Régis sembla disparaître avec le décès, deux ans plus tard, du P. Romain Massol, « fidèle jusqu’au bout au port de la soutane ». Renforcé fut l’engagement des laïcs. De nombreux travaux concernent alors l’église (sonorisations…), le presbytère. Sait-on que les travaux de mise aux normes, à l’orée du XXIe siècle, ont coûté 91 500, avec une subvention municipale de 22 000. En effet, en 2002, l’église a été inscrite à l’inventaire des Monuments historiques. Depuis le 1er octobre 1980 une place au nom du P. Régis avait été inaugurée en présence du Maire Georges Frêche. Et l’on sait que l’ensemble paroissial Saint-Augustin de l’Aqueduc, confié aux Assomptionnistes, comprend les trois paroisses Sainte-Thérèse, Saint-Esprit et Notre-Dame d’Espérance.

Sainte-Thérèse, Saint-Esprit deux églises résumant à leur manière l’évolution de l’architecture religieuse en France au XXe siècle, la seconde ayant la forme d’une tente, celle de Moïse ce qui invite à ne pas s’installer ; un seul mur, derrière l’autel. Sur les trois autres faces 300 m2 de vitraux qui font jouer la lumière. Des vitraux non figuratifs mais qui évoquent le vent, le feu et l’eau, les manifestations de l’Esprit Saint. Sur le vitrail opposé à l’autel, le rouge pour le feu de la Pentecôte

Notes

1. Gérard CHOLVY, « Sous le signe de l’Action catholique (1922-1962) », Montpellier Histoire des diocèses de France 4. Beauchesne 1974. – Le Cardinal de Cabrières, Cerf, 2007.

2. Gérard CHOLVY, Le XXe. Grand siècle des religieuses françaises. Artège, 2012, p. 118.

3. Cf. Notices biographiques des Religieux de l’Assomption, par P. Jean-Paul PERIER-MUZET – t. IV, Rome, 2001, « François-Régis (Théophile-Régis Serine, 1882-1962) ».

4. La Jeunesse ouvrière chrétienne, le P. Merklen l’avait fait connaitre par un éditorial retentissant dans La Croix du 21 novembre 1929.

5. Thèse exhaustive d’Yves PONCELET, Pierre l’Ermite (1863-1959). Prêtre-journaliste á La Croix et romancier Présence catholique a la culture de masse, Cerf, 2011.

6. Il a été nommé deux jours auparavant.

7. Jean NOUGARET, « Sainte-Thérése ou le faux modernisme ». Montpellier monumental. Monum. /Éditions du Patrimoine, coll. Cahiers du Patrimoine n° 68, t. II, 2005, p. 440.

8. J. MORIENVAL, Catholicisme, t. III, col. 497-498. On peut donc supposer que le chanoine Mazet était du nombre de ses auditeurs Montpellier.

9. Père Daniel TEDESCHI, Montpellier notre ville, octobre 2002.

10. Le jeune abbé de Llobet avait été le secrétaire particulier de Mgr de Cabrières durant une décennie, cf. la solide biographie écrite, avec la distance critique nécessaire, par l’un de ses petits neveux, Gabriel de Llobet, Mgr de Llobet. Un pasteur intransigeant face aux défis de son temps (1872-1957), Presses Universitaires de Limoges, 2012.

11. Le 24 février 1949, il succède a Mgr Brunhes. Sur ces deux évêques et leurs deux successeurs (Tourel et Boffet) voir les notices que nous avons données au Dictionnaire des évêques de France au XXe siècle, s.d., Dominique-Marie Dauzet, Cerf, 2010.

12. Gérard CHOLVY, « Minuit chrétiens » : histoire d’un cantique, Revue d’Histoire de l’Église de France, t 94, 2008, p. 105-115.

13. Critique de la paroisse dans La France pays de mission ? (1943) des abbés Godin et Daniel. Notre analyse dans « Paroisses de France dans l’histoire », Regards sur la paroisse (s.d. J.-Ph. Nault), Ed. Parole et Silence, 2003, p. 12-23

14. Cf. notre Géographie religieuse de l’Hérault contemporain, PUF, 1968, Préface du Doyen Gabriel Le Bras.

15. Gérard CHOLVY, « Création d’une paroisse et construction d’une église après Vatican II : Saint-Esprit a Montpellier (1965-1968) ». Bulletin de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, t. 40, 2009, p. 129-135.

16. L’église figure en 1971 dans le Guide des églises nouvelles en France 1971. Église choisie le 9 décembre 2012 pour la Messe télévisée. Cf. Laure Adam, Urbanisme et art sacre : l’église Saint-Esprit de Montpellier, Mémoire de DEA, s.d. G. Cholvy, Montpellier, 1996.